Le récit médiatique électoral de la présidentielle de 2018 dans Le Phare et Le Potentielpar David Mukendi Kalonji Université Catholique du Congo (UCC) - Graduat 2021 |
2.1.1 1.2.2 Soubassement théorique de la socio-narratologie médiatiqueAprès avoir posé les bases conceptuelles de la socio-narratologie, la présente contribution se recentre dans l'aspect purement théorique dans lequel se fonde la socio-narratologie. La socio-narratologie médiatique trouve son soubassement dans la prise en compte du contexte de production dans l'analyse du texte tel qu'évoqué sommairement par quelques auteurs. Le premier d'entre eux est J-M Schaeffer qui soutient, que la compréhension d'un texte ne se limite pas aux considérations d'ordre syntaxique et sémantique ; mais aussi par la prise en compte des circonstances de production et en tant qu'acte de communication pragmatique qui a un but spécifique. Il dit ce qui suit : « puisqu'un message ne peut signifier que dans un contexteet par rapport à ce contexte, l'identité sémiotique du texte est contextuellementvariable, c'est-à-dire qu'elle est indissociable de la situation historique dans laquellece texte est actualisé. Pour retrouver l'acte intentionnel « originel » il faut aussi «retrouver » le contexte d'émission-réception originel : réactualisation à laquelleaspire (parfois) l'histoire littéraire, mais qui n'est certainement pas le souci majeurdu lecteur moyen ».31(*) De leurs côtés J-M Adam et F. Revaz soulèvent l'absence de la dimension intentionnelle dans les études sémiotiques. Ils indiquent cette absence par ailleurs en ce terme : « Si l'analyse structurale et sa variante sémiotique ont favorisé la prise en compte dutexte dans sa réalité formelle et la description de son fonctionnement, elles l'ontautonomisée de façon regrettable. La narratologie contemporaine replace le discoursnarratif dans une stratégie de communication. Le producteur du récit structure sontexte en fonction d'effets qu'il cherche à produire chez l'interprétant. L'interprétationrepose non seulement sur la prise en compte de la lettre du texte, mais également surle postulat, par le lecteur ou l'auditeur, d'une intention communicative du producteurénonciateur ».32(*) M. Lits est de même avis, lorsqu'il estime que l'importance accordée à la structure textuelle occulte l'appartenance du récit dans un circuit de pouvoir, qui prend en compte l'analyse de type idéologique et sociologique. Il exprime cela en ce terme : « l'accent mis sur la structure textuelle occulte l'inscription de ces récits dans dessystèmes de pouvoir, ce que prend en compte l'analyse de type idéologique etsociologique. Et à l'autre bout de la chaîne, l'usager, le récepteur-consommateur dutexte est également négligé. Il n'y a aucune place, dans ce mode d'appréhension del'objet textuel, pour l'analyse des usages que font les récepteurs des discours ».33(*) * 31 J-M Schaeffer, Qu'est-ce qu'un genre littéraire ? Paris, Le Seuil, Coll. « Poétique », 1989, pp.134-135 * 32 J-M Adam et Revaz, L'analyse du récit. Paris, Seuil, 1996.p10 * 33 M. Lits, Du récit au récit médiatique, Bruxelles, Ed. De Boeck Université, 2008, p.70 |
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