UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DU
CONGO
2, Avenue de l'Université
BP 1534
KINSHASA - LIMETE
FACULTÉ DES COMMUNICATIONS SOCIALES
Année Académique 2020-2021
Le récit médiatique électoral de
la présidentielle de 2018 dans Le Phare et Le Potentiel
Par :
MUKENDI KALONJI DAVID
L3 (LMD)
Travail de fin de cycle rédigé en vue de
l'obtention du grade de Licencié en communications sociales
Directeur : PR. JEAN CLAUDE LIKOSI ATAMBANA
IN MEMORIAM
« La mort est certaine mais l'heure de la mort est
incertaine. C'est en sachant que nous sommes poussières et retournerons
à la poussière que notre coeur roule de larmes et de blessures
intérieures surtout que vous n'étiez plus. A notre
regrettée maman Lucie Mbuyi Muteba, que vous soyez
immortalisée par ce travail. Vos empreintes restent à jamais
marquées dans le souvenir de nos pensées. C'est aujourd'hui plus
que jamais que nous apprécions la valeur de vos efforts, la justesse de
votre éducation et le caractère précieux de vos
conseils ».
Mukendi Kalonji David
« De tous les nôtres qui nous ont
précédés et en particulier notre ami Chadrack
Liondjo Kaniki que Dieu a repris très tôt, et
l'éditeur Polydor Muboyayi, vous qui m'aviez permis de
faire mes premiers pas dans le métier de journaliste ; la passion du
métier qui nous a liés sera à jamais plus fort que tout,
même plus que cette mort qui nous a
séparés ».
Mukendi Kalonji David
DEDICACE
Aux journalistes Congolais assassinés dans
l'exercice de ce noble métier :
Franck Ngykie + 03.11.2005
Bapuwa Mwamba + 08. 07. 2006
Serge Maheshe + 13.06.2007
Didace Namujimbo + 21.11.2008
Héritier Magayane + 08.08.2021
Joel Masavuli + 14.08.2021
A Ceux et celles qui exercent ce métier de
journaliste en République Démocratique du Congo dans des
conditions politiques, économiques et sécuritaires
précaires
A Marie-Soleil Frère +
19.03.2021
Auteur du premier livre sur les médias congolais
que j'ai lu
Mukendi Kalonji David
REMERCIEMENTS
Ô lecteurs, sachez qu'en ouvrant ce texte, pour moi,
c'est une page qui s'est tournée. Un cycle s'est achevé. Ces
années de licence ont été une aventure recoupée par
des soupirs et des enthousiasmes jamais connus. L'inquiétude et
l'agitation m'ont souvent accompagné. Ecrire est un apprentissage amer,
c'est une discipline. Un exil. Un repli sur soi. Mais qu'on se rassure, je vais
mieux. Mieux comme un convalescent qui repart dans la vie avec un regard plus
lucide sur les hommes de son siècle.
Ce travail de fin de cycle est essentiellement le reflet de ma
personnalité et de mes capacités à rapporter des faits et
des savoirs. Il est aussi partiellement le reflet d'un partenariat avec le
professeur Jean-Claude Likosi, mon Directeur. Malgré les divergences de
sensibilité, nous avons appris à débattre.
Progressivement, nos efforts ont trouvé un débouché
commun. Je le remercie. Un premier directeur d'un travail scientifique,
ça marque. De même, je voudrais aussi remercier le corps
académique de la faculté des Communications Sociales de
l'Université Catholique du Congo particulièrement les professeurs
Dieudonné Tebangasa et Vicky Elongo pour la disponibilité des
ouvrages qui ont servi à étoffer ce travail, le professeur
Aimé Kayembe, Ribio Nzeza, Hilaire Mbiye et l'assistant Ben Ekambo pour
nos différents échanges qui ont contribué à
l'élaboration de cette étude.
Merci aussi à tous mes correcteurs : Lucien Massenezo,
Emmanuel Missimbu pour leurs relectures et leurs commentaires.A Michael Muaka
dont j'envie la rigueur orthographique. Je remercie aussi mes parents
André Kalonji et Céline Mujinga. Je n'oublie pas mes oncles et
tantes paternelles et maternelles notamment : Antho Kadima,
Célestin Mulumba, Hélène Mujinga, Régine Nseya,
Fleurit Muteba, et Trésor Mukendi. Ce travail est un cadeau à mes
jeunes frères Cathy Ntumba, Dominique Muteba, Andy Mbuyi, Prunelle
Mulunda... C'est pourquoi, j'ose espérer qu'ils y trouveront les traces
d'une interpellation permanente et d'une volonté renouvelée
d'orienter, pas toujours facilement, la trajectoire de la vie.
Mes remerciements vont aussi aux archivistes du journal Le
Phare et Le Potentiel particulièrement Michel Luka,
Gérard Tshikela, et Delphin Bateko. Je remercie aussi mes encadreurs du
groupe Kizito-Anuarite. Particulièrement deux d'entre eux, qui ont eu le
plus d'influence sur ma personnalité, je cite : Tharcisse Mabiala
et Meridja Mabila.
Je remercie également mes collègues
étudiants : Gradi Wilina, Marie Jeanne Khonde, Ruth Yendo, Keren
Balimo,Vidine Yumba, Pascaline Kabemba, Josué Kengibe, Bertrand Vova,
Frank Ebanza, Humberto Nkoy et Dan Modinga. Merci autant à mes amis
Lionel Kaniki, Leonel Kombe, Emmanuel Mulumba et Vervein Mtoro. Je voudrais
ici exprimer ma gratitude à l'égard de mes enseignants de
l'école primaire : Moke, Donat, Gauthier, Jean Marie, et
Jean-Pierre. Sans vous, je n'aurais su peut-être jamais écrire.
Gardons, le meilleur pour la fin, un grand merci à
Angélique, celle que le bon Dieu a mise sur ma route pour partager le
bon et le mauvais moment. Elle a subi les dommages collatéraux de
l'évolution de mes états d'âme durant la rédaction
de ce travail. Qu'elle trouve ici l'expression de ma plus profonde gratitude.
Aux uns et aux autres qui de prêt ou de loin ont
participé à ma formation, je vous dis du fond de mon coeur
Merci ; vous êtes ces héros dans l'ombre qui me portent
secours dans l'effacement total.
Mukendi Kalonji David
EPIGRAPHE
« Les médias construisent les
récits organisateurs de la société et apparaissent
dès lors, comme le « berceau » des grands récits de
notre temps. C'est donc à travers eux que passent les grandes
interrogations de notre époque (...) »
M. Lits, 2008 : 36
Liste des
abréviations
CENI : Commission Electorale Nationale
Indépendante
FCC : Front Commun pour le Congo
PPRD : Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie
MLC : Mouvement de Libération du Congo
CACH : Cap pour le Changement
UDPS : Union pour la Démocratie et le
Progrès Sociale
UNC : Union pour la Nation Congolaise
UE : Union Européenne
SADEC : Communauté de Développement de
l'Afrique Australe
UA : Union Africaine
UNPC : Union Nationale de la Presse du Congo
UNPZA : Union Nationale de la Presse du Zaïre
OMEC : Observatoire des Médias Congolais
CENCO : Conférence Episcopale Nationale du Congo
T : Titre
Sst : Sous-titre
ST : Surtitre
CH : Chapeau
IT : Intertitre
1 Introduction
0.1. Problématique et objet d'étude
La perspective d'opinion qu'a pris la presse congolaise depuis
le début des années 1990 dans le sillage de la Conférence
Nationale Souveraine, a conduit à une surmédiatisation des
acteurs politiques et une trilogie, bien que relative actuellement, entre la
presse rouge proche de l'opposition, la presse verte proche du pouvoir et la
presse dite neutre.
L'avènement de la démocratie avec, à la
clé, l'organisation des différentes élections a surement
accru la médiatisation de la politique et de ses acteurs dans la presse
écrite congolaise. Déjà en 2008, M-S. Frère
constatait que « les médias
congolais présentent un engagement politique affirmé qui
influence la manière dont ils traitent
l'information ».1(*) En raison de ceci, nous postulons que
l'élection présidentielle de 2018 n'a pas dérogé
à la règle.
C'est ainsi qu'après cette observation, une question
taraude notre esprit, elle s'exprime de cette manière : Comment les
médias arrivent-ils à construire un récit sur
l'événementiel « élection
présidentielle » via leur production quotidienne ? En d'autres
termes, cette problématique se traduit comme suit : De quelle
manière les quotidiens Le Phare et Le Potentiel ont
élaboré une narration portant sur la présidentielle de
2018 ?
Ainsi, cette question de la mise en récit des joutes
électorales sera traitée de manière empirique par un
corpus des journaux, Le Potentiel et Le phare. En s'intéressant,
premièrement aux propriétés tangibles et visibles des
journaux, pour reprendre l'expression de R. Ringoot dans une publication
consacrée à l'analyse du discours de presse2(*). Ensuite, nous tenterons
d'identifier les différents schémas narratifs remarquablesdans le
récit médiatique électoral développé par ces
deux journaux.
C'est donc cet exercice d'analyse formelle de la
présentation matérielle, structurelle, hyperstructurelle et
narratologique des journaux qui sera le fil conducteur de notre travail.
0.2. Questions de la recherche
La question centrale de notre étude vient d'être
posée dans les lignes précédentes. Il nous appartient de
la concrétiser à travers une série de questions comme le
suggère G. Derèze.3(*) Ainsi nos questions de recherche sont :
- Comment les journaux Le Phare et Le Potentielse
sont créé une identité éditoriale pendant la
période électorale de 2018 ?
- Quelles sont les spécificités de ces deux
journaux, dans leurs titrailles des articles ayant traits à
l'élection présidentielle de 2018 ?
- Quelles sont les schémas narratifs remarquables que
le journal Le Phare et Le Potentiel ont pu construire
à travers leurs traitements de l'élection présidentielle
de 2018 ?
- La politisation accentuée des médias en
période électorale s'accompagne-t-elle d'une présence
quantitative et régulière, de certains personnages majeurs de la
vie politique ?
0.3. Hypothèses de la recherche
Notre recherche se structure autour de quelques
réponses suivantes :
- Le journal Le Phare et
Le Potentiel construisent leur récit électoral en
personnifiant le traitement de l'actualité au seul candidat de leur
choix ; à qui ils collent toujours les meilleurs qualificatifs.
Alors que les autres candidats sont généralement
présentés de manière négative avec des
qualificatifs peu reluisants. C'est-à-dire, ils mettenten avant les
qualités du candidat qui a leur faveur, en illustrant ses promesses
durant la campagne électorale.
- Les deux journaux, qui nous servent d'objet d'étude
se sont construit une identité éditoriale. À travers la
valorisation de certains sujets traitant de l'élection
présidentielle de 2018, dans la composition formelle de la Une, la
distribution des sujets électoraux dans différentes rubriques qui
constituent l'ossature du journal. Et par l'espace rédactionnel
accordé à chaque candidat durant la période
électorale.
- Le Phareet Le Potentiel, tout comme
l'ensemble de la presse écrite congolaise recourt
généralement aux sensationnels dans le discours titré
d'événements électoraux particulièrement la
présidentielle. À travers l'usage régulier du titre
incitatif au détriment du titre informatif.
- L'alignement politique des journaux analysés, en
période électorale, s'accompagne par une présence accrue
et régulière dans l'espace rédactionnel, de l'un ou
l'autre candidat selon l'obédience politique des journaux.
0.4. Cadre théorique
L'étude s'inscrit dans le
cadre d'une socio-narratologie médiatique qui postule :
« l'existence de deux entités autonomes mais
imbriquées dans un continuum : la société
(sociologie) et le récit (narratologie) et un enchâssement du
second au premier ».4(*)l'ambition dans cette étude est de faire
une lecture en continue et réflexive du récit électoral
congolais. En faisant une analyse entrecroisée de sa construction, sa
production, et son interprétation au sein d'un fonctionnement social (la
société congolaise). Qui la conditionnalise à travers la
relation presse-politique en RDC.
C'est ainsi, qu'à la lumière de J-M. Schaefer,
J-M. Adam, F. Revaz, et M. Lits, nous postulons le cadrage théorique
selon lequel :« un récit électoral n'est
jamais uniquement un texte, c'est-à-dire unechaîne syntaxique et
sémantique, mais il est aussi, et en premier lieu, l'accomplissement
d'unacte de communication interhumaine, un message émis par une personne
donnée dans descirconstances et avec un but spécifiques,
reçu par une autre personne dans des circonstanceset avec un but non
moins spécifiques ».5(*)Cette thématique, fera l'objet d'un
développement conséquent dans notre premier chapitre.
0.5
Méthodologie
Dans la présente recherche, la démarche
méthodologique qui est mise en contribution pour l'analyse de notre
corpus est la grille méthodologique développée par J-C
Likosi dans sa thèse doctorale. Cette grille comporte quatre
niveaux d'analyses. Le premier niveau, consiste à l'analyse de
l'identité éditoriale des médias Congolais, telle que
préconisée par R. Ringoot, T. Herman, G. Lungrin, Y. De La Haye,
et P. Charaudeau.
Le deuxième niveau d'analyse concerne les fonctions et
marques textuelles de la titraille électorale à la lumière
de J-L. Martin-Lagardette, et Cl. Furet.
Le troisième niveau de l'analyse se tourne vers les
schémas narratifs remarquables, qui consistent à repérer
les enchaînements logiques de l'histoire dans le récit
médiatique électoral, particulièrement de la
présidentielle de 2018 à la lumière de E. Veron, V. Jouve,
et A.J Greimas.
Le dernier niveau de notre analyse est consacré aux
figures des personnages, ce dernier point de notre grille permettra de
disséquer de manière tangible l'alignement politique des
journaux.
0.5. Technique
Durant ce périple de recherche, nous allons utiliser
différentes techniques pour le recueil, le traitement et
l'interprétation des résultats. Les techniques d'observation
directe et documentaire seront particulièrement prisées dans ce
travail.
0.6. Choix et intérêt du sujet
Le choix de notre objet d'étude trouve sa justification
dans trois niveaux d'intérêts. Il s'agit d'abord d'un
intérêt personnel, ce dernier est né en nous du
fait de notre future métier de professionnel de l'information afin de
connaitre de manière claire, le mécanisme de mise en récit
de la vie politique, particulièrement les élections dans les
médias.
Ensuite, ce choix se justifie par un
intérêt scientifique, qui se matérialise par
l'apprentissage en tant que chercheur, de mécanisme de
compréhension de la socio-narratologie, et de son application au
récit médiatique électoral. En dernier lieu, c'est
l'intérêt sociétal, que nous permettra cette
recherche dans la compréhension des relations entre la politique, les
médias et la société.
0.7. Délimitation du sujet
La présente étude est bien définie dans
le temps et dans l'espace. Premièrement dans le
temps ; elle s'inscrit dans la période électorale
de 2018, Précisément à partir du 21 décembre 2018
jusqu'au 15 janvier 2019. Pour diverses raisons, notamment le rythme de
production du contenu informationnel lié à l'actualité
électorale et pour se conformer à la réduction du corpus
d'analyse pour un travail de fin de cycle.
Deuxièmement dans l'espace, notre
recherche se déroule dans la ville de Kinshasa à travers deux
quotidiens qui ont pignon sur rue, Malgré le foisonnement
médiatique congolais, surtout dans la presse écrite. Il s'agit
des journauxLe Phare et Le Potentiel qui sont choisis ici
principalement par rapport à leurs anciennetés dans le paysage
médiatique Kinois en particulier et Congolais en général.
0.8. Structure du travail
Hormis la présente introduction, cette recherche est
structurée en trois chapitres qui, chacun, est subdivisé en
sections. Le premier chapitre traite de la clarification sous différents
angles. Elle compte trois sections qui tournent au tour des concepts
clés et connexes qui entrent dans la compréhension de notre objet
d'étude. Ensuite, nous explicitons le cadre théorique de
référence, en soulevant le soubassement scientifique au quel
notre sujet est rattaché. En dernier lieu, nous allons expliquer dans
les moindres détails notre méthode de travail. Le chapitre deux
quant à lui,est consacré à la présentation des deux
journaux qui seront analysés et à la prise en main du corpus de
la recherche. Le dernier chapitre est consacré à l'étude
de la construction du récit médiatique électoral et des
différentes interprétations qui en découlent. Nous
clôturerons notre travail par une conclusion générale.
2 Chapitre I : Clarification conceptuelle,
théorique et méthodologique
Le présent chapitre est consacré à la
compréhension de notre objet d'étude sur trois sections à
savoir : la clarification conceptuelle, ensuite théorique, et enfin
méthodologique.
1.1. Clarification conceptuelle
1.1.1. Narratologie
La narratologie est une discipline ancienne mais sa
conceptualisation remonte au début des années 1960. En effet, O.
Ducrot et J-M. Schaeffer, dans le « Nouveau dictionnaire
encyclopédique de la science du langage », renseignent
que « le terme narratologie fut proposé pour la première
fois par T. Todorov en 1969. Pour désigner une science qui n'existe pas
encore, la science du récit ».6(*)
Dans le même ordre d'idées, C. Angelet et J.
Herman renseignent que la narratologie est une discipline qui analyse les
composantes et les mécanismes du récit7(*). C'est-à-dire celle dont
l'objet est la narration. La narratologie serait la science qui
pénètre le récit dans sa structure interne pour en
ressortir les significations.
Raison pour laquelle J-M. Adam lui donne une dimension
sémiologique comme étant une branche de la science
générale des signes qui s'efforce d'analyser le mode
d'organisation interne de certains types des textes. C'est cette perspective de
la compréhension de la structure interne du récit qu'on appelle
la narratologie structurale.
Cependant, un autre courant mené entre autres par G.
Genette considère la narratologie comme étant la science qui
étudie le récit comme mode de représentation verbale de
l'histoire. La notion de l'énonciation du discours narratif (le
récit) trouve ici toute son importance dans la compréhension
générale du récit. Par cette perspective de la
conceptualisation du récit, G. Genette jette les bases de la
narratologie énonciative.
Il faut le dire d'emblée, le terme narratologie
énonciative est de R. Rivara apparu dans ses deux ouvrages à
savoir : La langue du récit. Introduction à la
narratologie énonciative (2000) et pragmatique et
énonciation (2004)8(*). Dans ces publications,
R. Rivara estime que la linguistique structurale et la grammaire
générative n'élucident en rien certains
problèmesspécifiques du récit. Il s'agit principalement du
statut du narrateur, de la dénotation et de la connotation, du
fonctionnement du discours indirect libre, de la focalisation ou encore de la
distinction récit et discours, etc. Il assigne par conséquent une
double tâche à la narratologie énonciative : l'analyse
de la narration comme acte d'énonciation et la distinction entre deux
niveaux de communication qui sont : la relation auteur-public et de la
relation narrateur-lecteur.
Cependant bien avant R. Rivara, Danon-Boileau, dans son livre
produire le fictif. Linguistique et écriture
romanesque9(*),relève l'absence d'études
sur l'énonciation et la référenciation en
démontrant les limites de l'analyse de G. Genette sur la voix narrative.
Il conceptualise une caractéristique énonciative autour des
notions d'énoncé et d'énonciation primaires,
d'énoncé et d'énonciation rapportés, des narrateurs
primaires et des narrateurs rapportés, d'auteurs et d'écrivains,
etc.
Dans le prolongement de Danon-Boileau, A. Rabatel, poursuit
l'étude de la subjectivité dans l'énonciation narrative.
Il fait une théorisation énonciative et textuelle de la notion de
point de vue par l'identification de ses marques linguistiques. A. Rabatel, se
distance aussi de la notion de la focalisation narrative de G.
Genette.10(*)
A la lumière de cela,la narratologie se veut une
science de la compréhension de la structuration, le fonctionnement et la
représentation verbale du récit à travers le discours oral
ou écrit. De cette compréhension de la
narratologie, un terme est mis en exergue, Il s'agit du récit
accompagné de deux autres : discours et histoire. C'est cette
trilogie que nous tenterons d'élucider dans les lignes qui suivent.
1.1.2. Le récit
Depuis les premières
tentatives définitionnelles du récit, notamment chez Aristote
(La Poétique) et Platon (La République), leurs
continuateurs ont ensuite progressivement conceptualisé le récit
comme objet autonome d'une science dénommée « la
narratologie ». Le récit fait l'objet, aujourd'hui de nombreux
travaux de recherche. Voilà qui fait dire à J.
Bres :« ...qu'à n'en pas douter, le récit est
le type textuel qui, depuis les années 1950, a donné leplus
matière à réflexion en sciences humaines :
littérature bien sûr, mais aussianthropologie, ethnologie,
sociologie, etc. »11(*)
Le récit est par
conséquent investit de plusieurs fonctions dans la
société. Il se caractérise par la pluralité des
supports qui le prennent en charge (oral, écrit, verbal ou non,
fictionnel ou factuel,etc.). Cette
hétérogénéité dynamise la conception
extensive du récit que propose R. Barthes dans la revue
Communicationconsacrée à la narratologie structurale :
« innombrables sont le récit du
monde ».12(*)
Une définition minimale du
récit est proposée par J-M Adam et F. Revaz, le récit
est untype particulier d'organisation des énoncés (écrits,
oraux et nonverbaux), une forme particulière de mise en texte..13(*)Ainsi, J-M Adam
évoque six constituants pour parler du récit :
« une succession d'événements dans le temps, il
faut qu'il y ait une unité de thème, il faut que le(s)
personnage(s) subisse(nt) des transformations, il faut qu'il ait unité
de l'action, sinon, on a plusieurs récits, il ne faut pas qu'on assiste
à une simple succession chronologiques
d'événements ».14(*)N. Everaert-Desmedt conçoit le
récit comme la représentation d'un
événement.15(*) M. Laforest et D. Vincent abordant dans le
même sens, insèrent la dimension temps dans la
compréhension du récit, en l'abordant comme toute relation
temporellement ordonnée d'événements
passés.16(*)
En définissant le
récit de manière minimale, on risque de passer à
côté des invariants narratifs qui sont les constituants de tout
récit. Et par conséquent de masquer les conditions d'existence du
récit que nous appréhendons dans cette recherche de production
médiatique et ensuite d'électoral.
C'est pourquoi, il est pertinent de rappeler, dans la
perspective choisie pour notre recherche, l'observation de L. Marin qui
indique : « le récit relève du
procédé rhétorique, des opérations argumentatives,
des tactiques dialogiques visant à persuader l'autre, à manipuler
l'auditeur, à le réduire au silenceou à le faire croire
(...) Un piège, soit. Qui est le piégeur ? Le narrateur
dissimulédont le récit dénie la présence. Et le
piégé ? Le lecteur qui croit entendre le récit
desévènements de cette voix inaudible la semence de la
vérité même dans le fait sur la
page
transcrite ».17(*)
Adopter de manière univoque
ce point de vue, nous amène vers une difficulté importante. Celui
de la confusion entre récit et discours qui cohabitent et ne sont pas
indépendants l'un et l'autre. Ce concept polysémique(discours),
cher à E. Benveniste qui met un accent particulier notamment sur les
déictiques (traces de l'énonciateur).En clair, il nous
faudrait éviter de tomber dans le tout narratif ou tout discours. C'est
ainsi que dans les lignes qui suivent nous tentons de comprendre le
récit à travers deux dimensions : l'histoire et le discours.
1.1.2.1. Le récit comme histoire
Le récit comprit comme
histoire désigne des événements, une logique d'actions,
une syntaxe des personnages qui sont rapportés par divers moyens
(mimique, narration, représentation dramatique, film, bande
dessinée, etc.).
Pour distinguer le récit du discours, E. Benveniste
développe dans une étude consacrée à la relation
entre le passé simple et le passé composé, des indicateurs
à ces deux plans d'énonciation discours et histoire. Ces
indicateurs sont entre autres les temps verbaux, les pronoms soulignant la
présence ou non dulocuteur dans ce qu'il énonce, les
références spatiales et temporelles.
Il avance que le récit (énonciation historique)
est caractérisé par l'absence d'un narrateur ; le terme
narrateur évoque ici l'auteur d'une narration historique ou
fictionnelle ;et aussi par la présence du passé simple, le
future prospectif, l'imparfait et s'élabore par la troisième
personne du singulier. Bref chez E. Benveniste, dans le récit
(énonciation historique) les événements sont
racontés comme eux même.18(*)
Le contenu d'un récit peut être une
interprétation de la réalité ou une illusion de la
réalité explicite ou non voire une créativité issue
de l'imagination (science-fiction, mythe).
En clair, le récit vu comme histoire, n'est
qu'un événement raconté qui peut être factuel ou
fictionnel, voire imaginaire faisant appel selon le cas au mythe voire à
la science-fiction dans le but d'influencer le récepteur.
1.1.2.2. Le
récit comme discours
Le récit vu comme discours,
se rapporte à l'acte par lequel le narrateur communique avec l'auditeur
en faisant connaitre les événements.19(*)Il
se différencie du récit entantqu'histoire par la présence
du locuteur qui est par conséquent en face du lecteur. Et aussi par la
marque de personne à travers le couple je/tu et
« il ».
La frontière entre le
discours et le récit n'est pas si hermétique, car G. Genette a
lui-même affirmé dans une publication de l'impossibilité de
l'existence d'un récit sans narrateur.20(*)Le narrateur selon G. Genette assume diverses
fonctions, comme celui de communication, de régie, d'idéologie,
etc. Il peut par conséquent s'agir des statuts en tant
qu'homodiégétique, hétérodiégétique
et diégétique.
Cela dit, nous n'affirmons pas pour
autant, que tout discours est obligatoirement un récit, mais qu'il est
fort probable de retrouver dans certains mécanismes propres au discours
dans le récit et vice versa. Par conséquent, il ne serait pas
insensé d'affirmer que le récit et le discours s'enrichissent
mutuellement.
En somme, nous comprenons le discours à la
manière de P. Charaudeau, comme une « manière de
direselon un ensemble des conditions énonciatives et intentionnelles qui
leprésident ».21(*) Cependant, cette façon de dire se
matérialise en plusieurs modalités dont une catégorie peut
prendre la forme séquentielle est désignée par le terme
« récit ».
Au-delà de ce débat, le récit à
nos yeux semble être une stratégie de mise en forme du discours,
une façon de dire du discours mais aussi de narrer l'histoire.
1.1.3. Le
récit médiatique
Nous postulons le récit
médiatique comme une forme de codification narrative du discours
médiatique ; le discours médiatique compris en ce sens comme
un propos tenu par un énonciateur interne ou externe à un organe
de presse. Comme le discours dans l'analyse du discours de presse, l'approche
du récit médiatique s'efforce ainsi d'associer l'organisation
textuelle, c'est-à-dire mise en récit, et la situation
énonciative de la communication journalistique en RD Congo.
De ce qui précède,
que comprendre du récit de presse ou du récit médiatique.
B. Grevisse, qui reprend Ph. Marion définit le médiatique
comme : « l'étude des médias de masse en tant
qu'ils sontintrinsèquement et ontologiquement porteurs d'une sensation,
d'un imaginaire qui leur sontspécifiques ».22(*)Dans cette perspective
nous comprenons par récit médiatique, un récit
proposé par un média mieux un ensemble des récits produits
par la pressependant une périodeprécise.Ph. Marion fait remarquer
que le médiatique n'est pas relatif aux médias, car cette
acception est simpliste et mécaniste voire pauvre pour une recherche
narratologique. Il propose que le médiatique soit compris comme la
résultante d'un subtil et précaire équilibre de l'offre et
de la demande, ouencore comme une co-construction évaluative, où
interagissent, dans un contexte historiquedonné, énonciateurs et
énonciataires.
En suivant Ph. Marion, le
récit médiatique sera finalement compris comme des récits
ponctuels ou répétitifs, diffus, hybrides, fragmentaires ou
clôturés, linéaires ou arborescents, factuels et/ou
fictionnels,que co-construisent nos grands médias.
Le choix du vocable récit de
presse trouve sa quintessence par le passage du mode de mise en scène
à une mise en intrigue (récit) de l'événement par
les instancesdes productions qui est le média, compris dans sa dimension
le plus large possible. Comme l'explicite M. Lits en ce
terme :« d'abord, les médias
véhiculent différents types de textes, et un très grand
nombred'entre eux relèvent de la fiction narrative (...) Lorsque
l'information nous esttransmise par les médias, elle privilégie
à son tour la voie narrative (...) Unévénement ne devient
information qu'au moment où il est médiatisé, donc mis en
récit.Ensuite, le modèle narratif est tellement prégnant
en télévision, qu'il s'impose commeune structure
d'écriture des informations, mais qu'il contamine également
nombre deséquences, faisant passer de simples descriptions d'actions
pour des récits. Enfin, sicet effet de narrativisation est patent du
côté du producteur du message, il intervientégalement dans
la manière dont les récepteurs consomment ces séquences et
biend'autres ».23(*)
1.1.4. Récit
médiatique électoral
Selon Jean Claude Likosi, le
récit médiatique électoral peut être saisi
grâce à trois constituants qui sont :
- Une actualité à logique sérielle ;
- Une stratégie spécifique de narration ;
- Un lieu de construction et de légitimation
1.1.4.1. Une actualité à logique
sérielle
Le récit électoral
est un récit d'actualité. Une actualité dont les
médias entretiennent l'intérêt en la construisant au fil du
temps à travers de rebondissement de données
événementielles ; bref un feuilleton récit pour
reprendre le terme de Ph Marion, Ce dernier le
définit comme : « une histoire qui cherche
sa clôture - sinon qui attend sa clôture-, tout en prenant
appui sur la succession des jours pour surgir, s'effacer,rebondir. Bref,
trouver son rythme, affirmer sa vitesse de croisière et asseoir son
cycle. Avantde mourir ou de s'évanouir pour
longtemps ».24(*)
Cette dimension du récit électoral en tant que
feuilleton itérative est liée, selon Coulomb-Gully, à
lalogique sérielled'une campagne électorale qui contribue aussi
à en faire unrécit réussi. Il dit à ce
propos, ce qui suit : « de même que le feuilleton de
fiction, le récit électoral télévisé se
décline donc sur unrythme quotidien qui suscite chez le
téléspectateur accoutumance et attente. Parailleurs, une campagne
électorale a lieu à intervalles réguliers, (...) sa
dimensionitérative permettant de l'intégrer dans une série
n'est pas sans effet sur la lecture quien est fait ».25(*)
De par son contenu, le récit médiatique
électoral est constitué d'une succession
d'événements façonnés par les médias pour
alimenter et gonfler le processus électoral. Concernant le récit
électoral congolais, nous postulons à la suite de J-C Likosi et
contrairement à Coulomb-Gully à propos du feuilleton récit
ce qui suit : « chaque article successifn'envisage pas
toujours de stabiliser l'information du jour et de proposer une image la plus
complète et la plus cohérente que possible au lecteur. Il ne
s'agit pas, pour le journaliste, deproposer tout simplement l'information la
plus crédible possible au lecteur, Le travail de mise en texte, en mot,
en image des énoncés, des personnages, desfaits et des
événements dans ce feuilleton-récit est assezparticulier
puisqu'ilrépond à certainsobjectifs stratégiques et
éditoriaux au regard du traitement de l'information journalistique enRD
Congo où l'alignement politique des médias est assez
marqué ».26(*)
1.1.4.2. Une stratégie spécifique de narration
Le récit électoral
sous examen n'est pas seulement un feuilleton. Il est aussi une quête.
À ce propos, Coulomb-Gully dit ce qui suit :« toute
campagne électorale peut ainsi se lire, du point de vue des candidats,
comme« partant d'un manque » - le désir d'accéder au
pouvoir - et « passant par lesfonctions intermédiaires »,
suite d'épreuves rituelles comme la déclaration decandidature, la
participation aux meetings, le premier tour des élections, le
granddébat d'entre les deux tours, etc.- « pour aboutir au [...]
dénouement » - second tourdes élections et
victoire ».27(*)
En affirmant l'existence d'une relation peu orthodoxe entre le
champ médiatique et le champ politique en RD Congo, il est clair que, la
quête du pouvoir telle que mise en récit par le journaliste
devient un objet (objectif) partagé entre ces deux champs selon des
relations complexes et instables (rapprochement, polémique, etc.).
En somme,le récit électoral congolais se
manifeste par une certaine sérialité narrative de l'information
qui a fait l'objet d'un suivi sur plusieurs jours grâce à une
stratégie spécifique de narration accentuée par des
marqueurs, argumentatifs, énonciatifs et intertextuels.
1.1.4.3. Un lieu de construction et de légitimation
La création des personnages
est en train de devenir une partie essentielle du journalisme. En partant de
cette affirmation, que dire de la production médiatique en
période électorale, surtout dans un pays où la production
médiatique est fonction de l'alignement politique. Les médias
sont des acteurs du rituel électoral en oeuvrant en faveur du
mécanisme de délégation de pouvoir du peuple vers ses
représentants.
La narrativisation de la production de l'information
électorale par les médias assure la médiation de la
communication politique, d'autant qu'elle est censée favoriser la
trilogie politique-média-public. De ce qui précède nous
avançons que le récit médiatique électoral se
conçoit comme le lieu par excellence de représentation et de
manifestation des symboliquesde l'offre électorale, de diffusion des
sondages, de baromètre de popularité et de distributiondes
côtes.
Cependant, nous soutenons qu'au-delà de la configuration de l'information
électorale,laproduction journalistique en période
électorale participe à lalégitimation du rôle des
médiasdans l'espace public en période électorale.
En procédant à un positionnement de la presse
congolaise en contexteélectoral et la quête partagée avec
le champ politique, il est opportun d'affirmer quela narration
opérée par le professionnel de l'information relèverait
d'une valeur ajoutée quiparticipe à l'affirmation de ce pouvoir
d'informer conféré aux médias.
De ce qui précède, le récit
électoral, en tant qu'expression discursive de l'institution
médiatique, actrice àpart entière du champ social,
pourrait influer sur le déroulement du processus
électoralnotamment sur les choix des candidats et leurs
visibilités. En procédant, par des questions, parla mise en
vedette sur plusieurs éditions, par lamultiplication des articles de
reportage sur un parti politique, ou candidat, etc.
En résumant les trois composantes structurales du
récit médiatique électoral,nous retenonsque ce feuilleton
médiatique présente quelques caractéristiques :
« une thématiqueévénementielle centrale,
« les élections », déclinable en divers sujets
d'actualité.Une succession d'événements relatés
dont l'extension temporelle autorise un relais sérialisédans
différents médias ».28(*)
1.2. Cadre théorique
1.2.1. La
Socio-Narratologie
Nous l'avons dit dans l'introduction de ce périple de
recherche, qu'elle s'inscrivait dans le cadre d'une socio-narratologie comme étant la
résultante de l'association de la sociologie et de la narratologie.
Cette perspective socio-narratologique du contenu médiatique
définit l'analyse du texte narratif, comme un continuum allant de
l'analogique au digital, des rapports sociaux vers les détails de la
mise en intrigue comme un effet de zoom.29(*) Cela suppose une variation qui va d'une
« vue large », du champ social (sociologie des
médias) vers « le gros plan » du récit
médiatique en passant par différents indicateurs,
déterminants particuliers aux organes de presse d'où sont
tirés les corpus des récits.
Ceci peut être représenté dans un
schéma suivant l'effet zoom que proposent L.- J. Clavet et L.
Varel :
Analogique
Digital
(Ou continu ou non discret) (discontinu, ou discret)
Sociologie des médias Pratique
médiatique Narratologie
Indicateurs
IndicateursIndicateurs
Dans le présent cadrage schématisé, le
récit reste une pratique sémiotique (sociale) qui est mise en
scène sous forme d'histoire des faits et phénomènes
sociaux, c'est-à-direune représentation désignée
comme information qui a ses spécificités qui doivent être
analysés comme telles avec le média, le lieu de sa
configuration.
La socio-narratologie médiatique suppose que le travail
de la mise en récit va de pair avec les conditions de production, cela
suppose une relation dynamique et concomitante entre le contexte de production
et la matérialisation du travail de mise en récit. Cependant, le
travail de l'analyste est toujours fait a posteriori. Il consiste
à retrouver les traces, les liens, les manifestations de deux
entités (sociologie et discursive), comme le soutient D. Maingueneau en
ce terme : « les oeuvres parlent effectivement du
monde, mais leur énonciation est partie prenante
du monde qu'elles
sont censées représenter. Il n'y a pas d'un côté un
univers de
choses et d'activités muettes, de l'autre des
représentations littéraires détachées de lui
qui
en seraient une image. (...). Les conditions d'énonciation du texte
littéraire ne sont
pas un échafaudage contingent dont celui-ci
pourrait se libérer, elles sont
indéfectiblement nouées
à son sens ».30(*)De ce qui précède, notre recherche
considère le texte comme un discours constituant, qui a des incidences
sur le fonctionnement de la société.
2.1.1 1.2.2 Soubassement
théorique de la socio-narratologie médiatique
Après avoir posé les bases conceptuelles de la
socio-narratologie, la présente contribution se recentre dans l'aspect
purement théorique dans lequel se fonde la socio-narratologie. La socio-narratologie médiatique trouve son
soubassement dans la prise en compte du contexte de production dans l'analyse
du texte tel qu'évoqué sommairement par quelques auteurs.
Le premier d'entre eux est J-M Schaeffer
qui soutient, que la compréhension d'un texte ne se limite pas aux
considérations d'ordre syntaxique et sémantique ; mais aussi
par la prise en compte des circonstances de production et en tant qu'acte de
communication pragmatique qui a un but spécifique. Il dit ce qui suit :
« puisqu'un message ne peut signifier que dans un contexteet par
rapport à ce contexte, l'identité sémiotique du texte est
contextuellementvariable, c'est-à-dire qu'elle est indissociable de la
situation historique dans laquellece texte est actualisé. Pour retrouver
l'acte intentionnel « originel » il faut aussi «retrouver »
le contexte d'émission-réception originel :
réactualisation à laquelleaspire (parfois) l'histoire
littéraire, mais qui n'est certainement pas le souci majeurdu lecteur
moyen ».31(*)
De leurs côtés J-M Adam et F. Revaz
soulèvent l'absence de la dimension intentionnelle dans les
études sémiotiques. Ils indiquent cette absence par ailleurs en
ce terme : « Si l'analyse structurale et sa variante
sémiotique ont favorisé la prise en compte dutexte dans sa
réalité formelle et la description de son fonctionnement, elles
l'ontautonomisée de façon regrettable. La narratologie
contemporaine replace le discoursnarratif dans une stratégie de
communication. Le producteur du récit structure sontexte en fonction
d'effets qu'il cherche à produire chez l'interprétant.
L'interprétationrepose non seulement sur la prise en compte de la lettre
du texte, mais également surle postulat, par le lecteur ou l'auditeur,
d'une intention communicative du
producteurénonciateur ».32(*)
M. Lits est de même avis, lorsqu'il estime que
l'importance accordée à la structure textuelle occulte
l'appartenance du récit dans un circuit de pouvoir, qui prend en compte
l'analyse de type idéologique et sociologique. Il exprime cela en
ce terme : « l'accent mis sur la structure textuelle occulte
l'inscription de ces récits dans dessystèmes de pouvoir, ce que
prend en compte l'analyse de type idéologique etsociologique. Et
à l'autre bout de la chaîne, l'usager, le
récepteur-consommateur dutexte est également
négligé. Il n'y a aucune place, dans ce mode
d'appréhension del'objet textuel, pour l'analyse des usages que font les
récepteurs des discours ».33(*)
1.2.3 Une approche socio-narratologique
du récit médiatique électoral congolais
La narratologie traditionnelle ou classique ne permet pas,
à travers ses différents développements, de porter un
regard en dehors de la constitution interne du récit. La perspective
contemporaine adoptée dans cette recherche préconise une
démarche contextualisante du récit médiatique
électoral ; en l'abordant aussi bien dans sa diachronie que dans sa
synchronie. En postulant le texte narratif comme un objet sémiotique
clos mais aussi comme une pratique socialement ancrée dans la
société.
La socio-narratologie médiatique propose, comme le
suggère J-C Likosi, une lecture en continuum et réflexive du
récitélectoral congolais. Elle ambitionne d'analyser la
construction/articulation de ce récit enrestituant sa production et son
interprétation au sein d'unfonctionnement social (la
sociétécongolaise) qui le conditionne de manière globale
et de manière particulière, à travers larelation
presse-politique en RD Congo. 34(*)
En postulant le récit électoral comme une
pratique sémiotique ancrée dans la société, notre
étude prend là une dimension communicationnelle, centrée
sur le fonctionnement socio-narratif qui refuse de dissocier le formel
(récit) et le sociologique (le contexte de production
médiatique). Cela n'est possible qu'à travers une
conceptualisation à la foisséquentielle (interne) du récit
électoral mais aussi par les postulats selon lesquels, dans sadimension
discursive, cette stratégie de narration est non transparente. Elle est
aussi unepratique sociale complexe, une co-construction énonciative
polyphonique, uneexpression/réfraction du social véhicule
d'idéologie.35(*)
1.3. Cadre méthodologique
Dans la présente contribution, il s'agit
d'évoquer de manière précise la grille d'analyse
méthodologique du récit médiatique électoral
congolais telle que proposée par J-C.Likosi, et évoquer dans
l'introdution de cette recherche. Cette grille d'analyse est composée
des quatres niveaux qui sont :
- L'analyse de l'identité éditoriale de la
presse congolaise ;
- L'analyse des fonctions et marques textuelles des titrailles
électorales ;
- Le repérage des schémas narratifs
remarquables ;
- La construction des personnages.
1.3.1.
L'identité éditoriale de la presse écrite congolaise
Dans ce prémier niveau d'analyse, nous
comprénons l'identité éditoriale à la
manière de R. Ringoot comme les propriétés tangibles et
visibles des médias.36(*) Elle considère la ligne éditoriale
comme la combinaison de stratégies énonciatives
dégagées dans le journal et créant de l'identité
édioriale. L'identité éditoriale révèle les
éléments visuels ( format, segmentation, distribution des
surfaces), alors que l'étude de l'identité énonciative met
l'accent sur la manière dont le journal objective l'information, la
façon dont il nomme ses auteurs, et comment le journal utilise les
différents genres journalistiques.
Il serait question, d'observer les marques distinctives, de
rechercher les éléments valorisant le produit informatif,
c'est-à-dire le journal et son contenu. C'est pourquoi nous
complétons R. Ringoot par Herman et Lungrin, lorsqu'ils s'interessent
à la rubrique comme élément matériel qui participe
à la construction de l'identité voire de la personnalité
du journal. La rubriquesert à hiéarchiser, à classer les
informations selon une vision du monde des proféssionnels des
médias partageant les mêmes convictions éditoriales.
Elle instaure une sorte de stabilité liée
à la forme du journal. P. Charaudeau indique que :
« le rubriquage témoigne de la manière dont chaque
organe d'information construit son espacepublic. Parfois très
rationalisé et visible - comme dans les journaux dits d'opinion,cette
rationalité étant considérée dans le milieu
professionnel comme la marque d'unorgane d'information s'adressant à un
public éclairé et cultivé - ce rubriquageest parfois
mélangé et peu visible - comme dans les journaux dits
populaires...commedans les quotidiens régionaux qui donnent une
préférence aux nouvelles locales ».37(*)
L'analyse de la Une sera l'autre point d'ancrage de ce premier
niveau d'analyse, en ce sens qu'elle permet de disséquer la tendance
politique voire idéologique de chaque journal. C'est pourquoi sa
composition formelle notamment la tribune, et sous tribune, le sommaire voire
le bandeau et la manchette seront des éléments
particulièrement prisés dans l'analyse de l'identité
éditoriale.
1.3.2. L'analyse
des fonctions et marques textuelles des titrailles électorales
Dans ce deuxième niveau d'analyse, nous irons à
la recherche des marques textuelles du titre. Nous soutenons que le titre de
presse comme une forme discursive particulière participe à la
distinction de l'identité énonciative. En ce sens, la titraille
électorale des journaux congolais organise, voire guide la lecture et
permet d'observer la production de l'actualité électorale.
Nous envisageons dans l'analyse de la titraille, de
repérer les différents signes qui permettent de voir les traces
d'un récit électoral. Ces premières traces, nous allons le
traquer dans le contrat de lecture et d'horizon d'attentecontenus dans le
paratexte. Ce dernier permet de découvrir par quelle procédure,
le récit électoral indique, dès l'ouverture, pourquoi et
comment il doit être lu. C'est un lieu stratégique qui programme
la suite du texte.F. Hallyn et G. Jacques explicitent la notion du paratexte en
ce terme : « ...comprend un ensemble hybride de signes
qui présentent, encadrent, isolent,introduisent, interrompent ou
clôturent un texte donné : « titre, intertitres,
préfaces,postfaces, avertissements, avant-propos, etc. ; notes
marginales, infrapaginales,terminales ; épigraphes ; illustrations ;
prière d'insérer, bande, jaquette et biend`autres types de
signaux accessoires, autographes ou allographes, qui procurent autexte un
entourage (variable) et parfois un commentaire, officiel ou
officieux...leparatexte exerce une fonction d'accompagnement ou d'encadrement
par rapport à unrécit ».38(*)
Dans un article de presse, la titraille ouvre à la
lecture. Nous allons analyser les éléments qui composent la
titraille d'un récit électoral : le titre, le surtitre, le
chapeau et l'intertitre. L'ambition est de découvrir les
caractéristiques de la titraille électorale selon les tendances
idéologiques et rédactionnelles des médias,les questions
auxquelles elle répond et/ou privilégie, les stratégiesde
composition, les fonctions, etc. Il est question ici de prendre en compte ces
éléments paratextuels comme un premier espace de transaction
entre le médiatique et le politique, un lieu de la
matérialisation d'un positionnement qu'il faudrait démontrer.
Cl. Furet dans une publication consacrée au titre de
presse, lui confère cinq fonctions à savoir : accrocherle
regard, permettre le choix de lecture, donner envie de lire, contribuer
à l'image du journalet structurer un ensemble des pages.39(*) Ces fonctions ne sont pas
très différentes de celles quepropose, sous un angle
publicitaire, J-L Martin-Lagardette. Ces
différentesfonctionsémergent dans deux types des titres qui
s'interpénètrent dans la presse écrite : le
titreinformatif et le titre incitatif ou de commentaire.
Le premier insiste sur l'événementialité
en martelant sur les références d'espace et de temps qui
permettent de situer l'événement. Le second suscite la
curiosité, l'envie de lire par l'originalité de son traitement.
De ce fait, J-C Likosi estime qu'au-delà de ces fonctions
traditionnelles, le titre du récit médiatique congolais ne
procure pas seulement l'envie de lire, il répond aussi à d'autres
visées : de disqualification/diabolisation, de
glorification,d'affirmation du pouvoir, de valorisation, de
réhabilitation, etc. Qu'il associe à laclassification plus large
des titres que propose G. Genette. Celui-ci distingue quatre fonctionsdu titre
: la fonction d'identification, la fonction descriptive, la
fonctionconnotative, la fonction séductive.40(*)
Le titre s'accompagne de l'incipit, qui concerne les
premières lignes du texte qui servent à préciser la nature
de tout récit. Elle permet d'inscrire le récit dans une
orientation narrative précise. V. Jouve distingue trois fonctions de
l'incipit, il informe, il intéresse et propose un pacte de
lecture.41(*) Ces
fonctions de l'incipit sont facilement transposables au chapeau et à
l'accroche dans un article de presse.
Cependant, ces lectures du titre de presse ont pour principale
limite d'être essentiellement prescriptive. Elles ne sont pas à
même de fournir les outils pouvant dégager les marques et
stratégies discursives des titrailles électorales.Aussi, nous
prenons une liberté, celle d'aller au-delà du travail de comptage
des fonctions debase des titrailles de presse en les intégrant dans une
suite des caractéristiques qui permettent dedistinguer un journal d'un
autre du point de vue de son positionnement politique et de savalorisation de
l'information électorale titrée.
Notre démarche ambitionne simplement de
découvrir le système discursif du titre qui particularise les
informations électorales titrées des journaux congolais. En bref,
la finalité est comme l'indique J-C Likosi, « de
dégager lesstructures syntaxiques les plus fréquentes ainsi que
les fonctions de leurs constituants, derepérer les formes linguistiques
manifestes et leurs régularités ou encore d'analyser
lesmodalités énonciatives pour arriver à cerner les grands
traits des stratégies privilégiées ».42(*)
1.3.3 Le repérage des
schémas narratifs remarquables
La notion du schéma narratif est le bras
séculier de la narratologie. Elle renvoie à l'idée que le
récit raconte une histoire, qui se matérialise par une suite
d'actions, d'événements qui s'enchaînent selon une logique
de succession. Cette structure dite canonique du récit se compose
idéalement de cinq étapes : la situation initiale, la
complication à travers un élément perturbateur, les
péripéties, le dénouement, et la situation finale.
Cette structure fondamentale du récit stipule dans le
cas sous examen, qu'il sera question d'examiner les grands traits des
séquences narratives autour du déroulement des élections
particulièrement les élections présidentielles.
Le récit se compose d'une succession des mots, des
phrases qui lui donne sens.
Nous allons chercher à ce
troisième niveau d'analyse, de décortiquer, de disséquer
la constructionnarrative de l'intrigue du récitélectoral.Il sied
de noter, que notre étude porte sur le contenu de deux quotidiens sur
une période deproduction spécifique (décembre 2018 -
Janvier 2019).
Ainsi, nous envisageons à la manière de J-C
Likosi, une lecturediachronique et comparative des différentes
sérialités narratives. La diachronie favorise iciune
confrontation qualitative et quantitative des thématiques
événementielles qui ont mobilisél'attention des
médias. Elle permet également d'apprécier la dynamique
narrative commune etparticulière des journaux retenus. Et enfin, elle
éclaire sur les différentes copies de l'histoireélectorale
proposées sans devoir rester à la surface des textes voire
uniquement au repéragedes différences dans la construction des
titrailles relatives aux élections.43(*)
Les démarches méthodologiques proposées
par E. Véron (1981) et V. Jouve (2000 & 2001) nous serventdespoints
d'ancrages dans notre analyse. E. Véron considère en effet que
chaque quotidien propose sa copiedans un laps de temps déterminé,
sachant que chaque constructionévénementielle a ses propres
vitesses, montées, pics, creux, vagues et clôtures.
Dans une recherche consacrée à laconstruction
médiatique de l'accident de Three Mile Island aux Etats Unis, le 28 mars
1979. E. Veron préconise un regroupement des différents
récits en trois temps : « la mise en place de
l'événement dans leréseau de l'information, le sommet
informatif et les discours de clôture. Ce procédé permet de
découvrir les séquences narrativesparticulières, qui
seront comparées afin de ressortir les schémas narratifs
remarquablesd'une part et, d'autres part, les écarts et rapprochements
quant à la couverture médiatique de
certainsévénementiels pertinents qui ont émergé et
marqué la période électorale particulièrement la
présidentielle ».44(*)
V. Jouve quant à lui, définit son analyse en
trois niveaux complémentaires : sémantique, syntaxiqueet
pragmatique. Les deux premiers niveaux nous concernent pour l'analyse de la
constructionnarrative de l'intrigue.Au niveau sémantique, il est
question de distinguer, dans notre cas, comment le journaliste
:sélectionne une série de termes dans le réservoir de la
langue et les combine ensuited'une certaine manière pour construire un
énoncé...La subjectivité du discours
apparaît
d'abord dans ce qu'il choisit de dire, autrement dit dans son contenu
qui
témoigne des centres d'intérêt et des
préoccupations qui ne sont jamais neutres. Ladimension subjective se
repère, également, dans le choix des thèmes, le registre
delangue, les images et les expressions évaluatives).45(*)
Le repérage des éléments syntaxiques
tournera autour de la façon dont le narrateur organise etconstruit
l'intrigue de son récit, sur son intention, sur sa manière de
défendre un point de vueet en définitive la visée ou
l'effet-idéologie qui sous-tend son récit. Jouve avance à
ce sujet : « c'est en fonction de l'effet recherché que
le discours sera organisé de telle ou telle
manière. On pourra
distinguer dans l'analyse la micro organisation qui régit telle
ou
telle prise de parole de la macro organisation qui structure l'ensemble
d'un discours.46(*)
En plus de cette analyse, nous pensons qu'il est judicieux de
découvrir les composants narratifs comme le suggère A.J Greimas
dans son schéma actantiel,qui permet de décomposer une action en
six facettes ou actants.47(*) Il consiste à la systématisation des
différents rôles des acteurs du récit et le
déroulement des différentes séquences qui le
constituent.Ce schéma va permettre de systématiser les
différents rôles des personnages du récit électoral
ensix actants : Destinateur, Destinataire, Adjuvant, Opposant, Objet et sujet.
Ces six actants vont établir les relations autour de trois axes qui
sont : l'axe de communication, l'axe du pouvoir et l'axe du désir.
Le schéma actantiel se décline de la manière
suivante :
Axe de communication
Destinateur Objet
Destinataire
Axe du
désir
Adjuvant Sujet
Opposant
Axe du pouvoir
1.3.4 La construction des
personnages
Existe-t-il un alignement politique desjournaux
derrière tel ou tel autre camp politique ? Comment le
découvrir ? Pour répondre à ces préocupations,
il semble opportun d'étudier la construction des personnages dans la
production électorale des différents journaux. Cette étude
peut se faire grace au portrait du personnage qui est
examiné dans le nom, les étiquettes attribuées,
lesconnotations sociales ou les séries de jugements
dépréciatifs ou valorisants, les étiquettes dupersonnage
à travers les procédés visuels, acoustiques, articulations
et morphologiques.
Ø Conclusion partielle
Le présent chapitre a consisté principalement
à la compréhension des concepts de base qui entrent en ligne de
compte dans l'élaboration de notre travail de recherche. Il s'agisait,
des thèmes tels que le récit compris dans sa dimension historique
et discursive, de la différence entre narration, et intrigue sans
oublier le récit médiatique à caractère
électoral. Tous ces concepts gravitent autour d'une science
dénommée la narratologie. La deuxième partie du chapitre
s'est plus préocupée du soubassement théorique et
méthodologique de la recherche, à l'occurrence la
socio-narratologie d'une part et d'autre part la grille d'analyse du
récit médiatique électoral.
3 Chapitre II : Présentation des journaux et
prise en main du corpus
Le présent chapitre est consacré à la
présentation des journaux qui constituent les matériels de base
de notre travail de recherche et la prise en main du corpus qui fera l'objet
d'une analyse minutieuse dans le troisième chapitre.
2.1. Présentation des journaux
2.1.1. Le
Potentiel48(*)
2.1.1.1. Localisation et historique
Le journal « Le Potentiel » a son
siège à Kinshasa au n° 873 de l'avenue Bas-Congo dans la
Commune de Gombe, derrière la Banque Commerciale du Congo (BCDC). Il est
l'une des composantes du groupe de presse Médias7. Le journal Le
Potentiel est né le 12 octobre 1982 à l'initiative de
Monsieur Modeste Mutinga, propriétaire du journal. A sa création,
le journal s'appelait « Safari aux pays de grands lacs » et
paraissait sous forme de magazine d'informations touristiques et sociales.
En octobre 1985, après une interruption de plus d'une
année, le journal va renaître sous une nouvelle
dénomination. Il s'appelle désormais « Le Potentiel
». Ce changement est inspiré par les potentialités du sol et
du sous-sol dont regorge notre pays, la République Démocratique
du Congo. Il a commencé d'abord comme un mensuel dont le contenu est
essentiellement économique mais, le tabloïd ne s'empêche pas
de publier quelques informations à caractère social et
culturel.
Son siège est alors installé au n°20 de
l'avenue Kianza, commune de Makala ; devenu plus tard le siège
d'exploitation de l'imprimerie Recto-Verso, propriété du
journal.
Avec l'avènement de la démocratisation du pays,
le 24 Avril 1990, accompagné de la libéralisation de l'espace
médiatique, Le Potentiel change de périodicité.
Il devient ainsi hebdomadaire qui élargit en même temps ses
rubriques, ce qui le conduit à changer aussi sa ligne éditoriale.
Très vite, le tabloïd gagne en notoriété et devient
un trihebdomadaire d'informations générales, avec le plus gros
tirage de l'époque : plus 15.000 exemplaires.
Le 17 septembre 1996, « Le Potentiel »
change encore de périodicité. Cette fois-ci, il devient un
quotidien d'informations générales. Le 823ème
numéro est la première édition de la mutation.
Après 32 ans de parution, Le Potentiel est
devenu un groupe de presse produisant des journaux ci-après : le
Compatriote sportif, l'Intrus, l'Apostrophe, Economica, qui sera
remplacé par le journal VSM (Vedette du sport et de la musique).
Supplément remplacé par le Compatriote du Kasaï vendu
exclusivement dans le deux Kasaï.
2.1.1.2. Ligne éditoriale et statut juridique
Officiellement, le quotidien d'informations
générales, Le Potentiel est un journal qui se veut
indépendant et privé, n'appartenant ni à un groupe de
pression, moins encore à une obédience politique. Il n'est pas
subventionné par l'Etat mais privilégie dans toute son
indépendance le droit à l'information dans le strict respect de
l'éthique et de la déontologie professionnelle. Par ailleurs, il
se bat dans la conjoncture politico-économique actuelle pour la
défense des valeurs républicaines par une information vraie et
objective.
Le journal a pour mission principale d'informer,
d'éduquer et de former l'opinion particulièrement l'élite
(cadres). Il se fait un point d'honneur de donner l'information fiable et
objective dans tous les domaines.
2.1.1.3 Fiche signalétique du journal Le
Potentiel
- Nom du journal : Le Potentiel
- Nom du fondateur : Modeste Mutinga
- Directeur de publication : Richard Ngapi
- Siège de l'administration : avenue Bas Congo no 873,
Kinshasa/Gombe
- Périodicité : quotidien
- Moment de parution : matin
- Date du premier numéro : 12 octobre 1982
- Zone principale de diffusion : Kinshasa (pour
l'édition papier) et Internet numérique
- Tirage : Plus de 2500 exemplaires/ jour
- Prix de vente : 3.000Fc unitaire, abonnement annuel 800$
- Format : A3
- Nombre de pages : 12 pages
- Nombre de colonnes/page : 5 colonnes
- Nom et l'adresse de l'imprimeur : Recto verso, av. Kianza
n° 20, Kinshasa/Makala.
- Nombre d'édition et zone couverte par chaque
édition : une seule édition, Kinshasa.
- Lieu de conservation de collection : av. Bas Congo,
Kinshasa/Gombe
- Fichiers ou dossiers : autorisation de parution :
04/00015/DI/82
2.1.1.3. Fonctionnement de la rédaction journal
Le Potentiel
La rédaction du journal Le Potentiel a une
organisation administrative modeste qui reflète les activités
d'une entreprise de presse. Cette structure est composée : Direction de
publication, rédacteur en chef Rédaction générale,
Secrétariat de rédaction, Service technique et Service de
documentation et archives.
- Le Directeur de publication est le
représentant politique et le responsable juridique du quotidien Le
Potentiel ; incarne la ligne éditoriale du journal ; est
l'animateur principal de la rédaction et le responsable de la
qualité des contenus ; décide sur les articles à
publier ; il négocie et conclut des partenariats financiers
(publi-reportages, manchettes, communications politiques, etc.) Et tient
complètement informé l'Administrateur
Délégué et le Président Directeur
Général.
- Le Rédacteur en chef est
responsable de la production générale et
spécialisée ; anime le Conseil de rédaction ;
assure du « Bon à tirer ».
- Le Secrétariat de rédaction
du journal Le Potentiel fonctionne avec un service
dénommé Secrétariat de rédaction. Ce service est
rattaché à la rédaction du journal où il s'occupe
de la correction, réécrit les articles et propose la maquette de
la mise en page. Trois personnes sont commises pour ce travail.
- Le Service technique assure le bon
fonctionnement du côté technique du journal. Il est composé
de 3 personnes : un directeur technique, responsable de la mise en page ; il
travaille en étroite collaboration avec un monteur en page pour le
journal papier et un Web masters pour le journal en ligne. Le service technique
contrôle tout ce qui est technique dans la rédaction. Le service
technique est équipé de : 7 ordinateurs, deux scanners et
une imprimante. Le Potentiel utilise deux logiciels, à savoir :
Word pour la saisie de texte et Page maker pour monter son édition
papier.
- Le service de documentation et archives du journal
Le Potentiel a pour mission de gérer les archives et
la documentation du journal. Ce service répond à ceux qui veulent
faire leurs recherches sur les écrits du journal Le Potentiel. Il est
géré par un documentaliste-archiviste de formation.
2.1.2. Le Phare49(*)
2.1.2.1. Historique
2.1.2.1.1. Contexte de création du journal
Le Phare
Le 20 juillet 1980 s'ouvrait à la Cité de
N'Sele, dans la banlieue de Kinshasa, unCongrès extraordinaire de la
presse congolaise. Baptisé Congrès de refondation,celui-ci avait
pour mission de relancer l'Union Nationale de la Presse du Congo, dontles
activités étaient tombées en veilleuse après le
Congrès de 1974 à Kisangani, etde redynamiser la pratique du
métier d'informer, en proposant une nouvelle loi surl'exercice de la
liberté de la presse, dont l'articulation la plus déterminante
étaitl'ouverture faite aux privés de créer des organes de
presse.
Elaboré par les journalistes au terme de trois jours de
travaux, le texte fut soumis à lasanction du gouvernement au cours du
premier trimestre 1981. Sa promulgationsous forme d'ordonnance (81/011) par le
Président de la République le 1er Avril1981, mit fin au monopole
du Parti-Etat sur les médias.
C'est dans ce contexte que Le Phare est né.
Conscient des difficultés qui attendaientl'entreprise notamment au plan
du financement et de la préservation de sonindépendance, la
direction décida d'opérer en trois étapes.
2.1.2.1.2. Le Phare
Contact
La première étape consista à installer le
titre dans les esprits et à dégager les moyens financiers
nécessaires au maintien du titre sur le marché. Pour y arriver,
la direction du Journal lança rapidement une édition «
toutes boîtes » dont les trois quarts de l'espace étaient
consacrés aux annonces et que tous les abonnés des PTT pouvaient
lire chaque week-end gratuitement en levant simplement leur boîte
postale.
Tiré à 20.000 exemplaires, cette édition
eut le mérite d'installer le titre dans les esprits, d'autant plus qu'il
atteignait directement des personnes disposant d'un pouvoir d'achat
avéré et qu'il était, à l'époque, l'un des
rares médias congolais à s'intéresser à ce qui
allait devenir quelques années plus tard une menace pour la santé
dans le monde : la pandémie du sida.
2.1.2.1.3. Le Phare
Autrement
L'intérêt manifesté par le public aux
problèmes de société traités par Le Phare
Contact conduisit la direction du journal à lancer, à la fin
du premier semestre 1985, Le Phare Autrement, une édition
entièrement imprimée sur du papier glacé avec une
couverture enquadrichromie. En baptisant cette édition Le Phare
Autrement, la direction affichait sa détermination de traiter
l'information de manière professionnelle et de se démarquer
à la fois des fariboles du radiotrottoir et de l'info « sur
commande » que continuaient de véhiculer les journaux de la
chaîne.
Comme sa devancièreLe Phare Contact,
l'édition Le Phare Autrement évitait de traiter des
matières politiques parce que celles-ci n'offraient aucune
possibilité d'expression libre. Le choix qui était ainsi fait
avait l'avantage de libérer les journalistes des contraintes politico
sécuritaires. Ce fut une expérience stimulante et enrichissante.
Elle fut à ce point intéressante qu'elle suscita des coups-bas
qui se manifestèrent le 22 juillet 1986.
2.1.2.1.4. Le
Phare
Après un an d'interruption de parution, Le
Phare réapparut dans les kiosques dans la deuxième
moitié de 1987, cette fois comme hebdomadaire d'informations
générales. Un choix heureux pourrait-on dire car quelques mois
plus tard, le monde entier était secoué par le vent venu de
l'Est. Comme la plupart de dictatures à travers le monde,
l'ex-Zaïre de Mobutu Sese Seko fut contraint de regarder dans la direction
indiquée par la perestroïka en organisant, en 1989, des
consultations populaires auxquelles Le Phare prit une part active.
Avec la libéralisation des activités politiques
intervenue le 24 avril 1990, le journal est devenu un élément de
référence sur le marché. Premier tirage des journaux
congolais avec 15.000 exemplaires en 1990, Le Phare est ainsi
passé successivement à deux parutions par semaine (1993), puis
trois (1994) et enfin cinq (1997). Le journal a davantage
amélioré son audience aujourd'hui parce qu'il est disponible
à fois en version papier et en ligne. C'est dire qu'une information
publiée par Le Phare est lue aussi bien à
l'intérieur du pays qu'à l'extérieur.
2.1.2.2. Ligne éditoriale
Des questions nous sont souvent posées au sujet du camp
dans lequel se trouverait Le Phare. Questions souvent relancées
par certains analystes de dimanche qui nous auraient découvert une
filiation avec l'opposition historique maintenant au pouvoir à savoir
l'UDPS. Notre première réponse est qu'il n'existe pas dans ce
pays une organisation politique disposant de moyens pour entretenir les
médias. La seconde réponse est que Le Phare est dans le
camp de la vérité car le rôle du journaliste est de donner
les faits et de les analyser en toute objectivité.
C'est ce travail-là que nous faisons chaque jour et
nous avons la conviction de le faire de manière responsable et
professionnelle. Pour avoir été plusieurs fois victimes de
harcèlements, nous savons que le journalisme, le vrai, ne peut
s'exprimer et s'épanouir que dans un contexte libéré de
l'esprit caporalisant.
2.1.2.3. Fiche signalétique du journal Le Phare
- Date de création : le 8 septembre 1983
- Autorisation de Publication n°04/DICA/0002/83
- Récépissé de Déclaration de
Publication n° MIN/CM/052/2015RCCM : CD/KIN/RCCM/15-A-22692
- ID. NAT. : D 68981 H
- N° IMPOT : A 0701422 E
- E-MA1L :
info@lephareonline.net
- SITE :
www.lephareonline.net
- Éditeur-directeur général :
Polydor Muboyayi (décédé le samedi 26 Juin 2021)
- Coordonnateur/ rédacteur en chef : Jacques
Kimponzo Mayala
2.2. Prise en main du corpus
2.2.1. Composition
du corpus
Nous l'avons dit au tout début de notre recherche,
qu'elle se base pour sa réalisationsur un corpus tiré des
journaux paraissant à Kinshasa. À l'occurrence Le Phare
et Le Potentiel. Ce corpus se compose des éditions des journaux
Le Phare et Le Potentiel, qui ont paru à Kinshasa
entre le 21 décembre 2018 et le 15 janvier 2019.
2.2.1.1. Corpus du journal Le potentiel
2.2.1.1.1. En amont
du jour J
En partant de la date du 21 décembre 2018, Le journal
Le Potentiel a produit jusqu'au 30 décembre 2018, 5
éditions, et un total de 30 articles sur la thématique des
élections particulièrement la présidentielle. Cette
production du journal Le potentiel se présente comme suit.
Editions publiées
|
Nombre d'articles publiés par
édition
|
Le Potentiel N°7501 du vendredi
21décembre 2018.
|
9
|
Le Potentiel N°7503 du lundi 24
décembre 2018.
|
7
|
Le Potentiel N°7505 du jeudi 27
décembre 2018.
|
6
|
Le Potentiel N°7506 du vendredi 28
décembre 2018.
|
6
|
Le Potentiel N°7507 du samedi 29
décembre 2018.
|
2
|
Total : 5 éditions
|
30
|
2.2.1.1.2. En aval
du jour J
En partant de la date du 31 décembre 2018, Le journal
Le Potentiel a produit jusqu'au 11 Janvier 2018, 6 éditions, et
un total de 23 articles sur la thématique des élections
particulièrement la présidentielle. Cette production du journal
Le potentiel se présente comme suit.
Editions publiées
|
Nombre d'articles publiés par
édition
|
Le Potentiel N°7508 du lundi
31décembre 2018.
|
4
|
Le Potentiel N°7509 du Jeudi 3 janvier
2019
|
2
|
Le Potentiel N°7512 du mardi 8 janvier
2019
|
5
|
Le Potentiel N°7513 du mercredi 9
janvier 2019
|
4
|
Le Potentiel N°7514 du jeudi 10 janvier
2019
|
5
|
Le Potentiel N°7515 du vendredi 11
Janvier 2019
|
3
|
Total : 6 éditions
|
23
|
2.2.1.2. Corpus du journal Le Phare
2.2.1.2.1. En amont
du jour J
En partant de la date du 21 décembre 2018, Le journal
Le Phare a produit jusqu'au 30 décembre 2018, 5
éditions, et un total de 17 articles sur la thématique des
élections particulièrement la présidentielle. Cette
production du journal Le Phare se présente comme suit.
Editions publiées
|
Nombre d'articles publiés par
édition
|
Le Phare N°5960 du vendredi 21
décembre 2018
|
7
|
Le Phare N°5961 du lundi 24
décembre 2018
|
3
|
Le Phare N°5962 du mercredi 26
décembre 2018
|
3
|
Le Phare N°5963 du jeudi 27
décembre 2018
|
2
|
Le Phare N°5964 du vendredi 28
décembre 2018
|
2
|
Total : 6 éditions
|
17
|
2.2.1.2.2. En aval
du jour J
En partant de la date du 31 décembre 2018, Le journal
Le Phare a produit jusqu'au 15 Janvier 2019, 6 éditions, et un
total de 22 articles sur la thématique des élections
particulièrement la présidentielle. Cette production du journal
Le potentiel se présente comme suit.
Editions publiées
|
Nombre d'articles publiés par
édition
|
Le Phare N°5965 du lundi 31
décembre 2018
|
4
|
Le Phare N°5966 du lundi 7 janvier
2019
|
3
|
Le Phare N°5967 du mardi 8 janvier
2019
|
2
|
Le Phare N°5969 du jeudi 10 Janvier
2019
|
2
|
Le Phare N°5970 du vendredi 11 janvier
2019
|
4
|
Le Phare N°5971 du lundi 14 janvier
2019
|
6
|
Le Phare N°5972 du lundi15 janvier
2019
|
5
|
Total : 6 éditions
|
26
|
2.2.2. Présentation globale du
corpus
A la lumière des tableaux élaborés
ci-haut, il en ressort que Le journal Le Phare a produit plus
d'éditions 12 contre 11 pour Le Potentiel. Cependant dans le
contenu des éditions, le journal Le Potentiel semble avoir une
longueur d'avance, en ce sens que Le Potentiel a produit un total de
53 articles, alors que Le Phare en a publié que 43. Cette
suprématie du journal Le Potentiel se confirme avec le record
d'articles publiés dans une édition soit 9 articles sur la
thématique de l'élection présidentiel de 2018 durant la
période de recherche. Cependant après le jour J de
l'élection, le journal de l'avenue Lukusa (Le Phare) a produit
26 articles sur la présidentielle alorsque Le Potentiel a
produit 23 articles. De facto, le corpus à notre disposition est
composé de 96 articles de presse des deux journaux
mélangés.50(*)
Ø Conclusion partielle
Dans le présent chapitre qui touche à sa fin, il
a été question de faire une présentation des journaux qui
constituent notre matérield'analyse. Cette présentation à
brosser de façon succincte les circonstances de leur naissance, leur
évolution dans le temps, et enfin l'organisation de leur
rédaction respective. La deuxième partie a tourné autour
de la prise en main du corpus de notre recherche.
4 CHAPITRE III : Etude de la construction du
récit médiatique électoral de la présidentielle de
2018
La présente contribution est consacrée à
l'analyse de la construction du récit électoral de la
présidentielle de 2018 dans la presse écrite congolaise à
travers deux journaux, à savoir Le Potentiel et Le
Phare. Elle va se faire en quatre étapes. D'abord l'identité
éditoriale, ensuite l'étude des fonctions et marques textuelles
du titre, les différents schémas narratifs et enfin la
construction des personnages.
3.1. L'identité éditoriale de la presse
écrite congolaise
3.1.1. La Une page
sanctuarisée et garant de l'identité du journal
La Une est la page principale de tout journal, celle qui
reflète le mieux à la fois sa politique d'information que sa
stratégie marketing auprès du lectorat. Elle organise une
grammaire spatiale qui confère des valeurs distinctives aux
informations. Plus que toute autre page, la Une construit l'identité
éditoriale du journal. Car elle affiche le nom du journal en même
temps que la sélection des informations.
L'analyse de la Une amène, selon R. Ringoot, à
recouper les données qui concernent l'identité éditoriale,
celle qui concernent la construction de l'informationet à évaluer
les effets de la Une sur les autres pages.51(*) J-C Picard, abordant dans le même sens, estime
que faire l'analyse de la Une c'est : examiner l'offre d'information d'un
quotidien, scruter ses choix et ses priorités et prendre en compte ce
qu'il propose comme étant les nouvelles les plus importantes de la
journée52(*).
3.1.1.1. La Une du journal Le Potentiel : un portail
d'actualité politique diversifié et en image
La Une du journal Le Potentiel se présente
comme un portail d'actualité politique, mais diversifiée à
travers la valorisation en Une de certains domaines d'actualité comme
l'économie, le sport, etc.
3.1.1.1.1.
Présentation matérielle de la Une du Journal Le Potentiel
La Une du journal Le Potentiel se présente
comme suit :
- La manchette comporte dans un rectangle le nom du journal
« Le Potentiel » écrit en rouge sur fond
blanc.
- Dans le coin supérieur gauche, on retrouve le
numéro et la date de l'édition.
- À l'inférieur gauche, on trouve la mention,
membre du réseau Médiaf.
- Du côté droit, on retrouve le prix en franc
congolais, et le nombre d'années d'existence du journal.
- Cette première page comporte une oreille qui indique
le siège du journal et la maison d'édition.
3.1.1.1.2. Les
caractéristiques de la Une du journal Le Potentiel
Les caractéristiques de la Une du journal Le
Potentiel sont :
- Le journal Le Potentiel dans sa stratégie
éditoriale instaure une hiérarchie des titres qui figurent en
première page. Il y a d'abord, le titre sous la manchette en tribune qui
a une typologie imposante, il est précédé
généralement d'un surtitre. Comme l'illustre ces exemples :
· Elections reportées au 30
décembre. Le dépouillement se fera au comptage manuel
(Le titre en tribune du vendredi 21 décembre 2018)
· Elections du 30 décembre. Les enjeux
d'un dépouillement qui traine en longueur (Le titre en tribune du
08 décembre 2018)
- Une colonne intitulée sommaire composée de
plusieurs rectangles comportant des informations qui traitent selon les
éditions de l'économie, de la politique, du sport, de la
santé et divers autres sujets d'actualité.
- Le titre en tribune sous la manchette est
généralement accompagné d'une photo ou d'une caricature,
qui selon les éditions est précédée d'un ou
plusieurs sous-titres. Comportant au début un signe typographique. Ce
sous-titre joue une fonction d'accroche pour attirer une attention soutenue du
lecteur à l'égard du titre phare de la journée.
Ex : - Calendrier électoral
réaménagé de la CENI. L'opposition amputée de son
segment gagnant : Beni-Butembo. Un projet de balkanisation(Le
titre en tribune du jeudi 27 décembre 2018).
- Privation de droit de vote aux électeurs de Beni,
Butembo et Yumbi. Ce vendredi, LAMUKA décrète l'opération
« ville morte ». La solidarité nationale se met
en place (Le titre en tribune du vendredi 28 décembre 2018).
- Le titre de la tribune sous la manchette du journal est
essentiellement politique et électoral et quelques rares fois
présidentielles pendant la période examinée. Cela
démontre un traitement plus élargi de la thématique
électorale sans faire une fixation à la seule élection
présidentielle.
- Le sujet traité en tribune étant
essentiellement consacré à la thématique
électorale, il se caractérise dans la plupart d'éditions
analysées par la restitution dans le surtitre du moment de
l'événement en l'occurrence le 30 décembre date de
l'élection. Le surtitre joue ainsi la fonction du cadrage
médiatique.
Ex :
· Elections reportées au 30
décembre. Le dépouillement se fera au comptage manuel
(Le titre en tribune du vendredi 21 décembre 2018).
· Elections du 30 décembre. Les enjeux
d'un dépouillement qui traine en longueur (Le titre en tribune du
08 décembre 2018).
- Le sujet en tribune est toujours traité en page 2 du
journal, alors que celui du bandeau essentiellement électoral est
traité en page 3, quelques fois en page 5 ou accompagne carrément
en page 2, le titre phare de la journée.
- Selon les éditions, la Une du journal Le
potentiel comporte entre 8 et 10 sujets annoncés en première
page. Ces sujets d'actualité sont essentiellement politiques en raison
de 4 à 6 articles politiques ou électoraux annoncés en
Une.
- Aucun article ne commence en première page du
journal, hormis l'éditorial de la rubrique « A Haute
voix » qui est amorcée en Une dans le coin inférieur
gauche qui se termine systématiquement en page 2.
- Les autres domaines d'actualité apparaissent en Une
en se relayant selon les éditions. Sauf le domaine de l'économie
qui est présente en Une dans chaque numéro du journal
analysé.
3.1.1.2. La une du journal Le Phare : politiquement
orientée et sensationnelle
Comme nous allons le voir à travers les
caractéristiques qui suivent, la Une du journal Le Phare
contrairement à celle du journal Le Potentiel est politiquement
orientée voire sensationnelle. L'analyse en profondeur de la Une du
journal Le Phare révèle.
3.1.1.2.1.
Compositions matérielles de la Une du journal Le Phare
- La manchette comporte le nom du journal Le Phare
écrit en rouge sur fond blanc.
- La périodicité du journal, le numéro,
la date de parution, le nom de l'éditeur directeur
général, le siège et l'adresse du journal ;
- Le prix d'achat du journal écrit sur fond
noir ;
- Cette présentation est différente lors de
l'édition du vendredi, qui comporte la mention week-end et divise les
éléments sus-évoqués en deux colonnes ;
- Elle comporte une oreille qui, selon les éditions,
accueille le titre d'une actualité,tantôt le titre d'un
communiqué d'une tierce organisation.
3.1.1.2.2. Les Caractéristiques de la Une du
journal Le Phare
L'analyse en profondeur de la Une du journalle Phare
révèle ce qui suit :
- L'élaboration de la Une du journal Le Phare,
donne une grande importance au grand titre du jour en ce sens qu'il est le seul
en très grand caractère et comporte très rarement un
surtitre.
- Les titres de la tribune sous la manchette sont
exclusivement politiques et électoraux et surtout présidentiels,
6 titres sur les 11 éditions composant notre corpus sont
consacrés à la thématique présidentielle. La
tribune du journal Le Phare est idéologiquement orientée
vers un camp politique, consacrant 5 de 6 gros titres à caractère
présidentiel au seul candidat Tshisekedi. Comme le démontre ces
exemples :
Ex :
· Felix Tshisekedi : le peuple
d'abord ! (Le titre en tribune du mardi 11 Janvier 2019).
· Felix Tshisekedi
5ièmePrésident de la R.D.C (Le titre en tribune
du Jeudi 11 Janvier 2019).
- Le titre mit en haut de page, au-dessus de la manchette ne
comporte pas de surtitre. Il est même absent de l'édition
N°5969 annonçant Felix Tshisekedi président de la
république surement pour accrocher le regard du lecteur potentiel sur
l'événement du jour, témoignant à juste titre, la
proximité historique du journal avec le camp du candidat
déclaré vainqueur aux élections.
- On retrouve dans la titraille en tribune du journal Le
Phare, l'utilisation fréquent des deux points. Ce titre se
compartimente en deux parties, la première situe l'information,
l'événement ou la rumeur voire les bruits de couloir ; et la
seconde énonce l'information ou l'éclairage que le journal veut
apporter dans un sujet qui fait polémique, accompagnée
généralement d'un point d'exclamation renforçant ainsi le
caractère incitatif du titre à côté du
caractère sensationnel du sujet traité qui est accentué
par l'usage des deux points.
Ex :
· Présidentielle : inquiétante
compilation des résultats ! (Le titre en tribune du lundi 7
Janvier 2019).
· 22 janvier 2019 : investiture de Félix
Tshisekedi (Le titre en tribune du lundi 14 Janvier 2019).
- A l'intérieur du journal, le titre phare de la
journée est généralement traité en page 3 sauf
quelques rares fois, il commence en page 2, pour finir en page 3.
- Contrairement au journal Le Potentiel, il n'existe
pas une colonne dédiée au sommaire, mais bien des zones de texte
en forme rectangulaire qui annonce différents articles traités en
page intérieur.
- La Une du journal Le Phare, comporte une annonce
publicitaire située dans le coin inférieur gauche alors que chez
Le Potentiel elle est absente.
- La photo est quasiment absente de la Une du journal Le
Phare, sauf quelques rares fois notamment dans l'édition 5969
annonçant Felix Tshisekedi président, et celle 5970
consacrée à la victoire du précité
témoignant là, une certaine proximité du journal envers
l'heureux élu.
- Le Phare ne commence aucun article dans la page
Une, ni même l'éditorial qui est par ailleurs absent du journal,
ce qui reste curieux pour un journal politiquement marqué. On le verra
plus loin, les articles du journal LePhare mêlent parfois
commentaire, opinion, fait, et analyse. Ceci peut justifier l'absence du
commentaire par excellence, l'éditorial.
- La Une du journal Le Phare comporte jusqu'à
7 sujets annoncés en première page, ils sont à grande
majorité à consonnance politique et électorale. Le record
étant l'édition N°5966 qui avec 7 sujets en Une qui sont
tous à caractère politique et électoral.
- Les autres domaines d'actualités sont quasiment
absents de la Une du journal Le Phare, mais contrairement au journal
Le Potentiel qui privilégie l'économie, Le
Phare jette son dévolu aux affaires judiciaires
particulièrement ceux des tribunaux de grandes instances.
3.1.2.
L'information de la présidentielle dans les rubriques
Après avoir décortiqué la Une de nos deux
journaux, voyons maintenant de quelle manière ces différents
sujets se répartissent dans les rubriques et dans différentes
pages du journal.
3.1.2.1. L'information de la présidentielle de 2018
dans Le Potentiel
3.1.2.1.1. La
répartition par rubrique des sujets traitant de la présidentielle
Les rubriques qui accueillent les informations sur la
présidentielle sont : La une, événement, politique,
nation, forum, dernières heures, chronique de la campagne
électorale, A haute voix. Les sujets sur la présidentielle se
répartissent de la manière suivante dans les rubriques du journal
Le Potentiel :
Rubriques
|
La Une
|
Evénement
|
Politique
|
Nation
|
Forum
|
Dernières heures
|
Chronique de la campagne électorale
|
A haute voix
|
Total
|
Pourcentage %
|
En amont du jour J
|
6
|
4
|
3
|
4
|
1
|
4
|
4
|
4
|
30
|
57
|
En aval du jour J
|
8
|
2
|
5
|
2
|
1
|
0
|
0
|
5
|
23
|
43
|
Il ressort de ce tableau indicatif que le journal Le
Potentiel a une certaine préférence de la rubrique La une
dans le traitement de l'information de la présidentielle, en ce sens
qu'il recueille près de 50% des articles traitant de la
présidentielle. La rubrique A haute voix arrive en deuxième
position par rapport au nombre d'articles qui y figurent avec 9 contre 14 pour
la une. Ensuite la rubrique politique qui arrive en troisième position
clôture le trio de tête.
Deux rubriques ont particulièrement attiré notre
attention, il s'agit de la rubrique Dernière heure qui compte 4
articles. S'agit-il des informations sur l'élection
présidentielle qui tombent en dernière minute avant le bouclage
ou une simple action de remplissage de la page du journal lors de la mise en
page ?
La deuxième hypothèse l'emporte car les
informations qui sont placées dans cette rubrique sont connues plusieurs
heures avant le bouclage. L'autre rubrique qui a attiré notre
intérêt est intitulée La Chronique de la campagne
électorale ; elle est une rubrique ponctuelle créée
dans la perspective de la campagne électorale. Elle prend fin dès
que la campagne électorale s'arrête. Elle accueille 4 articles
durant notre période de recherche.
3.1.2.1.2. La
localisation des articles sur la présidentielle dans Le Potentiel
Les pages qui ont traité l'actualité de la
présidentielle sont : 2,3,4,5,10,16. Cette localisation des sujets
se présente de la manière suivante :
Pages
|
2
|
3
|
4
|
5
|
10
|
16
|
Total
|
Pourcentage %
|
En amont du Jour J
|
10
|
4
|
2
|
5
|
1
|
8
|
30
|
57
|
En aval du jour J
|
13
|
2
|
2
|
4
|
2
|
0
|
23
|
43
|
Total
|
23
|
6
|
4
|
9
|
3
|
8
|
53
|
100
|
Dans la localisation des sujets dans la surface du journal
Le Potentiel, la page 2 est celle qui accueille le plus d'articles sur
la thématique de l'élection présidentielle. Ce choix peut
paraitre bizarre lorsqu'on sait que l'oeil du lecteur voit en premier lieu les
pages qui sont à la droite du journal. Cet état de chose peut
s'expliquer dans l'hypothèse où, le lecteur commence la lecture
du journal par l'éditorial intitulé A haute voix qui est
amorcé en page 1 du journal pour finir en page 2. Ceci peut favoriser la
lecture de l'article positionné en page 2.
Ensuite, c'est la page 5 qui arrive en deuxième
position avec 9 articles. La troisième position est pour la page 16
dernière du journal qui accueille bon nombre d'articles qui y
paraissent. Cela est dû certainement à la présence sur
cette page de deux rubriques loufoques notamment la chronique des
élections et dernières heures.
3.1.2.2. La répartition par rubrique des sujets
traitant de la présidentielle dans Le Phare
Les rubriques qui accueillent les informations sur la
présidentielle sont : Actualité, Point chaud, nation, remake
et invité Afrique. Les sujets sur la présidentielle se
répartissent de la manière suivante dans les rubriques du Phare
:
Rubriques
|
Actualité
|
Point chaud
|
Nation
|
Remake
|
Invité Afrique
|
Total
|
Pourcentage %
|
En amont du jour J
|
12
|
3
|
1
|
0
|
1
|
17
|
40
|
En aval du jour J
|
13
|
10
|
2
|
1
|
0
|
26
|
60
|
Total
|
25
|
13
|
3
|
1
|
1
|
43
|
100
|
Il ressort de ce tableau que Le phare traite
l'actualité de la présidentielle avec un nombre des rubriques
réduit. La rubrique qui arrive en tête se nomme Actualité,
elle accueille 25 articles sur la thématique de la
présidentielle. La deuxième rubrique se nomme Point Chaud, elle a
pour caractéristique de recevoir les actualités de la
présidentielle qui font le plus réagir ou qui ont un brin
d'antagonisme entre protagonistes. Ensuite la rubrique Nation. Deux rubriques
ont particulièrement attiré notre attention, il s'agit des
rubriques intitulées Remake et Invité Afrique.
La première accueille des articles qui ont
déjà paru dans des précédentes
éditions.53(*) La
deuxième rubrique nommée invitée Afrique doit son nom
à un concours de circonstances car le journal reprend là, une
chronique de la matinal de la Radio France Internationale. Hormis ces
deux rubriques de circonstance, Le Phare traite ses informations sur
la présidentielle dans trois rubriques régulières à
savoir, actualité, point chaud, et nation.
3.1.2.3. La localisation des articles sur la
présidentielle dans Le Phare
Les pages qui ont traité l'actualité de la
présidentielle sont : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 14, 15. Cette
localisation des sujets se présente de la manière suivante :
Pages
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
9
|
10
|
14
|
15
|
Total
|
Pourcentage %
|
En amont du jour J
|
5
|
4
|
3
|
0
|
3
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17
|
40
|
En aval du jour J
|
5
|
9
|
0
|
4
|
1
|
3
|
1
|
1
|
1
|
1
|
26
|
60
|
Total
|
10
|
13
|
3
|
4
|
4
|
5
|
1
|
1
|
1
|
1
|
43
|
100
|
Après cette observation, il en ressort que le quotidien
Le Phare privilégie les premières pages du journal dans
le traitement de l'information sur l'élection présidentielle. On
constate néanmoins une légère préférence
pour la page 3 qui compte 13 articles sur la thématique de la
présidentielle contre 10 pour la page 2. Alors que les autres pages
accueillent entre 1 et 5 articles sur la présidentielle durant la
période étudiée.
La dernière page du journal, la page 16 qui est avec la
Une les premières parties du journal vues par le lecteur n'accueille
aucun article sur la présidentielle. Elle est réservée aux
actualités sportives quelques fois ; Mais surtout à la
caricature à caractère électoral
généralement celle de la présidentielle qui traduit une
opinion que le journal partage à travers ses articles. Est-ce une
manière de remplacer l'éditorial absent du journal, et donner
ainsi son opinion sur l'actualité de l'élection
présidentielle, et la dissimuler par la satire, Quand on sait que le
dessin de presse (caricature) est très prisé par le lecteur et
attire facilement l'attention.
3.2. Fonctions et marques textuelles du titre de presse
Après avoir disséqué les identités
éditoriales, il est présentement question de se plonger dans
l'analyse d'un composant essentiel d'une production médiatique à
savoir le titre de presse. Cette analyse va se faire en trois temps à
savoir : composition formelle de la titraille, fonctions du titre, et les
marques textuelles du titre de presse.
3.2.1. Compositions
formelles de la titraille
De manière générale, une titraille de
presse se compose des éléments suivants : le surtitre, le
titre, le sous-titre, le chapeau, et l'intertitre ou relance. C'est cet
ensemble d'éléments qu'on désigne par le terme
« habillage » d'un article de presse. Voyons à
présent comment nos deux journaux ont fait la combinaison des
différents éléments de la titraille de presse.
3.2.1.1. Compositions formelles de la titraille du journal Le
Phare
Avant d'aller plus loin, il nous semble opportun d'illustrer
ces différentes combinaisons de la titraille par un tableau
d'illustration qui se présente comme suit :
Composition
|
En amont du jour J
|
En aval du jour J
|
Total
|
T +CH
|
9
|
7
|
16
|
ST+T
|
4
|
3
|
7
|
T
|
1
|
4
|
5
|
ST+T+CH+IT
|
2
|
2
|
4
|
T+CH+IT
|
0
|
4
|
4
|
ST+T+CH
|
0
|
4
|
4
|
T+sst+CH
|
0
|
2
|
2
|
T+IT
|
1
|
0
|
1
|
|
|
|
|
Total
|
17
|
26
|
43
|
Légende : T=Titre, ST= Surtitre,
sst=Sous-titre, CH= Chapeau, IT= Intertitre
Ce tableau montre que Le Phare fait une combinaison
réduite des composants de la titraille de presse. Le journal Le
Phare dans l'habillage des articles ayant trait à la
présidentielle préfère associer le titre et le chapeau. Il
utilise cette combinaison 16 fois sur 43 articles.
L'élément de la titraille le plus utilisé
est le chapeau qui revient 30 fois dans l'habillage des articles du journal
Le Phare. L'utilisation régulière de cet
élément paratextuel peut être assimilée au besoin du
journal d'induire la manière ses articles doivent être lus. Ceci
rejoint notre affirmation dans la première partie qui stipulait
que : « le chapeau peut être compris à la
manière de l'incipit et qu'à ce titre, il informe,
intéresse, et propose un pacte de lecture ». Bref, induit
la manière de lire l'article.
A cela, il faut encore ajouter qu'il répond le plus
souvent à trois questions à savoir « qui, où,
quand ». En résumé le chapeau dit de quoi il s'agit
dans l'article et c'est à ce titre que le journal Le Phare
l'utilise fréquemment pour donner la ligne directrice à suivre
tout au long de l'article.
3.2.1.2. Composition formelle de la titraille du journal Le
potentiel
Composition
|
En amont du jour J
|
En aval du jour J
|
Total
|
T
|
13
|
6
|
19
|
T+CH
|
6
|
4
|
10
|
ST+T+CH+IT
|
4
|
1
|
5
|
ST+T+sst+CH+IT
|
2
|
2
|
4
|
T+CH+IT
|
2
|
2
|
4
|
ST+T+CH
|
1
|
2
|
3
|
T+IT
|
1
|
2
|
3
|
T+sst+CH+IT
|
1
|
1
|
2
|
T+CH+sst
|
0
|
1
|
1
|
T + sst
|
0
|
1
|
1
|
T+sst+CH
|
0
|
1
|
1
|
|
|
|
|
Total
|
30
|
23
|
53
|
Un constat clair s'impose d'emblée, le journal Le
Potentiel propose plus des combinaisons entre les éléments
constituants la titraille d'un article de presse. On en dénombre 11 chez
Le Potentiel contre 8 chez Le Phare. Cependant, le journal
Le Potentiel fait plus usage du titre libre c'est-à-dire sans
surtitre, ni chapeau encore moins un intertitre voire un sous-titre. Le
journalcherche là à figer la nouvelle par un titre unique surtout
dans l'éditorial. Par conséquent il devient l'essentiel de
l'information comme le suggère P. Charaudeau.54(*)
Comme dans Le journal Le Phare, Le Potentiel fait le
choix d'accompagner le plus souvent le titre du chapeau qui recentre l'article
sur les questions que le journal trouve prioritaires. Le journal précise
là, l'angle par lequel il souhaite que l'article soit lu. C'est la
fonction indicative du chapeau qui est mise à contribution.
Le journal Le Potentiel se démarque du journal
Le Phare en faisant usage dans l'habillage de ses articles de
l'intertitre (18fois contre 9). Cela traduit le besoin du journal à
attirer l'attention du lecteur sur un paragraphe précis de l'article
raison pour laquelle on l'appelle « relance », en ce sens
qu'il peut réactiver l'intérêt du lecteur sur le sujet.
Cependant, il est utilisé selon Y. Agnès pour une aération
du texte, par conséquent il n'est qu'un élément
visuel.55(*)l'usage
répété de l'intertitre traduit la présence dans le
journal des articles longs. Ceci préconise que Le Potentiel
utilise un format d'article long par rapport au quotidien Le Phare.
3.2.2. Fonctions du
titre
Nous l'avons dit précédemment que, de
façon générale, il existe deux fonctions de titre de
presse, la fonction informative et la fonction incitative. Voyons dans un
premier temps comment nos deux journaux ont fait usage de ces deux fonctions.
Pour ce faire, nous avons fait le choix de l'usage d'un corpus
d'exemplarité pour saisir les fonctions du titre. Nous avons opté
pour l'édition du 21 décembre 2018 qui est la plus prolifique
pour nos deux journaux avec respectivement 9articles pour Le Potentiel
contre 7 articles pour Le Pharetraitent de l'élection
présidentielle.
Tableau synthétique des fonctions du titre du
journal Le Phare et Le Potentiel
Titre
|
Journal
|
Fonctions
|
Elections : 7 jours de sursis
|
Le Phare
|
Inc
|
A cause des événement sanglants et
répétitifs
Sécurité : un défi majeur
pour le processus électoral
|
Le Phare
|
Inf
|
La souveraineté nationale a montré ses
limites
|
Le Phare
|
Inc
|
Pas de bouc émissaire au banc des
accusés
|
Le Phare
|
Inc
|
Campagne électorale : gouffre financier
pour les candidats
|
Le Phare
|
Inf
|
Les machines à voter face au défi de
l'énergie électrique
|
Le Phare
|
Inf
|
Présidentielle en RDC : Ndukuma
(Ramazany)-Felix Tshisekedi-Martin Fayulu
|
Le Phare
|
Inf
|
C'était prévisible
|
Le Potentiel
|
Inc
|
Election reportées au 30 décembre
Le dépouillement se fera aux comptage
manuel
|
Le Potentiel
|
Inf
|
Incendie de l'entrepôt de la Céni :
coup dur pour les élections
Matériel incendiés
|
Le Potentiel
|
Inf
|
Le MPR/Fait privé trouve biaisée la
notion d'alternance démocratique en RDC
|
Le Potentiel
|
Inf
|
Report des élections
Céni : Des difficultés se
multiplient
|
Le Potentiel
|
Inc
|
RDC : « Qui croit encore aux
élections le 23 décembre ? »
|
Le Potentiel
|
Inc
|
Report des élections : le doute et les
incertitudes persistent
|
Le Potentiel
|
Inc
|
Election en RDC : La CPI préoccupée
par les tensions croissantes
|
Le Potentiel
|
Inf
|
Jour J reporté « à bonne
date »
|
Le Potentiel
|
Inc
|
Légende : inc= incitatif inf= informatif
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le titre
informatif a une place de choix dans la titraille électorale de nos deux
journaux, il est utilisé à 49 reprises sur les 96 articles
composant notre corpus d'étude. En effet, Le Phare en fait
usage 24 fois sur un total de 43 articles publiés sur la
thématique élection présidentielle durant notre
période de recherche etLe Potentiel en fait usage 25 fois. Ceci
peut paraitre composite lorsqu'on se rappelle que dans notre premier niveau
d'analyse, la Une du journal Le Phare s'est caractérisé
par la sensation de ses titres annoncés en première page.
Ce paradoxe trouve son assise dans l'usage presque
systématique des deux points dans la titraille du journal Le
Phare. Ce qui confère le caractère sensationnel de la
titraille du journal Le Phare évoqué
précédemment. D'où la question « comment un
titre sensationnel peut être informatif, sachant que ce dernier est un
marqueur essentiel de la fonction incitative du titre ? »Ce
constat nous amène à rejoindre l'avis de J-C Likosi, lorsqu'il
propose une troisième fonction du titre du récit
médiatique congolais à savoir le titre mixte car pour lui :
« le titre du récit médiatique électoral ne
donne pas seulement envie de lire, il répond en plus à d'autres
visées : de disqualification/ diabolisation, de glorification,
d'affirmation du pouvoir, de valorisation, réhabilitation,
etc. »56(*)
Le titre incitatif est plus usité par Le
potentiel qui en fait usage 28 fois. Ce recours au titre incitatif est la
conséquence de l'existence des deux rubriques à savoir A haute
voix(éditorial) et la rubrique ponctuelle la chronique de la campagne
électorale. Cette prééminence du titre incitatif est la
résultante du fait que le titre des articles de commentaires
(éditorial, chronique) n'aime pas de titre long surtout pour
l'éditorial dont le titre doit être percutant, bref et captivant
pour attirer le lecteur qui va lire la position du journal.
Le Phare quant à lui utilise le titre
incitatif dans les articles où le journal prend clairement position.
Nous l'avons dit précédemment que les articles du journal Le
phare mêlent opinion, commentaire, analyse et fait. C'est ici le
lieu de l'affirmer, car le journal utilise cette fonction du titre dans les
articles où son opinion transparait clairement et son commentaire induit
une façon de lire l'article comme dans l'exemple ci-dessous :
« ville morte de Lamuka » la gaffe !57(*)
3.2.3. Marques
textuelles du titre de presse
Nous l'avons dit précédemment que les fonctions
traditionnelles accolées au titre de presse ne permettent pas de
ressortir la quintessence du titre du récit électoral congolais.
Il serait question dans cette partie de notre analyse de ressortir les
caractéristiques majeures qui émergent dans la titraille
électorale de nos deux journaux.
Après examen approfondi de notre corpus d'analyse, nous
avons dégagé quelques caractéristiques de la tiraille de
la presse congolaise en période électorale. Nous allons
procéder en deux temps, d'abord les caractéristiques communes aux
deux journaux. Ensuite celles qui les différencient. Les marques
textuelles du titre communes aux deux journaux sont :
v Identifier l'information électorale à l'aide
d'un marqueur typologique ;
v Accrocher à l'aide du titre commentaire ;
v Rendre l'actualité électorale en
annonçant un fiasco ;
Ø A côté de ceci Le Phare se
caractérise par une titraille qui fait :
- Sensationnaliser l'information à l'aide de la
ponctuation ;
- Une mise en avant d'un candidat ;
- L'élection présidentielle en approche,
rhétorique de l'impatience
Ø Quant au journal Le Potentiel, il s'illustre
par :
ü Une titraille longue qui précise
l'information ;
ü Des titres brefs percutants qui donnent envie de
lire ;
3.2.3.1. Caractéristiques communes de la titraille du
journal Le Phare et du journal Le Potentiel
3.2.3.1.1.
Identifier l'information électorale à l'aide d'un marqueur
typologique
Le journal Le Phare tout comme son homologue Le
Potentiel a fait le choix d'utiliser un marqueur typologique pour
différencier les articles traitants de l'actualité
électorale particulièrement de la présidentielle avec les
autres articles dans le journal. Les deux journaux ont fait le choix de
distinguer cette actualité par le vocable
« élection » et ses corollaires
(présidentielle, campagne électorale). Ce marqueur typologique
qui joue là, la fonction d'un identifiant ou marqueur
référentiel du texte qui induit une connaissance partagée
ou un prérequis.
Il permet ainsi aux journaux d'inscrire les élections
dans une sorte de succession d'événements jouant le rôle de
rappeler l'épisode passé avant d'entamer un nouvel épisode
du feuilleton récit qui est l'élection présidentielle.
L'usage d'un marqueur référentiel permet aux deux journaux non
seulement d'identifier la nouvelle mais de le catégoriser voire de la
préciser au milieu des plusieurs articles contenus dans le journal.
Comme l'illustrent les exemples ci-dessous :
- Elections reportées au 30 décembre.
Le dépouillement se fera au comptage manuel58(*)
- Election : 7 jours de sursis59(*)
Au-delà de ceci, il faudrait dire que le marqueur
typologique ou référentiel peut être mobilisé
différemment. On l'utilise pour illustrer un enjeu important de
l'actualité électorale ou pour situer l'information dans un lieu
géographique précis.
Ex : - Elections à Beni, Butembo, et Yumbi
renvoyées au 30 Mars 2019. Plus d'un million d'électeurs
exclus de la présidentielle60(*)
- R.D.C : « Qui croit encore
aux élections le 23 décembre ? » 61(*)
Il peut aussi être associé à des instances
des décisions ou au différents camps politiques comme l'illustre
cet exemple : - Report des élections. CENI : Des
difficultés se multiplient
Ces exemples évoqués nous poussent à
épouser la thèse de Sullet-Nylander qui
estime : « le thème recouvre le
référent dont on va parler ou le point de départ du
discours, tandis que le rhème renvoie à l'information que l'on va
apporter à propos de ce thème ; cette relation du rhème au
thème est parfois qualifiée de relation d'à
`'propos »62(*).
Appliqué à l'objet de notre étude, le
référent élection renvoie au thème et que
différents titres qui s'en suivent sont des rhèmes. Signalons par
ailleurs que notre marqueur typologique est présent souvent dans le
surtitre qui joue outrela fonction du cadrage médiatique, deux autres
fonctions qui sont accolées à la titraille de presse. Celle de
permettre le choix de lecture, et de structurer la page comme le
suggère Cl. Furet.63(*)
3.2.3.1.2.
Accrocher à l'aide du titre-commentaire
Selon J. Rebeyrolle, M-P Jacque, et Péry-Woodley
cité par G. Lacaze, le titre de presse remplit trois fonctions
essentielles qui sont : la fonction de désignation, la fonction
métadiscursive et la fonction séductrice.64(*)La troisième fonction
nous intéresse particulièrement car il rend compte de ce que nous
avons désigné par le titre-commentaire qui doit séduire et
attirer l'attention du lecteur dès le premier coup d'oeil.
En effet, nous comprenons par titre commentaire ; un
titre de presse qui fait ressortir le point de vue du journal sur un sujet
traité pour séduire le public, et lui induire explicitement
quelle opinion le lecteur doit avoir. Cette titraille est
caractériséepar une interrogation, qui induit déjà
la réponse comme dans la titraille : Qui croit encore aux
élections le 23 décembre ?65(*)Ou par la présence dans
la titraille des adjectifs qui induisent une opinion comme dans cette
titraille : Elections hypothétiques de la
Céni : les mauvaises surprises continuent66(*)
Ce type de titre est aussi caractérisé par la
forme active avec un verbe à forte valeur d'influence comme dans la
titraille du journal Le Phare : Joseph Kabila doit assumer le
bilan calamiteux de la campagne électorale du FCC67(*)
Ceci nous rappelle à bien des égards
l'affirmation de J-L Martin-Lagardette qui estime que le titre donne la
perception immédiate du message essentiel.68(*) Qui pour nous est l'opinion
du journal qui transparait dans le titre de l'information.
3.2.3.1.3. Rendre
l'actualité électorale en annonçant un fiasco
Dans un contexte dominé par le report des
élections, Nos deux journaux se sont mis au diapason de la
polémique sur la tenue ou non des élections
particulièrement la présidentielle en date du 30 décembre
2018. En soulevant les obstacles et les difficultés que rencontre la
centrale électorale. Les exemples ci-dessous tirés de notre
corpus sont plus explicites :
- Les machines à voter face au défi
de l'énergie électrique
- Report des élections : les
difficultés se multiplient69(*)
- Report des élections : les doutes et
les incertitudes persistent 70(*)
- Jour J, reporté à la bonne date
71(*)
3.2.3.2. Le discours titré du journal Le Phare
3.2.3.2.1.
Sensationnaliser l'information à l'aide des ponctuations
Nous l'avons dit précédemment que les signes de
ponctuation participent à l'effet sensationnel d'un titre de presse. Il
s'agit principalement des ponctuations ci-après :Des deux points,
du point d'exclamation, du point d'interrogation, du point de suspension, et le
guillemet. La stratégie du journal Le Phare en faisant
très souvent usage des signes de ponctuation dans la titraille peut
s'expliquer selon L. Rosier cité par G. Lacaze à travers le
besoin d'exprimer qu'il traite l'information avec objectivité72(*). En prenant distance dans le
contexte congolais de la polémique ambiante qui caractérise le
débat politique en période électorale. Les deux titres
ci-dessous sont les plus éloquents :
- Vraie-fausse alliance FCC-CACH : Ce que dit la
constitution73(*)
- CACH-FCC : Mariage constitutionnel ! 74(*)
3.2.3.2.2.
L'élection présidentielle en approche, rhétorique de
l'impatience
Le journal Le Phare a contribué à
nourrir une sorte de rhétorique de l'impatience dans un climat de
méfiance entre l'organisatrice des élections et les autres
protagonistes surtout ceux de l'opposition. Dans ce contexte d'imbroglio sur la
tenue ou non des élections, Le Phareatteste cette impatience en
titrant dans son édition du lundi 24 décembre ce qui
suit :
- Report des élections. Mise en garde du
CACH à la CENI : 30 décembre ...ligne rouge !75(*)
- Elections : 7 jours de sursis
Ce procédé permet à ces deux journaux
d'assurer une sorte de tension narrative basée sur le suspens ou
l'incertitude voire la surprise de la tenue ou non des élections surtout
la présidentielle comme le suggère R. Baroni :
« le phénomène qui survient lorsque
l'interprète d'un récit est encouragé à attendre un
dénouement, cette attente étant caractérisée par
une anticipation teintée d'incertitude qui confère des
traits passionnels à l'acte de réception. La tension narrative
sera ainsi considérée comme un effet poétique qui
structure le récit et l'on reconnaîtra en elle l'aspect dynamique
ou la « force de ce que l'on a coutume d'appeler une intrigue. L'analyse
de cet effet poétique se situe donc dans une perspective mettant en
évidence la dimension émotionnelle des produits
sémiotiques en général et des récits en
particulier ».76(*)
3.2.3.2.3. Une mise
en avant d'un candidat
Au premier niveau de notre analyse, nous avons affirmé
que La Une du journal Le Phare était fondamentalement
orienté vers un camp politique celui du candidat Félix
Tshisekedi. Ceci se confirme lorsqu'on observe de très près la
production du journal Le Phare, on constate une présence
récurrente du candidat de l'udps.77(*) Raison pour laquelle nous rejoignons M-S.
Frère lorsqu'elle estime en ce terme : « les
médias congolais présentent un engagement politique
affirmé qui influence la manière dont ils traitent
l'information ».78(*) Voyons quelques titres du journal Le Phare pour
illustrer ce que nous affirmons.
- Felix Tshisekedi 5ème
président de la RDC79(*)
- Felix Tshisekedi : Le peuple
d'abord !80(*)
- La victoire de Felix Tshisekedi saluée par
le SG de l'onu, le président de la CUA, le président
sud-africain81(*)
- Felix-Antoine Tshisekedi élu 5ieme
Président de la RDC. Tous Kinshasa dans la rue82(*)
3.2.3.3. Lediscours titré du journal Le Potentiel
3.2.3.3.1. Des
titrailles longues qui précisent l'information
Le Potentiel se caractérise par des titrailles
longues qui précisent l'information. Rappelons que nous avons
attesté précédemment que Le Potentiel fait usage
de plusieurs composants de la titraille (surtitre, sous-titre et intertitre).
Ceci n'est pas sans incidence dans la longueur des titres que nous avons
constatés au cours de nos analyses. Le surtitre aide à cadrer
l'information dans une thématique alors que le sous-titre précise
l'information. Il joue quelquefois la fonction d'accroche lorsqu'il est
précédé d'un signe typographique.
C'est à ce titre que Le Potentiel utilise ses
accessoires du titre de presse. Ce constat va dans le sens de B. Grevisse
lorsqu'il soutient ce qui suit à propos du titre et ses
corollaires : « le titre comme l'élément
principal de la titraille. Il comporte idéalement l'information
essentielle et une accroche. En cas de bonne accroche, pas assez explicite d'un
point de vue de l'info, l'avant-titre ou le sous-titre compléteront
l'information du titre ».83(*) Les titrailles suivantes du journal Le
Potentiel confirment notre point de vue :
- Calendrier électoral
réaménagé de la Céni. L'opposition amputée
de son segment gagnant Beni-Butembo. Un projet diabolique de
balkanisation84(*)
- Privation de droit de vote aux électeurs de Beni,
Butembo, et Yumbi. Ce vendredi Lamuka décrète l'opération
« ville morte ». La solidarité se met en
place85(*)
3.2.3.3.2. Des
titres brefs et percutants qui donnent envie de lire
Le conseil de Cl. Furet contenu dans l'intitulé de son
livre est très éloquent « le titre. Pour donner
envie de lire ». Le journal Le Potentiel a bien saisi
la quintessence de ce conseil. Si précédemment nous avons
affirmé que Le Potentiel utilise des titrailles longues. C'est
ici le lieu de rappeler aussi qu'au tout début de notre analyse, deux
rubriques avaient attiré notre attention. Il s'agit de
l'éditorial « A Haute voix », et la rubrique
ponctuelle « La chronique de la campagne
électorale ».
Ces deux rubriques sont du genre commentaire qui favorise ces
genres de titres très brefs et percutants qui captivent directement le
lecteur. Comme pour paraphraser Cl. Furet en parlant du
lecteur : « ce qu'il veut, c'est du béton, du
massif, à la limite que chaque mot apporte une
information ». Les exemples ci-dessous illustrent notre
propos :
- A la barre86(*)
- Provocation87(*)
- Psychose 88(*)
- L'incendie, le bouc émissaire... et
l'enquête89(*)
3.3. Schémas narratifs remarquables
Lanotion du schéma narratif est le bras séculier
de la narratologie, elle soutient qu'un récit est idéalement
composé des cinq séquences, la situation initiale, la
complication, la transformation, le dénouement et la situation finale.
Dans le cas de notre corpus, ces éléments de la séquence
narrative se présentent comme suit :
- Annonce du report des élections pour le 30
décembre 2018 correspond à la situation initiale ;
- Annulation de l'élection présidentielle dans
les circonscriptions de Beni, Butembo, et Yumbi correspond à la
complication ;
- L'attente des résultats correspond à la
transformation ;
- Publication des résultats correspond au
dénouement ;
- La consécration du vainqueur correspond à la
situation finale.
3.3.1. Le
récit de la présidentielle de 2018 dans Le Phare et Le
Potentiel
3.3.1.1. En amont du jour J
3.3.1.1.1. Le
Phare
Avant le jour J de la tenue des élections, le
récit médiatique électoral de la présidentielle
proposé par Le Phare tourne essentiellement autour du report
des élections particulièrement la présidentielle à
la date du 30 décembre 2018. C'est donc cet événement qui
déclenche le début de notre récit. C'est-à-dire
notre situation initiale. Le deuxième événement majeur
avant la tenue des élections principalement la présidentielle est
l'annulation du scrutin présidentiel dans les circonscriptions de Beni,
Butembo, et Yumbi.
La séquence narrative initiale du journal Le
Phare se décline en trois temps. En premier lieu, Le Phare
soulève différentes inquiétudes sur la tenue
véritable des élections à la date du 30 décembre
2018. Car ce nouveau report des élections vient contredire l'optimisme
affiché par le président de la commission électorale. Le
journal écrit dans son édition du vendredi 21 décembre ce
qui suit : « ...Pendant que
Corneille Nanga animait son point de presse, le public qui avait pris d'assaut
le périmètre de la CENI, sur le boulevard du 30 juin, protestait
bruyamment contre le report des élections. La foule ne cessait de crier
à son intention que ce report était en contradiction avec
l'optimisme qu'il avait affiché une semaine plus tôt, après
l'incendie qui avait ravagé plus de 8.000 machines à voter. Elle
voulait savoir pourquoi il avait crié haut et fort qu'il organiserait
les élections ce 23 décembre 2018 alors que les paramètres
techniques indiquaient que ce n'était pas possible ».90(*)
Il renforce cette inquiétude, en rappelant les
précédents reports des élections en ce
terme :« Est-ce que la date du 30 décembre prochain
choisie hier par la CENI ne rappelle-t-elle pas dans les deux autres reports ?
Comme le dit un adage de chez nous, il n'y a jamais deux sans trois. Ne
faudrait-il pas s'attendre à un troisième report
? »91(*) Le
journal se demande, si la CENI sera capable de tenir le délai
supplémentaire de 7 jours qu'elle a annoncé :
« Mais, est-elle sûre de surmonter, en l'espace d'une
semaine, les obstacles logistiques sans nombre qui se présentent encore
à elle dans un pays sans routes et sans électricité,
où les forces négatives n'ont pas encore dit leur dernier mot
? »92(*)
Le Phare relate la prise de position des
différents camps politiques principalement celle du CACH coalition
soutenant la candidature Felix Tshisekedi, qui voit dans ce report une
nième stratégie de la CENI et du pouvoir en place pour ne pas
organiser l'élection. Raison pour laquelle le candidat de cette
plateforme Felix Tshisekedi explique à ses partisans de ne pas tomber
dans ce piège de la CENI. Cet extrait tiré du journal Le
Phare du Lundi 24 décembre est plus expressif :
« le candidat n°20, Félix Tshisekedi Tshilombo. Dans
son bref entretien avec les combattants venus comme d'habitude très
nombreux pour entendre ce que pense la hiérarchie du « CACH »
face à ce énième report des élections par la CENI,
il s'est d'abord employé à calmer ses camarades qui tenaient
à manifester pour dénoncer ce qui paraît à leurs
yeux comme des manoeuvres de la CENI à ne pas organiser des
élections. Avant d'expliquer aux combattants la nécessité
d'aller avec l'adversaire jusqu'à son dernier retranchement. Le temps
étant l'ennemi du mensonge, le pouvoir organisateur des élections
manquera à dire aux Congolais. C'est ce qu'il appelle «
Système Ya contre mur ».93(*)
Dans cette séquence initiale du récit du journal
LePhare, les péripéties de la campagne électorale
sont racontées en trois temps. D'abord le journal relate les violences
affligées aux partisans de l'opposition : « Des
rassemblements de campagne électorale, organisés par
l'opposition, ont été dispersés par des
éléments de la police qui, faisant usage disproportionné
de la force, ont causé des graves atteintes au droit à la vie et
à l'intégrité physique des manifestants
pacifiques ».94(*) Le journal poursuit cette thématique, en
illustrant comment la campagne du candidat du FCC était un
échec : « À l'heure de la campagne
électorale, le FCC s'est révélé pour ce qu'il est :
une machine électorale inefficace, qui s'est effondrée comme un
château des cartes. C'était prévisible. Le FCC n'a pas su
enrayer la descente aux enfers d'un pouvoir qui a déçu, et qui
n'a plus rien à offrir aux Congolais. Il n'a fait qu'aggraver le
sentiment de rejet que le peuple congolais éprouve à
l'égard des hommes et des équipes qui organisent, chaque jour qui
passe, son malheur ».95(*)
Le Phare clôture cette partie en
démontrant pourquoi le peuple congolais doit voter pour Felix
Tshisekedi : « Fatshvit a fait la campagne que l'on
attendait ; une campagne de proximité, populaire, dépourvue de
toute agressivité. Lamuka a conduit une campagne populiste, agressive ;
une campagne basée sur le slogan « Toboyi machine à voter
», slogan qui a permis au porte-parole de cette coalition d'engranger des
dividendes dont son propre parti politique risque de ne pas tirer grand profit.
Il s'agissait en fait de l'électorat du MLC et d'Ensemble, ce qui peut
ne pas interpeler tout observateur de la politique
congolaise ».
L'étape de la complication arrive avec l'annulation des
élections dans les circonscriptions de Beni, Butembo, et Yumbi. Le
récit de la complication de Le Phare est décliné
en deux temps. D'abord,Le Phare raconte que la commission
électorale diminue les chances de l'opposition de remporter les
élections en supprimant plus d'un million d'électeurs dans les
circonscriptions qui sont favorables à l'opposition : «...
d'où, la mise à l'écart de plus d'un million
d'électeurs de Beni, Butembo et Yumbi pour le scrutin
présidentiel représente un grave préjudice pour les
candidats à la présidentielle y ayant battu personnellement
campagne ou l'ayant fait par le biais de leurs états-majors politiques
locaux : cas de Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. Il est anormal que la
CENI, à laquelle tout le monde reconnaît les prérogatives
du pouvoir organisateur des élections, ait décidé
d'écarter les territoires et villes de Beni, Butembo et Yumbi de la
présidentielle, sans possibilité de rattrapage pour leurs
habitants en âge de voter ».96(*)
Ensuite,Le Phare fustige la prise de position de la
coalition soutenant la candidature de Martin Fayulu qui appelle à une
ville morte. Le Phare considère cette action comme une erreur
stratégique qui pourrait favoriser un nouveau report du scrutin en cas
des débordements : « ... Il y a aussi la
psychose, fortement ancrée dans les esprits, d'un énième
couac pouvant provoquer un nouveau report des élections. A cet
égard, l'appel à une « journée ville morte »
à 48 heures des élections est perçu comme une
béquille tendue au pouvoir en place pour justifier l'envoi des
élections au-delà du 30 décembre 2018, pour cause
d'insécurité ».97(*)
3.3.1.1.2. Le Potentiel
Dans cette première séquence, Le récit du
journal Le Potentiel se décline en deux temps à savoir,
le report des élections et l'annulation du scrutin à Beni,
Butembo.
Le report des élections constitue la situation initiale
de notre récit. Mais cette situation initiale est racontée en
trois séquences par Le Potentiel. Il raconte d'abord, les
difficultés de la CENI qui amène le Journal à penser que
les élections n'auront pas lieu à la date annoncée du 30
décembre 2018. Si quand bien même les élections se
déroulent en cette date-là, elles ne seront pas crédibles
: « Autant dire que le doute et les incertitudes vont continuer
à dominer les neuf derniers jours avant la tenue des élections.
Le doute c'est par rapport à la fiabilité des scrutins. Rien ne
pressage que les résultats de vote traduiront réellement la
vérité et la réalité des
urnes ».98(*)
Le Journal renchérit dans la même édition
que, toutes les difficultés rencontrées par la commission
électorale ne sont que des stratagèmes concoctés avec le
pouvoir en place pour lui permettre de s'éterniser au pouvoir.
Ex : « Autant la CENI et le régime
en place ont inventé des motivations farfelues pour brouiller ce
processus électoral depuis le début, autant il faut s'attendre
à des nouvelles mauvaises surprises d'ici au 30
décembre ».99(*)
- « Toutefois, un flou entoure les circonstances
dans lesquelles s'est déclaré cet incendie... le régime ne
peut être que le complice, voire l'instigateur, dudit
incendie ».
Le journal conclut que Martin Fayulu peut s'estimer heureux
d'avoir réussi à faire reculer la Céni sur la question du
dépouillement manuel ou
électronique : « Quoi qu'il en soit, la
coalition Lamuka peut se féliciter d'avoir réussi à amener
la CENI à privilégier le comptage manuel dans le
dépouillement des résultats. Ce qui constitue une
étape importante pour des élections crédibles et
transparentes à la nouvelle échéance du 30 décembre
2018 ».100(*)
Du Côté de la séquence de la complication,
le journal estime qu'un seul candidat est visé par l'annulation des
élections à Beni, Butembo, et Yumbi. Il s'agit de Martin Fayulu
qui est grandement désavantagé par cette
annulation : « Dans tout le cas, la décision de
la CENI a des motivations extrêmement politiques. Le choix de Beni et
Butembo, deux grandes villes de la province du Nord-Kivu,
réputé bastion de l'opposition, n'est donc pas le fait
du hasard... Sur Papier, les villes de Beni et Butembo
sont presqu'acquisses à l'opposition, tout
particulièrement Martin Fayulu ».101(*)
3.3.1.2. Du schéma narratif émergent
3.3.1.2.1. Le
Phare
Le schéma narratif étant la composition des cinq
séquences narratives. Nous avons fait le choix de ressortir à ce
stade les tendances narratives émergentes en vue d'élaborer un
schéma narratif progressif qui n'est pas figé mais
évolutif.
Dans le récit développé par le journal
Le Phare, une préoccupation émerge plus que d'autres, il
s'agit de l'inquiétude sur la tenue ou non des élections à
la date proposée par la CENI à savoir le 30 décembre 2018.
Cela s'illustre par le ton pris dans la titraille des articles qui traitent de
cette thématique dans l'édition du vendredi 21 juin 2018.
EX : - Elections : 7 jours de
sursis102(*)
-Les machines à voter aux défis de
l'énergie électrique103(*)
Au centre de la stratégie narrative du journal Le
Phare, on retrouve la personne de Felix Tshisekedi comme le sujet qui
poursuit un but spécifique à ce stade du récit qui est de
contraindre la CENI à organiser les élections : il s'est
d'abord employé à calmer ses camarades qui tenaient à
manifester pour dénoncer ce qui paraît à leurs yeux comme
des manoeuvres de la CENI à ne pas organiser des élections. Avant
d'expliquer aux combattants la nécessité d'aller avec
l'adversaire jusqu'à son dernier retranchement. Le temps étant
l'ennemi du mensonge, le pouvoir organisateur des élections manquera
à dire aux Congolais. C'est ce qu'il appelle « Système Ya
contre mur ».
Ex : « Dans son bref entretien avec
les combattants venus comme d'habitude très nombreux pour entendre ce
que pense la hiérarchie du « CACH » face à ce
énième report des élections par la CENI, il s'est d'abord
employé à calmer ses camarades qui tenaient à manifester
pour dénoncer ce qui paraît à leurs yeux comme des
manoeuvres de la CENI à ne pas organiser des élections. Avant
d'expliquer aux combattants la nécessité d'aller avec
l'adversaire jusqu'à son dernier retranchement. Le temps étant
l'ennemi du mensonge, le pouvoir organisateur des élections manquera
à dire aux Congolais. C'est ce qu'il appelle « Système Ya
contre mur ».104(*)
De cet exemple, on constate que d'entrée de jeu, Le
Phare construit sa narration de l'élection présidentielle en
faisant usage de ce que J-C Likosi appelle « le récit de
parole 105(*)» qui consiste à ce que, le narrateur
à la troisième personne expose le déroulé de
l'événement et filtre par transposition, c'est-à-dire au
style indirect les paroles des personnages ; Ou le discours rapporté
direct avec citation littérale des paroles permet d'abolir la distance
et de reprendre les propos des sujets ; Ou enfin, les deux configurations sont
conjuguées pour renforcer la crédibilité des faits
rapportés.
La CENI joue deux rôles à ce niveau du
récit pour Le Phare. D'abord comme mandateur en
annonçant la tenue des élections pour le 30 décembre et
ensuite, comme opposant en multipliant des stratagèmes pour ne pas
organiser les élections et empêcher Felix Tshisekedi de remporter
les élections notamment avec l'annulation du scrutin présidentiel
à Beni, Butembo, et Yumbi :
« d'où, la mise à l'écart de plus d'un
million d'électeurs de Beni, Butembo et Yumbi pour le scrutin
présidentiel représente un grave préjudice pour les
candidats à la présidentielle y ayant battu personnellement
campagne ou l'ayant fait par le biais de leurs états-majors politiques
locaux : cas de Martin Fayulu et Félix Tshisekedi ».
Bien qu'opposé à la démarche de la
coalition LAMUKA d'organiser une ville morte, le journal reconnait quand
même la pertinence de son action bien que fustigeant le
moment : « une initiative dont personne ne
conteste la pertinence et la justesse car destinée à faire savoir
à la CENI et aux décideurs politiques qui l'instrumentalisent que
l'exclusion de plus d'un million d'électeurs de la présidentielle
va porter préjudice irréparable aux candidats à la
présidentielle ayant pour « fiefs électoraux » Beni,
Butembo et Yumbi ».106(*)
Ceci explique qu'à ce stade du récit
électoral, Le Phare soutient Felix Tshisekedi tout en faisant
une ouverture aux autres candidats de l'opposition qu'il considère comme
les adjuvants de Felix Tshisekedi. Le schéma narratif sus
évoqué peut être illustré de façon
actantielle comme suit :
Axe de communication
La CENI élection du 3o
décembre F. Tshisekedi
Axe du désir
CACH F. Tshisekedi
CENI
LAMUKA
FCC
Axe du pouvoir
3.3.1.2.2. Le
Potentiel
Le schéma narratif du journal Le Potentiel
à ce stade du processus électoral se base sur l'incertitude quant
à la tenue des élections. Les extraits suivants tirés des
articles du journal Le Potentiel sont plus explicites.
Ex : « Car si ce processus électoral
doit, en théorie, permettre la première transition pacifique du
pouvoir dans ce pays, il est déjà un
désastre ».107(*)
- « Toutefois, un flou entoure les circonstances
dans lesquelles s'est déclaré cet incendie... le régime ne
peut être que le complice, voir l'instigateur, dudit
incendie ».108(*)
L'annulation des élections à Beni, Butembo, et
Yumbi qui est présenté comme un stratagème de la CENI et
du FCC pour empêcher Martin Fayulu de remporter les scrutins du 30
décembre.
Ex : « Dans tout le cas, la décision
de la CENI a des motivations extrêmement politiques. Le choix de Beni et
Butembo, deux grandes villes de la province du Nord-Kivu,
réputées bastion de l'opposition, n'est donc pas le fait du
hasard... Sur Papier, les villes de Beni et Butembo sont presqu'acquisses
à l'opposition, tout particulièrement Martin
Fayulu ».109(*)
Dans cette première partie du récit, Le
Potentiel place Martin Fayulu comme le sujet ou le héros de cette
présidentielle et dresse à ses lecteurs, les opposants qui
cherche à l'empêcher d'être d'atteindre son désir de
remporter la présidentielle.
Ces péripéties peuvent être
représentées par le schéma actantiel comme suit :
La CENI Report des
élections M. Fayulu
LamukaM. Fayulu La
CENI
FCC
3.3.2. Après le Jour J
Après la tenue des élections notamment la
présidentielle, on observe une forme de transformation qui
s'opère dans le récit médiatique électoral de deux
journaux qui présentent les protagonistes non comme des candidats
à l'élection mais comme de potentiel vainqueur du scrutin.
3.3.2.1. Le Phare
L'étape de la transformation est racontée par
Le Phare en deux séquences. En premier lieu, le journal met en
exergue la rumeur sur la supposée alliance entre Le FCC de Ramazany
Shadary et le CACH de Felix Tshisekedi.Le journal botte en touche les rumeurs
sur cette alliance, en arguant que la constitution a tout réglé
concernant le mode d'accession au pouvoir. Le journal écrit ce qui suit
dans son édition du mardi 8 janvier
2019 : « Puisque la constitution est claire au sujet du
partage éventuel du pouvoir entre une force politique victorieuse
à la présidentielle et cellemajoritaire au parlement et qu'il
indique la procédure à suivre dans le cas de l'inexistence
d'unemajorité parlementaire, il serait trop tôt de diaboliser un
camp politique donné ».
Le journal Le Phare poursuit en racontant la
lenteur du processus des compilations des résultats et s'interroge si la
CENCO est mieux outillée que la CENI : « La CENCO
avec 40.000 observateurs électoraux, a réussi l'exploit de
compiler 30% des résultats de la présidentielle du 30
décembre 2018 en l'espace de trois jours, sans appui logistique
particulier. La question qui vient automatiquement à l'esprit est de
savoir comment la CENI n'a pu faire autant avec des moyens logistiques... la
CENCO serait-elle mieux outillée que la CENI ? »
Le dénouement du récit arrive avec l'annonce de
la victoire de Felix Tshisekedi comme président de la République
démocratique du Congo. Le journal y décrit des scènes des
liesses à travers le pays : « l'élection
de Felix Antoine Tshilombo Tshisekedi à la magistrature suprême a
été accueillie par des manifestations indescriptibles de joie aux
quatre coins du pays et à l'étranger, où résident
d'importantes colonies congolaises ».110(*)
3.3.2.2. Le Potentiel
Le Potentiel quant à lui, commence cette
séquence narrative en relevant les dysfonctionnements du
déroulement du scrutin : « ... Des machines
à voter ont présenté de graves dysfonctionnements, sans
compter la logistique électorale qui n'a pas suivi à temps,
obligeant par moments la CENI à recourir à son stock de secours
pour calmer des électeurs surchauffés ».111(*)
Ensuite, le journal poursuit en évoquant les
péripéties électorales notamment la compilation des
résultats qui traine en longueur. Et ne profite pas au
régime : « Pour le moment, l'heure est à
la compilation des résultats. Des sources internes renseignent que la
CENI serait déjà en possession de tous les résultats des
centres de vote... Le 30 décembre 2018, l'on a assisté à
un vote sanction d'une population qui voulait en découdre à tout
prix avec le pouvoir en place par la voie des urnes ».112(*)
Le journal évoque la rumeur faisant état d'une
alliance sécrète entre le camp de Felix Tshisekedi et Le camp de
Ramazany Shadary pour le partage du pouvoir et ainsi voler la victoire à
Martin Fayulu qui a fait une grande percée dans les urnes selon le
journal : « ...le deal que lui présente le FCC. Il
s'agit de faire de lui, contre la vérité des urnes sans doute, le
gagnant de la présidentielle du 30 décembre 2018 au
détriment de Martin Fayulu ».113(*)
3.3.3. Du schéma narratif
émergent
3.3.3.1. Le Phare
Durant cette phase qui va de la transformation au
dénouement. Le Phare s'installe comme un éclaireur de
la lanterne de ses lecteurs sur les polémiques ambiantes qui se
manifestent à l'aube de la tenue des élections
présidentielles. En effet, le journal rappelle à ses lecteurs ce
que dit la constitution sur l'exercice du pouvoir comme pour botter en touche
la rumeur circulante faisant état d'une quelconque alliance entre le FCC
et le CACH : « Le Président de la
république nomme le premier ministre au sein de la majorité
parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses
fonctions sur présentation de celui-ci de la démission du
gouvernement. Si une telle Majorité, le président de la
république confie la mission d'information à une
personnalité en vue d'identifier une
majorité ».114(*)
Ensuite, le journal accueille avec satisfaction la victoire
annoncée de Felix Tshisekedi personnage central du récit
élaboré par Le Phare arguant que :
« Qu'il récolte enfin le fruit juteux de la longue
lutte de son père, à savoir plus de 36 ans pour la restauration
de la démocratie et de l'Etat de droit dans l'ex-Zaïre d'abord et
la République Démocratique du Congo115(*).Le journal ajoute que
le peuple accueilli avec satisfaction la victoire de son
champion : « Des cris de joie assourdissants et des
sifflets ont salué la victoire électorale de celui qu'ils
appellent familièrement Fatshi, dont la Côte de popularité
est montée tellement en flèche qu'elle frôle pratiquement
celle de son père ».116(*) Cette séquence peut être
représentée de façon actantielle comme suit :
CENI Victoire de F.
Tshisekedi Peuple
Le peuple F. Tshisekedi
Lamuka
CACH
3.3.3.2. Le Potentiel
Pour sa part le schéma du journal Le Potentiel
se décline en trois considérations. D'abord le journal
évoque le retard pris par la CENI pour la publication des
résultats estimant que cela est fait à dessein pour tripatouiller
les résultats surtout de la présidentielle.
EX : « Pour le moment, l'heure est à
la compilation des résultats. Des sources internes renseignent que la
CENI serait déjà en possession de tous les résultats des
centres de vote... Le 30 décembre 2018, l'on a assisté à
un vote sanction d'une population qui voulait en découdre à tout
prix avec le pouvoir en place par la voie des urnes ».117(*)
Le Potentiel évoque que le peuple congolais a
élu son président, et il n'est pas le fruit d'une
négociation. Le Peuple congolais n'a pas élu un président
provençal. Et que vraisemblablement il s'agit de Martin Fayulu. Le
journal fustige en dernier lieu la rumeur faisant état d'une alliance
entre le FCC et le CACH et doute par conséquent de la victoire de
Félix Tshisekedi :« On sait de toute façon que
la consécration de Félix Tshisekedi a été
précédéed'intense négociation entre son camp
politique le CACH et la majorité au pouvoir le FCC118(*). Ces
sérialités narratives peuvent être
représentées comme suit :
Le peuple résultat des
élections M. Fayulu
Lamuka M. Fayulu
CENI
Peuple
CACH
FCC
3.3.4. Après la publication des
résultats
3.3.4.1. Le Phare
Le Phare fait une sorte de consécration du
vainqueur en relatant la joie de la population, les messages des
félicitations de différentes organisations, et des attentes de la
population envers l'heureux élu. Comme l'illustre l'article parut, le
vendredi 11 janvier 2019 est intitulé : « La victoire
de F. Tshisekedi saluée par le SG de l'ONU, le président de la
CUA, le président sud-africain ». Le journal
rapporte que La CENCO fait état d'une compilation différente avec
la CENI : les données collectées par leur mission
d'observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement ne
correspondent pas aux résultats de Nangaa ».119(*)
Le journal déconseille à Martin Fayulu de faire
recours à la cour constitutionnelle car il sera là en manque
criant des preuves : « l'on doute que Martin Fayulu et ses
avocats soient en mesure de démontrer, devant la cour constitutionnelle,
que la différence de plus de 982.000 voix entre lui et Felix Tshisekedi,
déclaré vainqueur provisoire de la présidentielle
relèverait de la tricherie, ou pire d'une conspiration électorale
entre lui et la famille politique de l'actuel chef de l'état Joseph
Kabila ».120(*)
3.3.4.2. Le Potentiel
Le Potentiel est moins dithyrambique sur la victoire
de Felix Tshisekedi en disant que c'est le fruit d'une négociation
sagement menée par Joseph Kabila que le journal accole la qualité
de tacticien qui sort par la grande porte : « Joseph Kabila
a créé la surprise en deux temps. D'abord, il a
désigné un dauphin ; ensuite, il a laissé un opposant
remporter l'élection présidentielle qu'il a lui-même
organisée. Du coup, il a déjoué tous les pronostics qui,
après deux ans de glissement du cycle électoral prévu
initialement le 20 septembre 2016, lui donnaient pour un
accrocheur ».121(*)
Pour se convaincre de cette supercherie Le Potentiel
épingle la compilation divergente de La CENCO comme l'illustre l'article
intitulé : « Felix Tshisekedi, Vainqueur de la
Présidentielle : La CENCO prend acte, mais ».Et que
le vrai vainqueur c'est Martin Fayulu. Il n'est pas proclamé vainqueur
à cause de l'accord secret entre le FCC et Le CACH : on sait de
toute façon que la consécration de Félix Tshisekedi a
été précédée d'intense négociation
entre son camp politique le CACH et la majorité au pouvoir le
FCC.122(*)
3.3.5. Schémas narratifs
remarquables
Après avoir dégagé les différentes
séquences narratives élaborées par nos deux journaux de
manière évolutive. On peut ressortir les schémas narratifs
remarquables de l'ensemble du récit médiatique des journaux
analysés à l'aide du schéma actantiel d'a.J. Greimas comme
suit :
3.3.5.1. Le Phare
Le schéma narratif du journal Le Phare est que
dans l'axe de communication, le peuple a transmis le message à travers
le vote à Felix Tshisekedi qu'il a élu comme président de
la République Démocratique du Congo. Dans l'axe du désir,
Félix Tshisekedi ayant accepté cela se prépare à
être investi par la cour constitutionnelle. Et enfin dans l'axe du
pouvoir, il se fait aider par la coalition CACH, et La CENI, alors que la
coalition Lamuka et la CENCO s'oppose à cette victoire.
Le Peuple Président
de la république F. Tshisekedi
CACH Félix
Tshisekedi Lamuka
CENI CENCO
3.3.5.2. Le Potentiel
Leschéma narratif élaboré par Le
Potentiel est que dans l'axe de communication, le peuple a élu
Martin Fayulu comme président de la République
Démocratique du Congo. Dans l'axe de Pouvoir, Martin Fayulu veut mener
le combat de la vérité des urnes pour reprendre son pouvoir
volé). Et enfin du côté de l'axe du pouvoir, il se fait
aider par la coalition Lamuka et la CENCO, alors que la coalition CACH, FCC, et
la CENI s'oppose à cette victoire.
Le Peuple Président
de la république Martin Fayulu
LAMUKA M. Fayulu
CENI
CENCO
FCC
CACH
3.4. La construction des personnages
Les tendances politiques de nos deux journaux ont
émergé dans la précédente partie consacrée
au schéma narratif. Voyons à présent si cette tendance se
confirme dans la construction des personnages.
3.4.1. Le portrait
des personnages
3.4.1.1. Le personnage de Tshisekedi dans Le Phare :
candidat et vainqueur légitime
Le personnage de Tshisekedi est l'héro du récit
raconté par le journal Le Phare. En effet toutes les
péripéties tournent autour de ce personnage. Le journal lui
attribue dans différentsarticles plusieurs qualificatifs pour indiquer
aux lecteurs qu'il est le candidat idéal pour occuper le poste de
Président de la république. Au début du récit, le
journal le présente comme le meilleur candidat avec des
qualificatifs tels que : « le ticket gagnant »,
« fatshvit » ou simplement le candidat numéro 20.
Les exemples ci-dessous sont plus éloquents.
EX : - « Fatshvit a fait la campagne
que l'on attendait ; une campagne de proximité, populaire,
dépourvue de toute agressivité ».123(*)
- « Le peuple a choisi son camp. Il a besoin de
vivre. Il a besoin d'une renaissance. Cette renaissance a son ticket
gagnant. Il est dans l'opposition... Bonsoir chez vous. Priez pour le
ticket gagnant ».124(*)
Après la publication des résultats, le journal
continu dans la même lancée en ajoutant parmi ses attributs ;
président du plus vieux parti de l'opposition, fils du sphinx opposant
intransigeant, le candidat qui a battu une campagne sincère. Et pour
finir le 5ième président de la république
et président du peuple d'abord.
- EX : « Felix Antoine Tshisekedi
Tshilombo, fils du feu l'opposition historique Etienne Tshisekedi, a
été proclamé, hier mercredi 9 Janvier 2019, par Corneille
Nanga, vainqueur de l'élection
présidentiel... ».125(*)
On constate que Le Phare construit le personnage de Felix
Tshisekedi, en faisant référence à ses surnoms qui
marquent une forme de proximité entre le journal, le candidat, et le
public comme l'illustre M. Erman : « ... possède
une valeur caractérisant plus forte qu'un simple nom car il
désigne un personnage tout en référant à un
énonciateur qui se veut le garant de la valeur de vérité.
Celui-ci témoigne que le signe convient à la personne qu'il
désigne et assume son point de vue subjectif en adoptant implicitement
une attitude propositionnelle d'identification. Le surnom joue donc le
rôle d'un commentaire métalinguistique qui explique le personnage
tout en le singularisant ».126(*)
3.4.1.2. Le personnage de Fayulu dans Le Phare : Un
candidat par Procuration
Le Phare décrit le personnage de Fayulu comme
un candidat illégitime qui est devenu un sérieux
prétendant à la magistrature suprême par procuration. En
effet, pour illustrer que le choix de Fayulu n'est pas le bon. Le journal
associe le nom de Martin Fayulu avec plusieurs qualificatifs. Il désigne
par le terme de « candidat des affairistes » ou encore
soldat de la coalition Lamuka pour les élections sans machines à
voter.
Le journal ajoute à cela qu'il ne serait pas un bon
candidat car il a battu campagne sur un malentendu avec le slogan
« élection sans machine à voter » ou
« Toboyi Machine à voter ». Et n'a même pas
pris la peine de s'amender devant les millions des congolais.
- Ex : « Lamuka a conduit une campagne
populiste, agressive ; une campagne basée sur le slogan « Toboyi
machine à voter », slogan qui a permis au porte-parole de cette
coalition d'engranger des dividendes dont son propre parti politique risque
de ne pas tirer grand profit ».127(*)
- « s'il nous faut - provisoirement - confiner
Martin Fayulu à son rôle de porte-voix ou plutôt de
soldat de la coalition Lamuka (mission remplie avec succès), nous
devons reconnaître, avec gravité, que la bataille de leadership,
au sein de l'opposition, se joue entre un ticket de politiciens (Fatshvit) et
un ticket composé de millionnaires affairistes, qui savent qu'on ne peut
prospérer qu'en faisant de bons investissements. Que le profit ne fait
pas toujours bon ménage avec le social ».
3.4.1.3. La présence des personnages par la
photographie dans Le Phare
Contrairement au journal Le Potentiel, Le
Phare donne une place de choix à la photographie notamment celui de
Felix Tshisekedi. Il apparait à six reprises durant notre période
de recherche. Le journal consacre même un reportage photo de la victoire
de Felix Tshisekedi dans son édition du 11 Janvier 2019. Le personnage
de Martin Fayulu apparait deux fois dans le journal durant notre période
de recherche dans des articles qui lui sont clairement consacrés.
3.4.1.4. Le Personnage de Tshisekedi dans Le Potentiel :
Un Candidat sérieux mais mal élu
Le Potentiel fait le portrait d'un personnage
ambivalent. En effet au tout début du récit Le Potentiel
décrit le personnage de Tshisekedi comme un candidat sérieux. Un
des jokers de l'opposition, candidat du principal parti de l'opposition, et
fait partie du trio de tête.
Ex : « Nous avons vu le pays fonctionner
pendant la période de Matata. Nous ne sommes pas ses partisans, mais on
doit être juste envers celui qui a fait mieux, a déclaré
le chef du principal parti de l'opposition congolaise ».128(*)
Après la date du scrutin on observe une
dépréciation du candidat Tshisekedi. Le Journal le désigne
comme étant entrain de négocier le pouvoir. Le journal affirme
même qu'il aurait accepté le deal que la plateforme de Joseph
Kabila lui a présenté. Et le journal de confirmer dans son
édition du 10 janvier 2019 ce qui suit :
Ex : « on sait de toute façon que
la consécration de Félix Tshisekedi a été
précédée d'intense négociation entre son camp
politique le CACH et la majorité au pouvoir leFCC.129(*)
- « En attendant la publication des
résultats par la CENI des réunions politiques se multiplient dans
la ville haute pour amener Felix Tshisekedi à accepter le deal
que lui présente le FCC... »130(*)
3.4.1.5. Le personnage de Martin Fayulu dans Le
Potentiel : la victime du Processus électoral
Du début du récit du journal à sa fin,
Martin Fayulu est présenté comme la victime du processus
électoral. Le journal commence par indiquer que l'incendie de
l'entrepôt de la CENI a été fait à dessein pour
faire porter le chapeau au candidat Martin Fayulu qui a fait une énorme
percée durant la campagne électorale.
Ex : « Le pouvoir en place cherche
à discréditer le candidat de Lamuka Martin Fayulu, tout en
pataugeant dans le dossier de l'incendie de l'entrepôt de la CENI.
Tout le monde a compris que Shadary, seul, ne pourra jamais justifier une
victoire à la présidentielle ».131(*)
Dans le même ordre d'idées le journal poursuit en
affirmant que l'annulation des élections à Beni, Butembo, et
Yumbi vise la personne de Martin Fayulu car ces circonscriptions
électorales sont réputées proche de l'opposition notamment
la coalition Lamuka. Et le journal d'affirmer que le candidat de la coalition
Lamuka a été victime de ses positions trop tranchées vis
à vis du camp au pouvoir.
Ex : « Le candidat de la coalition
LAMUKA aussi réagi dans son compte tweeter... c'est une
énième stratégie pour détourner la
vérité des urnes ».132(*)
3.4.1.6. La présence des personnages par la
photographie dans Le Potentiel
Durant la période d'étude la photographie des
deux candidats est quasiment absente du journal Le Potentiel. Nous
avons comptabilisé seulement trois photos de ces deux
personnages-clés. Contrairement à ce que l'on pourrait penser le
personnage de Tshisekedi apparait deux fois alors que celui de Martin Fayulu
apparait une fois sachant que le journal est plutôt proche du second que
de la première cité.
Ø Conclusion partielle
Ce chapitre était consacré essentiellement
à l'analyse de la construction du récit médiatique
électoral de la présidentielle de 2018. En commençant par
l'analyse de l'identité éditoriale, ensuite de la titraille de
presse, de l'élaboration du schéma narratif, et pour terminer
avec la construction de deux personnages majeurs de ce processus à
savoir Martin Fayulu et Felix Tshisekedi.
5 Conclusion générale
Au départ de cette étude, une
préoccupation était au centre de notre questionnement à
savoir « comment les médias arrivent à construire un
récit sur l'événement élection
présidentielle ? »Pour répondre à un tel
objet d'étude, nous avons inscrit notre recherche dans le cadre d'une
socio-narratologie qui postule que le travail de mise en récit va de
pair avec le contexte de production.
C'est pourquoi, nous sommes partis de l'hypothèse selon
laquelle, les médias construisent leur narration électorale en
personnifiant les nouvelles au seul candidat de leur choix. A qui ils accolent
les meilleurs qualificatifs. Ainsi, avant de décortiquer les
mécanismes de mise en récit de l'élection
présidentielle par les journaux de Kinshasa. Il nous a fallu
vérifier grâce aux propriétés tangibles et visibles
des journaux l'orientation politique sinon idéologique de chaque journal
composant notre objet d'étude.
Raison pour laquelle, l'étude de la Une et de la
rubrique a révélé le caractère politique de chaque
journal à des degrés divers. Si pour Le Phare l'orientation
politique a été clairement décelé pour Le Potentiel
par contre, elle est plus nuancée avec une place de choix pour d'autres
domaines d'actualités notamment l'économie.
Poursuivant dans la même lancée, nous avons
décortiqué la composition formelle de la titraille de presse en
période électorale. Un constat nous a paru éloquent, bien
que nos médias soient friands du titre incitatif en période
électorale, ils utilisent tout autant le titre informatif. Cependant,
dans les marques textuelles du titre Le Potentiel s'est
caractérisé par des titrailles longues et des titrailles
brèves et percutantes. Le Phare s'est démarqué
par des titrailles sensationnelles et commentatives.
La construction du schéma narratif a permis de
ressortir de façon éclatante l'influence sociale du politique
dans les contenus produit par les médias congolais. Les récits
produits par les deux journaux sont majoritairement orientés pour nuire
à l'autre camp voire insinuépourquoi on ne devra pas voter pour
tel ou tel autre candidat ; consacrant par la même occasion la
polémique politicienne qui anime les discussions dans les rues de la
ville de Kinshasa.
Du côté de la construction de personnage, on
remarque rapidement que celle-ci se fait sporadiquement par la photographie
mais plutôt par une série des termes valorisants ou
dépréciatifs attribués à l'un ou l'autre candidat
selon l'obédience politique du média.
Tout compte fait, l'influence du politique dans la
construction du récit électoral s'est confirmée au fil de
nos analyses. Certes, chaque média revendique une certaine
indépendance éditoriale mais dans la construction du récit
médiatiqueélectorale, le caractère partisan transparait de
façon éclatante. Et chaque média (du moins ceux composant
notre corpus) a élaboré un récit médiatique
électoral sur fond d'un positionnement politique qui confirme notre
hypothèse de départ que chaque média en période
électorale construit sa narration en mettant en avant les
qualités du candidat qui a leur faveur. A qui ils accolent les meilleurs
qualificatifs.
6 Bibliographie et Webographie
a) Bibliographie
1. Dictionnaire et
encyclopédie
- Ducrot. O etSchaeffer. O, Nouveau dictionnaire
encyclopédique des sciences du langage, Paris, édition du
seuil, 1995.
2. Ouvrage
- Frère. M-S., Le paysage médiatique
congolais : état de lieu, enjeux et défis, Paris, FCI,
2008
- Derèze. G., Méthodes empiriques de
recherche en communication, Bruxelles, de boeck,2015
- Bres. J., La Narrativité, Louvain-la-Neuve,
Editions Duculot, Coll. « Champs linguistiques »,1994.
- Adam. J-M.Et Revaz. F., l'analyse du récit,
Paris, PUF, 1996.
-Everaert-Desmedt, N., Sémiotique du
récit, Bruxelles, De Boeck,2000.
- Marin. L., Le récit est un
piège,Paris, Ed. Du Minuit, 1978.
- Genette. G., Nouveau discours du récit, Paris, Le
Seuil, 1989
- Charaudeau. P.,Les médias et l'information.
L'impossible transparence du discours, Bruxelles, Coll. Médias
Recherches, De Boeck Université, 2005.
- Baroni. R.,La tension narrative. Suspense,
curiosité et surprise, Paris, Le Seuil, 2007.
-Adam J-M.,Les textes/ types et prototypes. Récit,
description, argumentation, explication et
dialogue. Paris, Nathan
Université, Coll. Fac. Linguistique, 1992.
- Adam J-M., Le Récit, Paris, PUF,1994.
-Grevisse. B., Le temps des journalistes. Essai de
narratologie médiatique. Louvain-la-Neuve, CIACO, 1997.
- Coulomb-Gully, La démocratie mise en
scène. Télévision et élections, paris, Ed.
CNRS, 2000
- Maingueneau. D., Le contexte de l'oeuvre
littéraire, Paris, Dunod, 1993.
- Schaeffer. J-M., Qu'est-ce qu'un genre littéraire
? Paris, Le Seuil, Coll. « Poétique », 1989.
- Adam. J-M et Revaz. F., l'analyse du récit.
Paris, Seuil, 1996.
- Lits. M., Du récit au récit
médiatique, Bruxelles, Ed. De Boeck Université,
2008.
-Charaudeau. P., Le discours de l'information
médiatique. La construction du miroir social, Paris, Nathan,
1997.
-Furet. Cl., Le titre. Pour donner envie de lire,
Paris, Ed. Du CFPJ, Coll. CFPJ, N°49,
1995.
- Jouve. V., Poétique des valeurs, Paris,
P.U.F., 2001.
- Jouve.V., Poétique du roman, Paris, Armand
Colin, 2000.
- Véron. E., Construire
l'événement, Paris, Les Editions de Minuit, 1981.
- Ringoot. R., Analyser le discours de la presse,
Paris, Armand colin, 2014.
- Erman. M., Poétique du personnage de roman,
Paris, Ellipses,2006.
3. Articles
- Angelet. C, et Herman. J.,
« narratologie », in M. Delcroix, Hallyn (Ed),
méthodes du texte. Introduction aux études
littéraires, Paris-Gembloux, Duculot, 1987.
-Ringoot. R., « Discours journalistique : Analyser le
discours de presse auprisme de la ligne éditoriale », dans,
Ringoot, R., & Robert-Demontrond, l'analyse de discours Ed.
Apogée - Ireimar, Renne, 2004.
-Laforest. Met Vincent. D., « Du récit
littéraire à la narration quotidienne », dans,
M.
Laforest, (Dir.) Autour de la narration, Canada, Nuit Blanche Edition,
1996.
- Hallyn. F et Jacques,« Aspects du paratexte
», dans, M. Delcroix, F. Hallyn, (Dir.), Introduction aux
études littéraires, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1987.
- Barthes. R., introduction à l'analyse structurale
du récit, in communication 8, 1966.
-Benveniste. E., Les relations de temps dans le verbe
français », dans, Problèmes de
linguistique
générale I, Paris, Gallimard, Coll. «
Tel. »1966.
- Lits. M., Le récit médiatique : un oxymore
programmatique ? » dans, Recherches en
communication, n°7,1997.
- Marion. Ph., « Signes extérieurs du
récit. Affaire Van der Biest et saga médiatique »,
dansF. Antoine, La médiamorphose d'Alain Van der Biest. Lectures
d'une narrationjournalistique, Bruxelles, Vie Ouvrière, 1993.
- Picard. J-C., Les nouvelles stratégies
éditoriales de la presse écrite : un regard sur
l'évolution de la Une du quotidien Le Soleil in cahiers du
journalisme N°10, 2002.
4. Thèse doctorale
- Likosi. J-C., Récit électoral 2006 et
dynamique presse-politique en RD Congo : contribution à une
socio-narratologie médiatique, thèse, UCL,2014, P79
b) WEBOGRAPHIE
-Hébert. L., « Le modèle
actantiel », dans Louis Hébert
(Dir.), Signo [en ligne], Rimouski
(Québec), U.R.L.
http://www.signosemio.com/greimas/modele-actantiel.asp
- Lacaze. G., Responsabilité et prise en charge
énonciative dans le titre d'articles de presse, U.R.L.
Responsabilité et
prise en charge énonciatives dans les titres d'articles de presse
(openedition.org)
Table de
matières
IN MEMORIAM
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
EPIGRAPHE
V
LISTE DES ABRÉVIATIONS
VI
0. INTRODUCTION
1
0.1.
PROBLÉMATIQUE ET OBJET D'ÉTUDE
1
0.2. QUESTIONS DE LA
RECHERCHE
2
0.3.
HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE
2
0.4. CADRE
THÉORIQUE
3
0.5
MÉTHODOLOGIE
3
0.5.
TECHNIQUE
4
0.6. CHOIX ET
INTÉRÊT DU SUJET
4
0.7.
DÉLIMITATION DU SUJET
5
0.8. STRUCTURE DU
TRAVAIL
5
CHAPITRE I : CLARIFICATION
CONCEPTUELLE, THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
6
1.1. CLARIFICATION
CONCEPTUELLE
6
1.1.1.
Narratologie
6
1.1.2.
Le récit
8
1.1.3.
Le récit médiatique
11
1.1.4.
Récit médiatique
électoral
12
1.2. CADRE
THÉORIQUE
15
1.2.1.
La Socio-Narratologie
15
1.2.2 Soubassement théorique de
la socio-narratologie médiatique
16
1.2.3
Une approche socio-narratologique du récit
médiatique électoral congolais
18
1.3. CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
18
1.3.1.
L'identité éditoriale de la presse écrite
congolaise
19
1.3.2.
L'analyse des fonctions et marques textuelles des titrailles
électorales
20
1.3.3
Le repérage des schémas narratifs
remarquables
22
1.3.4
La construction des personnages
25
CHAPITRE II : PRÉSENTATION DES
JOURNAUX ET PRISE EN MAIN DU CORPUS
26
2.1.
PRÉSENTATION DES JOURNAUX
26
2.1.1.
Le Potentiel
26
2.1.2.
Le Phare
29
2.2. PRISE EN MAIN
DU CORPUS
32
2.2.1.
Composition du corpus
32
CHAPITRE III : ETUDE DE LA CONSTRUCTION
DU RÉCIT MÉDIATIQUE ÉLECTORAL DE LA PRÉSIDENTIELLE
DE 2018
36
3.1.
L'IDENTITÉ ÉDITORIALE DE LA PRESSE ÉCRITE
CONGOLAISE
36
3.1.1.
La Une page sanctuarisée et garant de l'identité
du journal
36
3.1.2.
L'information de la présidentielle dans les
rubriques
42
3.2. FONCTIONS ET
MARQUES TEXTUELLES DU TITRE DE PRESSE
45
3.2.1.
Compositions formelles de la titraille
45
3.2.2.
Fonctions du titre
48
3.2.3.
Marques textuelles du titre de presse
51
3.3. SCHÉMAS
NARRATIFS REMARQUABLES
57
3.3.1.
Le récit de la présidentielle de 2018 dans Le
Phare et Le Potentiel
58
3.4. LA CONSTRUCTION
DES PERSONNAGES
71
3.4.1.
Le portrait des personnages
71
CONCLUSION GÉNÉRALE
77
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
79
TABLE DE MATIÈRES
82
* 1M-S. FRERE, Le paysage médiatique
congolais : état de lieu, enjeux et défis, Paris, FCI,
2008, p.71
* 2 R. RINGOOT, «
Discours journalistique : Analyser le discours de presse auprisme de la
ligne éditoriale », dans, Ringoot, R., &
Robert-Demontrond, l'analyse de discours Ed. Apogée - Ireimar,
Renne, 2004, p.83
* 3G. DEREZE,
Méthodes empiriques de recherche en communication, Bruxelles,
De Boeck,2015, p.66
* 4J-C. Likosi,
Récit électoral 2006 et dynamique presse-politique en RD
Congo : contribution à une socio-narratologie
médiatique, thèse, UCL,2014, p.79
* 5J-C. Likosi, Op. Cit., p.62
* 6 O. Ducrot et J-M.
Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du
langage, Paris, édition du seuil, 1995, p.228
* 7 C. Angelet, J. Herman,
« Narratologie », in M. Delcroix, Hallyn (Ed),
Méthodes du texte. Introduction aux études
littéraires, Paris-Gembloux, Duculot, 1987, pp.168-201
* 8J-C. Likosi, Op.
Cit., p.53
* 9J-C. Likosi, op.
Cit., p.53
* 10 J-C. Likosi,
op.Cit., p.54
* 11 J. BRES, La
Narrativité, Louvain-la-Neuve, Editions Duculot, Coll. «
Champs linguistiques », 1994, p.7
* 12R. Barthes,
Introduction à l'analyse structurale du récit, in
communication 8, 1966, p.7
* 13J-M. Adam et F
Revaz, L'analyse du récit, Paris, PUF, 1996, p.13
* 14J-M. Adam, Le
Récit, Paris, PUF,1994, pp.86-95
* 15N. Everaert-Desmedt,
Sémiotique du récit, Bruxelles, De Boeck, 2000, p.13
* 16 M. Laforest et D.
Vincent, « Du récit littéraire à la narration
quotidienne », dans, Laforest, M., (Dir.) Autour de la
narration, Canada, Nuit Blanche Edition, 1996, p.20
* 17L. Marin, le
récit est un piège,Paris, Ed. Du Minuit, 1978, pp.9-11
* 18E. Benveniste, Les
relations de temps dans le verbe français », dans,
Problèmes de linguistiquegénérale I, Paris,
Gallimard, Coll. « Tel. »1966, pp.237-251
* 19 R. Barthes, Op
cit., pp.10-16
* 20 G. Genette, Nouveau
discours du récit, Paris, Le Seuil, 1983, p.30
* 21P. Charaudeau,Les
médias et l'information. L'impossible transparence du discours,
Bruxelles, Coll. Médias Recherches, De Boeck
Université, 2005, p.39
* 22B. Grevisse, Le
temps des journalistes. Essai de narratologie médiatique.
Louvain-la-Neuve, CIACO, 1997, p.77
* 23M. Lits, « Le récit
médiatique : un oxymore programmatique ? » dans,
Recherches en communication, n°7,1997, p.128
* 24 Ph. Marion, MARION,
Ph., « Signes extérieurs du récit. Affaire Van der Biest
et saga médiatique », dans F. Antoine, La
médiamorphose d'Alain Van der Biest. Lectures d'une
narrationjournalistique, Bruxelles, Vie Ouvrière, 1993,
pp.91-100
* 25Coulomb-Gully, La
démocratie mise en scène. Télévision et
élections, Paris, Ed. CNRS, 200, pp.21-22
* 26J-C Likosi, Op.
Cit., pp.40-41
* 27Coulomb-Gully, Op.
Cit., p.21
* 28J-C Likosi, Op.
Cit., p.45
* 29J-C Likosi, Op.
Cit., p.79
* 30D. Maingueneau, Le
contexte de l'oeuvre littéraire, Paris, Dunod, 1993, pp.19-20
* 31 J-M Schaeffer,
Qu'est-ce qu'un genre littéraire ? Paris, Le Seuil, Coll.
« Poétique », 1989, pp.134-135
* 32 J-M Adam et Revaz,
L'analyse du récit. Paris, Seuil, 1996.p10
* 33 M. Lits, Du
récit au récit médiatique, Bruxelles, Ed. De Boeck
Université, 2008, p.70
* 34 J-C Likosi, Op.
Cit., p.83
* 35 J-C Likosi, Op.
Cit., p.83
* 36 R. Ringoot, op
cite., pp.87-115
* 37P. Charaudeau, Le
discours de l'information médiatique. La construction du miroir
social, Paris, Nathan, 1997, pp. 115 et 160
* 38F. Hallyn et Jacques,« Aspects du
paratexte », dans, M. Delcroix, F. Hallyn, (Dir.), Introduction
aux études littéraires, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1987,
pp.202-215
* 39Claude Furet, Le titre. Pour donner envie
de lire, Paris, Ed. Du CFPJ, Coll. CFPJ, N°49, 1995, pp.13-25
* 40 J-C Likosi, op.
Cit., p.103
* 41V. Jouve, Poétique des valeurs, Paris,
P.U.F., 2001, pp.18-22
* 42J-C Likosi, op.
Cit., p.105
* 43J-C Likosi, op
cit., p.106
* 44E.Véron,
Construire l'événement, Paris, Les Editions de Minuit,
1981, p.8
* 45V.Jouve,
Poétique du roman, Paris, Armand Colin, 2000, p.37
* 46 V. Jouve, Op cit, pp55-56
* 47L. Hébert,
« Le modèle actantiel », dans Louis
Hébert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski
(Québec),
http://www.signosemio.com/greimas/modele-actantiel.asp,
consulté 13 juillet 2021 à 15h13
* 48Service de documentation et
archive du journal Le Potentiel
* 49Service
d'archive du journal Le Potentiel
* 50 Indépendamment de
notre volonté, il apparait dans le présent corpus le manque de
certaines éditions, cela est dû par la perte de ces
différents numéros par les services d'archive de deux journaux.
* 51R. Ringoot, Analyser le
discours de la presse, Paris, Armand colin, 2014, p.75
* 52J.C Picard, Les
nouvelles stratégies éditoriales de la presse
écrite : un regard sur l'évolution de la Une du quotidien Le
Soleil in cahiers du journalisme N°10, 2002, p.75
* 53Signalons que dans notre
travail un article est encodé une seule fois
* 54P. CHARAUDEAU,
Langage et discours. Eléments de sémiolinguistique,
Paris, Hachette,1983
* 55 Y. Agnes, Manuel du
journalisme. L'écrit et le numérique, Paris, La
découverte,2015.
* 56J-C Likosi, Op
cit., p103
* 57Le phare n° 5964
du vendredi 28 décembre 2018, p.3
* 58Le Potentiel
n°7501 du vendredi 21 décembre 2018, p.2
* 59Le Phare n° 5960
du vendredi 21 décembre 2018, p.2
* 60Le Phare n° 5963
du jeudi 27 décembre 2018, pp.2-3
* 61Le Potentiel
n°7501 du vendredi 21 décembre 2018, p.10
* 62 Sullet-Nylander, Le
titre de presse. Analyse syntaxique, pragmatique et rhétorique,
Stockholm, Akademitryck AB, 1998, p.35
* 63Cl. Furet, Le titre.
Pour donner envie de lire, Paris, Ed. Du CFPJ, Coll. CFPJ, N°49,
pp.20-25
* 64 G. Lacaze,
Responsabilité et prise en charge énonciative dans le titre
d'articles de presse,
Responsabilité et
prise en charge énonciatives dans les titres d'articles de presse
(openedition.org), consulté le 5 août 2021 à 10h 34
* 65Le Potentiel
n°7501 du vendredi 21 décembre 2018, p.2
* 66Le Potentiel n°
7505 du jeudi 27 décembre 2018, p.16
* 67Le Phare n°5961 du
lundi 24 décembre 2018, p.2
* 68J-L Martin-Lagardette,
Le secret de l'information journalistique. Informer convaincre, Paris,
syros,1994
* 69Le Potentiel
n°7501 du vendredi 21 décembre 2018, p.5
* 70Idem, p.16
* 71Ibidem, p.16
* 72G. Lacaze, Responsabilité et prise en charge
énonciative dans le titre d'articles de presse,
Responsabilité et
prise en charge énonciatives dans les titres d'articles de presse
(openedition.org), consulté le 5 août 2021 à
14h11
* 73Le Phare n° 5967
du mardi 8 janvier 2019, p.3
* 74Le Phare n°5972 du
15 janvier 2019, p.3
* 75Le Phare n°5961 du
lundi 24 décembre 2018, p.3
* 76R. Baroni, La tension
narrative. Suspense, curiosité et surprise, Paris, Le Seuil, 2007,
p.18
* 77Ceci sera plus explicite au
quatrième niveau de notre analyse consacré à la
construction des personnages
* 78M-S. Frère, le
paysage médiatique congolais : état de lieu, enjeux et
défis, Paris, FCI, 2008, p.71
* 79Le Phare n° 5969
du jeudi 10 janvier 2019, p.3
* 80Le Phare n° 5967
du vendredi 11 janvier 2019, p.3
* 81Idem,p.5
* 82Le Phare n° 5967
du lundi 14 janvier 2019, p.7
* 83B. Grevisse, Ecriture journalistique,
Bruxelles, De Boeck,2008, p.71
* 84Le potentiel
n°7505 du jeudi 27 décembre 2018
* 85Le potentiel
n°7506 du vendredi 28 décembre 2018, p.2
* 86Le potentiel
n°7506 du vendredi 28 décembre 2018, p.2
* 87Le potentiel
n°7505 du jeudi 27 décembre 2018, p.2
* 88Le potentiel du lundi 8
Janvier 2019, p.2
* 89Le potentiel
n°7503 du jeudi 21 décembre 2018, p.16
* 90Le Phare du vendredi 21
décembre
* 91Le Phare du vendredi 21
décembre
* 92Idem
* 93Le Phare du Lundi 24
décembre
* 94Le Phare du mercredi 26
décembre 2018
* 95Idem
* 96Le Pharedu jeudi
27 décembre 2018
* 97Le Phare du Vendredi
28décembre 2018
* 98Le Potentiel du
vendredi 21 décembre 20'è18
* 99Idem
* 100Le Potentiel du
vendredi 21 décembre 2018
* 101Le Potentiel du
jeudi 27 décembre 20218
* 102 Le Phare
du vendredi 21 juin 2018
* 103Idem
* 104Le Phare du lundi
24 décembre 2018
* 105J-C Likosi, op
cit., p305
* 106Le Phare
du vendredi 28 décembre 2018
* 107Le Potentiel du
lundi 24 décembre 2018
* 108Le Potentiel
du vendredi 21 décembre 2018
* 109Le Potentiel
du jeudi 27 décembre 2018
* 110Le Phare du 10
Janvier 2018
* 111Le Potentiel du lundi
31 décembre 2018
* 112Le Potentiel du
Jeudi 3 Janvier 2019
* 113Le Potentiel
du mardi 8 Janvier 2019
* 114Le Pharedu Mardi8
janvier 2019
* 115Le Phare du 10
Janvier 2019
* 116Idem
* 117Le Potentiel du
Jeudi 3 Janvier 2019
* 118Le Potentiel
du jeudi 10 janvier 2019
* 119Le Phare du 11
janvier 2019
* 120Le Phare du lundi 14
janvier 2019
* 121Le Potentiel du
vendredi 11 janvier 2019
* 122Le Potentiel du jeudi
10 janvier 2019
* 123Le Phare du mercredi
26 décembre 2021
* 124Le Phare du
mercredi 26 décembre 2018
* 125Le Phare du mercredi
26 Janvier 2018
* 126 M.Erman,
Poétique du personnage de roman, Paris, Ellipses,2006, p.43
* 127Le Phare du
mercredi 26 Janvier 2018
* 128Le
Potentiel du lundi 24 décembre 2018
* 129Le Potentiel du 10
janvier 2019
* 130Le Potentiel du
mardi 8 janvier 2019
* 131Le Potentiel
du vendredi 21 décembre 2018
* 132Le Potentiel du jeudi
27 décembre 2018