2.5.1.3. Problèmes de distribution
Le réseau de distribution a souffert à la fois
des pillages et du manque d'entretien. Les dommages ont été
particulièrement importants dans les sous-stations de transformation
ainsi qu'en ce qui concerne les équipements de gestion et de maintenance
(y compris véhicules et outillage). Les installations sont
surchargées, les cabines et les lignes vétustes, les
transformateurs endommagés, les systèmes de protection peu
fiables, les avaries fréquentes. Dans les zones ayant accès
à l'électricité, le service n'est pas fiable, avec des
délestages réguliers et des interruptions de service
fréquentes.
Pour distribuer de l'électricité dans les rues
à partir d'un câble principale, la SNEL a mis au point ce que l'on
appelle des « boîtes ». Ces dernières sont des petits
centres de distribution parce que c'est là que l'on connecte normalement
son câble personnel au câble principal pour amener de
l'électricité chez soi. Mais comme d'habitude ce n'est pas aussi
facile. Les surcharges ou les courts circuits font que les câbles
brûlent.
Dans les régions plus éloignées où
fonctionnaient des petites centrales, ont vu leur réseau
d'approvisionnement en électricité complètement
coupé. La situation de déficit de l'énergie est encore
plus grave dans les
43 WOLF et LUSINDE Fabrice, op.cit, p.9
44. FEC, op.cit, p.4
44
centres urbains et ruraux desservis en énergie
d'origine thermique du fait de la vétusté des équipements,
des difficultés d'approvisionnement en carburant et lubrifiants
consécutives à leur coût élevé et à la
déficience des moyens de communication. Aussi, arrive-t-il, à
certains moments que l'on recourt aux avions pour le transport du carburant
vers certains centres ou villes souligne la Fédération des
Entreprises du Congo (FEC). Il y a quelques temps, certaines villes du pays
(Kananga, Mbuji-mayi) étaient approvisionnées en carburant par
avion en provenance de KINSHASA44.
2.5.1.3. Les problèmes institutionnels et
légaux A. Problèmes institutionnels
Les années d'instabilité et de conflit ont eu un
impact majeur sur les capacités des institutions du secteur
énergétique :
Le personnel qualifié et les moyens de travail manquent
cruellement. Le personnel est présent et opérationnel, mais le
savoir-faire s'est érodé (absence de formation, non
renouvellement des générations, perte de personnel
qualifié, etc.).
Enfin, les institutions ont manqué dix années
d'avancées technologiques, notamment sur le plan informatique (qui
pourrait considérablement améliorer la gestion du réseau).
La SNEL souffre d'un sous-équipement patent et son personnel est peu
formé à l'utilisation des outils modernes de gestion. Ces
difficultés sont aggravées par des problèmes financiers et
de gestion.
Les tarifs sont inadaptés avec notamment des
distorsions importantes, et surtout des niveaux de tarifs si bas qu'ils ne
couvrent pas les frais de fonctionnement de la SNEL.
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B. Problèmes légaux
La gouvernance énergétique de la RDC repose
essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale.
Autrement dit, aucune nouvelle loi, politique majeure ou autre amendement n'ont
été créés depuis cette époque.
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