3.2.1.5. Situation alimentaire
L'alimentation est un service social de base dans lequel le
ménage affecte environ 50% de son revenu :
En effet, 42%14 des congolais sont pauvres dans le
domaine nutritionnel selon le rapport de l'UNICEF en 2008. Cette privation
touche toutes les catégories d'individus (enfants, femmes et hommes
adultes).
A Moungali, selon les résultats de notre enquête,
il ressort que le ménage dépense en moyenne 49,8% de son revenu
mensuel et le nombre de repas n'est que de un (1) en moyenne par jour pris
autour de 15h. D'où le terme « dose unique ». Les
habitudes alimentaires des ménages sont presque les mêmes
l'aliment de base reste le manioc.
Le secteur de l'alimentation recouvre aussi l'alimentation de
rue qui constitue une solution aux nombreux problèmes et besoins des
populations de Moungali. Ce secteur offre aux populations de Moungali des
aliments prêts à être consommés, au goût
populaire et à des coûts acceptables. En effet, de par l'absence
de moyens de transport adéquats et le temps, de nombreux travailleurs,
étudiants, écoliers, etc., ne peuvent rentrer chez eux pour le
repas. Par manque de système efficace de restauration collective comme
les cantines
14Rapport : La pauvreté multidimensionnelle des
enfants et des femmes : République du Congo (UNICEF) P. 42 ECOM 2005 P.
xiv
DSRP Final 2008-2010 P.49
--' 53 --'
sur les lieux de travail, ils achètent dans la rue de
quoi se nourrir à peu de frais par rapport à ce que leur
coûterait un repas au restaurant ou même à la maison.
Les conditions d'hébergement précaires dans
certaines zones urbaines telles que le quartier Matsoua, en particulier celles
des familles les plus défavorisées, ne permettent pas tous la
préparation des repas à la maison et les conduisent à
dépendre de l'alimentation de rue. La demande croissante d'aliments
préparés et vendus sur la voie publique s'explique aussi par les
phénomènes de migration qui entraînent l'augmentation du
nombre de personnes vivant seules, souvent en situation difficile et ayant de
faibles revenus. Consommer ses repas dans les rues, le matin ou à midi
devient un lien commun à Moungali. Les hommes célibataires de
moins de 30 ans, y compris les écoliers et les étudiants, sont
les consommateurs les plus nombreux et assidus
3.2.1.6. L'approvisionnement en eau potable15 Tableau
n°9: source d'approvisionnement en eau à Moungali
Source
|
Pourcentage (%)
|
SNDE
|
30,3
|
SNDE Chez les voisins
|
45,7
|
Forage
|
13,4
|
Un robinet qui ne coule plus
|
9
|
Puits
|
2,6
|
Ensemble
|
100
|
Source : enquête personnelle
juin-septembre 2012
« L'eau c'est la vie », la République du
Congo bien que disposant d'importantes ressources en eau, connait encore
d'énormes problèmes dans la production et la fourniture en eau
potable. Le taux de couverture en eau avoisine à peine 40% selon les
résultats de l'ECOM 2005, 10% des ménages mettent au moins une
heure pour accéder à une source d'eau potable.
Moungali n'est pas épargné de cette
réalité, car selon le tableau ci-dessus de notre enquête
sur le terrain, il ressort ce qui suit :
30% des ménages ont accès direct à l'eau
distribuée par la principale société nationale
(c'est-à-dire ont un branchement à la maison).
15MABA NGOULIBI P.L : Les problèmes
d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4
Moungali (Mémoire de maitrise 2012)
45,7% de ménages qui ont un accès direct
à cette eau se rapprochent chez les voisins qui ont un branchement ou un
robinet. Les modèles de règlement sont, soit mensuels (un
abonnement) ou on paie ce que l'on consomme et le prix d'un récipient de
25 litres coûte très souvent 25F. Ce prix est
déterminé par le propriétaire. De plus en plus, avec la
précarité et l'insuffisance de la SNDE d'approvisionner ses
clients, ce prix surtout en saison sèche est souvent revue à la
hausse, soit 50F pour un récipient de 25 litres, ainsi que nous ont fait
savoir les chefs de quartier de Moukondo, Matsoua et Marché 10F.
9% de ménages ont un robinet où l'eau coule
parfois la nuit aux environs de 22h, soit une fois par semaine et parfois
ça ne coule plus. Cela s'explique selon le chef de service de la SNDE
cellule de Moukondo par le fait que l'usine n'arrive plus avec l'augmentation
de la population à desservir en même temps tous ses clients et
stratégiquement ils procèdent à approvisionner par secteur
sans qu'aucun client ne se rend compte.
Pour un pays comme le Congo, riche en ressources
hydrographique, il existe encore à ce jour certaines populations qui
font recours à l'eau des forages soit 13,4% de ménages à
Moungali parce qu'il y a des quartiers où pratiquement l'eau de la SNDE
ne coule pas. Ce sont des quartiers comme : Moukondo, Matsoua dont voici en
image un forage dans la rue Matombé et la rue Foulmouéri.
![](La-pauvrete-en-milieu-urbain-au-Congo-Cas-de-l-arrondissement-4-Moungali--Brazzaville15.png)
Photo Missie 2012
--' 54 --'
Photo n°9 : vue d'un forage dans la
rue malanda Q48 Photo n°10 : Un forage dans la rue
foulmoueri Q48 à 7h
Alors l'eau provenant des forages est trois fois plus
chère que l'eau de la SNDE. Pour un bidon de 25 litres le prix est de
100 CFA puisque c'est pour les particuliers. Ainsi, si un ménage
achète 10 bidons par jour comment cela peut peser sur son budget mensuel
?
Notons que 2,6% de ménages à Moungali continuent
d'utiliser l'eau de puits, un fait très inquiétant. La population
consciente que cette eau n'est pas du tout potable ; voilà pourquoi les
ménages l'utilisent pour la lessive et les toilettes.
Bien que l'approvisionnement en eau soit parfois difficile
pour certains quartiers, ce qui inquiète plus la population est sa
qualité
Ainsi, la majeure partie de la population de Moungali, pense
que l'eau qu'elle consomme n'est pas potable et est souvent source de certaines
maladies diarrhéiques comme l'amibiase, le choléra, les maladies
parasitaires. Même les pouvoirs publics sont conscients de la mauvaise
qualité de l'eau que la population consomme. C'est pourquoi selon le
communiqué du ministère de la santé et de la population
sur comment éviter l'épidémie du choléra, il
mettait en amont l'eau en disant aux populations de : « bouillir l'eau
avant de la consommer ou ajouter une cuillère de l'eau de javel ».
Cela prouve suffisamment que l'eau que nous consommons n'est pas potable
puisque c'est un communiqué officiel des autorités pour
préserver la population contre une épidémie.
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