II.1.4. Un climat équatorial chaud et humide
La zone d'étude est située au sud du
Parallèle 4°N, où prédomine un climat de type
équatorial, chaud et humide. Elle appartient au domaine
équatorial de type guinéen. Elle est marquée entre autre
par l'existence de quatre saisons dont deux saisons de pluies qui
s'étalent de septembre à novembre et de mars à juin, et
deux saisons sèches de décembre à février et de
juillet à août, avec les maxima en décembre-janvier (grande
saison sèche) et en juillet - août (petite saison sèche).
La température moyenne est de 24°C avec une amplitude de 2 à
3°C. Une humidité relative de moyenne annuelle de 81 % et les
précipitations oscillent entre 1500
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et 2000 mm/an. Il pleut toute l'année avec deux maxima,
l'un en septembre (grande saison des pluies) et l'autre en mars-avril (petite
saison des pluies). L'évapotranspiration potentielle est comprise entre
1150 et 1300 mm. L'insolation moyenne annuelle augmente d'ouest en est et du
sud au nord (Suchel, 1988) cité par le MINFOF, op cit. L'interzone a
entre 1500 et 1750 heures d'ensoleillement effectif par an. On constate
d'importants phénomènes de pénuries d'eau potable dans
certaines localités à certaines périodes de
l'année.
II.1.5. La végétation
Le sud-est Cameroun appartient au domaine de la forêt
dense humide verte Guinéo-congolaise, au secteur forestier sempervirent
camerouno-congolais, au district congolais du Dja (Letouzey, 198512
Sonké, 1998). Ce district est tributaire du bassin congolais,
essentiellement par le Dja et ses affluents. Zone de jonction entre le domaine
bas-guinéen et le bassin congolais, le sud-est Cameroun subit
l'influence des forêts denses atlantiques. Elle est couverte par la
forêt sempervirente du Dja.
Mbolo et al.,13 classifient également ces
différentes formations végétales en plusieurs types : la
forêt primaire, les forêts secondaires, les forêts
hydromorphes (les forêts inondables, les marécages, les formations
de bas-fonds, les prairies), les peuplements particuliers, les jachères
et les zones de cultures.
II.1.5.1. La forêt dite primaire
C'est une formation dense à sous-bois clair permettant
une vision à des dizaines voire des centaines de mètres. Elle
présente presque partout les mêmes caractéristiques au
niveau de la strate arborescente supérieure. Il s'agit d'arbres de
très gros diamètres avec des émergents de plus de 40 m de
hauteur parmi lesquels on rencontre les espèces suivantes : Panda
oleosa, Irvingia grandifolia, Baillonella toxisperma, Erythrophleum suavolens,
Terminalia superba, Piptadenistrum africanum, Pentaclethra macrophylla,
Petersianthus macrocarpum, Wildemaniodoxa laurentii, Desplatia sp., Duboscia
viridiflora, Hylodendron gabunense, Cylicodiscus gabonensis, Rothmannia
megalostigma, Pachypodanthium staudtii, Pachyelasma tessmannii.
12 LETOUZEY R., 1985. Notice de la
carte phytogéographique du Cameroun au 1/500 000. Institut de la
cartographie internationale de la végétation, Toulouse, France
13 MBOLO M., AMOUGOU AKOA & Guy-Suzon
RAMAGAZON : La cartographie de la végétation au service
de la gestion des écosystèmes forestiers Cas de la Réserve
de la Biosphère du Dja
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Son sous-bois est constitué de nombreux arbustes et
arbrisseaux longiformes avec très peu de lianes ; des peuplements
grégaires de Leptonychya spp., Rinorea spp. sous des
arbres de diamètres moyens formant une strate arborescente moyenne
(Amougou, 1989) supportant de nombreuses lianes dont Tetracera alinifolia
(liane à eau) qui donnent l'impression de peser sur la forêt.
Ce sous-bois est dominé par les Marantacées, les
Acanthacées et les Raphia regalis.
On retrouve dans ces formations, des arbres souvent
utilisés pour caractériser les forêts secondaires :
Alstonia boonei, Terminalia superba, Pycnanthus angolensis, Petersianthus
macrocarpus, (etc.). Ce fait prouve que la caractérisation des
forêts secondaires par ces seules héliophiles n'est pas toujours
absolue.
II.1.5.2. Les forêts secondaires
Les forêts secondaires sont des formations hautes
constituées d'arbres de gros et moyens diamètres formant une
strate arborescente supérieure continue. On peut les classer en deux
catégories : les forêts secondaires jeunes et les forêts
secondaires adultes.
? Les forêts secondaires jeunes sont des formations que
l'on peut assimiler à des jachères adultes. On les retrouve
autour des habitations. Elles s'étendent sur un rayon d'environ 1 km en
arrière des jachères. Très souvent, on rencontre des
bandes de forêt primaire larges de 1-2 km juste derrière les
habitations au-delà desquelles se trouvent des jachères et des
cacaoyères. Elles sont caractérisées par la
présence de vieux Musanga cecropioides, (1-2 m de
diamètre, plus de 40 m de hauteur) en association avec des
espèces telles que Fagara macrophylla, Uapaca vanhouttei,
Pentaclethra macrophylla, Petersianthus macrocarpus, Alstonia boonei, Albizia
zygia, Terminalia superba, Ricinodendron heudelotti, Cleistopholis
patens, Entandrophragma spp., Desbordesia glaucescens, Klainedoxa
gabonensis, Cylicodiscus gabonense pour les strates arborescentes
supérieures et moyennes, Tabernaemontana crassa, Tetrorchidium
didymostemon, Bridelia spp., Xylopia spp., Leptonychia
spp., Laccosperma sp., Caloncoba welwitschii et Elaeis
guineensis dans les sites d'anciennes habitations. Dans le sous-bois, on
rencontre Rinorea sp., Haumannia danckelmanniana, Stachyphrynium
sp., Megaphrynium sp., Aframomum spp., Commelina
ambigua dans les zones ouvertes, Hymenocardia acida et
Alchornea floribunda dans les zones fermées.
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? Les forêts secondaires adultes sont des zones
d'anciennes habitations reconnaissables par la présence de vieux pieds
d'Elaeis guineensis. Les forêts secondaires adultes sont des
formations à dominance de Triplochyton scleroxylon avec, de
part et d'autre, des tiges de Terminalia superba, Albizia zygia,
Alstonia boonei, Ceiba pentandra, Bombax buonopozense, Myrianthus arboreus,
Sizygium guineense, Cordia platythyrsa, Antidesmas spp., Celtis
spp.
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