Analyse des canaux de transmission de la politique monétaire dans un pays en développement. Cas de la R.D. Congo.( Télécharger le fichier original )par Ange MBALA Université Reverend Kim - Licence 2015 |
INTRODUCTION GENERALEl. ProblématiqueLa politique monétaire constitue un des instruments de la politique économique ; des quatre objectifs de la politique économique générale l'objectif de la stabilité de prix semble, dans la pratique, l'objectif propre à la politique monétaire. Cela se justifie aussi bien que sur le plan empirique que sur le plan théorique. En RDC, la loi n°005/2002 du 07mai 2002 a assigné à la Banque Centrale, la mission de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité de niveau général des prix. Sur le plan théorique, l'assignation à la politique monétaire d'un objectif de stabilité des prix trouve ses fondements dans le lien entre monnaie et inflation que la théorie quantitative de la monnaie.1(*) Les politiques monétaires de la banque centrale ont pour objectif essentiel d'assurer la stabilité des prix et la stabilité financière. Elles suivent également parfois des objectifs de relance économique. Pour atteindre ces objectifs elle agit directement sur l'évolution des taux d'intérêt à court terme, les taux à long terme étant librement déterminés par l'offre de la demande des fonds prêtables. L'impact d'une modification des taux à court terme sur l'activité et les prix principalement par deux canaux : celui des taux d'intérêt et du taux de change et dans une moindre mesure du taux de crédit. Les mécanismes de transmission des effets de la politique monétaire représentent l'un des grands mystères économiques. L'étude des canaux de transmission de la politique permet d'élucider une partie de ce mystère en représentant les mécanismes par lesquels se transmettent les impulsions des autorités monétaires.2(*) Les canaux de transmission sont les voies par lesquelles une décision de la politique monétaire en affectant les décisions des agents économique agit sur la croissance et les prix.3(*) L'efficacité de cette politique dépend de la capacité des autorités monétaires à déterminer l'aptitude potentielle des canaux de transmission des impulsions de la politique monétaire. 4(*) En outre nous devons signaler que dans un PED comme la R.D.Congo ou règne souvent l'hyperinflation, une telle politique serait suicidaire. Il faudra ramener le taux d'inflation à un niveau raisonnable avant l'adoption d'une politique des taux d'intérêt réel positif. Si non cette politique risque de freiner la relance des activités économique, d'une part, compte tenu des couts excessifs pour les entreprises, et d'autre part des anticipations envisagées.5(*) Pour ce faire, la politique monétaire dans son ensemble a eu du mal à résister aux préjudices causés par les effets des hyper inflationnistes, qui correspondent à la thèse de Guy SORMAN : « on connait peu de démocraties qui aient résisté à l'hyperinflation, et aucune économie qui se soit amélioré en temps d'hyperinflation ».6(*) L'hyper instabilité de l'économie congolaise dans les décennies 1980 et 1990 a déstabilisé le tissu économique et social du pays.7(*)Cette situation paradoxale peut être expliquée par l'intériorisation des évolutions défavorables passées de l'économie congolaise. Certes, l'inflation fin période qui était de l'ordre de 764,4% en 1989, cette situation va se détériorer davantage par la suite dans l'engrenage hyperinflations avec une inflation de 3641,9% en 1991 et 2989,6% en 1992 pour atteindre 979,9% en 1994. En effet le taux d'inflation ne représente plus que 370 ,3% en 1995, 752 ,9% en 1996, -0,4% en 1997,8(*) 134,8% en 1998, 483,7% en 1999, 522,2% en l'an 2000, 135,1% en 2001, 16,0 % en 2002, 14,0% en 2003, 14,0% en 2004, 14,0 % en 2005, 22,0%en 2006, 20,0%en 2007,9(*)27,6% en 2008, 53,4% en 2009.10(*) Par ailleurs, l'année 2009 a été caractérisée par la résurgence de l'inflation. En effets, les tensions inflationnistes enregistrées en 2008 se sont amplifiées en 2009, situant les taux d'inflation à 53,4% contre 27,6% une année plutôt ; ce niveau d'inflation jamais atteint depuis 2002. 11(*) Pour mettre à fin un cercle vicieux inflationniste, Milton Friedman préconise l'abandon des politiques monétaires discrétionnaires au profit des règles fixes. Il suggère de déterminer un objectif de croissance pour la masse monétaire compatible avec le taux de croissance moyen de la production afin de garantir la stabilité de prix à long terme. Dans cette logique, si la croissance excède son rythme potentiel structurel, l'offre de monnaie devient insuffisante et les taux d'intérêt augmentent, ce qui freine la croissance et évite une surchauffe inflationniste. Réciproquement, une baisse des taux viendrait soutenir l'activité si la croissance se trouvait inferieure à son potentiel de long terme. La crédibilité des décisions de la politique monétaire prend une importance considérable dans la lutte contre l'inflation, dont elle constitue l'objet unique. C'est ainsi que la transparence et l'indépendance des banques centrales sont des caractéristiques jugées indispensables par l'école monétariste. La préoccupation majeure des pays en développement et en R.D.Congo en particulier est l'amélioration du bien-être de la population à travers les objectifs généraux de la politique économique. Celle -ci nous amène à la question de savoir : comment les décisions de la politique monétaire se transmettent -elles à l'économie réelle? Concernant l'analyse empirique, elle porte essentiellement sur la R.D.Congo et tente de répondre à la préoccupation suivante : la politique monétaire a-t-elle l'influencé sur la croissance et les prix ? * 1NKOO MABANTULA, Cours de politique monétaire, L1 économie monétaire, U .R.KIM/FASEG, 2013-2014, P.18 * 2WISSEM AWEDNI, Mutation financière et les canaux de transmission de la politique monétaire : cas de la Tunisie, Master FSEG/SFAX, 2007. * 3NKOO MABANTULA Cours de politique monétaire, U .R.KIM, FASEG, 2013-2014, P.81. * 4Ibid, p.5 ; * 5Ibid, p.34 * 6G.SORMAN, L'économie ne ment pas, Ed. Fayard, Paris, 2008, P .50. * 7 MUNGEDI MAJAMBU, Pouvoir d'achat de la monnaie congolaise dans un contexte de libre circulation des monnaies étrangères, FASEG,UNIKIN, Mémoire de licence, 2014,P.2. * 8 Institut des Recherches Economiques et Sociales, Indices de prix à la consommation, FASEG, UNIKIN, 1989-1997. * 9NKOO MABANTULA, cours de questions monétaires des PED, FASEG, UNIKIN, 2012-2013, P.68. * 10Rapport de la BCC sur la politique monétaire, 2012. * 11Rapport annuel de la BCC, 2009, P.5. |
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