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Analyse comparative des déterminants de la croissance économique dans les pays de l'UEMOA et des pays du BRICS.


par Boris et Ulrich GOMEZ et SEGODO
Université d'Abomey-Calavi - Licence en économie 2020
  

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3.2.2 Méthode des Moindres Carrés Ordinaires Entièrement Modifiés (long terme)

Cette section analyse la relation de long terme entre le PIB par habitant et les variables explicatives de la présente étude. D'abord, nous avons effectué un test de racine unitaire sur les différentes variables de notre modèle. Ensuite, nous testons l'existence d'une relation de long terme entre les différentes variables. Enfin, nous estimons cette relation de long terme.

v Résultats des tests de racine unitaire

Le test de racine unitaire d'Im, Pesaran et Shin (2003) effectués sur les différentes variables de l'étude montre que dans les pays de l'UEMOA et du BRICS, les variables ne sont donc pas stationnaires à niveau. Lorsqu'on passe en différence première, toutes les variables deviennent stationnaires dans les deux groupes de pays. Les variables sont donc toutes intégrées d'ordre 1. Il y a donc risque de cointégration (Annexe, figure A44 et A45).

v Résultats du test de cointégration

Les résultats de cointégration des tableaux 3.4 et 3.5 permettent de conclure qu'il existe une relation de long terme entre les sept variables non stationnaires à niveau (PIB_HAT, POP_ACT, IPRIV, DLC, DEPUD, DE et DO) dans les deux groupes de pays. En effet, le test de cointégration de Pedroni révèle que dans les pays de l'UEMOA, quatre tests sur sept sont significatifs et dans les pays du BRICS cinq test

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 28

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

sur sept sont significatifs (Annexe, figure A46 et A48). De plus, les valeurs des probabilités du test de Kao dans chacun des deux groupes de pays sont significatives (Annexe, figure A47 et A49). Ce qui nous permet d'admettre la cointégration entre les variables utilisées dans les deux groupes de pays. Partant de ces résultats, nous pouvons donc estimer notre modèle de long terme avec l'estimateur MCOEM (Annexe, figure A50 et A51).

Tableau 3.4 : Résultats du test de cointégration de Pedroni dans l'UEMOA

UEMOA

V-statistic RHO-statistic PP-statistic ADF-statistic

Stat P-value Stat P-value Stat P-value Stat P-value

Panel Statistics 9,3481 0,0000 2,2794 0,9887 -15,5639 0,0000 -7,2736 0,0000

Group Statistics - - 3,3026 0,9995 -16,5896 0,0000 0,2446 0,5966

Source : Etabli par les auteurs sous EVIEWS 9.

Tableau 3.5 : Résultats du test de cointégration de Pedroni dans les pays du BRICS

BRICS

V-statistic RHO-statistic PP-statistic ADF-statistic

Stat P-value Stat P-value Stat P-value Stat P-value

Panel Statistics 3,2747 0,0007 2,7104 0,9966 -24,8026 0,0000 -10,7932 0,0000

Group Statistics - - 3,5549 0,9998 -26,9988 0,0000 -11,4366 0,0000

Source : Etabli par les auteurs sous EVIEWS 9.

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 29

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

Tableau 3.6 : Résultats des estimations de la relation de long terme dans les pays de l'UEMOA et du BRICS

 

UEMOA

 
 

Variables

Coefficient

 

Probabilité

DO

0,0087

 

0,0000

LDE

0,0369

 

0,4671

DLC

-0,0192

 

0,0029

IPRIV

0,0551

 

0,2877

DEPUB

0,2157

 

0,0110

POP_ACT

0,1305

 

0,0000

R-carré

 

0,8203

 
 

BRICS

 
 

Variables

Coefficient

 

Probabilité

DO

-0,0423

 

0,0000

DE

-0,0892

 

0,0027

DLC

0,0027

 

0,7303

IPRIV

1,0024

 

0,0000

DEPUB

0,6743

 

0,0000

POP_ACT

-0,1550

 

0,0000

R-carré

 

0,9590

 
 

Source : Estimé à partir des données de la Banque Mondiale (2020).

Les résultats des estimations montrent qu'à long terme dans l'UEMOA, le modèle est globalement significatif, avec un coefficient de détermination qui indique que 82,03% de la variabilité de la croissance économique dans l'UEMOA, est expliquée par la population active, degré de liberté face à la corruption et dépenses publiques et le degré d'ouverture (Annexe, figure A48). Les variables explicatives population active (POP_ACT), degré de liberté face à la corruption (DLC), les dépenses publiques (DEPUB) et degré d'ouverture (DO) sont statistiquement significatives au seuil de 5%. Par contre, les variables : investissement privé (IPRIV) et la dette extérieure (DE) n'impactent pas significativement la croissance économique dans l'UEMOA. Le modèle sous la forme linéaire au sein de l'UEMOA est :

LPIB_HAB = (0,0551) x LIPRIV + (0,1305) x POP_ACT + (-0,0192) x DLC + (0,0369) x LDE + (0,2157) x LDEPUB + (-0,0087) x DO

D'autre part, les résultats des estimations montrent qu'à long terme dans les pays du BRICS, le modèle est globalement significatif, avec un coefficient de détermination qui indique que 95,90% de la variabilité de la croissance économique dans les BRICS,

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 30

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

est expliquée par la population active, l'investissement privé, les dépenses publiques, la dette extérieure et le degré d'ouverture (Annexe, figure A49). Les variables explicatives population active (POP_ACT), investissement privé (LIPRIV), dépenses publiques (DEPUB), dette extérieure (DE) et degré d'ouverture commerciale (DO) sont statistiquement significatives au seuil de 5%. Par contre, seule la variable degré de liberté face à la corruption (DLC) n'a pas un effet statistiquement significatif sur la croissance économique dans les pays du BRICS. Le modèle sous la forme linéaire pour les pays du BRICS est :

LPIB_HAB = (1,0024) x LIPRIV + (0,1550) x POP_ACT + (0,0027) x DLC + (0,0892) x LDE +(0,6743) x LDEPUB + (-0,0423) x DO

v Interprétation du modèle à long terme

Des résultats obtenus après l'estimation de la relation de long terme, nous retenons que sur la période 2007-2018, toutes les variables explicatives de notre modèle n'ont pas un effet à long terme sur la croissance économique. En effet, sur le long terme, dans les pays du BRICS l'investissement privé impacte plus positivement le PIB par habitant. Une augmentation de 1% de l'investissement privé entraîne une hausse de 1,0024% du PIB par habitant. Par contre, à long terme dans l'UEMOA, l'investissement privé ne contribue toujours pas à la croissance économique. Ce qui est contraire au travail de Nubukpo (2007). Il a abouti à un résultat qui révèle qu'à court et à long termes, l'investissement privé réel a un impact positif et significatif sur la croissance économique dans l'UEMOA. On note par ailleurs, que le degré de liberté à la corruption est toujours significatif à long terme avec un coefficient négatif. Ce qui confirme les travaux de Leff (1964), Leys (1964), Huntington (1968) et Lui (1985) qui aboutissent au fait qu'en améliorant l'efficience, la corruption aurait des effets positifs sur l'activité économique. Dans la mesure où les « pots-de-vin » peuvent jouer un rôle positif dans la promotion du développement des entreprises.

En outre, la population active (capital humain) sur le long terme, a un impact positif et significatif sur la croissance économique dans les deux groupes de pays. Mais, cet impact est plus accentué au niveau des pays du BRICS que dans ceux de l'UEMOA. Soit une augmentation de 1% de la population active entraîne une augmentation de 0,1550% de la croissance économique dans les pays du BRICS contrairement dans l'UEMOA, où nous avons une augmentation de 0,1305% de la croissance économique.

De même que la population active, les dépenses publiques ont un impact positif et significatif sur la croissance économique dans les deux groupes de pays. Mais, cet impact est plus important dans les pays du BRICS que dans ceux de l'UEMOA. Soit une augmentation de 1% des dépenses publiques entraîne une augmentation de 0,0792% de la croissance économique dans les pays de l'UEMOA contrairement dans les pays du BRICS, où nous avons une augmentation de 0,5112% de la croissance économique. Ce qui confirme le résultat obtenu précédemment sur le court terme.

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 31

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

Tableau 3.7 : Récapitulatif de l'analyse comparative des variables

Variables

Court

UEMOA

terme

BRICS

Long Terme

 

BRICS

 

Non

significative

Significative

Non

significative

Significative

Non

significative

Significative

Non

significative

DO

-

0,0007

-0,0089

-

0,0087

-

-0,0423

-

LDE

-

0,0122

-0,0175

-

-

0,0369

-0,0892

-

DLC

0,0038

-

-

0,0244

-0,0192

-

-

0,0027

LIPRIV

-

0,0087

0,2426

-

-

0,0551

1,0024

-

LDEPUB

0,0792

-

0,5112

-

0,2157

-

0,6743

-

LPOP_ACT

0,0660

-

-

0,0028

0,1305

-

0,1150

-

 

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 32

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

v Discussions

Au regard des résultats de nos estimations, l'effet significatif de l'investissement privé sur la croissance économique dans les BRICS à court et à long termes est lié au climat favorable qu'offrent les pays du BRICS aux investisseurs sur le marché des matières premières, de l'outil industriel, des ressources alimentaires..., et aux levées des restrictions sur les entrées et sorties des capitaux. C'est l'exemple de la Chine qui a mis en place une stratégie de délocalisation par l'abaissement des barrières institutionnelles grâce à la relance des réformes économiques, à l'ouverture de nouveaux secteurs et aux possibilités accrues de commercialisation sur le marché intérieur.

L'effet non significatif de l'investissement privé observé dans les pays de l'UEMOA à court et à long termes, peut être justifié par le fait qu'avec l'avancée de la technologie de nos jours, les pays de l'UEMOA n'offrent pas un environnement favorable aux investissements privés. L'état dégradé des routes, les difficultés d'accès à l'internet, l'insuffisance des chemins de fer sont autant de barrières à l'augmentation des investissements privés dans l'UEMOA. De plus, la gabegie, la dilapidation, le gaspillage et tous genres de trafic règnent en maître dans toutes les sphères politiques de ces pays. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle comparativement aux pays de l'UEMOA, l'investissement privé à un effet statistiquement significatif supérieur sur la croissance économique à court et à long terme dans les pays du BRICS est confirmée.

En outre, des résultats de nos estimations, l'effet non significatif de la population active sur la croissance économique obtenu dans les pays du BRICS à court terme s'explique par le fait que ces pays ont atteint un niveau avancé en technologie et en innovation au point où la population active n'a pas d'effet sur la croissance économique. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle par rapport aux pays du BRICS, la population active a un effet statistiquement significatif supérieur sur la croissance économique à court et long terme dans les pays de l'UEMOA est confirmée.

Quant aux dépenses publiques, elles influent plus positivement et significativement sur croissance économique dans les pays du BRICS que dans les pays de l'UEMOA. Ce résultat s'explique par la gestion efficace et le financement adéquat des activités régaliennes de l'Etat (sécurité, éducation et santé). Comme exemple nous avons la promotion des dépenses militaires en Russie pour une meilleurs système sécuritaire ; un système éducatif bien amélioré pour maintenir l'alphabétisation de la population jusqu'à la vieillesse et même les amenés à contribuer à la production des facteurs de productivité. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle les dépenses publiques influent plus positivement sur la croissance économique à court et à long termes dans les pays du BRICS que dans les pays de l'UEMOA est confirmée.

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 33

Analyse comparative des déterminants de la croissance économique des pays de l'UEMOA et des pays du BRICS

Après ces analyses, on peut conclure :

Hypothèses

Observations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

H1 : Comparativement aux pays de l'UEMOA, l'investissement privé a un effet statistiquement significatif supérieur sur la croissance économique à court et à long termes dans les pays du BRICS.

 
 
 
 
 
 
 
 

Confirmée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

H2 : Par rapport aux pays BRICS, la population active a un effet statistiquement significatif supérieur sur la croissance économique à court et à long termes dans les pays de l'UEMOA.

 

Confirmée

H3 : Les dépenses publiques influent plus positivement sur la croissance économique à court et à long termes dans les pays du BRICS que dans les pays de l'UEMOA.

 

Confirmée

Boris J. B. Gomez & Ulrich G. Segodo 34

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon