Le rôle et la place de la position géostratégique de la république démocratique du Congo dans le développement de l'Afrique des grands lacs.( Télécharger le fichier original )par Didier UKANE ASSUMANI Université officielle de Bukavu (UOB) - Relations Internationales 2011 |
c) Le fédéralisme participatifComme le néo-fonctionnalisme, le fédéralisme accorde une place prépondérante aux élites qui tirent le processus et trouvent les solutions nécessaires pour désarmer les résistances à l'intégration. Parmi les très nombreuses études sur le fédéralisme, nous retiendrons ici le concept de « fédéralisme participatif », étudié par Jean-Louis QUERMONNE et Maurice CROISAT. L'originalité de cette approche réside dans l'analyse des modalités pratiques de la cohabitation entre les autorités fédérales et fédérées (Lânder, cantons, régions, ...)37(*). Le fédéralisme intergouvernemental peut se définir comme un mode de gouvernement qui repose non seulement sur l'autonomie des communautés fédérées et leur participation aux institutions et instances fédérales mais surtout sur la coopération entre gouvernements pour atteindre des buts communs par des ententes, des programmes et des financements conjoints. Le fédéralisme intergouvernemental est donc une méthode de gestion concertée entre les niveaux fédéral et fédéré, qui accorde plus d'attention à la pratique qu'aux textes constitutionnels obligatoirement très rigides. Entre « les compétences exclusives » des autorités locales et les compétences partagées des autorités fédérales, il existe des domaines mixtes (les tâches communes) repartis selon le principe de subsidiarité. d) L'intergouvernementalismeInitié dès les années 60 par Stanley HOFFMANN, ultérieurement Robert KEOHANE s'associa à lui pour analyser l'accélération de l'intégration européenne dans les années 80. Cette théorie vise à comprendre les mécanismes par lesquels les Etats sont conduits à s'associer pour répondre plus efficacement à des besoins communs. La coopération interétatique, par le biais des organisations internationales, est donc envisagée comme un procédé rationnel destiné à optimiser l'emploi des moyens mis en commun par les Etats. Les organisations internationales institutionnalisent donc la négociation-marchandage entre Etats. Leurs décisions se présentent dès lors comme le plus petit dénominateur sur lequel se sont accordés les Etats. Dans cette négociation permanente, le rôle des grandes puissances demeure prépondérant. Les organisations internationales disposent d'un pouvoir d'influence mais celui-ci est insuffisant pour résister aux demandes des Etats. Leur « pouvoir de dire » est supérieur à « leur pouvoir de faire ». Andrew MORAVCSIK qui, pour sa part, parle de l'intergouvernementalisme libéral qui se présente comme une méthode pour analyser les procédures par lesquelles les Etats s'associent en vue de répondre aux attentes de leurs populations38(*). Dans cette perspective, les organisations internationales sont perçues comme des instruments placés à la disposition des Etats pour faciliter l'adoption d'accords internationaux et assurer le respect des engagements pris. Concernant le contrôle des accords, le rôle des organisations internationales ne doit pas être envisagé sous l'angle de pouvoir de police ; les organisations internationales se contentent en fait de favoriser la réciprocité, ce qui conduit les Etats (même les plus puissants) à respecter leur parole pour s'assurer que les autres Etats se comportent de la même manière. * 37 J. J. ROCHE, Op. Cit., p.99. * 38 J. J ROCHE, Op. Cit., pp. 99-101. |
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