EPIGRAPHE
« Il est important d'épargner que de donner
naissance aux enfants qui pourtant constituent une grande charge »
Jean Baptiste SAY
IN MEMORIUM
Si la mort était une personne, nous mènerions
une lutte sans relâche pour l'anéantir et ainsi l'empêcher
d'emporter ceux qui nous sont chers.
Mais hélas, elle est une force invisible et
irréversible qui atteint et frappe jeunes et vieux, justes et injustes.
Elle n'épargne personne, c'est donc une force qui nous dépasse et
un passage obligé pour tous ceux qui respirent.
Cher Papa, feu NZUZI KIMBEMBI Ali,
en ce jour où nous arrivons à la fin de notre parcours
estudiantin, il aurait fallu que tu sois présent pour apprécier
l'oeuvre de ta progéniture. Mais le destin a décidé
autrement.
Que ton âme repose en paix Papa.
DEDICACE
La simplicité et l'humilité sont deux
qualités humaines qui attirent la sympathie car elles sont l'expression
de la réalité.
Le fil à lui seul est incapable de coudre un
vêtement quelle que soit sa couleur ou son épaisseur, et il ne
peut de lui-même traverser un tissu mais plutôt lorsqu'il est
rattaché à une aiguille. Le fil n'est pas tranchant, ni solide
mais puise toute sa force dans sa connexion avec l'aiguille ; mes parents
sont cette aiguille.
A ma mère LENGA MBEMBE Marie
et Papa MBO KABEYA Donatien, pour tout ce que vous
avez fait de ma personne, pour votre affection, éducation, amour et
attention, je vous dédie ce travail et trouvez ici le fruit de vos
efforts.
A mes frères et ma soeur : Flavy
KABEYA, Steve KABEYA et Clevie MAMUNGABA, je vous remercie pour
votre amour que vous n'avez cessé de faire preuve.
A mes oncles et tantes : Jean LENGA, Charli
KITAMBALA, Adonis LENGA, Jeanne LENGA, Adrienne LENGA, Ener LENGA, Gradie
PANUKA ; je vous remercie pour votre encouragement et votre
soutient tant moral qu'intellectuel.
A mes cousins et cousines : Pirins MULUMBU,
Serone LENGA, Dmitri LENGA, Sylva, Rabbi, Moise, Gracia, Ulric, Prisca, Marie,
Kethia ; trouvez ici l'expression de ma profonde
considération.
A PapaBenoit KAMUENE, Tonton Hervé KITABA
et Tantine NICLETTE, Gemima NOLE, Gracia NDAYA, Benie MUTETE, Ernest
NGONG, Yannick ALIO, Belly BIYA, Hello YOKA, Junior MAKENGO, Gael MANTUIDI,
Dread KIAMPUTU, Ephaim NSAKA, Emma PAMATA, Erick BOMBA ; que
vos bien faits trouvent ici une réponse.
AVANT-PROPOS
Si l'arbre peut être capable de vivre avec ses seules
substances naturelles, il n'en est pas ainsi pour l'homme qui a toujours besoin
de son semblable pour son vécu quotidien et sa réussite.
Pour parvenir à notre fin, ce travail a
bénéficié des cours de certaines personnes dont nous ne
pouvons pas taire les noms. Ceci est donc une opportunité afin
d'exprimer à toutes ces personnes nos vifs sentiments de reconnaissance
et de remerciement.
Nous tenons à cet effet à rendre un hommage
mérité au Professeur KILONDO NGUYA
Didier qui a accepté la direction scientifique de ce
travail en suggérant des multiples corrections et aménagements
après une profonde lecture.
Grace à ses compétences, son expérience
et sa disponibilité malgré ses multiples occupations et ses
cours, ce travail a bénéficié d'un encadrement
scientifique de taille pour ne pas dire sans précédent. Sur ce,
nous disons sincèrement merci du fond de notre coeur.
Nos sentiments de gratitudes sont également
adressés au Professeur KITSALI KATUNGO Jean
Helene, au Professeur MWANIA WAKOSIA
José, au Chef des Tavaux LABY,
à l'Assistant KITENGE Léon, à
l'Assistant MPANYA Theddy, tous de la faculté
des sciences économiques, pour la qualité remarquée et
remarquable de leurs concours dans notre cursus académiques par la
formation à travers divers cours et explications.
Nous sommes aussi redevables aux combattants de lutte tels que
NDUMBI Junior, MAMPASI Delance, MBEVO
Fiston, TSHIBAMBE Floribert, DIALUNGANA Junior, FAMBA Fabrice, MAPEPE Daniel,
ESOKOLA Moise, KAPILA Christian, MUKENDI Christophe, MALUMBA Jack, MALUKA
Freddy, KIALA Wilfried, MAVANGU Jeancy, MBUYI Michael, MANSANGA Michaux, LUBUMA
Pierret, KALUMPUNIKO Barnes, BENA Dan, OTEMAYOLO Modeste, PUMBULU Josué,
LUTUMBA Josué ,CHANSA Jacob, pour les
joies et les peines partagées ensemble, je vous dis avec dévotion
merci.
L'oublie étant humaine surtout quand on est sous le
poids d'une lourde charge morale et pour nous épargner des
récriminations justifiées de ceux qui ne se retrouveraient pas
dans ces remerciements, nous nous limitons à cet anonymat qui s'adresse
néanmoins à chacun pour exprimer nos sentiments de profonde
gratitude.
A tous, je dédie ce travail.
INTRODUCTION GENERALE
Ce travail porte sur la croissance démographique et le
développement dans la ville de Lubumbashi ; il consiste à
expliquer comment la croissance démographique constitue un facteur
explicatif du développement ou de sous-développement de la ville
ou de la pauvreté de ses habitants.
On ne peut parler du développement sans population. Le
développement de la ville de Lubumbashi est, et sera, largement
conditionné par son développement humain, qui doit s'entendre
à la fois comme le développement de ses ressources humaines et
aussi l'amélioration du niveau de vie de la population du point de vue
du revenu, de la santé, de l'éducation et du bien-être en
général.
Porteuse d'une identité congolaise, ouverte au monde,
la population ne doit pas se réfugier dans un passé
idéalisé, mais celui d'un Congo émancipé, confiante
en ses capacités, à imaginer les chemins de sa renaissance. Mais
le problème de la population n'est pas uniquement question de chiffres,
c'est aussi une question du bien-être humain et de
développement.
Les débats portants sur la relation pouvant exister
entre la croissance démographique (voyant par là un accroissement
de la population) et le développement, datent de longtemps.
Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts
que sont le développement et la croissance démographique, dans
les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours
soulevé des vifs débats controversés. Ces débats
portent sur le sens de dépendance entre la croissance
démographique et le développement d'une part, et sur les effets
que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part.
Etant donné que plusieurs auteurs en ont
déjà fait mention dans leurs ouvrages, nous nous interrogeons sur
l'effet des variables démographiques sur les variables
économiques, nous cherchons essentiellement à déterminer
la nature de l'impact économique de l'accroissement
démographique.
Est-ce que cet accroissement peut constituer un facteur
d'augmentation du rythme de création de nouvelles richesses comme le
soutient une partie d'économistes et penseurs tels qu'Esther Boserup,
Julian Simon, Jean Bodin, Alfred Sauvy,... ? pourrait-il être au
contraire une cause d'appauvrissement des nations étant donné la
pression qu'il exerce sur les ressources limitées, soutenu par les
auteurs de la prédominance Malthusienne tels que Malthus, David Ricardo
et la plupart des organisations économico-financière
internationales ?
En se plaçant du point de vue des doctrines, nous ne
pourrons donc pas trancher la question des liens entre variables
démographiques et économiques du fait que tout dépend d'un
pays à un autre et d'une région à une autre.
Cependant après analyse et observation des
données sur la façon dont évolue la population de la ville
de Lubumbashi et les variables économiques, les théories à
prédominance Malthusienne se vérifient et de ce fait ont la
mérite de nous éclairer sur la situation.
En sachant que le 21è Siècle marque une
étape inédite dans l'histoire du monde car la croissance de la
population est presque exclusivement concentrée dans les pays en
développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine ; de ce
fait on observe une montée significative de la demande en nourriture, en
eau et en énergie dans ces pays. On estime qu'une croissance
démographique rapide entrave le développement en particulier dans
les pays disposant de peu de ressources financières face à la
croissance démographique et à la nécessité
d'étendre les services sanitaires, éducatifs et sociaux.
Ainsi ce sujet n'est pas un fait du hasard, il justifie le
pourquoi, de nos jours, la population de Lubumbashi reste en majorité
plongée dans la misère ou dans la pauvreté, peu de Lushois
ont accès à l'eau, à l'électricité, à
l'instruction, aux soins de santé, alors que la ville de Lubumbashi est
considérée comme capitale économique de la
République Démocratique du Congo.
A cet effet ce travail revêt un intérêt
capital tant pour chaque congolais que pour tout chercheurs et dirigeant du
pays. Ce travail amènera chaque personne à comprendre les
problèmes sociaux et économiques qui découlent de la
croissance démographique et poussera les gens à raisonner deux
fois avant de prendre d'option de procréer. Les chercheurs trouveront
ici leur part car il servira d'outils de référence parmi tant
d'autre en ce qui concerne la population tout en les fournissant quelques
données utiles à leurs investigations.
Quant aux dirigeants de la ville ou du pays, ils seront
amenés à adopter des mesures très particulières en
matière de la population de façon à atténuer les
méfaits que crée la croissance démographique.
Dans le souci de se conformer aux normes et règles
d'une recherche scientifique, ce travail couvre une période allant de
2005 à 2010 concernant la ville de Lubumbashi sauf exception faite pour
d'autres données ne couvrant que l'année 2010 ; ce travail
est subdivisé de la manière suivante : hormis l'introduction
et la conclusion, il compte 4chapitres dont le premier est la
problématique de l'étude où nous retrouverons la revue de
littérature, l'état de la question, la problématique ainsi
que l'approche méthodologique ; le second chapitre nous renseignera
sur les notions de la croissance démographique et du
développement ; le troisième chapitre nous parlera des
différentes théories sur le lien entre la croissance
démographique et le développement à la fin duquel nous
avons placez une grille d'analyse ; le quatrième chapitre nous
parlera de la croissance démographique et du développement de la
ville de Lubumbashi où nous présenterons les données sur
la ville de Lubumbashi et les analyses de ces données.
CHAPITRE I : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE
I.1. Revue de
littérature
La revue de littérature consiste à
présenter l'évolution du débat d'auteurs sur un point
donné.
Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts
que sont le développement et la croissance démographique, dans
les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours
soulevé de vifs débats controversés.
Ces débats portent sur la dépendance entre
croissance démographique et le développement d'une part, et sur
les effets que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part. De ce fait nous
avons deux tendances : les malthusiens et néomalthusiens ainsi que
les anti-malthusiens.
Ainsi pour l'économiste Suédois Goran OHLIN
(1926-1996) : « l'argument simple et irréfutable qui
condamne l'expansion démographique des pays défavorisés
est qu'elle absorbe une quantité très importante de ressources
qui pourrait être employés à faire progresser la
consommation et, surtout, le développement »1(*).
L'économiste Anglais Malthus (1776-1834), connu pour
son ouvrage intitulé « Essai sur le principe de la
population », affirme que le taux de croissance de la production qui
lui, suit une loi arithmétique est inférieur à celui de la
population qui suit une loi géométrique.2(*)
Il présente la population comme un danger. Si rien ne
gêne son accroissement, elle augmente exponentiellement. Donc, elle va en
doublant tous les 25ans. Il faut l'arrêter par « la contrainte
morale » comme l'obligation du mariage tardif ou « des
obstacles destructifs » comme les famines et les maladies.
L'avortement est toute pratique contraceptive étant
criminels aux yeux de ce pasteur, la seule solution admissible est la
contrainte morale et l'abstinence au mariage jointe à la
chasteté. Il en conclut en disant « qu'il ne faut donc
pas mettre au monde des enfants si l'on n'est pas en mesure de les
nourrir »3(*).
Les néomalthusiens eux, à la différence
de leur maitre, rejettent la contrainte morale comme solution aux
problèmes de la surpopulation et admettent les moyens artificielles pour
limiter les naissances. Et ajoutent qu'une population trop importante
dégrade l'environnement et les moyens de sa production agricole comme
les sols et lorsque la menace, elle se déplace en
déplaçant des problèmes dans d'autres régions.
De son coté, Marx critique Malthus en refusant
l'idée d'une loi entre population et subsistances qui ne prennent pas en
compte les conditions de production. On voit bien l'approche très
moderne de Marx : le niveau de reproduction humaine n'est pas une
donnée mais une conséquence du niveau de développement,
lequel est fonction du système économique. Il dit que Malthus a
choisi explicitement d'ignorer les changements technologiques, l'invention et
considère que la productivité des ressources est fixe, on peut
l'expliquer par le fait qu'il écrivit avant la révolution
agricole. A son époque, un agriculteur français nourrissait 4
personnes, aujourd'hui il en nourrit 70.
Cependant, même si les progrès technologiques
étaient pris en compte dans la théorie de Malthus, les
conclusions seraient similaires : l'accroissement des subsistances ne
serait tout de même pas aussi rapide que l'augmentation de la
population.
Malthus raisonne sur la planète entière sans
faire différence entre les régions du Globe. Pour lui, les
individus sont dans un espace clos et limité, il n'y a pas de
possibilité de migration. De plus, les réserves de terres arables
sont supposées faibles ou nulles. Il établit le rapport entre
population et subsistances
De l'autre côté les détracteurs des
théories néo-malthusiennes et de la notion de capacité des
charges planétaires avancent qu'il y a deux grands facteurs de
dégradation de l'environnement : d'une part la croissance
démographique et la pauvreté des pays du Sud, d'autre part le
modèle de la croissance économique des pays du Nord. (On a d'un
côté sacrifié la durabilité ou le long terme pour un
profit et un plaisir maxima et immédiat, de l'autre on a
surexploité pour survivre, les naturelles disponibles).
La Sociologue et économiste Danoise, Esther BOSERUP
(1910-1990) affirme quant à elle : « la population,
plus précisément la densité de la population, est un
facteur de progrès économique ; la population n'est pas
déterminée par la richesse mais elle la détermine
grâce à la pression créatrice qu'elle
génère » (Esther Boserup citée dans le
livre)4(*).
Esther BOSERUP dit que la pression démographique est un
stimulant ou même une condition préalable au progrès de
l'agriculture. Nous remarquons que dans son livre publié en 1965
intitulé « the condition of agricultural
growth » traduit en français sous le titre «
évolution agraire et pression créatrice » dans lequel
elle défend une thèse réfutant le courant
néo-malthusien.5(*)
Selon cette thèse, elle démontre que la pression
démographique est un stimulant ou même une condition
préalable au progrès de l'agriculture.
L'accroissement des densités rurales, la
raréfaction progressive de la terre par rapport à la population
conduisent à une utilisation plus intensive des terres, exigeant
davantage le travail, aboutissant à des accroissements de
productivité et à une évolution générale de
structure de production agricole par la suppression de la jachère par
exemple.
Julian SIMON, professeur d'Université de Maryland qui,
en 1981 a publié un ouvrage intitulé « The ultimate
ressource » dit : le principal facteur de l'accroissement des
richesses c'est l'accroissement démographique. Plus de personnes
signifie des marchés grands, des communications plus faciles, des
économies d'échelles possibles, des gains de
productivité.6(*)
Pour lui, par-dessus tout, la taille de la population est un
facteur d'innovation. L'hypothèse principale de Simon est que
l'innovation et l'invention, entant que produits de l'intelligence humaine,
augmente avec la taille de la population.
Plus une population est nombreuse, plus il lui est facile
d'inventer une solution à son problème. « Population
will grow, knowledge will increase, economies will develop, liberty will
flourish » (Simon, 1990).
Entre les thesespopulationnistes et malthusiennes, Alfred
SAUVY(1898-1990) préconise un examencas par cas des situations.7(*)
Sesrecherchesontmontréque, pour l'ensemble des pays
industrialisés, la correlation entre la croissance de la population et
la croissance du revenue par têted'habitantestfaible et peusignificative.
Il en conclutqu'ilexiste des circonstances où une insuffisance de la
population nuit au dynamisméconomique et d'autresoù au contraire,
une population nombreusesempêche le développement des
investissements et le bienêtre de la population elle-même (c'est le
cas de bon nombre des pays du tiers monde).
Il existerait donc pour chaque situation, un optimum de
population. L'optimumdepend tout d'abord des ressourcesnaturelles et techniques
de chaque pays. Les pays du tiers monde qui doivent pour se développer,
beaucoup investirproductivement, ontintérêt à limiter
leurfécondité. En effet, l'expansionrapide de la population
absorbe à des fins non directementproductives, une fraction trop
importante du maigre capital dontdisposentces pays. Les pays
industrialisésdoivent par contre, ne pas
laisserleurféconditédecliner trop vite, sous peine de
vieillissement.
Au regard de ces discussions d'auteurs, nous constatons qu'il
y a deux positions diamétralement opposées qui sont un
héritage de deux courants de pensées dont les oppositions se sont
cristallisées à la fin du 18è Siècle. Nous avons de
ce fait un courant Malthusien et un courant anti-malthusien.
De ce fait les avis sont partagés sur la relation
population-développement ou croissance démographique -
développement car il n'y a pas une théorie faisant
l'unanimité.
Nous constatons qu'il y a un clivage net qui s'est
opéré entre les tenants d'une thèse qui voit en
l'accroissement de la population une source de développement et ceux qui
pensent que les conditions nécessaires au développement ne
peuvent être créées sans une régulation
démographique.
I. 2. Etat de la
question
Dans l'état de la question, nous avons
repéré quelques travaux empiriques qui ont déjà
été élaborés se rapportant à notre sujet.
Ainsi nous avons :
Ø CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT EN
AFRIQUE SUBSAHARIEN, mémoire défendu par Yannick ZAMBO
ZAMBO à l'Université Paris Dauphine.
Dans son travail il dit que l'Afrique subsaharien est une
partie de l'Afrique qui connait les indicateurs de développement les
plus berne tandis que sa fécondité qui reste la plus
élevée au monde, en fait la zone où l'on observe la plus
forte pression démographique. Ce fait a contribué à
alimenter une nouvelle fois les échanges entre les deux courants de
pensée sus-évoquées, chacun faisant feu de tout bois pour
démontrer la pertinence de ses positions. La pression
démographique oblige les gouvernements a adopté diverses
stratégies sous l'impulsion des organismes de développement, des
bailleurs de fonds et autres partenaires.
Conformément au contexte de l'Afrique subsaharienne, ce
travail s'est proposé de savoir si la démographie a eu des effets
sur le niveau du développement de cette région du monde, s'il est
vrai que le sens des relations entre ces deux concepts est plutôt
inversé, est-ce que le niveau de développement de l'Afrique
subsaharienne a-t-il des conséquences sur son système
démographique.
Il dit que le ralentissement de la poussée
démographique ainsi accéléré donnera plus de marge
aux pays subsahariens pour que ceux-ci puissent dans un premier temps combler
leur retard et ensuite assurer durablement le bien-être des
générations naissantes. Au regard de l'évolution des OMD,
cette partie du continent a fait des progrès considérables en ce
qui concerne les objectifs assignés.
Ø POPULATION, FACTEUR DE DEVELOPPEMENT EN
AFRIQUE, mémoire défendu par Blaise AGUIDE AKOINA
à l'Institut Supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines
DON BOSCO, Lomé, 2009.
Il dit qu'en comparant l'évolution de la population des
continents, force est de reconnaitre que le problème de la population en
Afrique est réel et qu'il représente des inévitables
défis. L'impact de tous les indicateurs de la croissance
démographique se traduit par des grandes pressions sur les gouvernements
africains en matière d'emploi productifs, ce qui accentue les
problèmes de chômage, de sans-emplois, de la pauvreté
persistante, de multiplication des bidonvilles, des crimes et de
l'instabilité politique.
Toutefois ces deux travaux ne nous montrent pas les
éléments expliquant la forte croissance démographique
évoquée qui obligerait les gouvernements d'adopter diverses
stratégies sous l'impulsion des organismes de développement, des
bailleurs de fonds et autres partenaires.
Bien que le premier travail ait été bien
circonscris et bien expliqué, nous remarquons que l'auteur a conclu en
ne faisant que l'étude des deux pays qu'il a pris comme exemple, le
Kenya et le Cameroun. Cette étude ne nous renseigne pas exactement sur
les indicateurs de tous les pays de l'Afrique subsaharienne du fait que chaque
pays dispose d'une politique propre en ce qui concerne sa population et il n'a
pas utilisé un échantillon représentatif pour son
étude.
Dans le second travail qui est Population, facteur de
développement en Afrique, l'auteur nous dit en ce que se traduit
l'impact de tous les indicateurs de la croissance démographique sans
nous renseigner sur l'évolution de ces indicateurs en question, il n'a
fait qu'une étude théorique de la croissance démographique
et du développement de l'Afrique.
Ø AMANI KAINGU Espérant dans
son travail de mémoire en 2011 soutient la doctrine populationniste en
disant que la croissance démographique est à encourager dans
notre pays parle faits qu'elle est facteur de la modernisation, d'innovation et
du progrès dans le secteur agricole, car elle accroit sa
productivité et aussi par le mécanisme d'entrainement qui
proviendra du développement agricole.
Sa faiblesse pensons nous est qu'il se penche plus du
côté de la thèse d'Esther Boserup sans tenir compte de la
réalité de notre pays. Il note que plus il y a augmentation de la
population, plus il y a des bouches à nourrir, plus les entreprises vont
produire vue l'augmentation de la demande ; mais il oublie qu'en
même temps le prix des biens et services va augmenter vue la hausse de la
demande en plus les entreprises vont diminuer les salaires vue la
disponibilité excessive de la main d'oeuvre. Cette population si elle
n'est pas digne en qualité et si elle n'est pas bien formée va
aussi constituer une lourde charge.
Ainsi dans la présente étude, nous ne nous
limiterons pas seulement à citer ou énumérer ces impacts
ou effets mais nous allons donner des données chiffrés sur la
croissance démographique et le développement.
De ce fait nous essayerons de trouver les différentes
variables et indicateurs explicatifs de la croissance démographique
ainsi que ceux du développement que nous placerons dans une grille
d'analyse. A partir de ces données nous saurons le lien qui existe entre
croissance démographique et développement.
I.3.
Problématique
Les liens entre les variables démographiques et
économiques ont nourri depuis des temps les débats en sciences
économiques. Ces liens tendent à stigmatiser les effets pervers
d'une croissance démographique sur les conditions de vie des populations
d'une part et d'autre part à déterminer le limites de la
croissance démographique compte tenu des ressources disponibles et du
niveau de connaissance ou au contraire à démontrer ce qu'un pays
peut espérer tirer d'une croissance de sa population ; ce rapport
témoigne même la complexité entre la démographie et
l'économie.
La préoccupation majeure de notre travail s'articulera
autour de deux (2) thèses contradictoires sur l'impact de la croissance
démographique sur le développement et précisément
sur le développement de la ville de Lubumbashi, les effets de ce
développement aussi sur la croissance démographique.
De ce fait nous nous limiterons à la question de savoir
si l'accroissement démographique continu constitue un frein ou un atout
pour le développement de la province du Katanga en
générale et de la ville de Lubumbashi en particulier, savoir si
cette situation permet à la population de réaliser les objectifs
du développement.
En cas d'impact positif ou négatif, quelles sont les
approches de solutions à cette situation en vue de booster le processus
du développement de la ville de Lubumbashi.
I.4. Hypothèses
La croissance démographique peut être une source
de bonheur lorsque cette population constitue un stock de main d'oeuvre
qualitative conduisant à la production. Par contre la croissance
démographique est source de misère et de tous les maux de la
terre lorsque rien n'est fait pour occuper les gens afin qu'ils participent
à la production.
Etant donné que ce fait ne soit pas étayé
par des preuves solides, d'autres disent que ce phénomène peut
être considéré sous deux angles de vu. Premièrement
d'un angle qualitative, à savoir qu'un ralentissement
démographique serait bénéfique à la majorité
de la population en terme de la qualité de niveau de vie, et dans un
autre angle quantitatif disant que les avantages qu'ils en retireraient se
prêtent mal à une évaluation rigoureuse et sont fonctions
de leur situation.
En dépit de manifestations de scepticisme et
d'opposition, retenons que la majorité des spécialistes
considère que, dans la situation de pratiquement tous les pays en
développement, le ralentissement de la démographie permettrait un
essor plus rapide du revenu individuel. Néanmoins presque tous les
gouvernements et organismes internationales, les bailleurs de fonds ont
révisé leur opinion favorable envers un indice de
fécondité et une natalité élevée,
considérée à présent comme une entrave majeure
à l'amélioration de la santé, du niveau de vie et du
revenu.
En ce qui concerne la situation de la ville de Lubumbashi,
nous nous plaçons du point de vu qualitative et nous disons que cette
croissance démographique continue ne peut qu'empêcher la
société de subvenir à ses propres besoins et les
résultats de cette croissance sont la misère et la
pauvreté.
De ce fait nos idées convergent avec celles de la
doctrine Malthusienne. Dans la mesure où la croissance de la population
a en général un impact négatif sur le processus de
développement dans la ville de Lubumbashi, elle constitue alors un frein
sans compter quelque cas où elle constitue un bien, e par
conséquent, il est nécessaire de prendre dès lors les
mesures préventives telles que : la planification familiale, le
prolongement de la structure d'âge au mariage ; consistant à
freiner cet accroissement.
I.5. Approche
méthodologique
I.5.1. Les méthodes
Le vocable « méthode » est pris
ici, dans le sens des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à trouver les vérités, qu'elle
poursuit, les démontre, le vérifie. Ainsi, dans notre travail
nous avons fait usage des méthodes suivantes :
1. La méthode inductive
Cette méthode consiste à partir du particulier
vers le général, c'est-à-dire des faits contingents
observés pour tirer conclusion générales pouvant
générer les lois.8(*)
Cette méthode nous a permis en la vérification
des grands faits sur terrain qui ont fait preuve concrète des
théories que nous avons.
2. La méthode comparative
La méthode comparative consiste à confronter les
faits pour déceler des ressemblances et différence existants
entre eux afin de dégager le(s) facteur(s) générateur(s)
de ces ressemblances ou différences.9(*)
Elle nous a aidé à faire une analyse des
différentes évolutions démographiques et économique
des différentes années, les confronter aux réalités
socio-économiques et environnementales de notre ville de Lubumbashi.
I.5.2. Les techniques
Nous définissons la technique comme un moyen que le
chercheur utilise pour recueillir les données utiles à la
réalisation d'un travail scientifique. Dans ce travail, nous avons
utilisé les techniques ci-après :
1. Technique d'observation directe
L'observation directe est celle qui porte directement sur les
phénomènes étudiés qu'ils s'agissent des individus,
des groupes d'individus, d'institutions.10(*)
Cette étape importante est celle qui nous a offert le
sujet même d'étude, nous avons observé une croissance plus
que proportionnelle de la population dans notre ville de Lubumbashi alors que
les entreprises devant produire les biens de consommations et devant employer
cette main d'oeuvre croissante ne suivent pas le même rythme.
2. Technique documentaire
Cette technique nous permis de consulter différents
documents sur le net et dans des bibliothèques qui nous ont fournis des
informations précises pour notre étude.
CHAPITRE II : NOTIONS
SUR LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT
Dans ce chapitre nous présenterons les
différentes notions de la croissance démographique et du
développement. Nous établirons les différences qui peut
exister être croissance économique et développement, nous
donnerons une différence entre divers développement qui puisse
exister et nous présenterons les indicateurs caractéristiques du
développement et de la croissance démographique.
II.1. La croissance
démographique
II.1.1. La population
La population, c'est l'ensemble des individus,
répondant à une même définition, c'est l'ensemble
des personnes résidant dans un pays, quels qu'en soient le sexe, la
nationalité, la religion, la couleur de la peau ou celle des
yeux.11(*)
La population est un concept à prendre au sens
larges ; dans le cadre d'un espace donné (national, régional
ou local), une population peut être définie à la fois
par :
Ø Ses caractéristiques
démographiques : sexe et âge, distributions spatiale,
densité, la croissance (fécondité, mortalité,
migration)...
Ø Ses caractéristiques sociales et
culturelles : éducation, religion, ethnie, système de genre,
stratification sociale ;
Ø Ses caractéristiques économiques :
types d'activités et de production, niveau de vie et de pauvreté,
milieu d'habitation.12(*)
II.1.2. La croissance
démographique
La croissance démographique est l'accroissement global
d'une population sous l'effet de 4 facteurs qui sont :
· La natalité ;
· La mortalité ;
· L'immigration ;
· L'émigration.
Le taux de croissance démographique se calcule comme
suit :
TC= (TBN-TBM)+(TBI-TBE)
Où:
· TBN: Taux brut de natalité ;
· TBM : Taux brut de mortalité ;
· TBI : Taux brut d'immigration ;
· TBE : Taux brut d'émigration.
L'accroissement d'une population au cours d'une année
est égal à la différence entre les flux d'entrées
(naissance + immigration) et les flux de sortie (décès +
émigration).13(*)
Soit pour une année : Po= population totale en
début de période.
P1= La population totale en fin de période ;
N= Le nombre des naissances ;
M= Le nombre des décès ;
I= Le nombre des immigrations ;
E= Le nombre des émigrations.
L'accroissement total de P est égal à la somme
des soldes des flux naturels et migrations : P1-P0= (N-M) + (I-E)
II.1.3. Les régimes de la population
A) Le régime primitif
Ce régime est caractérisé par une forte
natalité et une forte fécondité. C'est le régime
démographique qui caractérisa toutes les sociétés
humaines avant les foyers de la médecine et l'augmentation du nombre des
calories consommées quotidiennement. Les populations se renouvelaient
à l'identique du fait du niveau élevé de la
mortalité et de la fécondité. C'est un régime
démographique qui est proche de celui du règne animal. Les
périodes de fortes augmentations et de diminution des effectifs
alternants dans le temps au gré des variations des moyens de subsistance
ou de la nourriture.14(*)
B) Le régime transitoire
Ce régime est caractérisé par une baisse
de la mortalité avec une légère tendance à la
baisse de la fécondité. C'est le régime
démographique qui caractérise la plupart des pays en
développement actuellement.15(*)
En effet, grâce aux progrès de la
médecine, la mortalité a baissé dans ces pays. Cependant,
le nombre moyen d'enfants par femme reste toujours assez élevé
bien qu'il soit légèrement en recul par rapport aux années
d'avant la colonisation européenne, Japonaise, etc.
C) Le régime de maturité
C'est le régime qui se caractérise par une
baisse significative de la mortalité et de la fécondité.
C'est le régime démographique actuel de l'Europe occidentale et
de l'Amérique du Nord.16(*)
Ici les taux de mortalité et de natalité sont
constants, la structures par âge de la population est invariable,
l'effectif des décès varie comme celui des naissances et comme
celui de la population aux taux r.
II.1.4. Les indicateurs de la
croissance démographique
Les principaux indicateurs de la croissance
démographique sont :
a) Le taux d'accroissement naturel de la population
Ce taux renseigne sur le rythme d'accroissement d'une
population non soumise aux mouvements migratoires internationaux. Il est
exprimé en pourcentage et est calculé comme suit :
où :
D : Nombre de décès au cours de la
période d'une année ;
N : Le nombre des naissances vivantes sur l'ensemble d'un
territoire considéré durant la même
période ;
P= La population totale au cours d'une période de
référence.
b) Le taux d'accroissement migratoire de la
population
Ce taux renseigne de son coté sur le rythme
d'accroissement d'une population résultant des mouvements migratoires.
Il est exprimé en pourcentage et se calcule comme suit : où
I : Le nombre des personnes qui ont
immigré ;
E : Le nombre des personnes qui ont émigré
au cours de la période de référence dans un territoire.
Ainsi, le taux d'accroissement total de la population se
calcule comme suit :
Nous distinguons ici deux sortes de migrations à
savoir : les migrations interne et internationale.
ü Les migrations internes sont celles qui concernent
les nationaux d'un même pays qui quittent une ville ou un coin du pays
vers une ou un autre suite aux facteurs répulsifs ou les push : il
s'agit ici des conditions de vie difficile à la campagne ou le mal de
vivre au village, etc. Ou encore suite aux facteurs d'attraction ou le
pulls qui sont notamment les différences de salaires entre la ville
et la campagne, l'image que véhicule la ville à la campagne
où elle est synonyme de modernité, les conditions de vie
meilleures qu'offrent la ville à ses habitants avec les vitrines de ses
magasins bien achalandées et les facilités de
déplacements, les possibilités de poursuites d'études,
d'émancipation de la femme et d'ascension sociale, etc.
ü Les migrations internationales sont constituées
des mouvements des populations vers l'étranger à raison des
facteurs d'ordre économique, politique et social.
II.2. Le
développement
Il y a lieu de distinguer le développement
économique de la croissance économique afin d'éviter
toutes confusions.
Par croissance économique on entend une
élévation du revenu par habitant, ainsi que de la
production.17(*)
Le pays qui augmente sa production de biens et services, par
quelque moyen que ce soit, en l'accompagnant d'une élévation du
revenu moyen, a mis à son actif « une croissance
économique ».
De ce fait, outre la croissance économique, le
développement économique comporte davantage d'implications, et en
particulier des améliorations de la santé, de l'éducation
et d'autres aspects du bien être humain.18(*)
Les pays qui élèvent leur revenu, mais sans
assurer ainsi une augmentation de l'espérance de vie, une
réduction de la mortalité infantile et un accroissement des taux
d'alphabétisation échouent dans des aspects importants du
développement.
Ainsi, la théorie de développement raisonne
à partir d'une hypothèse selon laquelle le développement
résulte de la substitution des structures productives capitalistes
à un niveau technologique élevé à des structures
peu efficaces centrées sur le travail et à faible technologie. De
ce fait Il est important de distinguer aussi le développement humain de
l'écodéveloppement, du développement durable et du
développement participatif.
II.2.1. Le développement
humain
Le premier rapport mondial sur le développement, paru
en 1990, définissait le développement humain comme le processus
qui conduit à l'élargissement de l'éventail des
possibilités offertes aux individus.
Mais ce concept du développement humain est
récent, et tend à évaluer le progrès du
développement en termes de bien-être social et d'accès aux
moyens de la liberté politique. Ce concept a été
popularisé par les rapports sur le « développement
humain » publiés chaque année, depuis 1990, par le
programme des nations unies pour le développement (PNUD).19(*)
II.2.2.
Ecodéveloppement
Le concept « d'économie de
développement » se réfère à une
idée de développement tenant compte de façon
équilibrée de l'économie et de l'écologie. Elle
implique des actions concertées pour, d'une part améliorer la
productivité agricole et répondre aux priorités des
populations en matière de qualité de la vie, et d'autres parts
engager en processus de restauration à long terme des équilibres
écologiques.
Ce concept prend donc en compte la dimension
écologique et privilégie les expériences des micros
développements.
II.2.3. Le développement
durable
La commission mondiale pour l'environnement et le
développement (CMED) définit le « développement
durable » comme un développement qui répond aux besoins
actuels sans limiter l'aptitude à répondre aux besoins des
générations futures.20(*)
Le développement durable est un processus par lequel
les politiques économiques, fiscales, commerciales,
énergétiques, agricoles et industrielles sont toutes
conçues en vue d'instaurer un développement qui soit
économiquement, socialement et écologiquement durable. Par
conséquent, la consommation actuelle ne saurait être
financée en contractant des dettes économiques que d'autres
devront rembourser.
L'investissement dans la santé et l'éducation
des populations d'aujourd'hui doit se faire sans pour autant créer des
dettes sociales pour les générations de demain. Les ressources
naturelles être exploitées de manière à ne pas
s'endetter sur le plan écologique en altérant l'équilibre
qui existe entre la population et l'environnement.
En général, les conditions minima
nécessaires pour instaurer un développement durable
sont :
v Une élimination de la pauvreté ;
v Une diminution de la croissance
démographique ;
v Une répartition plus équitable des
ressources ;
v Une population en meilleure santé, plus instruite et
mieux formée ;
v Un gouvernement décentralisé et plus
participatif ;
v Un système d'échange plus équitable et
plus ouvert au sein des pays et entre pays, comprenant une augmentation de la
production pour la consommation totale ;
v Une meilleure compréhension de la diversité de
l'écosystème, un besoins de solutions adaptées aux
problèmes écologiques locaux.
II.2.4. Le développement
participatif
Le développement participatif est défini comme
le moyen d'une participation plus large de l'ensemble de la population aux
activités de production, avec un partage plus équitable du fruit
de ces activités.
En somme, le concept de développement durable englobe
à la fois le développement humain,
l'écodéveloppement et le développement participatif.
II.2.5. Les indicateurs du
développement
La distinction entre pays en développement et les pays
développés est basée sur un certain nombre d'indicateurs
tant économiques que sociaux.
A. Les indicateurs économiques du
développement
Avant tout c'est le produit intérieur brut (PIB) et le
produit national brut ou revenu national brut qui sont les indicateurs
économiques du développement.
1. Le PIB : Mesure la valeur totale de
la production des biens et services finaux dans les économies, peu
importe que les propriétaires des biens et services soient des nationaux
ou des étrangers. Autrement dit c'est la somme de toutes les valeurs
ajoutées produites à l'intérieur des frontières
d'un pays au cours d'une année.
Le PIB en monnaie nationale est converti en dollars
Américains(USD) sur base du taux de change officiel pour permettre des
comparaisons internationales.
2. Le PNB ou RNB : est la somme de
toutes les valeurs ajoutées des biens et services produits par l'Etat et
les entreprises, quel que soit le lien de la production, dans le pays ou
à l'étranger.21(*)
Donc la somme de toutes les valeurs ajoutées produites
par les ressortissants d'un pays, qu'ils produisissent dans le pays ou
même à l'étranger.
Notons que ces indicateurs posent des problèmes
d'évaluation d'abord les statistiques ne sont toujours pas fiables,
certains biens et services ne sont pas ou sont mal pris en compte, ...
B. Les indicateurs sociaux du développement
Les principaux indicateurs sociaux sont relatifs
à :
§ La santé : l'espérance de vie
à la naissance, le taux de mortalité infantile, le taux de
mortalité maternelle, le nombre d'habitants par médecin, la
taille moyenne des individus, etc.
§ L'instruction : le taux d'alphabétisation,
le taux de scolarisation, le pourcentage de filles dans l'enseignement
secondaire ou supérieur, etc.
§ Les conditions de logement : le pourcentage de
ménages ayant accès à l'eau courante, ayant des
installations sanitaires, le pourcentage de logements précaires, etc.
§ L'urbanisation : le pourcentage de la population
urbanisée ;
§ La démographie : le taux de croissance
annuel de la population, le taux de fertilité totale (nombre de
naissance par femme).
D'une façon générale les indicateurs
sociaux montrent un retard global des pays en développement mais aussi
une amélioration progressive des conditions de vie.
Outre ces indicateurs, le programme des nations unies pour le
développement met en place un indicateur composite qui est l'indicateur
du développement humain (IDH).
Cet indicateur mesure les résultats moyens d'un pays
pour les 3dimensions fondamentales du développement humain à
savoir :
· Un niveau décent de vie, mesuré par le
produit intérieur brut (PIB) par habitant en termes de pouvoir d'achat
en USD ;
· La longévité et la bonne santé,
mesurée par l'espérance de vie à la naissance ;
· L'accès à la connaissance, mesurée
par le taux d'alphabétisation des adultes (+15ans) et le taux de
scolarité brut combiné pour l'enseignement primaire, secondaire
et supérieur.
L'IDH se situe entre 0 et 1. Le PNUD a défini trois
niveaux de développement humain :
- Développement humain faible :
- Développement humain moyen :
- Développement humain élevé :
L'IPH (indice de pauvreté humaine) : cet indice
traduit la non satisfaction des besoins essentiels (alimentation, habillement,
logement et services collectifs de base comme : l'éducation, les
soins de santé, l'eau potable, ...)
CHAPITRE III : CADRE
THEORIQUE DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT
Dans ce chapitre, nous présenterons les arguments ou
théories qui fondent les débats entre malthusiens et
néomalthusiens, nous parlerons de l'interventionnisme qui a conduit
à la transition démographique, et nous établirons une
grille d'analyse.
III.1.
Les Malthusiens et les néomalthusiens
Pour les malthusiens et les néomalthusiens, une
population qui s'accroit à volonté, sans aucune contrainte,
expose l'humanité à des crises majeures dans le futur :
stagnation du niveau de vie, pénurie des ressources et
dysfonctionnements économiques. Cela a amené à mettre sur
pied la théorie de la population optimale qui définit un seuil
au-delà duquel le nombre d'habitants cesse d'être favorable
à l'essor socio-économique.
III.1.1. La
stagnation du niveau de vie
Elle est évoquée par Thomas Malthus pour qui la
population a une faculté d'accroissement extrêmement plus
élevée que celle des ressources devant servir aux besoins
humains. Malthus dit : « si une population n'est pas
freinée, elle s'accroit selon une progression géométrique,
alors que les subsistances augmentent selon une progression
arithmétique »22(*). Cela condamnerait donc
les Hommes à vivre en permanence du minimum, à ne jamais
dépasser durablement le seuil des subsistances.
En effet, pour cette théorie, même s'il y a une
découverte importante de gisements des ressources ou un progrès
dans un domaine, la hausse potentielle du bien-être qui pourrait en
résulter est absorbée dans le temps par le pouvoir multiplicateur
de la population.
Les relations entre ressources et populations, vues sous cet
angle, font que l'humanité ne peut durablement améliorer son
sort, la conséquence étant la stagnation du niveau de vie.
D'où la nécessité selon Malthus de freiner la croissance
démographique en utilisant soit des moyens de prévention comme le
recul de l'âge de départ en mariage, soit alors des politiques de
limitation des naissances dans les familles surtout au sein des plus
défavorisées.
Dans le même ordre d'idée, les
néomalthusiens ont alerté l'humanité sur le risque d'une
pénurie des ressources disponibles.
III.1.2.
Risque de pénurie des ressources disponibles
Ce risque est mis en exergue par les néomalthusiens qui
font leur apparition à la fin du 19ième siècle, prenant
ainsi le contre-pied les thèses natalistes érigées en
modèles à l'époque dans plusieurs pays comme la France,
suite à des pertes en vies humaines lors des guerres antérieures
par exemple la guerre franco -prussienne de 1870.
Des théoriciens suggèrent comme solutions
l'utilisation des moyens de contraception, le recours à l'avortement si
nécessaire et, plus tard, la sensibilisation des femmes pour que
celles-ci soient impliquées dans la prise de décisions sur le
nombre d'enfants du couple.
Ce courant de pensée est relancé au cours de la
deuxième moitié du 20ième siècle mais avec d'autres
motivations : le risque d'insuffisance des ressources indispensables
à la vie qui pourrait se réaliser à terme si rien est
fait.
Le danger est pris au sérieux par des
écologistes tels Paul R. Ehrlich, qui appellent à un ajustement
impératif entre les ressources et le niveau numérique de la
population si on veut éviter des famines dans un avenir proche et aussi
des catastrophes écologiques. Pour eux au vu de la tendance, l'on
s'achemine vers une surpopulation par rapport aux disponibilités
nutritionnelles existantes. Aussi, la terre ne pourra pas continuer à
résister à la surexploitation d'éléments
indispensables au maintien de l'équilibre de
l'écosystème.
Pour mieux étayer leurs argumentaires à ce
sujet, une étude chiffrée est réalisée, plus connue
sous le nom de rapports Meadows, du nom de deux de ses coauteurs. Elle se veut
résolument rigoureuse, scientifique et se fonde sur
l'interprétation des modèles de consommation, de production et
surtout l'évaluation des réserves mondiales de ressources non
renouvelables. La conclusion est sans appel : l'on s'achemine vers une
pénurie des ressources indispensables.
Les néomalthusiens se voient ainsi conforter dans leurs
recommandations qui préconisent un ralentissement de l'accroissement de
la population car il ne peut avoir « une croissance indéfinie
dans un monde fini »23(*). Pour y arriver, ce courant
propose de mettre sur pied des politiques de régulation
démographique dont le respect des règles peut être
volontaire ou forcé afin d'éviter des situations de famine, de
tension entre les peuples et de dégradation écologique.
Nous soulevons aussi la question des dysfonctionnements
économiques que l'expansion démographique peut causer.
III.1.3.
Croissance démographique et dysfonctionnement économique
Pour les néomalthusiens, les dysfonctionnements qu'une
croissance élevée de la population peut causer sur
l'économie ont pour source la structure par âge.
En effet, une population qui croit rapidement est
généralement jeune, ce qui peut favoriser les dépenses de
consommation au détriment de l'épargne. Ainsi, les
investissements dans le secteur productif, souvent tributaires de
l'épargne, se trouveraient donc globalement ralentis. Un cercle vicieux
est ainsi autoentretenu car la raréfaction de l'épargne peut
aboutir, ceterisparibus, à une sous-capitalisation conséquente du
fait que les entreprises sont obligées d'utiliser le matelas de
sécurité que représentent les capitaux propres pour
financer leurs investissements.
Dans un tel contexte, les Etats pour remplir leurs obligations
régaliennes consacrent une part importante de leur budget aux
investissements sociaux (construction d'école, d'hôpitaux, etc.).
Cela est de nature à renvoyer au second plan les mesures incitatives qui
peuvent être prises à l'avantage du secteur productif. En effet,
lesdites mesures ont souvent des coûts immédiats pour des
retombées escomptées à terme. Ce qui n'est pas toujours en
adéquation avec les objectifs des gouvernants qui font souvent face
à une pression démographique qui requiert des solutions
d'urgence.
III.1.4. La
théorie de la population optimale
Une analyse minutieuse de la position des antis malthusiens
permet constater que ceux-ci ne sont pas opposés à l'augmentation
de la population de manière absolue, mais d'une manière relative.
En effet, il est question d'encadrer l'accroissement de la population de
manière à ce que celle-ci ne crée pas d'effet pervers.
La théorie de la population optimale stipule à
ce sujet qu'il existe un seuil numérique qui devrait être
l'objectif en matière de nombre d'habitants pour une zone
géographique déterminée.
En effet, ce seuil est tel que si le nombre d'habitants ne l'a
pas encore atteint, la population est alors clairsemée. Elle peine
à tirer tous les bénéfices lui permettant d'atteindre le
niveau de vie optimal que lui offre potentiellement ses différents
environnements. Il s'agit par exemple de l'environnement économique (la
taille du marché peut entrainer des économies d'échelle,
la division du travail, etc.) et naturelle (exploitation optimale des
ressources naturelles).
Si par contre ce seuil est dépassé, le surplus
de population fait perdre les différents avantages
sus-évoqués et les environnements sont menacés.
Dans l'environnement naturel, les ressources sont
surexploitées provoquant des phénomènes tels que la
déforestation, l'érosion des sols, etc. Quant au secteur
économique, le phénomène des rendements d'échelle
décroissant peut alors entrer en jeu comme dans le secteur agricole
où la surexploitation provoquée par la pression
démographique a pour conséquence la baisse des rendements des
surfaces cultivables. Cela fera que les coûts de production augmentent si
l'on veut avoir le même niveau des récoltes.
Cependant, pour certains économistes comme Goran OHLIN,
ce n'est pas le dépassement d'un seuil critique de la population qui
ferait problème, mais plutôt les variations brusques des taux de
croissance démographique24(*). En effet, le fait qu'il
faille mettre les secteurs économique et social en adéquation
avec ces variations dans des délais courts, peut être
extrêmement couteux : mesures d'incitation à l'embauche,
construction des écoles et des hôpitaux, etc.
III.1.5. Autres théories
d'auteurs
Il y a d'autres penseurs qui ont émis leur avis en ce
qui concerne la croissance démographique. Nous avons :
1. Robert SOLOW
Dans son modèle de croissance économique dit de
SOLOW, il conclut qu'un pays caractérisé par un taux de
croissance démographique élevé est doté d'un
état stationnaire, d'un stock de capital par travailleur relativement
faible, et donc, d'un revenu par travailleur faible.25(*)
En d'autres termes, une croissance démographique
élevée tend à appauvrir une population dans la mesure
où, il est difficile de préserver un capital par travailleur
important en présence d'une croissance rapide du nombre des
travailleurs.
La croissance démographique est donc pour lui, l'un des
facteurs déterminants la différenciation des niveaux de vie dans
différents Etats du monde, c'est elle qui explique comment et pourquoi
les niveaux de vie varient d'une région du monde à une autre.
2. Ansley COALE et Edgar HOOVER
Dans le modèle dynamique des effets de la population
sur le bien-être matériel, le démographe Ansley COALE de
l'Université de Princeton et l'économiste Edgar HOOVER de
l'Université de Duke ont créé un modèle
macroéconomique de la croissance démographique et du
développement en Inde.26(*)
Selon eux, la réduction du taux de natalité de
ce pays contribuerait à augmenter les revenus individuels de deux
manières importantes :
a) Le ralentissement de la croissance démographique
réduirait le rapport de dépendance en fonction de l'âge
lequel diminuerait la consommation et élèverait l'épargne
quel que soit les revenus ;
b) Du faut du ralentissement au bout d'une quinzaine
d'années de l'augmentation du nombre d'actifs, les investisseurs
indispensables à l'affectation pour un nombre croissant de travailleurs
d'un capital constant par travailleur diminueraient, ce qui permettrait d'en
consacrer une proportion accrue à l'augmentation du capital par
travailleur.
3. W. Arthur LEWIS
Dans son ouvrage « développement
économique et planification »(1979), il présente son
modèle de chômage selon lequel, la cause principale visible du
chômage est l'écart qui se creuse entre les salaires du secteur
moderne qui sont trop élevés et les gains du secteur traditionnel
qui sont très faibles.27(*)
Dans ce modèle de chômage, LEWIS démontre
qu'il faut admettre qu'une fois qu'on entame le processus de
développement, la pression démographique rend possible
l'existence d'un nombre beaucoup plus considérable de chômeurs et
retarde, peut-être de plusieurs décennies, le moment où
l'équilibre pourra être atteint.
Si un pays est surpeuplé dit-il, le nombre d'habitants
des régions rurales qui peuvent affluer dans les villes sans
réduire substantiellement la production des exploitations agricoles peut
être important. De même, pour la production de serviteurs,
d'employés de bureau et de messagers qui sont rejetés sur le
marché du travail à mesure que les salaires augmentent. Dans un
pays moins peuplé, les exploitations agricoles ont besoin de toute la
main d'oeuvre qu'elles possèdent et le nombre de gens qui cherchent du
travail ailleurs est aussi beaucoup plus réduit.
Un taux de croissance démographique élevé
a le même effet qu'un état initial de surpopulation, puisque
l'expansion du secteur moderne à autant de mal à rattraper
l'excède de la main d'oeuvre. Une politique de contrôle de la
population est donc souhaitable si l'on veut régler le problème
de chômage et d'emploi.28(*) A chaque paire de main en surplus doit correspondre
un capital supplémentaire, sous forme de logement, d'écoles,
d'hôpitaux, d'usines et d'autres ressources physiques. Le capital peut
donc servir, soit à relever le niveau de vie de la population qui existe
déjà, soit à faire bénéficier un nombre plus
important de personnes du niveau existant.
Ce bref développement montre que le contrôle de
la population est économiquement avantageux tant pour les pays
surpeuplés que pour les pays peuplés. Tout plan de
développement devra donc accorder la priorité aux mesures
destinées à faciliter la limitation des naissances.29(*)
Enfin, LEWIS démontre au sujet du taux de salaire que
la pression démographique influe négativement sur lui. Si la
pression démographique est intense dit-il, il devient presque immoral
pour une personne jouissant d'une certaine situation sociale d'effectuer
même des travaux dont elle pourrait changer un serviteur ou de se
souiller des mains en se livrant à des activités manuelles.
4. Joseph E. STIGLITZ
Dans ses principes d'économie moderne, J. STIGLITZ
montre qu'une croissance démographique forte rend difficile
l'amélioration des conditions de vie. Un fort taux de croissance de la
population explique-t-il, exerce en général des pressions sur
toute l'économie, et notamment sur les économies les plus
pauvres.30(*)
L'épargne doit être utilisée pour loger
une population grandissante et pour fournir des capitaux aux nouveaux entrants
dans la population active, ce qui ne laisse pas grand-chose pour accroitre
l'intensité du capital et donc la productivité.
La hausse du taux de croissance de la population a un autre
effet, elle entraine une augmentation considérable du pourcentage de
jeunes qui dépendent du revenu d'autres personnes. Par ailleurs, cela a
rendu encore plus difficile l'amélioration du niveau d'enseignement.
Pour augmenter leur niveau de vie ou de leur revenu par
tête, les pays en développement doivent adopter une
stratégie comportant deux volets : accélérer la
croissance du PIB et ralentir la croissance de la population.31(*)
III.2.
Les anti-malthusiens
Pour aller à l'encontre des thèses
malthusiennes, les anti-malthusiens fondent, quant à eux, leurs
argumentaires sur trois aspects : la pression créatrice, la
rareté relative et la crédibilité des tendances.
III.2.1. La
pression créatrice et le capital humain
Les anti-malthusiens, à l'instar de l'économiste
et sociologue Esther Boserup, ont pris le contre-pied des thèses
malthusiennes32(*). Leur principal argument était que la pression
démographique, notamment une densité de population
élevée, met les Hommes dans des conditions où il est
nécessaire de faire preuve d'innovation pour s'adapter.
Pour les anti-malthusiens donc, la population est plutôt
un facteur de progrès technique et parler d'une perpétuelle
stagnation du niveau de vie due à une population qui s'accroit, c'est ne
pas tenir compte des facultés d'adaptation de l'Homme. C'est pourquoi
certains adeptes de cette thèse vont recommander plus tard de renforcer
le capital humain pour avoir une population de qualité. Ainsi en allant
dans le même sens et pour répondre aux thèses malthusiennes
pour lesquelles une forte poussée démographique entraine
l'augmentation des investissements sociaux au détriment des
investissements dans le secteur productif, les anti-malthusiens estiment que
l'éducation et la santé développent la capacité des
hommes à innover, et les rend plus ingénieux. Ils recommandent le
renforcement du capital humain, pour faire accroître la
productivité du travail. L'exemple de certains pays asiatiques (Japon,
Taiwan, Singapour) qui n'ont pas considéré les dépenses
sociales comme des gouffres financiers mais comme des investissements
économiques, a permis d'étayer cette thèse.33(*)
La conception des anti-malthusiens des relations entre
croissance démographique et développement est que de par la
pression créatrice qu'il génère, c'est plutôt le
niveau de la population en qualité et en quantité qui
détermine la richesse et pas l'inverse.
III.2.2. La
rareté relative
En réponse au rapport Meadows qui parlait d'une
croissance infinie de la population dans un monde fini de ressources, les
anti-malthusiens opposent l'argument de rareté relative. En effet, ils
estiment qu'il faut analyser le problème de la disponibilité
future des ressources sous l'angle de service rendu et non de stock
disponible. Ils font ainsi référence à la
possibilité de substitution d'un bien par un autre. Cette
possibilité fait que l'utilité que l'on tire d'un bien est
pérennisée même si les réserves de celui-ci sont en
épuisement. En même temps, les différentes tensions
(sociales, inflationnistes) qui peuvent découler de la rareté
d'un bien se trouvent ainsi minimisées dans la communauté
dès lors qu'on lui trouve un substitut.
III.2.3. La
crédibilité des tendances
Les néomalthusiens, notamment dans le rapport Meadows,
ont tiré des conclusions sur les stocks disponibles comparativement
à la demande future. Les estimations de cette demande future ont
été faites par prolongement du trend obtenu à partir des
données d'observation du passé et/ou d'autres facteurs pouvant
influencer la demande.
Cependant, en tenant compte des paramètres tels que la
possibilité de substitution d'un bien avec un autre, les changements qui
peuvent subvenir dans les habitudes de consommation des individus, le discours
pessimiste tenu sur la base dudit rapport devrait être nuancé.
Jacques Veron (1991) estimait à ce sujet :
« Des perspectives à long terme de consommation de
matières premières ou d'énergie sont inutiles dès
lors que se produisent des substitutions »34(*).
III.3. Interventionnisme ou
passivité
Un autre débat à mi-chemin entre le pragmatisme
et la théorie, a concerné l'attitude à adopter face
à une pression démographique à laquelle il est difficile
de faire face dans un contexte où les structures économiques et
sociales n'ont pas la capacité de réaction nécessaire.
D'aucuns pensent qu'il n'est pas nécessaire d'intervenir car il existe
un mécanisme d'autorégulation de la population qui
équilibre inéluctablement dans le temps le nombre d'habitants aux
ressources disponibles : c'est la transition démographique. Cette
théorie a suscité des réactions de la part de ceux qui
pensent qu'elle est difficilement applicable pour répondre aux
problèmes de déséquilibre entre les capacités
d'absorption des structures socio-économiques des Etats et le boom
démographique.
III.3.1. La théorie de
la transition démographique
Cette théorie, évoquée pour la
première fois par le démographe français Adolphe Landry en
1934, a été précisée après la guerre
notamment en 1945 par le démographe britannique Franck
Notestein.35(*) Les
auteurs se sont appuyés sur les observations faites dans le cas des pays
développés au cours du processus de passage de leurs populations
d'un régime démographique traditionnel à un régime
moderne. Ces deux régimes sont rigoureusement opposés, le premier
désignant une situation où la natalité et la
mortalité sont élevées, tandis que le second est
caractérisé par la situation exactement inverse.
L'idée principale est que toutes les populations se
caractérisent par un mécanisme automatique de
rééquilibrage entre les naissances et les décès.
Cette transition démographique est constituée
des phases ci-après :
- La pré-transition désigne la phase
traditionnelle, caractérisée par une forte mortalité
compensée par des taux de natalité élevés. En
effet, l'inexistence ou les difficultés d'accès aux soins de
santé combinés à la méconnaissance des
règles d'hygiène, maintiennent la mortalité infantile
à des niveaux élevés. Dans un tel contexte et par souci de
remplacement des enfants qui vont probablement décéder à
l'avenir, les ménages anticipent en ayant une progéniture
nombreuse. La phase traditionnelle se caractérise ainsi par un
accroissement naturel très bas, qui peut devenir négatif lors des
pics de mortalité atteints pendant les épidémies ou les
famines.
- La phase 1 est l'entame de la transition
démographique proprement dite. Avec le développement progressif
du pays et l'amélioration des conditions de santé et
d'hygiène, l'on assiste à un recul de la mortalité dans
son ensemble. Mais du fait que la politique nataliste est solidement
ancrée dans les comportements, la natalité ne baisse pas
mécaniquement et demeure forte.
Il s'ensuit donc une hausse de l'accroissement naturel qui
induit des taux de croissance de la population assez élevés de
l'ordre de 2 à 3%.
- La phase 2 est la dernière étape de la
transition. Les ménages comprennent qu'ils n'ont plus besoin de faire un
nombre élevé d'enfants en prévision à
d'éventuels décès futurs, la mortalité ayant
chuté. C'est le début de l'utilisation des moyens contraceptifs.
L'on observe une baisse plus accélérée de la
natalité qui induit une chute de l'accroissement naturel.
- La post-transition est la période du régime
moderne. La natalité chute est quasiment au même niveau que la
mortalité. Le taux de croissance de la population est très
faible. Le nombre d'habitants stagne. Il peut arriver que ce schéma soit
prolongé et qu'on arrive à une situation dans laquelle
l'accroissement naturel est négatif, les décès
étant plus élevés que les naissances.
Cette théorie, qui inciterait à ne rien faire
face à une poussée démographique dans l'attente que le
déséquilibre transitoire soit résorbé dans le
temps, a fait l'objet de controverses. Ses limites ont été
soulignées.
III.3.2.
Critique de la théorie de la transition démographique et
interventionnisme
III.3.2.1. Critique de la
théorie de la transition démographique
Les limites relatives à cette théorie concernent
entre autres, des doutes quant à l'universalité
schématique du processus, l'omission de l'impact des
phénomènes migratoires sur la démographie et la
durée de la transition
a) L'universalité schématique du
processus : elle a été mise en doute lorsqu'on a
observé que dans certains cas, la natalité et la mortalité
n'ont pas évolué conformément au modèle de
transition qu'on tendait à universaliser. Si l'évolution des pays
comme l'Angleterre a été conforme à la théorie, le
cas patent de la France constitue l'une des exceptions. En effet, au cours de
la période considérée comme transitoire, mortalité
et natalité ont simultanément évolué d'une
manière quasi identique. Cela a empêché ce pays de
connaitre un fort accroissement naturel, le taux de croissance de la population
n'ayant pas dépassé 1%.36(*)
Ce taux est très en deçà de ce qu'on
observe généralement en période de transition, les
amplitudes étant souvent de l'ordre de 2 à 3%.
b) Omission de l'impact des phénomènes
migratoires
L'une des limites de la théorie de la transition
démographique est qu'elle est basée sur l'hypothèse d'une
démographie fermée, sans échange migratoire avec le reste
du monde. Or, les données démographiques sont aussi
impactées directement ou indirectement par les migrations. En effet, les
données telles que le nombre d'immigrés et
d'émigrés affectent directement les variables
démographiques numériques, tandis que les pays de provenance des
migrants ont une influence sur la fécondité de ces derniers et
indirectement sur le volume de population du pays d'accueil.
Les données de population sont donc la
résultante conjointe des variables démographiques naturelles et
des variables de migrations, surtout dans les pays où les
échanges migratoires sont non négligeables.
c) La durée de la transition démographique
Elle est variable en fonction des pays. Il existe ainsi des
transitions rapides et des transitions lentes, même sans
éléments perturbateurs tels que les guerres, les
épidémies, les catastrophes naturelles, etc. Parmi les
transitions lentes, il y a celles qui ont caractérisé les pays
européens avec une durée allant de un (1) à un
siècle et demi (1,5). Les transitions accélérées se
sont quant à elles produites dans des zones insulaires telles que
Maurice, les îles pacifiques, les Antilles avec une durée allant
de 30 à 40 ans seulement ! Il est vrai que les pays en
développement devraient en théorie connaitre des transitions plus
rapides que celle qu'a connue l'Europe, car ces pays utilisent des techniques
médicales déjà existantes alors que l'Europe les
découvrait progressivement dans le temps. Mais si l'on fait la
comparaison entre les pays en développement, les différences de
rythme subsistent.
III.3.2.2. Interventionnisme et politiques de
population
Les néomalthusiens recommandent l'interventionnisme
pour freiner la croissance de la population, de manière à avoir
un ajustement entre le nombre de personnes et les ressources disponibles. Les
mesures doivent être prises à toutes les échelles, depuis
l'unité familiale pour s'étendre à tout le pays. Pour y
arriver, les néomalthusiens pensent qu'une adhésion volontaire
des ménages à cette action est souhaitable, mais n'excluent pas
l'utilisation des moyens coercitifs en cas de refus de se conformer à
cette régulation démographique. Pour Paul Ehrlich:
« Nous ne pouvons pas seulement traiter les symptômes du cancer
de la croissance de la population, le cancer lui-même doit être
extrait »37(*).
C'est à cet effet que les politiques de population
antinatalistes ont été élaborées. Celles-ci sont un
ensemble de mesures qui incitent une population à faire moins d'enfants.
Les moyens utilisés sont la contraception, les interruptions volontaires
de grossesses dans les pays où cette pratique est autorisée, la
stérilisation et divers avantages aux familles peu nombreuses tels que
le versement d'allocations ou des avantages fiscaux. La planification familiale
joue un rôle majeur car c'est dans les bureaux de son réseau que
la promotion de ces moyens antinatalistes est effectuée.
Les politiques coercitives ont également
été expérimentées, notamment en Chine avec la
politique de l'enfant unique. Mais l'efficacité de ces politiques ne
fait pas l'unanimité. Il est reproché à leur promoteur de
circonscrire le problème du nombre élevé d'enfant à
l'offre des méthodes contraceptives exclusivement, sans s'attarder sur
la demande de celles-ci. L'offre étant ici l'accès aux moyens de
contraception tandis que la demande concerne la volonté des populations
cibles à avoir un nombre limité d'enfants. En effet, même
si les moyens contraceptifs sont disponibles, l'objectif peut ne pas être
atteint si les ménages n'ont aucune motivation à limiter
numériquement leur progéniture.
Cela pose implicitement la question des déterminants de
la demande d'enfants dans un pays, dont certains théoriciens et
praticiens ont affirmé que le niveau de développement est l'un
des facteurs les plus importants à prendre en compte. Dans cet ordre
d'idée, lors de la Conférence mondiale sur la population de
Bucarest en 1974, le slogan suivant lancé lors des débats, devint
célèbre : Le développement est le
meilleur moyen contraceptif.
Au terme de cette partie du chapitre dans laquelle nous avons
présenté les différentes théories de la croissance
démographique et du développement, chaque lecteur devra alors
chercher, à partir des réalités spécifiques de son
pays, de sa région ou de sa ville, à fournir une réponse
aux questions suivantes : les théories d'inspiration malthusienne
se vérifient-elles dans la ville de Lubumbashi ?
Correspondent-elles aux réalités du pays ?
III.4. La grille
d'analyse
Pour analyser le problème des liens entre la croissance
démographique et le développement à Lubumbashi, nous nous
appuierons sur les théories malthusiennes disant que le taux de
croissance de la production suivant une loi arithmétique est
inférieur à celui de la population qui suit une loi
géométrique. Présentant la population comme un danger si
rien ne gêne cet accroissement qui favorise son augmentation
exponentielle qui fait en sorte que la population va en doublant tous les 25
ans, et sachant que cette augmentation ou croissance très importante
dégrade l'environnement et les moyens pour sa reproduction agricole.
Les analyses des Malthusiens nous aiderons à expliquer
et à bien analyser les faits que nous constatons dans notre province du
Katanga plus particulièrement dans notre ville de Lubumbashi.
De ce fait on fera un état de lieu de la
démographie de la ville de Lubumbashi à travers
l'évolution de sa population qui nous indiquera le taux de croissance de
la population, nous montrerons aussi le niveau du chômage, de la
progression du PIB/habitant, le niveau d'éducation, de la santé
et nous verrons à travers la natalité et la mortalité
d'une année si la ville de Lubumbashi a atteint ce qu'on appelle
transition démographique.
Nos analyses s'efforceront de montrer comment les
théories malthusiennes tendent à se vérifier à
Lubumbashi.
A cet effet nous montrerons dans les lignes qui suivent, les
principaux indicateurs à travers lesquels on peut comprendre que la
croissance démographique est l'un des facteurs qui aggrave la situation
de pauvreté et ne permet pas à la ville de Lubumbashi de
réaliser des projets de développement.
Voici la grille reprenant les indicateurs du problème
de développement ainsi que les penseurs qui en ont parlés.
Indicateurs du problème de
développement
|
Penseurs
|
PIB/Habitant
|
Robert SOLOW, Hoover EDGAR, Joseph STIGLIZ
|
Chômage
|
Arthur LEWIS, T.R. Malthus
|
Inégalités sociales
|
Joseph STIGLIZ
|
Niveau d'enseignement
|
Joseph STIGLIZ
|
Rapports actifs sur inactifs
|
T.R. Malthus
|
Au regard de la grille ci-haut, nous constatons que :
· La croissance démographique entraine une
progression lente du PIB/habitant qui rend plus faible le niveau du
PIB/tête, elle fait de la population une population à faible
revenu ;
· La croissance démographique entraine un
accroissement du chômage ;
· Elle entraine aussi un renforcement des
inégalités sociales ;
· Elle rend plus difficile l'amélioration du
niveau d'enseignement et même de la qualité des soins de
santé ;
· Elle entraine un accroissement du taux de
dépendance en fonction de l'âge (rapports actifs sur inactifs).
CHAPITRE IV : LA
CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI
IV.1. Présentation
de la ville de Lubumbashi
IV.1.1. Historique
La ville de Lubumbashi pris naissance en 1910 lorsqu'on
choisit le plateau et le bourg de qui dominait la rivière Lubumbashi au
même moment de l'entrée du rail venant du sud.
Ce plateau habité à partir de 1906,
caractérisé par une savane enfin, hérissée des
termitières, à la terre ocre et à la maigre
végétation, savane verte en saison des pluies et rouge en saison
sèche que s'érigera au fil des temps la ville
d'Elisabethville, nom de l'épouse du Roi
Albert devenue 70 ans après Lubumbashi.
C'est à partir de 1907 que le Comité
Spéciale du Katanga(CSK), au nom de l'Etat de la Compagnie du
Katanga, assurant la mise en valeur de cette Province, rendra compte de l'essor
que prendra cette industrie qui nécessitait l'existence d'un Centre
Administratif et Commercial à proximité des mines et des usines,
chargera son représentant Emile WANGEME de
transférer le siège du CSK situé à
LUKONZOLWA(Lac Moero) aux environs de la première mine
exploitée « Etoile du Congo » à
KALUKULUKU Commune de Ruashi.
Par l'ordonnance n°298/AIMO du 25 Juin 1941, cette
bourgade s'étendra sur l'avenue Limite Sud (actuellement Likasi)
à l'avenue Drogmans(Kimbangu) au Nord, et à l'Est le rail du
chemin de fer, et à l'Ouest l'actuelle avenue KAMANYOLA
et les usines Gécamines et englobant ainsi une population cosmopolite.
C'est ainsi que LUBUMBASHI jouira de statut d'une ville.
IV.1.2. Situation
géographique
La ville de Lubumbashi est située au Sud de la
République Démocratique du Congo. Elle est comprise dans le
degré carré Sud 12127 c'est-à-dire dans le degré
carré de deuxième parallèle du Sud de l'Equateur et au
vingt septième (27è) méridien. Situé à
11°39'57'' de latitude Sud et à 27°28'25'' de
l'extrémité Sud de la sous-région du Haut Katanga quoique
se trouvant au coeur de l'Afrique, Lubumbashi n'en est pas moins d'un
accès aisé tant par route ou chemin de fer que par avion. Elle
est située à 1570 Kilomètres de Kinshasa et 1720
kilomètres de Matadi une ville de Lubumbashi située à 1250
m d'altitude, elle s'étend sur une superficie de 747 km2 au plateau
légèrement jalonné. Elle est enclavée dans le
district du Haut Katanga, la température est de 13° à
l'ombre pendant la saison sèche parfois les températures
subissent jusqu'au 30°C certains années.
Les limites sont :
· Au nord : la limite nord du domaine de
l'aéroport et les cités de la commune annexe qui forme la
ceinture de la ville ;
· Au sud : à partir du confluent
Masimba, Kafubu vers l'amont, jusqu'à
la limite de l'ancienne route Munama en passant par le
confluent de la rivière Kafubu avec la rivière
Lubumbashi canalisée ;
· A l'Est : à partir de la limite Nord-Est du
domaine de l'aéroport, une ligne droite jusqu'au confluent de la
rivière Kafubu en passant par la ville de
celle-ci ;
· A l'Ouest : les cités et fermes qui forment
la ceinture de la ville vers Kipushi. Son étendue
carrée à peu près 747 Km2.
IV.1.3. Divisions et
subdivisions administratives
La Ville de Lubumbashi compte sept(7) communes dont : la
commune Annexe, la commune Kamalondo, commune
Kampemba, commune de Katuba, commune
de Kenya, la commune de Lubumbashi et la
commune deRuashi.
Ø La commune Annexe compte 8 quartiers dont
Kalebuka, Kasapa, Kasungami, Kimbembe, Kisanga, Luwowoshi, Munua,
Naviundu ;
Ø La commune Kamalondo compte deux quartiers :
Kitumaini et Njanja ;
Ø La commune Kampemba compte sept quartiers dont Bel
Air I, Bel Air II, Bongonga, Industriel, Kafubu, Kampemba, Kigoma ;
Ø La commune de Katuba compte neuf(9) quartiers :
Bukama, kamponda nord, kamponda sud, kisale, lufira, musumba, mwana, shaba,
n'sele, upemba ;
Ø La commune de Kenya compte elle trois(3) quartiers
dont lualaba, luapula et luvua ;
Ø La commune de Lubumbashi compte sept quartiers :
Gambela, kalubwa, kiwele, lido-golf, lumumba, makutano et mampala ;
Ø La commune de ruashi compte elle aussi sept
quartiers : Bendera, Kalukuluku, Matoleo, Shindaika, Kawama, Luwowoshi,
Tshiamilemba.
La ville de Lubumbashi est subdivisée ainsi en sept
communes et les communes en quarante-trois(43) quartiers, couvrant ainsi une
superficie de 747Km2.
Dans le seul but de sécuriser les administrés et
leurs biens, deux autres quartiers ont été créées
par l'initiative locale. Il s'agit de Salama et Hewa Bora respectivement dans
la commune Lubumbashi et la commune Annexe.
IV.1.4. La situation
démographique de la ville
A l'origine, localité agricole, la ville de Lubumbashi
est une conséquence du développement industriel. Ce
développement est à la base de la concentration qui mène
dans l'agglomération. C'est le besoin de la main d'oeuvre de l'union
minière du Haut Katanga qui favorise une majorité d'immigrants
qui peuplèrent la ville.
L'étude de l'évolution de la population est
délicate à certain manque des données statistiques, ainsi
que pat leur fiabilité lorsqu'elle existe. Une nouvelle
difficulté consiste dans le fait jusqu'en 1954 on a distingué la
population blanche distincte de la population indigène à
Elisabethville.
En 1912 la population blanche comptait un(1) million de
personnes, mais le texte reste muet sur l'effectif de la population
indigène.
En 1923, date à partir de laquelle, on a obtenu le
premier chiffre comptait 16.180 habitants répartis en 13.990
indigènes et 2.190 blancs.
En 1944, on comptait 60.915 habitants à Lubumbashi. Dix
ans après, c'est-à-dire en 1954, un dédoublement
remarquable de population : 112.011 contre 11.006 environ 9%
d'expatriés. Le recensement de 1960 annonce 195.571 habitants soit une
augmentation de 50% en 5 ans. De 1960 à 1965, ce fit la période
des troubles de la sécession Katangaise, mais ne semble avoir
guère évolué par rapport à ceux de 1960 la
sécurité étant revenue dans le pays avec
l'avènement du nouveau régime, le 24 Novembre 1965 une grande
partie de la population ayant quitté la ville y revient. Ce retour
s'effectue très souvent accompagné de toute la famille en passant
en 1970 à 318.000 habitants dont 30.184 étrangers ;
- En 1971 : 361.198 habitants ;
- En 1972 : 389.012 habitants ;
- En 1973 : 412.291 habitants ;
- En 1974 : 529.529 habitants.
IV.1.5. La situation
économique
La ville de Lubumbashi est principalement axée sur
l'industrie minière dont l'exploitation de minerai de cuivre et de ses
alliés tels que les cobalts, le plomb, l'argent... provenant des roches
riches du Katanga.
Les activités commerciales sont basées d'une
part par l'exploitation et l'exportation des minerais, et d'autres part par
l'importation des biens de premières nécessités, des biens
d'équipement et électroménagers ainsi que des
véhicules venant de l'Asie, d'Europe et du Japon. L'économie de
la ville est donc extravertie. Cette situation la rend très sensible aux
fluctuations financières commerciales internationales.
La ville connait un déséquilibre
démographique rapide et une croissance économique faible
c'est-à-dire une croissance des biens de consommations moins rapide par
rapport à la croissance démographique dont les
conséquences les plus apportant sont : les chômages, les
sous-emploi, la sous-alimentation, la mortalité brusque, la
pauvreté, ... face à cette situation la population se voit
obligé de recourir à certaines stratégies dites de survie,
notamment la prolifération des petites activités commerciales
informelles, les marchés ambulants le long des avenues de la
ville,...
IV.2. Présentation
des données brutes
1. Tableau 1 : Evolution de la population de
Lubumbashi (2005 - 2010)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Population en milliers
|
1230595
|
1359915
|
1363445
|
1413893
|
1466207
|
1615282
|
Taux de croissance
|
3,7%
|
3,7%
|
3,7%
|
3,7%
|
3,7%
|
3,7%
|
Source : Division provinciale du Plan/ INS/Katanga
2. Tableau 2 : Evolution du PIB en millions de FC
(de 2005 à 2010)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB
|
1402393
|
1488921
|
1887451
|
1897427
|
188901
|
290423
|
Taux de croissance
|
|
5,6%
|
6,3%
|
6,2%
|
2,8%
|
6,2%
|
Source : Division provinciale du Plan/INS/Katanga
3. Tableau 3 : Evolution de l'emploi à
Lubumbashi de 2005 à 2010
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2008
|
2010
|
Emploi
|
17599
|
5304
|
11200
|
11396
|
2521
|
2779
|
Source : INS, Rapport annuel 2010.
4. Tableau 4 : Evolution de la population active
dans la ville de Lubumbashi de 2005 à 2010
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Population active
|
785119
|
867625
|
869878
|
902064
|
935440
|
1030551
|
Source : INS, le taux d'activité est de 63,8%.
5. Tableau 5 : Evolution des hôpitaux et
écoles à Lubumbashi de 2005 à 2010
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Hôpitaux
|
-
|
75
|
53
|
89
|
94
|
-
|
Ecoles Primaire
|
-
|
-
|
3398
|
3398
|
4059
|
4059
|
Ecoles Secondaires
|
-
|
2101
|
2102
|
1342
|
-
|
-
|
Source : INS/Rapport annuel 2010
6. Tableau 6 : Quelques indicateurs de la
pauvreté et inégalité sociale
Indices
|
Valeurs(%)
|
Indice de la pauvreté par rapport au seuil national
|
69,1
|
Profondeur de la pauvreté par rapport au seuil
national
|
32,5
|
Sévérité de la pauvreté par
rapport au seuil national
|
18,4
|
Proportion de la population ayant moins de 1USD/Jour
|
72,1
|
Proportion de ménages ayant accès à l'eau
potable
|
58,4
|
Proportion de ménages ayant accès à
l'électricité
|
21,6
|
Source : INS, Rapport annuel 2010 page 27.
IV.3. Analyse des liens
existants entre la croissance démographique et le développement
de la ville de Lubumbashi
IV.3.1. La croissance
démographique et le PIB par habitant (Tableau 7)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB en FC
|
1402993
|
1488921
|
1887451
|
1897427
|
188901
|
290423
|
Population en milliers
|
1235950
|
1359915
|
1363445
|
1413898
|
1466207
|
1615282
|
PIB par habitant en FC
|
1,13
|
1
|
1,38
|
1,34
|
0,128
|
0,179
|
Source : élaboré sur base des tableaux 1 et
2.
Au regard de ce tableau ci-avant présentant le
PIB/tête, nous remarquons qu'un Lushois ne dispose que d'un(1) FC comme
revenu moyen, un revenu qui ne lui permettra pas de se procurer même une
équille. De ce fait nous constatons que la population est pauvre car le
seuil de pauvreté étant fixé à 1USD par habitant et
par jours.
La situation de Lubumbashi est due par le fait que le
dénominateur qui est la taille de la population totale, présente
une lourdeur, elle est supérieure au PIB.
Ceci se vérifie même pour le cas de deux pays
différents ayant le même niveau du PIB mais ne disposant pas la
même taille de la population, l'un aura un revenu par habitant
élevé tandis que l'autre un revenu bas. Ainsi nous pouvons dire
que la croissance démographique a de l'effet sur le niveau de la
population et en ce qui concerne la ville de Lubumbashi cet effet est
négative, de ce fait cette croissance est cause de la pauvreté
mesurée de manière économique en recourant au
PIB/habitant.
Ceci nous pousse à affirmer les analyses de Robert
SOLOW et Edgar - Hoover car elles se vérifient dans la ville de
Lubumbashi.
Ce phénomène fait à ce que la population
Lushoise ait un pouvoir d'achat faible, de cette situation résulte que
des épargnes soient faibles ou presque pas. Ceci nous renvoie à
un dysfonctionnement économique car un cercle vicieux est entretenu
parce que la population ne favorise que les dépenses de consommation au
détriment de l'épargne.
IV.3.2. Croissance
démographique et niveau de chômage à Lubumbashi
Il est important ici de retenir la différence qu'il y a
entre la demande du travail qui est formulée par les entreprises et
l'offre du travail qui est formulée par les ménages (population
active).
La croissance démographique quant à elle influe
sur l'offre du travail. D'après, les analyses d'Arthur LEWIS, la
pression démographique rend possible l'existence d'un nombre beaucoup
plus considérable de chômeur et retarde de plusieurs
décennies, le moment où l'équilibre du marché
d'emploi pourra être atteint. Ceci se vérifie dans la ville de
Lubumbashi car les analyses des calculs issus du tableau suivant nous le
prouvent.
Tableau 8 de l'évolution de la population
totale ; active ; employées, des chômeurs et des
populations à charges dans la ville de Lubumbashi de 2005 à
2010.
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Population en millier
|
1230595
|
1359915
|
1363445
|
1413893
|
1466207
|
1615284
|
Population active
|
785119
|
867625
|
869878
|
902064
|
935440
|
1030551
|
Employés
|
17599
|
5304
|
11200
|
11396
|
2521
|
2779
|
Chômeurs
|
767520
|
862321
|
858678
|
890668
|
932919
|
1027772
|
Population à charge
|
1212996
|
1354611
|
1352245
|
1402427
|
1463686
|
1612505
|
Source : Elaboré sur base des tableaux 1, 3,
4.
Ici nous allons d'abord par des théories
économiques néo-classique et Keynésienne expliquant le
chômage de deux manières différentes.
Pour les néo-classiques, le chômage est
volontaire, il résulte d'un dysfonctionnement du marché à
la suite de la fixation du taux de salaire à un niveau supérieur
ou inférieur à celui de la productivité du travail. En cas
de fixation du salaire en dessous de la productivité du travail,
certains actifs préfèreront ne pas se présenter sur le
marché du travail.
Pour J.M. Keynes, le chômage est involontaire, il trouve
ses origines dans l'incompatibilité des plans des agents offreurs et
demandeurs du travail. Les derniers ne parvenant pas à réaliser
leurs plans de ventes, étant donné les problèmes des
débouchés auxquels ils sont confrontés. Ils
réduisent alors leurs demande du travail et ce, indépendamment du
niveau de salaire ou du prix du travail sur le marché.
Au regard de la réalité des données en
étude, l'insuffisance de la demande (le problème des
débouchés) ne permet pas de justifier le chômage au sens
Keynésien. La demande des biens et services est tellement importante
à Lubumbashi, de ce fait les entreprises rencontrent rarement les
problèmes de débouchés pour leurs production.
De même la fixation du taux de salaire ne justifie pas
l'existence du chômage volontaire à Lubumbashi, du fait qu'il
résulte en général d'un arrangement entre les agents
demandeurs et offreurs du travail, ni le niveau de vie de la population.
Après nos analyses, nous constatons que c'est
l'expansion plus rapide de la population active imputable aux naissances
élevées qui explique en grande partie l'accroissement du stock
des chômeurs à Lubumbashi.
Nous remarquons que la population de Lubumbashi ne cessant pas
d'augmenter implique de sérieuses répercussions sur les
possibilités d'emploi. Car le taux ou la proportion de la population
active dépasse la création d'emplois. Ce fait se traduit par une
augmentation de la population au chômage autrement dit le nombre des
demandeurs d'emplois s'accroit plus rapidement que le nombre d'emploi
existants. Nous remarquons que deux situations de grandes envergures touchent
les travailleurs de Lubumbashi que le secteur moderne n'arrive pas à
absorber à cause du nombre sans cesse croissant de la population.
Ils se voient assigner soit des services non productifs, soit
des fonctions traditionnelles à faible productivité et à
revenu de subsistance très bas.
Cette forte proportion de main d'oeuvre tend à entraver
le développement technologique et l'industrialisation se trouve ainsi
ralentie par une pauvreté généralisée qui de son
côté réduit la demande relative des biens
manufacturés.
Dans notre ville, aucune politique de réduction du
chômage ne prend en compte l'accroissement de l'offre du travail
correspondant à la croissance de la population active.
Les chômeurs et la population inactive constituent des
populations à charge, de ce fait tout le revenu que touchent les
employés ne contribuent pas au développement de la ville de
Lubumbashi par contre ils sont affectés à des besoins et charges
divers de cette catégorie de la population.
IV.3.3. Croissance
démographique et niveau d'éducation
Le niveau d'éducation est pour un individu, un
élément essentiel à la détermination de sa
productivité et contribue donc d'une manière non
négligeable à démarquer fondamentalement les individus sur
le marché du travail. Une personne ayant acquise une bonne instruction
dans une bonne école disposera d'un avantage concurrentiel important sur
le marché du travail.
Joseph STIGLITZ et Arthur LEWIS ont souligné que la
croissance démographique rend plus difficile l'amélioration du
niveau d'enseignement.
Certaines réalités de la ville de Lubumbashi
confirment cette affirmation. En effet, les fortes naissances à
Lubumbashi entrainent une augmentation considérable du nombre
d'élèves, d'étudiants tandis que l'offre de
bâtiments scolaires, universitaires et autres s'augmentent mais pas dans
la même proportion que la population.
Une institution éducative est un dispositif comprenant
un certain nombre d'équipement dont les salles de classes, des moyens de
locomotion, des infirmiers, etc.
Ainsi dans certains coins de la ville de Lubumbashi, on
retrouve des écoles primaires et même secondaires ayant des
enseignants d'abord peu qualifiés en ajoutant à ce
phénomène une population sans cesse croissante, l'Etat ne pourra
pas s'ajuster à temps pour augmenter ne serait-ce que la capacité
d'accueil.
Ainsi, les effectifs pléthoriques retrouvés dans
les classes de Lubumbashi ont une incidence négative sur la
qualité de l'enseignement dispensé. Au demeurant, l'offre
insuffisante de formation compromet la généralisation de
l'instruction.
Pour plus de clarté voici les tableaux suivants qui
étayeront nos dires :
Tableau 9 du Ratio élève par classe au
primaire de la ville de Lubumbashi
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2009-2010
|
Ville de Lubumbashi
|
49
|
46
|
-
|
Source : INS/RDC Katanga info, indicateurs
clés
En ce qui concerne la qualité de l'enseignement, elle
est relatif au respect des normes de l'UNESCO relativement au nombre
d'élèves maximum par enseignant et la qualification des
enseignants.
S'agissant du nombre d'élèves par enseignant,
celui-ci s'élève à au moins 46.
La norme de l'UNESCO prévoit un maximum de 15 à
20 élèves par classe. Le différentiel entre cette norme et
le ratio effectif est assez élevé et en s'y
référant, l'on peut conclure que beaucoup d'efforts restent
à fournir pour assurer une école de qualité optimale.
En comparant ce ratio avec celui des autres pays qui n'ont que
14,5 à 14,8 élèves par classes et par professeurs et pour
aller plus loin, d'autres pays tel que la Malte a 9,4 comme ratio et la France
19,7 ; nous sommes à même de dire que ce ratio est trop
élevé pour la ville de Lubumbashi.
Il faut ajouter à ces effectifs pléthoriques la
qualification des enseignants. Le nombre sans cesse croissant des enfants
à l'école provoque une pénurie d'enseignants formés
dans des institutions agréées à cet effet. Afin de prendre
des mesures conservatoires, les enseignants non formés sont souvent
recrutés.
Ce phénomène a pris une telle ampleur dans
certaines écoles de notre ville de Lubumbashi.
IV.3.4. Croissance
démographique et accès aux soins de santé
En ce qui concerne la santé, retenons qu'une
poussée démographique peut déséquilibrer le nombre
du personnel soignant par rapport à la population totale. Pour les
médecins par exemple, la densité médicale doit être
au moins d'un médecin pour 3000 habitants. En dessous de ce seuil
fixé par l'OMS, la qualité des soins ne répond plus aux
normes et peut se dégrader en termes d'accueil des patients, de leur
survie et de la célérité dans les prestations.
A cela, il faut ajouter les difficultés que peuvent
avoir certains pays à répondre à la tendance
haussière de la demande de soins, celle-ci exigeant que des nouveaux
investissements soient réalisés en matière de construction
de nouvelles infrastructures sanitaires, des nouveaux hôpitaux.
Nous remarquons que l'augmentation de la population demande
d'augmenter les besoins en santé.
Dans la ville de Lubumbashi la situation est grave dans la
mesure où la population augmente alors que le nombre
d'établissements sanitaires parfois diminue ; par exemple en 2009,
la ville de Lubumbashi comptait seulement 871 établissements sanitaires,
9263 lits des malades et 235 médecins tandis que la population
était estimée à 1466207 d'habitants.
De ce fait un médecin a à sa charge environs
6239 personnes. Ceci va à l'encontre des normes fixées par l'OMS
prévoyant 3000 personnes par médecins.
Retenons qu'au niveau national, la densité de lits en
hôpital était de 0,8 lits pour 1000 personnes en 2006 classant
ainsi la RDC au 158è rang mondial.
En ce qui concerne l'espérance de vie, elle demeure
faible en se situant au seuil national. Voici comment elle se présente
au niveau national.
Tableau 10 Sur l'espérance de vie à la
naissance de la RDC
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Espérance de vie à la naissance
|
47,82
|
48,02
|
48,21
|
48,44
|
48,70
|
48,99
|
Source : Perspective monde38(*)
Cette faiblesse est due aux facteurs tels que les conflits
armés, la stagnation économique expliquant la stagnation du
niveau de vie, et la résurgence de maladies infectieuses telles que la
tuberculose, le VIH/Sida ainsi que le paludisme.
IV.3.5. Croissance
démographique et les inégalités sociales
La croissance démographique est l'un des facteurs
majeurs de renforcement des inégalités sociales à
Lubumbashi ; cette croissance est plus forte dans les familles pauvres que
dans celles possédantes ; pour preuve, il suffit d'observer ce qui
se passe dans nos avenues, rues, nos quartiers,...
De ce fait on se demande dans quelles conditions de vie se
trouvent ces pauvres, comment se logent-ils ? Comment se
nourrissent-ils ? Combien de ces pauvres ont la chance d'aller à
l'école, université ou autre institution de formation ?
Combien trouvent l'emploi ? Et encore quel sorte d'emploi ?
Si vous observez la réalité de notre ville, vous
serez toute suite à même de répondre.
Nos observations dans la ville de Lubumbashi nous renseignent
que les familles nombreuses vivent dans des conditions de vie très
déplorables. Nombreux des enfants issus de ces familles ne terminent pas
leurs études supérieures et universitaires faute des moyens,
rares sont ceux qui y parviennent.
Quand bien même ils parviennent, ils ont moins de chance
de trouver des bons emplois. En effet, les pauvres évoluent souvent dans
des quartiers isolés des riches pour diverses raisons (cout du loyer par
exemple) ; pour réduire le cout d'éducation de leurs
nombreux enfants, ils leurs inscrivent dans les écoles moins
couteuses.
Retenons que le choix du nombre d'enfants est un
élément important qui démarque fondamentalement les riches
et les pauvres et contribue à rendre plus pauvres certains pendant que
d'autres tentent à être plus riches. Il montre que la forte
natalité dans les familles pauvres contribue à rendre plus
difficiles les conditions de vie présente et futures de ces familles
tandis que le contrôle des naissances dans les familles riches leur
permettent de bénéficier des conditions de vie plus ou tout au
moins plus acceptables dans le futur.
Du fait qu'avoir un enfant constitue une richesse pour
certains, cela ne fait qu'accroitre le sentier entre les riches et les pauvres
et de ce fait nous constatons qu'il y a aussi une mauvaise redistribution des
revenus faisant que d'autres soient riches et d'autres pauvres. Ceux qui sont
riches ont de ce fait limités le nombre des naissances en connaissances
des moyens de contraception tandis que les pauvres n'en ont pas accès
par faute des moyes ou des revenus et ainsi ont une taille de famille
très élevée.
IV.3.6. Croissance
démographique, transition démographique et dividende
démographique dans la ville de Lubumbashi
Tableau 11 : Structure par âge de la ville de
Lubumbashi (Année 2010)
Groupe d'âge
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
0 - 4 ans
|
26615
|
25706
|
52321
|
5 - 9 ans
|
81415
|
78892
|
160307
|
10 - 14 ans
|
33618
|
36684
|
70302
|
15 - 19 ans
|
33640
|
33249
|
66888
|
20 - 24 ans
|
93296
|
98353
|
191649
|
25 - 29 ans
|
85017
|
88421
|
173437
|
30 - 34 ans
|
80494
|
90369
|
170863
|
35 - 39 ans
|
69710
|
68542
|
138251
|
40 - 44 ans
|
56404
|
58770
|
115174
|
45 - 49 ans
|
50175
|
50194
|
100370
|
50 - 54 ans
|
46788
|
41797
|
88584
|
55 - 59 ans
|
48106
|
46764
|
94870
|
60 - 64 ans
|
38043
|
35325
|
73369
|
65 - 69 ans
|
25842
|
26470
|
52312
|
70 - 74 ans
|
15604
|
16010
|
31614
|
75 - 79 ans
|
9797
|
10806
|
20603
|
80 - 84 ans
|
2709
|
4460
|
7169
|
85 - 89 ans
|
1903
|
2822
|
4725
|
90 - 94 ans
|
658
|
1544
|
2201
|
95 - 99 ans
|
68
|
176
|
244
|
100 et plus
|
18
|
10
|
28
|
TOTAL
|
799917
|
815365
|
1615282
|
Source : Mairie de la ville de Lubumbashi, Rapport annuel
2010
Au regard de la natalité et de la mortalité de
2010, le constat est amer. Nous constatons qu'il y a une forte natalité
de 9,55% tandis que la mortalité n'est que de 0,31%.
De ce fait en regardant la structure par âge de la ville
de Lubumbashi, nous remarquons que sa population demeure jeune, le nombre
d'enfants et de jeune atteint un pic sans précédent et
problématique, la ville étant confrontée à la
nécessité d'éduquer et d'employer ces cohortes d'enfants
et des jeunes en pleine crise.
Ainsi avec une forte natalité observée, en
projection la population de la ville ne fera plus que doubler ou tripler dans
un avenir proche dans le moment où la population des pays
développés demeurera presque inchangée suite à la
transition démographique.
Vue l'état de la natalité de la ville de
Lubumbashi, lorsque ce groupe très nombreux de jeunes arrivera à
l'âge de travailler, il est en droit de s'attendre à trouver un
emploi rémunéré, obtenir des services de santé
adéquats et pouvoir élever une famille, s'il le souhaite, avec
niveau de vie acceptable.
Pour que ceci puisse se matérialiser, ils doivent avoir
accès à une éducation et à une formation suffisante
afin de pouvoir contribuer à la construction de la société
et de l'économie de la ville et du pays.
Cette croissance du nombre de jeunes est due à la non
transition d'une fécondité élevée à une
fécondité faible ne serait-ce qu'en se référant au
seuil national de fécondité moyenne entre 2005 et 2010 qui est de
7 enfants par femme et faisant de notre pays l'un parmi les neuf pays à
fécondité élevée.
De ce fait la ville de Lubumbashi n'a pas encore atteint ce
que l'on appelle transition démographique considérée comme
la chance donnée aux pays en développement pour réaliser
ou mener à bien leurs projets de développement.
La proportion des jeunes est élevée du fait de
la fécondité élevée et de l'amélioration de
la survie infantile. Avec le déclin de la natalité
souhaité et le vieillissement de la population jeune, une augmentation
des personnes en âge de travailler avec moins d'enfants à charges
devrait être positive pour la ville de Lubumbashi.
Ce dividende
démographique(la croissance économique
résultant de l'évolution de la pyramide des âges de la
population du pays qui survient lorsque la baisse du taux de natalité
entraine des changements dans la distribution par âge d'une
population)39(*)pourrait bénéficier à la
société en permettant de renforcer l'investissement dans
l'éducation, les technologies et les compétences en soutien
à une économie en plein essor. Il permettrait également de
mieux cibler l'investissement dans les soins de santé et de renforcer
les bénéfices économiques, avec une main d'oeuvre plus
importante. Pour peu que des investissements soient opérés dans
la santé, l'éducation, le développement agricole rural,
l'esprit d'entreprise et la formation, une population jeune importante peut se
révéler positif pour le développement et la croissance
économique.
Toutefois, à défaut d'opportunités
d'éducation et d'une économie solide dotées des
marchés d'emplois sains, l'augmentation de la population jeune
s'avère problématique.
Dans la ville de Lubumbashi le manque d'emploi pour les jeunes
génère une frustration car certains jeunes sans horizons
professionnels et avec peu d'espoir d'une carrière sombrent dans la
délinquance ou s'enrôlent dans l'une ou l'autre fraction d'un
conflit armé. Ceci se remarque dans les quartiers populaires de notre
ville de Lubumbashi où nous constatons qu'il y a une délinquance
élevée, des crimes, des meurtres, des vols à mains
armées, des viols, etc.
IV.3.7. Les causes de la
croissance démographique à Lubumbashi
Ici il est question d'expliquer les causes naturelles et
migratoires de cette croissance démographique. Retenons que comme
partout en République Démocratique du Congo, dans la ville de
Lubumbashi l'enfant reste un don de Dieu. Lorsqu'une femme ne parvient pas
à accoucher, la faute n'est jamais attribué à
l'époux car la stérilité ne peut être que
féminine. De ce fait donner à son époux une descendance
nombreuse lui confère une certaine respectabilité et une garantie
dans la famille de l'époux. Ainsi la femme n'a qu'une seule alternative
qui est de procréer, de faire un maximum d'enfants tant qu'elle peut.
Dans nombreuses cultures africaines, les familles nombreuses
sont prisées car elles permettent d'assurer la descendance et
revêtent un prestige considérable. Dans ces cultures, faire
entrave à une naissance peut empêcher le retour d'un
ancêtre. Les familles nombreuses dans cette société sont
constituées sans tenir compte du cout économique d'enfant.
Enfin dans cette société souvent patriarcale,
les décisions sont rarement prises en couple. Ces sociétés
sont de ce fait des sociétés à forte croissance
démographique s'expliquant et se distinguant à deux
niveaux : la fécondité et la natalité
élevées, et sa moyenne d'âge très basse.
Le nombre élevé d'enfant par femme à
Lubumbashi s'explique par le manque et ou les couts élevés des
moyens de contraception voire par l'altitude d'une catégorie des femmes
à l'égard des méthodes contraceptives.
Il s'observe cependant des différences de comportements
de procréation entre les femmes dans différents communes et
quartiers de la ville de Lubumbashi. Ces différences sont liées
aux facteurs démographiques (âge moyen au mariage, durée
moyenne du mariage) et socio-économique (fréquence des rapports
sexuels au cours des cycles menstruels, durée de l'allaitement de
l'enfant au sein maternel, niveau d'instruction de la femme et de l'homme,
niveau de revenu du foyer, usage des méthodes de contraception,...).
Pour les causes migratoires, notons qu'au cours des
dernières années, le conflit a accéléré un
mouvement d'exode rural déjà amorcé depuis des
décennies mais s'est développé à un rythme et dans
des conditions effroyables. Les populations rurales poussées par la
violence et la peur, sont venues s'agglutiner dans la ville déjà
surchargées, sans activités économiques ou infrastructure
suffisante pour les accueillir. La surpopulation dans la ville de Lubumbashi
n'est donc pas un événement passager, mais bien un
phénomène durable, qui est appelé à s'aggraver
encore avec la poursuite d'exode.
Somme toute, retenons que l'accroissement de la population
s'explique par le fait que :
Ø Beaucoup de personnes continuent à vouloir des
enfants, quel que soit le nombre de ceux qu'ils ont
déjà ;
Ø La paternité et la maternité sont le
symbole de la virilité et de la féminité ;
Ø Cet accroissement est lié à des
conditions et niveaux socio-économiques ;
Ø De la méfiance de certains à
l'égard des moyens contraceptifs.
Il y a aussi d'autres causes telles que :
a) Les causes culturelles : elles
concernent l'organisation familiale en République Démocratique du
Congo et dans la ville de Lubumbashi. Celle-ci a longtemps été
dominée par le concept de la famille élargie et le statut
réservé à ceux ayant déjà
procréé.
La famille élargie repose sur le fait que les enfants
n'appartiennent pas seulement aux parents, mais à une lignée
lointaine qu'il faut pérenniser. Cela fait que les enfants qui en soient
issus appartiennent aussi à tous les multiples parents vivants, membres
de la lignée.
a) Les causes socio-économiques :
elles concernent l'environnement socio-économique qui caractérise
la ville de Lubumbashi. Ce dernier est marqué par un taux de
chômage élevé surtout chez les jeunes et en milieu
urbain.
Parmi les causes, on peut citer la structure des
économies qui sont pour la plupart rentières, et l'afflux massif
des demandeurs d'emplois compte tenu de la structure par âge de la
population qui est constituée en grande partie de potentiels demandeurs
d'emplois(plus de 16ans au sens du B.I.T.).
Sachant que notre pays ne dispose pas d'une couverture sociale
universelle. Dans la plupart des cas, seuls les travailleurs des
sociétés privées d'une certaine envergure disposent d'une
couverture sociale avec quelque fois une extension aux membres de leurs
familles.
Dans un environnement pareil, les concernés se replient
vers des communautés affinitaires auprès desquels ils pourront
trouver un réconfort affectif ou matériel en cas de sinistre. La
famille étant le regroupement affinitaire de base et celui auquel l'on
est naturellement proche, avoir un nombre d'enfants non négligeable est
un gage de sécurité affective et plus tard de
sécurité matérielle quand ceux-ci commencent à
participer aux dépenses de la famille. Pour certains les enfants
constituent une certaine assurance vieillesse en l'absence de
sécurité sociale.
IV.4. Suggestions
Quelles solutions proposées pour le
développement de la ville de Lubumbashi où le problème
démographique, sanitaire et alimentaire sont
interdépendants ? Au fait les problèmes de la population et
de développement sont liés. Néanmoins, on peut envisager
un développement si certaines mesures sont prises en
considération. Il faut d'abord adopter la planification familiale d'une
part ; d'autre part il faut investir dans le secteur agricole.
1. Un programme de planification familiale
Si l'enfant est considéré comme un prestige dans
la ville de Lubumbashi, il faut passer par l'éducation pour donner une
nouvelle vision ; et il faut donc réduire la croissance
démographique pour réaliser le développement durable. Car
un fort taux de croissance démographique contrarie
généralement les efforts en vue d'une meilleure
répartition des ressources parce qu'il est difficile d'améliorer
le sort des pauvres tout en essayant de faire face à une augmentation
considérable de la population. Il peut y avoir un développement
au moment même avec une augmentation de la population.
Les couples peuvent bénéficier d'une aide dans
la réalisation de leurs projets de procréation, grâce
à la diffusion d'informations et à l'accès aux produits
contraceptifs.
Sachant que la fécondité élevée
entraine des couts sociaux que les individus ne prennent pas en compte, les
autorités doivent compenser au nom de la société en
subventionnant la planification familiale, en pénalisant les couples qui
ont beaucoup d'enfants.
Les programmes de planification familiale assurera une
diffusion plus étendue ou bon marché (ou offrant les deux
avantages) d'une forme au moins de contraception ; ils mettent en oeuvre
une action d'information et de propagande pour inciter les gens à y
recourir.
2. Il faut abandonner les coutumes traditionnelles qui voient
en l'abondance d'enfants une source de richesses ;
3. Il faut la prise de conscience de la part de tout un chacun
de la situation désastreuse que nous traversons en cherchant non pas
à s'intéresser sur le nombre d'enfants mais à leurs
qualités, choisir le bon moment de procréer sous contrainte de
ressources dont il dispose ou il disposera car il ne sert à rien de
mettre au monde des enfants dont on est incapable de nourrir, vêtir,
loger, éduquer, soigner ...
4. Que les dirigeants instaurent une loi visant à
définir les conditions préalables sur les plans financiers,
matériels avant d'avoir un enfant ;
5. Qu'ils instaurent aussi une loi visant à retarder de
structure de l'âge au mariage ;
6. Que les ONG ensemble avec les autres agents de
développement, multiplient des sensibilisations surtout dans les
quartiers considérés comme pauvres en matières de
contraceptions ou à l'usage du préservatif.
7. Les dirigeants de la ville de Lubumbashi doivent investir
dans le secteur agricole.
CONCLUSION
Nous voici arrivé à terme de notre travail qui,
à notre avis, sortira bon nombre de gens dans l'opacité
concernant les questions portant sur le thème de ce mémoire.
A cet effet, nous avons eu à présenter les
données sur les effets de l'accroissement de la population sur le
développement dans la ville de Lubumbashi.
Nous sommes partis de deux thèses contradictoires de
l'impact de la croissance démographique sur le développement de
la ville de Lubumbashi c'est-à-dire nous avons cherché à
savoir si l'accroissement démographique de la ville de Lubumbashi
constitue un frein ou un atout au développement d'une part, et d'autre
part les mesures à prendre en cas d'impact positif ou négatif au
développement dans la ville de Lubumbashi.
Ces questions essentielles ont constitué la boussole ou
le socle de notre travail en guise de problématique et elles ont fait
l'objet des réponses provisoires ci-après : sans pour autant
trancher les débats entre pro et anti-malthusiens, la croissance
démographique peut être une source de bonheur lorsque cette
population constitue un stock de main d'oeuvre qualitative conduisant à
la production ; en outre la croissance démographique est la source
de misère et de tous les maux de la terre lorsque rien n'est fait pour
occuper les gens afin qu'ils participent à la production pour accroitre
leur revenu individuel.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons recouru
aux méthodes inductive et comparative. Quant aux techniques, nous avons
fait usage de la technique d'observation directe et celle documentaire.
En dépit de manifestations de scepticisme et
d'opposition, retenons que la majorité des spécialistes
considère que, dans la situation de pratiquement tous les pays en
développement, le ralentissement de la démographie permettrait un
essor plus rapide du revenu individuel. Néanmoins presque tous les
gouvernements et organismes internationales, les bailleurs de fonds ont
révisé leur opinion favorable envers un indice de
fécondité et une natalité élevée,
considérée à présent comme une entrave majeure
à l'amélioration de la santé, du niveau de vie et du
revenu.
L'histoire de l'humanité plus ou moins récente
amène à conclure que la croissance démographique n'a pas
un rôle unique, universel ou mécanique sur le
développement. En effet des situations Boseruptiennes peuvent se
réaliser avec une révolution industrielle, beaucoup de moyens
financiers pour les investissements.
Par faute des moyens et par manque de révolution
industrielle, nous constatons que dans la ville de Lubumbashi, la situation
malthusienne se produit. Il s'ensuit que l'avantage qu'on pouvait trouver dans
une situation Boseruptienne se transforme en handicap et induit un cercle
vicieux duquel il est plus au moins difficile de ressortir.
De ce fait, nous avons remarqué que dans la ville de
Lubumbashi :
· la croissance démographique entraine une
progression lente du revenu par tête d'un Lushois, malgré la
croissance du PIB. Durant la période sous notre étude, le
PIB/habitant ne dépasse pas 2FC ;
· la croissance démographique accroit l'offre du
travail (population active) tandis que la demande de travail émanant des
entreprises est faible ;
· la croissance démographique renforce les
inégalités sociales dans la ville de Lubumbashi, les pauvres
ayant beaucoup d'enfants s'appauvrissent davantage en ajoutant d'autres enfants
alors que les riches tendent à planifier leurs naissances et par
là améliorent leur condition de vie ;
· la croissance démographique augmente le nombre
des gens qui dépendent des revenus des autres, population à
charge. Ceci fait en sorte que l'épargne et l'investissement soient
faibles parce que ceux qui ont beaucoup de gens à leur charge et par
conséquent augmentent leurs dépenses sociales ;
· cette croissance démographique rend difficile le
niveau d'enseignement étant donné l'accroissement en nombre
d'élèves par classe, d'étudiants dans les auditoires et
ainsi détériore le niveau de l'enseignement ;
· la croissance démographique rend difficile
l'accès à l'eau, à l'énergie électrique et
à la santé car plus il y a augmentation de la population, plus il
y a aussi augmentation des besoins en eau, électricité, en
besoins sanitaires, etc.
Ces résultats nous ont conduit à affirmer nos
hypothèses.
Voilà ce qu'a été l'essentiel de notre
travail de recherche.
Cependant sans pour autant avoir tranché les
débats entre pro et anti-malthusiens, nous trouvons que toutes les
thèses dépendent des circonstances et situations
particulières à chaque Etat ou région.
Pour notre ville de Lubumbashi en particulier et pour la
République Démocratique du Congo, une politique de la population
tendant à réguler cette croissance démographique
s'avère très nécessaire et est d'une importance
capitale.
Etant donné que le domaine abordé dans cette
étude soit très vaste, nous ne prétendons pas avoir
épuisés tous les aspects. Néanmoins, les aspects
abordés et nos suggestions peuvent contribuer de manière non
négligeable dans la recherche des solutions aux problèmes de
développement dans la ville de Lubumbashi.
Etant une oeuvre humaine, ce travail n'est pas exempté
d'imperfections, soulignons par-là la plus grande limite qu'est la
période retenue par rapport à l'année où nous
présentons le travail. Nous demandons votre indulgence à cet
égard, ainsi vos remarques, critiques et suggestions constructives
seront les bienvenus et seront prises en considération dans nos
recherches postérieures.
BIBLIOGRAPHIE
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economics of agrarian change under population pressure, London, Allen &
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développement, éd ECONOSCOPIE
7. MUHEME G., Les pistes d'enrichissement de la nation,
Publication du CASER, Lubumbashi, Juillet 2012.
8. MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie
générale, éd. Saint Paul Africa, 1980.
9. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la science
politique, éd. Africa, 2006.
10. OHLIN G., Régulation démographique et
développement économique, Centre de développement de
l'organisation de coopération de développement économique,
Paris, 1967.
11. SIMON J., The ultimate ressource, Princeton University
Press, 1981.
12. STIGLITZ J. E., Le prix de l'inégalité,
2012
13. Annie TOURQUET et A. VINOKUR, Démographie
socioéconomique, 2ième éd Dalloz
14. Jacques VALLIN, Repère « la
démographie », éd. La découverte, Paris XIII,
1995.
15. VERON J., Population et développement, éd.
Presse Universitaire de France, 1994.
B. Cours
1. KILONDO NGUYA, Cours de Population, environnement et
développement L1 économie, UNILU 2011 - 2012.
2. MUTOMBO KYAMAKOSA, Cours d'économie de
développement L1 économie, UNILU 2008 - 2009.
3. MWANIA KIBANZA, Cours de démographie G2
économie, UNILU 2010 - 2011.
4. Emile VERLIET, Cours d'économie de
développement L1 économie, UNILU 2011 - 2012.
C. Sites WEB
1.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique
2.
http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/11.shtml)
3.
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays
4. www.ppdafrica.org
5. www.Ac-versailles.fr
D. Autres sources
1. Katanga info, les indicateurs clés, INS/RDC.
2. Rapport annuel 2010 de la Mairie de la ville de
Lubumbashi.
3. Rapport annuel 2010 de l'INS.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
.............................................................................................I
IN MEMORIAM
........................................................................................II
DEDICACE
............................................................................................III
AVANT PROPOS
.....................................................................................IV
INTRODUCTION GENERALE
1
I.1. Revue de littérature
4
I. 2. Etat de la question
8
I.3.
Problématique...............................................................................11
I.4. Hypothèses
11
I.5. Approche
méthodologique...............................................................13
I.5.1. Les méthodes 13
I.5.2. Les techniques
13
CHAPITRE II : NOTIONS SUR LA CROISSANCE
DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT
15
II.1. La croissance démographique
15
II.1.1. La population
15
II.1.2. La croissance démographique
15
II.1.4. Les indicateurs de la croissance
démographique
17
II.2. Le développement
19
II.2.1. Le développement humain
20
II.2.2. Ecodéveloppement
20
II.2.3. Le développement durable
21
II.2.4. Le développement participatif
22
II.2.5. Les indicateurs du développement
22
CHAPITRE III : CADRE THEORIQUE DE LA
CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT
25
III.1. Les Malthusiens et les
néomalthusiens
25
III.1.1. La stagnation du niveau de vie
25
III.1.2. Risque de pénurie des ressources
disponibles
26
III.1.3. Croissance démographique et
dysfonctionnement économique
27
III.1.4. La théorie de la population
optimale
28
III.1.5. Autres théories d'auteurs
29
III.2. Les anti-malthusiens
32
III.2.1. La pression créatrice et le capital
humain
32
III.2.2- La rareté relative
33
III.2.3. La crédibilité des
tendances
34
III.3. Interventionnisme ou passivité
34
III.3.1. La théorie de la transition
démographique
35
III.3.2. Critique de la théorie de la
transition démographique et interventionnisme
36
III.4. La grille d'analyse
39
CHAPITRE IV : LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET
LE DEVELOPPEMENT DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI
42
IV.1. Présentation de la ville de
Lubumbashi
42
IV.1.1. Historique
42
IV.1.2. Situation géographique
43
IV.1.3. Divisions et subdivisions
administratives
43
IV.1.4. La situation démographique de la
ville
44
IV.1.5. La situation économique
45
IV.2. Présentation des données
brutes
46
IV.3. Analyse des liens existants entre la
croissance démographique et le développement de la ville de
Lubumbashi
48
IV.3.1. La croissance démographique et le
PIB par habitant.................
48
IV.3.2. Croissance démographique et niveau
de chômage à Lubumbashi
49
IV.3.3. Croissance démographique et niveau
d'éducation...................51
IV.3.4. Croissance démographique et
accès aux soins de santé
53
IV.3.5. Croissance démographique et les
inégalités sociales 54
IV.3.6. Croissance démographique, transition
démographique et dividende démographique dans la ville de
Lubumbashi
56
IV.3.7. Les causes de la croissance
démographique à Lubumbashi
59
IV.4. Suggestions 62
CONCLUSION
64
BIBLIOGRAPHIE
67
TABLE DES MATIERES
69
* 1 OHLIN G.,
Régulation démographique et développement
économique, Centre de développement de l'organisation de
coopération de développement économique, Paris, 1967, Pg
57.
* 2 MUHEME G., les pistes
d'enrichissement de la nation, Publication du CASER, Lubumbashi, juillet
2012, P110.
* 3 MUHEME G., Op cit, Pp
112-113.
* 4 VERON J., Population et
développement, Ed Presse universitaire de France, 1994,Pg 14.
* 5 BOSERUP E., The condition
of agricultural growth, The economics of agrarian change under
population pressure, London, Allen & Unwind Ltd, 1965 et BOSERUP E.,
Population and technology, Blackwell, 1981.
* 6 SIMON J., The ultimate
resource, Princeton University Press, 1981, 415p, cite par KILONDO D.
* 7
www.Ac-vesailles.fr/ses/reserve/ter.intro3htm
* 8 MULUMBATI NGASHA, Manuel
de sociologie général, éd. Saint Paul Africa 1980,
P24
* 9 MULUMBATI NGASHA,
Introduction à la Science Politique, éd. Africa 2006, Pg
17.
* 10 MULUMBATI NGASHA, Op cit,
Pg 21.
* 11 Jacques VALLIN,
Repère « La démographie », éd
la découverte, Paris XIII, 1995, pg 7.
* 12 KILONDO NGUYA, Cours de
PED, UNILU 2011-2012, pg 40
* 13 Annie FOURQUET et A.
VINOKUR, Démographie socioéconomique, 2è éd
Dalloz, Pg 40.
* 14 MWANIA KIBANZA, Cours
de démographie G2, UNILU 2010-2011, Pg 67.
* 15 Idem
* 16 Idem
* 17 DWIGHTH PERKINS et AUTRES,
Economie du développement, 3è éd de Boeck, Pg
28.
* 18 Idem
* 19 MPIRY Ben OPINE, La
Pratique de l'économie de développement, éd
ECONOSCOPIE, Page 19.
* 20 MPIRY Ben OPINE, Op citPg
20.
* 21 Emile VERLIET, Cours
d'économie de développement L1economie, UNILU, 2012-2013.
* 22 VERON J., Op cit, Pg 14
* 23 VERON J., op cit, pg
15.
* 24 OHLIN G., Op cit, Pg 58
* 25 MANKIW et N. Gregory,
Macroéconomie, éd DEOECK, 2003, p239
* 26 MUTOMBO KYAMAKOSA,
Cours d'économie de développement, L1 économie,
UNILU 2008 - 2009, p33.
* 27 LEWIS W. A.,
Développement économique et planification, 1979, P90.
* 28 LEWIS W. A., Op cit,
p91
* 29 LEWIS W. A., Op cit,
p11.
* 30 Joseph E. STIGLITZ, le
prix de l'inégalité, p858
* 31 Joseph E. STIGLITZ, Op
cit, p849.
* 32BOSERUP E., Op cit, Pg
20
* 33 VERON J., Op cit, pg 15
* 34 VERON J., Op cit, Pg 16
* 35
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique
* 36(Population : vers
un monde à 9 milliards, Céline Deluzarche, dossier paru sur le
site
http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/11.shtml)
* 37 VERON J., Op cit, Pg 18
* 38
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays
* 39
www.ppdafrica.org (Partners in
Population and Development Africa Regional Office)
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