Les déterminants de l'agritourisme en Tunisie. Une analyse structurelle prospective.

Introduction générale

La mondialisation à laquelle nous assistons aujourd'hui est la grande tendance de notre ère. Elle s'impose lourdement dans l'évolution de tous les pays. En fait, elle permet d'ouvrir leurs économies sur des nouvelles possibilités et des nouveaux marchés. Cependant elle est la force la plus puissante aux changements dans le monde. Pour faire face aux risques de ce nouvel environnement économique tous les pays font de leur mieux pour mettre en place une stratégie de développement durable en exploitant positivement la richesse nationale au domaine sociétale et environnementale.

L'émergence du concept développement durable a soulevé le principe de la coexistence de la croissance économique, du respect des dimensions sociaux et de la préservation des ressources naturelles, le tout étant inscrit de manière intergénérationnelle. Initié par le Club de Rome en 1971, le débat sur la durabilité de la croissance économique va se trouver légitimé lors de la conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain de Stockholm en 1972. Le développement économique, qui régnait sans partage, doit désormais s'envisager au regard de l'équilibre social et du respect des équilibres écologiques.

Dans le parler populaire, on entend souvent du développement régional ou local d'où il est facile de conclure qu'il s'agissait d'exprimer un développement durable dans un territoire donné, mais concrètement le développement local a recours à la notion de la communauté locale à laquelle on définit un large éventail de facteurs ; géographiques, historiques, culturels, administratifs, économiques et sociaux.

Par ailleurs la notion du développement local surgissait sur tous les domaines économiques notamment le secteur tertiaire, et plus précisément les activités des loisirs, on parle ainsi du tourisme durable. En effet, selon l'organisation mondiale du tourisme « Le développement touristique doit reposer sur des critères de durabilité ; il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales.»¹

Ainsi le tourisme durable que l'on qualifie souvent d'alternatif ou de soutenable tire sa force non seulement de trois piliers de développement durable, mais aussi de sa capacité de mettre en valeur le potentiel du milieu réceptif. Pour cela, tous les pays hôtes se trouvent devant le

¹ Clause 1 de la charte mondiale du tourisme durable : http://www.comite21.org/docs/economie/axes-de-travail/tourisme/charte-lanzarote.pdf

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choix de rendre leur tourisme plus respectueux, en offrant un produit touristique adéquat avec les spécificités du milieu social et naturel dans lequel se déroulent les activités des loisirs afin d'assurer une augmentation de la richesse nationale qui permettra de réaliser le développement local. En effet, l'intégration du tourisme durable dans l'économie fait émerger des régions défavorisées en valorisant son patrimoine matériel et immatériel. Notons que les milieux ruraux, les forêts, les montagnes et les parcs naturels sont les lieux privilégiés du tourisme durable. Egalement plusieurs concepts sont associés au tourisme durable dont l'écotourisme, le tourisme équitable, le tourisme solidaire, le tourisme responsable et le tourisme social. Toutes ces formes ont des points communs, mais elles ont également des différences (parfois minimes) qui les font s'orienter.

En outre, les prestations des activités durables sont définies aussi par une nouvelle stratégie de diversification de l'offre dans l'économie du tourisme. Egalement elles permettent au pays d'attribuer une image mondiale positive et respectueuse à la société et à l'environnement naturel, ce qui rend la destination touristique plus attractive et par suite capable à affronter la concurrence touristique mondiale. Ainsi nous pouvons comprendre l'utilité du tourisme durable et pourquoi l'organisation mondiale du tourisme ainsi que les autres organismes mondiaux impliqués travaillent acharnement à mettre en place les outils nécessaires pour promouvoir un tourisme durable au sein des pays destinateurs du tourisme, notamment les pays du sud.

Dans le contexte tunisien, le tourisme est un pilier de l'économie, mais malheureusement ce secteur saignait abondamment dans l'état actuel. Que ce soit le gouvernement ou le peuple, tous les deux sont obligés de faire sortir ce secteur de la vieille âme par la diversification de l'offre en se basant sur le potentiel du patrimoine de régions. Il est temps d'engager des réformes structurelles su sein du secteur tourisme tunisien.

En effet, le milieu rural de ce pays en voie de développent peut présenter une potentialité généreuse de la croissance du tourisme. Les zones rurales en Tunisie sont dotées d'une large superficie et du patrimoine culturel et matériel authentiques à promouvoir. Néanmoins ces zones-là, dont leur activité principale est l'agriculture, souffrent d'une marginalisation sociale et économique flagrante. Ainsi l'intégration des activités touristiques durables dans l'économie agricole, ou bien ce qu'on appelle l'agritourisme, peut être considérée comme une formule miraculeuse d'un développement local rural. Evidemment c'est une offre à promouvoir pour le meilleur du milieu rural en Tunisie.

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Dans ce cadre, nous nous intéressons dans cette étude à répondre à la problématique suivante : Quels sont les facteurs déterminants influents le développement de l'agritourisme en Tunisie ?

Pour ce faire, nous tentons de repérer les éléments constitutifs d'agritourisme les plus influents et les plus dépendants en procédant à une approche systématique basée sur l'analyse structurelle prospective dont connue par le nom « méthode Micmac ».

Notre travail s'articule autour de deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous décrivons l'état actuel dans lequel se trouve l'agritourisme en Tunisie. Dans le deuxième chapitre, nous faisons une analyse structurelle prospective des conditions d'appropriation de l'agritourisme dans un espace tunisien.

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