De la politique africaine de la Chine à l'ère de la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par TAMBWE KITENGE Université de Kolwezi - Graduat 2013 |
Section 3 : Quelques réalisations de la Chine en Afrique à l'ère de la mondialisation.Graphiques : Depuis la déclaration de Beijing d'octobre 2000 ; plusieurs ouvrages sur la percée chinoise et réalisation en Afrique ont été édités en Europe et en Amérique du nord. De janvier 2004 à février 2009, HUJINTAO s'est rendu dans 18 pays d'Afrique : Egypte, Gabon et Algérie en janvier 2004, Maroc, Nigéria et Kenya en avril 2006 ; Cameroun, Libéria, Soudan, Zambie, Namibie, Afrique du sud, Mozambique et Seychelles en février 2007 ; Mali, Sénégal, Tanzanie et Maurice tel est les intérêts réalisés par le président en février 2009. En moyenne le chef de l'Etat chinois a visité l'Afrique une fois, chaque trimestre entre 2004 et 2009. L'analyse des discours officiels prononcés lors de ces 18 voyages donne l'impression qu'ils systématiques : 1) Le rappel de l'histoire des relations sino-africaines, 2) Les réalisations chinoises en Afrique, 3) Les promesses de la Chine à l'Afrique, 4) L'assurance d'une collaboration fraternelle, respectueuses durable et « gagnant-gagnant » La présence chinoise en Afrique s'inscrit dans une stratégie globale de contournement des puissances occidentales concurrentes que sont principalement les Etats-Unis et l'Union européenne. Elle s'appuie principalement sur l'exaltation du passé commun entre l'Afrique et la Chine et la coopération sud-sud. En érigeant le principe de non-ingérence et de mentalité comme socle de sa coopération, la Chine dissocie le développement économique des reformes politiques et propose un modèle de développement contraire à la politique d'aide conditionnée jusque là en vigueur du coté de l'occident. Pour Pékin, la démocratie est fille de la prospérité économique et non le contraire. C'est pourquoi le livre blanc sur la politique africaine insiste sur « le respect du libre choix des pays africains quant à leur voie de développement» la Chine, tirant les coins de la coopération avec le continent à l'issue d'une réunion de tous les Ambassadeurs chinois en poste en Afrique en 1995, a profondément modifié sa politique d'aide au développement. Cette nouvelle politique de l'aide découle de l'importance de ses réserves estimées à plus d'un milliard de dollars. Alors que jusque la Chine s'était limitée à le convertir en bons trésors américain ou en rentes libellées en dollars, elle a décidé de les utiliser à des fins géostratégiques, en se lançant dans une politique d'investissements, notamment en Afrique pour renforcer son indépendance énergétique. D'après les départements Afrique du ministère chinois des affaires étrangères, l'aide extérieure chinoise se fait sous les trois formes suivantes : le prêt bonifié préférentiel, les projets d'entreprises à cogestion à capitaux mixtes et l'aide sans contre partie. La pratique du prêt préférentiel a déjà fait ses preuves en Angola ou des investisseurs chinois, malgré l'ère du FMI et de la BM, ont mis à la disposition de pays 5 millions de dollars avec la politique des projets d'entreprises, Pékin étend sa politique énergétique à l'acquisition des matières premières autres que le pétrole en combinant le développement des infrastructures et extraction des minerais. C'est ainsi que des sociétés chinoises sont activement engagées dans l'exploitation du cuivre et du cobalt en Zambie et en République Démocratique du Congo, du charbon au Mozambique.53(*) Cette exploitation s'accompagne le plus souvent du développement d'infrastructures faisant accepter l'idée que Pékin contribue au développement du tissu industriel comme l'illustre la réfection des infrastructures routières ou ferroviaires, en Angola, au Zimbabwe, au Nigeria, en Ethiopie et au Gabon. Quant à l'aide sans contre partie, elle se traduit le plus souvent par des réalisations de prestige, ces « éléphants blancs » souvent dénoncés par la coopération occidentale à cause des énormes budgets de maintenance qu'ils impliquent pour les pays d'accueil. Il s'est engagé, à l'issue du sommet sino-africain de novembre 2006, de construire gratuitement un siècle pour l'union africaine à Addis-Abeba. L'aide sans contre partie s'accompagne également d'annulation périodique de dettes et de la mise en place de coopérants chinois dans divers secteurs. En 2004 on dénombrait environ 61000 coopérants chinois en Afrique. Au total Pékin consacre 45% de son aide au développement à l'Afrique grâce à une politique d'investissement multiforme qui a selon le président algérien ABDELAZIZ BOUTE FLIKA ; permis à l'Afrique d'atteindre un taux de croissance de l'ordre de 6% son taux le plus élevé de ces trente dernières années. Le modèle chinois semble faire des émules au point que JAWARD KENDOUDI pense que « l'Afrique pourra prendre exemple sur la Chine pour son développement. Le modèle chinois a fait ses preuves puisqu'il permet un taux décroissance le plus élevé du monde, et qu'il a tiré de la pauvreté des millions de personnes.54(*) §.1. La coopération bilatérale ou multilatérale Chine AfriqueMême si la diplomatie pétrolière demeure au coeur des préoccupations chinoises, il n'en reste pas moins que Pékin use d'autres instruments pour asseoir sa position en Afrique. La gamme d'initiatives bilatérales et multilatérales s'étend de la coopération militaire aux échanges socioculturels, en passant par participation aux missions onusiennes de maintien de la paix. * 53 Interview du président algérien ABDELAZIZ BOUTE FLIKA www.el-mauredia.d2, novembre 2006. * 54 JAWARD KENDOUDI, consultant et économiste et président de l'institut marocain des relations internationales (IMRI), « sommet sino-africain, quels enjeux ? », www.menora. Décembre 2006. |
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