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Développement local et population. Quelles participations? Cas du département de grand-Bassam.

( Télécharger le fichier original )
par Topra Guy Venance GNAKO
Université Félix Houphouet Boigny - Abidjan- Cocody - Maîtrise de recherche 2012
  

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    1

    UNIVERSITE Félix HOUPHOUËT BOIGNY

    COTE D'IVOIRE-ABIDJAN-COCODY

    UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE INFORMATION, COMMUNICATION ET ARTS

    DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

    MEMOIRE DE MAITRISE

    SOUTENU PUBLIQUEMENT LE 25 JUIN 2013

    DEVELOPPEMENT LOCAL ET POPULATIONS : QUELLES PARTICIPATIONS ?

    CAS DU DEPARTEMENT DE GRAND-BASSAM

    ANNEE UNIVERSITAIRE 2012-2013

    Présenté par Sous la Direction de :

    GNAKO Topra Guy-Venance Dr KRA Kouassi Raymond

    Licencié ès lettres en Communication Maitre Assistant
    Option Développement

    DEVELOPPEMENT LOCAL ET POPULATIONS : QUELLES
    PARTICIPATIONS ?

    CAS DU DEPARTEMENT DE GRAND-BASSAM

    2

    Présenté par Sous la Direction de :

    GNAKO Topra Guy-Venance Dr KRA Kouassi Raymond

    Licencié ès lettres en Communication Maitre Assistant
    Option Développement

    3

    « ...Si le développement était une étoffe

    tissée par les activités de millions de

    personnes, la communication serait le fil

    qui les relie ensemble. »

    Colin Fraser et Jonathan Villet, FAO, 1994

    4

    REMERCIEMENTS

    Cette page de remerciements est l'occasion pour nous de témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont contribué à notre formation de base en communication, mais également remercier tous ceux qui ont permis à notre travail de recherche de connaitre un aboutissement.

    Il n'y a pas de transmission de connaissances sans maitre, c'est pourquoi nos pensées vont vers :

    - Mon Directeur de mémoire, le Dr KRA Raymond, Maître assistant, spécialiste de la communication des collectivités, chef du Département communication à l'UFRICA.

    - Le Dr Angeline Nanga ADJAFFI, mon Professeur de spécialité et qui a bien voulu me confier au Dr Kra pour mon encadrement

    - Tous les enseignants de l'UFRICA particulièrement aux enseignants du CERCOM qui ont mis tout en oeuvre pour le bon déroulement de notre formation.

    Nous remercions également toutes les collectivités locales, toutes les institutions traditionnelles et toutes les associations qui nous ont ouvert leur porte et leur coeur. Nous pensons particulièrement :

    - A la Direction général de la décentralisation et du développement local

    - Au conseil général de Grand-Bassam

    - A la mairie de grand-Bassam

    - A la mairie de Bonoua

    - A la fédération des femmes de Grand-Bassam (FEDERAF)

    - A l'union des jeunes de Grand-Bassam

    - A la plate forme des ONG du SUD-COMOE

    Mais spécialement :

    - A la royauté des Abourés ÊHÊ de Moossou

    - A la royauté des Abourés EHIVET de Bonoua

    - A la royauté des N'ZIMA KÔTÔKÔ de Grand-Bassam

    5

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    SIGLES

    SIGNIFICATIONS

    REFERENCES

    BNETD

    Bureau National d'Etude et de

    Développement.

    p.66

    CAMPC

    Centre Africain et Malgache de

    Perfectionnement des Cadre.

    p.35

    CCC

    Communication pour le Changement de Comportement.

    p.20

    COMDEV

    Communication pour le

    Développement

    p.20

    DSRP

    Document Stratégique de relance du Développement et de Réduction de la Pauvreté.

    pp.7, 20

    FOA

    Fond des Nations Unies pour

    l'Agriculture

    pp.8,21,31,34,36,37,39

    FNUAP

    Fond des Nations Unies pour la

    population

    p.37

    FPI

    Front Populaire Ivoirien

    p.33

    IEC

    Information Education

    Communication

    pp.20,38

    INPHB

    Institut National Polytechnique

    Houphouët Boigny

    p.65

    INS

    Institut National de la Statistique

    p.8

    ISTC

    Institut des Sciences et Technique de la communication

    p.65

    NTIC

    Nouvelle technologie de l'Information et de la communication.

    p.65

    OMD

    Objectifs du millénaire pour le

    Développement ;

    p.66

    ONG

    Organisation Non Gouvernementale.

    p.44

    ONU

    Organisation des Nations Unies.

    p.1

    PAS

    Plan d'Ajustement structurel.

    p.28

    PNUD

    Programme des Nation Unies pour le Développement.

    p.62

    SIC

    Sciences de l'Information et de la Communication.

    p.9

    SIDA

    syndrome d'immunodéficience acquise

    p.30

    UNESCO

    Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture.

    p.41,57

    VIH

    Virus de l'Immunodéficience

    Humaine.

    p.30

    6

    SOMMAIRE

    PARTIES

    TITRES

    PAGE

     

    INTRODUCTION

    1

    CHAPITRE 1

    SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE

    5

    1-1-

    Justification du choix du sujet

    5

    1-2-

    Identification et formulation du problème de recherche

    8

    1-3-

    Objectifs et Hypothèses de recherche

    13

    CHAPITRE 2

    APPROCHE THEORIQUE ET
    CONSIDERATION METHODOLOGIQUE

    14

    2-1-

    Approche théorique

    14

    2-2-

    Présentation de l'espace de recherche

    35

    2-3-

    Considération méthodologique

    37

    CHAPITRE 3

    PRESENTATION ET ANALYSE
    DES RESULTATS

    40

    3-1-

    Présentation des résultats

    40

    3-2-

    Analyse et interprétation des résultats

    54

     

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    65

     

    BIBLIOGRAPHIE

    67

     

    ANNEXES

    72

     

    TABLE DES MATIERES

    96

    7

    AVANT -PROPOS

    Le 7 août 1960, la Côte d'Ivoire accède à la souveraineté nationale et internationale. Mais dans sa gestion, elle garde les reflexes et le modèle de fonctionnement étatique de la période coloniale. En effet, son système politique et administratif reste très centralisé, c'est-à-dire que le pouvoir politique reste le maître d'oeuvre de toute la politique de développement. C'est lui qui décide du lieu, du moment et de la manière dont seront élaborés et mis en oeuvre les programmes et projet de développement.

    En 1978, avec la loi N°78-07 du 9 janvier 1978 portant institution des communes de plein exercice, le pays fixe les premiers contours de la décentralisation. Des efforts seront faits dans ce sens si bien qu'en 1998 le pays se retrouve avec 197 communes. Malgré les efforts étatiques dans l'optique d'une plus grande décentralisation, le bilan reste relativement faible. En effet, les localités appartenant à un secteur communal ne représentent que 15 % du territoire national et concernent 55 % des populations. Cela signifie que 45 % des populations ivoiriennes ne bénéficient pas des investissements publics et ne participent pas à la politique de développement.

    En 2001, la Côte d'Ivoire franchit une nouvelle étape sur la voix de la responsabilisation et de la participation des populations au développement. En effet, elle se dote de la loi N°2001-476 du 9 aout 2001 portant orientation sur l'organisation générale de l'administration territoriale. Cette loi va consacrer le département comme collectivité territoriale. La loi N°2003-208 du 7 juillet 2003 fixe les domaines de compétences de cette nouvelle collectivité.

    Les deux lois sus citées viennent donner une nouvelle dynamique à la politique de décentralisation et de développement local. Elles confèrent plus

    8

    d'autonomie et plus de participation aux populations. Les premières élections pour l'installation des conseils généraux ont eu lieu en juillet 2002.

    La préoccupation qui est la nôtre, est de savoir si les nouvelles autorités locales ont pris la pleine mesure de leur responsabilité. En effet, le développement local c'est d'abord et avant tout l'approche participative.

    Il ne s'agit pour nous de faire le bilan de la décentralisation mais seulement de faire comprendre aux gouvernants locaux qu'il n'y a pas de développement sans participation. Vouloir développer sans la participation des populations concernées revient à vouloir faire le bonheur d'un individu sans savoir de quoi il a réellement besoin.

    Enfin, travailler sur les collectivités territoriales à la vieille des élections locales n'a pas été aisé pour nous. Certains dirigeants locaux, certaines équipes municipales sentant leur règne s'achever n'avaient plus le coeur à l'ouvrage et même parler du travail qu'ils ont eu à accomplir devenait une tâche ardue.

    9

    INTRODUCTION

    Du point de vue politique, c'est le 20 Janvier 1949, lors de son discours sur l'état de l'union1 que le Président Américain, HARRIS TRUMAN va sortir une formule qui deviendra la charte du développement : « Il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avancée scientifique et notre pensée industrielle au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens de ce monde vivent dans des conditions voisines de la misère.....Les Etats-Unis occupent parmi les Nations une place prépondérante quant au développement des techniques industrielles et scientifiques. » Dans ce discours HARRIS TRUMAN plante le décor entre pays développés et pays sous développés.

    A partir des années 50, les Universitaires Américains vont se saisir des deux notions afin de les conceptualiser et les opérationnaliser pour en faire une notion scientifique. C'est de là que vont partir toutes les recherches sur le développement dans le monde. Mais aussi, c'est de là que partirons les recherches sur la communication pour le développement.

    Que pouvons-nous dire du développement et de la communication pour le développement?

    En réalité, le développement et la communication sont deux notions qui sont très liés. En effet, il n'y a pas de développement sans transfert de technologie, sans participation des populations donc sans communication. Le Secrétaire Général de l'ONU (1997-2006) KOFI Annan le disait : « Si

    1 Discours annuel de politique générale du président des Etats-Unis, C'est une tradition américaine énoncée dans la constitution. Le premier discours sur l'état de l'union remonte en 1790 avec le Président Georges WASHINGTON.

    10

    l'information et les connaissances sont un élément central de la démocratie, elles sont les conditions du développement. »2

    Les nombreuses recherches effectuées dans les domaines du développement nous permettent d'identifier trois grandes étapes3 du développement international. A chaque étape du concept de développement est associé un modèle de communication approprié.

    La première étape, c'est le développement comme processus de modernisation. Dans ce paradigme du développement, l'indicateur majeur, était la croissance économique. Le modèle de communication associé à ce paradigme est le diffusionnisme. Dans ce modèle on considère que le processus de communication se fonde sur des messages allant d'un émetteur vers un récepteur. On se limite à informer les populations sur les projets, à expliquer les avantages des projets et on incite les populations à les soutenir.

    La deuxième étape, le paradigme de la dépendance. Cette théorie du développement est née de la prise de conscience de certaines élites des pays du tiers-monde. Pour les théoriciens ayant participé à ce courant comme Samir Amin, André Günter, Fernando Henrique Cardoso, les problèmes du sous-développement ne sont attribuables à un quelconque retard des peuples aux mentalités dites primitives mais à des facteurs externes, en particulier à la façon dont les pays du SUD s'insèrent dans le système économique mondial. Le modèle de communication préconisé dans ce paradigme est l'approche communautaire. Cette approche communicationnelle favorise le développement des médias de proximité ou médias communautaires. En effet, contrairement au modèle diffusionniste qui fait l'option de la création de grand groupe de medias avec pour objectif de diffuser le modèle de développement et la culture des pays développés, le modèle communautaire encourage la création

    2 Allocution à la conférence de la Banque mondial-Global Knowledge-1997

    3 Jean-Paul Lafrance, Cinquante ans d'histoire du développement international selon trois grands paradigmes de communication in Place et rôle de la communication dans le développement international, Presse universitaire du Québec, 2006, pp.10-24

    11

    de petits médias (pas trop lourds) qui seront chargés de transmettre aux populations des modèles de développement propres aux pays du tiers-monde.

    La troisième étape concerne le nouveau développement ou le développement durable. Dans le paradigme du développement durable, l'économie n'est plus le seul indicateur de développement. Mais il ya un ensemble d'indicateurs dont : L'économie, le social, l'environnement et les droits de l'homme. Le modèle de communication souhaité dans le développement durable est une combinaison des médias de masse, des médias communautaires et des médias interpersonnels. Cette option permet une meilleure participation des populations dans le processus de développement.

    La Côte d'Ivoire, pour son développement économique et social, a fait l'option du développement local à travers la politique de décentralisation. Cette politique de décentralisation a connu une évolution remarquable. D'abord, dès 1978, la Côte d'Ivoire se dote d'une législation qui va instaurer le cadre juridique de la communalisation. Ensuite, en 1980 une autre loi sera votée afin de régir l'organisation municipale. C'est deux lois vont permettre à notre pays d'avoir en 1998, 197 communes donc 197 pôles de développement.

    Après l'adoption de la constitution de la deuxième république en Août 2000, la Côte d'Ivoire se dote d'une loi d'orientation4 sur l'organisation de l'administration. Cette loi va réorganiser le paysage administratif ivoirien en cinq échelons de collectivité territoriale à savoir :

    - Le District

    - La Région

    - Le Département

    - La Ville

    - La commune

    4 Loi N° 2001-476 du 09 Aout 2001 Portant orientation sur l'organisation générale de l'Administration territoriale en Cote d'Ivoire.

    12

    Dans le cadre de notre recherche, ce qui nous intéresse, ce n'est pas l'organisation administrative en tant que telle. Mais c'est le fait que ces entités décentralisées soient de véritables pôles de développement. La loi N° 2003-208 du 07 Juillet 2003, portant transfert et répartition des compétences de l'Etat aux collectivités territoriales stipulent en son article 1 : « Les collectivités territoriales concourent avec l'Etat au développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et scientifique des populations et de manière générale à l'amélioration constante de leur cadre de vie... »5 L'article 10 de cette même loi fait référence aux compétences que l'Etat a bien voulu concéder aux collectivités territoriales.

    A travers cet article 1 de la loi N° 2003-208 du 07 Juillet 2003, nous sommes de plain pied dans ce qui fait l'essence de notre travail de recherche. En effet, Si l'objectif des collectivités décentralisées est de concourir avec l'Etat au développement économique, social [...] des populations, la question de fond est de savoir comment se fait ce développement ? Se fait-il avec les populations ou pour les populations ?

    Notre objectif, en choisissant le sujet de recherche intitulé: Développement Local et Populations : Quelles Participations ? n'est pas de faire le bilan de la décentralisation et du développement local. Nous n'en avons d'ailleurs pas les capacités. Mais simplement de poser la problématique de la communication dans la gouvernance locale en Cote d'ivoire.

    Ce travail s'articulera autour de trois grands chapitres. Le premier chapitre traitera de la spécification de la problématique, le deuxième sera consacré à l'approche théorique et aux considérations méthodologiques et enfin au troisième chapitre nous présenterons nos résultats avec les analyses et les interprétations afférentes.

    5 Loi N° 2003-208 du 07 Juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales.

    13

    CHAPITRE 1

    SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE

    1-1- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

    1-1-1- Pertinence personnelle

    D'abord, en nous inscrivant à l'UFRICA (Unité de Formation et de recherche en Information, Communication et Arts), notre objectif est de rester en contact avec les études mais surtout explorer d'autres domaines de la connaissance scientifique. Cela permet d'éviter les visions stéréotypées sur les phénomènes ou les questions qui seront soumises à notre appréciation. La communication étant au carrefour de plusieurs sciences, cela permettra d'élargir nos champs de connaissance et de réflexion.

    Ensuite, travailler sur la problématique de la communication dans le développement et spécifiquement dans le développement local est toujours important surtout dans nos pays en voie de développement. Ce travail sera notre contribution dans l'optique d'accompagner notre pays sur l'épineux chemin du développement. Notre souhait est de voir, d'ici une décennie, la Côte d'Ivoire être comptée parmi les pays émergents du monde. Ce rêve ne peut être possible sans la contribution de tous.

    1-1-2- Pertinence sociale

    Il s'agit ici de répondre à la question suivante : Qu'apporte notre travail de recherche à la société ivoirienne ?

    Depuis au moins vingt (20) ans, la Côte d'Ivoire traverse des zones de turbulence. Cela se caractérise par des crises à répétition qui vont aboutir en 2010-2011 à une guerre effroyable. Toute cette période d'incertitude sociale a sapé les fondements de l'essor économique de notre nation.

    14

    Selon l'Institut National de la statistique (INS) 48,9 % de personnes vivent avec moins de 661 F CFA par jour en 2008 alors que ce taux était de 38,4 % en 2002. La situation est plus préoccupante en milieu rural. Toujours selon l'INS sur quatre (4) personnes pauvres, trois (3) sont issues du milieu rural.6

    Devant toute cette désorganisation et cette pauvreté ambiante, le développement local se présente comme une alternative louable afin

    d'amorcer une reconstruction cohérente. En proposant le développement local comme alternative il serait important d'en connaître les fondements et les principes. Notre étude se propose donc de donner des pistes de réflexion sur

    les grands principes de la décentralisation et du développement local. L'un de ces principes c'est la participation des populations et la condition de la

    participation est la communication.

    Selon JOHN MONVO (Sous Directeur Général pour le développement durable à la FAO) : « La communication pour le développement est au coeur d'un défi majeur, associer les populations pauvres au processus de prise de décision qui influent sur leurs vies. Quand elle atteint ses objectifs, la communication pour le développement est un outil puissant qui contribue à la réduction de la pauvreté et de la faim tout en encourageant des processus démocratiques et des changements sociaux dans de nombreux pays, particulièrement dans le secteur de l'agriculture et du développement rural. »7

    1-1-3- Pertinence scientifique

    Le domaine des sciences de l'information et de la communication (SIC) reste un champ vaste et varié pour la recherche scientifique. Philippe BRETON8 le mentionne très bien dans ce passage : « la communication est une

    6 Institut National de la Statistique(INS), Enquête sur le niveau de vie des ménages (ENV), 2008

    7 Guide méthodologiqued'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO, Niamey 2002. P6

    8 Philippe BRETON : L'utopie de la communication, la decouverte/essaie. 1993. P11

    15

    notion d'apparition très récente, au moins dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui. Le mot est certes utilisé depuis longtemps, son emploi est attesté dans l'ancien français...mais, il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que les territoires couverts par sa signification commencent véritablement à s'agrandir. » A lire ces mots nous pouvons dire que la communication reste un domaine favorable à la recherche scientifique notamment la communication dans la problématique du développement local. En effet, dans le développement local, il s'agit d'abord de communiquer sur des programmes et projets de développement mais aussi trouver des stratégies adéquates pour une meilleure participation des populations. Du point de vue scientifique, il y a des précisions et des délimitations à faire.

    C'est en cela que nous rejoignons Jean Pierre ILBOUDO qui dit que « Le constat général dans les projets et programmes de développement est que l'on trouve des plans médias en lieu et place de véritable stratégie communication.»9

    A travers l'intervention de Jean Pierre ILBOUDO, nous pouvons dire que les recherches en communication pour le développement sont ouvertes notamment dans la définition des concepts qui environnent ce domaine, mais surtout dans l'élaboration des stratégies de communication dans l'optique d'accompagner véritablement les projets de développement.

    Des travaux de recherche ont été produits sur le thème de la communication dans le développement local. Ces travaux nous ont servi de boussole. Le nôtre est une contribution pour la délimitation des concepts et aider à l'élaboration de stratégie de communication en milieu rural.

    9 ILBOUDO,Jean-Pierre : Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, préface. FAO, Niamey 2002.

    16

    1-2- IDENTIFICATION ET FORMULATION DU

    PROBLEME DE RECHERCHE

    1-2-1- Le problème de recherche

    François PARTANT10 conçoit le développement comme « La réalisation progressive d'un double potentiel : D'une part, le potentiel que représente toute collectivité humaine et tous les individus qui la composent, d'autre part, celui que constitue le milieu physique dans lequel se trouve cette collectivité, un milieu qu'elle utilise pour assurer son existence et celle des générations à venir. » Quelle politique imaginer qui puisse incarner cette vision de François PARTANT sinon la politique de la décentralisation et du développement local. En effet, le développement local se caractérise par l'approche participative. C'est-à-dire associer les populations rurales à l'identification des problèmes liés au développement, à l'élaboration des projets et enfin à leurs mises en oeuvre. Pour la FOA (1995)11 « l'approche participative est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre population et agent technique, sur le respect mutuel et le principe du partenariat, ainsi que sur la reconnaissance du savoir- faire local. A ce titre, elle doit être considérée comme une méthodologie privilégiée d'intervention en milieu rural qui permet la prise en charge progressive et concertée des actions de développement. »

    Cela signifie concrètement que les gouvernants locaux ne doivent pas se prendre pour des individus omniscients et omnipotents. Ils doivent plutôt être de véritables animateurs, c'est-à-dire des personnes qui catalysent les énergies et regroupent les populations autour du concept de développement. C'est ici que la communication prend tout son sens.

    10 François PARTANT, La fin du développement : naissance d'une alternative, la découverte. 1983. P28

    11 FAO, Approche participative, communication et gestion des ressources forestières en Afrique Sahélienne : Bilan et perspective, Rome, 1995

    17

    Lorsque nous lisons la presse et regardons la télévision que constatons-nous ?

    Voici quelques morceaux choisit extrait des quotidiens ivoiriens : Le Maire de Koumassi offre un site moderne aux ferrailleurs12 ; Lutte contre la pauvreté à Treichville : le Maire offre le permis de conduire à 500 jeunes13 ; Anyama : le district d'Abidjan à offert une ambulance à l'Hôpital général14.

    Et régulièrement nous lisons et entendons que tel président de tel conseil général a offert un centre de santé à tel village, tel maire de telle commune a offert un point d'eau potable ou une école primaire à telle localité. L'impression que tout cela donne, c'est que les projets de développement dont bénéficient les populations sont le fait de la générosité des gouvernants locaux. Que deviennent ces projets quelques années après ? Soit les centres de santés sont laissés à l'abandon, soit l'établissement primaire est peu fréquenté ou le point d'eau potable est délaissé au profit de la rivière du village.

    Le second constat, c'est que la politique, non pas dans le sens noble du terme, mais la politique perçue comme outil de domination et de contradiction sociale gangrène nos structures qui ont en charge le développement local (Mairies, Conseils généraux). En effet, pour des problèmes d'appartenance politique, des cadres, des intelligences, des techniciens dans divers domaines qui peuvent bien apporter leur contribution à l'essor socio-économique du département sont royalement ignorés. C'est ce que dénonce Dr KOFFI Ehui Bruno, Enseignant chercheur, dans une libre contribution dans le quotidien ivoirien le Nouveau Réveil en ces termes : « Les conseils généraux actuels sont des prolongements des partis politiques. Conclusion, des hommes et des femmes capables

    12 Le Nouveau Réveil N° 2270 du Jeudi 16 Juillet 2009,P.9

    13 Fraternité Matin N° 13287 du Mardi 24 Février 2009, P.6

    14 Fraternité Matin N° 13267 du 1er Février 2009, P.14

    18

    de contribuer au développement de leur département sont complètement écartés parce qu'ils ne sont pas de même bord politique que le président du conseil général. »15

    Les deux constats que nous venons de faire, posent fondamentalement deux problèmes qui en réalité plombent la politique de développement local en Côte d'Ivoire.

    Le premier problème, c'est la problématique de la participation des populations au processus de développement. Très souvent, nos gouvernants locaux, confinent les populations dans un rôle de spectateur du développement. Normand LAUZAU et Laurent BOSSARD l'on fait remarquer dans une communication lors de l'atelier régional Afrique de l'ouest organisé par le club du sahel en disant que : « Le scepticisme des populations s'explique par beaucoup de promesses non tenues et trop peu d'actions concrètes susceptibles de changer leur vie. En outre, les collectivités locales n'impliquent pas encore suffisamment les populations dans l'identification de leurs priorités tant en services qu'en infrastructures. Le secteur privé est en général peu écouté et peu valorisé dans la gestion locale. Il joue pourtant un rôle fondamental dans le développement local et pourrait largement contribuer au bien être commun ».16

    Guy BESSETTE (2004) fait la même observation en disant que dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de certaines catégories sociales aux actions de développement est limitée.

    Cette attitude peut s'expliquer par le fait que, dans un premier temps, les animateurs du développement local ne sont pas formés aux principes élémentaires de la gouvernance locale. Lors de la cérémonie d'ouverture du

    15 Dr KOFFI, Ehui Bruno :La décentralisation en Côte d'Ivoire :de la préparation à la précipitation in Le Nouveau Réveil du Jeudi 20 Novembre 2008,pp4,5.

    16 Normand LAUZAU et Laurent BOSSARD : Processus de décentralisation et de développement local en Afrique de l'ouest. Atelier régional Afrique de l'ouest, Bruxelle, 7 septembre 2005. (Disponible sur le net http://www.ocde.org/dataocde/30/51/38417588.pdf

    19

    FORUM EUROPE-AFRIQUE DES COLLECTIVITES (26,27 novembre 2008), le Directeur Général adjoint de la décentralisation et du développement local en Côte d'Ivoire, a d'abord mis le doigt sur la professionnalisation des agents des collectivités en insistant sur la nécessité des formations initiales et formations continues des animateurs du développement local. En plus il n'a pas caché sont dépit face au manque d'intérêt pour la formation des élus locaux pour leurs

    agents.17

    Ensuite, les populations elles- mêmes, ne sont pas sensibilisées à leurs rôles dans le processus de développement. Dans un cas comme dans l'autre, il se pose le problème de l'information, de la formation et de la sensibilisation des dirigeants et des masses en ce qui concerne la problématique du développement local. Tant que cette trilogie ne trouvera pas une réponse adéquate, nos Etats dépenseront beaucoup d'énergie et beaucoup d'argent mais obtiendront peu de résultat. En réalité, pour qu'un projet soit viable, il faut un minimum au niveau du degré d'appropriation du projet chez les populations concernées. Car ce sont elles seules qui peuvent assurer sa pérennité. D'où la problématique de la communication dans le concept de développement.

    Le deuxième problème, c'est la faible utilisation voire même la non utilisation des compétences locales en vue d'impulser le développement. Pourtant, l'un des principes primordiaux de la décentralisation, est l'utilisation de tout ce que le territoire local a comme compétence au plan humain dans quelque domaine que ce soit. « Ceci est d'autant plus vrai que le développement est un tout. En tant que tel, il doit faire appel à toutes les personnes valides du département, à toutes les connaissances, à tous les sachants et savoirs, en un mot à toutes les mains de tous les habitants du département pour un développement harmonieux et durable. »18

    17Franck A. ZAGBAYOU, La professionnalisation des agents gage de performance des collectivités, in Fraternité Matin N° 13214 du Jeudi 27 Novembre 2008. P17

    18 Dr KOFFI, Ehui Bruno :La décentralisation en Côte d'Ivoire :de la préparation à la précipitation in Le Nouveau Réveil du Jeudi 20 Novembre 2008,pp4,5.

    20

    Nous pouvons donc conclure notre problématique avec cette réflexion de Guy BESSETTE (1996) : « Grace à la communication, les populations cessent d'être des bénéficiaires d'interventions de développement qui leur sont extérieurs pour prendre en main leur développement. » 19

    Les constats susmentionnés et les problèmes qui en découlent nous conduisent légitimement à plusieurs interrogations. Toutes ces questions et les hypothèses qu'elles induisent seront exposées dans les points suivants.

    1-2-2- Questions de recherche

    Lorsque nous observons de façon empirique comment nos collectivités locales sont gérées et fonctionnent cela nous interpelle et nous amène à nous poser les questions suivantes :

    - Les collectivités territoriales ont-elles des stratégies de communication afin de mobiliser les populations autour du développement ?

    - Les populations elles-mêmes sont-elles sensibilisées à leur rôle dans la politique de développement local ?

    - Les populations locales sont-elles associées à l'identification et à la mise en oeuvre des projets de développement ?

    19 Guy BESSET et C.V rajasunderam, la communication participative pour le développement : un agenda ouest Africain ; 1996

    21

    1-3- OBJECTIFS ET HYPOTHESES

    1-3-1- Objectifs de recherche

    Notre travail poursuit plusieurs objectifs à savoir :

    - Identifier les stratégies de communication mises en oeuvre par les

    collectivités afin de mobiliser les populations autour du développement. - Mesurer le niveau de sensibilisation des populations aux principes du

    développement local.

    - Mesurer le niveau réel d'implication des populations dans l'identification et la mise en oeuvre des projets de développement.

    1-3-2- Hypothèses de recherche

    Après la formulation de notre problématique et les constats qui nous ont permis de la faire nous pouvons émettre les hypothèses suivantes :

    - La mise en place d'une politique de communication est la condition de la mobilisation des populations.

    - La sensibilisation des populations sur leur rôle dans le développement local est le gage de leur participation effective.

    - La réussite des projets de développement est intimement liée à la participation des populations.

    22

    CHAPITRE 2

    APPROCHE THEORIQUE ET CONSIDERATION

    METHODOLOGIQUE

    2-1- APPROCHE THEORIQUE

    2-1-1- Eclairage notionnel

    Pour une meilleure compréhension de notre travail de recherche nous trouvons judicieux de donner des éclairages sur certaines notions qui visiblement vont structurer notre recherche. L'éclairage notionnel s'articulera autour des notions suivantes :

    - Communication

    - Communication pour le développement

    - Collectivité territoriale

    - Décentralisation

    - Développement

    - Développement local

    Communication

    La communication est une notion d'apparition très récente, au moins dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui. Le mot est certes utilisé depuis longtemps, mais il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que les territoires couverts par sa signification commencent véritablement à s'agrandir. Les nombreuses littératures dans ce domaine l'attestent formellement. Les territoires couvets par sa signification sont tellement larges que vouloir la définir

    23

    devient une oeuvre harassante. En effet, utilisé dans des milieux différents, le même mot sert à designer des réalités bien distinctes, souvent hétérogènes selon Philippe BRETON20. Pour lui, la communication est tantôt identifiée exclusivement aux médias, tantôt il permet de nommer, tout aussi exclusivement, le secteur des nouvelles technologies de communication, appelées parfois en raccourci les NTIC. Philippe BRETON poursuit sa démonstration pour dire que dans un tout autre domaine, la communication est l'apanage des ingénieurs en télécommunication. Son sens dans ce contexte, est très lié à la théorie de l'information, aux techniques de transmission, à la téléphonie et aux nouveaux moyens de communication à base d'électronique et d'information. Mais au-delà de l'aspect polysémique du concept de communication, nous convenons avec notre auteur que « communiquer veut toujours dire, simplement, s'adresser à son voisin ».

    Dans le cadre de notre recherche, nous nous intéresserons à la communication comme un outil d'aide à la participation, c'est-à-dire, la communication comme moyen de mobilisation, d'adhésion et de sensibilisation. Dans ce contexte, Hugues KONE21 définit la communication comme une interaction ou interrelation qui s'établit entre un individu ou un groupe d'individus et un autre sous forme de message par un moyen naturel ou technique.

    Pour Dominique WOLTON22 : « la communication est l'un des symboles les plus brillants du XXème siècle. Son idéal, rapprocher les hommes, les valeurs, les cultures... » C'est dans cette logique que la communication se positionne comme un élément important dans tout programme de développement.

    20 Philippe BRETON : L'utopie de la communication, la découverte/essais.1993. p11

    21 Hugue KONE, les sciences de la communication : objet et place dans l'univers des sciences in KASA BYA KASA, revue ivoirienne d'anthropologie et de sociologie, Abidjan N°5 Janvier-Février-Mars 1985, P138

    22 Dominique WOLTON, Penser la communication, Flammarion. Mars 2008. P36

    24

    La communication pour le développement

    Communication pour le changement de comportement (CCC), Information éducation communication (IEC) ou Communication pour le développement (comdev) ou encore communication participative pour le changement social sont des notions ou des terminologies qui ramènent à une même réalité c'est-à-dire comment mettre les atouts de la communication au service du développement. La communication pour le développement date des années 50. Elle est une science relativement nouvelle. L'histoire de la communication pour le développement se confond avec l'histoire du développement international. En effet les deux notions sont intimement liées. C'est en cela que John MONYO cité par Sébastien FROGER23 dira: « Aujourd'hui, le développement d'un pays ne se conçoit pas sans la mise en place d'une politique de communication tant au niveau national qu'au niveau local. »

    La FAO24 (2002) définit la communication pour le développement comme : « l'utilisation de façon planifiée et organisée des techniques et des moyens de communication (Médiatiques et non médiatique) pour promouvoir le développement, à travers un changement d'attitude et/ou de comportement, en diffusant l'information nécessaire et en suscitant la participation active et consciente de tous les acteurs, y compris des bénéficiaires au processus. »

    Dans cette même détermination Guy BESSET25 conçoit la communication pour le développement comme : « une action planifiée, fondée d'une part sur les processus participatifs et d'autre part sur les médias et la communication interpersonnelle, qui facilite le dialogue entre différents intervenants réunis autour d'un problème de développement ou d'un but commun, afin d'identifier et de mettre en oeuvre une initiative concrète visant à solutionner le problème ou atteindre le but fixé, et qui soutient et accompagne cette initiative. »

    23 Sébastien FROGER, La communication participative communautaire au sénégal, Université Stendhal Grenoble 3, institut de le communication et des médias, Mémoire Master 2 communication. In www.memoireonline.com

    24 Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO, Niamey 2002.

    25 Guy BESSET, communication et participation communautaire : guide pratique de communication pour le développement. Les presses de l'université Laval, 2004, p10

    25

    La communication pour le développement est donc un processus dynamique au cours duquel un émetteur et un récepteur échange et partage des informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des réactions dans le but de produire un changement favorable au développement.

    En conclusion, nous pouvons dire que la communication pour le développement a pour fonction de faire en sorte que dans une approche participative, les populations soient acteur et bénéficiaire des projets et programmes de développement.

    Collectivité territoriale

    Qu'est ce qu'une collectivité territoriale ? Pour répondre à cette question, nous allons à nouveau solliciter René CHAPUS26 : « Constituant des unités administratives personnalisées et autonomes, elles ont leurs représentant élus, chargés de régler leurs affaires, sous la surveillance (et non l'autorité) des représentants de l'Etat. Elles disposent de personnels, de service et de biens qui leur sont propre. Elles ont leur propre budget. Chacune a un nom, un territoire, une population. »

    Le lexique des termes juridiques définit la collectivité locale ou territoriale comme : « une expression générique désignant des entités de droit public correspondant à des groupements humains géographiquement localisés sur une portion déterminée du territoire national, auxquels l'Etat a conféré la personnalité juridique et le pouvoir de s'administrer par des autorités élues [...] »

    26 René CHAPUS, Droit administratif général, tome1, 9è édition, 1996, p222

    26

    Selon loi N° 2001-476 du 9 aout 2001 portant orientation sur l'organisation générale de l'administration territoriale, le paysage administratif de la Cote d'Ivoire est réorganisé en cinq (5) échelons de collectivité territoriale qui se présente comme suit selon un ordre décroissant :

    - La région

    - Le district

    - Le département

    - La ville

    - La commune

    La loi N°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales stipule en son article premier, titre premier que les collectivités territoriales concourent avec l'Etat au développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et scientifique des populations et, de manière générale à l'amélioration constante de leur cadre de vie. A cet effet elles jouissent d'une compétence générale et de compétences spéciales attribuées par les lois et règlements.

    De ce qui précède, nous pouvons déduire que les collectivités territoriales sont des outils de développement que l'Etat met à la disposition des populations afin de se prendre en charge en puisant dans leur imagination afin de promouvoir le développement économique et social de leur territoire.

    27

    La décentralisation

    La décentralisation est une notion à la fois administrative et politique. Du point de vue administratif, la décentralisation est définie comme : « un système d'administration consistant à permettre à une collectivité humaine de s'administrer elle-même sous le contrôle de l'Etat en les dotant de la personnalité juridique, d'autorité propre et de ressource. »27

    Pour Réné CHAPUS28, la décentralisation se traduit par le transfert d'attributions de l'Etat à des institutions (territoriales ou non) juridiquement distinct de lui et bénéficiant, sous la surveillance de l'Etat, d'une certaine autonomie de gestion. A ce niveau, il faut faire la distinction entre décentralisation et déconcentration. En effet, dans la déconcentration, il n'y a pas d'autonomie de gestion. René CHAPUS le souligne si bien en notant ceci : « l'autorité déconcentrée est sous la dépendance d'un supérieur hiérarchique aux instructions duquel elle doit obéissance et qui déteint de plein droit le pouvoir d'annuler ses décisions... »

    Au plan politique, la décentralisation s'affirme dans le développement local. Ici les populations sont appelées non seulement à élire leur représentant dans les institutions décentralisées (Conseils municipaux, conseils généraux) mais aussi à être des acteurs importants dans le processus décisionnel pour la mise en oeuvre des projets de développement. La décentralisation permet donc de promouvoir la démocratie à la base. René CHAPUS dira que « Faire des communes, des départements et des régions des collectivités décentralisées, c'est créer autant de démocratie locale »

    La décentralisation forme donc les populations à la démocratie. Elles apprennent non seulement à choisir librement leurs représentants mais aussi à se prendre en charge économiquement et socialement. Laurent N'guessan ZOUKOU29 dira :

    27 Lexique des termes juridiques, 12è édition, 1999, p169

    28 René CHAPUS, Droit administratif général, tome1, 9è édition, 1996, p356

    29 Laurent N'guessan ZOUKOU, Région et Régionalisation en Côte d'Ivoire, L'harmattan, Paris, 1990, p8

    28

    « ...plus que jamais, la Région c'est la démocratie vraie, mettant à la disposition des populations les moyens de gérer leurs affaires en toute liberté.

    Développement

    Dans le cadre de notre recherche, ce qui nous intéresse c'est le développement en tant que concept politique et non la définition telle que énoncée par les dictionnaires. Dans cette perspective Pierre-Jean ROCA30 entrevoit : « le Développement avec grand D, autrement dit le développement sans qualificatif a été, en quelque sorte inventé dans le sillage de la recomposition du monde qui commence à se dessiner quand les nord-américains sortent vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Le développement était alors assimilé au progrès scientifique et aux grands aménagements, dans un effort de rattrapage des pays sous-développés, favorisé par les grands pays bailleurs d'aide, ces derniers contrôlant par là même, leur zone géopolitique d'influence. »

    Face à cette vision du développement nous nous interrogeons ! Le développement est-il synonyme de croissance économique, de richesse ou d'amélioration des conditions matérielles et sociales des populations ?

    La réponse à cette interrogation est donnée par Odile CASTEL31 en ces termes : « Le développement qui peut être défini comme la satisfaction des besoins fondamentaux de l'homme est un processus cumulatif de long terme ayant une finalité. » le développement n'est donc pas un phénomène spontané mais une oeuvre de longue haleine qui se construit patiemment.

    Pour Odile CASTEL (2000), le développement à une dimension économique (la croissance) mais aussi une dimension sociale. F. Perroux cité par notre auteur le dit si bien : « Le développement est le fait que les hommes se

    30 Pierre-Jean ROCA, Le développement local et les associations : gouvernance et subsidiarité in Les acteurs du développement local durable en Algérie : comparaison méditerranéenne. Acte de colloque. Oran 12, 13, 14 Mai 2003.

    31 Odile CASTEL, Journée de formation. Les projets de solidarité internationale : de l'idée à la réalisation, Maison des cytoyens du monde, 20 Mai 2000, Nantes, 5page

    29

    nourrissent mieux, se soignent mieux, s'instruisent mieux, c'est donc l'évolution au cours de laquelle les besoins fondamentaux de l'homme sont progressivement satisfaits. »

    En plus des deux dimensions du développement, il faut noter que le concept obéit à des conditions :

    - La stabilité politique : les pouvoirs publics doivent être capables de créer et de maintenir un environnement stable pour les entreprises modernes, que celles-ci soient publiques ou privées. Au minimum il faut éviter la guerre civile, une insurrection prolongée ou une invasion hostile.

    - L'indépendance politique : ...à elle seule la stabilité de l'environnement ne suffit pas. En général, les nations sous autorité coloniale ont joui d'une grande stabilité, et souvent pendant de très longues périodes... pourtant, pratiquement aucune colonie européenne ou japonaise n'a connu un développement soutenu. Cela s'explique par le fait que l'environnement stable créé ne bénéficiait fréquemment qu'a un petit nombre de négociants et d'investisseurs du pays colonisateurs, alors que les ressortissants des colonies eux-mêmes ne recevaient qu'un soutien minimum...Dès lors dans la majorité des cas, l'indépendance politique a constitué un préalable indispensable à la possibilité d'une croissance économique moderne.

    - Les moyens politiques de l'action publique en faveur du développement : l'accès à l'indépendance, la cessation de la guerre civile et des autres menaces à la stabilité gouvernementale ne forment que la première étape sur la voie d'un contexte politique au développement économique. Tous les gouvernements, même stables et indépendants voient leurs actions entravées par de multiples freins politiques. A l'origine, le mot politique signifiait art du gouvernement... une politique économique néfaste peut empêcher le démarrage de la croissance.32

    32 Malcoln Gillis, Michael Roemer, Dwight H. Perkins, Donald R. Snodgrass, Economie du développement, 2è Edition, de Boeck, 1998. pp31, 32

    30

    Développement local

    Développement local, développement endogène, développement à la base, développement participatif, toutes ces notions, tous ces concepts ramènent à une même réalité, celle d'amener les populations locales à définir leurs propres priorités en termes de développement et de trouver les voies et moyens de leurs mises en oeuvre.

    Pour Odile CASTEL (2000), le développement à la base se définit comme étant un processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s'organise pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose, en vue d'atteindre un état jugé meilleur par elle-même conformément à ses aspirations et ses normes culturelles. Le développement local peut être perçu comme la voie royale permettant à une société de connaitre l'essor économique et social car c'est un développement centré sur les besoins fondamentaux des populations et sur leur capacité d'organisation.

    Alexandre KOUAME et Jean-Marie AKPOUE33 soutiennent : « le développement local est une dynamique local fondée sur la mobilisation locale des ressources et du savoir-faire, il met l'accent sur le développement des initiatives, le renforcement des solidarités intercommunautaires, la prise en compte des aspirations et des besoins des populations dans les domaines économique, social et culturel. Il permet un saut qualitatif par une pleine responsabilisation des acteurs locaux dans l'exercice de leurs rôles politiques, économiques, sociaux et culturels, capacité collective à définir une stratégie cohérente d'actions de développement... »

    33 Alexandre Kouamé et Jean-Marie AKPOUE, Politique de gouvernance urbaine en Cote d'Ivoire in développement local et gouvernance territorial : Enjeux et perspectives, Ed Karthala, Dec 2008

    31

    GREFFE X cité par Pierre-Jean ROCA34 estime que le développement local est un processus de diversification et d'enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies.

    En conclusion nous pouvons dire que le développement local est la capacité d'une population habitant sur un territoire à se donner la main afin de relever tous les défis qui se présentera à elle, que ce soit en terme économique, social mais aussi culturel et environnemental.

    2-1-2- Revue de littérature

    Le développement local comme moteur de l'essor économique,
    social et culturel d'une nation

    Dans nos Etats africains, nombreux sont les projets qui ont été parachutés soit par les organisations internationales vers nos Etas (P.A.S-Plan d'Ajustement Structurel) ou soit de nos Etats vers les communautés rurales. Cette façon de concevoir le développement ne prend pas en compte les paramètres culturels et les aspirations réelles des populations.

    Judi Aubel (2006)35 le fait remarquer si bien en notant : « Au cours des cinquante dernières années, des programmes d'aide au développement ont été lancés sur une grande échelle. Cependant la plupart des programmes communautaires, dans différents secteurs, ont prêté peu d'attention et d'importance aux réalités et ressources culturelles locales.»

    Pourtant, la contribution des populations et la prise en compte de leurs besoin est un gage de réussite des projets. Selon Judi Aubel (2006) de nombreux avantages peuvent être tirés des programmes de développement fondés sur des

    34 Pierre-Jean ROCA, le développement local et les associations : gouvernance et subsidiarité in les Acteurs du développement local durable en Algérie : comparaison Méditerranéenne. Actes du colloque ORAN 12, 13,14 Mai 2003.p21

    35 Judi AUBEL, Utilisation d'une ressource culturelle négligée dans les programmes de développement : le réseau des Grad-Mères et la communication participative pour le développement. Conférence mondiale sur la communication pour le développement, Rome : 25-27 Octobre 2006 disponible sur www.grandmothertherproject.org/?page_id=43&lang=fr

    32

    valeurs et des structures culturelles existants. Les programmes implantés sur des bases culturelles sont plus appropriés aux communautés, et ceci tend à augmenter aussi bien leur sentiment d'appartenance que leur participation à de tels programmes. En outre, les programmes culturellement appropriés augmentent la confiance de la communauté en ses propres ressources et en ses propres capacités à progresser et à se développer. En effet, pour Rogers cité par Jiang Wang36 chaque société a sa propre force et porte ses propres faiblesses ancrées dans sa culture. Chaque culture vivante réagit aux changements de son environnement.

    C'est ici que le développement local prend toute son importance. En effet, le sommet de Montréal (2002)37 sur le développement local définit ce concept comme : « un processus grâce auquel la communauté participe au façonnement de son propre environnement dans le but d'améliorer la qualité de vie de ses résidents [...] Cette approche est avant tout un phénomène humain où les projets et l'action, plus que les institutions et les politiques, mobilisent l'ensemble des intervenants de la communauté. »

    Si l'objectif du développement est la satisfaction des besoins des populations tant sur le plan de l'alimentation, de la santé que de l'éducation et du cadre de vie, cela ne peut se faire sans la participation des populations concernées. Notre pays, la Côte d'Ivoire, a beaucoup à faire dans le domaine du développement. Il suffit seulement de lire le point 22 du DSRP 2009 pour comprendre l'ampleur de la tâche. Le document dit ceci : « Au terme des concertations dans les pôles de développement et des consultations thématiques sectorielles les problèmes ci-après ont été relevés : le capital de confiance entre les populations vivants en Côte d'Ivoire s'est considérablement détérioré, de nombreuses infrastructures publiques ne sont plus fonctionnelles, les populations sont confrontées à une insécurité grandissante, les performances macroéconomiques sont soumises à des pesanteurs

    36 Jiang WANG, Place et role de la communication dans le développement international, PartieIII ;Chap 6 :vers le nouveau développement le cas de la chine et de l'inde, p87

    37 Sommet de montréal sur le développement local, 9 Avril 2002 disponible sur
    www.ville.montréal.qc.ca/pls/portal/docs/.../developpement local.pgf

    33

    récurrentes l'emploi est également précaire et les demandeurs d'emploi éprouvent

    des difficultés d'insertion, le système éducatif est désorganisé, le niveau
    d'encadrement, les ressources financières et l'accessibilité aux services de santé sont faibles. »

    Voici l'état de développement dans lequel se trouve notre pays. C'est dans cet atmosphère délétère que nous devons satisfaire à l'horizon 2015 aux OMD qui sont au nombre de 8 (Huit) :

    1- Réduire l'extrême pauvreté et la faim

    2- Assurer l'éducation primaire pour tous

    3- Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes

    4- Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans

    5- Améliorer la santé maternelle

    6- Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies

    7- Assurer un environnement durable

    8- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

    Face à tous les défis que nous venons d'énumérer, la participation de toutes les filles et de tous les fils de la communauté devient une nécessité. Le développement local se présente donc comme une alternative souhaitable et louable. En effet, le sommet de Montréal (2002) définit ses objectifs comme suit :

    - Le développement local vise à améliorer le cadre de vie des populations de la communauté pour qu'elles puissent profiter d'un environnement sain et agréable.

    - Il vise également à améliorer leur milieu de vie pour qu'elles puissent s'épanouir dans une communauté qui leur offre plusieurs occasions sociales et culturelles.

    34

    - Il cherche à augmenter le niveau de vie afin que chacun dans la communauté puisse travailler et donc gagner un revenu pour pouvoir profiter des avantages de la communauté (création d'emploi et répartition de la richesse)

    Ensuite, l'outil privilégié du développement local est l'approche participative. Elle permet l'association active et responsable des populations. Pour la FAO (1995), l'approche participative est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre population et agent technique, sur le respect mutuel et le principe du partenariat, ainsi que sur la reconnaissance du savoir-faire local. A ce titre, elle doit être considérée comme une méthodologie d'intervention en milieu rural qui permet la prise en charge progressive et concertée des actions de développement.

    Avec la politique du développement local et de l'approche participative, les projets de développement ne sont plus des cadeaux qu'un prétendu père Noel offrirait aux populations mais plutôt une action concertée dont la réalisation est la conjugaison des efforts et de l'intelligence des gouvernants locaux et des populations. Le rapport mondial sur le développement humain de 2003 dit ceci : « La participation des populations dans le développement devient le problème central de notre époque. »

    Pour que le développement local se déroule dans un environnement paisible où aucun conflit de compétence ne vienne perturber les actions des gouvernants locaux, les pouvoirs publics se doivent de mettre en place un cadre législatif et juridique adéquat.

    35

    La décentralisation comme cadre juridique et réglementaire
    du développement local.

    Parler de développement local sans faire allusion à la décentralisation est un leurre. En effet la décentralisation administrative et politique se présente comme l'architecture législative et juridique idéale pour un développement local réussi. Rosnert Ludovic ALISSOUTIN (2008) le dit si bien à travers ces mots : « Vouloir appréhender le développement local, sans intégrer dans l'analyse la décentralisation territoriale, qui est une donnée juridique tangible, conduirait à une analyse incomplète. Les collectivités locales, actrices incontestables du développement local sont le résultat de la mise en oeuvre de la politique de décentralisation et ont vocation à concevoir, à programmer et à mettre en oeuvre les projets de développement économique, éducatif, social et culturel dans l'espace décentralisé. »38

    La décentralisation est selon le Pr René DEGNI-SEGUI cité par Dr KOFFI Ehui Bruno « le procédé technique qui consiste à conférer des pouvoirs de décision à des organes locaux, autonomes, distincts de ceux de l'Etat. Ces organes locaux, appelés autorités décentralisées, règlent des problèmes d'intérêt local, tandis que l'autorité centrale prend en charge ceux présentant un intérêt national. Ainsi, les problèmes intéressant la commune ou le département sont réglés par leurs propres représentants que sont respectivement le Maire ou le Président du conseil général. La décentralisation appelle l'idée d'autonomie [...] cette autonomie se matérialise dans la personnalité juridique reconnue à la collectivité décentralisée et qui implique un transfert de pouvoir à une personnalité publique, autre que l'Etat et inférieur à celui-ci. »

    Nos Etats africains ont très souvent rusés avec la décentralisation, ce qui par moment crée des tensions entre le gouvernement central et les gouvernants

    38 Rosnert Ludocic ALISSOUTIN, Les défis du développement local au Sénégal, CODESRIA, 2008 (Disponible sur http://www.codesria.org/img/pdf/o-défis-du-developpement.pdf )

    36

    locaux. L'observatoire de la décentralisation fait cette remarque en ces termes : « Les mandatures municipales des années 2000 ont donné à voir des échanges dynamiques et parfois rudes entre les gouvernements centraux et les gouvernements locaux sur la question des transferts de compétence et de ressources »39

    Pourtant, la décentralisation a ses règles, ses principes et ses exigences. En effet, pour le FPI40, la décentralisation repose sur des organes élus ayant des compétences propres dotées d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière qui réduisent la pesanteur de la tutelle. Le FPI continue pour dire que la décentralisation repose donc sur quatre (4) piliers importants à savoir :

    - Les collectivités locales ou territoriales,

    - Le transfert effectif de compétence aux collectivités territoriales,

    - L'autonomie financière,

    - La réduction de la pesanteur de la tutelle.

    La décentralisation consiste donc à transférer certains aspects du pouvoir central vers des collectivités locales qui seront à leur tour chargées par leur génie d'impulser le développement local. Mais comme le fait si bien remarquer Laurent N'guessan ZOUKOU41 : « il ne s'agit pas pour le peuple d'abdiquer tous ses pouvoirs entre les mains de quelques individus quels que soient leur dynamisme et leur bonne volonté. Le peuple doit participer de très près à la gestion de ses propres affaires. »

    La décentralisation a pour rôle à travers le développement local de créer une saine émulation entre les différentes régions du pays et contribuer efficacement à la réduction des disparités. Pour cela la participation des populations devient une problématique essentielle. C'est seulement la participation des populations qui peut garantir la pérennité des projets.

    39 Observatoire de la décentralisation, état de la décentralisation en Afrique, Karthala Ed. 2007, p20

    40 Laurent GBAGBO, Gouverner autrement la Cote d'Ivoire, L'harmattan, Paris, 1999. p26

    41 Laurent N'guessan ZOUKOU, région et Régionalisation en Cote d'Ivoire, l'Harmattan, Paris, 1990, p15.

    37

    Si nous concevons que le développement local participatif est la clé de tout essor économique et social, la communication est la condition de la participation.

    Le rôle de la communication dans le développement
    local participatif.

    Nous commencerons cette partie par une réflexion de la FOA(1998) : « Elément essentiel du développement d'un pays, la communication ne pouvait demeurer dans la léthargie dans laquelle la plongeait certains gouvernants qui l'utilisaient avant tout comme instrument de propagande politique, comme griot du pouvoir. »

    La communication a été pendant longtemps utilisée par nos gouvernants comme un moyen privilégié pour faire le culte de leur personnalité. Et pourtant, cet outil important devrait d'abord et avant tout être mis à la disposition du développement. Nos populations africaines sont très souvent spectatrice du développement parce que ne sachant exactement ce que recouvre ce concept.

    La communication pour le développement selon la FAO (1998)42 est un processus social destiné à établir un dialogue véritable et permanent entre les différents acteurs du développement, à susciter, appuyer et accompagner les initiatives prises par consensus afin de jeter les bases d'une gestion concertée indispensable à la réussite des projets. Les médias sont donc considérés comme des outils servant à déclencher et à accompagner ce processus.

    42 Mali : Politique national de communication pour le développement, FAO, Rome, 1998, p.2

    38

    Quel est donc le rôle de la communication dans un programme de développement ?

    Selon les résultats d'un atelier organisé par le CAMPC en juillet 2009, la communication joue plusieurs rôles dans le développement à savoir :

    - Identifier les besoins de la communauté

    - Motiver la communauté à prendre part aux activités

    - Combattre les rumeurs

    - Faire un choix informé

    - Utiliser correctement les méthodes et pratiques recommandées

    - Assurer la continuité

    - Permettre la réadaptation du programme durant son déroulement

    - Renforcer les acquis

    La communication doit se bâtir autour d'une stratégie, avec des outils communicationnels pour accompagner efficacement le processus de développement.

    ? La stratégie de communication pour le développement

    En matière de développement, pour que la communication soit efficace, il est nécessaire voir impérieux d'élaborer une stratégie. Il ne s'agit pas de faire deux ou trois communiqués à la télé, à la radio ou dans la presse écrite pour dire qu'on fait de la communication.

    Jean Pierre ILBOUDO nous le fait très bien remarquer en disant que « le constat général dans les projets et programme de développement est que l'on trouve des plans média en lieu et place de véritable stratégie de communication.»43

    43 Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO, Niamey 2002, préface.

    39

    En communication pour le développement, la stratégie est selon la FAO (2002) : « un plan-cadre comprenant une combinaison d'interventions de communication capable de susciter les changements nécessaires en matière de connaissance, d'opinion, d'attitude, de croyance ou de comportement au niveau de la population visée en vue de résoudre un problème de développement, selon un calendrier donné et compte tenu des ressources disponibles. Elle constitue un engagement et une boussole permettant de mobiliser et d'orienter les actions et les énergies des différents partenaires.»44

    Une stratégie en communication pour le développement débute par une bonne recherche. Cette recherche permettra de recueillir des données quantitatives et qualitatives sur la croyance des populations, leur culture, leur pratique et leur mode de communication. En somme, la recherche nous permettra une meilleure connaissance de notre population cible. C'est à partir de ces données que l'on établira les objectifs de communication et toute la stratégie dont fait partie le plan média. Le plan média n'est qu'une partie de la stratégie de communication elle n'est pas la stratégie.

    Silvia BALIT (2004)45 citant Anyaegbunam, Mefalopoulos et Moetsabi (1998) le mentionne si bien en ces termes : « La recherche pour la conception et la production de programmes de communication devient un processus interactif, permettant à la communauté d'exprimer ses problèmes et d'apprendre sur elle-même. Cela garantit que le processus de développement initié reflètera les perceptions et les réalités de la communauté rurale, encourageant ainsi la durabilité de l'innovation en matière de développement. »

    La stratégie de communication se distingue également d'une politique de communication et d'une campagne de communication. En effet pour la FAO (2002) une politique de communication est un document écrit qui fixe les finalités, les grandes lignes directrices et les standards devant guider l'utilisation

    44 Op cit, p22

    45 Silvia BALIT, La communication pour les groupes isolés et marginalisés ; 9ème table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement. Septembre 2004, Rome Italie.

    40

    et l'organisation de la communication pour atteindre les buts de développement. La campagne de communication quant à elle est un ensemble coordonné d'activités de communication médiatique et non médiatique menées de manière intensive sur une période relativement courte et dans un espace donné en vue d'atteindre des effets précis.

    La stratégie de communication est un processus et une planification bien cohérente. Plusieurs modèles de planification existent. Nous allons présenter trois modèles :

    Le processus en onze étapes de Sylvie COHEN (FNUAP, 1993)46

    1- Identifier les objectifs de communication et ceux du programme

    2- Sélectionner les groupes d'auditoires, par ordre de priorité

    3- Identifié les changements souhaités pour chaque cible

    4- Identifier les facteurs du milieu favorables ou défavorables aux changements souhaités

    5- Déterminer les types d'activités d'IEC nécessaire pour provoquer les changements

    6- Exposer les grandes lignes de message clés et des stratégies de message

    7- Déterminer la gamme des canaux de communication

    8- Identifier des stratégies d'organisation et de gestion (y compris suivi et évaluation)

    9- Calculer le montant des ressources nécessaires pour mener les activités

    10- Prévoir des délais réalistes pour les actions à mener ainsi que leur chronologie

    11- Examiner la stratégie, l'adapter et la faire adopter

    46 Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO ; Niamey 2002, p9

    41

    Le Processus P47

    1- Analyse

    2- Conception de la stratégie

    3- Développement de message et de matériel

    4- Gestion, mise en oeuvre et suivi

    5- Evaluation d'impact

    Guy BESSETTE (2004) en dix étapes48

    1- Etablir une relation avec la communauté et approfondir sa compréhension du contexte local;

    2- Faire participer la communauté;

    3- Identifier les groupes communautaires et les autres intervenants concernés par le problème et l'initiative de développement;

    4- Déterminer les besoins et établir les objectifs et les activités de communication;

    5- Choisir les outils de communication appropriés;

    6- Préparer et pré tester les contenus et le matériel de communication;

    7- Faciliter la mise en place de partenariat et réviser la planification;

    8- Etablir un plan de suivi et de mise en oeuvre;

    9- Assurer le suivi et l'évaluation de la stratégie de communication;

    10- Mettre au point une stratégie d'utilisation des résultats.

    En conclusion nous pouvons dire que l'élaboration d'une stratégie en communication pour le développement requiert rigueur, professionnalisme, travail d'équipe, participation et créativité. Elle demande aussi une bonne connaissance des outils de communication.

    47 Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO ; Niamey 2002, p8

    48 Guy BESSETTE, Communication et participation communautaire : guide pratique de communication pour le développement, presse de l'université de laval 2004, p22.

    42

    ? Les outils de communication.

    Pour Alain KIYINDOU (2006)49, ces outils sont les différentes composantes des médias. La FAO (1998) les listes comme suit :

    - Les médias de masse

    - Les médias de proximité ou médias interpersonnels - Les médias rural ou médias communautaires

    Guy BESSET (2004)50 quant à lui insiste sur les critères qui doivent prévaloir dans le choix des outils de communication : « Trois critères semblent particulièrement utiles dans le choix des outils de communication : leur utilisation réelle dans la collectivité, le coût de leur utilisation et les contraintes qui en découlent, ainsi que leur polyvalence. Dans la mesure du possible, il faudrait compter d'abord sur les outils de communication déjà utilisés dans la collectivité locale pour échanger de l'information et des idées, ou sur les outils avec lesquels les gens se sentent le plus à l'aise. Avant de prendre une décision, il faut aussi tenir compte de facteurs liés aux coûts et à la durabilité, ainsi qu'aux différents types d'utilisation. »

    49 Alain KYINDOU, De l'usage des médias alternatives pour le développement in place et rôle de la communication dans le développement international, presse de l'Université du Québec, 2006, p. 65.

    50 Guy BESSET, Facilité le dialogue, l'apprentissage et la participation en gestion des ressources naturelles, 9ème table ronde sur la communication pour le développement, FAO, Septembre 2004 ; Rome Italie

    43

    2-2- PRESENTATION DE L'ESPACE DE RECHERCHE

    2-2-1- Aspect géographique et administratif

    Le département de Grand-Bassam s'étend sur environ 1 390 Km2 pour une population estimée à 136 989 habitants dont 51 % d'Hommes et 49 % de Femmes.

    Les limites territoriales du département de Grand-Bassam se présentent comme suit : Au Nord et à l'Ouest par le District d'Abidjan, Au Sud par le golf de guinée, à l'Est par le département d'Aboisso. Il est peuplé d'Abouré, de N'zima, de Bétibé et de Ehoutilé.

    Au plan administratif, le département de Grand-Bassam a été érigé en chef lieu de département par le décret N° 97-15 du 15 Janvier 1997. Il est composé de trois (3) grandes entité sous-préfectorale à savoir :

    - La sous-préfecture de Grand-Bassam

    - La sous-préfecture de Bonoua - La sous-préfecture de Bongo

    NB : Les données sus mentionnées proviennent de la préfecture de Grand-Bassam.

    2-2-2- Aspect historique

    Grand-Bassam est une ville hautement historique pour l'histoire de la Cote d'Ivoire. En 1893, la Cote d'Ivoire devient une colonie Française et Grand-Bassam sa première capitale (1893-1900). L'architecture de type colonial du quartier France le montre si bien. Le caractère historique de la ville a été reconnu par l'UNESCO. En effet depuis le 29 juin 2012 à SAINT

    44

    PATERSBOURG, la ville de GRAND-BASSAM a été inscrite au patrimoine historique mondial de cette prestigieuse institution.

    2-2-3- Potentialité économique

    Grand-Bassam présente d'énormes potentialités économiques :

    - Au plan touristique : la ville de Grand-Bassam a une grande capacité hôtelière avec une gamme très variée. La gamme part des hôtels quatre (4) étoiles aux hôtels pour les bourses moyennes. Trois grands types de tourisme s'y pratiquent. D'abord le tourisme balnéaire parce que la ville a une bonne façade maritime. Ensuite le tourisme de congrès. En effet il ne se passe pas de jour sans que la ville n'abrite de séminaire. Enfin le tourisme culturel. La ville possède un marché d'art avec une gamme de produits très variés, plusieurs festivals culturels dont les plus célèbres sont l'Abissa des N'zima Kôtôkô, le Popo carnaval des Abouré Ehivet de Bonoua et la fête de génération des Abouré ÊHÊ de Moossou. Tout ce flux de personnes permet aux Hommes et Femmes d'affaire de Grand-Bassam d'engranger de nombreuses devises.

    - Au plan de l'Agriculture : la pratique de la pèche est une activité florissante à Grand-Bassam. En effet la ville est arrosée par la mer, la lagune Ebrié et le fleuve comoé. Du point de vue des produits agricoles, on y trouve un peu de tout : de grande plantation d'hévéa, de palmier à huile et d'ananas mais également du cacao, du café et de nombreuses cultures vivrières notamment le manioc.

    45

    2-3- CONSIDERATION METHODOLOGIQUE

    Dans le cadre de notre recherche, nous avons fait une étude qui a utilisé deux instruments :

    - Un instrument quantitatif - Un instrument qualitatif

    2-3-1- Etude quantitative

    Taille de la population

    La population sur laquelle va porter notre étude est estimée à 136 989 personnes reparties sur une superficie de 1 390 Km2. Cette population de 136 989 personnes se compose de 51% d'Hommes et de 49% de femmes. Administrativement elle couvre trois sous-préfectures à savoir :

    - La sous-préfecture de Grand-Bassam

    - La sous-préfecture de Bonoua

    - La sous-préfecture de Bongo

    Taille de l'échantillonnage

    Pour notre travail de recherche nous nous sommes appuyés sur un échantillon de trois cents (300) personnes. Trois cent (300) personnes parce que nous estimons que cela est représentatif.

    46

    Instrument de collecte de données

    Pour recueillir les informations sur le terrain nous avons utilisé le questionnaire. Ce questionnaire a été administré à l'échantillon de la population préalablement défini.

    2-3-2- Etude qualitative

    Populations concernées

    La population qui nous a intéressés dans notre étude qualitative se compose

    comme suit :

    - Les Royautés

    - Les associations de jeunes

    - Les associations de femmes

    - Les élus

    - Les responsables de communication des collectivités locales

    - Les ONG

    Taille de l'échantillon

    Nous ne pouvons raisonnablement interroger tous les groupes formels, pour se

    faire nous avons pris un échantillon qui se présente de la façon suivante :

    - Trois royautés

    - Une association de femmes

    - Une association de jeune

    - Un responsable d'ONG

    - Un élu

    - Deux responsables de communication des collectivités.

    Au total nous avons eu neuf (9) entretiens à faire.

    47

    Instrument de collecte de données

    Pour la collecte de nos donnée, nous avons élaboré trois (3) guides

    d'entretien que nous avons administré aux entités suivantes :

    - Un guide à l'attention des Elus locaux

    - Un guide à l'attention des responsables de communication

    - Un guide à l'attention des groupes formellement constitués (Royauté,

    Association de femmes, Association de jeunes, ONG)

    2-3-3- Difficultés rencontrées

    Dans la conduite de notre travail de recherche, nous avons rencontré deux (2) difficultés majeures :

    - D'abord nous sommes dans un pays qui sort de crise, les populations sont traumatisées par la guerre qui s'est déroulée entre Décembre 2010 et Avril 2011. Pour eux la politique est la cause de tout ce désordre. Comme notre questionnaire a trait aux conseils généraux et aux mairies, du coup pour eux il s'agit encore de revenir faire la politique. Nombreux sont ceux qui déjà à la lecture des premières questions sortait cette phrase générique « MOI JE NE FAIS PAS POLITIQUE » et poliment déclinait notre demande.

    - Ensuite, nous sommes en pleine période de précampagne électorale pour les élections locales. A Grand-Bassam nous sommes dans une configuration telle qu'à la mairie, l'ancienne équipe dirigeante ne compétit pas à sa propre succession. Quant au conseil général, il n'existera plus et sera absorbé par le conseil régional. Cette atmosphère entraîne une grande démotivation. Avoir un rendez-vous dans ces conditions devient une oeuvre difficile, à fortiori un entretien pour parler de développement local car les esprits ne sont plus à l'ouvrage.

    48

    CHAPITRE 3

    PRESENTATION ET ANALYSE

    DES RESULTATS

    3-1- PRESENTATION DES RESULTATS

    Les résultats que nous présentons sont issus du dépouillement du questionnaire que nous avons administré aux populations du département de Grand-Bassam, mais également une analyse de contenu des entretiens que nous avons eu avec les différentes personnes ressources.

    3-1-1- Présentation des résultats quantitatifs

    Tableau 1 : Participation des populations aux réunions du conseil général

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    58

    37.90

    95

    62.09

    Femme

    147

    37

    25.17

    110

    74.82

    Total

    300

    95

    31.66

    205

    68.33

    Les résultats montrent qu'environ un (1) tiers des populations a une fois assisté aux réunions du conseil général. A ce niveau les hommes sont plus actifs que les femmes

    49

    Moyens utilisés par le conseil général pour informer les populations

    Courrier Invitation Téléphone

    Bassam FM Radio N'nowé Presse Ecrite

    7%

    42%

    12%

    14%

    5%

    20%

    Graphique 1 : Graphique d'utilisation des outils de communication par le conseil général

    Le graphique 1 montre que les courriers et les radios locales sont les outils de communication les plus utilisés par le conseil général de Grand-Bassam.

    Tableau 2 : Participation des populations aux réunions des conseils municipaux

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    28

    18.30

    125

    81.69

    Femme

    147

    15

    10.20

    132

    89.79

    Total

    300

    43

    14.33

    257

    85.66

    Nous constatons une faible participation des populations aux réunions du conseil municipal.

    Moyens utilisés par les conseils municipaux pour informer les populations

    Bassam FM Radio N'nowé Courrier telephone

    51%

    5%

    19%

    25%

    Graphique 2 : Graphique d'utilisation des outils de communication par les conseils municipaux

    50

    A l'image du conseil général, les conseils municipaux du département de Grand-Bassam utilisent prioritairement comme outils de communication les courriers et les radios locales.

    Tableau 3 : Lecture ou audition des communiqués du conseil général

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    39

    25.49

    114

    74.50

    Femme

    147

    24

    16.32

    123

    83.67

    Total

    300

    63

    21.00

    237

    79.00

    Seulement 63 personnes sur 300 interrogées, soit 21 % des populations, ont une fois lu ou entendu un communiqué du conseil général.

    L'objet des communiqués du conseil général

    Objets des communiqués

    Cible atteinte

    Remise de château d'eau

    11

    Inauguration de pont

    5

    Don de groupe électrogène à l'hôpital général

    7

    Remise de prix aux meilleurs élèves

    6

    Inauguration des nouveaux locaux du conseil général

    8

    Assemblée général du conseil général

    10

    Remise d'un bâtiment au collège moderne de Bassam

    4

    Remise d'un bâtiment au lycée municipal de Bonoua

    7

    Enquete de comodo et d'incomodo

    5

    Les objets des communiqués du conseil général peuvent être scindés en deux groupes selon la stratégie communicationnelle à savoir :

    - La communication participative au développement

    - La communication publicitaire ou marketing politique

    Le graphique ci-dessous nous montre la proportion de chaque stratégie communicationnelle.

    76%

    24%

    Communication
    participative au
    développement

    Marketing politique

    Graphique 3 : Graphique montrant la proportion de chaque stratégie communicationnelle du conseil général de Grand-Bassam

    51

    Le graphique 4 montrent que la part du marketing politique est importante au détriment de la communication participative au développement. Pourtant dans le développement local la communication participative au développement devait occuper une place prépondérante.

    Tableau 4 : Lecture ou audition des communiqués des conseils municipaux

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    29

    18.95

    124

    81.04

    Femme

    147

    19

    12.92

    128

    87.07

    Total

    300

    48

    16.00

    252

    84.00

    Seulement 48 personnes sur 300 interrogées, soit 16 % ont une fois lu ou entendu un communiqué de leur conseil municipal.

    Les objets des communiqués des conseils municipaux

    Objets des communiqués

    Cible atteinte

    Opération ville propre

    4

    Sensibilisation au VIH-SIDA

    3

    Transformation d'attiéké

    1

    Inauguration d'école

    7

    Remise d'ambulance

    7

    Remise de prix aux meilleures élèves

    8

    Enquête de commodo et d'incommodo

    2

    Extension électrique

    1

    Assemblée générale

    8

    Fête des mères

    5

    Campagne de vaccination

    2

    Les objets des communiqués des conseils municipaux peuvent être également scindés en deux groupes selon la stratégie communicationnelle à savoir :

    - La communication participative au développement

    - La communication publicitaire ou marketing politique

    56%

    44%

    Communication
    participative au
    développeement

    Marketing politique

    52

    Graphique 4 : Graphique montrant la proportion de chaque stratégie communicationnelle des conseils municipaux de Grand-Bassam

    Au niveau des conseils municipaux, les proportions entre le marketing politique et la communication participative au développement sont légèrement équilibrées contrairement au conseil général.

    Tableau 5 : Participation des populations aux séances de sensibilisation pour la réalisation d'un projet

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    12

    07.84

    141

    92.15

    Femme

    147

    9

    06.12

    138

    93.87

    Total

    300

    21

    07.00

    279

    93.00

    Les résultats montrent que les collectivités territoriales n'expliquent pas aux populations les raisons de leurs choix pour tel ou tel projet et le bien fondé de ces projets.

    Tableau 6 : Participation des populations aux enquêtes d'opinion

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    15

    09.80

    138

    90.19

    Femme

    147

    4

    02.72

    143

    97.27

    Total

    300

    19

    06.33

    281

    93.66

    Nous avons seulement 06.33 % des populations qui ont une fois participé à une enquête d'opinion pour la réalisation d'un projet. Cela montre que les dirigeants locaux ne sondent pas assez les populations dans leur choix.

    53

    Tableau 7 : Participation à un séminaire sur le développement local.

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    29

    18.95

    124

    81.04

    Femme

    147

    14

    09.52

    133

    90.47

    Total

    300

    43

    14.33

    257

    85.66

    Seulement 14.33 % des populations interrogées ont une fois participé à un séminaire sur le développement local.

    Tableau 8 : Participation à une conférence sur le développement local ou la décentralisation.

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    55

    35.94

    98

    64.05

    Femme

    147

    21

    14.28

    126

    85.71

    Total

    300

    76

    25.33

    224

    74.66

    La proportion des populations interrogées (25.33 %) qui a assisté à une conférence sur le développement local ou la décentralisation est faible mais nettement meilleur à celle qui a assisté à un séminaire.

    Tableau 9 : Participation à une réunion sur le développement local ou la décentralisation

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    47

    30.71

    106

    69.28

    Femme

    147

    23

    15.64

    124

    84.35

    Total

    300

    70

    23.33

    230

    76.66

    Nous dénombrons 70 sur 300 personnes interrogées soit 23.66 % qui ont une fois assisté à une réunion quelconque sur la décentralisation ou le développement local

    Tableau 10 : Lecture d'un document parlant de décentralisation ou de développement local

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    62

    40.52

    91

    59.47

    Femme

    147

    35

    23.80

    112

    76.19

    Total

    300

    97

    32.33

    203

    67.66

    Un tiers des populations interrogées a une fois pris connaissance d'un document parlant de décentralisation et de développement local.

    54

    Tableau 11 : Visionnage ou audition d'émission sur la décentralisation ou le développement local

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    78

    50.98

    75

    49.01

    Femme

    147

    66

    44.89

    81

    55.10

    Total

    300

    144

    48.00

    156

    52.00

    Environ 50 % des personnes interrogées ont une fois assisté à une émission sur le développement local ou la décentralisation.

    Le support sur lequel l'émission à été suivie

     

    Bassam
    FM

    Radio
    N'nowé

    Radio
    CI

    RTI 1

    RTI 2

    Effectif

    144

    11

    21

    43

    51

    18

    %

    100

    07.63

    14.58

    29.86

    35.41

    12.50

    Les médias d'Etat sont ceux qui proposent le plus d'émission sur le développement local et la décentralisation.

    Le graphique ci-dessous va nous montrer les médias où les enquêtés ont suivi les émissions, en fonction de leur typologie.

    8%

    14%

    78%

    Radio privée non commerciale

    Médias d'Etat

    Radio communautaire

    Graphique 5 : Graphique montrant les médias où les enquêtés ont suivi les émissions sur le développement local en fonction de leur typologie.

    Les médias d'Etat, comparativement aux radios privées non commerciale et aux radios communautaires sensibilisent plus les citoyens sur la problématique de la décentralisation et du développement local.

    55

    Tableau 12 : Identification des projets réalisés par les collectivités territoriales

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    103

    67.32

    50

    32.67

    Femme

    147

    61

    41.49

    86

    58.50

    Total

    300

    164

    54.66

    136

    45.33

    Nos résultats montrent que les populations (54.66 %) connaissent largement les projets réalisés par les collectivités territoriales.

    Tableau 13 : Participation des populations à l'élaboration des projets

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    12

    07.84

    141

    92.15

    Femme

    147

    1

    0.68

    146

    99.31

    Total

    300

    13

    04.33

    287

    95.66

    Les populations ne sont presque pas associées à l'élaboration des projets de développement.

    Tableau 14 : Participation des populations à la mise en oeuvre des projets

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    14

    09.15

    139

    90.84

    Femme

    147

    00

    00.00

    147

    100

    Total

    300

    14

    04.66

    286

    95.33

    La précédente observation s'applique également ici. Les populations ne sont pas associées à la mise en oeuvre des projets de développement.

    Tableau 15 : Proposition de projets aux collectivités territoriales par les populations

     

    Effectif

    oui

    %

    Non

    %

    Homme

    153

    26

    16.99

    127

    83.00

    Femme

    147

    9

    06.12

    138

    93.87

    Total

    300

    35

    11.66

    265

    88.33

    C'est seulement 35 enquêtés sur 300 soit 11.66 % qui ont une fois proposé un projet aux collectivités territoriales.

    56

    3-1-2- Présentation des résultats qualitatifs

    La présentation des résultats qualitatifs va consister à faire une analyse de contenu des différents entretiens que nous avons eu avec les populations, les responsables de communication des collectivités territoriales et les élus. Il s'agira, dans cette analyse de contenu, de regrouper les questions de façon thématique afin de les présenter.

    Tous les entretiens que nous avons eu à faire est disponible dans l'annexe 5,6 et 7.

    Connaissance des collectivités territoriales

    De façon générale, les populations ont une vague connaissance des collectivités territoriales et de leur rôle:

    Cour royale de Bonoua : « oui, je connais le conseil général, mais son rôle, personnellement, je n'ai aucune idée. »

    Fédération des femmes : « oh, vaguement »

    Plate forme des ONG : « nous connaissons plus ou moins le conseil général. »

    Par contre le rôle de la maire est un peu plus connu surement par sa proximité avec les populations :

    Plate forme des ONG : « la mairie nous connaissons mieux car avec elle, nous avons mené des activités. »

    Le véritable problème se pose dans la confusion au niveau des compétences dévolues à chaque entité décentralisée. Les populations n'arrivent pas à établir une ligne de démarcation entre les compétences du conseil général et celles de la mairie.

    Royauté de Moossou : « Nous en avons entendu parlé, il y a eu des élections, mais quand il s'agit de réaliser des projets, on nous dit que Moossou n'est pas sous la compétence du conseil général, cela fait que nous n'avons pas trop de rapport avec le conseil général. »

    Association des jeunes : « ils ont pratiquement le même rôle, la mairie pour la ville et le conseil général pour les villages. »

    57

    Sensibilisation et formation des populations, des responsables de
    communication et des élus

    La sensibilisation et la formation de tous les acteurs (populations, responsables de communication, élus) aux principes du développement local et da la décentralisation est un élément important pour la réussite du développement local. Les entretiens que nous avons menés montrent que la sensibilisation et la formation des acteurs sont le maillon faible dans la chaine de mise en oeuvre du développement local.

    Les populations ne sont pas assez sensibilisées sur la politique de décentralisation. Les énoncées suivants nous le montre :

    Royauté de Moossou : Nous avons été conviés aux assemblées générales annuelles du conseil général mais à part ça nous n'avons jamais assisté à une réunion ou une conférence sur le développement local.

    Association des jeunes : Oui, une réunion sur la décentralisation au ministère de la jeunesse. Le thème était ... (hésitation) je pense que les collectivités locales et jeunesse : quel rôle quelque chose comme ça.

    Plate forme des ONG : De façon générale non, nous n'avons jamais assisté à une conférence, un séminaire qui avait pour objet la décentralisation ou le développement local.

    La question de la formation se pose également au niveau des responsables de communication des collectivités territoriales et des élus du département de Grand-Bassam.

    Responsable communication Conseil général : Malheureusement nous n'avons pas eu de formation depuis que nous sommes là, nous avons participé à des rencontres mais pas de formation.

    Responsable communication Mairie de Grand-Bassam : Nous avons fait des demandes dans ce sens mais les décisions n'ont pas encore été prises.

    Maire de Bonoua : Nous avons eu une séance de formation à la demande du conseil municipal et pendant deux (2) jours. Les gens nous ont entretenus sur les attributions du conseil municipal. Nous avons eu une seule formation.

    58

    Les outils de communication utilisés par les collectivités territoriales

    Les entretiens montrent que les collectivités territoriales du département de Grand-Bassam utilisent une gamme variée d'outil de communication. Selon les populations nous avons les courriers, le téléphone, le bouche à oreille, les radios de proximité.

    Les élus et les responsables de communication ajoutent à cette liste internet et les journaux édités par les collectivités elles même.

    Prise en compte des besoins des populations

    L'un des principes du développement local, c'est permettre aux populations de définir ses besoins et d'y apporter des solutions. Cela passe nécessairement par la mise en place d'une bonne politique de communication. Les populations à travers les entretiens montrent que ce grand principe du développement local n'est pas mis en pratique. En effet, les projets prioritaires des populations n'ont quasiment pas été pris en compte par les gouvernants locaux :

    Royauté Moossou : C'est l'ouverture de l'embouchure. Si l'embouchure est ouverte vraiment... maintenant on nous parle de l'autoroute Abidjan-Bassam. On ne nous a jamais invités à parler de l'ouverture de l'embouchure. C'est une fois il y a eu une enquête environnementale sur l'autoroute organisée par une structure mais pas la mairie ou le conseil général.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : Le gros projet qui nous tiennent à coeur c'est l'ouverture de l'embouchure. Mais il faut bien ouvrir pour ne pas qu'il ait des dégâts. Le ministre de l'environnement nous a annoncé le début des travaux. Donc on pense que si s'est bien fait avec des granites et autre, cela peut faire reculer la mer, parce que si ça continue de ronger la terre nous pouvons être délogés d'ici. Nous avons discuté de cela avec la mairie mais pas le conseil général.

    Fédération des femmes : Nous avons un projet qui nous tient à coeur. C'est un projet sur l'alphabétisation. Puisque une étude montre que 80 % des femmes de Grand-Bassam sont analphabètes. Notre souhait serait d'avoir un centre d'écoute pour les femmes où sera logé un centre d'alphabétisation.

    59

    Nous avons discuté de cela avec la mairie, nous avons fait une stratégie de communication que nous avons déposée à la mairie. D'entrée de jeu, ils sont partants. Mais comme on connait les problèmes des mairies et des collectivités de Cote d'Ivoire, c'est un problème de moyens, on nous oppose toujours les moyens.

    Association des jeunes : Nous avons de multiples projets qui nous tiennent à coeur. Avec le président du conseil général nous avons parlé d'une grande ferme où les jeunes pourraient se prendre en charge. Avec la mairie aussi nous parlons aussi de nos projets, mais vous savez ici tout est politisé donc c'est difficile. Par exemple dégagé 10 à 15 million pour la jeunesse afin de se prendre en charge, ça parait un gros chiffre, mais pour moi ce n'est rien. Pour la jeunesse on peut le faire.

    Les élus estiment qu'ils prennent en compte les besoins des populations, le problème se situe au niveau des priorités et des fonds disponibles :

    Maire de Bonoua : Au fait, à la fin de l'année nous allons vers les villageois, nous avons trois quartiers et dans les échanges ils nous font part de leurs besoins. Après ça, nous rencontrons les jeunes. Nous avons plusieurs sous quartiers où nous avons mis les jeunes et nous les rencontrons sur leur base et là également ils peuvent nous faire des doléances. Les conseillers également vont dans les différents quartiers où ils habitent, ils reçoivent des besoins exprimés par la population. Après ça le conseil se réunit, on met ensemble les besoins exprimés par les uns et les autres et on choisit les projets par priorité.

    Participation à l'identification des projets de développement

    Les populations dans leur ensemble, sinon celles que nous avons interrogé estiment qu'elles ne sont pas associées à la phase d'identification des projets de développement et elles l'expriment clairement :

    Royauté de Moossou : ça vraiment, ils ne nous ont jamais consultés, mais les projets qu'ils réalisent sont dans l'intérêt des populations donc nous n'avons pas à discuter.

    Royauté de Bonoua : S'ils nous invitent, nous venons mais généralement les programmes de développement ne sont pas soumis à l'appréciation de la notabilité. Ni au niveau de la mairie ni au niveau du conseil général. Chaque

    60

    année, le conseil général fait un projet de développement de la région alors ils invitent la notabilité pour demander leur avis, mais le plus souvent notre avis n'est pas pris en compte. Même quand le travail est mal fait qu'on les interpelle ils ne reprennent pas. Cela fait que les projets ne durent pas. Donc généralement après cinq ans on ne peut pas faire le bilan parce que toutes les réalisations sont abimées.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : au choix des projets ? Nous n'avons jamais été associé à quelque chose, que ce soit la mairie ou le conseil général. La preuve c'est qu'aucun jeune du quartier France n'a eu à bénéficier de quoi que ce soit.

    Fédération des femmes : Je peux dire oui, surtout au niveau de la mairie, la mairie décline tout ce qu'elle veut faire, donc on peut dire que nous sommes associés.

    Association des jeunes : Du coup je dis non, ils arrivent avec leur programme, vous aussi, vous avez vos projets et à un moment donné vos idées divergent. Quand vous insistez trop ils pensent que vous les combattez donc nous sommes moins associés. Les élus nous donnent des projets tout faits. Non, il ne faut pas penser à la place des jeunes, c'est ça qui fait la collectivité territoriale [....] Aujourd'hui il y a des jeunes qui font des projets de savons et autres, mais ce ne sont pas leur projet de coeur, c'est la mairie qui l'a initié et a choisi des jeunes à installer. Comme chacun cherche un peu de pain, des jeunes l'ont accepté, donc dire que nous sommes associés, je dis non. C'est vrai, avant on donnait de l'argent aux jeunes et certains fuyaient avec. Mais aujourd'hui, qu'on laisse les jeunes concevoir leur projet et ils suivent. C'est ce qu'il faut faire au lieu de penser à la place des jeunes.

    Mais les élus et les responsables de communication énoncent un avis contraire. En effet, pour eux, les populations sont parfaitement associées à toutes les phases des cycles de projet :

    Maire de Bonoua : Comme je l'ai dit, chaque quartier exprime ses besoins, les jeunes aussi. Nous organisons également des réunions à la mairie où la population est invitée, là également, ils nous font des propositions de projet que nous prenons en compte par rapport à nos moyens financiers.

    Responsable communication du Conseil Général : Cela dénote d'une vision, ailleurs ça ne se fait pas mais de plus en plus ça devient important. Ce sont les

    61

    populations qui savent ce qu'il faut pour elles. Je vous explique un cas, nous sommes allés dans un village où l'accès est difficile, l'accès se fait par pirogue. Tout de suite quand nous sommes arrivés, nous avons projeté fait un pont pour désenclaver le village, le dossier était avancé mais après les populations nous ont approché pour dire que le pont est bon mais leur besoin réel n'était pas un pont mais l'électrification.

    Responsable communication de la Mairie de Grand-Bassam : Comme je le disais, je me souviens qu'il y a un groupe de femmes qui voulaient être formées à la fabrication de savons, c'est leur besoin qu'elles ont fait monter au niveau du conseil municipal et c'est le conseil qui a trouvé des formateurs. D'une façon ou d'une autre les populations sont impliquées dans l'identification des projets. Le maire met en oeuvre les projets en fonction des priorités des populations. Si les gens disent qu'ils veulent une école alors que le conseil a prévu l'électrification, tout de suite on réalise l'école. Le maire reçoit les demandes des populations.

    Les positions totalement antagonistes exprimées par les populations et les gouvernants locaux montrent si besoin en était qu'il se pose un véritable problème de communication.

    62

    3-2- ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

    L'analyse et l'interprétation des résultats vont se structurer autour de nos objectifs et de nos hypothèses de recherche. Nous nous appuierons sur nos deux études de terrain pour apporter les justificatifs nécessaires, mais nous nous appuierons également sur nos recherches documentaires.

    3-2-1- Identification des stratégies de communication des collectivités territoriales.

    La communication des territoires est multiforme et variée. Elle se décline en communication interne et externe mais aussi en marketing politique et en communication participative au développement. C'est cette dernière approche qui nous intéresse dans notre travail de recherche car elle permet de mobiliser les populations autour d'un idéal commun : le développement socio-économique du territoire.

    Identifions ensemble les outils et les approches communicationnelles utilisés par les collectivités territoriales du département de Grand-Bassam afin de mobiliser les populations autour du développement. Le tableau ci-dessous fait un état récapitulatif des outils de communication utilisés. Les données qui nous permettent d'élaborer ce tableau proviennent des résultats de nos études quantitatives et qualitatives.

    63

     

    Etude quantitative

    Etude qualitative

    Medias de masse

    Radio, Presse écrite

    Radio, Presse écrite,

    internet

    Medias interpersonnels

    Téléphone, courrier,

    bouche à oreille

    Courrier, téléphone,

    réunion

    Médias traditionnels

    Néant

    Néant

    Au vu du tableau, presque tous les outils de communication sont utilisés. Mais la question c'est de savoir, malgré cette gamme variée d'outils de communication utilisés par les collectivités territoriales, pourquoi les populations ne se sentent pas associées au développement de leur territoire ?

    La réponse se trouve dans ce résultat :

    42 % (Graphique1,p.41) au niveau du conseil général et 51 % (Graphique 2, p.41) au niveau de la mairie des personnes qui ont été informées et ont assisté à une réunion convoquée par les collectivités territoriales du département de Grand-Bassam l'ont été par courrier. L'interprétation que nous pouvons donner à cela est que les collectivités s'intéressent beaucoup plus aux structures formelles. En effet, on n'adresse des courriers qu'à des groupes bien organisés. Que fait-on alors des autres membres de la population. Pourtant, l'objectif du développement local est d'associer le plus grand nombre de citoyens à l'identification et à la résolution des problèmes locaux de développement. Il serait donc intéressant de trouver des outils de communication plus mobilisateurs.

    La deuxième analyse que nous voulons faire concerne la stratégie de communication déployée avant l'identification des projets. Les résultats de l'étude montre clairement que les collectivités ne sondent pas et ne sensibilisent pas les populations avant la réalisation des projets.

    64

    Le résultat suivant nous interpelle : seulement 06.33 % (Tableau 6, p44) des personnes interrogées ont une fois participé à une enquête d'opinion pour la réalisation d'un projet de développement, et 07.00 % (Tableau 5, p44) ont assisté à une séance de sensibilisation dans le même but.

    Les propos du responsable de communication du conseil général viennent confirmer notre analyse. En effet il dit ceci : « Je vous explique un cas, nous sommes allés dans un village où l'accès est difficile, l'accès se fait par pirogue. Tout de suite quand nous sommes arrivés, nous avons projeté faire un pont pour désenclaver le village, le dossier était avancé. Mais après les populations nous ont approché pour dire que le pont est bon mais leur besoin réel n'était pas un pont mais l'électrification. »

    En voulant nous expliquer que les populations participent effectivement à la phase d'identification des projets, il montre que les collectivités n'ont aucune stratégie de communication afin de connaitre les vrais besoins des populations. Si un travail préalable avait été fait, le conseil général saurait que le vrai besoin des populations de cette contré était l'électrification et non un pont. Le conseil général s'est basé sur un simple à priori et un constat simpliste. Parce que la zone est difficile d'accès, on arrive à la conclusion qu'il faut un pont. Vous débarquez chez un citoyen, il est assis à même le sol la tête entre les mains, automatiquement, sans rien lui demander vous allez lui prendre des chaises. Qu'est ce qui va vous permettre de savoir que le monsieur a besoin d'une chaise ou autre chose. Le plus facile, c'est de lui demander. C'est ce qu'on appelle une enquête.

    En matière de stratégie de communication pour le développement, l'enquête est très importante. En effet, pour Silvia BALIT (2004) l'enquête ou la recherche : « ...permet à la communauté d'exprimer ses problèmes et

    65

    d'apprendre sur elle-même. Cela garantit que le processus de développement initié reflètera les perceptions et les réalités de la communauté rurale, encourageant ainsi la durabilité de l'innovation en matière de développement. »

    La troisième analyse que nous faisons, c'est que les collectivités territoriales font plus d'activité de marketing politique que d'élaborer des stratégies de communication dans le but de connaitre les besoins des populations et de les associer à la réalisation. Notre analyse se fonde sur les résultats de notre étude de terrain. Les graphiques 3 et 4 respectivement à la p42 et 43 le montre clairement.

    Lorsque nous analysons de très près l'objet des communiqués des collectivités territoriales du département de Grand-Bassam, nous constatons que ce sont des communiqués qui appellent à des manifestations où seront étalées les réalisations des gouvernants locaux afin de dire aux populations voyez-vous nous travaillons pour vous. Cette stratégie est porteuse car 54 % (tableau 12, p.47) des enquêtés identifient clairement les projets réalisés par les collectivités territoriales. Est-ce que les réalisations pour lesquelles les populations sont appelées à assister à leur inauguration reflètent leurs besoins ? C'est cela la question fondamentale. C'est pourquoi nous parlons de marketing politique. En effet le marketing politique est vu comme une variante de la communication marketing qui consiste à promouvoir un homme ou un projet politique. Il joue plus sur l'aspect émotionnel. De ce point de vue il rejoint parfois la manipulation. Nous ne condamnons pas les activités de marketing politique mises en place par les collectivités. Les gouvernants locaux sont élus à partir du suffrage des populations. Il est donc indiqué qu'elles déploient des stratégies de marketing politique afin de séduire le peuple et bénéficier de ses voix le moment venu. Ce que nous déplorons, c'est le fait que les activités de marketing

    66

    politique soient l'essentielle des stratégies de communication des collectivités du département de Grand-Bassam.

    La dernière analyse que nous voulons faire, consiste à reconnaitre les efforts des collectivités à s'entourer de professionnels dans le domaine de la communication. Nos deux enquêtés à savoir le responsable communication du conseil général de Grand-Bassam et celui de la mairie sont sortis d'école de formation en communication (Annexe 6, p89).

    Mais la fausse note réside dans le fait que les collectivités territoriales n'assurent la formation continue de leurs agents (Annexe 6, p89).

    Pourtant, en matière de communication les choses évoluent, surtout au niveau des méthodes d'élaboration des stratégies de communication.

    En conclusion nous pouvons dire que nos collectivités territoriales élaborent certainement des stratégies de communication mais dans des domaines autres que celles qui ont pour objet d'associer et de mobiliser les populations autour du développement. Ce qui vient confirmer malheureusement notre hypothèse de départ qui se décline de la façon suivante : Les populations ne sont pas mobilisées autour du développement parce que les collectivités territoriales n'ont pas de stratégies cohérentes de communication.

    67

    3-2-2- Sensibilisation des populations aux principes du développement local.

    La mise à disposition de l'information est une condition importante de la participation. En effet, comment savoir ce que fait si vous n'êtes pas informés ou sensibilisés à cela ? Comment les populations locales peuvent-elles connaitre leur rôle dans le développement local si elles ne connaissent pas ce qu'on appelle une collectivité territoriale, un conseil général, une mairie ?

    La réponse à la question connaissez vous le conseil général et son rôle est symptomatique de l'état d'esprit des populations.

    La plupart des personnes interrogées dans le cadre de notre étude qualitative n'ont pas une claire idée du conseil général dans son fonctionnement et dans son rôle (Annexe 5, pp79-80).

    Toutes les réponses des notables et de la société civile nous interpelle, mais analysons celle du notable des N'zima Kôtôkô : « oui, je connais le conseil général, il s'occupe de développement hors de la commune ». Il commence sa réponse par «oui » pour montrer qu'il n'a aucun doute mais la suite de la réponse nous montre qu'en réalité, il n'a qu'une connaissance vague et parcellaire des conseils généraux. En effet, le conseil général s'occupe de développement dans le département y compris dans la commune. Seulement, dans la commune les compétences sont partagées avec le conseil municipal qui est aussi un outil de développement51.

    En réalité, les populations montrent une certaine indifférence face aux problèmes de développement parce qu'elles n'ont pas l'information du fait que les collectivités c'est d'abord l'affaire des populations. Ces collectivités ont été

    51 Guide pratique de l'élu, institution local, ministère de l'intérieure et de la décentralisation, 2008, p9.

    68

    crées pour leur donner le pouvoir de satisfaire à leur besoin en faisans des choix libres.

    Le constat aujourd'hui c'est que les collectivités territoriales sont essentiellement l'affaire des gouvernants locaux, qui surement se plaisent dans cette position. Car profitant de la naïveté des populations, ils s'arrogent tous les pouvoirs faisans la pluie et le beau temps, distribuant les projets comme des cadeaux de noël.

    La réponse de la royauté de moossou (Annexe 5, p80) à la question de savoir : Le conseil général vous a une fois convié à une réunion pour parler de développement du département ? Nous donne une idée de ce qui se passe sur le terrain.

    Tous ces comportements sont possibles parce que les populations elles même ne connaissent pas leur rôle dans la politique de développement local.

    A qui revient ce rôle de sensibilisation des populations ? Pour nous, le rôle revient d'abord à l'Etat. En effet, c'est lui qui crée ces collectivités. On ne peut pas créer des outils sans expliquer aux populations à quoi ils servent, comment ils fonctionnent...

    En observant le graphique 5, p47, on dira peut-être que l'Etat joue pleinement son rôle. Car 78 % des enquêtés qui ont suivi une émission sur la décentralisation et le développement local l'ont fait sur les médias d'Etat. Mais la réalité c'est que les populations ne se sentent pas concernées par le développement local. Soit les supports de communication (médias de masse) choisit par l'Etat ne sont pas efficaces, ou les messages véhiculés lors de ces émissions ne sont pas pertinents.

    69

    Les choses ne sont pas faites pour que la situation s'améliore dans le sens d'une plus grande sensibilisation des populations afin qu'elles s'approprient le développement local.

    A la question de savoir : Le 21 Avril prochain ce sont les élections locales c'est-à-dire Mairies et conseils régionaux : avez-vous été sensibilisé aux conseils régionaux ?

    Les réponses des institutions traditionnelles, des associations de femmes et de jeunes mais également les ONG peuvent s'apparenter à de la révolte (Annexe 5, pp87-88). En effet, pour eux, le conseil général qui était plus proche des populations n'a pas donné les résultats escomptés. Pourquoi alors créer une collectivité qui sera plus loin des populations et cela sans en expliquer les motivations, mais également sans expliquer le rôle du conseil régional.

    En conclusion, nous pouvons dire que l'information et la sensibilisation doivent être les maîtres mots de l'Etat quand il crée les collectivités. En effet, on aura beau créer des collectivités mais si les populations bénéficiaires ne sont pas sensibilisées, ce sera une vaine entreprise. Les résultats de nos deux études viennent confirmer notre hypothèse qui est libellé comme suit : Les populations locales ne connaissent pas leur rôle dans la politique de développement local car elles ne sont pas sensibilisées dans ce sens.

    70

    3-2-3- Connaissance du niveau réel d'implication des populations dans la phase d'identification et de mise en oeuvre des projets

    de développement.

    La participation des populations dans les phases d'identification et de mise en oeuvre des projets, voire même la participation au suivi-évaluation est un gage de réussite des projets de développement. Lorsque les populations sont à la base du projet et participent à toutes les étapes jusqu'à sa mise en oeuvre, elles sont beaucoup plus aptes à oeuvrer pour sa réussite et surtout pour sa pérennité.

    Que constatons-nous avec nos collectivités territoriales ? Le constat est que les populations locales ne sont pas suffisamment associées aux phases d'identification et de mise en oeuvre des projets. L'étude quantitative que nous avons faite sur le terrain nous le confirme aisément.

    Les résultats de notre étude quantitative montre que 95.66 % (Tableau 13, p.47) des populations interrogées n'ont jamais participé à l'identification d'un projet et 95.33 % (Tableau 14, p.47) à la mise en oeuvre.

    Les résultats de l'étude qualitative sont encore plus éloquents. Effet, les propos de la royauté de Moossou, de Bonoua, des N'zima et celui de l'association des jeunes viennent confirmer la faible participation des populations à la phase d'identification et de mise en oeuvre des projets de développement (Annexe 5, pp86-87).

    Le président de l'association des jeunes de Grand-Bassam explique dans ces propos (Annexe 5, p86) les conflits perpétuels qui existent entre les couches sociales et les gouvernants locaux. Des entités qui devraient normalement conjuguer leur intelligence afin d'identifier les projets viables de développement sont en conflit parce que les centres d'intérêts diverges.

    71

    Pourtant, comme le dit si bien Philipe DELANNE cité par COULIBALY Souleymane : « Le développement doit pouvoir créer un environnement dans lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. »52

    Comment mener une bonne vie productive et créative dans une société en perpétuel conflit d'intérêt. Or la clé de la réussite, mais surtout de la pérennité des projets se trouve dans la mobilisation de tous. Lorsque les populations ne sont pas associées à l'identification et à la mise en ouvre des projets, elles sont moins enclins à assurer sa pérennité. Les propos du notable de la cours royal de Bonoua le confirment bien. (Annexe 5, p86)

    Comment pouvons-nous expliquer le fait que les gouvernants locaux n'associent pas assez les populations à l'identification et à la mise en oeuvre des projets de développement ?

    La réponse à cette question se trouve dans les propos du responsable de la communication du conseil général de Grand-Bassam en répondant à la question : Etes-vous satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre de développement ? mais également dans les propos du président de la plate forme des ONG du Sud-Comoé (Annexe5, p87).

    Nous déduisons de ces propos que la cause principale de ces conflits réside dans le positionnement politique.

    En effet, les gouvernants locaux voient en certaines franges de la population des potentiels adversaires politiques. Mais également certains cadres souhaitent que l'élu échoue afin qu'il soit diabolisé et puisse voir l'émergence d'une personne qui lui est proche. Ce jeu trouble auquel se livrent cadres et élus ne permet pas

    52 COULIBALY Souleymane, Philippe Delanne prône la diversification de la production in fraternité Matin N°13404 du jeudi 16 Juillet 2009, p4.

    72

    d'avoir une atmosphère propice au développement. Il faut comprendre que certain domaine comme le développement doivent échapper aux guéguerres politiques. Le Président Laurent Gbagbo le disait le Mardi 25 novembre 2008 lors de l'ouverture du FORUM EUROPE-AFRIQUE des collectivités : « Il y a des sujets qui doivent échapper à la campagne électorale. Il y a des thèmes et des sujets qui doivent échapper aux débats politiciens. Le thème de la décentralisation est l'un des ces thèmes- là. »53 Tout dans un pays ou dans une nation ne peut pas être politique, il y a des moments où chacun tue en lui son appartenance politique pour servir une cause commune.

    Comme conclusion, nous voulons lancer un appel aux gouvernants locaux afin qu'ils associent plus les populations dans le cycle des projets de développement car cela est un cage de réussite et de pérennité des projets. Une fois encore notre hypothèse de travail se confirme. En effet La réussite des projets de développement est intimement liée à la participation des populations.

    53 DIARRASSOUBA Sory, Rencontre Europe-Afrique des collectivités territoriales in le Nouveau Réveil N° 2080 du Mercredi 26 Novembre 2008, p8.

    73

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    Le développement en général et plus particulièrement le développement local est une oeuvre de participation. Les gouvernants locaux doivent de plus en plus associer les populations à l'édification de cette oeuvre. Mais également, les populations elles mêmes ne doivent pas abandonner le défis du progrès économique et social du territoire entre les seules mains des dirigeants locaux. En effet, la politique de décentralisation qui a pour finalité le développement local est un processus participatif. C'est la conjugaison des efforts de tous qui va créer la dynamique sociale, condition de tout progrès.

    Nous sommes tous convaincus que les collectivités territoriales sont de véritables outils de développement. Mais comme le souligne si bien le président de la plate forme des ONG du Sud-comoé : « Une chose est de les créer et l'autre chose c'est qu'elles soient effectivement au service des populations. Si nous construisons des projets à partir de la participation des populations nous pouvons arriver, si nous construisons autour des aspirations profondes des populations nous pouvons créer des synergies. Si nous nous écartons de cela nous ne pouvons pas espérer arriver loin. Pour moi ce sont des principes fondamentaux à respecter. C'est comme ça je vois l'utilité de ces instruments. Il faut que ces outils soit au service des populations, qu'ils répondent aux besoins réel des populations... »

    Dans l'optique de conduire nos collectivités territoriales à plus de participation et d'efficacité nous voudrions faire les suggestions suivantes :

    74

    1-Relever les défis de la formation. C'est-à-dire former les gouvernants locaux aux principes de base du développement local, leur donner la culture du développement. Il faut également former les agents de nos collectivités à savoir les responsables de communication, les secrétaires généraux... En effet le premier atout d'une organisation réside dans la qualité de ces ressources humaines. Les élus ne peuvent pas être spécialistes dans tous les domaines qui environnent le développement local. Ils doivent donc être entourés d'hommes et de femmes de valeur, capables de diagnostiquer un problème et d'en trouver les solutions idoines.

    2-Relever les défis de la sensibilisation. Les propos du notable de la cour royal de Bonoua nous interpellent : « ... le maire lui-même doit savoir les besoins des populations. Par exemple, je suis notable, ce ne sont pas les populations qui doivent me dire ce que je dois faire. C'est dans mes actes que les populations vont savoir que je suis notable... » En effet, tant que les populations ne seront pas sensibilisées à leur rôle dans le développement local, elles continueront d'être de simples spectateurs du développement. Il faut ôter de la tête des populations que ce sont les élus locaux qui feront leur bonheur à leur place.

    Les résultats de notre travail de recherche ont montré qu'il n'y a pas une grande participation entre les populations et les collectivités territoriales. Qu'en est-il des relations entre les collectivités territoriales en tant structures décentralisées et les entités déconcentrées de l'Etat ?

    75

    BIBLIOGRAPHIE
    OUVRAGES GENERAUX

    1. Amadou DIOP, - Développement local et gouvernance territoriale : Enjeux et perspectives, Karthala, 2008, 230p

    2. Dominique WOLTON,- Penser la communication, Flammarion, Paris, 1997, 400p.

    3. Edgar PISANI,- Pour l'Afrique, Ed Odile Jacob, 1988.

    4. François PARTANT,- La fin du développement : Naissance d'une alternative, la découverte, 1983.

    5. Guy BESSETTE, Communication et participation communautaire : guide pratique de communication pour le développement, les presses de l'Université Laval, 2004, 156p.

    6. Hakim Ben HAMMOUDA,- Afrique : pour un nouveau contrat de

    développement, L'harmattan, Paris, 1999.

    7. Hugues KONE et Habib SY,- Communication pour le développement durable en Afrique, PUCI, 1995, 409p.

    8. Jean Marc SAURET,- Le management post-moderne, L'harmattan, Paris, 2003.

    9. Jean-Noel JEANNENEY, - Une histoire des médias, des origine à nos jour, Ed. du Seuil, Paris, 1996, 374p.

    10. Jean-Paul LAFRANCE, Anne-Marie LAULAN, Carmen Rico de SOTELO,- Place et rôle de la communication dans le développement international, Presse de l'Université du Québec, 2006, 167p.

    11. Laurent GBAGBO, - Gouverner autrement la Cote d'Ivoire, L'Harmattan, Paris, 1999, 108p.

    12.

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    Laurent N'guessan ZOUKOU,- Région et Régionalisation en Cote d'Ivoire, L'harmattan, Paris, 271p.

    13. Malcolm GILLIS, Micheal ROEMER, Dwight H. PERKINS, Donald R. SNODGRASS,- Economie du développement, 2è Edition, de Boeck, 1998, 784p.

    14. Philippe BRETON,- L'utopie de la communication, la découverte, essais, 1993.

    15. René CHAPUS,- Droit administratif général, Tome 1, 9è Edition, 1996, 1251p.

    16. René DUMONT,- L'Afrique étranglée, Seuil, 1980.

    17. René DUMONT et Marie France MOTTIN, - L'Afrique noire est mal partie, Seuil, 1966.

    18. Richard BERGERON, - L'anti-développement : Le prix du
    libéralisme
    , L'Harmattan, Paris, 1992, 271 p.

    OUVRAGES DE METHODOLOGIE

    1. Jean-Luc Michel, - Le mémoire de recherche en information-communication, ellipses, 2è Edition, 2006, 157 p.

    2. Lacina YEO, - Le guide méthodologique du jeune chercheur, EDUCI, Abidjan, 2005, 69 p.

    3. Mathieu Guidère, - Méthodologie de la recherche, ellipses, Paris, 2005, 127p.

    4. Paul N'DA, - Méthodologie de la recherche de la problématique à la discussion des résultats, Abidjan, PUCI, 3è Edition, 2006, 157 p.

    5. Pierre N'DA, - Méthodologie et guide pratique du mémoire de recherche et de la thèse de Doctorat, L'Harmattan, Paris, 2007, 240 p.

    77

    ACTES DE COLLOQUES, ARTICLES ET REVUES

    1. FAO, - Guide méthodologique d'une stratégie de communication multimédia, FAO, Niamey, 2002, 44p.

    2. FAO, - Approche participative, communication et gestion des ressources en Afrique sahélienne : Bilans et perspectives, FAO, Rome, 1995, 105p

    3. FAO, - Mali : Politique nationale de communication pour le développement, FAO, 1998, 30p

    4. Guy BESSET, - Faciliter le dialogue, l'apprentissage et la participation en gestion des ressources naturelles, 9ème table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement, FAO, Rome, Italie, 6-9 Septembre 2004.

    5. Hugues KONE, - Les sciences de la communication : objet et place dans l'univers des sciences in Kasa bya Kasa, Abidjan, N°5 Janvier-Février-Mars 1985

    6. Jan SERVAES et Patchanée MALIKHAO, - Communication et développement durable, 9ème table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement, FAO, Rome, Italie, 6-9 Septembre 2004.

    7. Observatoire de la décentralisation, - Etat de la décentralisation en Afrique, Karthala, Ed. 2007.

    8. Odile CASTEL, -Les projets de solidarité internationale : de l'idée à la réalisation, Journée de formation, Maison des citoyens du monde, 20 Mai 2000, Nantes, 5p.

    9. Omar DERRAS, - Les acteurs du développement local durable en Algérie. Comparaison méditerranéenne, Acte de colloque, Oran, 1213-14 Mai 2003

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    10. Silvia BALIT, - La communication pour les groupes isolés et marginalisés lier l'ancien et le nouveau, 9ème table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement, FAO, Rome, Italie, 6-9 Septembre 2004.

    QUOTIDIENS

    1. Founseke COULIBALY, Koumassi : le maire offre un site moderne aux ferrailleurs, in le Nouveau Réveil N°2270 du Jeudi 16 juillet 2009

    2. Franck A. ZAGBAYOU, Lutte contre la pauvreté : La mairie offre le permis de conduire à 500 jeunes in Fraternité Matin N°13287 du Mardi 24 Février 2009.

    3. Dr KOFFI Ehui Bruno, la décentralisation en Cote d'Ivoire : de la préparation à la précipitation in le Nouveau réveil N° 2075 du Jeudi 20 novembre 2008.

    4. Franck A. ZAGBAYOU, La professionnalisation des agents gage de performance des collectivités, in Fraternité Matin N° 13214 du Jeudi 27 Novembre 2008.

    5. COULIBALY Souleymane, Philippe Delanne prône la diversification de la production in fraternité Matin N°13404 du jeudi 16 Juillet 2009.

    6. DIARRASSOUBA Sory, Rencontre Europe-Afrique des collectivités territoriales in le Nouveau Réveil N° 2080 du Mercredi 26 Novembre 2008.

    79

    SITOGRAPHIE

    Sommet de Montréal sur le développement local, 9 Avril 2002 disponible sur www.ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/.../developpementlocal.pdf

    Consulté le 13-02-2013

    Rosnert Ludocic ALISSOUTIN, Les défis du développement local au Sénégal, CODESRIA, 2008 (Disponible sur http://www.codesria.org/spip.php?article1372 Consulté le 10-30-2013

    Judi AUBEL, Utilisation d'une ressource culturelle négligée dans les programmes de développement : le réseau des Grand-mères et la communication participative pour le développement. Conférence mondiale sur la communication pour le développement, Rome : 25-27 Octobre 2006

    disponible sur www.grandmothertherproject.org/?pageid=43&lang=fr
    Consulté le 09-01-2013

    Sébastien FROGER, La communication participative communautaire au sénégal, Université Stendhal Grenoble 3, institut de le communication et des médias, Mémoire Master 2 communication. In www.memoireonline.com Consulté le 16-05-2013.

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    ANNEXES

    ANNEXE 1

    QUESTIONNAIRE

    Ce questionnaire a pour objectif de connaitre le niveau de participation des populations dans le développement local. Répondre aux questions ne vous causera aucun préjudice sinon simplement contribuer à l'oeuvre de développement dans notre pays.

    I- IDENTIFICATION DU QUESTIONNÉ

    Sexe : M

    Age : 18-30 ans

    F

    31-45 ans

    46-60 ans

    61 ans et +

     

    Niveau d'étude : Primaire
    Profession : Sans emploi

    Cadre

    Secondaire

    Ouvrier

    Cadre supérieur

    Supérieur

    Agent de maitrise

     

    II- IDENTIFIER LES STRATEGIES DE COMMUNICATION MISES EN OEUVRE PAR NOS COLLECTIVITES AFIN DE MOBILISER LES POPULATIONS AUTOUR DU DEVELOPPEMENT

    1-Avez-vous une fois assisté à une réunion publique de votre Conseil Général ? Oui

    Si oui, comment avez-vous été informé ? Radio Bassam FM dio Noé de Bonoua

    RTI

    Presse écrite

    Autre (Précisez)

     
     

    2-Avez-vous une fois assisté à une réunion publique de votre conseil municipal ? Oui

    Si oui, comment avez-vous été informé ? Radio Bassam FM adio Noé de Bonoua

    RTI

    Presse écrite

    Autre (Précisez)

     
     

    3-Avez-vous lu ou entendu un communiqué de votre Conseil Général ? Oui Non

    12-Sur quelle chaine ? Radio Bassam FM

    Radio Noé de Bonoua

    TI

    Si oui, le communiqué parlait de quoi

    4-Avez-vous lu ou entendu un communiqué de votre Conseil Municipal ? Oui on

    Si oui, le communiqué parlait de quoi ?

    Non

    Non

    Non

    5-Avez-vous uns fois participé à une séance de sensibilisation organisé par le Conseil Général ou

    Ou la Mairie pour la réalisation d'un projet ? Oui

    Non

    6-Avez-vous une fois participé à une enquête d'opinion réalisée par le conseil général ou la mairie

    pour la réalisation d'un projet de développement ? Oui Non

    III- SAVOIR SI LES POPULATIONS SONT SENSIBILISÉES AUX PRINCIPES DU

    DEVELOPPEMENT LOCAL

    7-Avez-vous une fois assisté à un séminaire sur le développement local ou la décentralisation

    Oui

    Non

    8-Avez-vous une fois pris part à une conférence publique sur le développement local ou la décentralisation ? Oui

    9-Avez-vous une fois assisté à une réunion quelconque sur le développement local ou la décentralisation ? Oui

    10-Avez-vous une fois lu un document qui parle de développement local ou de décentralisation ?

    Oui

    Non

    11-Avez-vous une fois suivi une émission sur le développement local ? Oui

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    IV- CONNAITRE LE NIVEAU REEL D'IMPLICATION DES POPULATIONS DANS

    L'IDENTIFICATION ET LA MISE EN OEUVRE DES PROJETS.

    13-Connaissez-vous un projet réalisé par le Conseil Général ou la Mairie ? Oui

    Non

    14-Avez-vous une fois participé à l'élaboration d'un projet conduit par le Conseil Général ou

    la Mairie ? Oui

    Non

    Si oui, lequel

     
     
     
     

    15-Avez-vous une fois participé à la mise en oeuvre d'un projet conduit par le Conseil Général ou

    le Mairie ? Oui

    Non

    Si oui, lequel

     
     
     
     

    16-Avez-vous une fois proposé un projet de développement au conseil général ou à la mairie

    Oui

    Non

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    ANNEXE 2

    GUIDE D'ENTRETIEN N°1

    Ce guide est destiné aux corps constitués de la population du département de Grand-Bassam.

    1- Pouvez-vous vous présenter ?

    2- Connaissez -vous le rôle du conseil général ?

    3- Connaissez-vous le rôle de la mairie ?

    4- Avez-vous une fois été convié à une formation sur la décentralisation ? Quel était le thème ?

    5- Le conseil général vous a une fois convié à une réunion pour parler de développement du département ?

    6- La Mairie vous a une fois conviée à une réunion pour parler de développement de la commune ?

    7- Comment êtes-vous informés lorsqu'il y a une réunion ?

    8- Quel est aujourd'hui le projet de développement qui vous tient à coeur ? Avez-vous discuté de cela avec la mairie ou le conseil général ?

    Quelle a été leur réaction ?

    9- Pouvez-vous identifier des projets mis en oeuvre par le Conseil Général ?

    10- Pouvez-vous identifier des projets mis en oeuvre par la Mairie ?

    11- Est ce que vous êtes associé aux choix des projets?

    12- Est-ce que vous êtes associés à la mise en oeuvre des projets ?

    13- Etes-vous satisfait du travail effectué sur le terrain par le conseil général et la mairie.

    14- Le 21 Avril prochain ce sont les élections locales avec l'élection des conseils municipaux et des conseils régionaux, avez-vous été sensibilisés au rôle du conseil régional ?

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    ANNEXE N°3

    GUIDE D'ENTRETIEN N°2

    Ce guide est destiné aux responsables de communication des collectivités.

    1-/ Pouvez-vous vous présenter ?

    2-/ Quelle formation avez-vous suivi ? dans quelle structure ?

    3-/ Selon vous quel est le rôle d'un responsable de communication dans

    une structure de développement ?

    4-/ Avez-vous bénéficié de séminaire de formation sur votre fonction ?

    5-/ Combien de fois ?

    6-/ Quel était le ou les thèmes?

    7-/ Avez-vous une fois entendu parlé de la communication pour

    le développement ?

    8-/ Si oui, que savez-vous de la communication pour le développement ?

    9-/ Dans votre structure comment se fait l'identification des projets ?

    10-/ Est-ce que les populations interviennent dans la phase d'identification

    des projets ? si oui comment ?

    11-/ Est -ce que les populations interviennent dans la phase de mise en

    oeuvre des projets ? si oui, comment ?

    12-/ Etes-vous satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre

    de développement ?

    13-/ Si oui, à quel niveau se situe votre satisfaction ?

    13-/ Si non, comment pouvez-vous expliquer ce faible niveau de participation ?

    14-/ Avez-vous une fois organisé une réunion dans le sens de sensibiliser

    les populations sur leur rôle de la politique de décentralisation.

    15-/ Quelle sont les outils de communication que vous utilisez pour rester

    au contact des populations.

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    ANNEXE N°4

    GUIDE D'ENTRETIEN N°3 :

    Guide destiné aux élus locaux

    1-/ Pouvez-vous vous présenter ?

    2-/ Depuis combien de temps êtes-vous dans cette structure ?

    3-/ Selon vous quelle est le rôle d'une collectivité décentralisée ?

    4-/ Avez-vous bénéficié de séminaire de formation sur le rôle des collectivités décentralisées et leur mode de fonctionnement ? Combien de fois ? Et quel était le thème

    5-/ Dans votre structure comment se fait l'identification des projets ?

    6-/ Comment les populations participent-elles à la phase d'identification des projets ?

    7-/ Comment les populations participent-elles à la phase de mise en oeuvre des projets

    8-/ Etes-vous satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre de développement ?

    9-/ si oui, a quel niveau se trouve votre satisfaction.

    10-/ si non, comment interprétez-vous cela et que fait vous afin d'améliorer cet état de fait.

    11-/ Avez-vous une fois organisé une réunion dans le sens de sensibiliser les populations sur leur rôle dans la politique de décentralisation.

    12-/ Quelle sont les outils de communication que vous utilisez pour rester au contact des populations.

    13-/ Avez-vous un département de communication dans votre structure ? 14-/ Si oui, quelles sont les taches du responsable de la communication.

    ANNEXE N°5

    Présentation des personnes ressources

    Nom et Prénoms

    Date de l'entretien

    N'GUESSAN Bohi Faustin Maire de la commune de Bonoua

    19-03-2013 à 12H35

    DEDOU Angbeni Dominique Notable à la cour royale de moossou

    14-03-2013 à 08H37

    ADIKO Ehoulan Pierre

    Natable à la cour royale de Bonoua

    19-03-2013 à 14H15

    KOUAO Daniel

    Notable à la cour royale des N'zima

    24-03-2013 à 14H55

    Mme DAGO Leontine

    Présidente de la fédération des associations de femmes (FEDERAF)

    07-03-2013 à 20H32

    ELLOH Kanga Anicet

    Président de l'Union des jeunes de Grand-Bassam

    09-03-2013 à 09H42

    KOUASSI Mathias

    Président de la plate forme des ONG du Sud Comoé

    11-03-2013 à 18H30

    YEDAGNE Alexandre

    Responsable communication du conseil
    général de Grand-Bassam

    09-03-2013 à 11H03

    Mlle KACHY Elisabeth

    Responsable communication de la Mairie de Grand-Bassam

    11-03-2013 à 15H58

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    ANNEXE 6

    Entretien avec les composantes de la population

    Connaissez-vous le conseil général et son rôle ?

    Royauté de Moossou : Nous en avons entendu parlé, il y a eu des élections mais quand il s'agit de réaliser les projets, on nous dit que Moossou n'est pas sous la compétence du conseil général, cela fait donc que nous n'avons pas trop de rapport avec le conseil général.

    Royauté de Bonoua : Oui, je connais le conseil général, mais son rôle, personnellement, je n'ai aucune idée de son role.

    Royauté N'zima Kôtôkô : Oui, je connais le conseil général, il s'occupe de développement hors de la commune.

    Fédération des femmes : oooh vaguement, le conseil général est un outil de développement mis à la disposition de la population.

    Association des jeunes : Oui, globalement on connait le rôle que joue le conseil général

    Plate forme des ONG : Nous connaissons plus ou moins le conseil général.

    Connaissez-vous la mairie et son rôle ?

    Royauté de Moossou : Moossou est sous la compétence de la mairie donc nous voyons les oeuvres de la mairie.

    Royauté de Bonoua : La mairie ça son rôle je connais un peu.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : La mairie c'est tout ce qui est communal.

    Fédération des femmes : La mairie est une entité plus petite que le conseil général et participe aussi au développement.

    Association des jeunes : ils ont pratiquement le même rôle, la mairie pour la ville et le conseil générale pour la ville.

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    Plate forme des ONG : La mairie nous connaissons mieux car avec elle nous avons mené des actions.

    Avez-vous une fois été convié à un séminaire, une formation, une réunion sur la décentralisation et le développement local ? Quel était le ou les thèmes ?

    Royauté de Moossou : Nous avons été conviés aux assemblées générales annuelles du conseil général mais à part ça nous n'avons jamais assisté à une réunion ou une conférence sur le développement local.

    Royauté de Bonoua : Sur la décentralisation non, mais sur le développement local nous avons participé à une réunion du conseil général.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : Plusieurs réunions sur le développement local mais en rapport avec l'UNESCO. Le thème était Bassam classé en tant que ville historique de l'UNESCO quel apport pour les jeunes.

    Fédération des femmes : Oui, j'ai participé à une formation sur la décentralisation et le développement. Cette conférence a été animé par le Directeur général de la décentralisation et du développement local d'alors M. Coulibaly Gervais. Le thème était.... (Elle réfléchit) je crois le rôle de la décentralisation dans le développement d'un pays.

    Association des jeunes : Oui, une réunion sur la décentralisation au ministère de la jeunesse. Le thème était ... (hésitation) je pense que les collectivités locales et jeunesse : quel role quelque chose comme ça.

    Plate forme des ONG : De façon générale non, nous n'avons jamais assisté à une conférence, un séminaire qui avait pour objet la décentralisation ou le développement local.

    Le conseil général vous a une fois convié à une réunion pour parler de développement du département ?

    Royauté de Moossou : Parler de développement ? Chaque fois que nous évoquons le problème ils disent qu'on ne fait pas partie intégrante des activités du conseil général parce que nous sommes dans la mairie. Lors des votes, ils nous sollicitent mais quand il s'agit de développement on nous dit que nous ne faisons pas partie du conseil général.

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    Royauté de Bonoua : Oui, mais tout ce que la royauté a relevé comme projet, rien n'a pas été pris en compte.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : Non, le conseil général ne nous a jamais invité à une réunion pour parler de développement.

    Fédération des femmes : Peut être une ou deux fois nous avons participé à leur session mais parler de développement non.

    Association des jeunes de Bassam : En tant que tel non, nous avons assisté à leur session annuelle, mais nous inviter en tant que entité de jeunesse pour parler de développement non.

    Plate forme des ONG : Non.

    La Mairie vous a une fois convié à une réunion pour parler de développement de la commune ?

    Royauté de Moosou : Nous faisons partie de la mairie donc elle nous invite aux réunions, à ses sessions, avec la mairie nous avons plus de relation.

    Royauté de Bonoua : Bon personnellement on ne nous a jamais associé aux projets de développement de la mairie. Le maire nous informe des projets qui sont en cours de réalisation ou les projets réalisés, mais nous inviter pour discuter afin qu'on l'oriente non.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : La mairie, c'est toujours dans le cadre de la ville historique. Le maire est le président de la commission de l'inscription de Bassam au patrimoine historique mondial et nous faisons partie de cette commission. Sinon, ni avec la mairie, ni le avec conseil général nous n'avons parlé de développement.

    Fédération des femmes : Avec la mairie oui, puisque notre fédération est affiliée à la mairie donc tout ce qui est réunion au niveau de la mairie nous sommes associées.

    Association des jeunes : La mairie oui, nous sommes une entité sous tutelle de la mairie, nous sommes les premiers partenaires de la mairie. C'est quelques fois un argument du conseil général pour nous fuir et ne pas répondre à nos préoccupations.

    Plate forme des ONG : Avec la mairie oui, puisque avec la mairie nous sommes des partenaires techniques dans un projet de coopération décentralisée

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    avec une ville Italienne. Les activités vont de l'alphabétisation des adultes à l'installation d'activités économiques, l'octroi de financement, la mise en place de bonne fontaine. C'est un vaste projet de développement que nous avons mené ensemble.

    Comment êtes-vous informé lorsqu'il y a une réunion au conseil général ou à la mairie ?

    Royauté de Moossou : Nous sommes informés par courrier.

    Royauté de Bonoua : Le maire lui-même vient à la cour royale. En fait il vient informer la cour de ce qu'il va faire, il ne demande pas l'avis de la population. C'est-à-dire quant il y a un projet, il en parle juste pour informer la population, quant à l'exécution la population ne participe pas.

    La royauté des N'zima kôtôkô : Concernant la mairie c'est la secrétaire qui nous informe ou par courrier.

    Fédération des femmes : pour la mairie ou le conseil général c'est par courrier.

    Association des jeunes : Par le biais du socioculturel pour la mairie, le service communication pour le conseil général. Par moment la radio locale, mais ce n'est pas tout le monde qui a sa radio allumée. Et puis il utilise surtout la radio pour leur publicité. Mais quand c'est urgent il utilise le téléphone et le courrier.

    Plate forme des ONG : Par voix de courrier pour la mairie, en ce qui concerne le conseil général je ne me rappelle pas avoir été une fois invité. Par contre une ou deux fois ils ont utilisé nos locaux (le carrefour jeunesse de grand-bassam) pour des réunions avec les populations. Sinon jamais nous n'avons eu de réunion dans les locaux du conseil général. Nous entendons quelques fois des communiqués sur la seule radio de Bassam.

    Quel est aujourd'hui le projet qui vous tient à coeur ? Avez-vous discuté de cela avec la mairie ou le conseil général ?

    Royauté Moossou : C'est l'ouverture de l'embouchure. Si l'embouchure est ouverte vraiment... maintenant on nous parle de l'autoroute Abidjan-Bassam. On ne nous a jamais invités à parler de l'ouverture de l'embouchure. C'est une

    fois il y a eu une enquête environnementale sur l'autoroute organisée par une structure mais pas la mairie ou le conseil général.

    Royauté de Bonoua : La construction de la cité royale et les moyens de déplacement des notables. Nous n'avons pas discuté de cela avec la mairie ou le conseil général. Ils viennent avec un programme. Le maire lui-même doit savoir les besoins des populations. Par exemple, je suis notable, ce ne sont pas les populations qui doivent me dire ce que je dois faire. C'est dans mes actes que les populations vont savoir que je suis notable. Donc le maire n'a pas été approché, le président du conseil non plus. Les gens laissent libre le maire pour administrer sa commune comme il l'entend.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : Le gros projet qui nous tiennent à coeur c'est l'ouverture de l'embouchure. Mais il faut bien ouvrir pour ne pas qu'il ait des dégâts. Le ministre de l'environnement nous a annoncé le début des travaux. Donc on pense que si s'est bien fait avec des granites et autre, cela peut faire reculer la mer, parce que si ça continue de ronger la terre nous pouvons être délogés d'ici. Nous avons discuté de cela avec la mairie mais pas le conseil général.

    Fédération des femmes : Nous avons un projet qui nous tient à coeur. C'est un projet sur l'alphabétisation. Puisque une étude montre que 80 % des femmes de Grand-Bassam sont analphabètes. Notre souhait serait d'avoir un centre d'écoute pour les femmes où sera logé un centre d'alphabétisation.

    Nous avons discuté de cela avec la mairie, nous avons fait une stratégie de communication que nous avons déposée à la mairie. D'entrée de jeu, ils sont partants. Mais comme on connait les problèmes des mairies et des collectivités de Cote d'Ivoire, c'est un problème de moyens, on nous oppose toujours les moyens.

    Association des jeunes : Nous avons de multiples projets qui nous tiennent à coeur. Avec le président du conseil général nous avons parlé d'une grande ferme où les jeunes pourraient se prendre en charge. Avec la mairie aussi nous parlons aussi de nos projets, mais vous savez ici tout est politisé donc c'est difficile. Par exemple dégagé 10 à 15 million pour la jeunesse afin de se prendre en charge, ça parait un gros chiffre, mais pour moi ce n'est rien. Pour la jeunesse on peut le faire.

    Plate forme des ONG : L'un des projets qui me tient à coeur, c'est la réalisation d'espace de loisir pour les jeunes. Vous voyez le carrefour jeunesse, à cette heure (18H30 passé), il est bondé de jeunes. Il faut que les jeunes qui n'ont pas trouvé de place dans le circuit éducatif normal puissent trouver leur voie à travers les activités sportives ou culturelles. Tout le monde ne peut pas devenir bureaucrate. Avec la mairie nous avons identifié les lieux pour la création de ces espaces dans le cadre du projet ville nuevo Africa. Il y avait le phare (au pied du phare), du coté de moossou et à belleville. L'espace de belleville a été réalisé mais très mal fait.

    En ma qualité d'acteur de développement, nous n'avons jamais été conviés à une réunion même dans le domaine où nous avons l'expertise nécessaire pour parler de développement.

    Pouvez-vous identifier des projets réalisés par le conseil général ou la mairie ?

    Royauté de Moossou : C'est un peu délicat, ils ont fait des choses à l'hôpital et au lycée de Bassam. Je ne peux pas dire avec exactitude mais à l'hôpital et au lycée ils ont travaillé là-bas.

    Au niveau de la mairie, beaucoup d'écoles primaires ont été construites, le préau qui est là-bas en face de l'église c'est la mairie, les nids de poule dans la ville ont été fermés, le quai lagunaire de moossou et d'Ebrah, le bitume dans la ville tout ça c'est la mairie. La mairie à fait beaucoup de chose.

    Royauté de Bonoua : Il ya des projets qu'ils ont réalisé, mais ce n'est pas suffisant et il faut reprendre beaucoup. Ils travaillent mais avec peu de qualité, peut être ce sont les problèmes de moyens. On ne peut leur demander plus, les moyens sont limités. Si quelqu'un n'a pas milliard, il ne faut pas lui demander de faire travail de milliard, ça fait que après 5 ans tout est gâté et il faut tout reprendre.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : Concernant le conseil général, dans la commune, je ne sais pas quel projet, ce que nous savons c'est qu'ils ont acquis un bâtiment qui leur sert de siège, c'est tout. Au niveau de la mairie, elle a fait énormément de chose, parce que le maire s'est beaucoup investi pour l'inscription de Bassam au patrimoine historique mondial de l'UNESCO, il y a aussi le ramassage des ordures même si ce n'est pas parfait.

    Fédération des femmes : Le conseil général quand on prend la route pour aller vers Aboisso dans le village d'Assé on voit une hydraulique villageoise où c'est mentionné fait par le conseil général. Au niveau de la mairie on n'en voit beaucoup plus, puisque nous trouvons la mairie plus proche des populations, nous voyons le ramassage des ordures, les profilages de routes, les réfections de bâtiments...

    Association des jeunes : Le conseil général a réalisé beaucoup de projets mais pas dans la ville, c'est plutôt dans les villages. En allant vers Bonoua et Bongo, il y a des châteaux d'eau et beaucoup d'autres choses. Le conseil général c'est le rural. Mais ils ont fait aussi quelque chose au niveau de l'hôpital et du lycée mais surtout au niveau des villages qu'ils sont intervenus. Chaque fois que nous sommes allés vers eux, ils disent qu'ils interviennent dans les villages.

    Au niveau de la mairie, il y a beaucoup de projets qui ont été montés, par exemple un projet du PNUD qui a été financé à hauteur de 200 million pour l'installation des jeunes dans divers domaines juste quand on arrivait à la tète de l'union. Dans la ville, il y a certains endroits qui sont électrifiés, le bitumage, le ramassage des ordures. Bassam est l'une des villes les plus propres et aussi l'inscription de Bassam au patrimoine historique mondial de l'UNESCO.

    Etes-vous associé à l'identification des projets ?

    Royauté de Moossou : ça vraiment, ils ne nous ont jamais consulté, mais les projets qu'ils réalisent sont dans l'intérêt des populations donc nous n'avons pas à discuter.

    Royauté de Bonoua : S'ils nous invitent, nous venons mais généralement les programmes de développement ne sont pas soumis à l'appréciation de la notabilité. Ni au niveau de la mairie ni au niveau du conseil général. Chaque année, le conseil général fait un projet de développement de la région alors ils invitent la notabilité pour demander leur avis, mais le plus souvent notre avis n'est pas pris en compte. Même quand le travail est mal fait qu'on les interpelle ils ne reprennent pas. Cela fait que les projets ne durent pas. Donc généralement après cinq ans on ne peut pas faire le bilan parce que toutes les réalisations sont abimées.

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    Royauté des N'zima Kôtôkô : au choix des projets ? Nous n'avons jamais été associé à quelque chose, que ce soit la mairie ou le conseil général. La preuve c'est qu'aucun jeune du quartier France n'a eu à bénéficier de quoi que ce soit.

    Fédération des femmes : Je peux dire oui, surtout au niveau de la mairie, la mairie décline tout ce qu'elle veut faire, donc on peut dire que nous sommes associés.

    Association des jeunes : Du coup je dis non, ils arrivent avec leur programme, vous aussi, vous avez vos projets et à un moment donné vos idées divergent. Quand vous insistez trop ils pensent que vous les combattez donc nous sommes moins associés. Les élus nous donnent des projets tout faits. Non, il ne faut pas penser à la place des jeunes, c'est ça qui fait la collectivité territoriale [....] Aujourd'hui il y a des jeunes qui font des projets de savons et autres, mais ce ne sont pas leur projet de coeur, c'est la mairie qui l'a initié et a choisi des jeunes à installer. Comme chacun cherche un peu de pain, des jeunes l'ont accepté, donc dire que nous sommes associés, je dis non. C'est vrai, avant on donnait de l'argent aux jeunes et certains fuyaient avec. Mais aujourd'hui, qu'on laisse les jeunes concevoir leur projet et ils suivent. C'est ce qu'il faut faire au lieu de penser à la place des jeunes.

    Plate forme des ONG : oui, elles (les collectivités) associent les populations d'une certaine manière. Je pourrais le dire aisément, de façon générale au temps de Jean Michel MOULOD, il associait les personnes de tout bord, de tout champ politique. Par contre je suis au regret de le dire et je l'assume, au niveau du conseil général, le président associe les hommes et les femmes de son bord politique.

    Nous avons constaté que pour les projets exécutés par le conseil général, nous n'avons vu que les jeunes et les femmes proches de son bord politique, nous en avons les preuves et les témoignages.

    Etes-vous associé à la mise en oeuvre des projets ?

    Royauté Moossou : Non, Royauté de Bonoua : non.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : je n'ai pas connaissance de cela, je ne pense pas, nous n'avons jamais été associé. C'est quand vous êtes informés d'un projet que

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    vous pouvez dire si vous êtes associés ou pas alors que nous ne connaissons pas les projets réalisés.

    Fédération des femmes : Non, on voit les réalisations dans la ville mais dire que nous sommes associés à la mise en oeuvre, non.

    Association des jeunes : c'est ce que je disais, quand vous avez un projet et que l'on vient faire autre chose, vous ne vous sentez pas concerné. Aujourd'hui on a identifié par exemples des bas-fonds où les jeunes veulent faire du riz, c'est ceux là qu'il faut aider, ça devient une activité pour eux. Il ne faut pas faire des projets parce qu'il faut faire des projets. Il faut demander aux jeunes ce qu'ils veulent faire.

    Plate forme des ONG : c'est la même situation.

    Le 21 Avril prochain ce sont les élections locales c'est-à-dire Mairie et conseils régionaux : avez-vous été sensibilisé aux conseil régionaux ?

    Royauté de Moossou : Déjà même nous n'avons pas vu les effets du conseil général qui était près de nous. Les conseils régionaux, nous n'en savons rien. On ne nous a jamais expliqué les tenants et les aboutissants du conseil régional. Quand on décide de créer ce genre d'entité on vient expliquer ça aux populations. On nous demande simplement d'aller voter, mais on vote quoi ? Pour faire quoi ? Pour qui ?

    Royauté Bonoua : Non, on ne sait pas. On ne connait pas le conseil général d'abord, nous les voyons travailler mais leur rôle, nous n'en savons rien. Est-ce que c'est différent du conseil général on ne sait pas. Les gens qui ont créé ça doivent venir nous expliquer ce que c'est que le conseil régional.

    Royauté des N'zima Kôtôkô : On a été sensibilisé juste un peu à savoir que le président du conseil régional sera le président de tout le Sud comoé donc on comprend que entre le conseil général et le conseil régional il y a une grande différence, ils seront dotés de gros budgets donc ils pourront faire de grandes réalisations : goudron, construire des hôpitaux, des écoles, des usines voire même des universités. En fait ce sont les candidats qui nous ont briefés un peu sinon ce n'est pas la presse ou l'Etat ou les démembrements de l'Etat.

    Fédération des femmes : Déjà même le conseil général était loin des populations et on parle de conseils régionaux, je me pose des questions. Le

    conseil général était à un pas de nous, on ne voyait pas trop ce qu'il faisait. J'ai posé la question de savoir que sera les sièges des conseils généraux. On ne sait pas grand chose et nous nous posons des questions. Les personnes proches des candidats m'ont répondu qu'il aura une forme de décentralisation dans les grandes villes.

    Plate forme des ONG : Il ne suffit pas de changer de dénomination ou augmenter des attributions. Mais je me dis il faut que les populations soient bien informées du rôle des collectivités. C'est toujours une bonne chose que de mettre des instruments de développement au service des populations. Une chose est de les créer et l'autre chose c'est qu'elles soient effectivement au service des populations. Si nous construisons des projets à partir de la participation des populations nous pouvons arriver, si nous construisons autour des aspirations profondes des populations nous pouvons créer des synergies. Si nous nous écartons de cela nous ne pouvons pas espérer arriver loin. Pour moi ce sont des principes fondamentaux à respecter. C'est comme ça je vois l'utilité de ces instruments. Il faut que ces outils soient au service des populations, qu'ils répondent aux besoins réels des populations. Sinon ça ne sert à rien qu'on met en place ces structures là et qu'elles soient là de nom sans moyen.

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    ANNEXE 7

    Entretien avec les responsables de communication des collectivités Quelle formation avez-vous suivi et dans quelle structure ?

    Conseil général : DES communication à l'ISTC

    Mairie de Grand-Bassam : j'ai été formé à la communication à l'INPHB de Yamoussoukro.

    Selon vous quel est le role d'un responsable de communication dans une structure de développement ?

    Conseil général : Accompagner les mesures des responsables, sensibiliser les populations autour des activités qui sont entreprises par cette structure, c'est à dire porter l'information au fin fond du département concernant les activités du conseil général afin que les populations sachent ce que leurs élus font pour elles.

    Mairie de Grand-Bassam : permettre à la population d'avoir une idée de ce que le conseil municipal fait et de faire remonter des informations sur les besoins des populations

    Avez-vous bénéficié de formations continues sur votre fonction ?

    Conseil général : Malheureusement nous n'avons pas eu de formation depuis que nous sommes là, nous avons participé à des rencontres mais pas de formation.

    Mairie de Grand-Bassam : Nous avons fait des demandes dans ce sens mais les décisions n'ont pas encore été prises.

    Avez-vous une fois entendu parlé de communication pour le développement ?

    Conseil général : Oui, plusieurs fois. Mairie de Grand-Bassam : oui.

    Si oui, que savez-vous de la communication pour le développement ?

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    Conseil général : Je pense que la communication pour le développement est une approche qui permet d'utiliser la communication pour amplifier les activités de développement. A mon niveau, je dois avoir lu un document de Bruno KONE sur la communication pour le développement. C'est un précieux document qui permet d'avoir une vision sur ce que la communication peut apporter au développement.

    Mairie de Grand-Bassam : Pour le peu que je sais la communication pour le développement a rapport avec l'information pour impliquer la population, les aider à sortir de la pauvreté, c'est en rapport aussi avec les OMD. C'est tout ce qui est mis en oeuvre au niveau communicationnel afin de sortir les populations de la pauvreté.

    Dans votre structure, comment se fait l'identification des projets ?

    Conseil Général : Au niveau des collectivités c'est devenu la mode, chaque collectivité fait ce qu'on appelle les états généraux avec le soutien technique du BNETD, cela permet de mobiliser tous les sachants, toutes les forces vives du département autour des projets de développement qu'on peut identifier dans tous les secteurs. C'est ce que nous avons fait, tous les responsables de mutuelles, tous les cadres ont été mobilisés. Cela constitue une boussole pour nous.

    Mairie de Grand-Bassam : Pour ce que je sais quand le conseil municipal est élu, il a un projet à l'endroit des populations. Il y a donc ces projets qui existent. Mais pour s'assurer que ces projets sont en phase avec les besoins des populations, il y a des rencontres qui sont organisées avec les populations pour la mise en oeuvre des projets.

    Est-ce que les populations participent à la phase d'identification des projets ?

    Conseil Général : Cela dénote d'une vision, ailleurs ça ne se fait pas mais de plus en plus ça devient important. Ce sont les populations qui savent ce qu'il faut pour elles. Je vous explique un cas, nous sommes allés dans un village où l'accès est difficile, l'accès se fait par pirogue. Tout de suite quand nous sommes arrivés, nous avons projeté fait un pont pour désenclaver le village, le dossier était avancé mais après les populations nous ont approché pour dire que le pont est bon mais leur besoin réel n'était pas un pont mais l'électrification.

    Mairie de Grand-Bassam : Comme je le disais, je me souviens qu'il y a un groupe de femmes qui voulaient être formées à la fabrication de savons, c'est

    leur besoin qu'elles ont fait monter au niveau du conseil municipal et c'est le conseil qui a trouvé des formateurs. D'une façon ou d'une autre les populations sont impliquées dans l'identification des projets. Le maire met en oeuvre les projets en fonction des priorités des populations. Si les gens disent qu'ils veulent une école alors que le conseil a prévu l'électrification, tout de suite on réalise l'école. Le maire reçoit les demandes des populations.

    Est-ce que les populations interviennent dans la phase de mise en oeuvre des projets ?

    Conseil Général : Dans l'identification comme dans la mise en oeuvre, les populations sont associées parce que si nous avons un projet dans un village identifié, ce sont les villageois qui reçoivent nos hôtes et même quelques fois c'est dans le village que nous recrutons la main d'oeuvre pour réaliser telle ou telle activité et pour nous ça se passe bien.

    Mairie de grand-Bassam : Une fois que les projets sont identifiés, les populations participent à la mise en oeuvre. Vous savez les élus aiment les actions d'éclats donc la population est invitée pour la mise en oeuvre. Pour Bassam, il y a le conseil de gestion des quartiers et village, c'est en général eux qui ont le rôle de suivi des projets.

    Etes-vous satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre de développement ?

    Conseil général : Je pense que les populations sont sensibilisées et concernées. Mais vous savez la politique quelque fois prend le pas sur le développement et ça c'est vraiment dommage. Quand la politique politicienne prend un petit pas les gens se retiennent et c'est un peu malheureux. Lorsque nous organisons les assemblées générales les populations viennent, posent des questions, nous amènent des courriers et tout ça montre qu'elles s'impliquent.

    Mairie de Grand-Bassam : On peut dire oui, puisque le conseil municipal tient toujours compte des besoins des populations avant de faire une action. Qui connait Bassam connait les difficultés de Bassam. Voici un quartier, Belleville, derrière le lycée qui est très fréquentée mais dont les voies d'accès sont difficiles. Les populations ont fait remonter cela vers le maire qui a décidé de faire du profilage pour le bonheur des populations. Donc les populations participent bien.

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    ANNEXE 8

    Entretien avec les élus

    Depuis combien de temps êtes-vous à la tête de cette structure ? Maire de Bonoua : Depuis le 05 Mai 2001

    Selon vous quel est le rôle d'une collectivité décentralisée ?

    Maire de Bonoua : Liberté des lotissements, il s'occupe de l'environnement de sa commune, l'entretien de la voirie, ramassage des ordures ménagères, le maire a pour rôle de construire les écoles primaires, les maternités et les dispensaires dans sa commune et mettre à la disposition des personnels de santé si les moyens le permettent des logements. Le maire a pour rôle social de s'occuper de la jeunesse et bien d'autre chose. Voila en quelque sorte ce que le maire doit faire pour la population.

    Avez-vous bénéficié de séminaire de formation sur le rôle des collectivités décentralisées et leur mode de fonctionnement ? Combien de fois ? Et quels étaient les thèmes ?

    Maire de Bonoua : Nous avons eu une séance de formation à la demande du conseil municipal et pendant deux (2) jours. Les gens nous ont entretenus sur les attributions du conseil municipal. Nous avons eu une seule formation.

    Dans votre structure comment se fait l'identification des projets ?

    Maire de Bonoua : Au fait, à la fin de l'année nous allons vers les villageois, nous avons trois quartiers et dans les échanges ils nous font part de leurs besoins. Après ça, nous rencontrons les jeunes. Nous avons plusieurs sous quartiers où nous avons mis les jeunes et nous les rencontrons sur leur base et là également ils peuvent nous faire des doléances. Les conseillers également vont dans les différents quartiers où ils habitent, ils reçoivent des besoins exprimés par la population. Après ça le conseil se réunit, on met ensemble les besoins exprimés par les uns et les autres et on choisit les projets par priorité.

    Comment les populations participent-elles à la phase d'identification des projets ?

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    Maire de Bonoua : Comme je l'ai dit, chaque quartier exprime ses besoins, les jeunes aussi. Nous organisons également des réunions à la mairie où la population est invitée, là également, ils nous font des propositions de projet que nous prenons en compte par rapport à nos moyens financiers.

    Comment les populations participent-elles à la phase de mise en oeuvre des projets ?

    Maire de Bonoua : Une fois le projet a été identifié et le conseil adopte cela et l'a mis sur son budget, avant sa réalisation nous allons vers la population pour expliquer que pour l'année en cours voilà les projets qui seront exécutés donc les gens sont informés. Après le reste c'est l'Etat qui s'occupe du suivi. La plupart de nos projets c'est par appel d'offre donc ce sont les entreprises sélectionnées qui font la mise en oeuvre.

    Etes-vous satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre de développement ?

    Maire de Bonoua : La population joue sa partition, la mairie également. Je pense que nous sommes en parfaite synergie

    A quel niveau se trouve votre satisfaction ?

    Maire de Bonoua : Au niveau de l'adhésion des populations. Quand les projets sont identifiés et les populations adhèrent et quelques fois vous disent de vive voix qu'elles sont satisfaites de nos projets. Nous donnons l'exemple du gros canal ou la population dans son ensemble a approuvé et félicite la mairie, il y a également le marché qui se met en place, les écoles et d'autres projets encore.

    Avez-vous une fois organisé une réunion dans le sens de sensibiliser les populations sur leur rôle dans la politique de décentralisation ?

    Maire de bonoua : Nous le faisons à travers notre radio locale, il y a des temps d'antenne que nous accordons aux populations pour expliquer les projets aux populations. C'est donc à travers la radio locale que nous expliquons nos projets.

    Quels sont les outils de communication que vous utilisez pour rester au contact des populations ?

    Maire de Bonoua : En son temps on avait un journal que nous avons édité 2 ou 3 fois mais pour des problèmes de moyen nous avons dû arrêter et puis nous allons dans les quartiers où nous rencontrons la population pour échanger, donc

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    dans l'ensemble nous avons la radio, le journal et les rencontres avec la population.

    Avez-vous un département communication dans votre structure ? Maire de bonoua : Oui, j'ai un service communication

    Quelles sont les taches du responsable de la communication ?

    Maire de Bonoua : Il est censé informer les populations sur l'ensemble des initiatives que nous prenons pour le bien de la population. Le chargé de communication est tenu d'informer et d'éclairer la population sur les projets que nous devons réaliser.

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    ANNEXE 9

    LOI N° 2003-208 DU 07 JUILLET 2003

    PORTANT TRANSFERT ET REPARTITION DES COMPETENCES
    DE L'ETAT AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES

    TITRE II : LES COMPETENCES ATTRIBUEES AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES

    ARTICLE 10 : Les attributions dans les matières ci-après sont dévolues aux collectivités territoriales

    1- Aménagement du territoire

    2- Planification du développement

    3- Urbanisme et Habitat

    4- Voie de communication et réseaux divers

    5- Transports

    6- Santé, Hygiène publique et qualité

    7- Protection de l'environnement

    8- Sécurité urbaine et Protection civile

    9- Enseignement, Recherche scientifique et formation professionnelle et technique

    10- Action sociale, culturelle et promotion humaine

    11- Sports et Loisirs

    12- Promotion du développement économique

    13- Promotion du tourisme

    14- Communication

    15- Hydraulique, assainissement et électricité

    16- Promotion de la famille, de la femme, de l'enfant, des handicapés et des personnes du troisième âge.

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    TABLE DES MATIERES

    REMERCIEMENTS II

    SIGLES ET ABREVIATIONS IV

    SOMMAIRE V

    AVANT-PROPOS VI

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE 1 : SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE 5

    1-1- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 5

    1-1-1- Pertinence personnelle 5

    1-1-2- Pertinence sociale 5

    1-1-3- Pertinence scientifique 6

    1-2- IDENTTIFICATION ET FORMULATION

    DU PROBLEME DE RECHERCHE 8

    1-2-1- Problème de recherche 8

    1-2-2- Questions de recherche 12

    1-3- OBJECTIFS ET HYPOTHESES 13

    1-3-1- Objectifs de recherche 13

    1-3-2- Hypothèses de recherche 13

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    CHAPITRE 2 : APPROCHE THEORIQUE ET CONSIDERATION

    METHODOLOQIQUE 14

    2-1- APPROCHE THEORIQUE 14

    2-1-1- Eclairage notionnel 14

    2-1-2- Revue de littérature 23

    2-2- PRESENTATION DE L'ESPACE DE RECHERCHE 35

    2-2-1- Aspect historique 35

    2-2-2- Aspect géographique et administratif 35

    2-2-3- Potentialité économique 36

    2-3- CONSIDERATION METHODOLOGIQUE 37

    2-3-1- Etude quantitative 37

    2-3-2- Etude qualitative 38

    2-3-3- Difficultés rencontrées 49

    CHAPITRE 3 : PRESENTATION ET ANALYSE

    DES RESULTATS 40

    3-1- PRESENTATION DES RESULTATS 40

    3-1-1- Présentation des résultats quantitatifs 40

    3-1-2- Présentation des résultats qualitatifs 48

    3-2- ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 54

    3-2-1- Identification des stratégies de communication

    des collectivités territoriales 54
    3-2-2- Sensibilisation des populations aux principes

    du développement local 59
    3-2-3- Connaissance du niveau réel d'implication des populations dans

    la phase d'identification et de mise en oeuvre des projets 63

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS 65

    BIBLIOGRAPHIE 67

    ANNEXES 72

    TABLE DE MATIERE 96






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery