CONCLUSION GENERALE
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La lutte contre la pauvreté a été
placée à l'aube de l'an 2000, au premier rang de l'ordre du jour
international. Les dirigeants du monde entier réunis à New York
à l'occasion du sommet du millénaire des Nations Unies,
événement historique, se sont non seulement engagés
à élaborer des modalités de mondialisation plus
inclusives, mais ont également adopté un ensemble d'objectifs et
cibles aux fins de lutter efficacement contre la pauvreté, la maladie,
la faim, et les autres grands problèmes de développement. La
déclaration du millénaire rendue publique en 2000,
énonçant ces objectifs expose également la vision des
moyens requis pour en assurer la réalisation. Il s'agit notamment d'une
nouvelle concentration des efforts sur les droits de l'homme, la bonne
gouvernance et la démocratie, de manière à contribuer
à donner aux pauvres la voix, les protections et les chances grâce
auxquelles ils pourront améliorer leurs conditions de vie.
Ainsi, la lutte contre la pauvreté devient sans doute
l'une des préoccupations majeures des temps modernes des gouvernements
et de la société civile. Partout à travers le monde, de
tout temps, chacun en parle à sa manière, malheureusement sans
jamais parvenir pleinement à la combattre.
Au Congo, le problème de pauvreté est un
phénomène réel et bien observable. Son ampleur en milieu
urbain est très frappante et significative. Nous avons pleinement
conscience du fait que la lutte contre la pauvreté ne peut être
l'oeuvre du seul gouvernement d'où nous ne restons pas
indifférents. En effet, l'état des faits qu'elle engendre
à Moungali nous a conduit à méditer sur la question, car
pour nous, le vécu quotidien précaire et surtout les
phénomènes de « demi terrain », un seul repas par jour,
manque de logement, l'assainissement ne cadrent plus avec ces temps modernes.
C'est ce qui exprime l'intérêt de notre recherche comme
contribution dans la lutte contre cette pandémie, pour laquelle personne
n'est à l'abri, d'autant qu'elle peut attaquer n'importe qui, à
n'importe quel moment et dans n'importe quel milieu : villes personnes ;
adultes ; adolescents, nourrissons, intellectuels, analphabètes, etc.
Au terme de notre étude intitulée : La
pauvreté en milieu urbain au Congo : cas du quartier Moungali à
Brazzaville, certains objectifs poursuivis ont
été atteints. Partant d'abord du fait que notre objectif
général est de déterminer le profil, analyser les causes
de pauvreté à Moungali, aujourd'hui, grâce à notre
étude on peut maintenant avoir une idée sur le profil de
pauvreté monétaire à Moungali qui est de 57,5%. Ensuite
les objectifs spécifiques ont été de : décrire,
étudier les facteurs explicatifs de la pauvreté et enfin passer
en revue les politiques et stratégies promues par les pouvoirs publics
de lutte contre la pauvreté.
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En décrivant la pauvreté à Moungali, on
s'est rendu compte que plusieurs facteurs interviennent dans l'explication de
la pauvreté : la croissance démographique enregistrée ces
derniers temps à Brazzaville du fait du fort taux d'accroissement
naturel au Congo qui est de l'ordre de 2,2% l'an, et du phénomène
de l'exode rural sans oublier un fort taux d'immigrés qui est de 40%
selon les annuaires de l'ONU (FNUAP). Un autre facteur important qui explique
la pauvreté à Moungali est l'instabilité politique et les
conflits armés que le pays a connus il y a 10 ans de cela. Ces conflits
ont eu d'importants impacts négatifs sur les populations de Brazzaville
et particulièrement de Moungali. A cela s'ajoute, les
déséquilibres des politiques économiques qui ne s'adaptent
pas avec la réalité actuelle, mais sans oublier la corruption
comme déterminant de la pauvreté.
Du coté des conditions de vie des ménages
à Moungali, notre étude a révélé qu'à
Moungali, les ménages sont confrontés à des
problèmes d'ordre social, tels que : le logement à peine,
à Moungali, 26% de ménages sont propriétaires d'un
logement contre 57% de ménages locataires, ce qui est plus
inquiétant, est la qualité des matériaux de construction
de ces logement on observe encore au 21é siècle, et
dans une ville capitale, des habitations dont les murs et la toiture sont faits
en tôle. Un autre fait qui a plus retenu notre attention est
l'assainissement, dont nous ne sommes pas sûrs d'avoir les mots
appropriés pour qualifier l'insalubrité quasi
généralisée. En l'absence d'une politique urbaine
efficace, les ménages à Moungali n'ont pas d'autres solutions
alternatives si ce n'est que passer par les ramasseurs d'ordures kinois, ou
polluer directement la nature car, Moungali ne compte à ce jour aucun
service municipal de ramassage d'ordures, alors qu'à Brazzaville il
existe bien un service d'hygiène dont la question sur son utilité
reste posée.
Pour venir à bout de la pauvreté, l'Etat de sa
part a élaboré des stratégies et politiques de lutte
contre la pauvreté dont nous avons fait un aperçu et donner
quelques sources de financement, dans la troisième partie. Ainsi, il
ressort que les stratégies élaborées par l'Etat paraissent
parfois inefficaces sur le plan national, aux yeux des populations, du fait que
leur niveau de vie ne fait que se détériorer. Mais au niveau
international, le Congo est un bon élève de la banque mondiale ;
par exemple en janvier 2013, il venait d'accéder au point
d'achèvement de l'initiative PPTE. Et ces fonds d'allègement de
la dette permettent de financer les projets de développement ; c'est le
cas à Brazzaville de l'assainissement de la rivière
Madoukoutsiékélé. Mais au niveau
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international, le Congo est par exemple un des bons
élèves de la banque mondiale, puisqu'en janvier 2013, il avait
accédé au point d'achèvement de l'initiative PPTE. Les
fonds obtenus de cet allègement de la dette ont permis de financer des
projets d'assainissement de Brazzaville. C'est le cas d'assainissement des
rivières MadoukouTsékélé et la Mfoa. Par ailleurs,
dans les actions de lutte contre la pauvreté engagées par les
pouvoirs publics, il faut noter l'aide, sous forme de financement,
apportée par les partenaires au développement tels que la Banque
Mondial, le PNUD, l'UNESCO etc.
L'Etat doit mener une politique sociale susceptible de
régler les devoirs respectifs et réciproques des riches et des
pauvres, une politique qui assure le bonheur et la dignité de tous. De
plus en plus, l'Etat perd son rôle de réguler et d'organiser la
vie sociale. Les hommes en société sont organisés par
l'Etat, mais sont également organisés en familles, en groupement,
en communautés, etc. Au Congo cette organisation sociale reste
généralement liée à plusieurs problèmes
insolubles, tels que la précarité de la vie et la
vulnérabilité de certaines couches sociales. Pour
éradiquer cela, toutes les structures étatiques, les
organisations diverses et les citoyens devraient s'y impliquer.
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