Le rôle et la place de la position géostratégique de la république démocratique du Congo dans le développement de l'Afrique des grands lacs.( Télécharger le fichier original )par Didier UKANE ASSUMANI Université officielle de Bukavu (UOB) - Relations Internationales 2011 |
CHAPITRE III. LA POSITION DE LA RDC DANS LA REGION DESGRANDS LACSDans cette partie, nous présentons la RDC avant d'aborder la question liée à sa position géostratégique dans la région et analyser les défis à relever par la RDC pour jouer pleinement son rôle. III.1. PRESENTATION DE LA RDCLa RDC a une superficie de 2.345.000 Km2 et représente plus de quadruple de celle de la France, environ 80 fois celle de la Belgique, l'ancienne puissance coloniale. Elle est aussi le plus grand Etat de la région avec étendue aussi considérable48(*). La RDC présente plusieurs ressources aussi bien minières, forestières, agricoles, aquatiques qu'énergétiques. Elle comprend également une diversité culturelle exceptionnelle. Qualifiée de « scandale géologique » au début du 20ème siècle par un géologue belge, Jules CORNET, la RDC est un pays nanti des ressources minières, dans la quasi-totalité de ses provinces49(*). Parmi les plus connues, il y a lieu de citer le cuivre, le cobalt, l'or, le diamant, le manganèse, l'étain, le platine, le zinc, la cassitérite, le coltan, le fer, le nickel, etc. Aux ressources minières s'ajoutent les ressources agricoles, aquatiques, forestières et énergétiques dont il n'existe pas encore un inventaire exhaustif, même s'il est de bon d'afficher quelques produits phares, liés à l'exploitation, figurant parfois dans les statistiques. Par ailleurs, la RDC dispose de plus de 120 millions d'hectares de terres arables, propices à l'activité agricole durant toute l'année et de plus de quatre millions de terres irrigables, à ce jour inexploités. La diversité climatique est couplée avec un immense réseau hydrographique articulé autour du fleuve Congo, de ses affluents et des lacs, permettant dans l'absolu, 3 à 4 récoltes par an des cultures vivrières. Le potentiel de pèche dans les eaux intérieures est estimé à plus d'un milieu de tonnes par an. Ses vastes plateaux, montagnes et plaines de l'Est, constituant un environnement propice à l'élevage. Les potentialités énergétiques et hydrauliques sont énormes et encore inexploitées. Grâce au fleuve Congo dont le débit est de 40.000 m3 par seconde (soit 2ème fleuve du monde après l'Amazone), la RDC dispose du barrage d'Inga dont la capacité globale est de 44.000 Mw, soit une puissance susceptible d'alimenter en électricité toute l'Afrique et au-delà. Cependant laissé à l'abandon et en piteux état, le barrage d'Inga n'est que l'ombre de son gigantisme. Somme toute, la RDC plongée dans le chaos depuis 1960 cause de la myopie politique de ses dirigeants et des interventions étrangères, toutes ces richesses sont virtuelles. D'où la désespérance des congolais qui, las des promesses fallacieuses, considèrent que ces ressources sont devenues un boulet qu'ils traînent au fil du temps, c'est-à-dire sources de tous les malheurs qui accablent le pays depuis l'indépendance. En effet, ignorant l'intérêt général et le bien public, les dirigeants congolais et les élites à leur dévotion pillent, avec complicité de leurs alliés étrangers (Etats, multinationales, mafias, seigneurs de guerre, trafiquants de tout acabit), chaque jour la RDC, au point de plonger ses populations dans un cycle de paupérisation sans précédent. La RDC n'est pas seulement un scandale géologique, elle est également un « scandale de diversité ethnique, culturelle, identitaire et biologique ». Cette diversité est la première richesse de la RDC dont il est urgent d'assurer la défense et de promouvoir les intérêts au nom du principe de l'unité dans la diversité50(*). Il s'agit d'un pari sur le futur, pour inventer la République « cosmopolite » que nous appelons de nos voeux, sous forme e l'Etat multinational. * 48 Cabinet du président de la République (S/Dir.), La RDC à l'heure de la reconstruction, Kinshasa, 2007, p.20. * 49 Idem, pp. 20-30. * 50 MWAYILA TSHIYEMBE, Etat multinational et de démocratie africaine. Sociologie de la renaissance politique, Paris, L'Harmattan, 2001, p. 38. |
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