3.2- Effets de l'érosion pluviale sur les
infrastructures dans la ville de Kétou
L'érosion pluviale se manifeste en fonction de la pente
topographique dans la ville de Kétou. Mais elle est accentuée par
les différents aménagements faits dans la ville. Les impacts de
ruissellement en milieu urbain à Kétou sont illustrés par
la dégradation des habitations, de la voirie, des édifices de
services.
3.2.1- Dégradation des habitations
La dégradation des habitations dans la ville de
Kétou par l'érosion pluviale est liée au type
d'aménagement.
L'érosion en nappe générée par les
eaux de ruissellement induit un phénomène de sapement qui demeure
continu dans le temps en cas de manque de mesures antiérosives. Ce
phénomène affecte à 75,9 % les maisons et clôtures
exposées dans la ville de Kétou.
Le processus de déchaussement survient après
l'arrachement des horizons de terre qui protège la fondation des maisons
par sapement ou ravinement. La forme la plus grave des effets de ruissellement
sur les habitations est leur destruction partielle ou complète (maison
en terre battue) comme l'illustre la photo 3.
3.1
3.2
43
Photo 3 : Déchaussement des habitations
dans la ville de Kétou
Prise de vue : Dougnon, juin
2012
L'eau pluviale ruisselle la cour des maisons et dégrade
les habitats. La plupart des fondations des murs sont mis à nu. Les
habitats subissent des déchaussements (photo 3.1) ce qui les
déstabilisent et contribue à ce que les murs soient
fissurés ou lézardés mettant ainsi ceux-ci en position de
chute et qui s'écroulent finalement (photo 3.2). Les mesures directes
effectuées sur le terrain ont permis d'estimer la vitesse de sapement
dans la ville de Kétou. En effet, la vitesse de sapement des
soubassements des maisons est de 3,1 cm/an dans les secteurs fortement
érodés tels que Massafè, Idénan, Dagbandji et
Atchoubi en haut de la pente et 0,15 cm/an dans les secteurs moins
érodés (Idjabo, Irandigban, etc.).
Les différentes mesures de déchaussement des
fondations des maisons et des infrastructures faites sur le terrain ont permis
de réaliser le tableau IV.
44
Tableau IV : Etat de dégradation des
habitats à Kétou
Quartiers
|
Total
|
Habitats
|
En bon état
|
cisaillés
|
déchaussés
|
Effondrés
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Atchoubi
|
67
|
20
|
29.85%
|
25
|
37.31%
|
17
|
25.37%
|
5
|
7.46%
|
Dagbandji
|
18
|
9
|
50%
|
4
|
22.22%
|
5
|
1.67%
|
0
|
0%
|
Idénan
|
68
|
17
|
25%
|
21
|
30.88%
|
24
|
35.29%
|
6
|
8.82%
|
Idjabo
|
35
|
14
|
40%
|
14
|
40%
|
5
|
24.28%
|
2
|
5.71%
|
Iguiollou
|
22
|
8
|
36.36%
|
9
|
40.91%
|
4
|
18.19%
|
1
|
4.55%
|
Massafè
|
90
|
25
|
27.78%
|
30
|
33.33%
|
29
|
32.22%
|
6
|
6.67
|
Total
|
300
|
93
|
31%
|
103
|
34.33%
|
84
|
28%
|
20
|
6.67%
|
Source : Enquête de terrain,
Juin 2012
L'analyse du tableau III montre que seulement 31 % des
habitats sont encore en bon état tandis que 34,33 % présente
déjà des incisions, 28 % sont déjà
déchaussés et 6,67 % sont effondrés. Cela traduit
l'ampleur de l'érosion dans cette ville et la ruine des habitations. Les
quartiers les plus affectés par l'érosion sont : Atchoubi,
Idénan et Massafè. Le cas de Idénan s'explique par le fait
que les habitats sont tellement groupés qu'aucun itinéraire n'est
laissé à l'eau de ruissellement.
|