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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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CONCLUSION

Il était question pour nous dans ce chapitre de notre analyse de montrer les différentes techniques avec lesquelles les populations de l'interzone développent les activités. Les résultats que nous avons obtenus montrent que certaines activités comme l'agriculture sont développées avec des outils rudimentaires et des techniques traditionnelles ce qui réduisent leurs impacts sur la conservation. On assiste à l'extension des surfaces agricoles, mais elle se concentre encore autour des zones habitées. Bien qu'elle utilise parfois les outils interdits par la loi, la chasse des populations locales quant à elle concerne essentiellement les rongeurs et les petits animaux. Les changements des techniques de chasse notés dans certaines localités où la sensibilisation est effective nous permettent de dire que les populations locales peuvent se détourner un peu de la chasse s'il y a les alternatives. Les autres activités comme la pêche et l'exploitation minière utilisent des techniques qui peuvent s'avérer néfastes pour la conservation de la zone.

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CHAPITRE IV : PROJETS DE CONSERVATION, ATTENTES

DES POPULATIONS LOCALES ET PERSPECTIVES

INTODUCTION

L'objectif de la conservation de l'interzone, pour être atteint, nécessite une implication de toutes les parties concernées. Les populations locales étant déjà informées des projets de conservation, il revient aux promoteurs desdits projets de mettre en place des mesures qui leur permettront d'atteindre cet objectif. Ces projets font naitre diverses réactions au sein des populations locales. Ils se superposent aux projets d'exploitation minière. Ces derniers qui à leur tour seront accompagnés des projets infrastructurels comme le chemin de fer, la route...entraineront sans doute une dynamique dans la zone. Il sera question pour nous dans ce chapitre d'analyser les points de vue des populations sur la conservation de la zone et les moyens mis en place par les promoteurs de la conservation pour atteindre leurs objectifs afin de dire si la conservation est une partie gagnée dans la zone. Il sera également question pour nous d'étudier l'impact possible que pourra avoir les nouvelles infrastructures sur l'avenir de la zone.

I BREF APERCU DE L'ADHESION DES POPULATIONS LOCALES AUX PROJETS DE CONSERVATION DE LA ZONE.

Les projets de conservation de l'interzone visent à assurer la connectivité entre les aires protégées de la TRIDOM et une amélioration des conditions de vie des populations locales. Ces projets sont le fruit des accords signés entre le gouvernement du Cameroun, les ONG de conservation de la nature et les bailleurs de fonds. Au vu de la richesse écologique et de l'importance de ce massif forestier en ce qui concerne le stockage du carbone, l'intérêt de la conservation de cette zone dépasse largement les frontières du pays. La conservation des ressources naturelles nécessite une implication de toutes les parties concernées. En d'autres termes, pour ce qui concerne notre zone d'étude, les projets de conservation ne sauraient se limiter entre le gouvernement et ses partenaires. Cette forêt qui est conservée est un espace vital, un espace ressource pour de nombreuses populations de la zone. Elles doivent être impliquées dans la conservation et informées ; car elles sont les premières personnes à être affectées par les projets et c'est par elles que l'objectif de conservation peut être atteint. La participation de la population locale s'avère donc capitale pour la réussite de la conservation.

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I.1. Projets de conservation de l'interzone Réserve du Dja-parc national de Nki et les populations locales.

L'enquête réalisée auprès des populations des localités retenues pour l'enquête nous a permis d'avoir leurs opinions par rapport aux projets de conservation de la zone. Nous avons d'abord voulu savoir si elles étaient au courant du projet TRIDOM. Sur 140 personnes que compte notre échantillon, 74 soit 53 % des enquêtées sont au courant de ce projet. Ceux qui ne sont pas au courant dudit projet représentent 43 %. Ensuite par rapport à l'interzone qui est l'objet de notre étude dans le présent travail, les points de vue ont été récapitulées dans le tableau suivant.

Tableau N°18 : Points de vue des enquêtés sur l'existence des projets de conservation.

Village

Messok

Ngoy- la

Zou- labot1

Nkon- dong1

Dja- dom

Etékess ang

Zou- labot2

Nkon- dong2

Bare- ko

Totaux

Oui

11

33

7

5

4

11

4

3

1

79

Non

37

7

5

1

2

2

7

0

0

61

Totaux

48

40

12

6

6

13

11

3

1

140

 

Source : enquête de terrain, Août-septembre 2011.

NB : Les informations qui figurent dans ce tableau ont été obtenues en Août-septembre lorsque la sensibilisation était à ses débuts à Ngoyla. En décembre lorsque nous sommes allés pour compléter nos informations sur le terrain, la sensibilisation était au quotidien dans toutes les localités de l'interzone. Ce tableau se traduit par le graphique suivant :

44%

56%

OUI

NON

Source : enquête de terrain, Août-septembre 2011.

Figure N°17 : Points de vue des enquêtés sur l'existence des projets de conservation de l'interzone.

111

Il ressort de ce graphique que 56 % des personnes enquêtées savent qu'elles sont dans l'interzone. Celles qui affirment qu'elles ne connaissent pas qu'elles sont dans l'interzone représentent 44 %. Elles sont plus nombreuses à Messok et à Zoulabot 2. En effet, 77 % des personnes enquêtées à Messok, soit 37 sur 48, ne savent pas qu'elles sont dans l'interzone. A Zoulabot 2, ces personnes représentent 64 % des personnes enquêtées. Ces forts taux se justifient par le fait que le WWF n'avait pas encore initié la sensibilisation dans ces localités. Les autres localités où on rencontre plus ceux qui ne connaissent pas le statut de leur zone sont Zoulabot 1 (42 % des personnes enquêtées) et Djadom (33 %). Dans les autres localités, la majorité, soit plus de 80 % des personnes enquêtées savent qu'elles sont dans une zone de conservation. Ces localités sont Ngoyla, Nkondong 1 et 2, Etékessang. Ceux-ci affirment que le WWF et les écogardes sillonnent leurs villages pour la sensibilisation et la répression.

Cette enquête nous a également permis d'avoir leur opinion sur la conservation de leur massif forestier. Les populations de notre zone d'étude vivent essentiellement de l'exploitation des produits forestiers. Elles connaissent l'importance de la conservation des ressources de la forêt. A cet effet, un habitant de Ngoyla nous dit « l'homme Djem a toujours su conserver sa forêt. Nous conseillons à nos enfants que notre pharmacopée et nos aliments se trouvent là et qu'ils doivent conserver. Ceux qui pillent nos forêts viennent d'ailleurs.» Les points de vue des populations enquêtées sur la conservation des massifs forestiers sont représentées à travers le graphique suivant :

21%

6% Bien

Non

Sans avis

73%

Source : enquête de terrain, Août-septembre 2011.

Figure N° 18 : Points de vue des enquêtés sur la conservation de l'interzone.

On constate que 73 % des personnes enquêtées pensent que conserver les forêts est une bonne chose. Selon eux, ils doivent perpétuer leurs traditions et coutumes. Il faudrait que leurs descendants jouissent aussi de ces ressources. Ceux qui pensent que la conservation de

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leur forêt n'est pas une bonne chose représentent 21 %. Selon eux, l'Etat voudrait les priver de tous ce qu'ils ont (terre et animaux). La forêt est le seul lieu où ils tirent leurs ressources vitales. Les personnes qui n'ont pas de point de vue représentent 6 %.

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