Diagnostic organisationnel de l'Union Comité Grande Digue `Tellel' des riziculteurs de Ross-Béthio dans le Delta du fleuve Sénégalpar Alpha Oumar DIALLO Université Gaston Berger de Saint Louis - Master Développement Rural et Coopération 2017 |
3.1.2.3.2. Elevage :Au niveau national, l'Etat mise beaucoup pour l'augmentation des productions animales et l'amélioration de leur qualité ; le sous-secteur représente 28,8 du Produit Intérieur Brut (PIB) du secteur primaire (ANSD, 2014). L'élevage est pratiqué par 28,2% des ménages dont 73,9% en zone rurale contre 26,0% en zone urbaine. Les espèces élevées d'après l'ANSD 2014 sont réparties ainsi : 27,2% de volaille, 23,0% des ovins, 18,3% de caprins, 12,4% de bovins, 8,6% des asins et 6,7% des équins. Après, la région de Kédougou qui compte le plus de ménages pratiquant l'élevage de bovins (26,4%) ; la région de Saint-Louis vient en deuxième position avec un taux de 17,9% puis celle de Kolda (17,3%) (ANSD, 2014). Ces données statistiques viennent corroborer la réalité observée sur le terrain sur l'importance des activités pastorales cohabitant avec l'agriculture dans la région du fleuve. Cela, peut s'expliquer d'une part par la disponibilité de vastes étendues ou d'aires de pâture qui deviennent de plus en plus rares à cause de l'extension des aménagements hydro-agricoles et de l'implantation des nouvelles sociétés agro-industrielles d'où la genèse de conflits entre agriculture et éleveurs. D'autre part, le développement de l'élevage dans la région de Saint-Louis peut s'expliquer par le fait que les conditions pédoclimatiques sont très favorables au bétail (surtout les races zébus, maure et les métisses), la disponibilité de l'aliment (paille de riz, mélasse de la canne à sucre et certaines sous-produits agricoles). Contrairement à la région de Saint-Louis, les régions très humides (la zone de la Casamance) rencontrent d'énormes difficultés pour élever les races zébus, maure ou métisses à cause de la présence de la mouche tsé-tsé, qui est vecteur de la maladie de trypanosomiase. Ces zones humides pour faire face à ces difficultés, élèvent la race `Ndama' local qui est résistante à cette maladie (trypanotolérante). Tout comme les bovins, la région du fleuve occupe une place prépondérante sur les autres types d'élevage à savoir : les ovins, les caprins, la volaille (surtout industrielle). La cuniculture est en gestation dans la ville de Saint-Louis. 3.1.2.3.3. Pêche :Au Sénégal, la pêche maritime constitue une activité socioéconomique qui a un apport de 20% en devise et sa contribution au PIB est de 1,8% et a un poids de 12% dans le secteur primaire (ANSD, 2014). Grâce à sa dynamique, la pêche contribue largement à la création d'emplois, aux apports alimentaires (protéines), de revenus des ménages et à la génération de recettes d'exportation. La pêche artisanale joue un rôle très important dans l'économie locale ; elle occupe 89% de la production halieutique au niveau national (ANSD, 2014). Elle est surtout pratiquée dans les régions maritimes ou fluviales telles que Saint-Louis, Fatick, Dakar, Thiès, etc. Le record sur les ménages s'adonnant à la pêche est détenu par la région de Saint-Louis (19,6%), suivie de Fatick (15,6%), Ziguinchor (15,3%) et Thiès (15,2%) (ANSD, 2014). Hormis la pêche industrielle et / ou artisanale, la région du fleuve (Saint-Louis) regorge d'énormes atouts aquacoles à savoir : · des conditions climatiques et météorologiques favorables ; · la présence des eaux (fleuve, mer) en abondance ; · la disponibilité de terres pour la mise en oeuvre d'infrastructures aquacoles et · la possibilité d'obtenir facilement des sous-produits agricoles pour l'alimentation des espèces aquatiques. Les opportunités sont le plus remarquées dans le département de Podor. Malgré, les efforts fournis par l'Agence Nationale d'Aquaculture (ANA) ces dernières années : · la réhabilitation de deux (02) stations de production de semences de poissons ; · l'installation du laboratoire d'analyse et suivi environnemental et · la réalisation de quinze (15) fermes communautaires produisant annuellement 2 à 4 tonnes de poissons ; il reste encore beaucoup de choses à faire pour booster la filière aquacole dans la région de Saint-Louis. Avec la création de la section Aquaculture de l'UFR11(*) des S2ATA12(*) de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, cela constitue un atout majeur pour la région du fleuve à travers des partenariats qui pourraient contribuer au renforcement de capacité des acteurs de la filière mais aussi à la recherche et à l'entreprenariat axé sur la production aquatiques, qui d'ailleurs a commencé à porter ses fruits avec les étudiants diplômés en aquaculture de l'UGB13(*). Un bon nombre de ces étudiants sont aujourd'hui implantés à Diama, Richard-Toll et Dagana. * 11 UFR= Unité de Formation et de Recherche. * 12 S2ATA= Sciences Agronomiques, de l'Aquacultures et des Technologies Alimentaires. * 13 UGB= Université Gaston Berger. |
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