L'organisation sociale est celle des peuples de la
forêt, c'est-à-dire de type acéphale ou segmentaire. Les
villages sont constitués de familles appartenant à un ou
plusieurs lignages, qui fonctionnent de manière autonome. Le patriarcat,
qui est l'organe informel de régulation
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et de gestion de la société, est assez faible.
La chefferie est une réalité récente introduite par la
colonisation et le chef de ce fait n'exerce pas une réelle
autorité sur ses populations. Il représente plus le lien entre
les populations et l'Administration dont il constitue le pilier de base.
Les bantous sont organisés suivant les secteurs en
villages pluriclaniques ou monoclaniques à partir des lignages et de
leur segmentation. La structure pluriclanique est surtout rencontrée
dans les gros villages arbitrairement délimités par
l'administration et qui regroupent en réalité plusieurs hameaux
sans chefferie autonome. La structure monoclanique dans ce cas est alors
transposée au niveau du hameau.
Les villages sont dirigés par les chefferies de
troisième degré coiffées par les chefferies de
deuxième degré. La désignation du chef se fait par
élection et le plus souvent par hérédité entre les
membres d'une famille régnante qui généralement, est celle
qui se serait installée la première sur le site. Les chefs qui
sont des auxiliaires d'administration, sont entourés chacun d'un conseil
de notables (représentant chacun un lignage du village) et d'un tribunal
coutumier. Leur autorité ne souffre pas, en principe, de contestation et
ils résolvent la plupart des conflits entre leurs sujets au niveau local
(Ondoua et Defo, 2008).
Chez les Baka, la structure sociale est encore plus
restreinte car le plus souvent limitée à la famille. Le
semi-nomadisme accentue encore la liberté chez ces peuples de la
forêt. Ils ont la particularité de se regrouper par clan
composé de plusieurs familles dans les campements (Odoumou, Bareko,
Assok, Belle-ville, Nkolfong, J'aime la paix, Saké, Mekamekouma,
Assoumindélé, Mabam, etc.). Leur organisation sociale est faite
autour de la chasse et de la cueillette des produits forestiers. Chaque famille
reste autonome. Cependant, la direction du clan revient au patriarche le plus
âgé qui est également le plus expérimenté en
termes de conduite des expéditions forestières (chasse) et
demeure le guide spirituel dans les relations avec l'esprit Jengi (Ondoua et
Defo, 2008). Les chefs de campement rendent compte aux chefs des villages dont
relèvent leurs campements respectifs. Dans chaque campement Baka, un
individu identifié comme chef de campement occupe essentiellement une
fonction d'interlocuteur sans fonction administrative établie.
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A
Source : Cliché Tatuebu, Septembre 2011