SOMMAIRE
SOMMAIRE
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défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES DIAGRAMMES
vi
LISTE DES IMAGES
vii
LISTE DES FIGURES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE D'ANALYSE DE
LA RELATION MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET COMPORTEMENT DES USAGERS
9
CHAPITRE 1 : MESURES DE PREVENTION ROUTIERE
DANS LA LITTERATURE MANAGERIALE : ENJEUX, DEMARCHE ET OUTILS.
10
Section 1 : Analyse conceptuelle de la
communication de peur et du contrôle routier
11
Section 2 : Lien théorique du
comportement des usagers de la voie publique et mesures préventives.
20
CHAPITRE 2 : RELATION ENTRE MESURES DE
PREVENTION ROUTIERE ET COMPORTEMENT RESPONSABLE : UNE SYNTHESE DE LA
LITTERATURE.
26
Section 1 : L'importance du comportement
responsable chez les usagers de la voie publique.
27
Section 2 : Les effets de la communication de
peur et du contrôle routier sur le comportement responsable des usagers
de la voie publique.
36
DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE DE L'INFLUENCE DES
MESURES DE PREVENTION ROUTIERE SUR LE COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE
PUBLIQUE.
44
CHAPITRE 3 : ELEMENTS METHODOLOGIQUES DE LA
MISE EN RELIEF DE LA RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE
COMPORTEMENT RESPONSABLE DES USAGERS.
45
Section 1 : Le canevas de la recherche
46
Section 2 : Traitement des données
51
CHAPITRE 4 : ESSAI D'APPRECIATION DE LA
RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE COMPORTEMENT DES
USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE AU CAMEROUN
58
Section 1 : Appréciation du
comportement des usagers de la voie publique
59
Section 2 : Test des hypothèses et
discussion des résultats
65
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
72
REFERENCES NUMERIQUES
76
ANNEXES
77
TABLE DES MATIERES
77
DEDICACE
A
Ibrahima Nana
REMERCIEMENTS
Je tiens d'abord à exprimer ma profonde reconnaissance
au Dr. ANABA EBANDA Valéry Armel, qui m'a fait honneur de diriger ce
mémoire de fin d'études. Je tiens à le remercier pour son
soutien, ses conseils, ses encouragements et sa confiance qui m'ont permis de
mener à bien ce travail de l'esprit.
Je voudrais adresser tous mes remerciements à tous les
enseignants de l'ENSET qui ont contribué à ma formation en
particulier au Pr BEKOLO Claude, Pr NGOK EVINA J-F., Dr AMOUGOU O. Thomas, Dr
EBOUE Roméal, Dr MOHE Eugène, Dr TIONA Wamba, M. NDAM Romanus, M.
ESSAMA NANGA, M. EPEE TOUBE, M. MANGA, pour leurs conseils et assistance durant
ces trois années de formation.
Je souhaite également adresser mes remerciements
à Me MOHAMADOU Salissou, Elh. OUMAROU Mamoudou, ISSA ABBA Oumar,
MOHAMADOU Alim, AHMADOU Tidjani,Dr FANGUE Laurepour leur soutien
multiforme ;
Je remercie aussi tous mes camarades de promotion qui ont fait
de cette formation une aventure inoubliable en particulier Hadja Hapsatou,
Heukou Protais, Mveinti Laurent, Tamdjokwen Gladys, Ebowane Germaine, Akamba
Biwolé, Akoumba Franckie, ZE éléGinnette et Chidjou
Arthur.
Merci à mes amis qui sont toujours persuadés que
le métier d'enseignant se résume au-delà du prestige, en
une lourde responsabilité vis-à-vis de la société
et qui ont continué malgré tout à s'intéresser
à ce que je faisais et à m'encourager. Je pense ici à
Youssoufa Abdoulrazarg, Abba Salihou, Kuate Leblanc, Dr. DJEPANG Moise, MOUNPE
Aziz, GUIAMI Antoine, WANDJI Marie, HASSAN Moussa, ADZOA Rosalie,BOUAKA
Liliane, IBRAHIMA Dewa et tous les autres, merci pour tout.
Enfin, je tiens à exprimer toute ma gratitude et mon
affection à mes parents (Mohamadou Yawa et Diddi Adama) et à tous
ceux qui de près ou de loin ont contribué à
l'aboutissement de cette formation.
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ANOVA : Analyse de variance
BAD : Banque Africaine de Développement
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
CNR : Conseil National de la Route
CompoUsagersFPC : Comportement des usagers de la voie
publique au Cameroun
DTR : Direction des Transports Routiers
ENSET : Ecole Normale Supérieure de
l'Enseignement Technique
FMO : Force de Maintien de l'Ordre
INSPQ : Institut National de Santé Publique du
Québec
MINT : Ministère des
Transports
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
TRANSTAT : Annuaire Statistique des Transports
VD : Variable Dépendante
VI : Variable Indépendante
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N° 1 : Opérationnalisation
des variables
2
Tableau N° 2 : Description de
l'échantillon après dépouillement
51
Tableau N° 3 : Caractéristiques
sociodémographiques : genre, niveau d'instruction et revenu.
52
Tableau N° 4 : Profession des
répondants
55
Tableau N° 5 : Réparation des
usagers de la voie publique selon leur tranche de revenu
56
Tableau N° 6 : Expérience de
conduite
59
Tableau N° 7 : Les victimes d'accident en
fonction de type d'engin conduis
60
Tableau N° 8 : attitudes des
répondants face aux accidentés
61
Tableau N° 9 : Causes des accidents de
circulation routière
62
Tableau N° 10 : Répartition des
accidents en fonction du genre des répondants
63
Tableau N° 11 : Répartition des
victimes d'accident en fonction du niveau d'instruction
63
Tableau N° 12 : Répartition des
accidents en fonction de type de matériel roulant
64
Tableau N° 13 : Test
d'homogénéité des variances
65
Tableau N° 14 : Tableau des
résultats d'analyse de variance
66
Tableau N° 15 : Test post hoc
66
Tableau N° 16 : Diagnostic de
colinéarité
67
Tableau N° 17 : Synthèse des
résultats de la régression linéaire entre les informations
sur le contrôle routier et le comportement des usagers de la voie
publique
68
LISTE DES DIAGRAMMES
Diagramme N° 1 : Le niveau d'instruction
des enquêtés
2
Diagramme N° 2 : Profession des
répondants
54
Diagramme N° 3 : Répartition selon
la situation matrimoniale
56
Diagramme N° 4 : Répartition de
l'échantillon en fonction de ville de résidence
57
Diagramme N° 5 : lien entre comportement
des usagers et insécurité routière
61
LISTE DES IMAGES
Images N° 2: Panneaux de signalisation
suscitant la peur
2
Images N° 3 : Opération
« Contrôle-Surveillance-Répression »
15
Images N° 4 : Images de forte
vividité dans le domaine de la prévention routière
16
Images N° 5 : Spots publicitaires portant
sur la consommation d'alcool avant de conduire
29
LISTE DES FIGURES
Figure N° 2 : Mesures de
prévention applicables dans la sécurité
routière
2
Figure N° 3 : Multiplication et
interaction des facteurs dans l'accident
33
Figure N° 4 : Modèle conceptuel de
recherche
42
RESUME
L'objectif du présent travail est de déterminer
la réaction des usagers de la voie publique face aux mesures de
prévention routière engagées (la communication de peur et
le contrôle routier). Pour ce faire, nous avons réalisé un
sondage sur un échantillon de convenance de 210 usagers dans les villes
de Douala et Yaoundé. L'analyse de variance à un facteur et la
régression linéaire ont été réalisées
pour tester nos hypothèses. Les résultats montrent que la
communication de peur a une influence positive sur le comportement des usagers
de la voie publique et rejettent l'hypothèse de contrôle
routier ; mais cependant attestent que lors d'un contrôle routier,
les usagers sont plutôt influencés par la peur d'être
interpellés. A cet effet, nous proposons aux acteurs de la
sécurité routière d'élaborer les mesures de
prévention routière en intégrant la peur et la
répression (interpellation), car les usagers de la voie publique au
Cameroun y sont sensibles.
Mots clés : Prévention
routière, communication de peur, contrôle routier.
ABSTRACT
The goal of this work is to determine the reaction of road
users toward the highway safety measures (fear communication and roadside
control). To attain this aim, we realize a sample survey of a convenience
sample of 210 road users in the cities of Douala and Yaounde. The analyse of
variance and the linear regression were performed to test our hypotheses. The
results show that fear communication has a positive influence on the behavior
of road users and reject the roadside control hypothesis; However, they attest
that during a roadside control, users are more likely to be influenced by the
fear of being arrested. To this end, we propose to the actors of the highway
safety to elaborate their measures by integrating the fear and the repression,
because the Cameroonianusers of the highway are sensitive to them.
Key words : Highwaysavent, fear
communication, road control.
INTRODUCTION GENERALE
Les traumatismes occasionnés par le trafic routier
constituent un problème majeur de société,
d'économie, de développement, et de santé publique. C'est
ce qui ressort du rapport des nations unis en 2010, portant sur
l'amélioration de la sécurité routière mondiale. En
effet, chaque année dans le monde, les accidents de la route ôtent
plus de 1,3 million de vies et au moins 50 millions de personnes sont victimes
d'un accident de la route. En 2004, l'OMS avait constaté que chaque
année, 1,2 millions de personnes trouvent la mort sur la route, soit
plus de 3 000 personnes tuées par jour ; en plus de ces personnes
tuées, il y a 140.000 blessés dont 15 000 personnes resteront
handicapées à vie. L'OMS estime que d'ici à l'an 2020
(donc dans deux ans) le nombre des personnes tuées augmentera de 60%. Ce
qui fait de l'accident de circulation la principale cause de mortalité
dans le monde.
Les pays en voie de développement tel que le Cameroun
et les économies en transition paient le plus lourd tribut dans cette
situation.Ce phénomène explique la raison pour laquelle les
accidents de la route constituent un problème de développement
qui affecte de façon disproportionnée les pauvres dans les pays
à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ainsi, lorsque
le soutien d'une famille par exemple trouve la mort dans un accident de la
route ou en sort handicapé, la famille toute entière peut voir
ses ressources tarir. Les accidents routiers coûtent aussi aux
gouvernements entre 1 et 3 % de leur PIB1(*).Ce phénomène prend ses causes dans le
triangle Homme-Véhicule-Environnement. Mais en majorité, les
causes sont liées au comportement des usagers.
Pour améliorer la sécurité
routière, les acteurs que sont l'Etat, les ONG comme la fondation Safe
way Right way prennent plusieurs mesures au nombre desquelles, le marketing
social à travers la communication de peur d'une part et la
sensibilisation, le contrôle, la surveillance et la répression le
cas échéant d'autre part.
En effet, la perception de ce que pourrait être un
résultat favorable sur le plan de la sécurité
routière diffère d'un individu à un autre, c'est en cela
que réside les fortes dimensions éthiques de n'importe quelle
action sociale. En dépit de ces multiples mesures, les individus
continuent à adopter les comportements irresponsables surtout dans le
secteur de transport routier de par le monde. C'est ainsi qu'on observe
l'accroissement des accidents de circulation avec ses multiples
conséquences sur tous les plans (socio-économique, culturel,
environnemental et politique).
Les accidents de la route sont un problème d'ampleur
croissante sur le continent africain (BAD, 2013). Selon ce groupe, les
accidents routiers font chaque jour près d'un millier de morts et des
dizaines de milliers de blessées, sans parler des pertes
économiques considérables qu'ils occasionnent et
représentent la quatrième cause de mortalité des personnes
âgées de 5 à 44 ans dans la région. Comparé
avec d'autres régions, les pertes causées en Afrique sont
disproportionnées par rapport au niveau de motorisation et à la
densité du réseau routier.
Au Cameroun, grâce à sa flexibilité et son
accessibilité, le transport routier constitue le principal mode de
déplacement des biens et des personnes. Il assure près de 90% de
la demande intérieure de transport de voyageurs et près de 75% de
la demande de transport de marchandises (TRANSTAT, 2015). En plus, leur
activité s'est étendue à la prestation de services
logistiques, à une spécialisation sur certains segments de
marché tels que les matières dangereuses, les denrées
périssables entre autres ainsi qu'au développement
d'activités de distribution de type de messagerie, transport de petits
et moyens colis. Cette densification du réseau routier ne se
déroule pas sans incidence tant sur les personnes que les ressources et
matériels, posant par là le problème de la
sécurité routière.
Les nombreux faits divers sur les accidents de la route au
Cameroun rappellent que ce phénomène est un problème de
santé publique et soulignent l'importance de leur gestion et de leur
anticipation (Ngueutsa, 2012). La recrudescence des accidents de circulation au
Cameroun a depuis quelques temps atteint la côte d'alerte, c'est ainsi le
propos liminaire du ministre de la communication lors de la conférence
de presse tenue le 08 septembre 2017 à Yaoundé. Les statistiques
présentées à cette occasion sont alarmantes. En 2010, le
Cameroun a enregistré un pic de décès des suites
d'accidents de circulation s'élevant à plus de 1 200 morts.
A ce stade, l'on pouvait jusqu'en 2014 conclure à une tendance
baissière de ces statistiques puisqu'au terme de cette année, le
bilan s'élevait à 1 102 morts.
Toujours en termes d'accidents de circulation routière,
alors que le Cameroun était à environ 3 088 cas pour toute
l'année 2014, il dénombre pour les huit premiers mois de 2017,
4 190 accidents dont 179 mortels, 784 corporels et 3 227
matériels. Dans ce décompte, le mois d'août 2017 aura
été particulièrement mortel avec un total de 626 accidents
toutes catégories confondues, dont 34 mortels, 79 corporels et 513
matériels. A ces tristes records, c'est le mois d'août 2017 qui
s'est encore le plus illustré avec 98 morts des suites d'accidents de
circulation sur les axes routiers nationaux (Cameroon Tribune,
N°11426/7625, 2017 pp.10-11). Les mesures de prévention
routière cherchent fréquemment à inciter les individus
à adopter des comportements responsables pour assurer la
sécurité routière. Elles s'appuient sur les enseignements
provenant des modèles théoriques de changement comportemental
dans le domaine de la santé (Mourre, 2013). C'est donc une
stratégie d'intervention qui se caractérise fondamentalement par
la recherche d'effets bénéfiques pour la population (Baril, 2016,
p.3).
Les recherches dans le domaine de la sécurité
routière ont tenté d'isoler certains éléments
susceptibles de placer le système de conduite ou de comportements en
situation d'échec (Bernier et Dumond, 1993). La littérature tend
généralement à percevoir l'accident routier comme un
problème multifactoriel, les facteurs humains, véhicule et
environnement constituant les principaux identifiés par ces
études (Shinar, 1978). D'autres recherches (Higelé et Hernja,
2008) orientent les accidents de la route des conducteurs novices aux
caractéristiques propres à la jeunesse.
Fort de ce constat, on estime que les mesures de
prévention routière doivent être profondément
étudié afin d'influencer les comportements des usagers de la voie
publique (automobilistes, motocyclistes, piétons) au Cameroun
de manière favorable. Ce qui est susceptible de favoriser
l'efficacité de ces mesures préventives et par là
réduire significativement les accidents et leurs conséquences sur
nos routes d'où la pertinence du thème qui retient notre
attention : Efficacité des mesures de prévention
routière sur le comportement des usagers de la voie publique
auCameroun.
Le processus de communication est caractérisé
par la rétroaction ou le feed-back2(*) entre les parties en présence. Il existe
différentes formes de communication dont la communication sociale.
Celle-ci fait partie du marketing social. Pour Kotler et al. (2012), le
marketing social consiste, pour une organisation non gouvernementale, une
administration publique ou une institution internationale, à promouvoir
une cause d'intérêt général qui est ici la
sécurité routière. Selon ces auteurs, la pratique du
marketing social est ancienne, puisque, dès les années 1950,
l'Inde a réalisé des campagnes de planning familial ; le
Honduras a aussi considérablement réduit la mortalité
infantile provoquée par des diarrhées en promouvant les soins de
réhydratation oraux.
Dans toute opération de marketing social, le
débat s'oriente vers un point délicat consistant à
définir correctement l'objectif poursuivi. C'est ainsi qu'on distingue
les objectifs orientés vers les campagnes cognitives, les campagnes
comportementales d'action, les campagnes liées à des valeurs et
les campagnes comportementales de dissuasion(dissuader de fumer, de se
droguer, de boire de l'alcool avant de conduire)(Kotler et al. 2012 ;
pp.721-722). Ce dernier volet entre parfaitement dans notre cadre, puisqu'il
s'agit ici d'influencer les comportements des usagers de la voie publique au
Camerounde manière responsable.
D'une manière générale en contexte de
sécurité routière, les stratégies d'influence des
comportements dits sociaux ont pour objectif d'inciter les individus à
adopter un nouveau comportement (port systématique de la ceinture de
sécurité), à renoncer à s'engager dans un
comportement considéré comme néfaste ou dangereux (action
préventive ; ne pas consommer d'alcool avant de prendre le volant) et/ou
à modifier ou abandonner un comportement existant (vitesse excessive)
(Andreasen, 1993 ; Andreasen, 1994 ; Kotler et Roberto, 1989)3(*). Influencer le comportement des
acteurs routiers parce que selon le conseil national de la route (CNR) en 2017,
plus de 80% de cas d'accidents de la circulation sont dus à
l'inattention et à la distraction c'est-à-dire aux causes
humaines.
A cet effet, le Cameroun déplore une centaine de morts
chaque année sur la Nationale N°3 (Douala-Yaoundé) de
256 km seulement, classée en 2014 par l'ONU comme l'une des voies
les plus dangereuses au monde, pour ne citer que celle-ci.Le code de la route
est depuis longtemps tombé aux oublietteset les radars cachés
dans les broussailles n'ont plus d'effet dissuasif sur les chauffeurs. Les
épaves de minibus jalonnent le long de nos axes avec des pertes
inestimables. Bergeron (1999) avait constaté que les accidents de la
route comptent parmi les plus importants problèmes de santé
publique de ces dernières décennies, faisant plus de victimes que
le sida, le tabac, le suicide et même la guerre. Le problème des
accidents est peut-être ailleurs mais l'on peut croire tout de même
que les comportements des usagers de la voie publiqueetles mesures de
prévention routière ne sont pas en harmonie ou mieux pas efficace
et cela interpelle les chercheurs à proposer des solutions empiriques
nécessaires pour assurer la sécurité routière, gage
du développement.
L'objet de ce travail est de
d'évaluerl'efficacité des mesures de prévention
routière sur le comportement des usagers de la voie publique au
Cameroun.De cet objet, découle la question principale : quels
sont les effets des mesures de prévention routière sur le
comportement des usagers de la voie publique ?Cette question
principale peut se subdiviser en deux sous questions :
- Quel est l'influence de la communication de peur sur le
comportement des usagers de la voie publique ?
- Quel est l'influence du contrôle routier sur le
comportement des usagers de la voie publique ?
Cette étude présente un double
intérêt à savoir théorique et pratique.
Au plan théorique, elle met en relation les variables
des mesures de prévention routière et celles du comportement des
usagers de la voie publique. Elle prolonge de nombreuses recherches
déjà menées en matière de sécurité
routière par les organismes (BM et OMS, 2004 ; BAD, 2013) ;
l'Etat du Cameroun (2017) ; et les chercheurs (Shinar, 1978 ; Bernier
et Dumont, 1993 ; Gallopel et Petr, 2000 ; Brault et Letendre,
2002 ; Higelé et Hernja, 2008 ; Ngueutsa, 2012 ;
Andreasen, 1993 et 1994 ; Kotler et Roberto, 1989) pour avoir une multitude de
choix des mesures à mener.
Au plan pratique, à la fin de ce travail, tout
usager(chauffeur professionnel ou particulier, motocyclistes,
piétons) sera capable de comprendre les enjeux des mesures de
prévention routière en matière de sécurité
routière et de modifier son comportement non seulement pour sa
sécurité personnelle, mais aussi celle des autres usagers de la
route.
Wacheux (1996) affirmait que« quelle que soit la
nature de la recherche, il s'agit de dépasser le descriptif ou ce qui
apparait immédiatement à la conscience ou comprendre, expliquer
ou prédire les phénomènes ». L'objectif d'une
recherche peut être descriptif, explicatif, prédictif ou
prescriptif ou même les quatre à la fois selon les cas. Dans le
cadre de notre recherche les quatre sont retenus pour la simple raison qu'il
faut d'abord décrire et expliquer le comportement des usagers afin de le
prédire et prescrire les mesures à entreprendre pour
l'orientation de ce comportement vers l'assurance de la sécurité
routière.
L'objectif global de notre étude est de
déterminer la réaction des usagers de la voie publique face aux
mesures de prévention routière engagées. De cet
objectif principal découlent les objectifs spécifiques :
- Décrirel'état des lieux du comportement des
usagers de la voie publique ;
- Expliquer l'effet de la communication de peur sur le
comportement des usagers de la voie publique ;
- Expliquer l'effet du contrôle routier sur le
comportement des usagers de la voie publique
Dans l'optique d'atteindre les objectifs
spécifiés ci-haut, il nous revient de formuler les
hypothèses. L'hypothèse est le point de
départ d'une démonstration logique, posé dans
l'énoncé et à partir duquel on se propose d'aboutir
à la réponse. Dans les sciences expérimentales, elle est
l'explication plausible d'un phénomène naturel provisoirement
admise et destinée à être soumise au contrôle
méthodique de l'expérience.
Selon le Directeur des transports routier au
Cameroun,« les campagnes de sensibilisation orchestrées par le
ministère des Transports se poursuivent sans cesse sur l'étendue
du territoire national. Lesdites campagnes sont ciblées et portent
notamment sur la lutte contre les excès de vitesse, la consommation
d'alcool ou de la drogue au volant, l'utilisation du téléphone au
volant, le non port de la ceinture de sécurité, les surcharges,
l'aspect lié à la pose des plaques d'immatriculation CEMAC, pour
ne citer que celles-là»4(*)
Dans la littérature, Sheppard (1982) affirme que les
conducteurs qui croisent le site d'un accident diminuent leur vitesse pendant
un certain temps pour, le plus souvent, reprendre leurs habitudes quelques
dizaines de kilomètres plus loin. Ce phénomène installe la
peur dans leurs comportements réactionnels. Psychologiquement, ils
cherchent la sécurité par la peur mais ils fabriquent aussi de la
peur par le discours sécuritaire (IJC, 2003).
L'effet de vitesse a toujours été l'une des
causes des accidents de circulation, puisque dès l'apparition du premier
véhicule automobile, le Fardier à vapeur du Docteur Cugnot en
1770, qui roulait à 5 km/h en produisait (Assailly, 2001). Selon
l'auteur, il est admis en règle générale qu'une
augmentation de 1 km/h de la vitesse moyenne entraîne une hausse des
accidents de 3%. Il continue en montrant que les études anglaises
indiquent qu'une diminution de la vitesse moyenne de 1,6 km/h réduit les
accidents corporels de 5%. Mais cette réduction varie en fonction du
réseau, elle est plus importante en zone urbaine (6%) et moins sur l'axe
lourd (3%). Ce qui explique d'après l'auteur une étroite
corrélation entre la vitesse et le nombre de tués sur les routes.
L'excès de vitesse constitue d'après Sahgui et Tossou (2015) la
première cause d'accident de la route parce qu'elle provoque
l'allongement de la distance d'arrêt du véhicule. Charbit (1997)
avait déjà constaté ce phénomène. Pour lui,
« la vitesse est perçue comme une importante cause
d'accidents mais les conducteurs ne perçoivent pas leur propre vitesse
comme une prise de risque ». De ce qui précède,
nous pouvons spécifier l'hypothèse suivante :
H1 : La communication de peur a une
influence positive sur le comportement responsable des usagers de la voie
publique.
Tout comme la vitesse, l'alcool reste aussi un
élément à prendre en compte en matière de
comportement des usagers surtout pour réduire l'insécurité
routière.Bernier et Dumont (1993) réalisent une étude au
Québec et constatent dans ce contexte que l'alcool est la
première cause des accidents de la route suivi de la vitesse. Le taux
d'alcool élevé dans le sang devient problématique en
matière de conduite. Dans la zone CEMAC, le taux d'alcoolémie
autorisé est de 0.8 g/l de sang. Ce qui demeure problématique aux
yeux de l'OMS qui plafonne ce taux à 0.5 g/l de sang et applicable
partout dans le monde.La conduite en état d'ébriété
augmente à la fois le risque d'accident et la probabilité de
décès ou de traumatisme grave. Ce que révèle
l'enquête de l'OMS réalisée sur 171 pays du monde en 2008.
Les résultats de cette enquête montrent que le risque pour un
conducteur d'être impliqué dans un accident augmente sensiblement
lorsque son alcoolémie dépasse 0,04 g/lde sang. L'alcool est la
deuxième cause de mortalité en France (avec 18%)5(*).
L'incivisme des conducteurs observé dans notre
environnement, comme l'utilisation du téléphone portable au
volant, le non port de ceinture de sécurité (de casque le cas
échéant), les surcharges et les dépassements dangereux est
une équation à plusieurs inconnues que les acteurs (Etat et ONG)
doivent résoudre pour assurer la sécurité
routière.Le rapport de situation sur la sécurité
routière de l'OMS dans le monde montre qu'en cas d'accident, le port de
la ceinture de sécurité réduit de 40 à 50% le
risque de décès parmi les passagers à l'avant du
véhicule et de 25 à 75% parmi les passagers à
l'arrière du véhicule. Nous constatons également depuis
quelques années sur nos axes routiers un déploiement des
équipes de contrôle fixes et mobiles avec des équipements
sophistiqués (radar) permettant de flasher un automobiliste à
vive allure sans qu'il ne soit au courant. Ainsi toutes les informations
(vitesse au km/h, comportement au volant) sont transférées pour
son interpellation et le cas échéant la répression
(amande) ou tout simplement la mise en fourrière. Ce qui nous conduit
à la spécification de notre deuxième
hypothèse :
H2 : Le contrôle routier
influence positivement le comportement responsable des usagers de la voie
publique.
La méthodologie à adopter pour une recherche
scientifique dépend fondamentalement de la posture
épistémologique de celle-ci. Boileau (1674) dans son art
poétique affirmait : « Tout ce qui se conçoit
bien s'énonce clairement. »6(*). La posture positiviste est celle qui
sied à notre étude. Car les facteurs explicatifs de comportements
des usagers de la voie publique existent, il suffit simplement de chercher
à les expliquer afin de les prédire à travers les mesures
préventives. Nous allons dans la partie méthodologique justifier
ce choix clairement.
Pour avoir un aperçu sur les causes
d'insécurité routière imputablesaux comportements des
usagers de la voie publique, nous avons mené au préalable une
étude exploratoire auprès de cinquante (50) usagers de la
routedans deux villes : Yaoundé et Douala. A l'issue de cette
étude, plusieurs usagers interrogés avaient des points de vue
convergeant sur les facteurs humains et environnementaux notamment :
l'excès de vitesse, l'alcool, l'état de véhicules et de la
chaussée entre autres ; mais divergents sur les facteurs
liés au véhicule/moto. Pour affiner notre étude, nous
avons réalisé une enquête auprès de deux-cent seize
(216) usagers essentiellement les automobilistes et les motocyclistes par
questionnaire administré en face à face,
précisément en route ou dans les agences de transport interurbain
dans les villes retenues.
Après le dépouillement, nous avons
procédé à l'analyse avant de présenter les
résultats. Ce qui nous permet de confirmer ou d'infirmer nos deux
hypothèses. L'outil d'analyse dedonnées utiliséest le
SPSS(Statistical Package for the Social Sciences), version 21. La
méthode d'échantillonnage adoptée est la convenance, faute
d'absence d'une base de sondage.
Pour favoriser la compréhension, nous avons
structuré notre travail en deux parties suivant le plan classique. Dans
la première partie, nous avons présenté le cadre
théorique d'analyse de la relation mesures de prévention
routière et comportement des usagers de la voie publique. Avec au
chapitre 1 la présentation des mesures de prévention
routière dans la littérature managériale : enjeux,
démarche et outils afin de faire une synthèse de la
littérature sur la relation entre ces mesures et le comportement des
usagers de la voie publique dans le chapitre 2.
La deuxième partie va principalement porter sur la
démarche d'influence des mesures de prévention routière
sur le comportement des usagers de la route. A cet effet, le chapitre 3
présente les éléments méthodologiques de la mise en
relief des mesures sécuritaires et comportement des usagers de la voie
publique et caractéristiques des répondants. Le chapitre 4 quant
à lui portera sur l'essai d'appréciation de l'influence de
communication de peur et le contrôle routier sur le comportement des
usagers de la voie publique. Enfin une conclusion générale dans
laquelle, nous allons formuler les perspectives de notre recherche.
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE D'ANALYSE DE LA
RELATION MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET COMPORTEMENT DES USAGERS
La multiplicité des accidents routiers ayant pour
corolairesles pertes en vies humaines, matérielles et la
dégradation de l'environnement conduit à la remise en cause du
comportementdes usagers de la voie publique et l'efficacité des mesures
de prévention routièreprises.Cesmesuresqu'elles soient
axées sur le marketing social ou sur le contrôle routier,
s'inscrivent en droite ligne dans la mouvance sociale qui caractérise la
sécurité routière. En effet, l'enjeu consiste à
utiliser le marketing social à travers la communication de peur et le
contrôle routier pour influencer les attitudes des usagers afin de
modifier leur comportement dans le sens souhaité.Il est donc question
dans cette première partie d'effectuer une revue globale de la
littérature afinde vérifier la contribution des mesures de
prévention routière dans la construction du comportement
responsable des usagers de la voie publique dans notre environnement qu'est le
Cameroun. Pour cela, nous allons d'une partaborder les mesures de
prévention routière dans la littérature managériale
en mettant en exergue ses enjeux, sa démarche et ses outils (Chapitre 1)
et d'autre part présenter une synthèse de la littérature
sur la relation entre ces mesures et le comportement responsable (Chapitre 2)
en application dans le secteur de transport routier au Cameroun.
CHAPITRE 1 : MESURES DE PREVENTION ROUTIERE DANS LA
LITTERATURE MANAGERIALE : ENJEUX, DEMARCHE ET OUTILS.
Afin d'introduire la problématique de notre recherche,
une contextualisation s'avère porteuse d'intérêt
inestimable. Pour cela, nous allons d'une part aborder les notions de
communication de peur et le contrôle routier, enjeux,démarche et
ses outils ;(section 1) et d'autre part évoquer les théories
explicatives du comportement et état des lieux du comportement des
usagers de la voie publique au Cameroun (section 2). Les actions dumarketing
social comme la communication de peur ne sont pas une notion nouvellement
utilisée pour la cause sociale. Depuis les premiers systèmes
sociaux, l'individu a toujours tenté d'informer, de persuader,
d'influencer, de motiver, de gagner la confiance de nouveaux adhérents
à un ensemble d'idées. Son étude et sa
compréhension deviennent dès lors importante surtout en
matière de sécurité routière.
SECTION 1 : ANALYSE CONCEPTUELLE DE LA COMMUNICATION DE
PEUR ET DU CONTROLE ROUTIER
L'analyse conceptuelle du marketing social à travers la
communication de peur et de contrôle routier se fera dans le cadre de
notre travail sous la présentation des notions définitionnelles
présentées dans la littérature et les enjeux d'un
côté ; de l'autre côté nous présenterons
la démarche et les outils.
1.1 Le Communication de
peur : définitions et enjeux
Witte (1992) définit la communication de peur comme une
émotion qui est évaluée négativement, mais qui peut
s'accompagner d'un fort taux d'éveil d'esprit pour la réflexion.
La communication de peur étant l'une des variables de marketing social,
il devient nécessaire de le définir aussi. Dans un article
fondateur, Kotler et Zaltman (1971)ont défini le marketing social comme
: « L'application des techniques utilisées en marketing
commercial pour analyser, planifier, exécuter et évaluer des
programmes dont le but est la modification volontaire du comportement d'une
cible d'individus, afin d'améliorer leur bien-être personnel et
celui de la société. ».Dans cette définition,
les auteurs ont pris la peine de montrer en fait que le marketing social n'est
pas un acte isolé, mais les techniques du marketing fondamental ou
commercial qui sont conjuguées pour améliorer le bien-être
personnel et même de la société toute entière.
En 2008, Kotler et Lee7(*) désignent le marketing social comme
étant l'usage detechniques et de principes découlant du marketing
servant à agir sur un public-cible afinque celui-ci accepte
volontairement, rejette, modifie ou abandonne un comportementdonné pour
le bénéfice d'individus, de groupes ou de la
société. En effet, le marketing social n'est pas l'objet de notre
étude, mais l'une de ses variables qui est la communication de peur.
Pendant que le marketing traditionnel tente de mettre l'accent sur les produits
et lesservices liés au domaine des affaires ; le marketing social
quant à lui analyse les comportements sociaux afin de les recadrer ou
orienter vers un sens souhaité. Il s'intéressedavantage à
des notions intangibles comme le changement d'idées, d'opinions,
d'attitudeset de styles de vie comme l'ont montré Lefebvre et Flora
(1988) dans leur travail d'intervention appliqué à la
santé publique.
L'enjeu de la communication sociale axée sur la peur
est visible tant dans le domaine de la santé que celui de la
sécurité routière. Mais dans le cadre de notre travail,
c'est la sécurité routière qui est mise en valeur. A cet
effet, la question est celle de savoir comment faire régresser
l'immoralité routière afin d'assurer la sécurité
des personnes et des biens en circulation sur nos axes routiers ?Pour
essayer d'apporter quelques esquisses de réponse à cette
question, il faut d'abord chercher à comprendre les mesures de
prévention utilisables dansle domaine de la sécurité
routière qui semble faire couler beaucoup d'encre aussi bien pour le
gouvernement, les ONG, les collectivités que la population.
1.2 Les mesures de
prévention routière
Il existe plusieurs mesures de
prévention pouvant être utilisées dans le domaine de la
sécurité routière pour réguler les comportements
des usagers de la voie publique. Nous pouvons ainsi présenter quelques
mesures qui nous semblent plus pertinentes. Ce sont entre autres : la
communication ayant recours à l'argument de la peur et la campagne
sociale axée sur les menaces(comme le contrôle, la
surveillance et la répression).
1.2.1 La communication
ayant recours à l'argument de la peur
L'utilisation de la peur dans une communication est connue sur
tout en santé publique. La communication phobique permet de lutter
contre les comportements tabagiques des individus ou la prévention des
maladies telles que le VIH au sein de la société.
L'étude de l'impact des émotions dans les
campagnes de prévention, comme dans le domaine de la
sécurité routière s'inscrit dans le courant de recherche
affectif qui a émergé depuis le début des années
1980 (Edell et Burke, 1989)8(*). Dupuis (2011) montre que la peur appartient aux
émotions et plus particulièrement aux trois émotions
primaires que sont la colère, l'amour
et la haine. Elle naît de la prise de conscience d'une
menace qui pourrait éventuellement survenir (comme les accidents) et
mettre l'individu en danger (la mort ou l'infirmité à vie). Ce
qui peut avoir un impact non seulement sur sa vie parce qu'il ne peut plus
travailler même s'il est vivant, mais aussi pour son entourage qui doit
le prendre en charge et même pour la société de
façon globale.
En fait, les problèmes que pose la communication
mettant en avant la peur dans le domaine de la sécurité
routière sont nombreux et importants à étudier. Le premier
et sans doute le plusdifficile à surmonter réside dans le fait
que les conducteurs lorsqu'ils se trouvent à bord de leur
véhicule sont toujours pressés pour arriver à destination
pour une raison ou pour une autre. Il s'agit parexemple de la vitesse
excessive. Le deuxième problème est celui de la consommation des
stupéfiants (alcools, drogues, ...) et le troisième est
l'incivisme lié au non port de ceinture de sécurité ou de
casques pour les motocyclistes, aux surcharges, à l'usage des
téléphones portables et aux dépassements dangereux.
L'utilisation de la peur peut s'observer ici à travers
les panneaux de signalisation implantés tout au long de nos axes
routiers pour effrayer les usagers comme le montre les images N°1
ci-après :
Images
N° 1: Panneaux de signalisation suscitant la peur
Source : Capture d'écran sur la vidéo de
la CATOOH
Source : Image prise par Me Salissou sur l'axe
Douala-Nkongsamba, le 23/04/2018
A travers les images sus
présentées, nous pouvons observer deux panneaux de signalisation
différents sur lesquels est inscrit le nombre de personnes ayant perdu
la vie à cet endroit le premier (celui de l'axe Douala-Yaoundé)
fait état de 18 morts et le second (sur l'axe Douala-Nkongsamba) quant
à lui, présente 23 morts. Cette communication met la peur au
centre de réflexion des usagers et suscite le changement de leur
comportement. Ainsi, lorsqu'ils arrivent à ces endroits et observent ces
panneaux, la première idée est celle de la réduction de
vitesse et l'amélioration de comportement au volant ; même
comme cela ne tient que sur quelques KM seulement avant de revenir au
comportement de départ.
1.2.2 La campagne sociale
axée sur les menaces : le contrôle routier
Autre campagne sociale, mais cette fois axée sur les
menaces est actionnée pour réguler les comportements des usagers
de la route. Ici, nous faisons allusion au contrôle routier dont les
corolaires sont la surveillance et éventuellement la
répression.
Le document de travail du Ministère des Transports
intitulé annuaire statistique des Transports (TRANSTAT, 2015) a
recensé quelques problèmes sur 408 108 véhicules. Ce sont
entre autres, l'âge du véhicule, l'absence de permis de conduire
des chauffeurs, les comportements dangereux. A cet effet, quelques efforts pour
rendre plus performant lesecteur de transport routier ont été
entrepris par l'organisation gouvernementale qui confère
l'élaboration et la mise enoeuvre de la politique du Gouvernement en
matière de sécurité et de
préventionroutières au Ministère des Transports, à
travers la Direction des TransportsRoutiers (DTR). Nous pouvons citer :
les descentes sur les routes ;la sensibilisation des conducteurs professionnels
dans les agences devoyages sur la bonne conduite ;la production et diffusion
des messages de sensibilisation en plus des panneaux présents.
Concernant les efforts pour améliorer les
contrôles routiers, les surveillances et larépression des
conducteurs indélicats, le MINT a entrepris les actions ci-après
:
Ø 300 personnels du Ministère des transports ont
été assermentés pour le contrôle et la
répression des infractions liées au code de la route ;
Ø L'acquisition des alcootests électroniques ;
Ø L'acquisition des radars fixes (07 Radars fixes sont
implantés sur les axes Yaoundé- Douala) et mobile (03 radars
embarqués sur véhicules) en 2014 ;
Ø Le contrôle technique automobile à
travers une supervision accrue des 27 Centres de contrôle technique
automobile agréés au Cameroun ;
Ø L'acquisition de 06 grues (engins) pour
l'enlèvement des obstacles et véhicules mal garés le long
des axes routiers, entre autres (TRANSTAT, 2015).
Même si le contrôle doit être basé
sur les menaces, il doit tout aussi être attirant pour la cible afin
qu'il puisse atteindre les objectifs dont il a été à
l'origine. En effet, le contrôle lorsqu'il est impliquant favorise le
changement de comportement en matière de la sécurité
routière, il est donc d'un apport précieux pour la
sécurité sociale. Ainsi, la communication socialement attractive
sur le contrôle routier permet d'allier communication média et
communication hors média. Les campagnes de prévention
médiatiques (telles que la presse, la télévision,
l'affichage) sont alors relayées sur le terrain par des actions
hors-média (à savoir, l'évènementiel, le
marketing direct) dont l'objectif est d'initier un comportement
préparatoire.
Les images suivantes illustrent le contrôle routier
baptisée
opération« contrôle-surveillance-répression »
par l'Etat du Cameroun.
Images
N° 2 : Opération
« Contrôle-Surveillance-Répression »
Source :
Imagescapturées sur écran (au journal
télévisé CRTV, le 3/09/2017)
Il ressort de ces images que le contrôle routier est
l'une des mesures de prévention routière que le gouvernement
camerounais utilise pour réguler les comportements d'incivisme des
usagers de la voie publique. On observe d'une part, un Général de
Brigade en tenue pour assurer le contrôle et la surveillance des usagers
de la route et d'autre part, un agent verbalisateur pour la répression
(avec amande contre une somme dépendamment de l'infraction
commise). Ainsi, il est mis sur pieds des radars fixes et mobiles pour
flasher les automobilistes ayant violé le code de la route ; des
postes de contrôles routiers pour surveiller et réprimer les
infractions par des amandes ou la mise en fourrière selon le cas.
Au-delà de ces mesures préventives, il faut
attirer les usagers à travers les chocs produits lors d'un accident pour
les convier à une prise de conscience des risques probables.
1.2.3 Le chocdans un accident de
circulation routière
La question qui peut être posée à ce
niveau est celle de savoir si les images choquantes peuvent réduire les
accidents de circulation à travers le changement de comportement des
usagers de la voie publique.
Selon Gallopel-Morvan (2006),la majorité des travaux
scientifiques que les chercheurs en psychologie et en marketing social ont
menés sur le thème« peur et persuasion
»mettent en lumière une relation positive entre
émotions négatives ressenties, la capacité à
attirer l'attention et l'amélioration de la mémorisation du
message à fairepasser. Par ailleurs, plus l'intensité des
émotions ressenties est élevée et plus l'attitude, les
intentions et les changements de comportement des individus
amélioré. Lorsqu'un usager vit une scène horreur d'un
accident de circulation, à l'instant t, il améliore son
comportement (réduction de vitesse par exemple) pour
accélérer plus tard.
Les stratégies de campagnes s'appuyant sur le choc
sontquasi inexistantes en matière de sécurité
routière au Cameroun. Si les acteurs de la sécurité
routière parviennent à mettre en oeuvre une publicité
média qui met en exergue le choc, cela peut contribuer à
l'amélioration des comportements des usagers à travers des
émotions. A cet effet, il peut y avoir des séminairesde
présentations des films où les chocs des accidents mortels sont
mis en évidence,pour les professionnels de transport routier et les
particuliers. Ou mieux encore monter les spots publicitaires de ce genre qui
seront diffusés sur les chaines de télévisions nationales.
Et pour atteindre au maximum des personnes, les affiches, banderoles et spots
radios sont relayés. Par exemple les images de ce genre seront
utilisées.
Images
N° 3 : Images de forte vividité dans le domaine de la
prévention routière
Source :
Imagestéléchargées sur camer.be (site d'information en
ligne au Cameroun)
Les images N°3 présentent deux cas de choc
pouvant être exploitéspour changer du comportement des usagers. A
première vue, ces cas conduisent à la réflexion ou mieux
à une prise de conscience du phénomène des accidents pour
modifier les comportements dangereux. Et c'est grâce à la prise de
conscience et la modification des comportements de façon responsable des
usagers que la sécurité routière peut être
assurée.
Pour clore cette partie, nous trouvons opportun de
présenter une synthèse des mesures étudiées
à travers la figure N°1 ci-dessous :
Figure
N° 1 : Mesuresde préventionapplicables dans la
sécurité routière
MESSAGE PREVENTIF
Echec du Message
Succès du Message
Perception de l'efficacité et faisabilité de la
solution préconisée
INFERIEURE
Perception de la menace
Perception de l'efficacité et faisabilité de la
solution préconisée
SUPERIEURE
Perception de la menace
Motivation à se protéger
Pas de motivation à se protéger
Peur
Pas de peur
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
FORTE
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
MODERE
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
FAIBLE
Caractéristiques individuelles des usagers de la
voie publique
Source : Adapté de Gallopel et Petr (2000)
A la lumière de cette figure, nous pouvons constater
que les mesures de prévention applicables en sécurité
routière, présentées ci-haut ont toutes une même
finalité : réguler les comportements des usagers de la voie
publique. Pour ce faire, la peur et le contrôleroutier doivent être
mis en relief. Lorsque le message préventif ne suscite pas de peur et
qu'il n'y a pas de contrôle routier, la motivation à se
protéger et à prendre conscience des comportements dangereux est
quasi-inexistante. Dans ce cas, il y a échec du message
véhiculé.
Par contre lorsque les usagers de la voie publique manifeste
le sentiment de peur, ils sont motivés à se protéger. De
plus s'ils sont conditionnés par le contrôle routier ils y
modifient leur comportement en s'adaptant à la condition
suscitée. En effet, si la perception de menace est faible ou
inférieure, il y a là échec du message. Mais si la
perception de menace est élevée ou supérieure, il y a
succès du message. Alors l'objectif de régulation des
comportements est réalisé.
1.3 Démarche des mesures de
prévention routière
Après avoir analysé les mesures de
prévention routière, nous allons ici présenter sa
démarche et ses outils.
1.3.1 Démarche de
prévention routière
L'évaluation des risques constitue le point de
départ de la démarche de prévention qui incombe à
tout usager de la voie publique dans le cadre de son obligation
générale de sécurité. Les résultats de cette
évaluation doivent être transcrits dans les mesures à
prendre par les acteurs. Au-delà du strict respect de l'obligation
réglementaire en matière de sécurité
routière, le code de la route doit permettre à l'usagerde se
conformer et de prendre conscience des menaces que présentent sur lui
lorsqu'il ne collabore pas.Il doit ainsiadopter les mesures de
prévention appropriées aux risques identifiés.
La démarche de prévention routière peut
être calquée sur la démarche du marketing social qui est
elle aussi analogue à celle du marketing commercial dans le sens
où elle repose sur une approche systématique basée sur des
diagnostics préalables (comme l'incivisme des usagers de la voie
publique) et non sur l'idée d'une personne. Kotler (2008)9(*) propose ainsi la démarche
suivante en six étapes :
- Segmenter le marché ;
- Cibler le segment dans lequel il est possible de
réaliser le plus de « bien » ;
- Déterminer les comportements
souhaités ;
- Développer une bonne compréhension des
souhaits, attentes, représentations et barrières à ce
comportement ;
- Développer des stratégies en utilisant les
outils « 4P » du mix marketing ;
- Suivre et évaluer les résultats.
Cette démarche standard peut être ajustée
ou réduite en fonction du domaine auquel, porte l'influence
(santé, solidarité, éducation ou sécurité
routière)
1.3.2 Outils de
prévention routière
Le choix des outils dépend des objectifs visés
sur la cible et repose sur les désirs des planificateurs ainsi que leur
force et leur faiblesse.
Les outils utilisables dans le cadre de la prévention
routière sont nombreux. Dans le domaine de la sécurité
routière, tous les outils nécessaires favorisant la modification
des comportements des usagers de la voie publiquede façon responsable
sont retenus. A cet effet, on peut citer entre autres les campagnes de
sensibilisation ; la communication ou la publicité sociale
média et/ou hors média ; le contrôle ; la
surveillance et le cas échéant la répression pour une
bonne régulation des attitudes. Mais on peut aussi intégrer un
programme dès l'école primaire mettant en exergue la
sécurité routière pour que les enfants grandissent avec
cette idée. Mais les outils utilisés doivent tenir compte de la
segmentation, du ciblage et de positionnement définit par les
initiateurs ainsi que des moyens disponibles pour sa réalisation.
SECTION 2 : LIENTHEORIQUE DU COMPORTEMENT DES USAGERS DE
LA VOIE PUBLIQUE ET MESURES PREVENTIVES.
Dans la section précédente, nous avons
développé les concepts de communication de peur et contrôle
routier et donner ses enjeux, démarche et outils. La section deux quant
à elle fera ressortir le lien théorique entre ces concepts et le
comportement des usagers de la voie publique. Ainsi, nous allons tour à
tour développer la théorie sociale cognitive de Bandoura (1986),
les théories de l'action raisonnée, la théorie du
comportement planifié (Ajzen et Madden, 1986) et les théories de
l'engagement (Kiesler, 1971 ; Morgan et Hunt, 1994) pour établir ce
lien.
2.1 La théorie
sociale cognitive de Bandura (1986)
Selon la théorie sociale cognitive,
l'auto-efficacité et la prévisibilité des résultats
sont lesdéterminants centraux du comportement. Le sentiment
d'auto-efficacité constitue la croyanceque possède un individu en
sa capacité de produire ou non une tâche (Bandura, 1995)10(*).Ainsi, lorsqu'un individu
estime qu'une situation peut être prise en main, que son
sentimentd'auto-efficacité est fort et que les résultats attendus
de son intervention lui semblentintéressants, alors la
probabilité qu'il adopte le comportement en question est
élevée (Mourre, 2006). Les chercheurs utilisent ce modèle
pour présenter des pourcentages de variance expliquéeprovenant
essentiellement de la variable d'auto-efficacité. Certains
auteursestiment que le concept d'auto-efficacité proposé par
Bandura est plus important que lemodèle lui-même.
Appliqué dans la prévention routière, la
théorie sociale explique bien le comportement des usagers de la voie
publique. Lorsque les usagers se rendent compte de l'importance des attentes du
gouvernement en matière de la sécurité routière et
ses responsabilités dans l'atteinte de cet objectif, leur
niveaud'adoption du comportement souhaité est élevé. Ce
qui rend efficace les mesures engagées comme le contrôle routier
et communication phobique.
2.2 La théorie du
comportement planifié (Ajzen et Madden, 1986)
Selon De Guise (1995), la théorie du comportement
planifié est directement issue de la théorie de l'action
raisonnée, proposée au début des années 80 par
Ajzen etFishbein (1980). Cette dernièrestipule que le comportement est
régi par lesprocessus mentaux supérieurs et non directement par
les renforcements quepeut procurer le milieu quelconque dans lequel vit
l'individu.
La théorie du comportement planifié est
analysée à travers l'intention, l'attitude envers le
comportement, les croyances behaviorales, la norme subjective et la perception
du contrôle. C'est dans ce sens que les mesures préventives de la
sécurité routière ou bien les actions de communication
sociale et le comportement des individus ne peuvent être
dissociés.
2.2.1 L'intention
Ajzen etFishbein (1980) postulent d'abord que
« la plupart de nos actions de portée sociale sont sous le
contrôle de la volonté » et par conséquent,
quec'est l'intentionde l'individu et non son attitude
qui est le facteur immédiatle plus déterminant de cette action.
Ces auteurs croient également que l'êtrehumain cherche à
maximiser le résultat de son action et agit en fonctiondes
bénéfices (qu'il peut tirer) et des inconvénients (ce
qu'il encoure) qu'il anticipe. C'est la raison pourlaquelle ils
privilégient les croyances, c'est-à-dire les
évaluationssubjectives que fait l'individu des résultats ou des
conséquences de l'action.La théorie est donc fondée sur ce
que croit ou pense l'individu, en postulantimplicitement que si l'on peut
changer ces croyances, on changera lecomportement et ce, à travers les
mesures prises.Raison pour laquelle, le changement de comportement des usagers
de la voie publique doit passer par la prise en compte de leurs intentions.
2.2.2 Attitude envers le
comportement
La théorie de l'action raisonnée démontre
en fait que l'intention de poser le comportement dépend de deux
facteurs :l'attitude envers le comportement et la norme
subjective.Le premier c'est-à-dire l'attitude envers le
comportement est différente del'attitude envers l'objet à
laquelle réfèrent les théories classiques de changement
d'attitude. Certainement, l'attitude envers l'objet a encore saplace mais,
selon la théorie de l'action raisonnée, son influence
estmédiatisée par l'attitude envers le comportement. Que ce soit
la communication de peur ou le contrôle routier, c'est le changement de
comportement qui est la base recherchée.
Ajzen et Fishbein,veulent par-là montrer que par
exemple, l'attitude envers la sécurité routière est
différente de l'attitude quel'on peut avoir pourcontribuer à
cette sécurité :puis qu'on peut trouver les actions
engagées très utiles pour la société, mais penser
aussi que la modification des comportements des usagers en ce sens
esttrès difficile et conduit à la résistance des usagers
éventuels. Il faut diretoutefois que plusieurs auteurs des
théories classiques de l'attitude auraientinclus dans l'attitude envers
l'objet l'attitude envers son utilisation. L'attitude envers le comportement
est toutefois plusprécise et prédit mieux l'intention de modifier
ou non le comportement.
2.2.3 Croyances behaviorales
Laperception qu'a l'individu des résultats de
changement de comportement et del'évaluation qu'il en fait
déterminent aussi l'attitude envers le comportement. C'est ce qu'Ajzen
et Fishbein ont appelé lescroyances behaviorales en 1980. D'après
eux, ces croyances peuvent être issues descomportements antérieurs
ou de ce que l'on sait des comportements desautres. Cela démontre
à suffisance la manie des usagers de la voie publique à vouloir
s'accuser mutuellement lors d'un accident quelconque. Si les résultats
sont perçus comme désirables ounon, l'individu aura l'intention
ou non de modifier son comportement.
La théoriede l'action raisonnée montre que
l'individu est en fait rationnel.Les résultats appréhendés
de l'action peuvent être réels ou imaginaires.Leur
évaluation peut également varier d'une personne à l'autre
(d'un usager à l'autre). Ainsi, un usager pourra croire que l'adoption
du comportement souhaitéessaye de le dissuader et le conditionne alors
qu'un autreusager pourra plutôt y voir l'indice d'un usager responsable,
soucieux durespect de la règlementation des normes prescrites et
l'assurance de sa sécurité et celle des autres comme le souhaite
les acteurs de la sécurité routière.
2.2.4 La norme subjective
Le deuxième élément que
privilégient Ajzen et Fishbein est la normesubjective. Celle-ci
réfère à la perception que l'on a du jugement queportent
les autres sur le comportement actuel. Elle représente en quelque sorte
lapression sociale qui s'exerce sur l'usager de la route et prend la forme
d'approbation oude désapprobation du comportement désiré.
Les jugements que portent les autresne sont pas forcément
unanimes : ce sera évidemment l'avis des personnesimportantes pour
soi qui aura le plus de poids.
La norme subjective est elle aussi fonction de croyances que
lesauteurs appellent les croyances normatives ou les règles
acceptées par tous ici comme code de la route. Ces croyances sont le
résultatde la perception que l'on a de l'approbation ou
désapprobation ducomportement par les personnes à qui nous
accordons une certaineimportance.C'est le cas par exemple de respect de la
législation en matière de conduite.
2.2.5 La perception du
contrôle
La théorie du comportement planifié
intègre un autre facteur à savoir, la perception du
contrôle. Selon Desharnais et ses collègues (1986)11(*), le sentiment
d'efficacité personnelleest plus important que la croyance en
l'efficacité du comportement d'ensemble. Les concepts de la
théorie du comportement planifié sont
souventprésentés selon la formule
suivante :C est exprimé en fonction de
I comme le montre l'équation suivante :
I = A(act)w1 + NSw2 + PCw3 + Q
I = Intention de modifier le
comportement
A(act) = l'attitude envers le
comportement
Avec NS = la norme
subjective
PC = la perception du
contrôle
Q = l'importance des autres
facteurs
W = est le coefficient d'influence
de chaque variable.
La théorie du comportement planifié a
été appliquée à de nombreuxproblèmes de
santé comme la perte du poids, la consommation d'alcool,l'exercice
physique, l'utilisation du préservatif mais aussi à
beaucoupd'autres activités notamment le vote, le vol à
l'étalage, la recherche d'unemploi, la violation des règles de la
circulation routière, etc. (De Guise, 1995).
Ajzen (1991), rapporte que les trois facteurs de la
théorie(l'attitude envers le comportement, la norme subjective et la
perception de l'efficacité)expliquent entre 43% et 94% de la
variance de l'intention deposer le comportement. Ce résultat est
très impressionnant dans la mesure où la théorie reste
applicable aujourd'hui dans les mêmes domaines pour résoudre de
façon significative les problèmes sociaux comme celui de la
sécurité routière.
2.3 Les théories de
l'engagement (Kiesler, 1971 ; Morgan et Hunt, 1994)12(*)
Selon Kiesler (1971), l'individu a tendance à
adhérer à ses décisions et à s'y
conformerlorsqu'une autre occasion se présente. Si un usager au volant a
l'habitude de rouler plus vite que prévu ou de prendre les
stupéfiants avant de prendre la route, il va toujours continuer à
le faire dès que l'occasion se présente. En agissant il s'engage
dans larelation à son insu.
L'objectif est donc de pousser l'usager à faire le
premier pas :adhérer aux normes prescrites ou à une campagne
de sensibilisation sur la sécurité routière pour qu'il
s'impliquedans la prévention des pertes humaines et matérielles
dans des accidents.Une seconde approche considère que l'engagement de
l'usager est volontaire et conscient.Il veut instaurer engagement stable sur le
long terme qui sera bénéfique aussi bien pour lui que pour la
société toute entière. Dans cette perspective, l'adoption
du comportement responsable est une variableessentielle pour un Etat qui se
veut émergent comme le nôtre.
L'analyse de ces trois théories soulève de
multiples interrogations pour l'Etat : Quelle (s) théorie (s)
faut-ilprivilégier pour influencer les comportements des usages de la
voie publique ? Dans quel (s) cadre (s), faut-il les utiliser ?
Il n'existe pas une seule mesure de sécurité
routière, mais plusieursqui peuvent fonctionner en parallèle et
qui dépendent, entre autres, de la stratégie de l'Etat, des ONG
ou des collectivités, du type des usagers, du contexte et de la
situation observée (grave, modérée ou faible). Même
si cesthéories sont souvent traitées de façon
séparée, ces trois théories ne s'opposent pas etsont au
contraire complémentaires. Elles pourraient être
intégrées dans un modèle global, mais que chacuned'entre
elles tienne compte des attitudes et de comportementsdifférents.
La prévention routière étant
constituée comme toutes les mesures qui visent à éviter
les accidents de la route ou à réduire leurs conséquences,
ses avantages sont perçus comme plus importants lorsqu'une large partie
de la population ciblée évalue positivementles changements
recommandés.
En effet, l'efficacité de la communication de peur et
du contrôle routier est dépendante de deux conditions. La
première concerne l'importance accordée par les citoyens
visés aux bénéfices liés à l'adoption du
comportement prescrit dont la communication fait mention. La seconde a trait
àl'ampleur des efforts estimés pour accomplir les changements
comportementaux recommandés puisque si la perception des efforts
à fournir surpasse les bénéfices escomptés pour les
usagers,il s'en suivra un échec de persuasion du message
véhiculé, voire son rejet complet (Cossette et Daignault, 2011).
Cette perception est par ailleurs influencée par l'environnement social
lui-même, dans la mesure où le milieu social dans son ensemble se
révèle favorableau changement, chaque individu y sera ouvert.
Mais pour que la publicité sociale ou une campagne de
prévention soit digne d'intérêt, elle doit se construire
autour de trois types d'arguments comme l'ont présenté Cossette
et Daignault (2011) :
ü Les éléments
rationnels(faits, chiffres, syllogismes, etc.) qui semblent
les plus importants pour les sociaux, bien qu'ils soient les moins
convaincants. Néanmoins, il faut recourir puisqu'à force
d'être répétés, ils finissent par s'imposer dans les
esprits ;
ü Les éléments
affectifs(beauté, humour, peur, choc, etc.), dont se
servent abondamment les publicitaires, qu'ils appellent « les motivations
», puisque reconnus comme étant les plus persuasifs ;
ü Leséléments
non-verbaux(kinésique, couleurs, typographie,
etc.) qui sont souvent traités à un niveau sub-attentionnel
et qui agissent en lien étroit avec les éléments
affectifs. Brader (2009)13(*) les appelle les « marqueurs d'émotions
» (emotional cues).
Au regard de ce qui précède et en accord avec
les objectifs de ce premier chapitre, la littérature managériale
nous a permis d'un côté d'analyser le concept de communication
basée sur la peur et le contrôle routier. De l'autre
côté, nous avons développés quelques théories
explicatives du comportement en rapport avec les usagers de la voie
publique.
CHAPITRE 2 : RELATION ENTRE MESURES DE PREVENTION
ROUTIERE ET COMPORTEMENT RESPONSABLE : UNE SYNTHESE DE LA LITTERATURE.
La courtoisie au volant est généralement
considérée comme porteuse de sécurité(Fournier et
Clabaux, 2015). À ce titre, elle fait l'objet de nombreux travaux sur le
marketing social à travers les campagnes de sensibilisation visant
à promouvoir des comportements de conduite pluscourtois entre
usagers.Compte tenu de l'importance du secteur de transport routier dans
l'activité économique et la vie des citoyens, il estimportant
pour nous d'analyser les problèmes de sécurité
routière dans l'environnement camerounais, afin d'établir un lien
entre les mesures prises et les comportements des usagers de la voie publique.
Pour ce faire, nous allons après avoir présenté
l'état de lieux de l'insécurité routière au
Cameroun et l'importance du comportement responsable chez les usagers de la
voie publique (section 1), montrer les effets de la communication de peur et du
contrôle routier sur ce comportement dans la littérature (section
2).
SECTION 1 : L'IMPORTANCE DU COMPORTEMENT RESPONSABLE CHEZ
LES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE.
L'étude du comportement des usagers de la route
consiste à analyser comment les individus conduisent, marchent, occupent
la voie publique et interprètent les signaux qui leur sont
présentés afin de faciliter leur mouvement et par là,
assurer la sécurité routière.
Avant de montrer l'importance du comportement responsable chez
les usagers de la voie publique, il est nécessaire de faire un
état de lieux de l'insécurité routière au
Cameroun.
1.1 Etat de lieux de
l'insécurité routière au Cameroun
L'insécurité routière reste une
préoccupation du Cameroun comme l'est pour tous les pays du monde. Que
l'on le veuille ou non, ce phénomène reste visible et grandissant
comme le constate les acteurs de la sécurité routière. Ce
sont principalement les ONG(comme la fondation SAFE WAY RIGHT WAY),
les collectivités territoriales(comme les communautés
urbaines et communes d'arrondissements) et ce, sur divers plans :
socio culturel, politique et économique.
Sur le plan politique, la recrudescence des accidents de
circulation dans notre environnement a atteint la côte d'alerte, ce qui
ressortd'ailleurs de la conférence de presse tenue à
Yaoundé le 08 septembre 2017. Selon le ministre de la communication, en
2010, le Cameroun a enregistré un pic de décès des suites
d'accidents de circulation avec plus de 1 200 morts. En 2014 il y a eu
baisse de tendance. Depuis janvier 2017, 4 190 accidents dont 179 mortels,
784 corporels et 3 227 matériels. Le mois d'août 2017 qui
s'est encore le plus illustré avec 98 morts des suites d'accidents de
circulation sur les axes routiers nationaux comme le montre Cameroon Tribune
(2017 ;N°11426/7625 pp.10-11).
Selon Norman (1962)14(*), un accident est rarement dû à une cause
unique, mais réside dans le comportement du complexe
conducteur - milieu - véhicule.De cette
analyse globale, on peut de façon spécifique démontrer
cette relation entre les trois facteurs dans notre contexte tout en insistant
sur le facteur lié à l'Homme (puisqu'il s'agit d'une analyse
de comportement).Ces trois facteurs sont étroitement liés et
tout accident a son origine dans la défaillance d'un seul ou de
plusieurs de ces facteurs. Des études menées de par le monde ont
tenté d'évaluer l'incidence de chacun de facteurs.
1.1.1 Facteur de risque
d'insécurité lié à l'Homme
Les statistiques mondiales(OMS, 2004) accablent
l'homme de la responsabilité de 80 à
95% des accidents de la voie publique. Le conducteur est sans
doute l'élément primordial du complexe. C'est lui qui, à
tout moment, doit s'adapter si certains paramètres changent au niveau
des deux autres facteurs (véhicule-milieu), par exemple
le conducteur règle sa vitesse par rapport au profil de la route, au
revêtement de la chaussée, aux conditions climatiques, à
l'état des pneumatiques ou des freins de son véhicule et à
la zone traversée (agglomération ou campagne).
L'état psychologique et physique est chez les
conducteurs l'un des paramètres essentiels dont les fluctuations
régissent l'adaptabilité à la conduite. Pour la
psychologie du conducteur, il apparaît que l'automobiliste, une fois dans
sa machine, vit un fantasme qui le place au-dessus des autres en lui assurant
uneimpunité absolue. C'est d'ailleurs ce qui ressort de l'entretien avec
les responsables de transport routier du MINT en Novembre 2017.
1.1.1.1 La vitesse
excessive
La vitesse des véhicules motorisés est au coeur
du problème des accidents de la route entrainant des blessures (OMS,
2004), elle influe à la fois sur les risques et sur les
conséquences des accidents. Selon l'OMS, la vitesse a un effet
négatif exponentiel sur la sécurité au fur et à
mesure qu'elle augmente, le nombre d'accident et la gravité des
traumatismes augmentent aussi.La vitesse excessive et la vitesse
inadaptée font partie des principaux problèmes en matière
desécurité routière.Charbit (1997) avait
déjà constaté ce phénomène. Pour
lui,« la vitesse est perçue comme une importante cause
d'accidents mais les conducteurs ne perçoivent pas leur propre vitesse
comme une prise de risque ».
Au Cameroun, l'excès de vitesse est devenu comme un
phénomène de mode. Les usagers se donnent le plaisir de rouler
plus vite que la règlementation ne l'autoriseet ce, pour une raison ou
une autre dépendamment de chacun.
1.1.1.2 L'usage de
l'alcool ou de tout autre stupéfiant
Il ressort d'une étude de contrôle
réalisée au Michigan en 196415(*)connue sous le nom d'étude de Grand
Rapidque les conducteurs qui avaient consommé de l'alcool risquaient
plus d'être impliqués dans une collision que ceux qui n'en ont pas
consommé, et que ce risque augmentait rapidement avec
l'alcoolémie. Ces résultats ont alors servi de base dans de
nombreux pays du monde dont le Cameroun pour fixer les limites légales
de l'alcoolémie et du taux d'alcool dans l'haleine qui est
généralement de 0 ,8 g/dl.Dans la zone
CEMAC, le taux d'alcoolémie est de 0.8 g/l de sang même comme il
reste problématique pour l'OMS qui plafonne ce taux à 0.5 g/l de
sang et applicable partout dans le monde. En effet, des
enquêtes menées dans les pays à faible revenu sur les
conducteurs, il ressort que 33% et 69%des conducteurs tués au volant et
près de 8% et 29%de conducteurs impliqués dans un accident non
mortel avaient consommé de l'alcool (Odero et al.,
1997). Or la consommation de l'alcool n'est pas une
prescription médicale au Cameroun et relève cependant de
comportement de chaque usager à ne vouloir pas être responsable
face à ses actes ou mieux assumer les conséquences de ses actes
en cas d'accidents.Les médicaments (diazapans ...) et les drogues ont
également une incidence sur le système nerveux central pouvant
amoindrir les facultés des conducteurs.Le constat est fait chez les
motos taximen qui en consomment. C'est ce qui a poussé la GUINNES
CAMEROUN à monter en fin d'année 2015 un spot publicitaire de 19
secondes avec un message « ceci peut t'arriver à toi
aussi... »,Dans le même ordre d'idée, la
fondationSAFE WAY RIGHT WAY a monté elle aussi un spot publicitaire pour
la sécurité routière à travers les dessins
animés,comme l'illustre les images N°4 suivantes :
Images
N° 4 : Spots publicitaires portant sur la consommation d'alcool avant
de conduire
Source : Site de la fondation SAFE WAY RIGHT
WAY
La Guinness Cameroun dans le souci d'améliorer les
comportements des usagers de la voie publique au Cameroun lors des fêtes
de fin d'année 2015, a monté ce spot dans lequel, elle
présente ses voeux de nouvel an 2016. De même, la fondation Safe
Way Right Way en plus des messages téléphoniques qu'elle envoie
à la population sur la sécurité routière, a
monté les dessins animés en spot publicitaire de 52 secondes,
pour simuler la dangerosité de la conduite après consommation
d'alcool.
1.1.1.3 La fatigue du
conducteur
Comme dans tous les pays du globe, les usagers de la voie
publique au Cameroun ont besoin de repos en tant qu'être humain ayant des
capacités physiques et cognitives limitées. Mais malheureusement,
il existe des conducteurs qui chassent les primes et s'oublient en route.
La fatigue ou la somnolence peuvent dès lors être
associées à divers facteurs ; certains concernent la
circulation routière, comme la conduite sur de longues distances, le
manque de sommeil et la perturbation des rythmes circadiens (Lewhe et Zemmour,
2009). Différents groupes de personnes présentent des risques
élevés : ce sont entre autres des conducteurs des camions
(sur des longues distances comme Douala-Maroua) et des bus (cas de
transport interurbain)ou même les motos taximen qui travaillent
presque 24h/24.
1.1.1.4 L'utilisation de
téléphones au volant/guidon
Le téléphone est l'un des nouveaux risques
engendrés par la technologie.Des études récentes l'ont
démontré (Da Costa, 2007) : téléphoner en
conduisant multiplie parquatre le risque d'accident. Dans ce rapport, l'auteur
montre en fait que ce n'est pas l'objet(le téléphone)
lui-même qui est dangereux maisla perte d'attention provoquée par
ce téléphone. Il démontre comment une
étudeaustralienne de 2005 avait souligné que le risque est
presque le même que letéléphone soit tenu en main ou que le
conducteur ait recours à un kitmains-libres.
Cette évolution technologiqueest visible dans tous les
pays comme au Cameroun. Ce qui favorise l'usage des réseaux sociaux au
sein de la population. En effet, cette utilisation n'est pas souvent faite dans
le cadre normatif. On observe cette utilisation à bord d'une voiture (au
volant), sur les engins à deux roues et tricycles, sur le trottoir (cas
des piétons) sans inquiétude aucune. Pourtant, le
téléphone peut nuire à la conduite autant sur le plan
physique qu'en ce qui concerne les perceptions et la prise de décision
comme l'ont analysé Lewhe et Zemmour (2009) dans leurs travaux. En
composant un numéro, le conducteur n'est plus attentif à la
route. D'après les résultats des études sur la distraction
et la charge mentale, le temps de réaction des conducteurs qui
n'utilisent pas le téléphone cellulaire au volant augmente
de 0,5 à 1,5 (OMS, 2004). Toutes ces
réalités montrent à l'évidence qu'il y a
compétition entre les deux tâches (conduire et
téléphoner). C'est un comportement réprimé par la
réglementation, mais qui continue à être d'actualité
au Cameroun avec ses conséquences innombrables.
1.1.1.5 Le facteur
démographique
Le facteur démographique comme l'âge est aussi
important à relever. Le Cameroun est constitué à plus de
50% des jeunes de moins de 25 ans. On observe également que les
comportements déviants décriés par les campagnes sociales
(comme la sécurité routière) sont propres à la
jeunesse. Ce que montre l'OMS en 2004 que les risques d'accidents sont plus
grands pour les conducteurs adolescents que pour tout autre groupe d'âge
comparable.
1.1.1.6 Défaut de
port de ceinture de sécurité ou casques (pour les engins à
deux roues)
Lewhe et Zemmour (2009)conclurent qu'en cas de collision, les
utilisateurs de deux roues motorisées qui ne portent pas de casque
risquent trois fois plus d'être victimes de traumatismes crâniens
que ceux qui en portent. Quant aux conducteurs et passagers des
véhicules, l'ampleur de ces traumatismes crâniens réside
dans le défaut de port de ceinture de sécurité et non
utilisation de sièges pour enfants dans les véhicules
automobiles. Au Cameroun, il est rare de voir les personnes à bord d'un
véhicule mettre la ceinture de sécurité ou de moto avec
les casques. Dans les agences de transport inter urbain qui ont un service VIP,
malgré l'obligation de port de ceinture de sécurité
à bord, certains passagers se forcent de ne pas adhérer à
cette règlementation.
1.1.1.7 Non-respect de
code de la route et conduite sans permis
Le code de la route quant à lui est tombé aux
oubliettes dans l'environnement des usagers de la voie publique au Cameroun. La
conduite se fait parfois sans permis au vu et au su de tous les FMO. C'est le
combat du MINT qui décide de contrôler et d'assainir le secteur
des auto-écoles au Cameroun, élaborer des manuels et guides de
formation dans les auto-écoles et formerdes motos-taximen, entre
autres.Il relève aussi que le Cameroun compteplus de 433
Auto-écoles agrées (TRANSTAT, 2015). Mais dans la pratique, on en
dénombre plus. Là aussi le problème interpelle l'homme de
sciences à proposer les solutions.
1.1.2 Facteur de risque
d'insécurité lié au matériel roulant
Le facteur de risque lié au matériel
résulte de la négligence, donc toujours du comportement non
responsable des individus. Nous allons ici faire mention de quelques-uns
à savoir : la motorisation rapide des véhicules, des engins
à deux roues, absence des visites techniques et les surcharges.
1.1.2.1 La motorisation
rapide des véhicules et engins à deux roues.
Selon l'OMS, le nombre croissant de véhicules est l'un
des principaux facteurs qui contribuent à l'augmentation du nombre de
traumatismes dus aux accidents de circulation dans le monde. Le Cameroun
n'étant pas en reste. Dans beaucoup de ces pays, on estime que les deux
roues motorisées représentent 40 à 60 % le moyen de
déplacement.L'organisation mondiale de la santé estime en
général que dans les pays en développement, le trafic de
piétons et cyclistes a augmenté sans amélioration
parallèles des installations prévues pour les usagers. Le grand
nombre de victimes parmi les piétons et les cyclistes dans ces pays
s'explique non seulement par leur vulnérabilité
intrinsèque ; mais aussi par l'attention insuffisante
accordée à leurs besoins dans l'élaboration des politiques
gouvernementales.
1.1.2.2 Visite technique
douteuse
Il est fréquent de constater la présence de
nombreux véhicules aux pneus usés, sans phares, ni de
système de freinage au point sur les routes de Cotonou au Benin (CNRS,
2006). Le même phénomène voir plus est constaté au
Cameroun par la gendarmerie nationale lors des opérations de
contrôle routier. Cette situation pourrait se justifier par le fait que
dans une approche stratégique et économique, les conducteurs
prêtent chez des tiers les pneus, les phares etc., pour effectuer le
contrôle technique et après celui-ci les véhicules
retrouvent leur état initial. Pour d'autres par contre la visite
technique est obtenue par téléphone sans risque de
s'inquiéter pour remplir les formalités policières au
contrôle.
1.1.2.3
Surcharges
Dans les villes camerounaises (Douala et Yaoundé par
exemple), les surcharges sont observées aussi bien sur les motos que
dans les taxis et bus de transport. Ce comportement déviant ne va pas
sans risque surtout en cas d'accident. Une moto destinée à deux
personnes est aujourd'hui allouée à toute une famille ou groupe
de personnes (trois à 4 en moyenne). Pour la voiture, un bus de
transport interurbain de 70 places assises sur nos axes transporte une centaine
de personnes. En cas d'accident, les pertes sont considérables et
coûtent énormément aussi bien aux familles
éprouvées qu'à l'Etat.
1.1.3 Facteur de risque
d'insécurité lié à l'état des
infrastructures routières.
Les accidents de la circulation ne sont pas répartis
uniformément sur l'ensemble du réseau routier (Lewhe et
Zemmour, 2009). Selon ces auteurs, ils se produisent par grappes aux
mêmes endroits sur certains tronçons de routes ou un peu partout.
Il y a donc inadéquation entre l'augmentation vertigineuse du parc
roulant et les infrastructures routières.Les techniques routières
peuvent sensiblement aider à réduire la fréquence et la
gravité des accidents. Elles peuvent aussi contribuer aux collisions. Le
réseau routier influence le risque de collision parce qu'il
détermine la façon dont les usagers de la route perçoivent
leur environnement et leur indique au moyen de signalisation et de
contrôles routiers ce qu'ils devraient faire.
Les axes routiers camerounais sont vieillissants,
étroits et couverts des nids de poules. Ils ne répondent plus
à la demande croissante des usagers avec une flotte croissante. Les
besoins de déplacement sont plus ressentis aujourd'hui qu'il y a 25 ans.
Avec la création de port en eaux profondes de Kribi, les besoins en
infrastructures modernes s'avèrent obligatoires afin de mieux servir les
pays des hinterlands (le Tchad et la Centrafrique) dont la seule issu à
la mer reste le Cameroun.
Indépendamment de la qualité des
infrastructures, la signalisation routière joue unrôle important
dans la lisibilité de la route ou de la rue pour ses usagers comme le
montre Da Costa (2007). Ainsi, l'incohérenceou l'insuffisance de la
signalisation routière sont source d'erreurs deconduite et
d'incertitudes pour les usagers lors de leur déplacement. Ce qui
augmente les risques d'accidents de circulation.
Les facteurs développés ci-dessus peuvent
être représentés suivant la figure N°2
ci-après :
Figure
N° 2 : Multiplication et interaction des facteurs dans l'accident
Etat défectueux de :
Véhicule
Pneus
Freins
Situation socio-économique
Conditions psychoaffectives (instabilité par exemple)
Alcool
Mauvais reflexe
Etat de revêtement routier
Accident
Situation socio-économique
Situation socio-économique
Vitesse excessive
Source : Norman (1962)
1.2 Le bien-fondé
du comportement responsable
Le bien-fondé du comportement responsable peut
être analysé sur diverses parties prenantes :à ce
niveau, nous pouvons l'observer aussi bien sur les usagers de la route
(automobilistes, motocyclistes et piétons) que le gouvernement, les
collectivités territoriales et organisations non gouvernementales.
1.2.1 Pour les usagers de
la route
Le comportement responsable est une vertu dont doit disposer
les usagers de la voie publique pour diverses raisons. Ce qui consiste à
choisir son mode de transport et assumer les conséquences
éventuelles qui pourraient se survenir.
M. BEKOLO MINKOUMOU l'ex Sous-directeur en charge de
l'EntretienRoutier au Ministère des Travaux Publics du Cameroun avait
constaté que « les deux roues assurent le transport des
personnes pour près de 95% dans les villes secondaires, près de
40% à Douala et environ 30% à Yaoundé. Ce taux avoisine
80% dans les capitales régionales du grand Nord que sont :
NGAOUNDERE, GAROUA et MAROUA. Ce qui l'a conduit à se demander pourquoi
ce taux de préférence pour un mode de transport qui accorde
très peu de sécurité?). Pourtant, il fallait
simplement chercher dans les comportements des différentes
catégories des usagers de la voie publique afin de comprendre si les
mesures sécuritairesprises par les pouvoirs publics sont perçues
de la même manière.
1.2.1.1 Pour les
automobilistes et motocyclistes
Avoir le comportement responsable aux yeux des automobilistes
et motocyclistes, c'est éviter d'utiliser les téléphones
portables au valant ou au guidon d'un engin roulant. C'est aussi refuser les
surcharges et l'excès de vitesse ou même la consommation d'alcool
avant de conduire. Cette attitude est gage de leur sécurité et
celle de leur entourage ; puisqu'elle les évite les accidents ou du
moins réduit l'ampleur de ceux-ci.
1.2.1.2 Pour les
piétons
Les piétons doivent savoir que leur
sécurité dépend de leur comportement sur la voie publique
qui est d'ailleurs au Cameroun étroite et jonché des obstacles.
Et parfois les motocyclistes utilisent les passages réservés aux
piétons. A cet effet, ils doivent être prudent et se
débarrasser de tous les comportements dangereux tels l'utilisation des
téléphones sur les trottoirs, la distraction pour ne citer que
ceux-ci.
1.2.2 Pour le
gouvernement, collectivités territoriales et organisations non
gouvernementales.
Si la lutte contre le changement de comportement pour la
sécurité routière est bien sûr l'affaire de
l'État,il n'en demeure pas moins que les collectivités
territoriales et les organisations non gouvernementales restent aussi des
partenaires privilégiés.
A cet effet, la bonne conduite des usagers de la voie publique
n'est pas bénéfique seulement pour eux, mais aussi pour ces
acteurs. Ceux-ci oeuvrent au quotidien à travers les actions sociales
(publicités, campagnes de sensibilisation, contrôle,
surveillance...). Alors si tous les usagers s'alignent aux
règlementations et recommandations, l'efficacité des mesures de
prévention routière serait assurée.
SECTION 2 : LES EFFETS DE LA COMMUNICATION DE PEUR ET DU
CONTROLE ROUTIER SUR LE COMPORTEMENT RESPONSABLE DES USAGERS DE LA VOIE
PUBLIQUE.
Avant de montrer les effets ces actions sur le comportement
responsable des usagers de la voie publique au Cameroun, il est judicieux pour
nous de comprendre cette notion de comportement responsable. Par la suite,
montrer comment à travers ses actions, le marketing social et le
contrôle routier sont au service des usagers pour leur adoption de
comportement. Voir les résistances des usagers vis-à-vis de ces
mesures sécuritaires. Enfin, rappeler nos hypothèses de
recherche.
2.1 Le comportement
responsable : qu'est-ce que c'est et à quoi sert-il pour les
usagers de la route ?
Comment agir pour faire évoluer ceux qui ont les
comportements les plus dangereux ? Telle est la question qui se pose à
ce niveau.
De manière générale, être
responsable signifie ne pas mettre en danger sa vie ou sa santé, ne pas
mettre en danger la vie ou la santé des autres du fait de notre
comportement et veiller à la sécurité de notre famille et
celle des autres.
Dans la littérature, les auteurs comme Brault et
Letendre (2002) ont affirmé que l'intention d'une personne d'adopter ou
de ne pas adopter un comportement serait donc déterminée par son
attitude à l'égard du comportement et par l'importance qu'elle
accorde à l'opinion des gens qui lui sont proches. De cette analyse, il
ressort que le comportement responsable est influencé par
l'environnement dans lequel l'individu évolue. A cet effet, le marketing
social à travers la communication de peur peut avoir des effets ou
d'influence sur ce comportement gage de la sécurité des personnes
et des biens.Les risques majeurs dans le comportement des automobilistes,
vitesse,alcool, téléphone et non port de la ceinture dans les
véhicules équipés, sont identifiés etvalidés
par une série de mesures qui vont aller croissant en intensité
(Da Costa, 2007).
2.2 Le marketing social au service
de la transformation de comportements des usagers de la voie publique.
Le marketing social est l'un des principaux facteurs de
changement des comportements dans la société et pour la
société ; même comme ses effets ne sont pas connus de
tous dans l'environnement de la sécurité routière
camerounais. Il contribue à cet effet à la modification des
mauvaises habitudes des usagers de la route, favorise l'adoption du
« bon » comportement de ceux-ci et améliore
l'efficacité des actions des parties prenantes.
2.2.1 La communication
sociale et modification de comportements.
A travers les campagnes de sensibilisations sur les
méfaits de mauvais comportement sur la sécurité des
acteurs et usagers de la voie publique, ceux-ci modifient leur comportement
même de façon temporaire(Brault et Letendre, 2002). Dans ce cas,
le marketing social fait partie d'une stratégie diversifiée pour
améliorer les comportements sociaux avec des mesures législatives
et coercitives (comme le contrôle, la surveillance et la
répression).
Pour les automobilistes, les campagnes de la gendarmerie
nationale conduites par son secrétaire d'Etat ont poussés les
conducteurs à modifier leurs comportements. Sur nos axes routiers,
presque tous les croisements font l'objet de renseignement soit par les jeux de
phares, soit par les signes de la main pour savoir comment réguler sa
vitesse et comportement (ceinture de sécurité, surcharges,
alcool, ...) en fonction de la présence ou non des contrôles et
radars sur lesdits axes. Ces outils de régulation de comportement ont
commencé à porter ses fruits, mais l'objectif est de
pérenniser ces comportements. Aussi, beaucoup des usagers ignorent
encoreque c'est pour leur bien que ces postes de contrôles ont
été implantées presque par tout sur les axes routiers.
2.2.2 Adoption du comportement
responsable
L'adoption du comportement souhaité est au centre des
réalisations des mesures sécuritaires. Dans tous les Etats en
général et le Cameroun en particulier, les effets de
rémanence16(*)d'une
campagne sociale sur la sécurité routière sont observables
sur les usagers.
La période qui suit la campagne ou la communication
sociale est souvent apaisée. Les comportements sont nettement
améliorés. Les conducteurs roulent moins vite, consomment moins
d'alcool ou de stupéfiants avant de prendre la route, les ceintures de
sécurité sont portées, les chauffeurs conduisant sans
permis ne circulent plus sur les axes, les surcharges quasi inexistantes, moins
de téléphones au volant, bref les usagers conscients. Quelque
temps après, les comportements de départ resurgissent.Pourtant
Haidara (2015) dans sa thèse en médecine a montré comment
l'insécurité routière est grandissant dans le monde et
constitue un véritable fléau enraison du nombre
élevé des victimes. C'est ainsi qu'on observe comme une sorte de
résistance entre les différents comportements (actuel et
souhaité)essentiellement des jeunes que les mesures de prévention
routière tentent d'apaiser de façon continue.
2.3 Le marketing social à
la base des interventions de la sécurité routière
Toutes les campagnes de sensibilisationsur la
sécurité routière sont basées sur les principes du
marketing social et du contrôle routier. Le marketingsocial est un
élément majeur des efforts des acteurs pour réduire le
nombre d'accidents reliés à lavitesse au volant. Il associe les
meilleurs éléments des approches traditionnelles de
changementscomportementaux dans un cadre intégré de planification
et d'actions exploitant les nouvelles approchesde communication et comme la
communication de peur. De façon générale, il est admis que
les campagnes publicitaires, par elles-mêmes (implantées
isolément),ont relativement peu d'impact sur le comportement des usagers
de la route (Brault et Letendre, 2002).
En effet, il ne suffit pas desensibiliser les usagers de la
voie publique et de proposer des modifications de comportement pour qu'ils se
mettentaussitôt à respecter les limites de vitesse. Selon
l'auteur, pour modifier les comportements, les acteurs appuient ses actionssur
une stratégie de marketing social qui se définit par Kotler
(1985) comme «la conception, la miseen oeuvre et le contrôle de
programmes cherchant à accroître l'admissibilité d'une
idée ou d'une cause par un groupe cible ». La communication
sociale est plus qu'une simple publicité, mais une action visant
à responsabiliser les individus. Il doit favoriser aussi
l'intégration de différentsmoyens d'actions de proximité
pour rejoindre une clientèle (cible) et induire un changement dans leur
façon de faire les choses.Parmi ces moyens, on note outre la
publicité, les relations publiques, l'éducation et le partenariat
avec d'autres acteurs.Pour Lenet (1981)17(*) le marketing social est d'abord et avant tout un
outil pour convaincre la population à adopterune idée ou un
comportement. Toutefois, il faut être conscient que la sensibilisation ne
permet pas dedépasser un certain seuil de conformité du message
prôné et que c'est l'effet combiné dela sensibilisation, de
la législation et de la coercition qui donne des résultats
prometteurs (port de laceinture de sécurité ou réduction
de vitesse par exemple) (Brault et Letendre, 2002). Mais, il est à noter
que malgré ces mesures sécuritaires sur le changement
comportemental, certains usagers continuent à résister.
2.2.4 La résistance des
usagers de la voie publique face aux mesures de prévention
routière
La résistance à la persuasion a pu être
étudiée sous l'angle de la résistance au
marché,notamment à travers la résistance à la
publicité commerciale (Cottet, Ferrandi et Litchlé,2012)18(*), mais selon Mourre (2013), la
résistance à la persuasion sociale n'a pas fait l'objet de
recherche approfondie. Or, résister à des communications
persuasives relevant du marketingsocial ou d'autres actions comme le
contrôle routier peut s'avérer néfaste pour l'individu
comme pour la société.
La lutte contre l'insécurité routière a
été retenue pour plusieurs raisons à savoir :
- malgré une réglementation de plus en plus
restrictive, la prévalence des accidents quotidiens a augmentéau
Cameroun entre 2014 et 201719(*)mettant en évidence la résistanceforte
opposée aux messages de prévention routière ;
- le souci de la sécurité routière est un
enjeu de santé publique, puisqu'on considère que les accidents de
circulation sontresponsablesselon OMS de plus de 1,3 millions de
personneschaque jour à travers le monde ;
- La conduite en état d'ébriété
augmente à la fois le risque d'accident et la probabilité de
décès ou de traumatisme grave (OMS, 2004 ; 2013) ;
- Enfin, les surcharges, téléphones, non port de
ceinture sont des phénomènes complexes qui mêlent des
facteurs psychologiquesindividuels à des facteurs sociaux et physiques ;
c'est donc un sujet qui peutpermettre d'explorer les mécanismes de
résistance à la persuasion dans toute leurrichesse comme le
mentionne Mourre dans sa thèse de doctorat en 2013 ; mais ici
orientée vers la sécurité routière.
2.2.5 Comportements responsables
et environnement
Au-delà d'une amélioration de notre
sécurité et celle d'autrui, un comportement responsable peut
également aider à préserver l'environnement dans lequel,
vivent les usagers. Tous les véhicules émettent des polluants
atmosphériques et des gaz tels que les oxydes de carbone, l'azote, le
soufre, les hydrocarbures et la suie. Lesdits polluants affectent la
qualité de l'air que nous respirons, notre santé, le rendement
des cultures, et même le climat à l'échelle de la
planète. Le cahier des activités RENAULT intitulé
sécurité et mobilité pour tous
affirme que tous les efforts doivent être déployés pour
resserrer encore les normes en matière d'émissions et modifier
nos comportements. Comme pour dire que nos choix de transport doivent devenir
plus sûrs, plus écologiques et plus économiques. Il faut
promouvoir les techniques d'écoconduite20(*). Parmi les grands principes de
l'écomobilité, citons avec Renault : privilégier les
modes de transport alternatifs, éviter les déplacements inutiles,
éviter les embouteillages.
Lorsque les comportements sociaux sont jugés
responsables, les effets qu'ils produisent ne reviennent pas seulement à
ces acteurs, mais plutôt à l'ensemble constitué des acteurs
de la sécurité routière, des usagers de la voie publique
eux-mêmes (automobilistes, motocyclistes, piétons) et
l'environnement. Le véritable problème à ce niveau n'est
pas de maintenir ces comportements de façon linéaire ; mais
plutôt de les améliorer de façon continue en fonction de
l'évolution de l'environnement social et des besoins qui se font sentir.
Toute suite, l'on peut se poser la question de savoir comment pérenniser
les comportements responsables des usagers de la voie publique au
Cameroun ?
2.2.6 Communication de
peur, contrôle routier et pérennité du comportement
responsable.
La pérennisation des comportements responsables des
usagers de la voie publiqueen matière de sécurité
routière est tributaire de la compréhension de l'ampleur du
phénomène. La problématique de l'insécurité
routière liée à l'incivisme des camerounais
n'épargne pas aussi les motos taxis. Au cours de ces dernières
années, cette activité s'est révélée
être un facteur majeur d'insécuritéroutière à
travers les comportements des acteurs du secteur. D'après le
Ministère des Transports, au Cameroun, 41% des tués par accidents
decirculations sont des usagers de motos taxis. Les statistiques montrent qu'au
cours de la seule année 2006, on a enregistréun peu plus de 600
cas d'accidents de mototaxis au centre hospitalier universitaire (CHU)
deYaoundé, dont 150 décès, soit 25% des accidentés
(Djiepmo, 2008). Plus encore, l'hôpitalLaquintinie de Douala a
reçu tellement d'accidentés par moto en 2007, qu'un de ses
pavillons (celui qui accueille les nombreuses victimes) est de nos
jours baptisé « pavillon Bend-skin
»,traduisant ainsi la gravité de
l'insécurité routière. La réduction de cette
insécurité ne peut se faire en marge du marketing destiné
aux changements sociaux encore moins au contrôle routier.
2.2.7 Rappel des hypothèses
de recherche
L'effet de vitesse a toujours été ancré
dans le comportement des conducteurs et l'une des principales causes des
accidents de circulation.
Charbit (1997) avait déjà constaté
l'excès de vitesse dans les comportements des chauffeurs. Pour lui,
« la vitesse est perçue comme une importante cause
d'accidents mais les conducteurs ne perçoivent pas leur propre vitesse
comme une prise de risque ». En 2001, Assaillymontre qu'il est
admis en règle générale qu'une augmentation de 1 km/h de
la vitesse moyenne entraîne une hausse des accidents de 3%.
L'excès de vitesse constitue d'après Sahgui et Tossou (2015) la
première cause d'accident de la route parce qu'elle provoque
l'allongement de la distance d'arrêt du véhicule.
Tout comme la vitesse, l'alcool reste aussi un
élément à prendre en compte en matière de
comportement des usagers surtout pour réduire l'insécurité
routière. Le taux d'alcool élevé dans le sang devient
problématique en matière de conduite. Dans la zone CEMAC, le taux
d'alcoolémie autorisé est de 0.8 g/l de sang. Ce qui demeure
problématique aux yeux de l'OMS qui plafonne ce taux à 0.5 g/l de
sang et applicable partout dans le monde.
La conduite en état d'ébriété
augmente à la fois le risque d'accident et la probabilité de
décès ou de traumatisme grave. Ce que révèle
l'enquête de l'OMS (2008) réalisée sur 171 pays. Les
résultats montrent que le risque pour un conducteur d'être
impliqué dans un accident augmente sensiblement lorsque son
alcoolémie dépasse 0,04 g/l de sang.
A cet effet, le recours à la peur est une alternative
possible pour informer les individusde l'existence d'une menace réelle
comme l'insécurité routière. Les recherches basées
sur cette thématique visant àmontrer les effets de la peur sont
assez nombreuses avec des résultats parfois contradictoiressur la
relation entre peur et persuasion (Gallopel, 2006). L'objectif de l'utilisation
de la peur en promotion de la santé et particulièrement en
prévention routière est d'informer
trèsprécisément aux usagers, des dangers relatifs aux
conduites à risque afin d'amener ces individus, cibles desmessages,
à adhérer aux recommandations prescrites. A cet effet, Witte
(1992) réalisait que la peur est une émotion qui est
évaluée négativement, mais qui peut s'accompagner d'un
fort taux d'éveil d'esprit pour la réflexion. Ce qui nous
amène à la formulation de notre première
hypothèse :
H1 : La
communication de peur a une influence positive sur le comportement responsable
des usagers de la voie publique.
L'incivisme des conducteurs observé dans le transport
routier interpelle également les théoriciens et les praticiens
à la réflexion. Dans la capitale économique du Cameroun
(Douala) cet incivisme a atteint son paroxysme. Les motos taximen roulent
à sens et à contre sens ; les piétons ne savent de
quel côté se tenir. Les automobilistes ne respectent plus les feux
de signalisation routière. Sur les axes lords comme
Douala-Yaoundé ; Douala-Bafoussam ou Bafoussam-Yaoundé
baptisé triangle de la mort, la conduite se fait en marge de la
législation. Pas de respect de code de la route, plus des surcharges,
les dépassements dangereux, les mauvais croisements, refus
catégorique de port de ceinture de sécurité, absence des
visites techniques... la liste est loin d'être exhaustive. Ces
comportements tant décriés ne trouvent jusqu'ici des solutions.
Pourtant, l'état dispose des moyens coercitifs pour réguler ces
comportements afin de restaurer la sécurité routière.
A cet effet, loin d'être le seul moyen, le
contrôle routier peut être un début de solution. C'est ce
qui a poussé l'Etat du Cameroun à travers les forces de maintien
de l'ordre met des équipes fixes et mobiles pour contrôler et
réprimer ces actes des usagers. De ce qui précède, nous
spécifions notre deuxième hypothèse :
H2 : Le
contrôle routier influence positivement le comportement responsable des
usagers de la voie publique.
A partir des hypothèses spécifiées, nous
pouvons élaborer le modèle conceptuel comme le montre la figure
N° 3 ci-après :
Figure N° 3 :
Modèle conceptuel de recherche
Prévention routière
Comportement responsable des usagers de la voie
publique
- Utilisation de téléphone portable au
volant
- Consommation d'alcool/stupéfiant
- Excès de vitesse.
Communication de peur
H1
Contrôle routier
H2
Source : nous-mêmes à partir de la
littérature
A la lecture de cette figure, nous pouvons retrouver les deux
différentes hypothèses de notre recherche. C'est en fait ce qu'il
faudra vérifier après l'analyse des données
collectées et l'interprétation des résultats (dans la
deuxième partie de notre travail).
En somme, dans ce chapitre, l'objectif était de montrer
la relation entre les mesures de prévention routière et le
comportement responsable des usagers de la voie publique. Au cours de cette
analyse, nous avons présentéd'une part l'importance du
comportement responsable chez les usagers de la voie publique au Cameroun. A
cet effet, nous sommes partis d'état des lieux de
l'insécurité routière au Cameroun en mettant en exergue
ses différents facteurs liés à l'homme(vitesse
excessive, consommation d'alcool ou de stupéfiants, fatigue du
conducteur, utilisation du téléphone portable, non port de
ceinture de sécurité ou le cas échéant le casque,
non-respect de code de la route, conduite sans permis), au matériel
roulant (motorisation rapide des véhicules et engins à deux
roues, visite technique douteuse) et à l'état des
infrastructures(vétusté, étroitesse,
insuffisance). D'autre part, montrer les effets de la communication de
peur et du contrôle routier sur le comportement des usagers de la voie
publique. Enfin montrer les résistances des usagers à
intégrer de manière durable ces bonnes conduites sociales.
Il était question dans cette première partie de
procéder à la recherche d'un lien théorique entre les
mesures de prévention routière et le comportement
responsable.Dans un premier temps, nous avons présenté la
communication de peur dans la littérature managériale (concepts
et théories explicatives). Dans un deuxième temps, nous avons
montré la relation qui existe entre les concepts étudiés
et le comportement afin de présenter l'importance du comportement
responsable chez les usagers de la voie publique.
DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE DE L'INFLUENCE DES MESURES DE
PREVENTION ROUTIERE SUR LE COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE.
Dans la première partie, la littérature nous a
permis de présenter les concepts liés à notre travail et
d'en démontrer comment les mesures de prévention routière
telles (marketing social et contrôle routier) et comportement des usagers
de la voie publique étaient liés. Pour cette deuxième
partie, notre objectif est de soumettre à l'épreuve de fait les
théories à la réalité de l'environnement
camerounais. Ce qui nous permettra après la collecte des données,
leur analyse et interprétation, de confirmer ou d'infirmer nos
hypothèses formulées. De façon spécifique, cette
partie va nous permettred'une part de présenter les
éléments méthodologiques de la mise en relief la relation
entre les mesures préventives et le comportement responsable des usagers
de la voie publique (chapitre 3), et d'autre part apprécier cette
relation (chapitre 4) afin de procurer un document de travail utile aux acteurs
de la sécurité routière pour l'amélioration des
mesures utilisées.
CHAPITRE 3 : ELEMENTS METHODOLOGIQUES DE LA MISE EN
RELIEF DE LA RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE
COMPORTEMENT RESPONSABLE DES USAGERS.
Les caractéristiques d'un travail scientifique sont
entre autres la qualité des informations collectées, la
méthodologie de la recherche, et la démarche scientifique
utilisée pour aboutir aux résultats. A cet effet, il est question
pour nous dans ce chapitre de mettre sur pied le canevas de la recherche
utilisé (section 1) ainsi que les caractéristiques de notre
population d'étude (section 2).
SECTION 1 : LE CANEVAS DE LA RECHERCHE
Le canevas de la recherche est un lien logique faisant
apparaitre le rapport entre les questions de recherche formulées, les
données devant être collectées et les éventuels
résultats. Pour cela, nous allons faire un rappel de notre
problématique et présenter la démarche
méthodologique en passant par l'opérationnalisation des variables
ainsi que la présentation du modèle conceptuel de
l'étude.
1.1 Cadre
d'échantillonnage
Avant de déterminer notre échantillon, nous
allons rappeler les objectifs de l'étude et les hypothèses
spécifiées.
1.1.1 Rappel des objectifs
et problématique de recherche
L'objectif de notre étude est
d'apprécier l'efficacité des mesures de
prévention routière dans la construction du comportement
responsable des usagers de la voie publique au Cameroun. Ce qui
nous a permis après avoir dressé un état des lieux
d'insécurité routière au Cameroun d'analyser les
effets de ces mesures telles que le marketing social et le contrôle
routier sur le comportement des usagers de la route au Cameroun ; nous
avons par la suite présenté les comportements responsables requis
aux usagers de la voie publique.
La problématique de notre recherche interpelle les
théoriciens tout comme les praticiens à réfléchir
sur comment assurer la sécurité routière. Au Cameroun,
l'insécurité routière est devenue un problème de
santé publique. L'Etat et les ONG utilisent des différentes
mesures pour améliorer les comportements des usagers de la route. Parmi
ces mesures, on observe la communication de peur et le contrôle routier.
Alors quels sont les effets de cesmesures sur le comportement des
usagers de la voie publique ?
Notre étude vise à déterminer donc
l'efficacité communication de peur et de contrôle routier sur les
comportements des usagers de la voie publique.
1.1.2 Détermination
de la taille de l'échantillon
L'échantillonnage doit tenir compte du nombre de
personne à interroger. A cet effet, deux catégories
d'enquête sont envisageables : le recensement et le sondage.
Le recensement est une méthode d'enquête
quantitative qui consiste à interroger tous les individus (ici, tous
les usagers de la voie publique au Cameroun) d'une population
donnée et à dénombrer leurs caractéristiques et
opinions. Comme nous n'avons pas le nombre total des usagers de la voie
publique au Cameroun, les ressources étant limitées et le temps
nous tient à la gorge, nous allons effectuer un sondage qui est une
enquête effectuée sur un sous-ensemble ou échantillon des
usagers dont on veut connaitre les comportements sous l'influence du marketing
social. Un échantillon de convenance de 216 individus est retenu, faute
d'une base de sondage. Ce choix de l'échantillon de convenance en
marketing répond au souci de réduction de biais sous l'effet de
sélection qui dépend de la représentation de
l'échantillon par rapport à la population étudiée.
1.2 La nature des
données et lieux de collecte
Pour mener à bien notre recherche, nous allons
collecter les données nécessaires et ce, dans les villes
retenues(Douala et Yaoundé).
1.2.1 La nature et l'outil
de collecte des données
Au regard de notre recherche quantitative, nous allons
utiliser le questionnaire comme outil de collecte, car le plus adapté.
Celui-ci est approprié pour la collecte des données primaires.
Mais l'utilisation de cet instrument nécessite le respect des diverses
préoccupations méthodologiques liées à sa
préparation et à son administration.
Le questionnaire est un outil indispensable au recueil de
différents types d'informations, notamment sur des données
sociodémographiques (âge, sexe, revenu, CSP, ...). C'est un
ensemble de questions relativement fermées. En ce qui concerne notre
questionnaire, nous avons utilisé des questions fermées
(dichotomiques et multiples) dans le but de faciliter leur codification dans le
logiciel et le traitement. Notre questionnaire comprend trois rubriques
à savoir : la première porte sur les informations
générales sur les répondants qui va de 1 à 5
(12 questions), la deuxième est liée à la
communication de peur et au comportement responsable allant de 6 à 8
(8 questions) et enfin la troisième sur les
caractéristiques des répondants qui part de 9 à 16 (8
questions).
Pour ce qui est de mode d'administration du questionnaire, il
en existe plusieurs :un questionnaire peut être administré
par la poste, par internet, par téléphone ou en face à
face. Le choix de l'une ou de l'autre méthode dépend des
avantages et des inconvénients que présentent chacune d'elle
ainsi que les moyens dont dispose l'enquêteur. Dans notre cas
spécifique, nous avons opté pour l'enquête en face à
face ; ceci pour nous assurer de la fiabilité des réponses
collectées, expliquer le contenu des questions noncomprises par
l'enquêté et supprimer le délai de retour des
questionnaires déposés.
1.2.2 Les lieux de collecte des
données
Pour la collecte, nous avons retenu les villes de Douala et
Yaoundé. Ce choix ne s'est pas fait au hasard. D'abord, ce sont les
villes qui présentent toutes les couches sociales, ethniques, tribales
du Cameroun. Ensuite, nous avons la possibilité d'administrer
nous-même, car les moyens étant limités pour les
déplacements lointains. C'est aussi parce que nous ne voulons pas
d'intermédiaire dans le processus de collecte de donnés pour plus
de fiabilité. Enfin, ce sont les villes qui sont reliées par la
route de 225 Km (Nationale N°3 ou RN3) classée en 2014 par l'ONU
comme l'une des voies les plus dangereuses au monde. Ainsi, nous croyons
fermement que la réalisation d'une étude comme celle-ci dans ces
contextes nous permettra d'aboutir à des résultats fiables et
exploitables pour résoudre un problème social délicat
comme la sécurité routière.
1.3
Opérationnalisation des variables et modèle conceptuel de
recherche
Avant de schématiser notre modèle conceptuel de
recherche, nous présentons dans le tableau N°1 suivant
l'opérationnalisation des variables de notre thème.
Tableau N° 1 :
Opérationnalisation des variables
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
Items
|
Echelles
|
Auteurs/Sources
|
H1 : la communication de peur
a une influence positive sur le comportement des usagers de la voie
publique.
|
VD : Comportement des usagers de la voie
publique
|
- Alcool/stupéfiant
- Vitesse
- Téléphone portable
|
- Je réponds aux appels téléphoniques
pendant que je conduis
- La peur d'accident m'empêche de consommer de
l'alcool/stupéfiant avant de conduire
- Je respecte les vitesses mentionnées sur les panneaux de
signalisation routière
- Je regarde difficilement les panneaux de signalisation
routière quand je conduis.
|
Tout à fait d'accord, d'accord, Neutre, pas d'accord,
pas du tout d'accord
|
- IJC21(*)
(2003) ;
- Sheppard (1982) ;
- Assailly (2001) ;
- Sahgui et Tossou (2015) ;
- Charbit (1997) ;
- Norman (1962) ;
- Boets et Meesmann (2014)
|
VI : Communication de peur
|
Panneaux de signalisation routière
|
Lorsque je vois un panneau qui signale le nombre de morts, je
réduis la vitesse avant de relancer plus tard
|
D'accord, Neutre, Pas d'accord
|
- Gallopel et Petr (2000)
|
H2 : Le contrôle
routier influence positivement le comportement des usagers de la voie
publique.
|
VD : Comportement des usagers de la voie
publique
|
- Alcool/stupéfiant
- Vitesse
- Téléphone portable
|
- Je réponds aux appels téléphoniques
pendant que je conduis
- La peur d'accident m'empêche de consommer de
l'alcool/stupéfiant avant de conduire
- Je respecte les vitesses mentionnées sur les panneaux de
signalisation routière
Je regarde difficilement les panneaux de signalisation
routière quand je conduis.
|
Tout à fait d'accord, d'accord, Neutre, pas d'accord,
pas du tout d'accord
|
- IJC (2003) ;
- Sheppard (1982) ;
- Assailly (2001) ;
- Sahgui et Tossou (2015) ;
- Charbit (1997) ;
- Norman (1962) ;
- Boets et Meesmann (2014)
|
VI :
Contrôle routier
|
- Respect de la réglementation
- Présence de radar
- Port de ceinture de sécurité
|
- La présence de contrôle sur la voie publique
m'amène à respecter le code de la route.
- Je respecte le code de la route quand je sais qu'il y a le
radar sur cet axe.
- Je porte la ceinture de sécurité quand je suis au
volant de peur d'être interpellé par le service de contrôle
routier.
|
Tout à fait d'accord, d'accord, Neutre, pas d'accord,
pas du tout d'accord
|
- Mbamome N. (2017).
|
Source : nous-mêmes à partir de la
littérature Le tableau ci-haut présenté met en
évidence les différents concepts en fonction de la nature des
variables, des indicateurs et items, des échelles de mesure et des
références/sources. Il nous permet à cet effet
d'élaborer le modèle conceptuel comme le présente la
figure N°3. Construire un modèle de recherche consiste à
présenter une organisation et les liens qui rassemblent les
différentes variables par des réponses anticipées
(hypothèses).
1.4 Justification de la méthode
La résolution de la problématique que
soulève notre thème nous conduit à l'adoption de la
démarche quantitative et d'une approche déductive.
1.4.1 La démarche quantitative
La démarche quantitative reste pour bon nombre des
chercheurs la méthode la plus objective (Thiétart et al., 2003).
Elle nécessite alors une spécification des hypothèses
construite sur la base de la littérature existante et qui permettent de
répondre à la question de recherche. A cet effet, la recherche
est descendante, car elle part d'abord du général
(théorie, loi, principe) ; ensuite, elle implique l'utilisation des
outils statistiques pour analyser les données recueillies à
partir de l'échantillon enfin, vers la généralisation des
résultats. Elle doit cependant être valide sur le plan interne et
externe.
Nous allons chercher dans ce travail la relation entre les
mesures de prévention routière prises au Cameroun et le
comportement des usagers de la voie publique. Notre échantillon nous
permettra de généraliser les résultats sur l'ensemble des
usagers de la voie publique au Cameroun.
1.4.2 L'approche
hypothético-déductive
L'approche méthodologique retenue pour notre recherche
est hypothético-déductive. Elle consiste de partir d'un cadre
théorique pour comprendre, expliquer et mesurer les liens entre le
phénomène à expliquer ici, le comportement des usagers de
la voie publique et les mesures de prévention routièreici,
à traversla communication de peur et le contrôle
routier.Pour ce faire, la littérature nous a permis de construire
un ensemble d'hypothèses concernant les mesures entreprises pour assurer
la sécurité routière et les comportements des usagers, de
même que les caractéristiques relatives à l'influence des
uns sur les autres.
Avant d'arriver à cette étape, nous avons
mené une étude exploratoire auprès des acteurs de la
sécurité routière en particulier à la Direction des
transports routiers du ministère des transports à Yaoundé
le 06 novembre 201722(*).
SECTION 2 : TRAITEMENT DES
DONNEES
Nous allons dans cette section aborder le
traitement de nos données. Pour cela, nous allons après avoir
présenté le dépouillement des questionnaires, expliquer
les caractéristiques des répondants et montrer les tests retenus
pour la confirmation ou l'infirmation de nos hypothèses.
2.1
Le dépouillement du questionnaire
Après la phase de collecte des
données sur le terrain, nous avons dépouillé les
questionnaires administrés. Nous avons ensuite procédé
à une vérification systématique de tous les
questionnaires, ceci dans l'optique d'éliminer ceux qui étaient
incomplets et/ou mal remplis et enfin compter le nombre des questionnaires
viables et ceux qui sont défectueux ou inexploitables. Ceci nous a
permis d'avoir un taux de réponses exploitables de 97,22% et 2,78% des
autres non exploitables ; car sur les 216 questionnaires
administrés, 210 sont avérés utiles et 6 défectueux
comme l'explique le tableauN° 2 suivant :
Tableau N° 2 : Description
de l'échantillon après dépouillement
|
DOUALA
|
YAOUNDÉ
|
TOTAL
|
Questionnaires administrés
|
130
|
86
|
216
|
Questionnaires obtenus
|
128
|
82
|
210
|
Abstentions
|
2
|
4
|
6
|
Echantillon final pour la recherche
|
128
|
86
|
210
|
TAUX DE RÉPONSE
|
98,46%23(*)
|
95,35%24(*)
|
97,22%
|
Source : nous-mêmes
Le tableau ci-dessus nous présente un taux de
réponse de 97,22% dont 98,46% et 95,35% respectivement pour Douala et
Yaoundé. Ces taux nous semblent satisfaisants pour la suite de notre
travail.
Après la description de notre échantillon, nous
allons procéder à la présentation ses
caractéristiques.
2.2
Caractéristiques des usagers de la voie publique
Les individus qui constituent notre échantillon ont
certaines caractéristiques sociodémographiques qu'il faut en
présenter. Il s'agit précisément du genre, de tranche
d'âge, du niveau d'instruction, de la profession, de la situation
matrimoniale, de la tranche de revenu mensuel et enfin de la ville de
résidence. Toutes ces caractéristiques trouveront des
explications dans cette sous partie.
2.2.1 Répartition des usagers selon le genre,
le niveau d'instruction et la tranche d'âge.
Pour le souci de clarté, nous allons présenter
ces caractéristiques dans un tableau avant de commenter. Soit le tableau
N° 3 ci-après :
Tableau N° 3 :
Caractéristiques sociodémographiques : genre, niveau
d'instruction et revenu.
GENRE :
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGES
|
% CUMULÉS
|
Homme
|
178
|
84,8
|
84,8
|
Femme
|
32
|
15,2
|
100
|
NIVEAU D'INSTRUCTION :
|
|
|
|
Non scolarise
|
3
|
1,4
|
1,4
|
Primaire
|
37
|
17,6
|
19,0
|
Secondaire
|
89
|
42,4
|
61,4
|
Supérieur
|
81
|
38,6
|
100
|
TRANCHE D'ÂGE :
|
|
|
|
18 - 25 ans
|
28
|
13,3
|
13,3
|
26 - 35 ans
|
94
|
44,8
|
58,1
|
36 - 45 ans
|
63
|
30,0
|
88,1
|
46 - 55 ans
|
19
|
9,0
|
97,1
|
56 - 65 ans
|
5
|
2,4
|
99,5
|
66 ans et plus
|
1
|
0,5
|
100
|
TOTAL
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
Le tableau ci-dessus présente les usagers de la voie
publique en fonction du genre, du niveau d'instruction et de leur tranche
d'âge.
Nous constatons ici que les répondants sont à
dominance masculine avec un pourcentage de 84,8 contre 15,2% (pour les femmes).
Aussi, notre échantillon est constitué à 42,4% des usagers
ayant un niveau secondaire ; 81%, 37% et 1,4% respectivement du niveau
supérieur, primaire et non scolarisé. Le diagramme N°1
ci-dessous présente mieux cette disparité des âges. Ce qui
nous permet de conclure que dans l'environnement camerounais, on retrouve plus
les usagers de niveau secondaire suivi du supérieur. Cela peut
s'expliquer par le fait que la plupart de personnes abandonnent l'école
au secondaire faute des moyens pour se chercher. Et ceux qui arrivent au niveau
supérieur réussissent dans la plupart des cas et s'offrent un
moyen de déplacement. Le pire ce qu'ils ont tendance à se mettre
en route sans passer par auto-école. Ce qui ne favorise pas la maitrise
de code de la route et accroître le taux des accidents.
Parmi ces usagers, les jeunes sont plus concernés par
l'insécurité routière. Les usagers ayant un âge
compris entre 26 et 45 ans sont représentés par 74,8% de la
population totale sensiblement égal à 75%. Ce qui nous permet de
comprendre la vulnérabilité de la jeunesse face aux accidents de
circulation. Et ceci s'explique par leur comportement déviant et leur
incivisme notoire. Les plus jeunes (ceux âgés entre 18 et 25 ans)
aussi ne sont pas épargnés par ce phénomène. Ils
sont de l'ordre de 13,3% et sont par conséquent non
négligeables.
Diagramme N° 1 : Le niveau
d'instruction des enquêtés
Source : nous-mêmes
Le diagramme ci-dessus montre qu'en même que les usagers
de la voie publique ne sont pas analphabètes à travers le taux de
1% (les non scolarisés). Mais cependant, ils sont constitués
à majorité des ceux ont quitté les bancs au niveau
secondaire (42%).
2.2.2 Répartition des usagers selon leur
profession.
Le diagramme N°2 ci-dessous présente les
enquêtés en fonction de leur profession et effectifs y
associés.
Diagramme N° 2 : profession
des répondants
Source : nous-mêmes
Cet échantillon est à dominance des usagers
ayant pour profession Chauffeur (33,8%) ; ce que présente
d'ailleurs le diagramme ; suivi des motos taximen (12,5%) puis 12,4% et
11,4% respectivement des enseignants et étudiants. Les autres
professions sont faiblement représentées. Le tableau
N°4ci-après présente toutes les professions
étudiées dans notre travail :
Tableau N° 4 : Profession
des répondants
PROFESSION :
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGES
|
% CUMULÉS
|
Chauffeur
|
71
|
33,8
|
33,8
|
Moto taximen
|
27
|
12,9
|
46,7
|
Enseignant
|
26
|
12,4
|
59,0
|
Juriste
|
2
|
1,0
|
60,0
|
Mécanicien
|
7
|
3,3
|
63,3
|
Gestionnaire
|
3
|
1,4
|
64,8
|
Agent immobilier
|
2
|
1,0
|
65,7
|
Commercial (e)
|
7
|
3,3
|
69,0
|
Inspecteur des postes et télécom
|
1
|
0,5
|
69,5
|
Agent de maitrise
|
4
|
1,9
|
71,4
|
Etudiant (e)
|
24
|
11,4
|
82,9
|
Ingénieur de télécom
|
1
|
0,5
|
83,3
|
Commerçant (e)
|
10
|
4,8
|
88,1
|
Vitrier
|
3
|
1,4
|
89,5
|
Comptable
|
5
|
2,4
|
91,9
|
Secrétaire
|
2
|
1,0
|
92,9
|
Agriculteur
|
3
|
1,4
|
94,3
|
Infirmier (e)
|
1
|
0,5
|
94,8
|
Taximan
|
4
|
1,9
|
96,7
|
Cadre
|
3
|
1,4
|
98,1
|
Menuisier
|
1
|
0,5
|
98,6
|
Agent
|
2
|
1,0
|
99,5
|
Ménagère
|
1
|
0,5
|
100
|
Total
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
2.2.3 Répartition de l'échantillon en
fonction de situation matrimoniale.
Soit le diagramme N° 3 suivant :
Diagramme N° 3 :
Répartition selon la situation matrimoniale
Source : nous-mêmes
Le diagramme ci-dessus nous renseigne sur la
prédominance des célibataires (46,20%) dans notre
échantillon. Etre célibataire c'est aussi avoir moins de charge
et de responsabilité ; raison de plus d'agir avant de
réfléchir sur nos axes routiers. Ensuite, vient les mariés
(es) avec un taux de 42,40%. A l'extrême, nous avons les veufs (es)
(3,30%), moins important que les divorcés (es) (8,10%). Ce qui
confère un caractère mixte et représentatif de notre
échantillon en matière de situation matrimoniale.
2.2.4 Répartition des usagers en fonction de
leur tranche de revenu mensuel
Selon le dictionnaire en ligne la toupie,
« le revenu est l'ensemble des ressources ou
droits qu'un individu, une entreprise ou une
collectivité publique,
perçoit sur une période donnée, en nature ou en
monnaie, sans prélever sur son patrimoine ». Son
analyse ici nous permettra de savoir si niveau de revenu et comportement des
usagers sont liés ou mieux si l'un est influencé par l'autre. Les
résultats sont résumés dans le tableau N°5
ci-dessous :
Tableau N° 5 :
Réparation des usagers de la voie publique selon leur tranche de
revenu
Tranche de revenu mensuel :
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
% cumules
|
Moins de 50 000 F CFA
|
33
|
15,7
|
15,7
|
50 000 - 100 000 F CFA
|
54
|
25,7
|
41,4
|
100 001 - 150 000 F CFA
|
24
|
11,4
|
52,9
|
150 001 - 200 000 F CFA
|
35
|
16,7
|
69,5
|
200 001 - 300 000 F CFA
|
41
|
19,5
|
89,0
|
300 001 et plus
|
23
|
11,0
|
100
|
Total
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
A la lecture de ce tableau, on peut affirmer que notre
échantillon est constitué des usagers ayant un revenu compris
entre 50 000 et 100 000 Francs CFA (25,7%). Ce qui stipule que comme
la majorité d'entre eux a pour profession chauffeur et Moto taximen, on
comprend dès lors ce sont des secteurs où le niveau de revenu
mensuel est moins élevé. Nous remarquons aussi un
équilibre entre les usagers ayant un revenu mensuel compris entre
100 001 et 150 000 Francs CFA d'une part 300 001 Francs CFA et
plus ; respectivement de l'ordre de 11,4% et 11,0%. Pour les autres, nous
avons 15,7% ; 16,7% et 19,5% respectivement pour les moins de
50 000 Frans CFA ; 150 001 - 200 000 Francs CFA et
200 001 - 300 000 Francs CFA.
2.2.5 Répartition de l'échantillon en
fonction de leur lieu de résidence
Nous avons collecté nos données dans les
capitales politique et économique (Yaoundé et Douala) du
Cameroun. Diagramme suivant donne la répartition en fonction de
pourcentages.
Diagramme N° 4 :
Répartition de l'échantillon en fonction de ville de
résidence
Source : nous-mêmes
2.3
Les tests statistiques retenus
Pour aboutir aux résultats de nos analyses, nous
utilisons le logiciel Statistical Package of Social Science (SPSS V.21). C'est
un logiciel d'analyse adapté aux sciences sociales. Ce choix se justifie
par son accessibilité, la langue (Français) et son utilisation
relativement facile, car enseigné en salle.
Nous allons réaliser deux tests (dont un test pour
chaque hypothèse) pour plus de crédibilité à nos
résultats. Pour la première hypothèse, nous avons
estimé opportun de réaliser l'analyse de variance et la
régression linéaire pour la deuxième.
En somme, nous avons tour à tour présenté
dans ce chapitre, le canevas de notre étude ; déterminer
notre échantillon et justifier la méthode utilisée ;
engager la procédure de traitement des données issues du terrain
et présenter les caractéristiques de l'échantillon.
CHAPITRE 4 : ESSAI
D'APPRECIATION DE LA RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE
COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE AU CAMEROUN
Dans le chapitre 3, nous avons entamé la
vérification empirique de notre recherche. Cette phase n'ayant aboutie
qu'à la présentation des caractéristiques de
l'échantillon. Nous allons à présent présenter ici
l'analyse et les résultats proprement dits. Faut-il le rappeler, notre
objectif principal est de déterminer la réaction des
usagers de la voie publique face aux mesures de prévention
routière.Ainsi, nous allons dans la première section de
ce chapitre faire la mise en évidence des comportements des usagers en
fonction de certaines caractéristiques comme l'ancienneté, le
type d'engin et autres. Dans la deuxième section, nous allons tester nos
hypothèses d'étude et discuter les résultats.
SECTION 1 : APPRECIATION DU
COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE
Dans cette section, nous allons commencer par
apprécier le comportement des usagers de la voie publique au Cameroun
à travers certaines caractéristiques qui seront retenues.
1.1 Appréciation des comportements des usagers à
travers l'expérience de conduite
L'expérience de conduite est l'une des variables qui
caractérisent les attitudes des usagers sur la voie publique (tableau
N° 6).
Tableau N° 6 :
Expérience de conduite
EXPÉRIENCE DE CONDUITE :
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGES
|
% CUMULÉS
|
Moins de 2 ans
|
33
|
15,7
|
15,7
|
2 à 4 ans
|
35
|
16,7
|
32,4
|
4 à 5ans
|
43
|
20,5
|
52,9
|
5 ans et plus
|
99
|
47,1
|
100
|
Total
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
Au regard de ce tableau, notre échantillon est
constitué à majorité des individus
expérimentés ayant à leur actif cinq ans minimum
(47,1%) ; ceux qui totalisant une expérience de quatre à
cinq ans sont aussi représentatifs avec un total en valeur relative de
20,5%. Les moins expérimentés sont de l'ordre respectif de 15,7%
et 16,7% ; les moins de deux ans d'expérience et les deux à
quatre ans d'expérience.
A cet effet, il faut aussi chercher à savoir si les
usagers ayant fait l'accident de circulation sont les plus ou les moins
expérimentés.
1.2
Appréciation de l'échantillon en fonction de type d'engin et
implication aux accidents.
Le tableau ci-après résume les
caractéristiques de l'échantillon lié aux victimes d'un
accident de circulation routière et aux types d'engins conduis en
fonction de leurs valeurs absolues et relatives (tableau N° 7).
Tableau N° 7 : Les victimes
d'accident en fonction de type d'engin conduis
VICTIME D'UN ACCIDENT :
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGES
|
% CUMULÉS
|
Oui
|
144
|
68,6
|
68,6
|
Non
|
66
|
31,4
|
100
|
TYPES D'ENGIN CONDUIS :
|
|
|
|
Bus
|
41
|
19,5
|
19,5
|
Camion
|
25
|
11,9
|
31,4
|
Voiture personnelle
|
105
|
50
|
81,4
|
Moto
|
39
|
18,6
|
100
|
Total :
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
Au regard du tableau ci-dessus, nous constatons que 68,6% des
enquêtés déclarent avoir fait un accident dans leur vie. Ce
qui justifie le propos liminaire du ministre de la communication lors de la
conférence de presse le 08 septembre 2017 à Yaoundé
que « la recrudescence des accidents de circulation au Cameroun a
depuis quelques temps atteint la côte d'alerte avec 4 190 accidents
de circulation pour les huit premiers mois de l'année ».
Par contre, 31,4% seulement des usagers qui n'ont pas fait l'accident, mais la
majorité d'entre eux déclare que certains membres de leur famille
ont été victime d'un accident. D'aucuns vivent avec
l'infirmité et d'autres ont rendu l'âme.
Ceux qui conduisent les voitures personnelles sont majoritaire
dans cet échantillon (50%) ; suivi des bus (19,5%) et des
camions (11,9%). Autre fait marquant, le nombre élevé des motos
dont 18,6%. Ce qui reflète la réalité des transports
urbains au Cameroun.
Parmi les répondants, 89% déclarent que
l'insécurité routière résultent du comportement des
usagers, contre 11% qui pour eux l'insécurité routière
résulte des autres facteurs tels : l'Etat, l'environnement etc. Ce
que démontre le diagramme N°5 suivant :
Diagramme N° 5 : lien entre
comportement des usagers et insécurité routière
Source : nous-mêmes
1.3 Mise en
évidence des comportements des usagers de la voie publique face aux
accidentés
En cas d'accident de circulation routière, chaque
usager de la route présente son comportement indépendamment des
autres. Certains informent la police, d'autres transportent eux-mêmes les
accidentés vers une structure de santé ou appellent le centre de
santé le plus proche. C'est ce qui est résumé en
pourcentage (%) dans le tableau N°8 suivant :
Tableau N° 8 : attitudes
des répondants face aux accidentés
Comportement face à un
accidenté :
|
Pas d'accord
|
Neutre
|
D'accord
|
J'informe la police
|
3,3%
|
16,7%
|
80%
|
Je transporte la victime vers une structure de santé
|
11,0%
|
41,9%
|
52,9%
|
J'appelle le centre de santé le plus proche
|
15,7%
|
29,5%
|
54,8%
|
Source : nous-mêmes
Les informations contenues dans le tableau ci-dessus
permettent de comprendre la solidarité et la familiarité qui
règnent entre les usagers de la voie publique au Cameroun. Nous avons
ainsi 80% des usagers qui sont d'accord qu'ils informent la police en cas
d'accident, 52,9% transportent eux-mêmes les victimes vers une structure
de santé pour leur prise en charge et 54,8% appellent le centre de
santé le plus proche pour leur assistance.
1.4 Les causes des
accidents de circulation routière retenues par les
répondants.
Parmi ces causes, on dénombre la vitesse excessive, la
consommation d'alcool/stupéfiant, le mauvais état de la route,
l'utilisation des téléphones portables au volant et les autres
telles que : la distraction, l'éclatement de roue, les
intempéries entre autres. Nous pouvons à cet effet les classer en
trois groupes : le premier lié à l'homme, le deuxième
au véhicule et le troisième à l'environnement comme l'a
présenté Charbit (1997) : « dans le domaine de
la sécurité routière, on se réfère
traditionnellement au triangle
Homme-Véhicule-Environnement ». La sécurité
routière est multifactorielle : elle passe par l'amélioration de
chacun de ces trois points, mais elle est également systémique
c'est-à-dire qu'il faut garder à l'esprit les interactions
nombreuses entre les facteurs liés à l'homme, à
l'environnement et au véhicule. Le tableau N° 9 nous
présente la synthèse des propos des enquêtés sur
lesdites causes.
Tableau N° 9 : Causes des
accidents de circulation routière
Vitesse excessive :
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
% cumules
|
Non
|
27
|
12,9
|
12,9
|
Oui
|
183
|
87,1
|
100
|
Consommation
d'alcool/stupéfiant :
|
|
|
|
Non
|
56
|
26,7
|
26,7
|
Oui
|
154
|
73,3
|
100
|
Mauvais état de route :
|
|
|
|
Non
|
32
|
15,2
|
15,2
|
Oui
|
178
|
84,8
|
100
|
Surcharge :
|
|
|
|
Non
|
69
|
32,9
|
32,9
|
Oui
|
141
|
67,1
|
100
|
Utilisation de téléphone au
volant :
|
|
|
|
Non
|
56
|
26,7
|
26,7
|
Oui
|
154
|
73,3
|
100
|
Les autres causes :
|
|
|
|
Non
|
167
|
79,5
|
79,5
|
Oui
|
43
|
20,5
|
100
|
L'insécurité routière résulte
du comportement des usagers :
|
|
|
|
Non
|
23
|
11,0
|
11,0
|
Oui
|
187
|
89,0
|
100
|
Total :
|
210
|
100
|
|
Source : nous-mêmes
1.5 Mise en
évidence des accidents au genre, au niveau d'étude et aux
typesd'engins.
Dans cette sous partie, nous allons présenter quelques
tableaux croisés et commenter en fonction des résultats
obtenus.
1.4.1 Croisement des
accidents au genre
Globalement il existe un lien significatif entre le genre des
répondants et ceux d'entre eux qui ont été impliqué
dans un accident de circulation. Le tableau croisé N° 10 suivant
illustre ce phénomène :
Tableau N° 10 :
Répartition des accidents en fonction du genre des répondants
Tableau croisé N°1 : Genre * Ayant fait
l'accident
|
Effectif
|
|
Ayant fait l'accident
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Genre
|
Homme
|
51
|
127
|
178
|
Femme
|
15
|
17
|
32
|
Total
|
66
|
144
|
210
|
Source : nous-mêmes
Dans ce tableau, on observe que 127 hommes sur 178 ont
déjà fait un accident au cours de leur existence contre 51 hommes
seulement. Par contre du côté des femmes, 17 contre 15 seulement.
Les mesures sécuritaires devraient d'abord s'adresser aux hommes puisque
c'est eux qui sont le plus exposés à l'insécurité
routière de par nos résultats.
1.4.2 Croisement des accidents au niveau d'instruction
L'établissement d'une liaison entre le niveau
d'instruction et les victimes d'accident de circulation routière nous
semble important. Car cela peut aider les acteurs à mieux cibler leur
communication. Le tableau N° 11 nous donne les détails de cette
mise en évidence.
Tableau N° 11 :
Répartition des victimes d'accident en fonction du niveau
d'instruction
Tableau croisé N°2 : Niveau d'instruction *
Ayant fait l'accident
|
Effectif
|
|
Ayant fait l'accident
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Niveau d'instruction
|
Non scolarisé
|
0
|
3
|
3
|
Primaire
|
9
|
28
|
37
|
Secondaire
|
15
|
74
|
89
|
Supérieur
|
42
|
39
|
81
|
Total
|
66
|
144
|
210
|
Source : nous-mêmes
Les résultats de tableau ci-dessus sont
impressionnants. D'abord, tous les non scolarisés ont fait l'accident
(3/3). 28 sur 37 des usagers ayant un niveau primaire ont également fait
un accident dans leur vie. Pour ceux du niveau secondaire, 74/89 l'ont fait
aussi et 39/81 du supérieur. Au regard de ces résultats, nous
pouvons affirmer sans risque de nous tromper que les accidents de circulation
routière sont une fonction décroissante du niveau d'instruction.
Plus le niveau d'instruction est élevé, moins on fait l'accident
et plus on est prudent en route.
1.4.3 Croisement des
accidents au types d'engins
Dans cette partie, nous allons analyser
l'insécurité routière en fonction de type de
matériel roulant. On a identifié à cet effet les bus, les
camions, les voitures personnelles et les motos. Soit le tableau N° 12
suivant :
Tableau N° 12 :
Répartition des accidents en fonction de type de matériel
roulant
Tableau croisé N° 3 : Ayant fait l'accident *
Type d'engin conduis
|
Effectif
|
|
Type d'engin conduis
|
Total
|
Bus
|
Camion
|
Voiture personnel
|
Moto
|
Ayant fait l'accident
|
Non
|
7
|
7
|
41
|
11
|
66
|
Oui
|
34
|
18
|
64
|
28
|
144
|
Total
|
41
|
25
|
105
|
39
|
210
|
Source : nous-mêmes
Nous observons dans notre tableau croisé que 41
véhicules personnels sur 105 ont fait l'accident. Ce qui implique que
les mesures de prévention routière ne tiennent pas vraiment
compte des particuliers, pourtant ils sont aussi vulnérables que les
autres. Aussi, 11 motos sur 39 ont fait l'accident. En valeur relative, 28,21%
des motos au Cameroun ont fait l'accident. Dans cette perspective, 7 Bus sur 41
et 7 Camions sur 25 ont également été victime d'un
accident de circulation. Soit respectivement 17,07% pour les Bus et 20% pour
les Camions.
SECTION 2 : TEST DES HYPOTHESES ET DISCUSSION DES
RESULTATS
L'objectif de cette section est de vérifier nos
hypothèses et les interpréter. A cet effet, nous allons dans un
premier temps tester notre première hypothèse par l'analyse de
variance (ANOVA) à un facteur. Dans un deuxième temps, nous
allons procéder à la régression linéaire pour
tester notre deuxième hypothèse.
2.1
Lien entre communication de peur et comportement des usagers de la voie
publique
Cette première hypothèse (H1)
stipule que : La communication de peur a une influence positive
sur le comportement responsable des usagers de la voie publique. Il est donc
question de savoir si le fait de procéder à la communication
phobique comme l'implantation des panneaux de signalisation routière qui
mettent en évidence le nombre des morts participe à
l'amélioration des comportements des usagers de la voie publique.
Avant de lancer l'analyse de variance, nous avons tout d'abord
procédé à la transformation des différents items de
la variable dépendante (comportement des usagers de la voie publique)
pour obtenir une seule variable intitulée :
« CompoUsagersVPC » ;
littéralement, le comportement des usagers de la voie publique au
Cameroun.
Par la suite, nous avons réalisé le
préalable à l'analyse de variance, c'est-à-dire
lancé le test d'homogénéité des variances (tableau
N° 11). Puis lancé l'analyse proprement dite.
Tableau N° 13 : Test
d'homogénéité des variances
Test d'homogénéité des
variances
|
CompoUsagersVPC
|
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Signification
|
,163
|
2
|
207
|
,850
|
Source : nous-mêmes
Le test d'homogénéité de Levene (voir
tableau ci-dessus) est significatif (0,85 ? 0,05),
l'hypothèse d'homogénéité des échantillons
est donc acceptée. Nous pouvons procéder à l'analyse des
résultats de l'ANOVA. Soit le tableau N° 14 suivant :
Tableau N° 14 : Tableau
des résultats d'analyse de variance
ANOVAa
|
Modèle
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Signification
|
1
|
Inter groupes
|
62,839
|
3
|
20,946
|
3,703
|
,013b
|
Intra groupes
|
1165,375
|
206
|
5,657
|
|
|
Total
|
1228,214
|
209
|
|
|
|
a. Variable dépendante : CompoUsagersVPC
|
b. Valeurs prédites : (constantes), Port de ceinture de
peur d'être interpellé, Présence de contrôle, respect
de code de la route, Respect de code s'il y'a radar sur l'axe.
|
Source : nous-mêmes
Interprétation : Plus la valeur
de p est petite, plus la preuve est forte contre l'hypothèse nulle. Ici,
les moyennes sont très différentes (F = 3,703 ; p =
0,013). Cette probabilité (p = 0,013) implique que les
résultats sont significatifs au seuil de 5%. A cet effet,
l'hypothèse nulle est rejetée, la communication de peur a une
influence positive sur le comportement responsable des usagers de la voie
publique. Mais à ce stade, on ne peut véritablement pas observer
cette influence de communication de peur sur les comportements des usagers.
Pour cela, nous réalisons un test de comparaisons multiples, aussi
appelé « test post hoc ». Ce que
résume le tableau N°15 suivant :
Tableau N° 15 : Test
post hoc
CompoUsagersVPC
|
Duncana,b
|
Panneau de morts, réduction de vitesse puis augmenter
|
N
|
Sous-ensemble pour alpha = 0.05
|
1
|
2
|
Pas d'accord
|
18
|
10,94
|
|
Neutre
|
49
|
11,96
|
|
D'accord
|
143
|
|
13,09
|
Signification
|
|
,066
|
1,000
|
Les moyennes des groupes des sous-ensembles homogènes sont
affichées.
|
a. Utilise la taille d'échantillon de la moyenne
harmonique = 36,163.
|
b. Les effectifs des groupes ne sont pas égaux. La moyenne
harmonique des effectifs des groupes est utilisée. Les niveaux des
erreurs de type I ne sont pas garantis.
|
Source : nous-mêmes
Interprétation : le test de
Duncan montre que les usagers qui sont d'accord qu'ils sont influencés
positivement par la communication de peur sont supérieurs aux autres.
L'attitude moyenne à cet égard est de 13,09,
significativement plus élevée que celles du neutre
(11,9) ou de pas d'accord (10,94). En
d'autres termes, les usagers de la voie publique préfèrent qu'on
leur fasse peur par la communication pour qu'ils intègrent favorablement
les mesures prises. Nous pouvons dès lors conclure que notre
hypothèse (H1) est validée. Ce qui
corrobore les études de Witte (1992) et Galopel (2006) qui ont
montré les effets de la peur sur les comportements des individus et ce,
dépendamment des secteurs et des objectifs visés :
décourager les fumeurs pour promouvoir la santé ou assurer la
sécurité routière en améliorant les attitudes des
usagers.
2.2Lien entre le contrôle
routier et comportement des usagers de la voie publique
Notre deuxième hypothèse (H2)
est formulée comme suit : Le contrôle routier
influence positivement le comportement des usagers de la voie publique. Il est
donc question de connaitre si le contrôle routier participe à
l'amélioration de comportement responsable des usagers de la voie
publique.
Nous avons retenu la régression linéaire
à cet effet. Mais avant d'y arriver, il faut vérifier
lacorrélation entre les variables indépendantes à travers
un test de colinéarité.
Tableau N° 16 : Diagnostic
de colinéarité
|
Modèle
|
Dimension
|
Valeur propre
|
Index de conditionnement
|
Proportions de la variance
|
(Constante)
|
Présence de contrôle, respect de code de la
route
|
Respect de code s'il y'a radar sur l'axe
|
Port de ceinture de peur d'être interpellé
|
1
|
1
|
3,833
|
1,000
|
,00
|
,00
|
,00
|
,01
|
2
|
,077
|
7,049
|
,19
|
,18
|
,07
|
,51
|
3
|
,050
|
8,743
|
,02
|
,03
|
,92
|
,48
|
4
|
,040
|
9,820
|
,79
|
,78
|
,00
|
,00
|
a. Variable dépendante : CompoUsagersVPC
|
Source : nous-mêmes
Nous pouvons à présent continuer notre
régression linéaire multiple, car le test de
colinéarité est favorable. La régression multiple est une
extension de la régression simple où la variable
dépendante est régressée sur un ensemble de variables.
Ici, elle va nous servir à analyser la relation entre le comportement
responsable des usagers de la voie publique et plusieurs autres variables
indépendantes : la présence du contrôle sur la route,
le respect de code de la route en présence du radar et le port de la
ceinture de sécurité en cas de contrôle routier. Chaque
variable indépendante est évaluée par la procédure
de régression de façon à maximiserla prédiction du
comportement des usagers de la voie publique. Le tableau N° 17
ci-après nous présente les résultats de l'analyse de
régression multiple.
Tableau N° 17 :
Synthèse des résultats de la régression linéaire
entre les informations sur le contrôle routier et le comportement
responsable des usagers de la voie publique.
Coefficientsa
|
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
T
|
Sig.
|
Statistiques de colinéarité
|
A
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Tolérance
|
VIF
|
1
|
(Constante)
|
10,879
|
,656
|
|
16,586
|
,000
|
|
|
Présence de contrôle, respect de code de la route
|
,066
|
,172
|
,029
|
,386
|
,700
|
,799
|
1,252
|
Respect de code s'il y'a radar sur l'axe
|
,131
|
,171
|
,065
|
,768
|
,443
|
,643
|
1,555
|
Port de ceinture de peur d'être interpellé
|
,320
|
,158
|
,169
|
2,023
|
,044
|
,661
|
1,512
|
|
R = 0,226 R2 = 0,051
R2 ajusté = 0,037 F = 3,703 P =
0,013
|
a. Variable dépendante : CompoUsagersVPC
|
Source : nous-mêmes
Au regard de ce tableau, nous constatons que : R = 0,226
? 0,05 ; R2= 0,051 et F = 3,703. De même
t1 = 0,386 ? 2 ;
t2 = 0,768 ? 2 et t3 =
2,023 ? 2. Ce qui demeure problématique pour la présence du
contrôle (V1), le respect du code de la route (V2), mais favorable pour
le port de ceinture de sécurité de peur d'être
interpellé. La qualité de la relation entre la variable
dépendante et les variables indépendantes sont positive (R =
0,226).
Plus loin, nous avons les VIF (facteur d'inflation de la
variance) 1,252 ; 1,555 et 1,512 ; tous inférieur à
3,3.Les seuils de tolérance25(*) 0,799 ; 0,643 et 0,661 tous supérieur
à 0,3. Tolérances et facteurs d'inflation de la variance (VIF)
sont largement dans leslimites recommandées (tolérance > 0,3
et VIF < 3,3). Les variables explicatives présentent des mauvaises
statistiques, ce qui est un indice de mauvaise qualité du modèle.
Comme nous pouvons le constater, les variables « Présence du
contrôle sur la voie publique m'amène à respecter le code
de la route » (X1) et « je
respecte le code de la route quand je sais qu'il y a le radar sur
l'axe » (X2), ont été
exclues car elles ont de mauvaises statistiques. Nous pouvons donc
écrire l'équation suivante à partir du tableau
N°17 :
Y = 0,029X1 + 0,065X2 +
0,169X3
De cette équation, observe une faible contribution de
X1 et X2à
l'explication du comportement des usagers de la voie publique. Mais,
X3, malgré la faible participation à
l'influence du comportement des usagers, participe au seuil de 50%.
En somme, nous pouvons conclure que ce n'est pas seulement la
présence de contrôle sur la voie publique qui conduisent les
usagersau respecte du code de la route. De plus, ils ne respectent pas ce code
parce qu'il y a le radar. Mais ils portent quand même ils se conforment
aux règles de peur d'être interpellé. Au regard de ce
constat, il est à noter que notre deuxième
hypothèse(H2)est rejetée. Mais
cependant, elle nous a permis de comprendre que les usagers de la voie publique
de peur d'être interpellé se conforment à la
règlementation routière.
En définitive, nous avons dans ce quatrième
chapitre apprécié le comportement des usagers de la voie publique
à travers quelques variables de notre recherche. Ensuite, nous avons
testé nos hypothèses et discuter les résultats. Ces
résultats montrent enfin que la première hypothèse est
validée c'est-à-dire la communication de peur a une influence
positive sur le comportement des usagers de la voie publique. Par contre
l'hypothèse deux est rejetée.
CONCLUSION GENERALE
Quels sont les effets des mesures de prévention
routière sur le comportement des usagers de la voie publique ?
Telle a été la question qui a conduit notre réflexion tout
au long de ce travail. De même notre objectif général
était de déterminer la réaction des usagers de la voie
publique face aux mesures de prévention routière.de façon
spécifique, décrire l'état des lieux du comportement des
usagers de la voie publique ; expliquer l'effet de la communication de
peur et contrôle routier sur le comportement responsable des usagers de
la voie publique.
Après la présentation d'un état de lieu
de comportement des usagers de la voie publique au Cameroun, nous avons
testé nos hypothèses de recherche à travers deux tests
différents : l'analyse de variance pour la première et la
régression linéaire pour la deuxième. A l'issu de nos
résultats, nous validons la première hypothèse et
invalidons la seconde. Ce qui nous permet de formuler les recommandations,
présenter les limites et les difficultés rencontrées ainsi
que les perspectives.
1
Recommandations
Malgré l'invalidation de notre deuxième
hypothèse, nous pouvons en tirer la leçon en complément
avec la première validée pour améliorer la
sécurité routière dans le contexte camerounais. Ceci
à travers les nouvelles mesures de prévention routière.
Nous recommandons à toutes les parties prenantes qui
désirent prendre des mesures sécuritaires efficaces et
efficientes de mettre l'accent sur la peur et sur les interpellations lors des
contrôles routiers. Car, les usagers de la route au Cameroun sont
sensibles à la communication de peur et à l'interpellation.
Seules ces variables semblent efficaces pour orienter leur comportement dans le
sens souhaité qui est ici assurer la sécurité
routière.
Pour rendre les mesures de prévention routière
efficaces, nous proposons à l'Etat d'introduire dans les programmes
scolaires, les matières intitulées « éducation
à la sécurité routière et au respect de code de la
route (ESR-RCR). Ce qui permettra non seulement aux apprenants de grandir avec
cette idée, mais aussi aux enseignants de modifier leur comportement de
façon responsable.
Par contre pour les ONG comme la fondation Safe Way Right Way
d'utiliser lors de ses campagnes des images de forte vividité pour
retenir l'attention des usagers avant de leur montrer les risques auxquels, ils
font face et la nécessité de changer leur comportement. Aussi,
ces ONG doivent aussi mettre l'accent sur le visuel (communication
télévisuelle, banderoles, affichages...), puisque les messages
diffusés via les téléphones portables ne sont pas souvent
lus.
2 Difficultés rencontrées sur lors de
collecte des données
Au cours de la collecte des données de ce
mémoire, nous avons rencontré plusieurs difficultés
telles : la réticence des usagers (surtout dans les agences de
transport inter urbain et les moto taximen) lors de l'administration du
questionnaire, certains refusent catégoriquement de répondre
à nos questions, On note également la difficulté
d'accès à certains responsables du ministère des
transports qui n'ont pas voulu nous fournir les informations nécessaires
à la bonne réalisation de ce travail. Ce qui a impacté sur
le délai de réalisation de ce travail.
3 Limites de la recherche
Les résultats sont généralisables si l'on
peut les étendre de l'échantillon étudié à
la population d'étude en général, et des situations
particulières testées dans l'expérimentation à
d'autres situations(Enis et Cox, 1975). Dans ce travail, la
généralisation sur l'ensemble des usagers de la voie publique au
Cameroun estune déduction, puisque nous avons utilisé un
échantillon de convenance faute d'une base de données. La zone
d'étude de cette recherche s'est limitée dans les villes de
Douala et Yaoundé uniquement.
4 Voies de recherche future
Notre étude présente bel et bien des limites
comme toute oeuvre scientifique qui se veut réfutable. Mais
ceslimitespeuvent constituer les pistes de recherche pour d'autres chercheurs.
Il serait important d'avoir une taille de l'échantillon suffisamment
grande ; aussi, étendre la même étude sur l'ensemble
des villes camerounaises pour toucher de bout de doigt la réalité
des usagers de la voie publique. Intégrer d'autres variables du
marketing social en plus de communication de peur pour plus des mesures
sécuritaires.
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(consulté le 22 février 2018 à 23h).
http://www.safeway-rightway.org/newsletters/road-safety-n010-avril-mai-2015-speciale-caravane/
(consulté le 17 mai 2018 à 23h).
ANNEXES
Annexe N° 1 : Outil de collecte de
données
Questionnaire
Bonjour Mlle/Mme/M. Dans le cadre de la rédaction d'un
Mémoire de fin d'études au département des Sciences
Techniques Economiques de Gestion de l'Ecole Normale Supérieure de
l'Enseignement Technique de l'Université de Douala, nous menons une
étude sur la compréhension du comportement des
usagers de la voie publique face aux mesures de prévention
routière. A cet effet, nous vous prions de nous aider dans
cette tâche en répondant sincèrement aux
questions ci-après. Bien entendu il n'y a ni bonne, ni mauvaise
réponse. Seule votre opinion nous intéresse.Nous vous
garantissons l'anonymat et la confidentialité de vos réponses.
Merci d'avance du temps que vous nous
accordez !
1. Depuis combien de temps
conduisez-vous ?
1.1) Moins de 2 ans
1.2) 2 à 4 ans
1.3)4 à 5 ans
1.4) 5 ans et plus
2. Avez-vous déjà fait un
accident ? Non Oui
3. Quels sont les éléments qui vous
exposent aux accidents de circulation routière ? (vous pouvez
cocher plusieurs)
3.1 La vitesse excessive
3.2 La consommation d'alcool ;
3.3 Mauvais état de la route ;
3.4 Les surcharges ;
3.5 L'utilisation de téléphone portable au
volant ;
3.6 Autre (à préciser)
_______________________________________________________
4. Pensez-vous que l'insécurité
routière résulte du comportement des usagers de la
route ?
Non Oui
5. Donnez votre degré d'accord à l'égard
des propositions ci-après :
Face à un accident de la
route :
|
Pas d'accord
|
Neutre
|
D'accord
|
5.1J'informe la police
|
|
|
|
5.2 Je transporte moi-même
l'accidenté vers une structure de santé
|
|
|
|
5.3 J'appelle le centre de
santé le plus proche
|
|
|
|
6. Donnez votre degré d'accord par rapport aux
propositions suivantes :
|
Pas du tout d'accord
|
Pas d'accord
|
Neutre
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
6.1) Je réponds aux appels
téléphoniques pendant que je conduis.
|
|
|
|
|
|
6.2) La peur d'accident
m'empêche de consommer de l'alcool/stupéfiant avant de
conduire.
|
|
|
|
|
|
6.3) Je respecte les vitesses
mentionnées sur les panneaux de signalisation routière.
|
|
|
|
|
|
4.4) Je regarde difficilement les
panneaux de signalisation routière quand je conduis.
|
|
|
|
|
|
7. Lorsque je vois un panneau qui signale le nombre de morts,
je réduis la vitesse avant de relancer plus tard.
Pas d'accord Neutre D'accord
8. Donnez votre degré d'accord par rapport aux
propositions suivantes :
|
Pas du tout d'accord
|
Pas d'accord
|
Neutre
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
8.1) La présence du
contrôle sur la voie publique m'amène à respecter le code
de la route.
|
|
|
|
|
|
8.2) Je respecte le code de la route
quand je sais qu'il y a le radar sur cet axe.
|
|
|
|
|
|
8.3) Je porte la ceinture de
sécurité quand je suis au volant de peur d'être
interpellé par le service de contrôle routier.
|
|
|
|
|
|
9. Vous-êtes :
13.1)Un homme
13.2)Une femme
10. Dans quelle tranche d'âge
situez-vous ?
1) 14.1 ) [18 - 25 ans]
14.2 ) [26 - 35 ans]
14.3 ) [36 - 45 ans]
14.4 ) [46 - 55 ans]
14.5 ) [56 - 65 ans]
14.6 ) [66 ans et plus [
11. Quel est votre niveau d'instruction ?
a. 15.1 ) Non scolarisé
15.2 ) Primaire
15.3 ) Secondaire
15.4 ) Supérieur
a. 12. Etes-vous conducteur ?
16.1 ) De bus
16.2 ) De camion
16.3 ) Du personnel
16.4 ) De la moto
13. Quel est votre profession ?
_______________________________________________________________14. Quelle est
votre situation matrimoniale ?
1. 17.1) Célibataire
17.2) Marié (e)
17.3) Divorcé (e)
17.4) Veuf (ve)
15. Dans quelle tranche de revenu mensuel
situez-vous ?
18.1) Moins de 50 000 F CFA
18.2) 50 001 - 100 000 F CFA
18.3) 100 001 - 150 000 F CFA
18.4) 150 001 - 200 000 F CFA
18.5) 200 001 - 300 000 F CFA
18.6) 300 001 F CFA et Plus
16. Quel est le lieu de votre
résidence ?
16.1) Douala 16.2)
Yaoundé
Nous vous remercions d'avoir répondu à
ce questionnaire.
AnnexeN° 2 : Tableaux des
fréquences
Expérience de conduite
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Moins de 2 ans
|
33
|
15,7
|
15,7
|
15,7
|
2 à 4 ans
|
35
|
16,7
|
16,7
|
32,4
|
4 à 5 ans
|
43
|
20,5
|
20,5
|
52,9
|
5 ans et plus
|
99
|
47,1
|
47,1
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Ayant fait l'accident
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
66
|
31,4
|
31,4
|
31,4
|
Oui
|
144
|
68,6
|
68,6
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Vitesse excessive
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
27
|
12,9
|
12,9
|
12,9
|
Oui
|
183
|
87,1
|
87,1
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Consommation d'alcool
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
56
|
26,7
|
26,7
|
26,7
|
Oui
|
154
|
73,3
|
73,3
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Mauvais état de la route
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
32
|
15,2
|
15,2
|
15,2
|
Oui
|
178
|
84,8
|
84,8
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Surcharges
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
69
|
32,9
|
32,9
|
32,9
|
Oui
|
141
|
67,1
|
67,1
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Téléphone au volant
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
56
|
26,7
|
26,7
|
26,7
|
Oui
|
154
|
73,3
|
73,3
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Autres
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
167
|
79,5
|
79,5
|
79,5
|
Oui
|
43
|
20,5
|
20,5
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
L'insécurité roulottière
résulte du comportement des usagers
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non
|
23
|
11,0
|
11,0
|
11,0
|
Oui
|
187
|
89,0
|
89,0
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Genre
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Homme
|
178
|
84,8
|
84,8
|
84,8
|
Femme
|
32
|
15,2
|
15,2
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Tranche d'âge
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
18 - 25 ans
|
28
|
13,3
|
13,3
|
13,3
|
26 - 35 ans
|
94
|
44,8
|
44,8
|
58,1
|
36 - 45 ans
|
63
|
30,0
|
30,0
|
88,1
|
46 - 55 ans
|
19
|
9,0
|
9,0
|
97,1
|
56 - 65 ans
|
5
|
2,4
|
2,4
|
99,5
|
66 ans et plus
|
1
|
,5
|
,5
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Niveau d'instruction
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Non scolarisé
|
3
|
1,4
|
1,4
|
1,4
|
Primaire
|
37
|
17,6
|
17,6
|
19,0
|
Secondaire
|
89
|
42,4
|
42,4
|
61,4
|
Supérieur
|
81
|
38,6
|
38,6
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Type d'engin conduis
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Bus
|
41
|
19,5
|
19,5
|
19,5
|
Camion
|
25
|
11,9
|
11,9
|
31,4
|
Voiture personnel
|
105
|
50,0
|
50,0
|
81,4
|
Moto
|
39
|
18,6
|
18,6
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Profession
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Chauffeur
|
71
|
33,8
|
33,8
|
33,8
|
Moto taximen
|
27
|
12,9
|
12,9
|
46,7
|
Enseignant (e)
|
26
|
12,4
|
12,4
|
59,0
|
Juriste
|
2
|
1,0
|
1,0
|
60,0
|
Mécanicien
|
7
|
3,3
|
3,3
|
63,3
|
Gestionnaire
|
3
|
1,4
|
1,4
|
64,8
|
Agent Immobilier
|
2
|
1,0
|
1,0
|
65,7
|
Commercial (e)
|
7
|
3,3
|
3,3
|
69,0
|
Inspecteur des Postes et Télécom
|
1
|
,5
|
,5
|
69,5
|
Agent de maitrise
|
4
|
1,9
|
1,9
|
71,4
|
Etudiant (e)
|
24
|
11,4
|
11,4
|
82,9
|
Ingénieur Télécom
|
1
|
,5
|
,5
|
83,3
|
Commerçant (e)
|
10
|
4,8
|
4,8
|
88,1
|
Vitrier
|
3
|
1,4
|
1,4
|
89,5
|
Comptable
|
5
|
2,4
|
2,4
|
91,9
|
Secrétaire
|
2
|
1,0
|
1,0
|
92,9
|
Agriculteur
|
3
|
1,4
|
1,4
|
94,3
|
Infirmier (e)
|
1
|
,5
|
,5
|
94,8
|
Taximen
|
4
|
1,9
|
1,9
|
96,7
|
Cadre
|
3
|
1,4
|
1,4
|
98,1
|
Menuisier
|
1
|
,5
|
,5
|
98,6
|
Agent
|
2
|
1,0
|
1,0
|
99,5
|
Ménagère
|
1
|
,5
|
,5
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Statut matrimonial
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Célibataire
|
97
|
46,2
|
46,2
|
46,2
|
Marié (e)
|
89
|
42,4
|
42,4
|
88,6
|
Divorcé (e)
|
17
|
8,1
|
8,1
|
96,7
|
Veuf (ve)
|
7
|
3,3
|
3,3
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Tranche de revenu mensuel
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Moins de 50 000 F CFA
|
33
|
15,7
|
15,7
|
15,7
|
50 001 - 100 000 F CFA
|
54
|
25,7
|
25,7
|
41,4
|
100 001 - 150 000 F CFA
|
24
|
11,4
|
11,4
|
52,9
|
150 001 - 200 000 F CFA
|
35
|
16,7
|
16,7
|
69,5
|
200 001 - 300 000 F CFA
|
41
|
19,5
|
19,5
|
89,0
|
300 001 F CFA et plus
|
23
|
11,0
|
11,0
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Ville de résidence
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Douala
|
128
|
61,0
|
61,0
|
61,0
|
Yaoundé
|
82
|
39,0
|
39,0
|
100,0
|
Total
|
210
|
100,0
|
100,0
|
|
Annexe N° 3 : Tableaux
croisés
Tableau croisé Genre * Ayant fait
l'accident
|
Effectif
|
|
Ayant fait l'accident
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Genre
|
Homme
|
51
|
127
|
178
|
Femme
|
15
|
17
|
32
|
Total
|
66
|
144
|
210
|
Tableau croisé Niveau d'instruction * Ayant fait
l'accident
|
Effectif
|
|
Ayant fait l'accident
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Niveau d'instruction
|
Non scolarisé
|
0
|
3
|
3
|
Primaire
|
9
|
28
|
37
|
Secondaire
|
15
|
74
|
89
|
Supérieur
|
42
|
39
|
81
|
Total
|
66
|
144
|
210
|
Tableau croisé Ayant fait l'accident * Type
d'engin conduis
|
Effectif
|
|
Type d'engin conduis
|
Total
|
Bus
|
Camion
|
Voiture personnel
|
Moto
|
Ayant fait l'accident
|
Non
|
7
|
7
|
41
|
11
|
66
|
Oui
|
34
|
18
|
64
|
28
|
144
|
Total
|
41
|
25
|
105
|
39
|
210
|
Transformation des variables dépendantes :
Comportement des usagers de la voie publique.
Annexe N° : les sorties de l'analyse de
variance et la régression linéaire multiple.
Variables
introduites/suppriméesa
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables supprimées
|
Méthode
|
1
|
Port de ceinture de peur d'être interpellé,
Présence de contrôle, respect de code de la route, Respect de code
s'il y'a radar sur l'axeb
|
.
|
Entrée
|
a. Variable dépendante : CompoUsagersVPC
|
b. Toutes variables requises saisies.
|
Récapitulatif des modèles
|
Modèle
|
R
|
R-deux
|
R-deux ajusté
|
Erreur standard de l'estimation
|
1
|
,226a
|
,051
|
,037
|
2,378
|
a. Valeurs prédites : (constantes), Port de ceinture de
peur d'être interpellé, Présence de contrôle, respect
de code de la route, Respect de code s'il y'a radar sur l'axe
|
ANOVAa
|
Modèle
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Signification
|
1
|
Régression
|
62,839
|
3
|
20,946
|
3,703
|
,013b
|
Résidu
|
1165,375
|
206
|
5,657
|
|
|
Total
|
1228,214
|
209
|
|
|
|
a. Variable dépendante : CompoUsagersVPC
|
b. Valeurs prédites : (constantes), Port de ceinture de
peur d'être interpellé, Présence de contrôle, respect
de code de la route, Respect de code s'il y'a radar sur l'axe
|
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES DIAGRAMMES
vi
LISTE DES IMAGES
vii
LISTE DES FIGURES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE D'ANALYSE DE
LA RELATION MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET COMPORTEMENT DES USAGERS
9
CHAPITRE 1 : MESURES DE PREVENTION ROUTIERE
DANS LA LITTERATURE MANAGERIALE : ENJEUX, DEMARCHE ET OUTILS.
10
Section 1 : Analyse conceptuelle de la
communication de peur et du contrôle routier
11
1.1 Le Communication de peur :
définitions et enjeux
11
1.2 Les mesures de prévention
routière
12
1.2.1 La communication ayant recours à
l'argument de la peur
12
1.2.2 La campagne sociale axée sur les
menaces : le contrôle routier
13
1.2.3 Le choc dans un accident de circulation
routière
15
1.3 Démarche des mesures de
prévention routière
18
1.3.1 Démarche de prévention
routière
18
1.3.2 Outils de prévention
routière
19
Section 2 : Lien théorique du
comportement des usagers de la voie publique et mesures préventives.
20
2.1 La théorie sociale cognitive de Bandura
(1986)
20
2.2 La théorie du comportement
planifié (Ajzen et Madden, 1986)
20
2.2.1 L'intention
21
2.2.2 Attitude envers le comportement
21
2.2.3 Croyances behaviorales
22
2.2.4 La norme subjective
22
2.2.5 La perception du contrôle
23
2.3 Les théories de l'engagement (Kiesler,
1971 ; Morgan et Hunt, 1994)
23
CHAPITRE 2 : RELATION ENTRE MESURES DE
PREVENTION ROUTIERE ET COMPORTEMENT RESPONSABLE : UNE SYNTHESE DE LA
LITTERATURE.
26
Section 1 : L'importance du comportement
responsable chez les usagers de la voie publique.
27
1.1 Etat de lieux de
l'insécurité routière au Cameroun
27
1.1.1 Facteur de risque
d'insécurité lié à l'Homme
28
1.1.1.1 La vitesse excessive
28
1.1.1.2 L'usage de l'alcool ou de tout autre
stupéfiant
28
1.1.1.3 La fatigue du conducteur
30
1.1.1.4 L'utilisation de
téléphones au volant/guidon
30
1.1.1.5 Le facteur démographique
30
1.1.1.6 Défaut de port de ceinture de
sécurité ou casques (pour les engins à deux roues)
.......................................................................................
31
1.1.1.7 Non-respect de code de la route et
conduite sans permis
31
1.1.2 Facteur de risque
d'insécurité lié au matériel roulant
31
1.1.2.1 La motorisation rapide des
véhicules et engins à deux roues.
31
1.1.2.2 Visite technique douteuse
32
1.1.2.3 Surcharges
32
1.1.3 Facteur de risque
d'insécurité lié à l'état des
infrastructures routières.
32
1.2 Le bien-fondé du comportement
responsable
33
1.2.1 Pour les usagers de la route
34
1.2.1.1 Pour les automobilistes et
motocyclistes
34
1.2.1.2 Pour les piétons
34
1.2.2 Pour le gouvernement,
collectivités territoriales et organisations non gouvernementales.
34
Section 2 : Les effets de la communication de
peur et du contrôle routier sur le comportement responsable des usagers
de la voie publique.
36
2.1 Le comportement responsable : qu'est-ce
que c'est et à quoi sert-il pour les usagers de la route ?
36
2.2 Le marketing social au service de la
transformation de comportements des usagers de la voie publique.
36
2.2.1 La communication sociale et modification de
comportements.
37
2.2.2 Adoption du comportement responsable
37
2.3 Le marketing social à la base des
interventions de la sécurité routière
38
2.2.4 La résistance des usagers de la voie
publique face aux mesures de prévention routière
........................................................................................
38
2.2.5 Comportements responsables et
environnement
39
2.2.6 Communication de peur, contrôle routier
et pérennité du comportement responsable.
40
2.2.7 Rappel des hypothèses de recherche
40
DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE DE L'INFLUENCE DES
MESURES DE PREVENTION ROUTIERE SUR LE COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE
PUBLIQUE.
44
CHAPITRE 3 : ELEMENTS METHODOLOGIQUES DE LA
MISE EN RELIEF DE LA RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE
COMPORTEMENT RESPONSABLE DES USAGERS.
45
Section 1 : Le canevas de la recherche
46
1.1 Cadre d'échantillonnage
46
1.1.1 Rappel des objectifs et
problématique de recherche
46
1.1.2 Détermination de la taille de
l'échantillon
46
1.2 La nature des données et lieux de
collecte
47
1.2.1 La nature et l'outil de collecte des
données
47
1.2.2 Les lieux de collecte des
données
47
1.3 Opérationnalisation des variables
et modèle conceptuel de recherche
48
1.4 Justification de la méthode
50
1.4.1 La démarche quantitative
50
1.4.2 L'approche
hypothético-déductive
50
Section 2 : Traitement des données
51
2.1 Le dépouillement du questionnaire
51
2.2 Caractéristiques des usagers de la voie
publique
52
2.2.1 Répartition des usagers selon
le genre, le niveau d'instruction et la tranche d'âge.
........................................................................................
52
2.2.2 Répartition des usagers selon
leur profession.
53
2.2.3 Répartition de
l'échantillon en fonction de situation matrimoniale.
55
2.2.4 Répartition des usagers en
fonction de leur tranche de revenu mensuel
56
2.2.5 Répartition de
l'échantillon en fonction de leur lieu de résidence
57
2.3 Les tests statistiques retenus
57
CHAPITRE 4 : ESSAI D'APPRECIATION DE LA
RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE COMPORTEMENT DES
USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE AU CAMEROUN
58
Section 1 : Appréciation du
comportement des usagers de la voie publique
59
1.1 Appréciation des comportements
des usagers à travers l'expérience de conduite
..............................................................................................
59
1.2 Appréciation de
l'échantillon en fonction de type d'engin et implication aux
accidents.
59
1.3 Mise en évidence des
comportements des usagers de la voie publique face aux accidentés
61
1.4 Les causes des accidents de circulation
routière retenues par les répondants.
61
1.5 Mise en évidence des accidents au
genre, au niveau d'étude et aux types d'engins.
..............................................................................................
62
1.4.1 Croisement des accidents au genre
62
1.4.2 Croisement des accidents au niveau
d'instruction
63
1.4.3 Croisement des accidents au types
d'engins
64
Section 2 : Test des hypothèses et
discussion des résultats
65
2.1 Lien entre communication de peur et
comportement des usagers de la voie publique
..............................................................................................
65
2.2 Lien entre le contrôle routier et
comportement des usagers de la voie publique
..............................................................................................
67
1 Recommandations
70
2 Difficultés rencontrées sur lors de
collecte des données
71
3 Limites de la recherche
71
4 Voies de recherche future
71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
72
REFERENCES NUMERIQUES
76
ANNEXES
77
TABLE DES MATIERES
83
* 1 Rapport des Nations Unis
(2010)
* 2La
rétroaction (Feed-back) « est une communication qui donne
à une personne des informations sur la façon dont elle affecte
les autres. Cette information peut l'aider à reconsidérer son
comportement et éventuellement le changer ; repéré
sur http://www.hpr.polymtl.ca/te/etudiants/FEEDBACK.php
* 3Cité par Chomienne
H. et Lavoisier L-M., (2010), Genèse et structuration de la politique de
sécurité routière en France : vers une stratégie
intégrée ? Université de Versailles Saint-Quentin, les
Cahiers Scientifiques du TransportN° 57/2010 - Pages 15-44.
* 4Divine Mbamome Nkendong
(2017) : Les campagnes de sensibilisation sont ciblées sur
https://news.autojournal.fr/news/1502511/Vitesse-radar-sécurité-routière-alcool-gouvernement;
consulté le 08 novembre 2017.
* 5Observatoire National
Interministériel de la Sécurité Routière (2016).
* 6
http://www.poesie-francaise.fr/art-poetique-nicolas-boileau/
consulté le 17 Octobre 2017
* 7Cité par Dupuis
(2011).
* 8 Cité par Gallopel
et Petr (2000).
* 9Cité par ONEA
Consulting (2010), Marketing Social au service des projets de
développement.
* 10 Cité par Mourre
(2006)
* 11 Cité par De Guise
(1995)
* 12Cité par Cottet P.,
Lichtle M-C et Plichon V. (2012), Vers une théorie des
fidélités ?
* 13Cité par Cossette
et Daignault (2011), La publicité sociale, définitions,
particularités, usages.
* 14 Lewhe et Zemmour
(2009)
* 15Cité par Lewhe et
Zemmour (2009)
* 16 L'effet de
rémanence est un écart entre les comportements sociaux avant la
campagne (comportement actuelle) et les comportements sociaux observés
après la campagne (comportement souhaités).
* 17 Cité par Brault
et Létendre (2002)
* 18 Cité par Mourre
(2013)
* 19 Cameroon Tribune
(2017), N°11426/7625 - 42è année du vendredi, 08
septembre, pp.10-11
* 20Action consistant
à réduire le nombre de véhicules en circulation qui se
traduit par une moindre consommation de carburant, moins de CO2,
moins de bruit, plus de confort et plus de sécurité. En Europe,
il existe de coconduite, covoiturage.
* 21Institut de journalisme et
communication
* 22 Avec l'autorisation du
Ministre en Charge des transports pour l'entretien avec le Directeur des
transports routiers, Monsieur Mbamome NkendongDivine.
* 23Le taux de 98,46% a
été obtenu comme suit x 100
* 24 Ce taux 95,35% a
été obtenu comme suit x 100
* 25La
tolérance est définie comme la part de
variabilité de la variable indépendante qui n'est pas
expliquée par une ou d'autres variables indépendantes. Une
tolérance élevée correspond à un faible
degré de colinéarité. Le seuil de 0,3 est
recommandé. À l'inverse, le seuil du facteur d'inflation de la
variance (VIF) doit être faible : < 3.