Ethnicité et pouvoir politique en côte d'Ivoire.( Télécharger le fichier original )par Harkité Hippolyte SIB Université Générale Lansana Conte/Conakry - Master II 2015 |
RESUMECe mémoire est intitulé "Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire". Avec pour question de recherche, celle de savoir comment le sentiment d'appartenance ethnique a été utilisé dans la vie politique de la Côte d'Ivoire. Cette recherche participe à la compréhension du phénomène ethnique dans la vie politique en Côte d'Ivoire d'une part et d'autre part, contribué, par le biais de la recherche, à démontrer le recours à la dimension ethnique des leaders politiques dans la vie politique en Côte d'Ivoire. Pour rendre notre question de recherche opérationnelle, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle le sentiment d'appartenance ethnique a été régulièrement instrumentalisé et reconstruit à partir d'une mobilisation qui prolonge, renforce et met en cause les frontières ethniques ou régionales. Du point de vue méthodologique, la démarche adoptée est la recherche documentaire et l'analyse de contenu. Dans la revue de la littérature, les différents points de vue ont été regroupés en deux approches : L'approche clientélisme et l'approche ethnocratique. Il est apparu dans les résultats que l'introduction de la culture du café-cacao a mis en place trois personnages qui ont composé la scène politique ivoirienne dès le début de la colonisation française. La puissance conquérante, les ethnies et l'économie de plantation ont été des enjeux pour légitimer l'action de la colonisation dans la nomination et la hiérarchisation des ethnies. Le recours à la mobilisation ethnique dans la compétition pour le pouvoir politique était pratiqué par les acteurs de la scène politique ivoirienne lors des élections présidentielles de 1995, 2000 et de 2010. Cependant, il est apparu aussi que les stratégies de mobilisation varient d'un candidat à un autre et d'une élection à une autre. Si certains candidats le faisaient par des révisions constitutionnelles, d'autres ont utilisé des conflits inter-ethniques, la haine et la xénophobie. Nous sommes arrivés à la conclusion que la mobilisation ethnique, dans la perspective d'en faire une base électorale, lors de ces élections, était réelle. Cette réalité tient au fait que les acteurs politiques dans leur lutte pour le contrôle du pouvoir d'État ont également désignés les migrants étrangers comme responsables de la crise économique ivoirienne. 7 Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et
Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire. C'est exactement l'un des arguments que certains politiques utilisent pour convaincre leur base électorale. Lors de l'élection présidentielle de 1995, le candidat du PDCI a systématiquement eu recours à cette pratique. Le candidat du FPI a bénéficié du souvenir des événements du 26 Novembre et du soutien de l'administration publique, de l'armée et de celui de plusieurs groupes ethniques minoritaires en 2000. En 2010, le PDCI et le RDR qui avaient présenté un candidat face au FPI ont signé des accords d'alliance dans la perspective d'un second tour. Ces accords eurent des effets sur le contenu des discours de la campagne. Aucun des candidats ne parlait au nom d'une ethnie particulière mais au nom des deux candidats du RHDP (Rassemblement des Houpouétistes Pour la Démocratie et le Progrès). Ceci a eu pour conséquence de rendre les discours plus modérés et réconciliateurs. 8 Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et
Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire. |
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