Déterminants de la politique industrielle en matière d'énergie électrique en RDC. Une analyse contextuelle de 1990 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Girèse LAZUKWA Université de Kinshasa - Licence 2012 |
Sources : Rapport annuel SIE 2012 La SNEL dispose de 50 centrales (14 hydroélectriques et 36 thermiques). Sa puissance installée est de 2.441,02MW, soit 94% de la puissance totale installée. Les auto-producteurs (SUCRIERE DE KWILU NGONGO, PERENCO, MIBA, CFU, Confessions religieuses, PLC, ONG, SNCC) et producteurs indépendants (SOKIMO, EDC, etc.) totalisent environ une capacité installée de 135,5MW, soit 6% de la capacité installée du pays. , En outre la RDC importe l'énergie électrique des pays voisins pour alimenter ses centres frontaliers isolés, éloignés des réseaux existants et pour lesquels la mise en oeuvre des infrastructures locales de production s'avère onéreuse. C'est le cas de MAKAMBO, SAKANIA et KASENGA tous dans la province du KATANGA, dont l'énergie provient de la Zambie et la localité de KASINDI au nord Kivu à partir de l'Ouganda. En ce qui concerne l'exportation, la RDC exporte de l'énergie électrique vers le Rwanda et le Burundi par le réseau Est, vers Zimbabwe et Botswana par le réseau du Sud. En dehors de ces lignes d'interconnexion, la RDC alimente également certains centres isolés des pays voisins. C'est le 27 cas de NOCQUI (ANGOLA), alimenté en MT à partir du réseau de MATADI ; la RCA est alimenté à partir de la centrale de MOBAYI. Section III. Le cadre institutionnel et légal du secteur énergétique en RDC 2.3.1 Cadre LégalLa gouvernance énergétique de la RDC repose essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale. Autrement dit, aucune nouvelle loi, politique majeure ou autre amendement n'ont été créés depuis cette époque. De cet état de fait procèdent bon nombre d'incertitudes dans les structures étatiques en matière de droit et de régulations du secteur. Ainsi, chaque nouveau projet fait quasiment office de jurisprudence. Ces incertitudes ont pour corollaire des entités gouvernementales affaiblies et constituent un obstacle important à la promotion des investissements du secteur privé. Du côté des partenaires au développement, ces incertitudes se traduisent par des approches projets au lieu d'épouser une vision commune plus large et programmatique souligne les experts de HELIO International. Les bailleurs de fonds oeuvrent séparément à la réalisation de leurs projets respectifs sans établir l'interaction directe avec les autres acteurs présents et actifs sur le terrain. Cependant, le Gouvernement de la RDC est enfin sur le point de signer et approuver des nouveaux documents stratégiques. Ces derniers formeront les pierres angulaires du redémarrage du secteur énergétique. Parmi ces documents, citons le Document de Politique du Secteur de l'Electricité de la RDC dont les objectifs spécifiques sont : y' Porter à 60% le taux d'électrification national à l'horizon 2025 ; y' La restructuration de la Société National d'Electrification (SNEL) ; y' L'exportation d'une partie de la production énergétique ; y' La promotion de toutes les sources d'énergies renouvelables ; Les stratégies de mise en oeuvre de ces objectifs sont : 28
Un autre document d'importance est le Projet de loi portant Code de l'Electricité en RDC qui confirme la libéralisation du secteur, le principe de décentralisation et de la répartition des compétences. Les règles tarifaires, les standards et normes y sont également définis. Le document intitulé Stratégies pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSCRP1 2006- 2010) pour la RDC, aborde également la question énergétique et envisage les points suivants dans le domaine de l'électrification rurale :
En résumé, les énergies renouvelables font bel et bien partie des stratégies nationales de développement et de lutte contre la pauvreté. Ceci est vrai dans le secteur de l'électricité mais aussi dans n'importe quelle autre thématique nécessitant une source d'énergie. 29 2.3.2. Cadre InstitutionnelL'ensemble du secteur de l'énergie est géré par le Ministère de Ressources Hydrauliques et Electricité (Ministère de l'énergie) à l'exception des Hydrocarbures géré par le Ministère des Hydrocarbures. Son organisation structurelle comprend les composantes suivantes : le ministère de l'Énergie, le Secrétariat Général de l'Énergie, la Commission Nationale de l'Énergie (CNE), La SNEL, etc. A)Le Ministère de l'énergieLe Ministère de l'Energie, joue un rôle central dans la conception de la politique du secteur électrique. A ce titre et conformément au chapitre 1 du titre II du «Projet de loi portant Code de l'Electricité», les principales responsabilités qui lui incombent sont les suivantes : - concevoir, proposer et mettre en oeuvre la politique arrêtée par le Gouvernement dans les domaines de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation de l'énergie électrique ; - accorder et le cas échéant, retirer aux opérateurs les actes d'agrément relevant de sa compétence (sur recommandation de l'autorité de Régulation) ; - assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur. B) La Commission Nationale de l'Energie (CNE)La CNE et son département de l'électricité et énergies renouvelables, est un organe de conseil et d'études placé sous la tutelle du Ministère de l'Energie. Composée de 140 personnes, elle est présente à Kinshasa et dans chaque province du pays. Sa fonction consiste en la collecte, traitement et analyse de données pour constituer une base de données énergétiques. L'objectif de cette dernière est d'établir des bilans et indicateurs énergétiques visant à faciliter la mise en place de stratégies énergétiques cohérentes et efficientes aux autorités politiques. Le système électrique est géré comme suit : 30 Elle effectue notamment : - des tests en laboratoire de nouvelles technologies ; - des études de préfaisabilité de microcentrales pour des gouverneurs de province ; - des études et inventaires du potentiel de sites hydrauliques de petite puissance et d'autres sources d'énergie ; - la promotion de technologies d'électrification rurale. Commission National de l'Energie (CNE) fait tout de même un travail de mesure et récolte des donnés remarquables sur l'hydro et le solaire. Mais faute de moyen plus conséquent, ces recherches ne sont pas étendues aux autres potentiels et ne sont pas mis à jours. C) La direction Electricité du Secrétariat Général de l'EnergieRattaché au Ministère de l'Energie (ME), le Secrétariat Général de l'Energie est une entité administrative mère. Il assume un rôle de police de la politique à suivre et est aussi chargé de faire respecter les clauses du secteur. Pour chacune de ses divisions, il octroie les autorisations, les permis de construire des microcentrales hydrauliques et les agréments. Enfin, il exerce également un pouvoir de contrôle et de sanction. Également, le Secrétariat Général au sein du ME joue un rôle d'animateur et d'intermédiaire entre les promoteurs de projets privés d'énergies renouvelables et le secteur public. d) La Société Nationale d'Électricité (SNEL)La SNEL est l'opérateur public en charge de la production, du transport et de la distribution d'électricité à travers toute l'étendu du territoire national. 31 La Société Nationale d'Electricité (SNEL) gère l'ensemble des réseaux publics (y compris les réseaux locaux dans les principaux centres urbains, soit près de 95 pour cent de l'électricité produite dans le pays. La Société Internationale d'Energie des Grands Lacs (SINELAC) gère le réseau communautaire des pays des grands lacs. Les producteurs indépendants communément appelés auto-producteurs, notamment les grandes entreprises industrielles, produisent pour satisfaire leurs besoins et ceux des communautés voisines de leurs installations. La tarification du secteur est administrée par le Comité de Suivi de Tarif, regroupant la SNEL, le Ministère de l'Economie, le Ministère de l'Energie, le Ministère des Finances, le Ministère du Plan, le Ministère du Portefeuille, la Regideso et la Commission Nationale d'Energie. Section IV. Cadre opérationnel2.4.1. Production de l'énergie électrique en RDCParlant de l'énergie électrique dans le volet production, notre attention sera portée aux énergies qui sont produites d'une manière permanente ; en l'occurrence l'énergie hydroélectrique et l'énergie thermique, pour pouvoir déceler la quantité de l'énergie électrique que l'une ou l'autre est capable de produire. 2.4.1.1. Les centrales et leurs capacités de productionLe potentiel exploitable de la RDC est évalué à 774 000GWh, soit 66% du potentiel de l'Afrique centrale, 35% du potentiel global du continent africain et 8% du potentiel annuel mondial. Ce potentiel se traduit par une puissance exploitable connue de 88.400 MW minimum. La puissance installée 32 totale est évaluée à 2 516 MW en 2000, soit 2,5 pour cent du potentiel total35. Le productible possible des installations existantes en service avoisine 14 500 GWh, alors que la production effective n'est que de 6 000 à 7 000 GWh. Le système est organisé autour de 3 pôles principaux, situés respectivement dans l'Ouest, le Sud et l'Est du pays, ainsi qu'autour d'un nombre limité de centrales dispersées à travers le territoire (qui alimentent les grands centres urbains tels que Kisangani, Kananga, Mbuji-Mayi, etc.). 96 pour cent de la capacité de production installée est hydroélectrique ; le reste étant essentiellement fourni par des centrales thermiques pour la plupart alimentées au fuel (de faible puissance), dont le fonctionnement est plus coûteux. Le principal site de production d'énergie électrique en RDC est le site d'Inga. Celui-ci a une topographie qui se prête en effet à un développement progressif. Les études techniques réalisées entre 1957 et 1960 ont recommandé un aménagement de quatre centrales hydroélectriques en deux étapes. La première étape concerne l'aménagement de trois centrales dans la vallée de Nkokolo dont Inga 1 avec six groupes d'une capacité totale de 351 MW (mise en service en 1972), Inga 2 avec huit groupes d'une capacité totale de 1.424 MW (mise en service en 1982) et Inga 3 avec une capacité totale de 3.500MW (en projet). Et la deuxième concerne l'aménagement du Grand Inga avec une capacité totale de 39.000 MW, à équiper progressivement en 52 groupes de 750 MW chacun (en projet). 35. Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance (PMPTR)/RDC, Energie, Novembre 2004, P.2 33 Tableau 2 : caractéristiques techniques des projets actuels et prévus sur le site d'Inga
1 et (2) : projets en perspective Source : Document sur La réforme du secteur de l'Energie Inga n'est pas le seul barrage fournissant de l'électricité aux congolais. Dans le Bas-Congo, le barrage de ZONGO sur la rivière INKISI, toujours en activité, fournit également de l'électricité au pays. Au nord du pays, il existe le barrage de MobayI Mbongo qui alimente le Congo et une partie de la Centrafrique. Il existe aussi d'autres barrages dans différentes provinces du pays. C'est le cas de Nseke sur Lualaba (248000KW), NZILO sur Lualaba (108000KW), Mwadingusha sur Lufira (69000KW), Koni sur Lufira (42120KW), PIana Mwanga sur la Luvua (29000KW), Ruzizi sur Ruzizi (28200KW). Pour accroitre le potentiel énergétique du pays, il existe d'autres sites sur lesquels d'autres barrages moins puissants pourraient être érigés. Il s'agit de Katende au Kasaï et Kakobola dans le Bandundu. C'est ainsi qu'il est important pour nous de faire l'inventaire des centrales électriques de l'ensemble du pays. Cet inventaire nous permettra de voir la capacité de production de l'énergie électrique sur l'ensemble du territoire. Mais il est important pour nous, de séparer les centrales des réseaux interconnectées à celles des réseaux autonomes en vue d'obtenir la contribution de chacun d'entre eux. 34 A) Les centrales des réseaux interconnectées En ce qui concerne les centrales des réseaux interconnectés sont tous hydroélectriques à qui nous verrons le nombre de groupes installées, la puissance installée, la puissance en service et hors service. Tableau 3. Les centrales hydroélectriques des réseaux interconnectés
Sources : Etat des lieux énergétiques actualisé de la RDC, CNE 2008 Note : (1) Données d'exploitation non disponibles depuis 1998 suite aux troubles provoqués par différents conflits. Comme nous pouvons le lire sur ce tableau 3 ; sur le total de 2.360 MW de puissance installé des centrales interconnectés, seul 1.145 MW est disponible soit 48.55 pourcent en raison de non fonctionnement des certains groupes dans les centrales. 35 B) Les centrales des réseaux autonomes En ce qui concerne les réseaux autonomes, ils sont subdivisés en deux : il y a les centrales hydroélectriques d'une part et d'autre part les centrales thermiques. Tableau 4. Données des centrales hydroélectriques des réseaux autonomes
Source : Rapport annuel SIE-RDC 2011 Comme nous le constatons sur la totalité des centrales hydroélectriques des réseaux autonomes ; le taux d'exploitation est de 42 pourcent. En ce qui concerne les centrales thermiques ; leur puissance installée est évaluée à 37 MW dont vous trouverez en annexe les données y afférent. 2.4.1.2. Evolution de production de l'énergie électrique en RDCAinsi, vue la situation que présente le système de production de l'énergie électrique, il parait nécessaire à ce niveau de faire une analyse permettant de saisir l'évolution de la production de l'énergie électrique en RDC. 36 Tableau 5 : L'évolution de la production de
l'énergie électrique en RDC en
Sources : rapport annuel de la BCC 2000 et 2010 Nous pouvons le constater sur ce tableau que la production hydroélectrique est passée de 5 447 Gwh en 1990 à 7 446 en 2010 ; alors que la production thermique est passée de 14 Gwh en 1990 à 8 Gwh en 2010. Pour la bonne et meilleure compréhension, nous pouvons apercevoir l'évolution de cette production à l'aide d'un graphique, qui se présente de la manière suivante. 37 Graphique 1. Evolution de la production de l'énergie électrique en RDC Malgré cette petite augmentation du niveau de production d'électricité, la qualité du service fourni à la population et aux opérateurs économiques est en détérioration constante à cause notamment de la saturation des lignes de transports sur le réseau interconnecté et de la vétusté du réseau de distribution. 2.4.2. Transport de l'énergie électriqueLe site d'Inga sur le fleuve Congo est la principale source de production de l'énergie électrique du pays. Selon le rapport annuel de la SNEL pour l'exercice 2006, Les centrales Inga 1 et 2 ont produit 4.956 GWh sur un total de 7.206 GWh soit 69% de la production totale d'énergie électrique. L'énergie produite à Inga est consommée localement, mais une quotité est exportée vers d'autres pays du continent dans le cadre de l'intégration économique régionale. 38 Les réseaux associés aux centrales d'Inga 1 et 2 sont constitués par des lignes de transport à haute et très haute tension orientées suivant trois axes, à savoir : ? Axe Inga-Kinshasa-Bandundu-Brazzaville (République du Congo) ; ? Axe Inga-Matadi-Boma ; ? Axe Inga-Katanga-Afrique australe. De ces trois axes, l'axe Inga-Katanga-Afrique australe est celui qui peut, dans les circonstances actuelles, se muer en autoroute de l'énergie moyennant certains aménagements36. En effet, cet axe comporte déjà une infrastructure importante à travers la ligne à courant continu bipolaire 500 kV Inga-Kolwezi, longue de 1.774 km et dimensionnée pour un transit de 1.120 MW. Sur cet axe, l'énergie produite à Inga est livrée à ZESA (Zimbabwe), à Nampower (Namibie) et à Eskom (Afrique du Sud). Le couloir RDC-RSA, long de 3.676 km passe par les principaux postes suivants : Inga (RDC) -Kolwezi (RDC)-Karavia (RDC)-Luano (Zambie)-Kariba Sud (Zimbabwe)-Alaska-Sherwood-Insukamin-Matimba (RSA). Pour assurer son activité de production d'énergie électrique, la SNEL dispose de 14 aménagements hydroélectriques et de 24 centrales thermiques totalisant une puissance installée de 2.457,95 MW. Les aménagements hydroélectriques sont constitués des barrages et des centrales. Le réseau de transport de la SNEL est constitué des lignes électriques totalisant une longueur de 5.183 Km. Le réseau de distribution est de 16.433 Km pour la distribution de courant électrique basse tension, et 4.470 Km pour le courant électrique moyenne tension37. En ce qui concerne l'approvisionnement du pays, la SNEL dispose de deux types de réseau, les réseaux interconnectés et les réseaux isolés. 36 Ministère de l'Energie, Document sur la réforme du secteur de l'Energie, Rapport annuel 2008, P.38 37 Idem 39 Les réseaux interconnectés sont ceux qui sont reliés aux autres réseaux (intérieurs ou extérieurs) par la connexion de leurs lignes de transport d'énergie électrique. Ils sont répartis en trois pools selon leur emplacement géographique. Il s'agit :
Les pools Ouest et Sud sont interconnectés grâce à la ligne très haute tension à courant continu (THTCC) Inga-Kolwezi. Les réseaux interconnectés représentent 99% de la puissance électrique totale installée par la SNEL. Les réseaux de la SNEL sont interconnectés avec d'autres réseaux africains d'électricité à savoir : y' Le réseau de la Société Nationale d'Electricité du Congo/Brazza à l'Ouest ; y' Le réseau interconnecté du Pool Energétique de l'Afrique Australe - SAPP (Zambie, Zimbabwe, Botswana, République Sud - Africaine, Mozambique, Namibie) au Sud ; y' Le réseau interconnecté des pays de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (Rwanda, Burundi) à l'Est. La SNEL alimente également certains centres des pays voisins tels que la cité de Nocqui en Angola et la cité de Mobaye en République Centrafricaine. 40 Pour ce qui est des réseaux isolés, ils sont constitués d'une source d'énergie électrique alimentant principalement un centre de distribution. Ces réseaux disposent soit d'une centrale hydraulique, soit d'une centrale thermique (groupe électrogène), soit les deux, et sont disséminés à travers la République à des endroits où la SNEL n'a pas pu établir les réseaux interconnectés. 2.4.3. Distribution de l'énergie électrique en RDCLe système de distribution est très peu développé, ce qui laisse l'immense majorité du territoire sans électricité, en particulier dans les zones rurales. Au total, seulement 121 centres de populations (agglomérations, villes bourgades, villages, etc.) sont électrifiés. Les variations interprovinciales sont très importantes : 62 pour cent de la longueur totale des lignes de distribution se trouvent dans le Bas-Congo et la ville de Kinshasa et 15 pour cent dans le Katanga, reflétant la concentration des lignes à moyenne et basse-tension dans la capitale et la ville de Lubumbashi38. Le pays a quatre principaux systèmes de distribution : le Bas-Congo et Kinshasa, alimenté par le réseau de transmission occidental ; Katanga, alimenté par le réseau de transmission méridional ; et le Kivu du Nord et du Sud, qui sont alimentés par le réseau de transmission oriental. Les quatre systèmes comptent pour 90 % de la consommation totale d'électricité de la RDC et pour approximativement 400 000 connexions. Le système de distribution inclut près de 1 920 miles de lignes à moyenne tension (6,6 à 30 kV) et 7 239 miles de lignes à basse tension (0,4 kV)39. L'accès à l'électricité en RDC est l'un des plus bas d'Afrique, avec 9 % des résidences qui y ont accès (environ 40 % à Kinshasa, mais près de zéro en dehors des principaux centres urbains). Le tableau ci-dessous résume le taux de desserte par province. Il convient de signaler que ce tableau 38 PMPTR/RDC, op.cit, P.4 39. WOLF George et LUSINDE Fabrice, 2012, «Questions Géo spatiales et Infrastructures, éd. MÉDIASPAUL, Kinshasa, P.9. 41 présente la situation de 2000. Entre temps, la population a augmenté de dix millions d'individus et le taux national d'électrification est passé de 6.48% en 2001 à 9% en 2010, alors qu'auparavant (1990) le taux était de 5%. Tableau 6. Taux de desserte d'électricité par province en 2000
Source : Les Energies Renouvelables en République Démocratique du Congo, éd. PNUE 2011, p.25 A la lecture de ce tableau, on constate que les provinces les moins desservies en électricité et dont chacune affiche un taux d'électrification inférieur à un pourcent sont le Maniema, le Bandundu, les deux Kasaï et l'Equateur. Remarquons aussi que mis à part Kinshasa et le Bas - Congo, les autres provinces ont un taux d'électrification maximal de 5%. Section V. Contraintes et défis2.5.1. ContraintesLa capacité théorique de production nationale de l'énergie hydroélectrique se situe aujourd'hui autour de 2.500 MW. On notera cependant que les besoins prévisionnels du seul secteur minier sont estimés à 42 2.100 MW, soit 84 % de cette offre40. Au regard des besoins actuels et futurs de toute l'économie, l'offre est nettement insuffisante. En raison d'une variété de causes (incluant les piètres politiques et la mauvaise gouvernance, l'interférence politique, le manque de ressources internes et le manque de concurrence externe), l'entretien et la rénovation des installations actuelles furent effectués de manière plutôt aléatoire, voire dictée par l'urgence et dans un contexte de sous-financement. C'est ainsi que nous pouvons distinguer les différents problèmes du secteur de l'énergie électrique en RDC de la manière que voici. 2.5.1.1. Problèmes de productionLe système de production électrique ne dispose, de façon plus ou moins fiable, seulement moins de 50 pourcent des équipements de production est en état de fonctionnement41. Le cas des centrales hydroélectriques d'Inga, véritable coeur du système électrique de la RDC, illustre bien l'état général du réseau de production ainsi que les problèmes auxquels celui-ci doit faire face. Seuls 3 des 6 groupes de la centrale Inga I fonctionnent aujourd'hui en raison du manque de pièces de rechange et de réparation. La centrale d'Inga II souffre à la fois de problèmes techniques de conception et d'un manque de maintenance et de pièces d'équipement. Les deux centrales ont besoin de réparations urgentes, ainsi que d'importants travaux de réhabilitation et de fiabilisation. Sur les 59 principaux groupes thermiques que comptait la RDC avant-guerre, seuls 19 sont aujourd'hui en état de fonctionnement42. Ceci se traduit par l'absence complète d'électricité dans un certain nombre de centres urbains dont ils constituaient la seule source d'approvisionnement. 40 Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Etat des lieux de l'économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions, Mars 2007, p.4
43 2.5.1.2. Problèmes de TransportLe système de transmission vit des pressions considérables. L'équipement est vétuste, les niveaux d'entretien ont été insuffisants et les nouveaux investissements ont été minimes. Le système ne possède donc pas la capacité suffisante pour répondre à la demande. La ligne de 220 kilovolts qui relie Inga et Kinshasa est particulièrement saturée, alors que les lignes dans la capitale sont surchargées. La ligne CCHT entre l'Inga et Kinshasa transporte en ce moment seulement le quart de sa capacité d'après sa conception43. 2.5.1.3. Problèmes de distributionLe réseau de distribution a souffert à la fois des pillages et du manque d'entretien. Les dommages ont été particulièrement importants dans les sous-stations de transformation ainsi qu'en ce qui concerne les équipements de gestion et de maintenance (y compris véhicules et outillage). Les installations sont surchargées, les cabines et les lignes vétustes, les transformateurs endommagés, les systèmes de protection peu fiables, les avaries fréquentes. Dans les zones ayant accès à l'électricité, le service n'est pas fiable, avec des délestages réguliers et des interruptions de service fréquentes. Pour distribuer de l'électricité dans les rues à partir d'un câble principale, la SNEL a mis au point ce que l'on appelle des « boîtes ». Ces dernières sont des petits centres de distribution parce que c'est là que l'on connecte normalement son câble personnel au câble principal pour amener de l'électricité chez soi. Mais comme d'habitude ce n'est pas aussi facile. Les surcharges ou les courts circuits font que les câbles brûlent. Dans les régions plus éloignées où fonctionnaient des petites centrales, ont vu leur réseau d'approvisionnement en électricité complètement coupé. La situation de déficit de l'énergie est encore plus grave dans les 43 WOLF et LUSINDE Fabrice, op.cit, p.9 44. FEC, op.cit, p.4 44 centres urbains et ruraux desservis en énergie d'origine thermique du fait de la vétusté des équipements, des difficultés d'approvisionnement en carburant et lubrifiants consécutives à leur coût élevé et à la déficience des moyens de communication. Aussi, arrive-t-il, à certains moments que l'on recourt aux avions pour le transport du carburant vers certains centres ou villes souligne la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). Il y a quelques temps, certaines villes du pays (Kananga, Mbuji-mayi) étaient approvisionnées en carburant par avion en provenance de KINSHASA44. 2.5.1.3. Les problèmes institutionnels et légaux A. Problèmes institutionnels Les années d'instabilité et de conflit ont eu un impact majeur sur les capacités des institutions du secteur énergétique : Le personnel qualifié et les moyens de travail manquent cruellement. Le personnel est présent et opérationnel, mais le savoir-faire s'est érodé (absence de formation, non renouvellement des générations, perte de personnel qualifié, etc.). Enfin, les institutions ont manqué dix années d'avancées technologiques, notamment sur le plan informatique (qui pourrait considérablement améliorer la gestion du réseau). La SNEL souffre d'un sous-équipement patent et son personnel est peu formé à l'utilisation des outils modernes de gestion. Ces difficultés sont aggravées par des problèmes financiers et de gestion. Les tarifs sont inadaptés avec notamment des distorsions importantes, et surtout des niveaux de tarifs si bas qu'ils ne couvrent pas les frais de fonctionnement de la SNEL. 45 B. Problèmes légaux La gouvernance énergétique de la RDC repose essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale. Autrement dit, aucune nouvelle loi, politique majeure ou autre amendement n'ont été créés depuis cette époque. 2.5.1.4. Problèmes sur les actions gouvernementalesLa principale faiblesse de la SNEL provient du résultat des actions gouvernementales elles-mêmes. Par exemple, les difficultés de paiement de la SNEL sont grandement attribuables à l'incapacité des entités du secteur public à payer leurs factures d'électricité. L'interférence du gouvernement a empêché la mise en oeuvre d'une politique stricte de déconnexion des consommateurs qui ne paient pas leurs factures. Également, l'hésitation du gouvernement de la RDC à ajuster les tarifs au niveau du recouvrement des coûts réels. Enfin, la politique gouvernementale encourage une « sur-embauche » à la SNEL (1,5 employé par cent clients, bien au-dessus de la pratique normale) et ne supporte pas la productivité et la saine gestion45. 2.5.2. Les défisPour atteindre son objectif, celui de porter une plus grande accessibilité de toutes les couches sociales et communautés de base à une énergie fiable en vue de relever le taux de desserte de 9% ; le Gouvernement Congolais doit axer ses interventions autour de : l'amélioration du cadre institutionnel et règlementaire du secteur ; la réalisation des investissements de fiabilisation ; la réhabilitation des infrastructures existantes ; développement de nouvelles infrastructures ainsi que ; 45 WOLF et LUSINDE Fabrice, op.cit, p.13 46 la construction des réseaux de transport associés aux centres de production. Section VI. Incidences du secteur de l'Energie sur le développement économique de la RDC2.6.1. Les enjeux nationauxEn matière d'énergie, les enjeux nationaux sont liés au déséquilibre croissant entre l'offre et la demande d'électricité. Ce déséquilibre, s'il n'est pas résorbé à moyen terme, compromettrait durablement la relance et la croissance de l'économie congolaise. L'offre d'électricité ne représente actuellement qu'environ 20% de la demande réelle46. Selon les estimations d'experts du ministère de l'énergie, le déficit de la RDC en énergie électrique induit une perte de croissance de l'ordre de 5% par an pour l'économie. Par ailleurs, les données disponibles sur la demande interne d'électricité font état d'une demande supplémentaire totale de 4.350 MW affirme la même source. La satisfaction de la demande interne passe par la réalisation d'importants investissements, ce qui pose l'épineux problème du financement des investissements dans le secteur de l'électricité. Le diagnostic technique des infrastructures de la SNEL indique que les besoins d'investissements prioritaires pour la réhabilitation des infrastructures s'élèvent à près d'un milliard de dollars US soit 600 millions de dollars US pour les 9 principales centrales hydroélectriques, 300 millions pour les infrastructures de transport et 40 millions pour les infrastructures de distribution47. Ni l'Etat ni la SNEL n'ont la capacité de financer le programme de réhabilitation de ces infrastructures. 46 Ministère d'Energie/RDC, Document sur la réforme du secteur de l'Energie en RDC, Rapport annuel 2008, P.44 47 Idem 47 Les enjeux nationaux portent également sur le faible taux d'accès de la population congolaise à l'électricité qui est estimé à 9%. Ce taux est très faible comparé au taux moyen du continent qui se situe autour de 24%. La SNEL évalue à 7,15 milliards USD les besoins de financement des projets prioritaires identifiés dans le Plan Directeur National de Développement du secteur de l'électricité à l'horizon 2015. Les évaluations susmentionnées indiquent en définitive que les enjeux du secteur de l'énergie électrique au plan national portent principalement sur le financement des investissements pouvant permettre à ce secteur de satisfaire la demande interne, de contribuer à la relance et à la croissance de l'économie et d'améliorer le taux de desserte de la population en électricité. 2.6.2. Les enjeux régionauxAu niveau régional, les enjeux sont liés à l'émergence d'un marché régional d'électricité dont la RDC est perçue comme un acteur central au niveau de l'offre. Compte tenu de l'importance de son potentiel énergétique, la RDC devrait jouer un rôle crucial en tant que fournisseur d'énergie électrique au niveau de la région Afrique centrale et australe. La crise du secteur congolais de l'énergie électrique empêche la RDC de tirer profit des possibilités d'exportation de l'électricité dans une région où la demande excède l'offre, ce qui soulève la problématique de la valorisation du potentiel énergétique du site d'Inga évalué à 44.000MW. 2.6.3. Contribution du secteur de l'Energie à la formation du PIBLe secteur de l'Energie ne contribue pas de manière significative au développement de la capacité productive de l'économie congolaise. En 2010, la part du secteur de l'énergie y compris l'eau dans le produit intérieur brut a été estimée à 2,9%48. La faible contribution de ce secteur s'explique principalement par l'état délabré des infrastructures et la taille très réduite du réseau électrique national. En effet, la longueur totale du réseau interconnecté 48. Manipulation des données du Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo (BCC), 2010 48 n'est que de 5.183 Kms pour un pays aux dimensions d'un sous-continent (2.345.000 km2). Cette faible contribution s'explique aussi par le faible taux de desserte de la RDC en électricité. C'est ainsi que nous pouvons voir l'évolution de la contribution de la part du secteur Electricité, gaz et eau dans le PIB dans le tableau suivant : Tableau 7. Part relative des sous-secteurs eau et électricité dans le PIB
* Montants en milliards CDF, (-) Manque de données Source : Rapport de la banque Centrale 2000 et 2010 49 Diagramme 2 : Contribution moyenne du secteur Energie au PIB de1990 à 2010 Conclusion du deuxième chapitreDans ce second chapitre portant sur la situation du secteur de l'énergie électrique en RDC, il était question de présenter la situation du secteur de l'énergie électrique en République Démocratique du Congo. Le secteur de l'énergie est globalement sous développé alors que la dotation importante en ressource naturelle pourrait permettre le développement d'une énergie hydraulique à faible coût capable de satisfaire la demande nationale mais qui créerait aussi un potentiel d'exportation considérable pour répondre à la demande extérieure. La production d'énergie ne représente que 3% du potentiel énergétique qui est estimé à environ 100.000 MW (le plus élevé en Afrique), la capacité de production est actuellement de 2.589,82MW (mais la production réelle ne représente que la moitié de cette capacité car une grande partie de 50 la capacité de production est hors de service). Il faut en plus signaler que seuls neuf pourcent des soixante-dix millions de personnes vivant en République démocratique du Congo (RDC) ont accès à l'électricité. Le pays ne dispose pas actuellement de politique de l'énergie. Son système de production d'électricité est fragmenté et nécessite des réparations urgentes après avoir été négligé pendant de longues années et la gouvernance énergétique de la RDC repose essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale. Autrement dit, aucune nouvelle loi, politique majeure ou autre amendement n'ont été créés depuis cette époque. De cet état de fait procèdent bon nombre d'incertitudes dans les structures étatiques en matière de droit et de régulations du secteur. C'est ainsi qu'il est important pour l'Etat congolais de promouvoir une véritable politique énergétique et améliorer l'arsenal juridique et institutionnel existant. 51 Chapitre 3. Politique industrielle du secteur énergétique enRDCComme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, le secteur de l'énergie en RDC est caractérisé par un paradoxe, le pays est doté d'abondantes ressources (avec notamment un potentiel hydroélectrique qui pourrait pourvoir aux besoins de l'ensemble du continent africain), mais la consommation est parmi les plus faibles du monde. La mise en valeur des ressources énergétiques du pays, par la réhabilitation et le développement du secteur, est une condition indispensable pour le redémarrage de l'économie et l'amélioration des conditions de vie. Cependant, il sera impérieux de savoir comment l'Etat congolais s'y prend pour relancer et développer le secteur de l'électricité. Pour ce faire, ce troisième chapitre consacré à la politique énergétique va s'appuyer sur les mécanismes mis en place et les actions qui peuvent être mené pour relancer le secteur. Section 1. Vision et objectifs de la politique du secteur de l'énergie électrique en RDCNous signalons une fois de plus que La gouvernance énergétique de la RDC repose essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale. Cependant, le Gouvernement de la RDC est enfin sur le point de signer et approuver des nouveaux documents stratégiques. Ces derniers formeront les pierres angulaires du redémarrage du secteur énergétique49. Parmi ces documents, citons le Document de Politique du Secteur de l'Electricité de la RDC, dans ce document l'Etat congolais a donné sa vision et a énuméré un certains nombres d'objectifs. 49 . ESSEQQAT Henri, Op.cit, p.9 52 3.1.1. Vision nationaleLe secteur de l'électricité est retenu dans le DSCRP adopté en juin 2006 par le Gouvernement, comme un des facteurs importants du développement socio-économique et industriel, mais aussi de croissance et de stabilité régionale. Conscient du contraste entre les ressources potentielles et la desserte, le Gouvernement s'est engagé à améliorer progressivement l'accès des populations à une énergie fiable, non polluante et de moindre coût en exploitant toutes les ressources disponibles, mais en privilégiant l'hydroélectricité et en favorisant l'électrification rurale. 3.1.2. Objectifs de la politiqueA. Objectif général de la politiqueL'objectif du gouvernement congolais est de couvrir progressivement et de façon équilibrée, les besoins en électricité dans tous les secteurs d'activités (domestiques, publics, et industriels) sur tout le territoire national et développer concomitamment une politique d'exportation d'une partie de l'énergie électrique, par un approvisionnement en électricité dans les meilleures conditions de fiabilité, de prix et de protection des écosystèmes50. B. Objectifs spécifiques de la politiqueLes objectifs spécifiques à atteindre peuvent être regroupés selon les objectifs clés suivants : 1. Accès au Service : a) Assurer, à l'horizon 2025, une plus grande accessibilité de toutes les couches sociales et communautés nationales de base à une énergie 50 WOLF George et LUSINDE Fabrice, Op.cit, p.10 53 électrique fiable, en vue d'augmenter le taux de desserte à 60 % et au-delà, sur l'ensemble du territoire national.
Il y a lieu de souligner que pour atteindre ses objectifs, des grands projets structurants appuyés par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux devraient contribuer prochainement à la réhabilitation et l'extension des infrastructures de production et de transport de l'électricité, et à la relance et la redynamisation du secteur de l'électricité. Le processus de la réforme institutionnelle du secteur de l'électricité doit être lancé avec la réaffirmation de l'option de la libéralisation du marché de l'électricité et la séparation claire des rôles des différents intervenants, à savoir :
Des réformes et des études ont déjà été réalisées ou sont en cours (code des investissements, Lettre de politique, Code de l'électricité, Plan directeur de l'électrification 2015, Plan quinquennal 2007-2011, étude tarifaire, étude d'électrification rurale, lois relatives à la transformation des entreprises publiques, etc.), devraient apporter rapidement les changements 54 nécessaires et/ou les éléments indispensables à la prise des décisions, la formulation et la mise en oeuvre des programmes et projets pertinents. Le processus de décentralisation en cours est à la fois un atout et une opportunité à saisir, car le transfert de compétences aux collectivités territoriales rapproche le pouvoir de décision des préoccupations/problèmes concrets des populations locales urbaines et rurales : - meilleure appréciation des besoins, des attentes, de la capacité et de la volonté de payer ; - connaissance des opérateurs locaux ; - proximité avec les « gardiens » des ressources naturelles ; - proximité avec la demande d'électrification rurale, etc. Le marché intérieur potentiel de l'électricité est de grande taille, à la fois au niveau des ménages (62,7 millions de consommateurs individuels) et à celui des activités industrielles et commerciales ; ce qui devrait offrir de bonnes perspectives de rentabilité des investissements et, conséquemment, être susceptible d'attirer des grands opérateurs, notamment dans des domaines sensibles à la taille du marché comme l'électrification rurale ou les énergies renouvelables.
Exporter une partie de la production de l'électricité par le biais des réseaux interconnectés, des pools énergétiques et des organisations sous-régionales et utiliser les revenus d'exportation d'énergie pour le 55 développement d'autres infrastructures à caractère national, notamment pour l'électrification rurale. 4. Promotion de toutes les sources d'énergie renouvelables Il s'agit de faire la promotion de sources d'énergie renouvelables autres que l'hydroélectricité, avec notamment l'utilisation rationnelle et durable des combustibles ligneux en substitution du gasoil dans les centres autonomes à génération thermique (usage des technologies à combustion économique et reboisement par des essences à croissance rapide ...). Section 2. Stratégies de mise en oeuvre de la politique de développement de l'électricité en RDCPour assurer la mise en oeuvre de l'ensemble des objectifs, l'Etat congolais est sur le point d'adopter les plans des réformes du secteur de l'énergie électrique qui se basera sur la réforme légale, réglementaire et institutionnelle ; réforme de la SNEL ; la gestion des ressources énergétiques. 3.2.1. Les stratégies à court et à long termeÉtant donné les défis considérables dans le secteur énergétique, le gouvernement de la RDC a établi une approche par étape afin d'atteindre ses objectifs. À court terme, le gouvernement de la RDC souhaite réhabiliter ses actifs de production et de transmission existants, en ajouter de nouveaux là où le tout peut s'effectuer rapidement et mettre en oeuvre des réformes de la SNEL afin d'améliorer la gestion et la performance de l'entreprise d'État. À moyen et long terme, et selon le succès de la première phase, la stratégie du gouvernement de la RDC inclut le développement de capacité de production et de transmission (tant pour accroître la croissance économique des ménages que pour développer son potentiel en exportation énergétique). Une plus grande participation du secteur privé dans le secteur énergétique (tant en ce qui concerne l'exploitation que la gestion ainsi que les 56 investissements en capitaux), et la restructuration de la SNEL et du secteur dans l'ensemble. 3.2.1. Réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel3.2.1.1. Elaboration d'un cadre légal et réglementaireLe projet de loi portant Code de l'électricité initié par le Ministère de l'Energie en septembre 2008 sera, une fois voté et promulgué, le texte de base qui détermine les institutions principales qui interviennent dans le secteur. En substance, ce projet institue l'Autorité de Régulation du secteur de l'électricité, l'Agence de l'Electrification Rurale et le Fonds de l'Electrification Rurale51. Il faut signaler que la promulgation des lois du 7 juillet 2008 se rapportant à la transformation des entreprises publiques et au désengagement de l'Etat des entreprises du portefeuille, ainsi que la réforme de l'administration publique avec une Cellule Technique de la Réforme de l'Administration Publique « CTRAP », qui ont pour prérogative de transformer les structures du Ministère en charge de l'électricité52. Il devra affirmer les principes et options ci-après : y' la libéralisation du secteur et l'ouverture du marché de l'Electricité ; y' le caractère de service public de l'Electricité en tirant toutes les implications y afférentes ; y' le principe de la décentralisation et de la répartition des compétences entre le Gouvernement central et les entités décentralisées ; y' le principe de la protection de l'Environnement pour tous les projets de développement du secteur ; y' l'obligation pour le Gouvernement de promouvoir l'électrification rurale afin d'accroître le taux de la desserte en électricité du pays ; 51 WOLF George et LUSINDE Fabrice, Op.cit, p.9 52 Ministère de l'énergie RDC, Document de politique du secteur de l'énergie électrique en République Démocratique du Congo, 2009, p.41 57 ? garantir de la protection tant de l'opérateur que des consommateurs habilités tous à saisir l'Autorité de Régulation afin de régler tout différend devant surgir dans leurs rapports respectifs. 3.2.1.2. Mise en place d'un cadre institutionnel
Le Gouvernement a décidé de mettre en place une autorité de régulation dans le secteur de l'électricité qui aura comme mission : de veiller à l'équilibre économique et financier du secteur de l'électricité et à la préservation des conditions économiques nécessaires à sa viabilité ; de favoriser la concurrence dans la production, le transport, la distribution, l'importation, l'exportation et la vente de l'énergie électrique dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires ; de promouvoir la participation des opérateurs privés dans le secteur ; d'assurer la protection des consommateurs ; d'assurer dans le secteur de l'électricité, le respect de la législation relative à la protection de l'environnement ; de veiller au respect, par les opérateurs du secteur, des conditions d'exécution des contrats ; de garantir l'accès des tiers aux réseaux de transport et distribution d'électricité, dans les limites des capacités disponibles ; 53. Ministère de l'énergie RDC, op.cit, p.55 58 de suivre l'application des standards et des normes par les opérateurs du secteur ; d'arbitrer les différends entre opérateurs ; de fixer les tarifs aux consommateurs finaux sur la base des éléments de la structure de prix déterminés par le Ministre de l'économie. Ces tarifs qui doivent couvrir l'ensemble des coûts nécessaires à la fourniture du service y compris les charges financières, la marge bénéficiaire du délégataire, la redevance ou les loyers pour les biens mis en délégation et toutes autres charges imposées par l'Etat seront soumis à l'homologation du Ministre de l'Economie ; de fixer le tarif d'utilisation des réseaux de transport et de distribution sur la base des éléments de coût fournis par les opérateurs ; de contribuer à l'exercice de toute mission d'intérêt public que pourrait lui confier le Gouvernement pour le compte de l'Etat dans le cadre de ses prérogatives. Le Ministre en charge de l'électricité pourrait consulter l'autorité de régulation sur sa politique sectorielle ou pour toute mission d'intérêt public dans le domaine de l'électricité. L'Autorité de régulation devrait aussi avoir le droit d'enquêter au niveau des opérateurs et des consommateurs, d'entreprendre des poursuites, de recevoir les plaintes des consommateurs et d'imposer des sanctions (avec droit de recours évidemment). c) L'Agence de l'Electrification Nationale (AEN) Le taux d'électrification de la République Démocratique du Congo qui est l'un des plus bas de l'Afrique subsaharienne témoigne de l'immense effort à accomplir pour donner l'accès à l'électricité à la population congolaise. Fort de ce constat, le Gouvernement met en place l'Agence d'Electrification Nationale, AEN en sigle afin de promouvoir l'alimentation en électricité de 59 l'arrière-pays. L'Agence de l'Electrification Nationale doit être le moteur du développement de l'électrification en République Démocratique du Congo54. À cet effet, c'est elle qui doit développer, en collaboration avec les entités décentralisées, les programmes nationaux d'électrification rurale, basés sur la planification faite par le Ministère chargé de l'électricité, qui seront ensuite exécutés par des opérateurs publics ou privés ou des organisations d'initiatives locales sous un régime qui tiendra compte de la taille des installations. Un des facteurs de succès dans ces opérations étant l'implication des investisseurs privés, l'Agence aura pour priorité la promotion de la participation du secteur privé dans les projets d'électrification. d) Fonds National de l'Electrification (FONEL) Les diverses ressources financières nationales et internationales devraient être canalisées et gérées dans un Fonds de l'Electrification55. Ce Fonds est un fonds d'investissement dont la gestion sera confiée à l'Agence de l'Electrification Nationale. Il est chargé de régler les modalités d'octroi des subventions et des prêts éventuels aux opérateurs privés. 3.2.2. Réforme de la SNELLa Société Nationale d'Electricité (SNEL), l'unique opérateur étatique en charge du service public de l'électricité, est complètement intégrée. Elle assure à elle seule les fonctions de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l'énergie électrique, aussi bien pour les besoins à l'intérieur du territoire national que ceux à l'exportation. La SNEL connaît une situation difficile sur les plans technique, financier et commercial. Le tarif de l'électricité est administré et n'assure pas l'équilibre financier ainsi que la viabilité de l'exploitation56. 54 ESSEQQAT Henri, Op.cit, p.13 55 Idem 56 Ministère de l'énergie RDC, Document de politique du secteur de l'énergie électrique en République Démocratique du Congo, Mai 2009, p.47 60 La réforme de la SNEL s'inscrit dans le contexte général de la réforme des entreprises publiques. Le Gouvernement a confié au Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques (COPIREP) la mission de conduire des études et réflexions pour la mise en oeuvre de la réforme des entreprises publiques dont la SNEL. Pour le Gouvernement, la SNEL doit être restructurée pour être valorisée et gérée d'une manière optimale en vue de faire du secteur de l'électricité un des piliers de la relance et de la croissance de l'économie congolaise. 3.2.3. Gestion des ressources énergétiquesEn vue de s'assurer d'une mise en valeur efficace, efficiente et durable des immenses réserves nationales d'énergie hydraulique et autres, le Gouvernement entend doter le pays d'un Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestions des Ressources Énergétiques (SDAGRE), dont l'élaboration passe par la connaissance et la maîtrise de l'ensemble des ressources énergétiques du pays, notamment des ressources hydroélectriques57. Le Gouvernement reconnaît que la mission impartie au secteur public doit être de suppléer l'initiative privée mais non de la supplanter et qu'il lui incombe de pourvoir à l'équipement énergétique s'il y a carence ou si les investissements ne s'avèrent pas rentables à échéance prochaine. Aussi, pour le financement de l'économie, le Gouvernement entend laisser le développement énergétique des petits centres s'opérer d'une façon progressive, par l'intermédiaire de petites unités de production et, en tout état de cause, de manière à éviter des excès d'immobilisation précoce. Le Gouvernement est conscient que le site d'Inga, par son potentiel naturel évalué à 44.000 MW, représente un atout majeur pour l'économie nationale et un facteur intégrateur régional. Pour l'exploiter, il faut une forte campagne de mobilisation des fonds auprès des bailleurs de fonds avec le concours des pays consommateurs potentiels ainsi qu'une ouverture à 57 Ministère de l'énergie RDC, op.cit, p.50 58 Ministère de l'énergie RDC, Document de politique du secteur de l'énergie électrique en République Démocratique du Congo, Mai 2009, p.55 61 la participation des opérateurs privés, avec la création d'une structure de gestion de son développement placée sous la direction du Ministère ayant l'électricité dans ses attributions. Section 3. Plan d'actions3.3.1. Mode d'actionL'objectif de ces réformes est de porter le taux de desserte national à 60 % à l'horizon 2025 en vue d'assurer un meilleur accès de la population au service de l'électricité. Cet objectif nécessite la mise en oeuvre de moyens financiers considérables et une véritable mobilisation nationale. Pour atteindre l'ensemble des objectifs, on s'appuiera concomitamment sur les projets d'intégration régionale et d'exportation de l'électricité, en vue d'une contribution à l'effort financier nécessaire à l'électrification rurale58. Pour cette effet les actions seront progressivement menées sur le terrain au fur et à mesure que les moyens matériels, financiers et humains seront mobilisés jusqu'à la réalisation temporelle des objectifs. La priorité d'exécution des actions pour la desserte des populations de l'arrière-pays sera accordée successivement aux chefs-lieux des provinces, des districts et des territoires, ainsi qu'aux grandes agglomérations. 3.3.2. Principes de mise en oeuvre de l'électrificationDes leçons tirées de l'expérience et des contraintes propres à la situation de l'électrification dans notre pays, doivent sortir des principes de la mise en oeuvre d'un programme national et extensif de l'électrification. Le principe fondamental doit être le partenariat public-privé. C'est pourquoi, il faudra mettre en place un système permettant d'attirer les investisseurs privés. Pour ce faire, les conditions ci-après ont été identifiées dans le document sur la politique énergétique de la RDC : 62 ? assurer la rentabilité suffisante du capital investi par des subventions sur le coût de construction ; ? créer des exploitations atteignant la taille critique, en fonction de critères pertinents (degré d'industrialisation, démographie, etc.) ; ? s'inscrire dans un processus de longue durée ; ? utiliser des technologies appropriées et optimales au choix de l'investisseur ; ? assurer à l'investisseur un environnement stable et fiable. Ce schéma pourrait permettre de faire progresser plus vite le taux d'accès des populations à l'électricité, avec pour objectif l'atteinte des objectifs de réduction de la pauvreté. Section 4. Analyse de la politique énergétique de la RDCComme dit plus haut que le gouvernement congolais est sur le point de faire des réformes dans le secteur de l'énergie. Alors que dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne des réformes menées dans ces sens ce sont soldés par des résultats mitigés. C'est le cas du Sénégal, de la Guinée Conakry, du Mali, du Togo, du Rwanda et de la Tanzanie pour ne citer que ceux là. Il faut noter aussi que quelques bons résultats ont été obtenus spécialement au Nigeria, Soudan, Kenya et Côte d'Ivoire. Parmi les principales raisons de ces échecs soulignent les experts de l'institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie dans la revue Liaison Énergie-Francophonie, on peut mentionner ce qui suit : a) Dans plusieurs pays, l'introduction de la réforme n'a pas été le résultat d'une orientation nationale répondant à une vision claire mais plutôt la conséquence des pressions extérieures exercées sur les gouvernements. 63 b) Les négociations avec les repreneurs ont été généralement mal conduites par les délégués du gouvernement à cause de leur manque d'expérience et de formation en la matière. Quant aux perspectives de ces pays, une question vient souvent à l'esprit lorsqu'on aborde une discussion sur les réformes. Faut-il arrêter les réformes vu les contre-performances enregistrées dans certains pays ? Nous pensons que non. Chaque pays doit donc utiliser le schéma qui correspond le mieux à sa situation, l'objectif étant de rendre le secteur performant pour les besoins de l'économie nationale et de l'intégration sous régionale et continentale. 3.4.1. Les causes justificatives de la réforme en RDC
3.4.2. Le schéma de la politique énergétique de la RDCClassé parmi les plus grands pays d'Afrique par sa superficie, sa démographie et ses potentialités, la République Démocratique du Congo 64 connaît, depuis une dizaine d'années, une crise multiforme caractérisée par l'instabilité sociopolitique, les conflits armés, le délabrement du tissu socio-économique, une grande pauvreté de sa population, etc. Le profil énergétique de la RDC démontre qu'elle regorge de ressources énergétiques naturelles abondantes et variées, non encore totalement inventoriées. Située au centre de l'Afrique, entourée de 9 pays, la RDC occupe une position stratégique qui la place dans 3 pools énergétiques, faisant partie intégrante des organisations régionales. La structure de la RDC nous fait savoir qu'il est assez grand pour faire fonctionner plusieurs centrales. Le fonctionnement de plusieurs centrales passe par la réalisation d'importants investissements. Étant donné les énormes besoins d'investissement en capitaux et en expertise opérationnelle dans ce secteur, ainsi que les défis auxquels fait face la SNEL, la participation du secteur privé est essentielle. Pour se faire il faut nécessairement élargir le champ d'intervention des investissements privés nationaux et étrangers dans le secteur de l'énergie qui est exclusivement réservés à l'Etat. C'est ainsi qu'il faut promouvoir une véritable politique d'investissement en améliorant l'arsenal juridique et institutionnel existant et de rechercher les meilleurs moyens en vue d'assurer l'application pleine et surtout sans équivoque des textes en vigueur afin d'éviter le décalage récurent entre les textes officiels en une réalité dissuasive. Ce que nous craignos le fait que le secteur est mal géré et que les réseaux désuet (pertes techniques de 50%), puisse rendre moins attrayantes aux yeux des investisseurs. De plus, la clientèle peu aisée et moins encline à payer les prix élevés de l'électricité rendra l'investissement risqué. 65 3.4.3. Impact des réformes du secteur de l'énergie électrique en RDCLa libération du secteur aura l'Impact sur l'expansion du réseau suite à l'augmentation des investissements qui seront réalisé ; Impact sur les tarifs : la compétition entre les acteurs permettra de jouer sur le prix ; Impact sur le personnel : avec la compétition, chaque entité ou entreprise va chercher l'amélioration des compétences de son personnel. Outre ses avantages, les réformes peuvent aussi avoir des effets sur la souveraineté nationale. Nous craignons que l'accroissement du flux des échanges et d'investissements et les règles multilatérales en la matière ne réduisent la souveraineté « réglementaire » du pays. Les pays de l'Afrique en général et la RDC en particulier ont un risque plus élevé que les autres pays émergents. Ce risque se reflète sur le coût du capital et ceci a un impact sur les tarifs. L'introduction de la concurrence augmente les coûts de financement et agit négativement sur la volonté des firmes à investir en infrastructure. 3.4.4. Problématique : monopole public contre la privatisationFace à la lancinante question tarifaire liée aux coûts de l'accès à un service hautement capitalistique, le modèle de subvention croisée (péréquation) entre les usagers urbains (riches) et ruraux (pauvres), en vigueur dans les contextes de monopole public national et d'uniformité des tarifs à l'échelle du territoire, est souvent brandi comme solution pour un large accès des populations pauvres à l'électricité. L'option institutionnelle de la gestion du service national de l'électricité par un monopole public trouve ici un précieux argumentaire. En fait, la péréquation tarifaire qui ne reflète pas, pour les bénéficiaires, les coûts réels de l'électrification, peut être supportée par la trésorerie des compagnies d'électricité tant que les programmes restent confinés dans des proportions insignifiantes. Ce modèle devient un facteur de blocage du développement de l'électrification ; dès que les programmes concernés atteignent un seuil significatif, se traduisant par des charges 66 d'investissement et d'exploitation prohibitives que la compagnie ne peut supporter. Au regard des analyses faites ci-haut, le mode de gestion qui convient le mieux pour le secteur de l'énergie électrique en RDC est le partenariat public-privé. Un partenariat public-privé (PPP) est une initiative de collaboration visant la fourniture d'infrastructures ou la prestation de services, reposant sur l'expertise du partenaire le mieux apte à répondre à des besoins publics clairement définis au moyen de l'affectation des ressources et de l'imputation des risques et des récompenses les plus appropriées59. 3.4.5. Suggestions et recommandationsEu égard à ce qui précède, nous formulons nos suggestions et recommandations ci-après : ? Les autorités du pays doivent être obligé de prévoir de nouvelles règles tout en évitant le décalage récurent entre les textes officiels en une réalité dissuasive ; ? L'Etat congolais ne doit pas céder aux pressions extérieures exercées sur son gouvernement mais doit utiliser le schéma qui correspond le mieux à la situation du pays ; ? La réforme institutionnelle doit prendre en compte les problèmes sociaux et environnementaux afin d'assurer la sécurité énergétique, de satisfaire la demande croissante nationale et l'exportation de l'énergie dans la sous région, de garantir l'accès à l'électricité pour les couches faibles, de renforcer le système de transport et de distribution d'électricité et de préserver l'environnement ; ? la réforme doit résulter d'une volonté politique forte, d'un engagement ferme du gouvernement qui doit pouvoir dérouler sa propre analyse et décliner sa vision du secteur ainsi que sa 59. Institut de l'énergie et de l'environnement de la francophonie (IEPF), Les réformes du secteur électrique : Quel bilan, quelles perspectives pour l'Afrique ? Liaison Énergie-Francophonie, Numéro 73 4e trimestre 2006, P.84 67 stratégie en ayant l'oeil sur le « voisin », en tenant compte des facteurs de succès et d'échec sans cependant perdre de vue les spécificités du secteur électrique du pays et plus généralement du contexte national. 68 Conclusion du troisième chapitre Au regard des difficultés sus-énoncées, il faut retenir que les réformes du secteur de l'électricité en RDC doivent s'opérer dans un partenariat public-privé. Car il faut arriver à concilier les obligations de service public liées à l'intérêt général et la libéralisation de ces services. Il est essentiel que les réformes du secteur public décrites ci-dessus soient mise en place afin que les objectifs de la RDC d'attirer une plus grande participation du secteur privé soient réalisables. Pour les investisseurs privés la solvabilité du secteur demeure une inquiétude critique. A ce jour, la SNEL n'est pas un partenaire solvable pour les investisseurs privés : la SNEL ne recouvre pas ses frais d'exploitation par ses revenus, et ses difficultés de recouvrement entraînent des problèmes de paiement considérables, des arriérés de paiement de ses fournisseurs et des taxes. L'amélioration de ces éléments est une étape cruciale pour attirer les investisseurs privés. 69 Conclusion généraleAu terme de notre étude qui a porté sur «les déterminants de la politique industrielle en matière d'énergie électrique en RDC», nous soulignons que le profil énergétique de la RDC démontre qu'elle regorge de ressources énergétiques naturelles abondantes et variées, non encore totalement inventoriées. En effet, dans ce travail, il était question tout d'abord de donner des explications sur les causes des faibles taux de consommation de l'énergie électrique en RDC alors que le pays est doté d'une potentialité énorme et puis de pouvoir déterminer les facteurs sur lesquels peuvent se baser les réformes envisagées dans le secteur de l'énergie et proposer les solutions possibles. Ces questions ont trouvé des réponses anticipatives à travers l'hypothèse selon laquelle : les principales causes du faible taux de consommation de l'énergie électrique et des réformes envisagé par l'Etat Congolais sont imputables à la mauvaise gestion du secteur énergétique et aux cadres institutionnels et légaux qui ne sont guère favorables aux investissements dans ce secteur. Cette hypothèse se vérifie à travers les trois chapitres ci-après : dont le premier porte sur la politique industrielle en matière d'énergie électrique en Afrique subsaharienne, pendant que le deuxième a donné l'état de lieu du secteur énergétique en RDC, et le troisième s'est étalé sur la politique énergétique en RDC. Quant aux résultats de notre étude, nous avons constaté ce qui suit : Le secteur de l'électricité est dominé par une entreprise publique, la Société Nationale d'Electricité (SNEL). Son système de production d'électricité est fragmenté et nécessite des réparations urgentes après avoir été négligé pendant de longues années. La gouvernance énergétique de la RDC repose 70 essentiellement sur des textes de lois datant de la période coloniale. La SNEL souffre d'un sous-équipement patent et son personnel est peu formé à l'utilisation des outils modernes de gestion. Ces difficultés sont aggravées par des problèmes financiers et de gestion. Pour atteindre l'ensemble de ses objectifs, celui de porter à 60% le taux d'électrification national à l'horizon 2025, le Gouvernement de la RDC est enfin sur le point de signer et approuver des nouveaux documents stratégiques pour lancer des réformes. Au regard des difficultés sus-énoncées, nous avons vu que les réformes du secteur de l'électricité en RDC doivent s'opérer dans un partenariat public-privé comme le prêtant le gouvernement congolais. Nous affirmons cependant notre hypothèse sans peur d'être contredit, les principales causes du faible taux de consommation de l'énergie électrique et des réformes envisagé par l'Etat Congolais sont imputables à la mauvaise gestion du secteur énergétique et aux cadres institutionnels et légaux qui ne sont guère favorables aux investissements dans ce secteur. Aussi, la valorisation de ces ressources ne pourra se réaliser de façon optimale que si les règles de gouvernance et de bonne gestion sont mises en place. 71 BibliographieA. Ouvrages
B. Articles
C. Documents officiels
72
73 9. Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance (PMPTR), Novembre 2004. E. Sites internet
74 Table des matièresIN MEMORIAM ii EPIGRAPHE iii DEDICACE iv REMERCIEMENTS v Mesures vi Sigles et abréviations vi Diagrammes, graphique et tableaux viii INTRODUCTION GENERALE 1 1. Problématique 1 2 .Objet de l'étude 2 3 .Objectifs du travail 3
Chapitre I. Politique industrielle en matière d'énergie électrique en Afrique subsaharienne 6 Section I. La situation énergétique de l'Afrique subsaharienne 6 1.1.1. Etat de lieu du secteur énergétique de l'Afrique subsaharienne 6 1.1.2. Défis du secteur de l'énergie en Afrique subsaharienne 7 Section 2. Politique industrielle en matière d'énergie électrique en Afrique subsaharienne 9 1.2.1. Programmes de réforme du secteur de l'énergie en Afrique subsaharienne 10 1.2.2. Orientations possibles 11 1.2.3. Problèmes de gouvernance 12 1.2.4. Leçons à tirer pour les politiques énergétiques de l'Afrique subsaharienne 13 75 1.2.5. Perspectives des politiques énergétiques de l'Afrique subsaharienne 15 Conclusion du premier chapitre 16 Chapitre 2. Situation du secteur de l'énergie électrique en RDC 17 Section I. Présentation générale de la RDC 18 2.1.1. Présentation géographique 18 2.1.2. Présentation démographique 18 2.1.3. Aspects économiques et sociaux 19 Section II. Le potentiel énergétique et exploitation de l'énergie en RDC 20 2.2.1. Le potentiel énergétique 20 2.2.1.1. Les énergies fossiles 20 2.2.1.2. Les énergies renouvelables 21 2.2.1.2.1. L'énergie hydro-électrique 21 2.2.1.2.2. La biomasse 22 2.2.1.2.3. Les autres énergies renouvelables 22 2.2.2. Le profil de consommation en RDC 23 2.2.3. Exploitation de l'énergie électrique en RDC 24 Section III. Le cadre institutionnel et légal du secteur énergétique en RDC 27 2.3.1 Cadre Légal 27 2.3.2. Cadre Institutionnel 29 Section IV. Cadre opérationnel 31 2.4.1. Production de l'énergie électrique en RDC 31 2.4.1.1. Les centrales et leurs capacités de production 31 2.4.1.2. Evolution de production de l'énergie électrique en RDC 35 2.4.3. Distribution de l'énergie électrique en RDC 40 Section V. Contraintes et défis 41 2.5.1. Contraintes 41 2.5.1.1. Problèmes de production 42 76 2.5.1.2. Problèmes de Transport 43 2.5.1.3. Problèmes de distribution 43 2.5.1.3. Les problèmes institutionnels et légaux 44 2.5.1.4. Problèmes sur les actions gouvernementales 45 2.5.2. Les défis 45 Section VI. Incidences du secteur de l'Energie sur le développement économique de la RDC 46 2.6.1. Les enjeux nationaux 46 2.6.2. Les enjeux régionaux 47 2.6.3. Contribution du secteur de l'Energie à la formation du PIB 47 Conclusion du deuxième chapitre 49 Chapitre 3. Politique industrielle du secteur énergétique en RDC 51 Section 1. Vision et objectifs de la politique du secteur de l'énergie électrique en RDC 51 3.1.1. Vision nationale 52 3.1.2. Objectifs de la politique 52 Section 2. Stratégies de mise en oeuvre de la politique de développement de l'électricité en RDC 55 3.2.1. Les stratégies à court et à long terme 55 3.2.1. Réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel 56 3.2.1.1. Elaboration d'un cadre légal et réglementaire 56 3.2.1.2. Mise en place d'un cadre institutionnel 57 3.2.2. Réforme de la SNEL 59 3.2.3. Gestion des ressources énergétiques 60 Section 3. Plan d'actions 61 3.3.1. Mode d'action 61 3.3.2. Principes de mise en oeuvre de l'électrification 61 Section 4. Analyse de la politique énergétique de la RDC 62 3.4.1. Les causes justificatives de la réforme en RDC 63 3.4.2. Le schéma de la politique énergétique de la RDC 63 77 3.4.3. Impact des réformes du secteur de l'énergie électrique en RDC 65 3.4.4. Problématique : monopole public contre la privatisation 65 3.4.5. Suggestions et recommandations 66 Conclusion du troisième chapitre 68 Conclusion générale 69 Bibliographie 71 Table des matières 74 ANNEXE 1 ANNEXE2 1. Infrastructures électriques de la RDC (centrales électrique par province)
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Source : Ministère de l'énergie, Document de politique du secteur de l'énergie électrique en République Démocratique du Congo 5 2. Données des centrales thermiques des centres autinomes
Source : rapport annuel SIE-RDC 2012
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