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Approvisionnement de la ville de N'Djamena en bois-énergie. Ses influences sur le milieu naturel.( Télécharger le fichier original )par Man-na Djangrang Université de Bangui - Maîtrise 2002 |
Chapitre 7 : LES MESURES A PRENDRELes mesures d'économie d'énergies doivent être prises urgemment pour inverser la dégradation du milieu naturel. Malgré les hausses de prix des produits ligneux, sa consommation intérieure continue de croître à un rythme rapide. Le gouvernement est appelé à prendre des mesures d'économie beaucoup plus sévères. Augmentation de la fiscalité forestière, la subvention et la vulgarisation des foyers améliorés, l'introduction d'une technique nouvelle de carbonisation et surtout la subvention et la vulgarisation de l'utilisation de gaz butane. Mais la perception populaire autour et sur ces dernières mesures constitue un frein à leur utilisation. A. La carbonisation : l'utilisation du four casamançaisDans le bassin d'approvisionnement énergétique de la ville de N'Djaména, le charbon de bois est fabriqué après carbonisation partielle de bois secs ou verts empilés et complètement embrasés (photo 8). Quand on juge la température suffisante, la pile est recouverte de feuilles ou de mottes de gazon, puis de terres de façon à exclure pratiquement tout arrivée d'air, mais en laissant des ouvertures pour que la fumée puisse s'échapper et assurer une carbonisation contrôlée. Lorsque le charbonnier estime la carbonisation complète, toutes les ouvertures sont hermétiquement fermées, et on laisse refroidir la pile. Dans cette méthode, une partie du bois est brûlée pour fournir la chaleur nécessaire à la carbonisation. Le rendement est faible et le charbon de bois contient beaucoup de terres et de cendres. Le rendement de la meule traditionnelle utilisée que nous avons observé est d'environ 15% alors qu'une carbonisation efficace devrait permettre d'atteindre 25% environ et même plus. Il est donc manifeste que si les charbonniers se décidaient à utiliser des installations d'un type moderne, la production annuelle pourrait à quantité de matière première égale, passer de 155 667m3 à 259 445 m336(*). C'est le cas du four tranchant portatif. Il est en acier. Son rendement sur bois sec est compris entre 23 et 26% (tableau 23). Il y a là de toute évidence un progrès considérable par rapport à la meule traditionnelle, aussi bien en termes de rendement que de durée du processus. Une des difficultés majeure est son emploi qui nécessite le recours à des opérateurs qualifiés pour le faire fonctionner, et son coût élevé alors que les meules traditionnelles en terre ne nécessitent aucun investissement en argent. Tableau 23: Rendement moyen de carbonisation de bois pour une corde37(*) selon les types de fours
Source : DJANGRANG Man-na, avril 2002 Du moment où la demande du charbon de bois dépasse l'offre, il y a lieu de recherche un rendement meilleur. Remarquons que le rendement de certaines espèces de bois peut atteindre en poids jusqu'à 30 à 50% (Tableau 24) Tableau 24: Les principaux espèces de bois les plus sollicitées en carbonisation
Source : DJANGRANG Man-na, avril 2002 L'expérimentation dans le bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville de N'Djaména (la meule casamançaise) d'une meule traditionnelle serait bénéfique et est à encourager. Elle est de type traditionnel, mais modifié par la présence d'une cheminée, des évents et d'un puits d'allumage permettant un tirage inversé. Son rendement (25 à 30%) pourrait diminuer l'exploitation des ressources ligneuses de 25%. * 36- 155.667m3 est l'estimation actuelle de la production de charbon de bois et de bois Elle correspond à 15% du total de la matière première - 259.445m3 est la production qu'on devrait avoir si les charbonniers utilisaient le four moderne dont le rendement est de 25% de la matière première * 37 1 corde est égale à 3,6 m3 |
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