CHAPITRE II
FACTEURS DETERMINANTS ET PROCESSUS DE L'EROSION
PLUVIALE DANS LA VILLE DE KETOU
Les facteurs déterminants des effets de
l'érosion pluviale dans la ville de Kétou sont tant naturels
qu'anthropiques.
2.1- Facteurs naturels et humains
Les facteurs qui conditionnent l'érosion pluviale et
favorisent ses impacts sur l'environnement et les infrastructures sont les
éléments physiques et les actions anthropiques du milieu.
2.1.1- Facteurs naturels
Les facteurs naturels d'érosion se résument au
climat (précipitation), aux caractéristiques intrinsèques
du sol, à la topographie et au taux de couverture
végétale. Ces facteurs agissent donc sur les processus qui
conduisent à des formes d'érosion spécifiques.
La lame d'eau précipitée est
l'élément principal qui agit sur la topographie et les sols de la
ville.
2.1.1.1- Précipitation
La pluie constitue le facteur déterminant de
l'érosion. Elle est l'élément de départ du
ruissellement. Le ruissellement est la différence entre
l'intensité de la pluie et le taux d'infiltration d'eau dans le sol
(R=P-I, en mm h-1) (Fox et al ; 2008).
Il s'agit, selon Beauchamp (2006), de l'intensité, du
volume, de la fréquence des pluies et de leur répartition au
cours de l'année.
L'intensité, d'une part, joue sur le débit du
ruissellement, et donc sur le détachement et sur la capacité de
transport de l'écoulement ; d'autre part, elle influence directement le
détachement du sol par le splash. Puisque les gouttes de pluie à
forte intensité ont tendance à être plus grosses que les
gouttes de pluie à
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faible intensité, la relation entre détachement
de sédiments et intensité de pluie n'est pas linéaire : le
détachement augmente approximativement avec le carré de
l'intensité de la pluie (Fox et al ; 2008). L'énergie
cinétique des pluies provoquent le creusement et la
déstabilisation du sol le long des tôles ou tuiles.
Plus l'intensité est importante, plus la quantité
de terre exportée est importante.
L'étude de l'évolution du régime des
précipitations moyenne dans la ville de Kétou sur la
période de 1951 à 2009 a permis de déterminer les mois les
plus pluvieux.
La moyenne pluviométrique annuelle sur cette
période est de 1.061 mm et Les deux maxima sont centrés sur les
mois de juin et septembre (figure 3).
180
Mois
Précipitation en (mm)
160
140
120
100
40
80
60
20
0
Figure 3 : Régime moyen mensuel de
(1951-2009) Source : ASECNA station
Kétou, avril 2010
L'analyse de la figure 3 montre que les mois les plus pluvieux
sont ceux qui enregistrent des précipitations supérieures ou
égales à 90 mm. La ville reçoit donc six mois (avril, mai,
juin, juillet, septembre, octobre) de pluie bien tranchée. Pendant ces
périodes, le ruissellement et l'activité érosive sont
beaucoup plus observés que pendant les mois de janvier, février,
août, novembre
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et décembre qui sont des mois de la grande et petite
saison sèche où le ruissellement est quasi nul.
La population à 94,8 % (enquête de terrain, 2012)
reconnait que le ruissellement est observé dans ces mois pluvieux. Donc
l'érosion bat son plein au cours de la saison pluvieuse.
La figure 8 montre à travers les anomalies
pluviométriques, les années d'excès et de déficit
d'eau pluviale.
0,6
0,4
0,2
0
-0,2
-0,4
-0,6
Ecart centré réduit
-0,8
Figure 4: Indice pluviométrique
à la station de Kétou de 1979 à 2009 Source
: ASECNA station de Kétou, avril 2010
La figure 4 montre à travers les anomalies
pluviométriques les années déficitaires et
excédentaires d'eau pluviale. De 1979à 2009 la ville de
Kétou a enregistrée 43,33 % d'années excédentaires.
Ce sont des années de ruissellement intense et d'accroissement des
processus érosifs dans la ville. C'est ce qu'a confirmé les 57 %
des enquêtés qui ont reconnu que au cours de ces dix
dernières années, les années 2006, 2007 et 2008 sont
marqués par une forte activité érosive.
La sensibilité du sol à ces hauteurs de pluie
dans cette ville es accentuée par une topographie en forte pente.
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