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Les revues scientifiques à  la grande bibliothèque universitaire de Brazzaville


par Sieg Roldan Comblas KOUMBAT
Université Marien Ngouabi  - Master Es lettres 2018
  

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IV-1-2- Résultats de l'enquête par entretiens

L'enquête par entretiens a concerné un échantillon (vingt) 20 personnes (dont 10 usagers et 10 agents). Cependant, de ce nombre, il sied de signaler que seulement six de ces personnes ont pu être contactées au niveau des usagers, et 8 personnes chez les agents. Notons principalement que la générosité et l'ouverture d'esprit dont ont fait preuve la diversité des personnes sollicitées ont été d'un apport fondamental dans notre enquête pour comprendre que le manque de revues scientifiques à la GBU est un véritable frein à l'exploration et l'émancipation des nouvelles connaissances, tant au niveau des étudiants, des enseignants que chez les chercheurs.

Au cours de l'entretien du 20 septembre 2019 avec Rachel Bagamboula (étudiante en 1ère année de mathématiques à l'ENS), et celles du 29 septembre 2019 avec Robin Arsène Koukouossa51, et Eudes Fresnel Dieuveille Mbazi52 (étudiants en Master II STC/Archives et documentation en 2017-2018 à la FLASH), les trois étudiants ont dénoncé le manque de politique de la GBU en matière de valorisation des publications scientifiques, quand on constate le nombre de revues et d'articles que produisent nos enseignants-chercheurs au quotidien. Ces documents, ont-ils dit avec amertume, constituent une base importante pour la recherche aux étudiants pour la compréhension de leurs cours, la rédaction des devoirs ou leurs projets de fin de cycle, et pour les chercheurs un tremplin vers de nouvelles découvertes. Malheureu-

51 Koukouossa R. A. (2019). A notamment travaillé sur « L'accueil des personnes vivant avec handicap à la Grande Bibliothèque Universitaire », mémoire master en Sciences et Techniques de la Communication, FLASH, UMNG, Brazzaville, République du Congo.

52 Mbazi E. F. D. (2019). La formation des étudiants en situation de handicap aux métiers de la gestion de l'information à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, mémoire master en Sciences et Techniques de la Communication, FLASH, UMNG, Brazzaville, République du Congo.

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sement, curieux est de constater qu'à la GBU, bibliothèque centrale de l'Université Marien Ngouabi, il n'y a aucune trace de ces productions. C'est bien dommage car il n'y a pas que la GBU, mais avec elle, toute l'université et toute la nation qui perd.

Le 21 octobre 2019, nous avons échangé avec M. Idriss Antonin Bossoto, enseignant à la FLASH, chef du parcours STC et expert en TIC. Ce dernier a souligné un manque de communication de la bibliothèque sur son fonds documentaire et un manque d'offre attractive. C'est ce qui fait que la communauté scientifique de l'Université Marien Ngouabi ne s'intéresse pas à la GBU. A la question de savoir s'il y a des revues scientifiques à la GBU, il répond : « Je ne sais pas, je ne les consulte pas là-bas. J'y vais uniquement pour la connexion Internet. »53

Il ajoute en effet : « C'est étonnant de constater que la Grande Bibliothèque Universitaire ne dispose pas d'offre en revues scientifiques lorsqu'on sait que l'Université Marien Ngouabi produit des revues. Au département de STC, il y a la revue Classe et la revue Les Incunables ».

Rencontré le même jour, M. Benjamin Ngoma, enseignant au parcours STC, avoue fréquenter la GBU pour le seul avantage qu'elle offre un cadre propice pour travailler calmement et non pour la consultation des ouvrages. Il souligne à juste titre la monotonie dans le choix des titres à acquérir et martèle sur le manque d'initiative de la bibliothèque alors que sa mission est d'aider les enseignants dans la recherche. Aussi, dit-il ce qui suit à l'attention de la GBU et de ses responsables : « ...Nous ne trouvons pas notre compte à la bibliothèque. Qu'ils achètent les ouvrages ! »54

Le 31 octobre 2019, dans un entretien donné à son bureau à l'ENS, M. Michel Mankessi, Maitre-Assistant CAMES, enseignant à l'ENS, fait savoir que la GBU manque d'innovation dans les collections de revues, manque d'initiative et de perspectives pour donner goût à la lecture et attirer les enseignants-chercheurs. Il note une absence de politique de valorisation des publications scientifiques en général et, reste également sceptique concernant l'amélioration de l'offre quant tenu du manque de financement pour les acquisitions des documents.

- En dehors des usagers, nous nous sommes également entretenus avec huit (8) membres du personnel de la GBU, entre autres les bibliothécaires et les responsables administratifs. Il s'agit de :

53 Propos recueillis de l'entretien du 21 octobre 2019 avec M. Idriss Antonin BOSSOTO.

54 Propos recueillis de l'entretien du 21 octobre 2019 avec M. Benjamin Ngoma.

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- M. Henri Mboungou, directeur de la GBU ;

- Mme Eulalie Issombo, chef de service de la documentation et de l'assistance bibliographique de la GBU ;

- M. Bryand Bouettou-Moussad, chef de service de l'informatique documentaire de la GBU ;

- M. Ulysse Mengal Nzobadila, chef de service de la bibliothèque de la Faculté des Sciences et Techniques ;

- Mme Blondelle Mbedze Mboungou, chef de service de la bibliothèque de l'ENS et l'ENSP ;

- M. Lebon Ziavoula, documentaliste et bibliothécaire au service des Travaux d'Etudes et de Recherche (TER) de la GBU ;

- M. Igor Ngoma, bibliothécaire à la GBU ;

- M. Massengo Tondele Stève, bibliothécaire à la GBU.

Au cours de nos entretiens en date du le 16 novembre 2019, M. Henri Mboun-gou et Mme Eulalie Issombo nous ont appris que la GBU n'a pas d'abonnement au revues scientifiques et n'en reçoit que par don à de rares occasions. Les deux responsables précisent notamment que l'établissement n'a jamais reçu de financements aux fins d'abonnements. Le chef de service de la documentation, affirme avoir récemment initié un projet de valorisation des revues scientifiques, mais qu'un budget alloué à cet effet serait toutefois, indispensable.

L'entretien du 19 novembre 2019 avec M. Ulysse Mengal Nzobadila et Mme Blondelle Mbedze Mboungou nous ont appris qu'il y a un désintéressement des bibliothécaires envers les revues scientifiques. Ce désintéressement est dû à deux raisons principales : l'obsolescence des titres des revues qui ne sont acquises que par don et le fait qu'ils ne reçoivent pas de demandes formelles de la part des usagers, si bien qu'il n'existe à ce jour aucun document statistique sur le nombre de consultation de ces ressources documentaires.

Appuyant les propos de sa hiérarchie sur la place des revues scientifiques à la GBU, M. Bryand Bouettou-Moussad55 fait remarquer qu'il est à ce jour difficile pour la bibliothèque d'entreprendre une véritable politique de valorisation des revues scientifiques, du fait de la vieillesse des titres et, l'on ne peut naturellement pas valoriser des vieilles acquisitions. Même si un projet de valorisation est actuellement en cours,

55 Entretien du 18 novembre 2019 avec M. Bryand Bouettou-Moussad

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il conviendrait que la bibliothèque reçoive des financements en guise de soutien au projet.

Enfin, Lebon Ziavoula, rencontré dans la salle des TER de la GBU et Igor Ngo-ma56, dans la salle de catalogage et d'indexation, le 05 novembre 2019, pensent que la GBU en tant que bibliothèque universitaire devrait actualiser régulièrement ses collections pour éviter la monotonie et attirer ainsi les lecteurs.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand