251658240
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE
BUKAVU
ISTM/BUKAVU
251657216
B.P: 3036 BUKAVU
E-mail:
bukavuistm@yahoo.fr
SECTION : NUTRITION ET DIETETIQUE
EVALUATION DE LA VALEUR NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS
SAUVAGES TRADITIONNELS CONSOMMÉS PAR LES COMMUNAUTES RURALES (BASHI,
BAREGA ET BAFULIRO), PROVINCE DU SUD-KIVU EN RD CONGO
251659264
Présenté par :
OMBENI BIRHASHWIRWA Justin
Mémoire présenté et défendu
pour l'obtention du diplôme de licencié en Techniques
Médicales (Option : Nutrition et Diététique)
Promoteur et Directeur :
Prof. Théodore MUNYULI (Ir., MSc.,
PhD.)
Co-dirigé par:
Prof. Fabrice MUVUNDJA PhD.
ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015
L'auteur
Justin OMBENI BIRHASHWIRWA est un Ingénieur et
Médecin Nutritionniste et Diététicien, originaire de la
chefferie Ngweshe, groupement d'Irongo (territoire de Walungu, province du
Sud-Kivu), né le 10 septembre 1991 à Bikoma, en République
Démocratique du Congo (RDC).
Il fait ces études primaires à Buholo
III/Garçons avant de poursuivre ses études secondaires à
l'Institut Saint François Xavier Biname/Sud-Kivu et de terminer ses
humanités Techniques Agricoles, orientation Nutrition
en 2009 dans le même institut.
Licencié en Nutrition Humaine et
Diététique de l'Institut Supérieur des Techniques
Médicales de Bukavu « ISTM-Bukavu » à la faculté
de médecine en 2015. Jeune chercheur et acteur du développement
pour la promotion de la santé des communautés rurales, il
mène ces recherches en Ecologie alimentaire et la Nutrition
quant à la vulgarisation de la potentialité nutritive des
Aliments Sauvages Traditionnels en vue de contribuer à
l'amélioration de la sécurité alimentaire des
ménages ruraux dans la lutte contre la malnutrition pluri-carentielle
et/ou protéino-énergétique (MPC/MPE).
Il a travaillé plus de 5 ans dans la plupart des
villages des territoires de la province du Sud-Kivu pour étudier les
facteurs associés à la malnutrition dans le cadre de les mettre
en exergues et arriver à éradiquer ce fléaux qui incombe
sur toute l'humanité et en particulier la province du Sud-Kivu,
République Démocratique du Congo.
L'ingénieur, Médecin Nutritionniste et
Diététicien Justin OMBENI B. continu actuellement ces
études scientifiques dans les zones forestières de la
République Démocratique du Congo sur le rapport entre les
urgences à la sécurité alimentaire et la nutrition via la
consommation des aliments sauvages traditionnels et de la manière dont
ces aliments sont à une vitesse alarmante de disparition pour cause du
changement des couvertures forestières dans les zones types
d'Afrique.
DEDICACE
A toi Dieu le tout puissant créateur de toute chose,
bon, plein de sagesse et de science.
A vous mes très chers parents BIRHASHWIRWA
NKAFU-ESHEBA et NSIMIRE M'MATABARO pour l'amour,
sacrifice, soutien et protection.
A vous tous, mes frères, soeurs, collègues et
amis, homme de bonne volonté qui de près ou de loin ont
contribué ? la réalisation de ce travail.
Je vous dédie ce travail
OMBENI BIRHASHWIRWA Justin
REMERCIEMENTS
Cette étude n'aurait pu voir le jour sans l'aide du
Professeur Théodore MUNYULI MUSHAMBANYI, le
directeur de ce travail et du Professeur Muvundja Fabrice AMISI
département de Chimie, Institut Supérieur
Pédagogique, BP 854, Bukavu, R.D. Congo pour les analyses de la
composition biochimique des aliments faisant partis de cette étude.
Toute ma reconnaissance à ma principale collaboratrice
Francine FURAHAZIHINDULA, dont le soutien fut sans faille.
Je remercie tous mes amis et amies des communautés
rurales qui m'ont accueillie de bon coeur.
Et j'ai la plus grande gratitude envers mes enseignants des
cours de chimie, Biochimie et de Bromatologie qui m'ont enseignés avec
talent : c'est à eux que je dois d'avoir pu commencer ces études.
Ils m'ont coachée avec tendresse et intelligence.
Une mention toute particulière à mes
frères, soeurs, amis et connaissances dont le sourire et la
détermination ont nourri mon espoir.
Ma seule ambition est que ce travail rende service, et qu'il
contribue à mettre en échec maladies et souffrances. Pour un
avenir plus heureux et plus doux, dans le respect de la dignité de
chacun.
À tous, nous disons merci.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AT : Aliments traditionnels
AST : Aliments sauvages
traditionnels
ACP : Afrique, Caraïbes, Pacifique
AGMI : Acide gras mono
insaturé
AGPI : Acide gras poly
insaturé
AOAC : Association des Chimistes Analytiques
Officiels
APC : Action Pour la Paix et la
Concorde
CARPE : Central Africa Regional Program for
Environment
COMIFAC : Commission des Forêts
d'Afrique Centrale
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organization of
the United Nations
FORENET : Establishment of Forestry Research
Network for ACP Countries
IRET : Institut de Recherches Ecologiques
Tropicales
PFNL : Produits forestiers non
ligneux
RDC : République
Démocratique du Congo
UEA : Université
Evangélique d'Afrique
FC : Franc congolais
PRONANUT : Programme national de la
nutrition
OCC : Office congolais de
contrôle
MS : Matières sèches
RESUME
Evaluation de la valeur nutritionnelle des
aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes
communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo : cas
des Bashi, Barega et Bafuliro.
Pour améliorer la sécurité alimentaire
des ménages et lutter contre la pauvreté de la population
rurale, une attention particulière se fixe sur la valorisation de la
consommation et de la commercialisation des aliments sauvages traditionnels
locaux (FAO/OMS 2010).
En effet, dans le but de contribuer à la mise en valeur
des ressources alimentaires que constituent les Aliments Sauvages Traditionnels
(AST) consommés par les différentes communautés rurales de
la province du Sud-Kivu en RD Congo par l'évaluation et la
détermination de leurs valeurs nutritionnelles. Une étude
descriptive transversale et analytique a été menée dans
les villages du territoire de Walungu, Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira.
Soucié de mettre en évidence les
différents AST, la valeur nutritionnelle et facteurs influençant
la consommation et la vente des AST consommés par les communautés
rurales de la province du Sud-Kivu, cette étude s'étale sur une
période du 02 Avril au 26 Septembre 2015 dans cinq territoires sur
huit de la province.
Pour vérifier les hypothèses en se basant sur
les objectifs de cette étude qui expliquent la valeur nutritionnelle des
AST, dont il s'agit d'inventorier les AST consommés par les
communautés rurales du Sud-Kivu, d'évaluer les principes
nutritifs des certains AST, de décrire l'état
sanito-nutritionnels des personnes qui en consomment, d'identifier les autres
usages dans l'utilisation de chacun de ces aliments, et d'identifier les
facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST.
Les résultats de l'analyse immédiate de la
composition en matières nutritives et des analyses statistiques
descriptives et différentielles des données du terrain
révèlent que les AST consommés différent selon les
peuplades mais il y a des ressemblances pour certains aliments. Les AST issus
de cette expertise sont d'une potentialité élevée en
matières nutritives c'est-à-dire ils se classent aussi parmi les
aliments riches en protéines comme la viande et les poissons, et les
personnes qui en consomment sont en bon état sanito-nutritionnel
(p<0.001).
Les qualités organoleptiques, la valeur nutritive, le
caractère naturel et l'habitude alimentaire sont des facteurs
influençant la consommation des AST. A part le rôle important que
joue les AST dans l'alimentation de la population rurale et urbaine pendant
leur période de grande disponibilité, ils interviennent de plus
dans la pharmacopée traditionnelle telle que le souligne la
totalité des enquêtés surtout ceux d'origine
végétale. Il s'agit des produits forestiers non ligneux de grande
valeur dans la sécurité alimentaire et qui exigent une attention
plus accrue de toute la communauté afin de garantir sa gestion durable
et de maintenir les différents services environnementaux de la
forêt.
Les résultats de cette investigation serviront de base
de données aux personnes qui valorisent la consommation des aliments
sauvages traditionnels et de lutte contre la pauvreté et la malnutrition
dans les communautés rurales de la province du Sud-Kivu.
Mots-clés : Evaluation-valeur
nutritionnelle-aliment sauvage traditionnel-communauté rurale-Sud
Kivu-Bashi, Barega et Bafuliro.
ABSTRACT
Evaluation with nutritional value of traditional
wild food used by the different rural community in South-Kivu province of
Democratic Republic of Congo: case of Bashi, Barega and Bafuliro
people.
For reducing of security families of alimentary and the
control of poorly of the rural population, a signal is fixed in the valuation
of the using and the selling of wild fork food (FAO/OMS 2010). In the way, in
the aim to contribute in the value of base alimentation who form the wild food
Traditional (AST) used by the different fork community in South-Kivu downtown
of DRC by evaluation and the finally of their nutritive values.
A study of transversal descriptive and the main clearly leaden
the villages of Walungu territory, Kabare, Kalehe, Mwenga and Uvira. Indeed to
put in brace the different traditional wild food, the nutritive value and the
influence factory for the using and the selling of traditional wild food used
the South-Kivu downtown the rural communities, this study is put on the period
of April 2nd until 26th of September 2015 in five
territories into eight in the downtown.
For searching the hypotheses by basing of the objectives of
this study who explain the value nutritional of traditional wild food, in this
in case to list the wild traditional food used by rural community of
South-Kivu, to check the main nutritive of some wild traditional food, to
describe the state of save nutritionals of people who use it; to make clear the
influence factors the using and the selling of the wild traditional food.
The results of readily analysis of some composition in mines
of nutritive and the statistics analyses descriptive and inferential of the
talent of field says that the wild traditional food used different according to
the rural community but there is the same for some food. The wild traditional
food taken of this searching are useful put above in the subject nutritive, it
means they are classed also among the rich food in proteins as the meat and
fish; and the people who use it are in good health of safe and nutritional
(p<0.001).
The organoleptic qualities, the nutritional value, the
characters way or natural way and alimentary behave are the factories who give
the exigencies, the using of wild traditional food. Except the aim important
that play the wild traditional food in the alimentation of the population who
lives in the rural and during their period of great available, they are
interviewer or they used more in the traditional curing like say the totality
of searching, almost those who have the origin of herbs. There is the forest
mines who are not conventional of the great value in the security of food and
who impose a clearness the more increase of all the community in order to
increase his option strangles and maintain the different service environment of
forest.
The results of this position will use the base of some people
who take the value of using of the wild food traditional and the checking
against the misery and the bad alimentation in the rural communities of
south-Kivu downtown.
Keywords: Evaluation-nutritional value-wild
food traditional-rural community-south Kivu-Bashi, Barega and Bafuliro
people.
Evaluation de la valeur nutritionnelle des aliments
sauvages traditionnels consommés par les communautés rurales
(Bashi, Barega, Bafuliro), province du Sud-Kivu, RD Congo
CHAP-I: INTRODUCTION
1.1.
Problématique
Ce dernier temps, avec l'explosion démographique,
l'approvisionnement des populations en protéines animales est devenu de
plus en plus un problème. Les sources de protéines alimentaires
alternatives prennent de plus en plus d'importance. Des exemples de formes
alternatives possibles de production protéique sont les « novel
protein foods » (à base de plantes protéagineuses ou
à base de micro-organismes), la viande produite in vitro, les
algues et les insectes (van der Spiegel et al. 2013, Cazaux et al. 2010).
A l'échelle mondiale, quelque 1.500 à
2.000 espèces d'insectes sont considérés comme comestibles
pour l'homme, parmi lesquelles des Coleoptera
(coléoptères), Lepidoptera (papillons),
Hymenoptera (abeilles, guêpes et fourmis), Orthoptera
(sauterelles et grillons), Isoptera (termites), Hemiptera
(hémiptères) et Homoptera (cigales).
La consommation humaine d'insectes, encore
appelée Entomophagie, en tant que source importante de protéines,
est présente dans bon nombre de cultures disséminées
à travers le monde. Bien que la consommation d'autres arthropodes comme
les crustacés, soit courante en Europe occidentale, et que ces derniers
soient considérés comme un met de choix, l'absorption d'insectes
est plutôt peu usuelle et ressentie comme étrange. Cependant, des
insectes sont déjà incorporés dans les aliments au niveau
régional en Europe. La soupe de hannetons consommée en France et
en Allemagne, la tradition locale dans la région de Carnia dans le Nord
de l'Italie de manger le jabot sucré de papillons Zygaena (et
du Syntomis qui y ressemble), et le casu marzu, un fromage sarde aux
larves de mouches, en sont des exemples (Siemianowska et al. 2013).
De plus en plus des tentatives pour domestiquer les
animaux sauvages et les insectes comestibles par l'homme sont en cours. Cette
nouvelle zootechnie aussi appelée « micro-livestock »
ou « mini-livestock », est en voie de promotion dans le but
de garantir les populations avec des produits d'origine animale et qui soient
nutritifs.
Les insectes comestibles contiennent des protéines
(d'une composition comparable à celle de la viande), des vitamines, des
minéraux et des acides gras. La valeur nutritionnelle spécifique
et la composition chimique sont fonction de l'espèce, du stade de
développement et du niveau de l'alimentation de l'espèce.
Cependant, la valeur nutritionnelle de la plupart de ces insectes comestibles
n'est pas encore connu dans tous les pays du monde (Belluco et al. 2013, FAO
2013, van Huis 2013, Siemianowska et al. 2013, Verkerk et al. 2007, Finke
2002).
En fonction de l'espèce, les insectes sont
consommés par l'homme à différents stades de
développement, à savoir au stade d'oeuf, de larve, de chrysalide
ou au stade adulte (Belluco et al. 2013, Verkerk et al. 2007, Finke 2002).
Généralement, les insectes sont consommés entiers, mais
ils peuvent aussi être transformés en pâtes ou en poudres.
L'extraction de protéines, de graisses, de chitine, de minéraux
et de vitamines à partir d'insectes est également possible, mais
un travail qui n'est pas encore fait et même de leur valeur nutritive
(FAO 2013).
Les insectes représentent une ressource encore mal
connue qui est de plus en plus envisagée comme source de nourriture et
de protéines. Certaines entreprises (Micronutris en France, Yunnan
Insect Biotechnologies en Chine) commercialisent des insectes et certaines
universités (Université de Wageningen, NL ; Université de
Liège Agro-Bio Tech, B ; Université du Wisconsin, USA) ont des
pôles de recherche entièrement tournés vers l'entomophage
(i.e. l'étude de la consommation d'insectes en tant que
nourriture destinée à l'être humain).
Le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris
présente actuellement une exposition intitulée « Les
insectes passent à table ». Une première partie montre les
types d'insectes, classés par types de pièces buccales, puis la
seconde salle expose divers insectes dont la consommation est
régulière à travers le monde ainsi qu'une comparaison
succincte des apports protéiques des insectes avec les espèces
d'élevage traditionnel.
Les insectes comptent actuellement environ 1 million
d'espèces décrites à ce jour, et sont déjà
consommés de manière plus ou moins régulière dans
plus de 110 pays. Les espèces des insectes comestibles se trouvent
majoritairement au Mexique et en Amérique du Sud, en Asie Est et
Sud-est, dans les îles Pacifique, l'Océanie, et en Afrique
centrale. Ramos-Elorduy (Johnson 2010) avait fait savoir que le continent
américain abrite le plus grand nombre d'espèces comestibles (39
%), suivie de l'Afrique (30 %) et de l'Asie (20 %). Ces données sont
cependant relatives car l'inventaire des insectes comestibles est encore
très incomplet dans plusieurs régions du monde.
De plus, il y a également un problème
d'harmonisation entre la classification scientifique de nombreux insectes
(classification de Linné) et la dénomination attribuée par
les autochtones, ce qui peut créer des confusions (un même nom
vernaculaire pouvant être utilisé pour désigner plusieurs
espèces) (Louey Yen 2010).
De nos jours, l'attention et les moyens sont
concentrés sur un nombre limité d'espèces
d'intérêt commercial, parmi lesquelles on retrouve les
légumes occidentaux les plus « sophistiqués »
(variétés sélectionnées). Pourtant, les
légumes feuilles, les champignons sauvages, les insectes, les gibiers,
les plantes sauvages,... traditionnels restent fortement consommés, dans
certaines recettes locales ayant la valeur de spécialité
nationale (Remi Kahane et al. 2005).
La forêt et les arbres fournissent des aliments en
complément des sources agricoles traditionnelles. Pourtant,
naguère encore, forestiers, les nutritionnistes ne prêtaient
qu'une faible attention aux aliments de la forêt. Dans de nombreuses
régions du monde, les produits forestiers autres que le bois,
définis comme «produits d'origine biologique autres que le bois et
services issus des forêts et des emplois du sol connexes» (FAO
1995), jouent un rôle biologique et social important dans les
systèmes alimentaires locaux. Ils peuvent apporter une véritable
contribution à la nutrition comme élément du régime
alimentaire ou comme atout de la sécurité alimentaire des
familles. Ils servent la santé par leur rôle dans la
prévention et le traitement des maladies. Les pauvres qui habitent en
forêt ou aux alentours, particulièrement les gens sans terre, les
femmes et les enfants, dépendent à divers degrés de
l'exploitation des ressources communes de la forêt dans la vie courante
ou en période de crise.
Les aliments de la forêt peuvent constituer
durablement un élément significatif des régimes
alimentaires. Leur consommation élargit la base de l'alimentation,
diversifie le régime alimentaire et contribue à prévenir
les carences nutritionnelles ainsi qu'à maintenir l'équilibre de
l'alimentation. Ces aliments proviennent de sources naturelles locales qui font
partie de l'écosystème local ou sont compatibles avec lui. Les
produits forestiers autres que le bois contribuent aussi à la
sécurité alimentaire et à la santé familiale. Les
feuilles et les fruits sauvages contiennent beaucoup de nutriments essentiels.
Les graines, noix, racines et tubercules trouvés dans la forêt
fournissent des lipides et des hydrates de carbone. Les champignons, gommes et
sèves fournissent des protéines et des minéraux. Les
animaux sauvages de la forêt fournissent souvent une bonne part de la
viande consommée par les gens qui vivent en zone forestière ou
alentour (FAO 2009).
Dans les régions rurales du Liban, les femmes font
valoir les bienfaits de l'alimentation traditionnelle, impulsant ainsi le
retour à des aliments sains et abordables. Depuis 2005, ces femmes
rurales du Liban se réunissent quotidiennement dans une cuisine
collective où elles préparent des mets sains à base de
plantes sauvages comme l'ache et la figue. Elles vendent ces plats dans un
marché urbain(Beyrouth), à l'occasion de festivals culinaires et
de banquets, ainsi qu'à l'éco hôtel du village dont elles
assurent le fonctionnement (Division des communications, CRDI 2002)
La longue guerre civile, conjuguée à
l'afflux d'aliments importés peu coûteux, a entraîné
le déclin de l'agriculture dans le pays. La consommation d'aliments
transformés peu nutritifs s'est donc répandue dans la population.
La pauvreté n'a fait qu'aggraver les choses. Une étude
menée par des chercheurs en 2002 dans trois villages a
révélé que près de 20 % des villageois
interrogés n'avaient pas les moyens d'acheter suffisamment d'aliments
pour se nourrir. Un tiers des personnes visées par l'enquête se
nourrissaient d'aliments de piètre qualité, faute d'argent pour
acheter des aliments plus sains. En outre, un grand nombre de répondants
ont dit consommer de plus en plus d'aliments riches en farine blanche, en sucre
et en huiles importées, qui procurent pourtant moins de bienfaits que
l'huile d'olive locale (Division des communications, CRDI 2002)
Les chercheurs ont aussi découvert que le riche
patrimoine culinaire du Liban recelait la clé d'une meilleure nutrition.
Ils ont étudié la valeur nutritive de plus de 40 plantes sauvages
et de mets traditionnels préparés à partir de ces plantes.
Récemment formées à la préparation d'aliments
devant être commercialisés et aux rudiments de la mise en
marché, les championnes de la nutrition s'emploient à faire
connaître ces produits alimentaires largement accessibles.
La recherche, à laquelle participe maintenant
l'Université d'Ottawa au Canada, demeure axée sur les
écosystèmes locaux et sur leur capacité de satisfaire,
à long terme, aux exigences d'une saine alimentation (Division des
communications, CRDI 2002).
Les aliments traditionnels sont sains. Pour
fournir aux familles et aux communautés des aliments sains, les
chasseurs et les pécheurs du Nunavut récoltent caribous, boeufs
musqués, canards, lagopèdes, bélugas, ombles chevaliers et
autres aliments sauvages. Les aliments traditionnels comprennent
également les baies et les plantes comestibles prélevées
dans la nature (Blanchet C. 2000) Par le passé, la consommation
d'aliments traditionnels constituait un régime équilibré;
de nos jours, cependant, les gens dépendent de plus en plus des aliments
achetés à l'épicerie (Blanchet C. 2000).
François Couplant (2012) s'attache à mettre en
valeur les végétaux comestibles méconnus et à les
faire connaître aux restaurateurs et au public par le biais de
conférences, de stages, de prestations personnalisées, de
publications et des médias. Il travaille actuellement en particulier sur
l'alimentation de nos ancêtres au Paléolithique et collabore dans
plusieurs pays avec de grands chefs cuisiniers à la
réhabilitation des saveurs oubliées.Depuis de nombreuses
années, François Couplant (2012) parcourt la planète
à la recherche des traditions alimentaires des différents groupes
culturels qui peuplent notre monde: les relations entre hommes et plantes sont
innombrables et fascinantes.
Ces dix dernières années, la
reconnaissance du rôle des produits forestiers non ligneux (PFNL)
comestibles dans la sécurité alimentaire, comme la viande de
brousse et les fruits et champignons locaux, a considérablement
augmenté.
Malgré tout, les potentialités
alimentaires des insectes comestibles sont mal connues bien que plusieurs
études aient montré que les insectes contribuent de
manière importante aux moyens d'existence des régions rurales
comme urbaines. Dans de nombreuses cultures, les insectes sont consommés
comme un supplément quotidien, un met délicat occasionnel ou un
produit de substitution durant les pénuries alimentaires, les
sécheresses, les inondations, les guerres, etc. Les insectes comestibles
doivent être considérés comme une alternative potentielle
plus importante dans les efforts d'améliorer la sécurité
alimentaire et d'alléger la pauvreté en Afrique subsaharienne (de
Foliart 1992). La FAO note que les populations les plus pauvres
récoltent les insectes et les autres PFNL, et ces activités de
récolte sont habituellement pratiquées par les femmes.
Les chercheurs et personnes qui travaillent dans le
développement d'optimiser le potentiel des insectes,
particulièrement ceux qui proviennent des forêts et qui sont
comestibles. Les liens entre gestion des forêts et populations d'insectes
sont encore moins connus ainsi que les impacts de la récolte des
insectes sur la forêt la biodiversité en général,
et les modes alimentaires dans les régimes locaux liés aux
évolutions de la disponibilité d'autres source des
protéines sources de protéines comme la viande (dont la viande de
brousse), le poisson ou les noix d' arachide (Muvundja et al. 2013).
En 2002, le Programme des Produits forestiers non
ligneux (PFNL) de la FAO, soulignant la prise de conscience du besoin de
développer d'avantage la sensibilisation sur le potentiel des insectes
comestibles dans les stratégies de survie des populations qui
dépendent de la forêt, a lancé une étude afin de
connaitre leur rôle et leur importance dans les moyens d'existence locaux
mais aussi pour répondre aux manques de connaissances sur ce sujet. Une
priorité a été donnée au Bassin du Congo,
région qui possède d'importantes ressources forestières,
encore riches en faune et flore sauvages et dont le niveau de consommation
à la fois en viande de brousse et en de nombreuses espèces
d'insectes comestibles est important.
L'Afrique présente actuellement 524
espèces comestibles et 36 pays consommateurs (Ramos-Elorduy in
Johnson 2012), majoritairement dans les régions centrale et
australe (209 espèces majoritairement consommées en Afrique
Sub-saharienne (Illgner et Nel 2000). Ceci est en premier lieu dû au fait
que, en de nombreuses régions d'Afrique, l'Entomophagie fait partie
intégrante des traditions. Les espèces consommées varient
en fonction des peuples.
Ainsi certains peuples de la République
Démocratique du Congo comme les Yombe considèrent la consommation
de toutes les chenilles comme taboue et chez les Lega, les femmes enceintes ne
sont pas autorisées à consommer un certain type de chenilles.
Des experts locaux du Cameroun, de la République
centrafricaine, la République du Congo (Brazzaville) et la
République démocratique du Congo (Kinshasa) ont été
contractés pour produire des études de cas. Le sujet de ces
études est principalement les chenilles, insectes les plus communs de la
forêt qui peuvent être facilement récoltés. La
plupart des chenilles se nourrissent des feuilles des arbres, celles-ci pouvant
provenir d'espèces forestières de valeur comme le sapelli
Entandrophragma angolense (
Meliaceae),
il existe donc des liens essentiels entre les chenilles et
l'écosystème forestier. Cela offre de nombreuses options de
gestion forestière pour à la fois répondre aux besoins
alimentaires locaux et de santé et à la productivité de
l'écosystème forestier (Shango 2010).
Le champignon de l'espèce Agaricus bisporus
(
agaricacées)
est le plus cultivé parmi toutes les variétés comestibles.
C'est par contre un de ceux dont les propriétés
médicinales et les effets santé sont les moins documentés.
Malgré sa teneur élevée en eau, le champignon a une valeur
nutritive comparable à celle de plusieurs autres légumes. Il
contiendrait également certains composés potentiellement
bénéfiques pour la santé, mais dont les effets ont fait
l'objet de peu d'études scientifiques (Lampe 1999, Bazzano et al.
2003).
Au Sud-Kivu (RD Congo), la chenille Bunaeopsis
aurantiaca
(Saturnidae) « Milanga »,
de haute valeur nutritive que la viande et les poissons, est largement
consommée par les populations de la forêt du bassin du Congo en
général. Cette chenille a comme plante-hôte l'arbre
Uapaca guineensis (Euphorbiaceae) un arbre connu pour ses planches en
bois de qualité et comme un arbre à chenille de valeur, mais cet
arbre est couper par les paysans pour s'en servir à la fabrication des
braises, d'où on note déjà une diminution de production de
ces chenilles dans la communauté (Muvundja et al. 2013).
Dans les hauts plateaux d'Uvira (province du sud Kivu), plus
de 10 espèces des plantes sauvages groupées en 8 familles sont
consommés par les communautés ethniques. Tous les
enquêtés reconnaissent les vertus thérapeutiques de ces
plantes commercialisées en grande quantité pendant la saison de
pluie et comme étant une source par excellence des vitamines et sels
minéraux (selon les enquêtés), mais dont aucune
détermination de la valeur nutritive de ces plantes n'a
été déjà effectuée par les chercheurs
(Muvundja, communication personnelle).
Au vue de la revue de la littérature
disponible au chercheur, apparemment aucune étude n'a encore
était effectuée au Sud-Kivu pour déterminer la valeur
nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les
différentes communautés rurales (tribus). Par ailleurs,
contrairement à la plus part d'autres études dans lesquelles on
arrive à analyser la valeur nutritive d'un seul aliment ou d'une seule
catégorie d'aliment, cette étude vise à analyser plus d'un
aliment ou plus d'une catégorie d'aliment (ex. aliments traditionnels
d'origine animale : insectes, chenilles et leurs larves, escargots, rat
taupier, grenouille, etc. et ceux d'origine végétale :
fruits, légumes, champignons, tubercules, racines, tiges,...).
Questions de Recherche
Dans cette étude, les questions suivantes ont
été posées pour servir comme fils conducteur de cette
étude :
(i) Quels genres d'aliments traditionnels les gens
consomment-ils dans les localités ?
(ii) Quels en sont les facteurs influençant la
consommation et la commercialisation des aliments sauvages
traditionnels ?
(iii) Quelle est la valeur nutritive des aliments sauvages
traditionnels par tribu ?
(iv) Comment ces aliments sont-ils préparés,
récoltés et utilisés ?
(v) Existe-t-il d'autres usages dans l'utilisation de ces
aliments ?
(vi) Les aliments traditionnels sont souvent disponibles
pendant de courtes périodes, alors quelles sont les périodes et
les conditions de la disponibilité ?
(vii) Comment pourrait-on conserver ces aliments de
manière à les manger plus tard (ex : les plantes sauvages,
les termites sexuées ailées, les champignons, les insectes et
chenilles/larves, etc.) ayant encore conservés leur valeur
nutritive ?
1.2. Objectif principal
Contribuer à la mise en valeur des ressources
alimentaires que constituent les Aliments Sauvages Traditionnels (AST)
consommés par les différentes communautés rurales (tribus)
de la province du Sud-Kivu en RD Congo par l'évaluation de leurs valeurs
nutritionnelles.
1.3. Objectifs
spécifiques
(i) Inventorier les aliments sauvages traditionnels
consommés par les différentes communautés de la province
du Sud-Kivu ;
(ii) Déterminer les principes nutritifs des certains
aliments sauvages (non cultivés et non élevés)
consommés par les différentes communautés rurales de la RD
Congo/province du Sud-Kivu en particulier ;
(iii) Décrire l'état sanito-nutritionnel des
personnes consommant ces aliments ;
(iv) Identifier les raisons ethno-biologiques dans
l'utilisation de chacun de ces aliments ;
(v) Identifier les facteurs influençant la consommation
et la commercialisation des AST,
1.4. Hypothèses de recherche
L'hypothèse principale de cette étude est que,
dans le contexte de sécurité alimentaire des communautés
rurales du Sud-Kivu, la consommation des aliments sauvages traditionnels locaux
serait préservatrice des maladies nutritionnelles.
Conformément aux objectifs spécifiques
présentés ci-haut, cette hypothèse serait
décomposée en cinq hypothèses secondaires
ci-dessous :
(i) Les AST consommés diffèrent selon les
peuplades,
(ii) Les aliments sauvages traditionnels locaux
consommés par les différentes communautés rurales sont
d'une haute valeur nutritive,
(iii) Les personnes qui consomment ces aliments sont en bon
état sanito-nutritionnel,
(iv) Ces aliments répondent à d'autres fins en
plus de leur consommation, par ex. médicaux, additifs,
présentés aux cérémonies coutumières,
etc.,
(v) Les qualités organoleptiques, les habitudes
alimentaires, la valeur nutritive et respectivement la grande
disponibilité, la demande, la rentabilité, etc. sont des facteurs
influençant la consommation et la commercialisation des AST,
1.5. Délimitation du
travail
Cette expertise vise exclusivement l'évaluation de la
valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par
les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en
RD Congo, cas des Bashi, Barega et Bafuliro. La récolte des
données et l'interprétation des résultats de cette
recherche s'étalent sur une période allant du 2 Avril au 26
Août 2015.
CHAP-II : REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1.
Généralités sur les aliments sauvages traditionnels
Depuis des temps immémoriaux, la terre a nourri les
peuples autochtones. Ces peuples savaient quelles plantes récolter pour
leur usage médicinal et lesquelles leur permettraient de se nourrir
pendant l'hiver. Ils connaissaient les endroits où trouver les meilleurs
légumes racines et où cueillir les meilleures baies. Les
Autochtones ont toujours organisé leur vie autour des cycles
alimentaires saisonniers. Jusqu'à tout récemment, bon nombre de
peuples autochtones suivaient la migration des animaux et sillonnaient le
territoire et ses cours d'eau au gré des saisons. En fait, la plupart
d'entre eux ne se sont établis en un lieu donné de manière
plus permanente que durant les 50 dernières années (Batal et al.
2005).
Toutefois, le mode de vie ancestral basé sur les
activités traditionnelles conserve son importance. La chasse, la
pêche et le piégeage restent des activités importantes pour
les Autochtones au Canada, qui leur permettent de tirer leur subsistance de la
terre, de l'air et de l'eau (Kuhnlein et Receveur 2005).
Dans les diverses régions du Canada, les grandes
différences sur le plan du climat, de l'écologie, de la flore, de
la faune et du relief jouent un rôle déterminant à
l'égard de la survie des Autochtones et des aliments à leur
portée. L'adaptabilité est indissociable de la survie dans ces
milieux peu hospitaliers, où la disponibilité des aliments dicte
la consommation. De même, les méthodes de préparation et de
conservation des aliments sont traditionnellement déterminées par
le milieu de vie des Autochtones. Les Autochtones ont appris à utiliser
les ressources disponibles pour se procurer de la nourriture et d'autres
nécessités. Ils ont appris à s'adapter à leur
milieu et à en exploiter toutes les ressources pour survivre (Van
Oostdam et al. 2003).
Ces aliments peuvent avoir différentes
appellations selon le vouloir de l'auteur, comme à titre
d'exemples : aliments indigènes (AI), aliments non populaire (ANP),
aliments traditionnels des autochtones, aliments sauvages traditionnels (AST)
ou tout simplement aliments traditionnels (AT), produits forestiers non ligneux
(PFNL), etc. (Kuhnlein et al. 2004).
2.2. Définitions des
quelques concepts
2.2.1. Aliments traditionnels
(AT)
Les aliments traditionnels proviennent de plantes ou d'animaux
prélevés dans le milieu local et jugés culturellement
acceptables, par opposition aux aliments du commerce transportés du sud
(Kuhnlein et Receveur 1996 ; Receveur, Boulay et Kuhnlein 1997).
Les sources traditionnelles de nourriture sont uniques en
leur genre et presque toujours associées à un lieu
géographique ou à une culture en particulier (Kuhnlein, Receveur,
Soueida et Egeland 2004).
L'accès fiable aux aliments du commerce,
c.-à-d. les fruits et légumes frais, n'est à la
disposition des communautés autochtones rurales et
éloignées que depuis récemment, par l'intermédiaire
du programme Aliments-poste du gouvernement canadien. Or, les aliments
traditionnels fournissent tous les éléments nutritifs
nécessaires à l'organisme. Selon l'endroit où ils vivent,
la saison et la disponibilité des espèces
végétales, aquatiques et fauniques, les populations autochtones
consomment divers types d'aliments traditionnels. Le régime le plus sain
pour les Autochtones est celui qui réserve une place aux aliments
traditionnels (Kuhnlein et al 2004).
2.2.2. Les aliments sauvages
traditionnels (AST)
Ce sont des substances qui servent à nourrir un
être vivant, provenant d'une espèce ou d'une variété
non cultivée et/ou non élevée appartenant à la
culture et à la civilisation(d'une société ou d'un pays).(
Kuhnlein, Receveur 2004)
2.2.3. Les produits forestiers
non ligneux (PFNL)
Plusieurs auteurs ont tentés définir une
expression aussi dynamique que celle des PFNL. A l'instar de cette
terminologie, le sens donné aux PFNL a beaucoup évolué
dans le temps (Ndjebet 1997, Aubé 1996, Peters 1997, et FAO 1999).
Les définitions de ces auteurs sont bien
résumées par celle de la (FAO 2001) qui considère les PFNL
comme l'ensemble de biens et services pouvant être vendus,
autoconsommés ou être utilisés par l'industrie comme source
de matières premières et qui proviennent des ressources
renouvelables et de la biomasse forestière. Ces produits sont
susceptibles de permettre une augmentation des revenus réels et des
emplois des ménages ruraux (Biloso 2008).
Même si leur exploitation se fait encore à
l'échelle artisanale, les PFNL ont une influence sur la vie ou la survie
des populations rurales, car ils jouent un rôle important dans
l'équilibre alimentaire, la conservation de l'identité
culturelle, la santé et des activités génératrices
des revenus. Le miel s'inscrivant dans ce registre, il se présente comme
un produit multifonctionnel couvrant pratiquement tous les aspects
susmentionnés (Awono et al. 2008).
2.2.4. Valeur nutritionnelle
d'un aliment
C'est l'ensemble de qualités que possède un
aliment lié à l'assimilation par l'organisme des substances
nécessaires à sa survie (Bernard et Geneviève 2011).
2.2.5. Communauté
rurale
Est un groupe humain solidaire vivant à la campagne et
qui partage une histoire, une culture ou des intérêts communs
(Bernard et Geneviève pierre 2011).
2.3. Classification des
PFNL
Suivant la définition mondiale des produits des
forêts et des arbres, la FAO (1999) a retenu deux catégories des
PFNL, basées sur leurs utilisations finales, la taxonomie ainsi que les
caractéristiques de services qu'ils rendent aux populations. Il s'agit
des :
(i) Plantes et produits végétaux. Si l'on s'en
tient à l'anatomie des ressources forestières, la distinction
entre les produits ligneux et non ligneux considérés par les
chercheurs et scientifiques n'est pas nette (Degrande et al, 2006 ;
Biloso 2008). Selon la FAO (2001), les PFNL d'origine végétale
sont classés en 8 catégories: aliments ; fourrage; matière
première pour la préparation de médicaments et de produits
aromatiques ; matière première pour la préparation de
colorants et de teintures ; matière première pour la fabrication
d'ustensiles, d'objets d'artisanat et pour la construction ; plantes
ornementales ; exsudats et autres produits végétaux.
(ii) Animaux et produits forestiers non ligneux d'origine
animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, cuits, les peaux
et trophées, les poissons (vivants, ornementaux), les reptiles, les
insectes, les fourrures, les os, les oeufs d'oiseaux et des reptiles, les
dents, les coquilles, les griffes, les plumes d'oiseaux, les poils, les cornes,
les queues, les huiles de poissons et de serpents, le miel sauvage et la cire
d'abeille, etc. ;
Etant considérés comme un règne
indépendant des plantes vasculaires, les champignons devraient faire
l'objet d'une troisième catégorie dans la classification des PFNL
(Toirambe 2005).
2.4. Importance des PFNL en
RD Congo
Il est admis que les forêts congolaises jouent un
rôle important au niveau des grands équilibres écologiques
mais leur contribution au PIB est très modeste (à peine 1%)
comparativement à d'autres secteurs productifs tels que les mines,
l'agriculture, ...
Dans ces forêts l'importance des produits
forestiers non ligneux n'est plus à démontrer. Il est
déjà largement connu que ces produits complètent la
production agricole des ménages en leur apportant des denrées
nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal, du
fourrage, de la paille, etc. Ils sont pourvoyeurs des aliments de secours
pendant la période de soudure ou constituent un filet de
sécurité alimentaire d'urgence contre des aléas
saisonniers et en cas de nécessité urgente pour les
ménages (Mukerji 1995).
Les PFNL constituent également une des
principales sources, sinon la principale source de protéines animales
pour les populations tant rurales qu'urbaines. En milieu rural, les
protéines animales commercialisées issues d'élevage ne
font généralement pas ou font très peu partie de
l'alimentation habituelle. Pour satisfaire leurs besoins, les populations
rurales font souvent usage du gibier, du poisson, des insectes, des chenilles,
des larves, des escargots, etc. Pour Wolfgang et Bihini (1989), 75 % des
protéines animales consommées en RDC proviendraient de la faune
sauvage. Les marchands de viandes ou de poissons marins surgelés n'ont
pas pu s'établir dans beaucoup de centres urbains de la cuvette centrale
(entité purement forestière) jusqu'à nos jours à
cause de la concurrence que leur imposent les chasseurs et les pêcheurs
autochtones.
L'apport qualitatif en protéines par la
viande sauvage a été étudié par quelques
chercheurs. Ainsi, Heymans (1982) rapporte qu'au Bénin, un kilogramme de
viande d'antilope boucanée contient 85,16% de protéines. Debroux
et Dethier (1993) ont montré que, dans la plupart des cas, la teneur en
protéines de la viande de brousse est supérieure à celle
de la viande des animaux domestiques (environ 22,3% pour le bétail).
Les produits végétaux non ligneux
contribuent potentiellement à la fourniture des matières
premières d'où sont extraits des principes actifs par les
industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de
santé d'environ 80 % de populations des pays en développement
qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée
traditionnelle (Mukerji 1995). Deux raisons majeures peuvent expliquer cette
situation : des crises économiques diverses dans ces pays ; et des
coûts onéreux des produits pharmaceutiques.
Les PFNL représentent souvent, aux yeux des populations
locales, la manifestation la plus évidente de la valeur de la
forêt en tant que capital-nature, et représentent par la suite un
facteur important dans la conservation de l'ensemble des ressources de la
forêt, notamment de sa diversité génétique (FAO
1989).
Ils peuvent ainsi constituer une source importante de
revenus dans les économies locale, nationale ou internationale. A
l'heure actuelle, plus de 150 PFNL font l'objet de commerce dans les
différents marchés de l'Afrique Centrale (FAO 2001). Tabuna
(2000), en décrivant le marché des PFNL en Europe (Royaume Uni,
France, Portugal, Belgique et Espagne), a évalué les exportations
de l'Afrique Centrale à 3.475 tonnes/an et le chiffre d'affaires
généré par ce volume est estimé à 96.424.251
$US.
Pour une utilisation commerciale, l'exploitation de
certains des PFNL a ouvert de nouvelles perspectives laissant entrevoir la
possibilité d'emplois à temps partiel ou à temps plein,
pour les hommes aussi bien que pour les femmes dans les communautés
rurales, voire dans des centres urbains.
2.5. Facteurs encourageant
la mise en valeur des PFNL en RD Congo
Selon la FAO (1992), la valorisation des PFNL dans les pays en
développement a été principalement favorisée par la
détérioration des facteurs économiques intérieurs
et extérieurs et par les efforts faits pour conserver les forêts
tropicales et la biodiversité. Cette détérioration a
été le frein de certaines importations et a permis aux
populations de ces pays d'aller puiser davantage dans leurs propres ressources
naturelles pour la survie. Les médicaments sont un exemple de produit
importé coûteux qu'il faut maintenant remplacer par des plantes
médicinales locales dont le coût financier est insignifiant.
Par ailleurs, certaines administrations nationales se
rendent de plus en plus compte que le bien-être d'une partie des
communautés locales dépend des ressources forestières non
ligneuses, et que l'utilisation rationnelle de ces ressources peut en
améliorer régulièrement le niveau de vie. Il a
été démontré que les femmes engagées dans la
vente des principaux PFNL (Dacryodes edulis, Irvingia spp. Cola
acuminata, Ricinodendron heudelotii.....), ont vu leur situation
économique s'améliorer positivement (Ndoye et al.1998, Biloso
2003, Biloso et Lejoly 2006).
La demande des plantes médicinales des
forêts tropicales par les industriels pharmaceutiques crée de
nouveaux débouchés à travers le monde. Cette demande a
relevé les prix de certains produits au détriment des produits de
synthèse.
Jadis marginalisés, beaucoup des PFNL participent
aujourd'hui aux échanges internationaux. L'accroissement
démographique des immigrés du Sud dans des pays européens
a ouvert la porte aux marchés des PFNL tropicaux
(considérés pour certains comme des « produits biologiques
»), dont la demande est restée croissante pendant ces
dernières années (Tabuna, 2000).
Un autre facteur qui motive la valorisation des PFNL
est la pertinence de diversification des produits, qui favorise la
création d'emplois et de revenus dans les zones rurales, ainsi que la
protection des valeurs environnementales et culturelles.
2.6. Effets négatifs
de l'exploitation des forets face aux AST
L'agriculture itinérante sur brûlis,
l'exploitation forestière, la chasse commerciale sont des
activités anthropiques majeures, responsables de l'amenuisement ou de
l'appauvrissement des AST en milieu forestier.
En RDC par exemple, plus de 70% de la population
pratiquent essentiellement l'agriculture de subsistance, cultivant annuellement
près de 5 à 6 millions d'hectares. Les techniques culturales
(défrichement, sarclage, brûlis, etc.) sont préjudiciables
au maintien des forêts, surtout en zones de 17 fortes densités
où le raccourcissement de la période de jachère ne permet
plus à la forêt de se reconstituer (MINAF-ET 2003).
L'exploitation forestière présente
également un impact tant présent que futur sur les
récoltes des AST. Elle peut conduire à un appauvrissement de
certaines espèces (par exemple Baillonella toxisperma) et de la
diversité structurale de la forêt, ainsi qu'à une faible
croissance du sous-bois, suite à la destruction des semis, des jeunes
arbres, de la surface du sol ainsi que des réseaux de drainage (Djomo
2001). Les engins lourds utilisés (tracteurs à chenilles pour le
débusquage, tracteur à chenilles ou sur pneus pour le
débardage) causent beaucoup de dommages au niveau du sol et du
peuplement des PFNL. Les routes forestières et l'installation des
campements dans des zones d'exploitation forestière ne font qu'augmenter
la pression sur les AST en les rendant accessible.
La chasse fut pratiquée depuis le temps
immémoriaux par les populations forestières ; mais cette
activité n'est plus durable pour plusieurs raisons : la
modification de l'environnement social, l'apparition de nouveaux besoins
à cause de l'accroissement démographique, la
sédentarisation, l'urbanisation, l'immigration intensive,
l'évolution des méthodes de chasse avec l'apparition du fusil et
des câbles en acier, etc. (Mathot 2002).
La viabilité de cette chasse dans les
forêts tropicales, en particulier en Afrique, suscite de grandes
préoccupations pour la faune sauvage des forêts. Par exemple, la
quantité de viande d'animaux sauvages (gibier ou viande de brousse)
récoltée chaque année dans le bassin du Congo est
évaluée à 5 millions de tonnes (Fa et al.2002), ce qui
indique que le taux d'exploitation est deux fois plus élevé que
le taux de production.
A titre de comparaison, en Amazonie, on récolte
environ 0,15 million de tonnes de gibier, ce qui correspond à un taux
d'exploitation de 0,08 % par rapport au taux de production, un ratio 30 fois
inférieur à celui du bassin du Congo (FAO 2003). Bien que ces
chiffres soient indicatifs, ils confirment les graves menaces qui pèsent
sur la faune sauvage des forêts tropicales africaines et congolaises en
particulier.
2.7. Etat de lieux des PFNL
en RDCongo
Ce n'est que ces dernières années que des
études systématiques sont faites sur l'utilisation des PFNL,
notamment en étudiant les filières et en procédant aux
inventaires des PFNL des diverses régions de la RD Congo.
Bien qu'embryonnaire, plusieurs études ont
montré que de nombreux produits forestiers non ligneux sont couramment
utilisés ou ont une valeur reconnue. Certains sont exploités de
façon très intensive, d'autres moins. L'intensité de
l'exploitation est fonction de la demande domestique et/ou commerciale du
produit (Toirambe 2005).
Dans ce point, il sera question de donner des
principaux PFNL qui jouent un rôle capital et visible dans
l'amélioration des conditions de vie des populations qui les exploitent
et/ou qui les commercialisent. Ainsi, rappelons que les PFNL
présentés ici font l'objet d'une compilation des informations de
la littérature et des enquêtes ponctuelles réalisées
auprès de différents acteurs du secteur PFNL. On trouvera
ci-dessous, les différents PFNL regroupés en trois
catégories signalés plus haut : les PFNL d'origine
végétale, les PFNL d'origine animale et les PFNL fongiques.
2.7.1. Aliments sauvages
traditionnels (AST) d'origine végétale
Dans cette catégorie, on distingue :
(i) AST végétaux
comestibles
La vie des ménages dans les villages et dans les villes
est soutenue par une mosaïque de plantes et de cultures destinées
à la consommation. Plus de 100 espèces de produits
végétaux non ligneux destinées à l'alimentation
humaine sont connus. Dans son étude sur le « Renforcement de la
sécurité alimentaire en Afrique Centrale à travers la
gestion et l'utilisation durable des produits forestiers non ligneux, Toirambe
(2005) a montré que 21 espèces présentent une importance
au niveau national et 45 espèces au niveau local ou provincial.
L'usage relatif aux organes végétaux
montre que les fruits (45% d'organes comestibles) sont couramment
recherchés et consommés par la population congolaise, suivis des
feuilles (38%) qui sont préparées comme légumes.
Les tubercules ou rhizomes (11%) sont consommés
comme aliment de base ou d'appoint et les autres organes, notamment les
écorces (2%) et les petits morceaux de bois (1%) sont traditionnellement
utilisés comme condiments ou en assaisonnement.
Il sied de signaler que deux à trois organes de
certaines espèces sont consommés, cas de : Afrostyrax
lepidophyllus (
Huaceae)avec
trois organes (écorce, morceau de bois et graines), Hua gabonii
(Huaceae)avec trois organes (écorce, morceau de bois et
graines), Aframomum laurentii (
Zingibéracées)avec
deux organes (fruits et nectar), Capsicum frutescens (
Solanaceae)avec
deux organes (feuilles et fruits), Cucurbita maxima (
Cucurbitaceae)avec
deux organes (feuilles et graines), Elaeis guineensis avec deux
organes (bourgeon et noix), Scorodophleus zenkeri avec deux organes
(écorce et fruits), Impatiens masisiensis (Balsaminaceae)avec
deux organes (feuilles et fruits), Lasimorpha senegalensis avec deux
organes jeunes feuilles et rhizomes), Lagenaria sphaerica (
Cucurbitacées)avec
deux organes (feuilles et graines), Lagenaria siceraria
(Cucurbitaceae)avec deux organes (feuilles et graines), Raphia sesse
(
Arecaceae)avec
deux organes (bourgeon et fruits), Solanum aethiopicum (
Solanaceae)avec
deux organes (feuilles et fruits), Tristemma incompletum
(Melastomataceae)avec deux organes (feuilles et fruits), Xanthosoma
qagittifolium avec deux organes (feuilles et tubercules).
L'étude de Biloso (2008), sur de la valorisation des
AST des Plateaux de Batéké en RDC montre que 169 espèces
de PFNL appartenant à 65 familles des plantes sont valorisées.
Les PFNL végétaux comestibles sont les plus exploités dans
la zone d'étude. Il s'agit de Pteridium sp, du
vin indigène (de palmier à huile et de raphia), de Dioscorea
praehensilis, de Talinum triangulare et du rotin. La consommation
du Pteridium sp. par le ménage, son prix de
vente, sa disponibilité dans les écosystèmes, la distance
à parcourir par rapport aux lieux de prélèvement, le
statut matrimonial du chef de ménage, la distance par rapport au
marché et l'appartenance à une structure locale sont des facteurs
explicatifs déterminants dans le choix de l'exploitation ce AST qu'est
le Pteridium sp. (Biloso 2008). Les ignames sauvages,
différentes espèces d'Afromomum sont bien originaires de
la forêt dense humide africaine (Hladik et al. 1997). Comme en
en Afrique de l'ouest, les ignames cultivées constituent la nourriture
de base de certaines communautés pour lesquelles Miège (1954,
cité par Hladik, 1997) et Coursey (1972 in Hladik 1997) ont
évoqué l'idée d'une «civilisation de l'igname»
(expression).
Les feuilles de Megaphrynium macrostachyumsont
utilisées par les populations des villages de Botsima, Bekumankake et
Besoi situés en bordure Nord-Est du Parc National de la SALONGA, pour la
préparation de la Chikwangue. En plus des légumes
cultivés (feuilles de manioc, de patates douces ou d'amarante) les
enfants vont parfois ramasser dans la forêt des feuilles sauvages qui se
développent en abondance à certaines périodes de
l'année (Dhetcum et Lejoly 1997): Awono et al. (2008) dans son
enquête sur les PFNL, indique que Dacryodes edulisest un des
PFNL les plus appréciés sur le plan alimentaire. Il se retrouve
dans toutes les régions de la RDC.
L'enquête a encore montré la
préférence du Dacryodes edulis comme aliment : il
représente un poids de 31,44%, suivi par les champignons (18,20%), les
chenilles (12,99%) et le fumbwa (Gnetum) (11,43%). L'importance du
Dacryodes edulis en termes d'aliment dans les ménages de
production baisse par rapport à son poids en termes de revenus (55,37%).
C'est dire que ce produit, sans négliger sa valeur alimentaire pour les
ménages producteurs, leur est plus utile pour les revenus
générés que pour l'autoconsommation (Awono, et al.
2008).
Pour Mialoundama (1997), parmi les feuillages
comestibles des forêts humides de l'Afrique centrale et de la RDC en
particulier, celui de petite liane du sous-bois du genre Gnetum (appartenant au
groupe des Gymnospermes, ordre primitif de Gnetale avec une
seule famille, Gnetaceae) est tout particulièrement
apprécié des consommateurs qui en font la collecte. Le Gnetaceae
se constitue de l'unique genre qui comprend environ 30 espèces,
principalement des arbres et arbustes des régions tropicales d'Asie,
d'Amérique et d'Afrique (Martens 1971 cité par Mialoundama 1997).
En Afrique, il n'existe que deux espèces, Gnétum africanum
et G. buchholzianum, dont l'aire de répartition
s'étend depuis le Nigeria, le Cameroun, la République
Centrafricaine, le Gabon, le Congo, le Zaïre (RDC), jusqu'en Angola.
Les feuilles de ces deux espèces sont
consommées depuis les temps immémoriaux. Elles sont
commercialisées par les femmes pendant toute la durée du cycle
annuel, sur le marché de l'Afrique centrale et même dans certaines
villes d'Europe. Cependant, en raison de la collecte intensive de cette
ressource forestière spontanée et de certaines pratiques
culturales qui en réduisent l'habitat, les espèces du genre
Gnetum sont menacées de disparition en Afrique. D'où la
nécessité de penser à sa domestication.
Dans la région d'Ituri, Ichikawa (1996) rapporte que
parmi les quelques 500 espèces de plantes vasculaires
récoltées dans la région, les Mbuti en consomment une
centaine des PFNL (41 fruits, 25 graines, 13 tubercules et 21 feuilles). En
outre, ils boivent la sève de 4 espèces végétales
et consomment quelques 20 espèces de champignons.
L'offre de ces PFNL comestibles est
généralement fonction de la saisonnalité des produits. La
fixation des prix se fait suivant la loi de l'offre et de la demande et
également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la
qualité du produit (état de périssabilité), de la
dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport.
Relativement à leur valeur marchande, les prix unitaires moyens de
principaux PFNL comestibles dans les différentes villes visitées
pendant les mois de juin - juillet 2006 (prix moyens de vente collectés
dans des grands marchés de ces villes et les unités de vente
ramenées au kilogramme, Taux de change : 1$ = 450Fc).
(ii)AST végétaux utilisés
dans la pharmacopée traditionnelle
La diversité des plantes médicinales
répertoriées témoigne de l'importance accordée
à la pharmacopée traditionnelle par la population congolaise. Au
regard de la liste de 166 espèces, 13 espèces présentent
une importance nationale, à savoir : Aframomum laurentii, Cola
acuminata, Garcinia kola, Hymenocardia acida, Mondia whitei, Morinda
morindoides, Pentadiplandra brazzeana, Piper guineensis, Prunus africana,
Quassia africana, Rauwolfia vomitoria, Renealmia africana, Zingiber
officinale.
Awono et al.(2008) dans son étude sur les AST au
Bas-Congo a pu mettre en évidence au cours de son enquête, les
vertus curatives de Dacryodes edulis qui soigne plusieurs maladies
dans les villages. L'analyse statistique montre que plus de 3/4 de la
population totale des villages d'enquêtes, traitent leur mal de dents
à base du Dacryodes edulis. Puis, une deuxième
catégorie de personnes (10%) utilise le Dacryodes edulis pour
soigner la diarrhée. Celle qui utilise le Dacryodes edulis pour
assurer la régulation des seins pour un lait maternel abondant et de
bonne qualité, occupe le troisième rang avec 6%.
Les maladies telles que les brûlures,
l'amaigrissement chronique, le zona, le hoquet et la dysenterie viennent avec
au moins 3% de la population interrogée comme utilisant le Dacryodes
edulis pour les guérir. Le reste des maladies citées
viennent avec un poids non négligeable mais inférieur ou
égal à 2%. Il est important de noter qu'il y a bien des personnes
dans les villages d'enquêtes, qui soignent plus d'une maladie sur la base
du Dacryodes edulis. Il n'y a donc pas une exclusivité par
rapport aux différents groupes tels que donnés dans les
pourcentages ci-dessus. C'est dire combien le Dacryodes edulis est
important dans les communautés du Bas Congo, au-delà de sa valeur
alimentaire et économique.
Parmi les divers autres usages médicinaux
répertoriés, les plus fréquents concernent le traitement
des maux suivants : l'impuissance sexuelle, la lombalgie, l'anémie,
l'hémorroïde, la filariose, la diarrhée, les coliques, la
malaria. Le traitement de ces maladies ou parfois la vente des produits
intervenant aux soins sanitaires apporte un supplément de revenus aux
amateurs de la phytothérapie. Mais pour la plupart de cas, la souffrance
ou la maladie qui frappe un membre de communauté affecte
l'économie de tout le monde. C'est pourquoi, le traitement prévu
pour soigner le malade se fait avant tout dans le sens de trouver une solution
non pécuniaire à la situation du patient. En plus, au village,
chacun est d'abord son propre thérapeute (Toirambe 2005).
Il sied de signaler que la connaissance de plantes
médicinales met chaque adulte (homme ou femme) en mesure de soigner
certaines maladies qui peuvent frapper les membres de la communauté. Non
seulement ces adultes disposent de connaissances efficientes mais
également de remèdes plus personnels qu'ils détiennent de
leurs ancêtres et qu'ils transmettront à leurs descendants. Dans
cette prise en charge de ses propres états de maladie, chaque paysan
contribue à la santé de tous. Les phytothérapeutes
congolais perçoivent clairement la variation de teneur des principes
actifs intervenant dans les traitements de différentes maladies. C'est
ainsi qu'ils recourent aux différents organes végétaux:
écorces, feuilles, fruits, inflorescences, racines, tiges, sève,
... (Toirambe 2006).
Les phytothérapeutes congolais perçoivent
clairement la variation de teneur des principes actifs intervenant dans les
traitements de différentes maladies. C'est ainsi qu'ils recourent aux
différents organes végétaux : écorces, feuilles,
fruits, inflorescences, racines, tiges, sève, etc. Ainsi, la figure 3
met en évidence la proportion de chaque organe végétal
utilisé dans la préparation des remèdes. De cette figure,
nous observons la prévalence des feuilles avec 41% d'organes
utilisés, suivie des écorces (29%), des fruits/graines (9%), des
racines (5%) et des tubercules/rhizomes (5%).
Les feuilles et les écorces se
révèlent donc des organes végétatifs qui
contiendraient les principes actifs recherchés par les
phytothérapeutes. Ces organes sont bien connus par leur rôle
circulatoire des sèves brutes et élaborées et des
déchets métaboliques. Ces derniers, comprenant entre autres des
alcaloïdes, des hétérosides, des tannins, des saponines,
etc., qui sont des substances biochimiques couramment utilisées dans les
traitements chimiothérapeutiques (Wome 1985).
Conjointement à l'usage commercial des AST
comestibles, il se développe, à la suite des coûts
élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes
médicinales tant dans des villages qu'en milieu urbain.
2.7.2. AST d'origine
animale
Les produits forestiers non ligneux d'origine animale sont le
gibier et ses produits dérivés, les insectes (chenilles,
criquets, escargots, etc.), les poissons d'eau douce, les reptiles, les
oiseaux, etc. Ils furent, sont aujourd'hui et resteront certainement pendant
longtemps encore, la principale source de protéines animales pour les
populations locales (Malaisse 1997). Ils contiennent, d'après Okitolonda
(2000), des protéines de haute valeur biologique par leur composition
équilibrée en acides aminés.
La FAO (1992) souligne même que leur teneur en
protéines est en général plus élevée que
celle des animaux domestiques. Dans les différentes villes congolaises,
le gibier et le poisson se classent respectivement le deuxième et le
troisième parmi les divers produits de forêt liés à
la culture alimentaire congolaise, après les produits agricoles
alimentaires (maïs, manioc, riz).
Dans sa publication sur l'exploitation des AST d'origine
animale, Phanzu (2005) indique que 35,7 % de PFNL sont
représentés par le gibier, 21,4 % par les insectes, 21,4 %) par
les reptiles, 7,1 % par Oiseaux et par 14,3 % par les autres produits animaux.
(i) Gibier
Dans les différentes zones forestières de la
RDC, le gibier fournit la part la plus importante des protéines
après le poisson et constitue également une source des revenus.
Malheureusement la quantité consommée et vendue par jour et par
habitant dans ces zones n'a pas connu une évaluation scientifique
approfondie.
Toutefois, les espèces consommées comme
gibier sont nombreuses et diversifiées (Pendje et Baya 1992, Gata 1997,
Wetshi et al.1987, Toirambe 2002, Toirambe 2005, Sabuni 1978, Malaisse 1997,
Marachto 2002, Ndona 2004, DeMerode et al. 2004 : Anomalurops
sp.(anomalure), Atherus africanus (athérure),
Caphalophus dorsalis (céphalophe à dos noir),
C.leucogaster (céphalophe ventre blanc), C. monticola
(céphalpophe bleu), C nigrifons (céphalophe
à front noir), Cercocebus albigena (singe, cercocèbe
joues grises), C. galeritus (cercocèbe agile),
Cercopithecus cephus (singe moustache), C.nicitans (singe
hocheur), C. neglectus (singe, cercopithèque de brazza),
Colobus guereza (colobe guereza), Crossarcuhus obscurus
(mangouste brune), Dendrolyrax arboreus (daman des arbres),
Hylochoerus meinertzhagebi (hylochère), Loxodonta africana
(éléphant), Manis giganthea (pangolin
géant), M. tetrdyctala (pangoloin à logue queue), M.
tricuspis (pangolin à écailles tricuspides), Nandinia
binotata(nandinie), Panthera pardus (panthère),
Panthera leo, Pan paniscus (Bonobo), Pantroglodytes
(chimpanzé), Potamochoerus porcus (potamochère ou
phacochère), Syncerus cafer nanus (buffle de forêt),
Tragelaphus euryceros (Bongo), T. scriptus (guib
arnaché), T. spekei (sitatunga), Tryonomys swinderianus
(aulacode), Viverra civetta (civette), Rat-palmiste, Rat
aquatique, Aonyx congica (loutre à joues bleues),
Hyemoschus aquaticus (chevrotain aquatique), Hippopotamus
amphibius (Hippopotame), Potamogale velox (Potamogale), Okapi et
bien d'autres encore.
Ichikawa (1996) rapporte dans son article intitulé
« Déterminismes écologiques et culturels des choix
alimentaires des chasseurs-cueilleurs Mbuti du Zaïre » habitants
les forêts d'Ituri, (1996) que les Mbuti sont des chasseurs-cueilleurs
qui ont lié avec les cultivateurs des relations qualifiées de
symbiotiques : « les Mbuti approvisionnent les cultivateurs en gibier et
en divers produits de la forêt, leur servent de main-d'oeuvre polyvalente
en échange des produits cultivés, d'outils ou d'autres objets de
fer, et des divers articles d'importation ».
Les Mbuti consomment plus de 200 espèces animales.
Ils considèrent comme comestibles toute espèce de
mammifères de moyenne et de grande taille, et toutes les espèces
d'oiseaux, à l'exception des hirondelles, des bergeronnettes, des
rapaces nocturnes et des engoulevents.
Il a été observé sur les
marchés urbains que peu de personnes consomment le gibier (surtout les
grands mammifères) sous forme de viande fraîche. La raison
principale est que ces animaux ne se rencontrent que dans des sites
éloignés des grands centres urbains. La viande ne peut parvenir
aux consommateurs urbains que sous forme séchée ou
fumée.
Ce type de viande coûte de loin plus cher que la
viande fraîche ; mais la valeur marchande varie selon la nature et la
taille du gibier et également selon le milieu. Par exemple 1 kg de
viande d'éléphant, d'hippopotame, de buffle, de chimpanzé,
d'okapi, etc. coûte plus cher dans les centres urbains et de plus en plus
encore cher à Kinshasa que dans les villages où sont
chassés ces animaux, et aussi plus cher que les rongeurs. La vente de
gibier de grande taille comme les ongulés et les primates se
réalisent en morceaux ou en quartiers ; par contre celle des petits
gibiers (par exemple les rongeurs, les carnivores, les pangolins, les
hyracoidés et quelques reptiles) se fait en
entièreté (Toirambe 2005).
(ii) Oiseaux
La RDC possède des écosystèmes favorables
au développement harmonieux des oiseaux. Ces derniers sont
capturés par les amateurs en vue de leur consommation. Mais, il a
été constaté que leur importance dans l'alimentation des
riverains de forêts est relativement très négligeable.
Toutefois, quelques espèces sont
friandisées et font même l'objet d'un braconnage dans leur biotope
de prédilection, notamment les pintades au Katanga, le canard sauvage
dans la cuvette centrale, les perdrix, les calaos, les pigeons verts, les oies,
etc. De nombreux oiseaux de petite taille sont surtout chassés par les
enfants (Malaisse 1997, FNPP 2002).
(iii) Poissons d'eau douce
La faune ichtyologique de la province ichtyologique du Congo,
reste encore imparfaitement connue et moins étudiée (Teugels et
Guégan 1994). Cela est d'autant vrai que les informations disponibles
sont, dans la plupart de cas, anciennes ou fragmentaires voire inexistantes
pour certaines zones.
Les espèces de poissons pêchées dans
les ruisseaux, les rivières, les lacs et le fleuve Congo sont nombreuses
et très diversifiées. Aujourd'hui, on connaît plus de 1000
espèces mais les espèces les plus recensées dans les
marchés ne dépensent pas une cinquantaine. Signalons que
l'importance de cette richesse ichtyologique est bien différente d'un
cours d'eau à un autre et également d'une région à
une autre (Wamuini 2010).
(iv) Reptiles
Les reptiles fournissent peu d'aliments aux populations
forestières. Néanmoins, la grande estime dans laquelle sont le
plus souvent tenues les viandes de crocodiles, de tortues et de certains
serpents (vipère, python) ressort de nombreux commentaires tant en
milieu rural qu'urbain. La valeur marchande de quelques reptiles
consommés par la population du Katanga est élevée.
Malheureusement, la vue d'un serpent provoque
immanquablement une vive réaction de la part des villageois,
particulièrement des enfants et des femmes. Il inspire souvent une
grande peur suite à sa forme, son mode de locomotion, à la
rapidité de son attaque et surtout à la réputation
mortelle de sa morsure.
(v) Insectes et les crevettes
Les insectes jouent un rôle important dans les
régimes alimentaires des peuples du monde entier,
particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales.
Ils représentent une source de nourriture acceptable, principalement
intéressante pour les populations rurales vivant en autosubsistance,
dans la mesure où ils peuvent être trouvés en abondance et
faciles à récolter. Etant riches à la fois en
protéines et en lipides, ils améliorent sensiblement la
qualité du régime alimentaire. Ils constituent en outre une
source de revenus pour la majorité de ramasseurs (Shango 2010). Les
insectes les plus recherchés sont :
Les chenilles sont très prisées
aussi bien par les populations rurales que par les populations urbaines. Les
espèces les plus consommées appartiennent à diverses
familles, notamment : Attacidae, Notodontidae, etc. Elles se nourrissent des
feuilles de différentes espèces forestières telles que
Bridelia ferruginea, B. micrantha, Erythrophleum suaveolens,
Entandrophragma spp., Petersianthus macrocarpus, Triplochyton scleroxylon,
Trema orientalis. On les récolte pendant la petite saison
sèche durant les mois de juillet et août et parfois septembre ;
Les larves d'Oryctes sp. (Hanneton)
et de Rhynchophorus phoenicis (Mpose) qui se
développent dans les troncs d'Elaeis guineensis et de
Raphia sp. En décomposition. Elles constituent une friandise
appréciée surtout par les populations forestières de
l'Equateur, urbaines et rurales. On les récolte toute l'année.
Les criquets qui apparaissent surtout en
début des saisons sèches. Ils sont consommés tant par les
populations locales qu'urbaines. Les espèces faisant l'objet d'une
récolte assidue pendant la période favorable sont Ruspolia
differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes membranaceus
(grillon);
Les termites : leur récolte est
effectuée à l'occasion des vols d'essaimage, principalement lors
du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les
plus convoitées, surtout l'espèce Macrotermes
falciger
Les crevettes (Caridina africana) et les
crabes (Potamonautes bayonianus) sont récoltés
dans les rivières et ruisseaux du sous-bois des forêts
hydromorphes, surtout pendant les saisons sèches. Ils sont très
appréciés par les populations des zones forestières.
En villes, les chenilles sont vendues chez les grossistes
par sac de 40 kg et chez les détaillants par des mesures
communément appelées « sakombi » (100 sakombi = 1 sac)
et « ekolo » (1 ekolo = 3 sakombi) ou parfois par des tas. Le prix
suivant la loi de l'offre et de la demande présente des écarts
énormes entre les lieux de production et ceux de consommateurs urbains.
Il est par exemple de 35$ le sac à Monkoto (non loin de Mbandaka dans la
province de l'Equateur), de 50$ à Mbandaka, de 120$ à Kisangani
et de 140 $ à Kinshasa. Associant le coût de transport par bateau
(5$) et les taxes estimées à environ 3,5$, il s'observe que la
marge bénéficiaire du produit à Kinshasa est de 276%
(Toirambe, 2006)
(vi) Autres petits animaux
Quelques petits animaux comestibles ont été
répertoriés, présentant une alimentation ethnique
très appréciée par les consommateurs. Il s'agit notamment
:
Des gros escargots ou Achatina sp.
qui sont diversement appréciés par les
différentes ethnies locales du pays (surtout celles des provinces de
l'Equateur et Orientale) et sont récoltés en abondance pendant
les saisons pluvieuses ;
Des grenouilles, surtout Strongylopus
fasciatus dont les cuisses sont, pour d'aucuns, une friandise. Notons que
cette espèce est très recherchée par les grands
restaurateurs des centres urbains et à Kinshasa, elle se vend à
10$ le kg.
2.7.3. Miel
La récolte du miel pour sa consommation
immédiate ou pour la production de l'hydromel (boisson à 6%
d'alcool) est une pratique très ancienne, largement répandue chez
différentes ethnies du pays.
D'ailleurs la recherche du miel chez certaines
communautés notamment les Pygmées constitue une des
activités lucratives dont le 39 produit récolté fait
partie de l'alimentation traditionnelle.
Malaisse (1997) signale d'autres usages du miel où
la cire produite à partir des rayons servait pour couvrir les masques
à armature de bois et de raphia des Tshokwe et récemment enduire
les tissus féminins (wax).
Comme l'ont indiqué Awono et al(2008), le miel
constitue comme la plupart de la plupart des PFNL alimentaires un
médicament et un aliment. Bien que le niveau d'utilisation
diffère, il s'est révélé que toutes les couches
sociales reconnaissent au miel ces deux vertus.
Trois espèces d'abeilles interviennent dans cette
technologie du miel, à savoir : Apis mellifera adansonii
L.,Meliponula nebulata, Meliponula bocandei et
Hypotrigona gribodoi.
La valeur marchande du miel varie, comme tous produits
forestiers non ligneux, d'une région à une autre, et
également du lieu de production (milieu rural) à des
marchés urbains. L'étude présente
sommairement les différents prix du miel prélevés dans les
villes visitées par Toirambe (2005).
2.7.4. PFNL fongiques
Les Champignons comestibles constituent dans bien des
sociétés une nourriture succulente, un produit de consommation
prestigieux avec des recettes propres à chaque région. Les
populations urbaines, autochtones et locales sont toutes mycophages et les
champignons font partie de leur tradition alimentaire. Ces produits
n'apparaissent dans la nature que de manière saisonnière, le plus
souvent au début des saisons des pluies.
Les principaux champignons consommés connus
révèlent des familles des Agaricaceae, Amanitaceae,
Auriculariaceae, Cantharellaceae, Russulaceae, Tricholomataceae. Les
espèces couramment recherchées appartiennent aux genres
Auricularia (Matoyi), Termitomyces (Mayebo),
Cantharellus, Amanita, Lactarius, Schizophyllum, Lentinus, Pleurotus,
Russula, etc (Shango 2010).
La valeur marchande de ces champignons est variable selon
les espèces consommables et également selon les régions.
Par exemple dans la ville de Mbandaka, un sac des champignons
séchés de 25 kg de « Auricularia sp. » ou de
Termitomyces sp. coûte 50$, par contre, le même sac
revient à Kinshasa à 70$ à 100$ suivant le rythme de la
demande.
En pharmacopée traditionnelle, certaines
espèces de champignons font partie du système traditionnel des
soins de santé cas de sclérote de Lentinus tuberregium
utilisé en mélange avec certaines plantes pour soigner les
maux de tête, d'estomac ou contre l'asthme ; la poudre d'Amauderma
sp. , administrée contre la tuberculose et les douleurs lombaires;
etc (Toirambe 2006).
2.8. Mode d'exploitation
des PFNL et leur impact sur les écosystèmes forestiers
La plupart des PFNL est exploitée quotidiennement d'une
manière intensive par les populations riveraines à qui ils
procurent des revenus substantiels.
Cette intensité de l'exploitation est fonction
de la demande domestique et/ou commerciale du produit et de la
productivité de la ressource par rapport à son exploitation
(Djomo 2001).
L'impact de cette exploitation sur la physionomie et la
composition de la forêt est étroitement lié à cette
intensité, mais aussi à l'organe végétal
prélevé (fruits, feuilles, écorces, sèves, tiges,
racines), aux méthodes de captures de la faune sauvage et à
l'extraction du miel.
2.8.1. Modes de collecte des
AST végétaux
Pour les AST végétaux, les modes d'exploitation
couramment rencontrés sont : (i) la cueillette ou le ramassage des
fruits, (ii) la cueillette et/ou l'arrachage des tiges feuillées, (iii)
l'écorçage des tiges ou des racines, (iv) l'extraction du vin
forestier et (v) l'abattage des plantes.
La cueillette apporte des plantes alimentaires ou
condimentaires (feuilles, tubercules, fruits et noix) mais aussi des insectes
et petits animaux divers (larves, escargots, batraciens) avec une
saisonnalité très marquée, ce qui constitue d'ailleurs
l'une des caractéristiques essentielles de ces produits. Ce type
alimentaire mixte a des conséquences très importantes en ce qui
concerne les terroirs utilisés. Le comportement de la population
kinoise dans l'alimentation évolue en fonction des prix et de la
diversité de ces produits (CEPLANUT 2000).
Dans ce secteur, les femmes sont plus impliquées
que les hommes. Il est l'apanage des personnes adultes de plus de 40 ans dont
la majorité trouvés à Kinshasa ou d'autres villes sont
originaires de zones forestières. La plupart des personnes oeuvrant dans
ces secteurs ont fait au moins l'école primaire. La FAO note que les
populations les plus pauvres récoltent les insectes et les autres PFNL,
et ces activités de récolte sont habituellement
pratiquées par les femmes.
2.8.2. Exploitation des AST
d'origine animale
L'exploitation de la faune sauvage et halieutique en vue de
satisfaire les besoins en protéines animales des populations autochtones
et locales et urbaines engendre dans la plupart des cas des
répercussions sur les écosystèmes forestiers. La
gravité de l'impact écologique de cette exploitation est fonction
des techniques de capture ou de prélèvement utilisées
(Biloso 2003).
Le prélèvement de ces AST d'origine animale se
fait par le ramassage, la chasse et la pêche.
2.8.3. Méthode de
capture des gibiers
Deux formes de chasse sont utilisées :
(i) La chasse traditionnelle, destinée
essentiellement à l'autoconsommation, cause peu des dégâts
sur la population de la faune sauvage ; car le prélèvement vise
surtout des animaux de petite et de moyenne taille à reproduction
répétitive et/ou multipare (comme Atherurus africanus
(nziko), Cricetomys emini (mtomba), Cephalophus monticola
(mboloko), les antilopes de forêt (Cephalophus dorsalis, C.
nigrifrons, C. leucogaster, C. callypigus), les Suidae (Potamochoerus
porcus, Hylochoerus meinertzhageni), etc. et les quantités de
gibiers prélevés sont moins importantes. Les techniques de
prélèvement utilisées ne nécessitent pas beaucoup
d'investissements, ni d'armes sophistiquées.
Les techniques les plus usuelles sont le piégeage
à collet, le piégeage à assommoirs basculants, l'enfumage
des terriers et des trous d'arbres, l'usage de filet, de l'arbalète ou
de l'arc à flèches empoisonnées et la chasse à
carabine de fabrication locale.
Cette chasse traditionnelle est une activité purement
secondaire qui s'exerce en alternance avec d'autres activités de
subsistance comme l'agriculture, l'artisanat, etc. Elle est pratiquée
toutes les saisons de l'année et les pièges sont visités
une fois par semaine, avec intervalle d'au moins quatre jours.
Elle est malheureusement en voie de disparition. Elle
apparaît aujourd'hui, dans les différentes communautés
villageoises, inadaptée face à la situation de crise
socio-économique qui perdure et laisse de plus en plus place à la
chasse commerciale ;
(ii) La chasse commerciale est
l'activité exercée en majorité par les chasseurs
professionnels qui en font leur source principale des revenus. Elle utilise des
armes automatiques modernes telles que les calibres 12 & 16 de marque
française ou russe ou des calibres 12 de fabrication locale, des armes
de guerre et vise essentiellement la commercialisation des produits
prélevés.
Cette chasse se pratique la nuit comme le jour en
fonction des conditions météorologiques, du cycle lunaire, des
saisons et de la disponibilité du gibier dans
l'écosystème. Elle est particulièrement destructrice, vu
son intensité et la quantité élevée des gibiers
prélevés. C'est la chasse la plus exercée actuellement
à travers le territoire national consistant en un véritable
braconnage.
Le prélèvement des gibiers se fait sans
tenir compte de leur sexe, de leur âge, de leur état physiologique
(gestation), ou des périodes d'ouverture et de fermeture de chasse
prévues par la loi en vigueur (loi n° 82-002 du 28 mai 1982 portant
réglementation de la chasse), laquelle n'est d'ailleurs pas
nécessairement adaptée, ni basée sur l'écologie des
espèces.
2.9. Consommation des
AST
Concernant les motivations de la consommation des PFNL,
Kabongo (2005) affirme que la majorité des répondants (62 %)
à ses enquêtes attribue la consommation des produits de la
biodiversité à leur goût et/ou à leur
disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont
évoqués en deuxième position. D'autres
enquêtées menées par cet auteur indique que près de
47 % des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants
que les produits du champ; 20 % affirment qu'ils sont naturels et moins
coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c'est l'habitude
alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.
Quant aux habitudes de consommation des PFNL, les
enquêtes de Kazwazwa (2001) ont encore révélé que 39
% des enquêtés consomment 1-2 fois par semaine, 43 % en consomment
3-4 fois par semaine tandis que 14 % en consomment mensuellement. Il rapporte
aussi que les produits les plus consommés sont Gnetum
africanum, les chenilles (Bangala et Bandundu) ainsi que les
champignons.
Certes, l'alimentation à Kinshasa dépend
de l'appartenance socioculturelle. Mais la dépendance de plus en plus
grande des ménages kinois vis-à-vis des produits de la chasse, de
la cueillette ainsi que des produits importés est en partie attribuable
à la chute du pouvoir d'achat des kinois ; ce qui a comme
conséquence la modification des habitudes alimentaires (Yeki et al.
1998). Aussi a-t-il été observé, que la
préférence de la consommation d'un produit donné est
motivée par l'état nutritif, les coutumes et les habitudes
acquises. La raison du coût n'est pas en reste.
2.10. Organisation du
marché des PFNL en RDCongo
Le marché des PFNL congolais fonctionne tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur, d'une manière
informelle et l'organisation de la filière commerciale fait intervenir
différents acteurs dont les principaux sont : les villageois producteurs
(cueilleurs ou récolteurs, ramasseurs, chasseurs, pêcheurs) les
commerçants grossistes, les demi-grossistes et/ou les commerçants
détaillants et les consommateurs.
2.10.1. Marché
intérieur
Le marché des PFNL fonctionne beaucoup plus d'une
manière informelle. Les plantes comestibles et médicinales, les
champignons, le gibier, les poissons, les chenilles et autres insectes
comestibles, le miel, les produits végétaux artisanaux, etc. se
vendent bien sur les marchés ruraux et urbains, tant à
l'intérieur du pays qu'à Kinshasa la capitale. Certains de ces
produits tels que Gnetum sp., Dacryodes edulis, Cola acuminata, Garcinia
kola, Zingiber officinale, Prunus africana, Rauwolfia vomitoria, Piper
guineense, gibier, poissons, chenilles, miel, champignons
séchés, se distinguent du lot avec un relèvement du prix
très conséquent au niveau national et pénètrent
même dans le maillon du commerce international.
Excepté le gibier et le poisson, le marché
des PFNL à travers le pays n'était pas tellement organisé
avant les années 90 (moins florissant) car les échanges
commerciaux des produits agricoles entre les centres urbains et la campagne
étaient mieux organisés. Il a beaucoup évolué au
cours de ces deux dernières décennies, en partie sous l'effet de
la croissance démographique et surtout des crises politiques et des
conflits armés qui ont paralysé l'économie du pays et ont
accentué la dépendance des populations vis-à-vis des
ressources des forêts.
Les enquêtes menées par Luyinduladio et al(2005)
dans les provinces de Bandundu et de l'Equateur indiquent que :
(i) plus de la moitié des marchés ont une
association des commerçants,
(ii) les vendeurs des PFNL sont très actifs au sein de
ces associations
(iii) les hommes y sont plus impliqués que les femmes,
(iv) 17,3% des commerçants interviewés
appartiennent à une association.
Le transport est donc le facteur limitant dans la mesure
où les producteurs que sont les communautés de base ne peuvent
pas ou ne veulent plus produire, car ils n'ont pas accès aux
marchés, faute de moyens de transport. Ils sont même conscients
des interactions existant entre la production, le transport et le marché
de leurs produits.
Si dans les conditions normales, les communautés de
base ont plutôt affaire à la loi de l'offre et de la demande, ici,
on peut dire que ces communautés sont confrontées à la loi
de l'offre et du transport, et surtout à un cercle vicieux. En effet, si
l'offre est moindre, le transport se fait rare, et si le transport se fait
rare, l'offre diminue. La conséquence n'est pas seulement d'ordre de
prix, mais de dislocation de système, de structure et de
capacités de production. Quand la filière commerciale
présente une bonne interconnexion avec un réseau régulier
du transport, le marché du produit devient intéressant et parfois
très bénéfique pour tous les acteurs impliqués (cas
de la filière commerciale des feuilles de Gnetum sp. entre
Kinshasa et les différentes villes de l'intérieur du pays
(Toirambe 2005). Concernant la clientèle, les PFNL sont achetés
aussi bien par les hommes que par les femmes d'âge varié. Pour les
plantes médicinales, ce sont les hommes qui sont les plus grands
clients.
2.10.2. Marché
extérieur (Exportation)
L'exportation d'un certain nombre de PFNL congolais se
réalise exclusivement par les privés, car il n'existe pas une
société d'Etat ou service spécialisé chargé
de collecter ou d'acheter ces produits et de les exporter. Cette exportation se
fait parfois ou souvent de façon frauduleuse. C'est le cas des PFNL
exportés généralement à partir de
l'intérieur du pays, le long des frontières avec les autres pays
disposant des unités monétaires fortes (par exemple le Franc CFA)
et également vers les grands marchés étrangers (Europe
principalement). Trois axes d'exportation ont été
répertoriés par bon nombre de chercheurs, à savoir:
(i) l'axe de l'Est (Nord et Sud Kivu) : les PFNL
concernés sont les écorces de Prunus africana et de
Rauwolfia vomitoria, les graines de Cola acuminata, de
Garcinia kola et de Piper guineensis, les rhizomes de
Zingiber officinalis, les paniers à base des jeunes feuilles de
Phoenix reclinata, les poissons (surtout les frétins) et le
gibier. Les pays destinataires ou de transit sont : Burundi, Rwanda, Ouganda et
Kenya ;
(ii) l'axe du Nord - Est (Province Orientale) et de l'Ouest
(Equateur, Kinshasa, Bas-Congo): les PFNL utilisés sont destinés
pour le Congo Brazzaville, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique du Sud, les pays
d'Europe et d'Amérique du Nord. Il s'agit généralement des
produits suivants : feuilles de Gnetum sp. et de Ipomoea
involucrata, fruits de Dacryodes edulis et de Piper
guineense, graines de Cola acuminata, de Cucumeropsis mannii
et de Garcinia kola, rhizomes de Zingiber officinale,
chenilles, poissons, gibier, miel, champignons séchés,
paniers et nattes à base de rotin et des pétioles de
Thaumatococcus daniellii ;
(iii) l'axe du Sud-Est (Province du Katanga) dont les
produits utilisés sont destinés généralement pour
les villes de pays frontaliers, notamment la Zambie et la Tanzanie. Les PFNL
concernés sont surtout les poissons, le gibier et les champignons.
Il est à noter que l'exportation de certains PFNL
se fait de façon régulière et nécessite l'obtention
et la détention par l'exportateur d'un certain nombre de documents
légaux délivrés par les services des Ministères
ayant l'Environnement et la Santé dans leurs attributions. C'est le cas
notamment du certificat phytosanitaire pour les racines décoratives
(Millettia drastica), du permis d'exportation CITES pour les
espèces de la flore (Prunus africana) et de la faune
(Psittacus erithacus) et du certificat d'origine pour les autres
espèces animales et végétales non encore
protégées surtout à but scientifique.
2.11. Commercialisation des
PFNL
Au cours de ces dernières années, Le commerce
des PFNL s'est intensifié de plus en plus dans le milieu urbain alors
que naguère, il était réservé au milieu rural et
dans les périmètres de grandes villes. (Biloso 2003). Pour
Kazwawa (2000) l'achat, la vente des PFNL et les transactions commerciales sont
effectuées en majorité (65 %) par les personnes ayant plus de 5
ans dans l'exercice de cette activité. Ces enquêtes ont encore
révélé que parmi les principales motivations
(rentabilité, survie, activité transitoire) qui peuvent pousser
à un commerce, les personnes interrogées y poursuivent la
rentabilité du secteur, tandis que pour Kabuya (2004) la raison majeure
est d'assurer l'autoconsommation. D'autres considèrent cette
activité comme une activité facile à pratiquer et
principale génératrice des recettes suivie par l'agriculture.
Longosso (2002) a trouvé, à l'issue de son
investigation sur le marché des chenilles, que plus de 83 % des
commerçants sont détaillants et a confirmé le fait que les
principales espèces de chenilles vendues sur le marché de
Kinshasa sont de deux types : chenilles de Bangala et celles de Bandundu. Pour
le commerce de champignons comestibles, Labulu (2002) a trouvé 47 % de
demi-grossistes, 20 % de grossistes et 33 % de détaillants. Pour le
commerce de Gnetum les détaillants sont dominants (63%) et les
autres (37 %) sont des grossistes (Munengu, 2002). Les intervenants dans le
commerce de Gnetum à Kinshasa sont : les commerçants et les
prestataires des services tels que les transporteurs, les manutentionnaires,
les agents de l'administration publique (Munengu, 2002).
Il sied de signaler que parmi les modalités de
commerce de PFNL, c'est la vente au comptant qui prédomine (62 % des
enquêtés). Toutefois, la vente à crédit est aussi
fréquente (28 %) selon les enquêtés, étant
donné la périssabilité de la plupart des PFNL. Si les
clients aux marchés terminaux sont essentiellement de vendeurs, des
détaillants, des voyageurs, des restaurateurs et parfois des religieux
et des ONG, les principaux clients aux marchés de détail sont
surtout les individus et les religieux.
Concernant la commercialisation des PFNL, Kazwazwa
(2000) a noté qu'il y a des marchés qui sont
spécialisés pour la commercialisation de tel ou tel produit que
d'autres.
L'offre de différents PFNL est
généralement fonction de la saisonnalité des produits. La
fixation des prix se fait suivant la loi de l'offre et de la demande et
également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la
qualité du produit (état de périssabilité), de la
dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport.
Les différentes études
réalisées à Kinshasa ont montré que les
bénéfices tirés par chaque intervenant dans une
filière dépendent généralement de la nature du
produit et de la loi de l'offre et de la demande. Traditionnellement, ce sont
surtout des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs
qui profitaient davantage de la filière et en tiraient de grands
bénéfices. Mais pour Kabongo (2005) 93 % de ses
enquêtés estiment que l'exploitation des PFNL est très
rentable car il leur permet tous de satisfaire leurs besoins primaires.
Conjointement à l'usage commercial des PFNL
comestibles, il se développe, à la suite des coûts
élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes
médicinales tant aux villages qu'en milieu urbain.
2.12. Rôle
socio-économique des AST en RDC
Pour beaucoup de congolais (ruraux comme urbains), la
forêt constitue un cordon ombilical au quotidien - un capital pour ceux
qui ont peu d'alternatives pour les autres moyens de subventions. Ceci est
particulièrement vrai pour les communautés vivant en milieu rural
qui constituent la majorité de tous les ménages pauvres du pays.
Les AT constituent de ce fait une source importante de
subsistance et de revenus, contribuant ainsi à la sécurité
alimentaire. Une partie de ces produits sert à l'autoconsommation et une
autre est destinée à la vente sur les marchés locaux,
urbains, voire internationaux apportant ainsi des revenus financiers
appréciables qui permettent de résoudre certains problèmes
pertinents liés à l'amélioration des conditions de vie.
Certains congolais estiment même que « sans
ces produits naturels, beaucoup de familles ne pourraient pas faire face
à la crise qui sévit dans ce pays ni survivre pendant les guerres
que les pays a connu au cours de ces dernières années lorsqu'on
sait que la plupart des habitants des villages avaient trouvés refuge en
forêts, loin de leurs champs ou de lieux d'approvisionnement des biens de
première nécessité ».
2.12.1. Au niveau des
ménages
Les PFNL jouent un rôle socio-économique
très important. Avec la crise économique qui sévit le
pays, la majorité de populations sont devenues plus dépendantes
de ces produits qu'elles utilisent pour se nourrir, se soigner, construire,
etc. A travers diverses filières informelles, ces produits offrent des
opportunités d'emplois et engendrent des revenus à de nombreux
ménages impliqués dans leur exploitation et leur
commercialisation.
Il est évident que la demande pour ces produits
forestiers est appelée à croître considérablement
à mesure que le pouvoir d'achat augmente, que la population
s'accroît, que la migration de la population rurale vers les villes
devient plus aisée, et que les produits de l'agriculture issus d'un
système de production rudimentaire sont insuffisants pour assurer
durablement la sécurité alimentaire. La réduction des
coûts de transport et l'accroissement de la demande rendent le commerce
de ces PFNL plus lucratif, encourageant davantage de personnes à s'y
lancer.
La contribution de ces produits aux
économies des ménages et à la sécurité
alimentaire est bien nette et perceptible. Dans les communes urbano-rurales de
Kinshasa, Biloso et Lejoly (2006) notent que la contribution du commerce des
feuilles de Gnetum africanum au revenu mensuel du ménage
demeure le leader incontestable avec une recette moyenne de 275$, suivie des
frondes de Pteridium centrali-africanum avec 166,70$ par mois et par
ménage ; des feuilles de Dracaena camerooniana avec 75,55$ par
mois et par ménage, des tubercules de Dioscorea praehensilis
avec 71$ et par mois et par ménage et des feuilles de
Psophocarpus scandens avec 58,75$ par mois et par ménage,
Toirambé (2006) dans une enquête réalisée
récemment a montré qu'à Kinshasa, près de 1069
personnes, majoritairement des femmes (98%), exercent le commerce des feuilles
de Gnetum sp. dans onze marchés prospectés. Cette
activité commerciale est génératrice de revenu (environ
132,93$/mois) qui dépasse de loin le PNB congolais (114$/an/habitant) et
nettement supérieur au salaire mensuel de la fonction publique (70$/mois
pour un Directeur).
Dans les deux marchés de Mbandaka (Central et
Wendji Secli), Ndoye et Awono (2005) avaient évalué, pendant
douze mois, la vente des feuilles de Gnetum sp. pour un volume de
47.200 kg à 21.904$ ; le commerce de 145.015 kg de feuilles de
Maranthaceae pour une valeur de 3.446$ ; et la vente de 105.554 litres de vin
de palme pour un chiffre d'affaire de 13.054$.
A Boma et Kisangani, quelques plantes prioritaires
illustrent cet important rôle socio-économique : les drupes de
Dacryodes edulis consommées après cuisson sous la cendre
chaude, à la braise ou à l'eau chaude ; la pulpe de Cola
acuminata et de Garcinia kola très prisée par les
amateurs de boissons et consommée à l'état frais comme
excitant ou aphrodisiaque ; la farine des graines de Cucumeropsis mannii
et de Sesamum orientale utilisée comme liant dans les
différents mets locaux ; la poudre des fruits de Piper
guineens et des rhizomes de Zingiber officinale utilisée
comme condiment dans l'assaisonnement de différents mets, etc. Leur
intérêt alimentaire croissant tant dans les zones rurales que dans
les centres urbains et leur valeur marchande en tant que source de revenu pour
les acteurs impliqués dans l'exploitation et la commercialisation
justifient le développement de leur récolte en forêts et
leur culture dans beaucoup des villages périphériques de ces
villes.
La demande des objets en rotins est de plus en plus
élevée, surtout dans des centres urbains (Kayisu 2008). La
dimension économique de cette entreprise artisanale se justifie par la
main d'oeuvre employée ainsi que sa contribution
rémunératrice aux personnes impliquées. A Kinshasa,
Toirambe (2006) a répertorié environs 118 artisans qui touchent
un salaire moyen de 149$ par mois et à Boma, 153 artisans avec un
salaire de 87$ par mois.
Quelques plantes répertoriées à
travers les villes sont utilisées en médicine traditionnelle. Ces
produits disposent des marchés commerciaux et de possibilités
prouvées pour procurer un revenu de substitution aux riverains des
forêts et parfois un revenu conséquent aux intermédiaires
et aux exportateurs attitrés. C'est le cas par exemple :
(i) des plantes rentrant dans le traitement du paludisme : les
écorces de Voanga africana, de Spathodea campanulata ;
les feuilles de Morinda morindoides, de Lantana camarra,
de Cymbopogon citratus, de Artemisia annua, de
Carica papaya ; les morceaux de tiges de Quassia africana,
etc.;
(ii) des plantes antihelminthiques : Les feuilles de
Euphorbia pigra, de Vernonia vomitoria, de Chenopodium
ambrosoïdes, de Ocimum gratissimum, de Piperumbellatum,
de Clerodendrum scandens ; les graines de Paulinia
pinnata, de Momordica charantia ; les écorces de
Anogeissus leiocarpus, de Alstonia boonei, de
Cleistpholis patens, etc. ;
D'autres PFNL médicinaux trouvés en RDC
par contre sont utilisés en médicine tant traditionnelle que
moderne. C'est le cas notamment des écorces de Hymenocardia acida
(décocté contre l'amibiase), de Rauwolfia vomitoria
(macéré contre les maladies sexuellement transmises) et de
Prinus africana (syn. Pygeum africanum) dont le
décocté des écorces du tronc est utilisé en
médecine traditionnelle comme lavement (un irrigateur par jour) pour
lutter contre les douleurs lombaires et les fatigues
généralisées.
En médecine moderne, les études
pharmacologiques et les expérimentations cliniques ont mis en
évidence les propriétés thérapeutiques de principe
actif tiré des écorces de ces plantes. C'est le cas par exemple
du complexe lipido-stérolique extrait des écorces de tronc de
Prinus africana que l'industrie pharmaceutique produit des
médicaments utilisés dans le traitement des troubles mictionnels
de l'adénome prostatique chez l'homme (Kabala et Toirambe 1996).
L'implication des PFNL d'origine animale dans
l'économie des ménages de la RDC est bien soulignée
(Wetshi et al.1987, Wilkie et Carpenter 1999), Fa et al.(2003), Marachto
(2002), Toirambe (2002), De Merode et al.(2004) et Ndona (2004) à partir
des enquêtes menées sur les mammifères. Ces auteurs
soulignent la place centrale qu'occupe le gibier dans la vie des populations
rurales. Ces dernières considèrent que la viande de chasse est
une nourriture de haute qualité et relativement peu coûteuse que
la viande de l'élevage.
La chasse tant traditionnelle que commerciale implique
une main d'oeuvre importante, demande peu d'investissements et procure souvent
un gain important et rapide. Selon Fa et al. (2003) et Wilkie et
Carpenter (1999), la consommation de gibier peut s'estimer à 1,4
millions de tonnes par an pour un chiffre d'affaire pouvant s'évaluer
à 1,4 milliards de dollars américains, en considérant le
prix moyen de 3,5$/kg.
Les singes, les céphalophes, les
potamochères, les rongeurs constituent la plus grande part de ce gibier,
mais les gens préfèrent également la viande des buffles,
de l'éléphant, d'hippopotames, des reptiles et des oiseaux, ainsi
que de grandes quantités de chenilles, de sauterelles, de criquets, de
termites, etc. Dans le marché central de Kikwit (Bandundu), Ndoye et
Awono (2005) ont pu évaluer la vente de 14,194 tonnes de chenilles
pendant huit mois pour une valeur marchande de 17.939$.
Dans la Réserve de Biosphère de Luki,
Toirambe (2002) avait confirmé l'existence d'une véritable
entreprise cynégétique dans cette réserve et ses environs
avec 16 points de ventes de gibier comptant un effectif de 83 vendeurs (tous
des hommes) dont l'âge varie de 20 à 45 ans. Le revenu moyen par
vendeur et par semaine était évalué à 16,14$, soit
64,56$/mois/vendeur.
D'autres ressources naturelles représentent
également la base de subsistance des populations locales et des
activités économiques en milieu forestier. Il s'agit notamment du
poisson, des champignons, du miel et du vin forestier. Il s'observe que, pour
la majorité des ménages habitant de long des cours d'eau et du
fleuve du Congo, la pêche est l'activité la plus largement
pratiquée.
Signalons également que les autres acteurs
bénéficiant de la commercialisation des PFNL sont les
transporteurs et dans une moindre mesure l'Etat. Par exemple, les transporteurs
aériens (Hewa Bora et CAA) impliqués dans l'activité de
fret de Gnetum sp. ont effectué des échanges pendant la
période d'avril - mai 2006 de 123.615 kg entre Kisangani et Kinshasa et
Mbandaka et Kinshasa pour un bénéfice total de 1.245.985,34$.
Malheureusement, les données sur les taxes prélevées par
les agents des Ministères de l'Environnement et de l'Agriculture n'ont
pas été disponibles lors de notre passage dans ces services.
La contribution de PFNL au revenu des ménages, par
rapport à celle d'autres activités est très variable.
Cette variabilité dépend, entre autres, de l'un ou des plusieurs
facteurs suivants : activité principale du ménage (cueillette,
chasse, pêche, vente des gibiers, artisanat, etc.), origine du PFNL
(végétal ou animal) et étape à laquelle intervient
le ménage dans la filière commerciale. Colom (2006) souligne par
exemple que dans les zones forestières, particulièrement dans le
paysage Salonga - Lukenie - Sankuru, parmi les huit activités touchant
les ressources naturelles des forêts, l'agriculture et la cueillette
représentent les activités les plus largement pratiquées,
chacune engage respectivement 24,1% et 23,3% de ménages du paysage.
La chasse (19,3%) et la pêche (19,0%) sont les
troisième et quatrième activités les plus
pratiquées, constatées auprès de trois quarts de la
population. L'implication des ménages dans d'autres activités
telles que le travail artisanal (8,2%), le commerce (3,0%), le travail
temporaire (1,8%) et la médicine traditionnelle (1,3%), démontre
la dépendance des riverains à l'égard des ressources
naturelles des forêts.
Quant à la génération des revenus,
l'agriculture vient à la première place ; suivie de la chasse et
de la pêche.
La cueillette des PFNL constitue donc une source
supplémentaire pour les ménages comme le témoigne la
figure ci-après.
2.12.2. Au niveau national et
international
La dimension économique au niveau national des PFNL est
pratiquement méconnue, voire invisible au profit de la seule
exploitation des bois d'oeuvre et des produits agricoles. Toutefois, il existe
de multiples taxes perçues chez les vendeurs des principaux PFNL dans
les marchés par les différents services de l'administration
publique. Par exemple, dans les marchés de Kinshasa, l'administration
perçoit une taxe journalière de 100Fc (soit 0,22$) par vendeur
(cette taxe concerne tous les vendeurs des produits). Malheureusement, aucune
statistique n'a été trouvée dans les bureaux de cette
administration lors de notre visite d'étude.
Faisons remarquer qu'une comptabilisation
précise et systématique des différents PFNL
intégrant le marché local fait encore défaut à
l'heure actuelle au niveau de différents villages importants ou des
centres urbains. Le prélèvement de droit ou taxe divers à
cet échelon, quand il existe, ne distingue pas les PFNL des autres
produits échangés sur le marché, et ne permet pas
d'évaluer ni la part, ni l'importance réelle de ces derniers sur
le marché.
Au niveau international, il existe depuis des temps
immémoriaux des échanges commerciaux concernant les AST entre la
RDC et les pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Nord ; mais cela se
fait souvent d'une manière informelle, car aucune donnée
statistique fiable et officielle n'existe.
Ces échanges sont importants, car ils renforcent
des liens culturels entre les peuples d'une même région ou de
plusieurs régions différentes. Les pays frontaliers de la RDC et
ceux de l'Union Européenne, les Etats Unis d'Amérique et le
Canada sont parmi les principaux pays où ces échanges sont
élevés et en augmentation.
2.12.3. Valeurs bromatologiques
des quelques déjà analysé AST
Le peu de travaux réalisés dans ce domaine en
RDC ont été faits par Mbemba et Remacle (1992), Mbemba et al
(1985). Un insecte n'est pas uniquement une source de protéines mais
apporte d'autres nutriments comme des lipides, des vitamines et des
minéraux. Ainsi, l'abeille Apis mellifera fournit une
quantité d'énergie de 475 Kcal / 100 g, qui ne sont que
partiellement expliqués par les 42 g de protéines (qui
représentent seulement 168 Kcal). De plus, les larves sont beaucoup plus
riches en nutriments que les adultes, ce qui s'explique par le fait que la
larve fait des réserves pour se préparer au stade nymphal, qui
est un stade de jeûne et d'immobilité.
Les résultats reflète ce constat avec la
valeur énergétique la plus haute mise en évidence chez une
chenille de lépidoptère Phasus triangularis qui peut
amener jusqu'à 762 kcal pour 100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997). Il faut
aussi remarquer la présence des termites (espèce
hétérométabole) dans les espèces les plus
nutritives : 613 Kcal pour 100 g de termites adultes.
Du point de vue des apports protéiques, être
riche en protéines ne suffit pas, il faut également que celles-ci
soient de haute qualité, ce qui est déterminé par la
composition en acides aminés et par la digestibilité de ces
protéines. Les insectes possèdent une quantité suffisante
d'acides aminés pour couvrir les apports nutritionnels conseillés
: la composition d'un insecte en acides aminés essentiels va de 46
à 96 % (Ramos-Elorduy et al. 1997). La digestibilité des
protéines d'insecte est assez bonne (77 à 98 %) (Ramos-Elorduy et
al. 1997).
Ce chiffre est plus bas chez les insectes ayant un
exosquelette : ceci est dû à la chitine. En effet, la chitine est
une protéine non digestible par l'Homme qui ne dispose pas de chitinases
digestives pour l'assimiler. Il convient donc de retirer les parties dures de
ces insectes (tête, pattes, ailes ...) pour que l'insecte soit plus
facilement digéré.
Les espèces les plus riches en protéines se
trouvent dans l'ordre des orthoptères avec jusque
77,1% de protéines pour 100 g de matière
sèche.
En effet, l'insecte est une ressource présentant
un fort intérêt nutritionnel, égalant voire même
surpassant les autres espèces traditionnelles en terme de
protéines et d'énergie : certains criquets peuvent être
composés jusqu'à 77 % de protéines (Ramos-Elorduy et
al. 2011), la chenille Cirina Forda Westwood peut contenir
jusqu'à 74 % de protéines (Rumpold et Schlüter 2013) et la
chenille de Phasus triangularis peut fournir jusqu'à 762 Kcal /
100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997).
D'après une récente étude qui
visait à évaluer la valeur nutritive de la chenille
Bunaeopsis aurantiaca « Milanga », largement
consommée par les populations de la forêt du bassin du Congo en
général et du Sud-Kivu en particulier. Cette chenille a comme
plante-hôte l'arbre Uapaca guineensis, un arbre connu pour ses
planches en bois de qualité et comme un arbre à chenille de
valeur. Les résultats de l'analyse immédiate de sa composition en
matières nutritives ont révélé que ces chenilles
sont constituées de 49 % de protéines brutes, 24,2 % de
matières grasses, 4,5 % de sucres et 3,2 % de matières
minérales totales dans leur poids sec. La valeur
énergétique de 100 g de matières sèches de cet
aliment a été évaluée à 433 kcals
(Muvundja et al. 2013).
La plupart des insectes comestibles se
prévalent de teneurs en fer équivalentes ou supérieures
à celles du boeuf (Bukkens 2005). On pense que la plupart des insectes
sont, en général, une bonne source de zinc. Les teneurs moyennes
de la viande de boeuf sont de 12,5 mg pour 100 g de poids sec, alors que les
larves de charançon du palmier (Rhynchophorus phoenicis), par
exemple, en contiennent 26,5 mg pour 100 g (Bukkens 2005).
Les vitamines, qui sont essentielles pour stimuler les
processus métaboliques et renforcer les fonctions du système
immunitaire, sont présentes dans la plupart des insectes comestibles.
Bukkens (2005) a montré que chez toute une série d'insectes les
teneurs en thiamine (aussi appelée vitamine B1, une vitamine majeure qui
agit principalement comme coenzyme dans la métabolisation des hydrates
de carbone pour fournir de l'énergie) s'étendent de 0,11 à
8,9 mg pour 100 g.
La vitamine B12 n'est fournie que par les aliments
d'origine animale et les vers de farine, Tenebrio molitor, en sont
particulièrement riches (0,47 ìg pour 100 g) ainsi que les
grillons domestiques, Acheta domesticus (5,4 ìg pour 100 g chez
les adultes et 8,7 ìg chez les juvéniles). Néanmoins, de
nombreuses espèces ont des teneurs très basses en vitamine B12,
ce qui rend nécessaire des études plus approfondies pour
identifier les insectes comestibles riches en vitamines B (Bukkens 2005; et
Finke 2002).
Le rétinol et le â-carotène (vitamine
A) ont été détectés dans certaines chenilles, dont
Imbrasia (= Nudaurelia) oyemensis, I. truncata
et I. epimethea; les teneurs allaient de 32 ìg a 48
ìg pour 100 g et de 6,8 ìg a 8,2 ìg pour 100 g de
matière sèche pour, respectivement, le rétinol et le
â-carotène. Les teneurs pour ces vitamines étaient
inferieures a 20 ìg pour 100 g et inferieures a 100 ìg pour 100 g
chez le ver de farine, le ver géant de farine et chez le grillon
domestique (Finke 2002; Bukkens 2005; Oonincx et Poel, 2011). En
général, les insectes ne sont pas les meilleures sources de
vitamine A (D. Oonincx, communication personnelle 2012). La vitamine E est
présente dans les larves de charançon du palmier, par exemple,
avec des teneurs respectives de 35 mg de á-tocophérol pour 100 g
et de 9 mg de â+ã tocophérol pour 100 g (Bukkens 2005). La
teneur en vitamine E de la poudre de vers à soie (Bombyx mori)
moulus et lyophilises est aussi relativement élevée, avec 9,65 mg
pour 100 g (Tong, Yiu et Liu 2011).
Rumpold et Schluter (2013) ont compilés les
compositions nutritionnelles de 236 insectes comestibles, telles qu'elles sont
publiées dans la littérature (par rapport au poids sec).
Bien qu'il existe des variations significatives entre les
données, de nombreux insectes comestibles fournissent des
quantités satisfaisantes d'énergie et de protéines,
satisfont les besoins humains en acides aminés, sont riches en acides
gras mono et polyinsaturés, et sont riches en micronutriments tels que
le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore, le
sélénium et le zinc, ainsi qu'en vitamines comme la riboflavine
(B2), l'acide pantothénique (B5), la biotine (B8) et, dans certains cas,
l'acide folique (B9).
Selon les espèces, les chenilles sont riches en
différents minéraux (K, Ca, Mg, Zn, P, Fe) et/ou Vitamines
(thiamine/B1, riboflavine/B2, pyridoxine/B6, acide pantothénique,
niacine). Des études montrent que 100 g d'insectes cuits fournissent
plus de 100% des besoins en vitamines et minéraux (de Foliart 1992),
Malaisse (1997) révèle que la consommation quotidienne de 50 g de
chenilles séchées répond aux besoins humains en
riboflavine et acide pantothénique ainsi que pour 30% des besoins en
niacine.
2.12.4. Insuffisance des
connaissances sur les AST
De façon à promouvoir et à favoriser la
saine alimentation, il faudra s'efforcer de mieux comprendre les nombreux
facteurs qui influencent les comportements alimentaires de même que leurs
interactions complexes.
On retrouve ici-bas les principales lacunes observées
au cours de notre examen (PFNL en RDC, 2010).
2.12.5. Les croyances relatives
aux aliments
De nouvelles études s'imposent sur la relation entre
les croyances individuelles et la consommation de certains aliments. La plupart
des études menées auprès des communautés
autochtones relativement aux avantages pour la santé des aliments
traditionnels ou commerciaux n'ont pas permis de vérifier la relation
entre la connotation « santé » entourant ces aliments et leur
fréquence de consommation.
2.12.6. Les qualités
organoleptiques
Bien qu'il ait été démontré que
les propriétés organoleptiques des aliments expliquent en grande
partie la consommation d'aliments commerciaux malgré la forte
désirabilité culturelle des aliments traditionnels, peu
d'études ont porté sur cet aspect de l'alimentation en tant que
déterminant de l'apport alimentaire chez les peuples autochtones. Il
faudra donc examiner plus avant comment le choix de certains aliments
traditionnels ou commerciaux est influencé par les
propriétés organoleptiques de ces aliments.
2.12.7.
L'insécurité alimentaire
De nombreux problèmes reliés à
l'insécurité alimentaire n'ont pas encore été
étudiés. Étant donné que les échelles de
mesure de l'insécurité alimentaire n'ont pas été
validées auprès des populations autochtones du Canada, il faudra
adapter les questions utilisées en fonction des langues parlées
chez les Premières nations, les Métis et les Inuits, des
perceptions culturelles de ces peuples et de leur vécu. On ne sait pas
vraiment jusqu'à quel point les politiques mises en place par les
gérants de magasin influencent le type d'aliments offerts dans les
petites communautés, ni comment le prix des aliments influence les choix
alimentaires. Il faudra également s'efforcer de mieux comprendre
l'impact de l'insécurité alimentaire sur la sélection des
aliments, compte tenu des valeurs traditionnelles d'obligation morale, de
partage et d'entraide mutuelle à la base de nombreuses cultures
autochtones (Willows 2005)..
2.12.8. Le discours entourant
la santé environnementale
Bien que les préoccupations entourant
l'innocuité des aliments traditionnels et le déclin des
espèces comestibles puissent modifier l'alimentation, on connaît
mal l'impact des avertissements émis en présence de contamination
locale ou de déclin des espèces sur la consommation de tels
aliments.
Afin de s'assurer que les modifications apportées
à l'alimentation traditionnelle soient contrebalancées par la
consommation d'aliments sains, il faudra s'efforcer de comprendre comment le
discours entourant la santé environnementale influence les choix
alimentaires.
Il faudra également quantifier les changements qui en
résultent au niveau de l'alimentation.
De tels changements pourraient en effet avoir un impact
significatif sur la santé puisque les aliments traditionnels
présentent de nombreux avantages nutritionnels en dépit du fait
qu'ils augmentent l'exposition à certains contaminants (Noreen D.
Willows, Ph.D.1, juillet 2005).
2.12.9. Les interactions des
divers déterminants
Les facteurs d'ordre individuel et social, de même que
ceux reliés à l'environnement physique et
socio-économique, ont des interactions complexes et variables au niveau
des choix alimentaires.
Ainsi, bien que certaines personnes mettent en pratique
leurs connaissances en nutrition lorsqu'elles choisissent leurs aliments, ces
connaissances ne sauraient à elles seules déterminer les choix
alimentaires puisque les individus sont en outre confrontés à
divers obstacles d'ordre psychosocial, comportemental et environnemental l60,
61.
Il faudra donc examiner les problèmes
découlant des interactions des divers déterminants de la saine
alimentation, en tenant compte de leur influence respective au niveau de
l'accessibilité aux aliments et des choix alimentaires (Willows
2005).
2.12.10. Préparation et
conservation des aliments traditionnels
La documentation et les recherches dans le domaine des
techniques de préparation et de conservation des aliments sont
limitées, sauf pour ce qui est des données recueillies dans le
cadre de recherches sur les communautés portant sur l'analyse
nutritionnelle.
Les méthodes de cuisson
répertoriées comprennent le rôtissage sur feu ouvert,
l'ébullition, la friture, la fumaison et la fermentation. Les
méthodes de conservation des aliments incluent les caches au-dessus ou
au-dessous du sol, la congélation, la mise en conserve à la
maison et le séchage à l'air et au soleil.
Les techniques de préparation et de
conservation des aliments varient selon les écosystèmes locaux et
les préférences de la communauté. Le savoir traditionnel
des trois groupes autochtones recèle un éventail de techniques
grâce auxquelles on perd très peu de ce qui est déjà
difficile à trouver dans la nature.
Les sources d'énergie sont rares dans les
régions nordiques; les Autochtones doivent donc en importer ou apprendre
à utiliser ce qui est disponible sur place, comme le lard fondu qui est
non seulement une préférence gustative, mais aussi un choix
abordable dictant différentes techniques de préparation des
aliments. Les plats sont épicés au goût, selon ce qui est
disponible en saison. Les aliments traditionnels séchés forment
une part importante du régime, ce qui révèle qu'on
continue d'avoir recours à cette technique de conservation des aliments
(Batal et al. 2005, Wainwright 1993).
Les aliments séchés les plus courants
sont le poisson et les mammifères marins, en particulier le saumon et la
viande de phoque. Parmi les autres méthodes de conservation
décrites, citons la salaison ou le saumurage, ainsi que le marinage de
poissons et de viandes de mammifères marins disposés en
alternance avec des couches de gros sel dans des tonneaux. Les méthodes
de cuisson comprennent le rôtissage sur feu ouvert, l'ébullition,
la cuisson au four, la friture et la fumaison. La mise en conserve ou en pots
est utilisée, surtout pour le saumon ou les légumes.
Le poisson est généralement ouvert et
taillé en filets sans enlever la peau. Il est placé plusieurs
jours dans une saumure contenant divers ingrédients, puis
accroché par la queue pour sécher. Le temps de séchage
dépend de l'épaisseur du poisson et des conditions
météorologiques - la pluie pouvant entraver le processus. Une
fois séchés, certains poissons sont fumés et
empilés dans une cache de nourriture (Wainwright 1993).
Chacun des trois groupes autochtones apprécie
certaines viandes ou abats qui sont dévorés crus, la plupart du
temps en raison de préférences acquises localement. On manque de
renseignements détaillés sur les risques et les avantages de la
consommation d'abats (Batal et al. 2005).
2.12.11. Les parties
comestibles des AST d'origine animale
Passés maîtres dans les techniques de survie, les
Autochtones utilisent toutes les parties de l'animal, y compris les intestins,
les viscères ou abats et les oeufs. Les ruminants comme l'orignal, le
wapiti, le caribou, le chevreuil, l'antilope et le bison font souvent partie du
régime autochtone traditionnel. La pratique autochtone consiste à
se servir de l'animal entier pour la nourriture et d'autres fonctions
utilitaires.
La viande musculaire est mangée crue, bouillie
ou rôtie; le coeur, la cervelle, le foie et les rognons sont
mangés crus; les intestins sont habituellement séchés.
Parfois, le sang est mélangé à de la farine ou sert
à faire de la saucisse. La moelle, une riche source de gras, peut se
manger crue. Si les recherches montrent que la consommation d'abats peut
être une source importante d'éléments nutritifs dans le
régime des Autochtones (surtout le calcium et la vitamine A), on manque
de données détaillées sur la consommation d'abats dans le
régime traditionnel pour en évaluer les avantages et les risques
potentiels (Batal et al. 2005).
La pratique de manger l'animal entier peut poser des
risques de salubrité alimentaire. Par exemple, le foie et le rein de
nombreux d'animaux chassés par les Inuits du Nord
québécois ont une teneur élevée en cadmium, un
contaminant chimique (Fontaine et al. 2008).
Le savoir traditionnel détenu par les habitants des
communautés nordiques, cumulé grâce aux observations
effectuées tout au long de l'année par des
générations successives, et allié à une
connaissance intime de l'environnement local, a dicté l'évitement
du foie d'ours polaire et des poumons de caribou. Les chasseurs ont
été d'une aide irremplaçable pour focaliser
l'enquête scientifique sur les contaminants nordiques en proposant des
endroits propices au prélèvement d'échantillons (Furgal et
Keith 1998).
2.12.12. Partage d'aliments en
famille
La tradition de partage des aliments figure parmi les
pratiques alimentaires les plus intéressantes des trois groupes
d'Autochtones. Il s'agit d'une valeur fondamentale qui vise à
prévenir le gaspillage de nourriture, mais ce partage dénote
aussi un autre principe : celui de la responsabilité envers la
collectivité.
La mise en commun des aliments traditionnels sert
à maintenir les liens sociaux au sein du groupe, grâce au partage
du produit de la chasse ou de la récolte et au banquet communautaire
(Deutch 2003). Parmi les avantages des aliments traditionnels soulignés
par les Autochtones euxmêmes, citons le bien-être, la santé,
les loisirs, le contact avec la nature, la spiritualité, le partage,
l'esprit communautaire, la fierté et l'estime de soi, l'économie
et l'éducation des enfants (Van Oostdam et al. 1999, Van Oostdam et
al.2003). D'après Kuhnlein et al (2004), plus de 80 % des participants
inuits conviennent que la récolte et l'utilisation des aliments
traditionnels par la famille offre un large éventail d'avantages sur le
plan social, culturel, spirituel, économique et nutritionnel.
Généralement, après une chasse,
une pêche ou une récolte, les aliments sont partagés
d'abord avec les enfants mariés et les parents, les personnes
âgées et d'autres dans le besoin, puis d'autres familles et
membres de la communauté (DeLormier, Kuhnlein et Penn 1993).
Des abats recherchés comme le foie, le rein et
le coeur sont offerts aux personnes âgées en signe de respect. Le
repas est le point culminant d'une série d'activités culturelles
chargées de sens entourant la récolte, le traitement, la
distribution et la préparation de la nourriture (Willows 2005). La
récolte aide aussi les jeunes à acquérir des
qualités comme la responsabilité, la patience et le respect; elle
développe les compétences nécessaires pour vivre de la
terre (Van Oostdam et al. 2003). Dans le Nord québécois, 30,3 %
des Cris ont dit pêcher ou chasser pour eux-mêmes, tandis que
d'autres obtenaient du poisson, du gibier à plume ou du gibier de
membres de leur famille (64 %), de leurs parents (52 %) et d'amis (31 %)
(Dewailly et Niebour 2005).
La manipulation sécuritaire des aliments
partagés revêt une importance particulière.
Récemment, on a assisté à quelques initiatives de
commercialisation de spécialités des régions nordiques,
comme l'omble chevalier, le boeuf musqué et le caribou, par des
détaillants, en gros et en ligne, comme Kivalliq Arctic Foods Ltd
(Mason, Dana et Anderson 2009).
Cette nouvelle entreprise fournit non seulement un
revenu stable pour les Autochtones du Nord, mais peut rendre les aliments
traditionnels plus accessibles aux Autochtones urbanisés, si leur revenu
est suffisant. De plus, cela a pour effet d'uniformiser les
procédés de préparation/transformation des aliments qui
assurent la salubrité alimentaire.
2.12.13. Aliments vendus dans
le commerce
L'introduction de la culture occidentale par la
télévision, la radio et les déplacements des Autochtones
du Nord a entraîné d'autres changements dans leurs habitudes
alimentaires. Si les aliments traditionnels ont toujours la cote chez beaucoup
d'Autochtones des régions nordiques éloignées, leur
urbanisation à grande échelle a également
entraîné des changements nutritionnels. Les aliments commerciaux
vont des denrées périssables comme les fruits et légumes
frais à la malbouffe coûteuse, et sont largement disponibles
même dans les endroits les plus éloignés grâce au
fret aérien. Le gouvernement fédéral subventionne le
coût du transport des aliments nutritifs vers les communautés
éloignées et isolées, mais même avec ces
subventions, les aliments commerciaux sont habituellement beaucoup plus chers
que dans les centres urbains du Sud (Doran 2004). Les aliments commerciaux ont
aussi une incidence sur la nutrition et la santé qui va bien
au-delà de la sécurité alimentaire.
CHAP-III : MATERIELS
ET METHODES
3.1. Milieux et sites
d'étude
Cette étude a été conduite dans
quelques villages des territoires de Walungu, Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira
(Province du Sud-Kivu). Le Sud-Kivu est situé à l'Est de la
République Démocratique du Congo, approximativement entre
1°36' de latitude sud et 5° de latitude sud d'une part et 26°47'
de longitude Est et 29°20' de longitude Est d'autre part. La province est
limitée à l'Est par la République du Rwanda dont elle est
séparée par la rivière Ruzizi et le lac Kivu, le Burundi,
la Tanzanie, séparés du Sud-Kivu par le lac Tanganyika.
(i) Site Walungu
Le territoire de Walungu (Superficie :
1 800 km2 ; population totale de 368 857
habitants) compte deux secteurs/collectivités dont : KAZIBA et
NGWESHE. Le sol de cette zone est argileux et de plus en plus pauvre à
cause des érosions et de la surpopulation. C'est ainsi qu'il y a
beaucoup de conflits de terre dans ce territoire et l'élevage diminue
sensiblement par manque de pâturages. Le territoire connait deux saisons
: la saison sèche qui dure 3 mois de Juin à Septembre et la
saison de pluie qui dure 9 mois. La saison sèche connaît une
température élevée et une rareté de pluies durant
toute cette période. C'est à ce moment qu'on cultive les endroits
marécageux. La saison de pluie connaît une forte
précipitation mais ce dernier temps avec l'abattage
désordonné des arbres, la destruction de l'environnement et la
surpopulation fait que la pluie devient de plus en plus rare.
(ii) Site Kabare
Le territoire de Kabare (altitude moyen : 1500
mètres, superficie de 1.960 Km2) compte deux
collectivités/secteurs (KABARE et NINDJA). Il est est soumis à un
climat tropical humide. La pluviométrie y varie entre 1300 mm et 1800 m
par an. Il s'étend entre 28° de longitude Est, 29° de
longitude ouest et entre 2° de latitude sud. Son relief est dominé
par des montagnes dont les sommets les plus élevés sont :
Kahuzi avec 3300 m et Biega avec 2700 m. A l'intérieur de cette
entité, on y trouve également des collines entières qui
sont des structures défavorables à la vie humaine et elles sont
inhabitées. La température moyenne de ce territoire est de
19,5°C. Le sol de Kabare est par nature volcanique pour la plus grande
partie du territoire. C'est un sol riche et productif mais suite à la
surexploitation et l'exposition à l'érosion sous toutes ses
formes (hydrique et éolienne), il est devenu l'un des plus pauvres.
L'histoire de Kabare relève de celle de Bushi en
général. Celle-ci nous renseigne que le Bushi est
constituée de deux grands blocs dont Kabare et Ngweshe. Les chefs
coutumiers qui règnent dans ces entités sont des descendants d'un
ancêtre commun NABUSHI (ancien mwami du Bushi). Malgré leur
origine commune, les chefs coutumiers de ces entités (Kabare, Ngweshe)
sont indépendants l'un de l'autre ; Kabare au nord et Ngweshe au
Sud). Jusqu'au 19e siècle, le mwami Kabare était
reconnu mwami du Bushi. Celui-ci serait parti au royaume de Bunyoro qui
était surpeuplé en ce moment-là avec tous les biens et a
pris le chemin de l'ouest.
(iii) Site Kalehe
Le territoire de Kalehe (superficie : 4082,25 km²),
est l'un des huit territoires de la Province du Sud-Kivu (est de la RDC). Il
est situé au nord de Bukavu et du territoire de Kabare, sa limite nord
marque la frontière avec le Nord-Kivu (territoires de Walikale et
Masisi), tandis que sa partie est délimitée par le lac Kivu qui
constitue lui-même la frontière naturelle avec le territoire
d'Idjwi et le Rwanda. La partie ouest du territoire est frontalière avec
le territoire de Shabunda et la partie sud avec Kabare.
Sur le plan interne, Kalehe se caractérise
par un paysage montagneux et forestier : les montagnes et forêts du parc
national de Kahuzi-Biega (aire protégée) entourent le territoire
de Kalehe dans sa partie ouest tandis que la partie nord est
caractérisée par des hauts plateaux, par opposition aux bas
plateaux qui bordent le lac Kivu. Enfin, dans la partie ouest du territoire
(Bunyakiri) se trouve une zone forestière et montagneuse adjacente au
parc de Kahuzi-Biega et au territoire de Shabunda.
La population du territoire est estimée, selon
les statistiques de 2008 du service d'état civil du territoire de
Kalehe, à 485 320 âmes réparties en six principales
communautés : les Bahavu, les Batembo, les Barongeronge, les deux
communautés rwandophones hutu et tutsi et les Batwa (ou Bambuti ou
Pygmées).
Les Rwandophones habitent les hauts plateaux dont
les conditions climatiques s'avèrent favorables à leurs
activités pastorales (élevage de gros bétail), tandis que
les autres communautés habitent plus généralement les bas
plateaux : les Batembo se retrouvent en grande partie à Bunyakiri, les
Bahavu se situent majoritairement dans les bas plateaux et les Batwa sont
éparpillés dans l'ensemble du territoire, mais essentiellement
dans les zones éloignées des grands centres.
Enfin, les Barongeronge habitent la zone de Kalonge,
au sud de Bunyakiri. Remarquons toutefois que l'on trouve aussi des Batembo
dans les territoires de Walikale et Masisi (Nord-Kivu), de Shabunda et de
Kabare, des Bahavu sur l'île d'Idjwi, des Hutu et Tutsi dans le Masisi et
Rutshuru (Nord-Kivu), tout comme des ressortissants de communautés du
Nord-Kivu se retrouvent aussi dans le territoire de Kalehe, tels que des
Bahunde (principalement à Minova). Des populations Bashi et Barega sont
aussi présentes dans les grandes agglomérations du territoire
(APC 2009).
(iv) Site de Mwenga
Le territoire de Mwenga (l'une des zones d'étude et de
collecte) est caractérisé par un climat équatorial
sub-montagnard et les précipitations y atteignent 2000mm-3000 mm par an.
Les précipitations sont bien réparties sur toute l'année
mais avec un minimum relatif en Juin et en Juillet et est constitué de
six collectivités : BASILE, BURHINYI, ITOMBWE, LWINDI, LUHWINJA et
WAMUZIMIU sur une superficie de 11.172 Km2 (Doumenge et al. 1997).
Les températures moyennes sont comprises entre 17,5°C (à la
station de Mwana) et 22,2°C (à la station de Kamituga) (Prigogine
1978).
Les monts Itombwe constituent l'un des sites critiques
les plus importants pour la conservation de la diversité biologique de
la République Démocratique du Congo et couvre l'une de
régions les plus riches en espèces floristiques du pays et
peut-être d'Afrique (Doumenge, 1990). De la carte de
végétation proposée par Doumenge (1997), il apparaît
que le territoire de Mwenga est dominé par des forêts
sub-montagnardes et secondaires avec une anthropisation toujours croissante
(effets des activités agricoles, minières et domestiques). La
variabilité des espèces ligneuses et de type d'habitat offre des
opportunités à une large biodiversité et des
espèces sauvages comestibles.
(v) Site d'Uvira
Le territoire d'Uvira (Superficie :
3 148 km2, 396 585 habitants) compte trois secteurs
(collectivités) dont : Bafulero, Bavira, et la plaine de la Ruzizi.
Dans le territoire d'Uvira à part les hauts plateaux, la pluie commence
à s'y faire aussi rare et la température augmente de plus en plus
à cause de la concentration de la population entraînant la
destruction de l'environnement. Le territoire d'Uvira a aussi un sol sablonneux
favorable à la culture du Riz et du Coton. Ses hauts plateaux avec son
climat très doux sont plutôt favorables à l'élevage
.
3.2. Matériels
Les matériels biologiques qui ont fait l'objet de cette
étude sont les aliments sauvages traditionnels consommés par les
différentes communautés rurales de la province du Sud Kivu en
RDC, c'est le cas des termites sexuées ailées (Reticulitermes
lucifugus) (Bellmann 2006) connues sous les noms vernaculaires
suivants : Bushoun'gwé (Mashi), Iswa (Swahili), .... (Lega),
.....(Kifulero) ; les Sauterelles (Saga sp.) noms
vernaculaires : Mwinunu (Mashi), Mibuli (Lega), Senene (Swahili et
Ouganda); le Rat-taupe (Heterocephalus glaber) noms
vernaculaires : Nfuko (Mashi), Kacimbabudongo (Swahili) ; la
Grenouille (Rana sp.) dont ces noms vernaculaires : Mudoke
(Mashi)..... ; Le Criquet taupe(Gryllotalpa longipennis) noms
vernaculaires : Nkwananzi (Mashi), Kacimbabudongo (Lega), Kikelele
(Kifulero UVIRA) ; et le Criquet-grillon, certaines chenilles et larves
comme : le Rhynchophorus phoenicis, l'Oryctes rhinoceros, l'Imbrasia
oyemensis, et le Cirina forda.
3.3. Méthodes
3.3.1. Type d'étude
Cette étude était de type analytique
transversal.
3.3.2. Population cible
Il s'agit des consommateurs, vendeurs et récolteurs des
AST des communautés rurales de la province du Sud Kivu, les cas des
BASHI (du territoire de Walungu, Kabare et Kalehe), BAREGA (en territoire de
Mwenga) et BAVIRA (en territoire d'Uvira).
3.3.3. Echantillonnage et
Taille de l'échantillon
L'échantillonnage de la présente étude
était un échantillon de type occasionnel (opportuniste) mais
stratifié selon les trois cultures dominant la province du Sud Kivu,
définies en fonction des caractéristiques socioculturelles et
d'habitudes alimentaires des communautés rurales de la province.
Dans cette étude, la population étant
stratifiée selon trois principaux groupes ethniques de la province dont
la différence entre elle est basée sur les tendances culturelles
c'est-à-dire des régions géographiques au sein desquelles
les collectivités indigènes partagent un plus grand nombre de
caractéristiques/affinités culturelles entre elles qu'avec celles
situées à l'extérieur de la région (Chan et al.
2011).
Pour des raisons budgétaires et vu la large
distribution géographique de la population, la sélection des
participants s'est faite par échantillonnage à trois
degrés (Lohr 1999). Les personnes interrogées ont
été choisies par tirage au sort à différents
degrés et ce, conformément aux normes en matière
d'enquête (échantillonnage aléatoire et
représentatif).
La province du Sud Kivu étant
constituées de 8 zones ou territoires, 5 zones (soit 62%) ont
été tirées au hasard dans une urne dans laquelle ont
été introduits les noms de toutes les zones de la province
(unités d'échantillonnage primaire) et ensuite les tribus ont
étaient groupées en 3 principaux groupes ethniques de la
province tenant compte des critères ci-haut présentés
(unités d'échantillonnage secondaire).
Dans chaque communauté rurale
enquêtée, 65 consommateurs/ménages (soit 72%), 15 vendeurs
grossistes ou détaillant (soit 17%) et 10 récolteurs (soit 11%)
des AST ont été interrogés (unité
d'échantillonnage tertiaire). L'effectif total de participant
était de 270 sujets.
Il est important d'indiquer que tous les participants
à cette étude ont été pris comme des consommateurs
des AST, mais dont 17% entre eux a été considéré
à la fois comme consommateur et vendeur, 11% comme consommateur et
récolteur, et le reste (soit 72%) pris uniquement entant que
consommateurs.
Ci-dessous, le tableau 1 montre la répartition de
l'échantillon selon les zones de culture et selon les tribus
sélectionnées de la province du Sud Kivu.
Selon la littérature, ce sont surtout les femmes,
hommes et enfants successivement qui interviennent en majorité dans la
récolte et commercialisation des AST. Ce pourquoi cette recherche fait
part à beaucoup de femmes, hommes alternativement et presque pas
d'enfants.
3.3.4. Distribution de
l'échantillon
Tableau-1. Distribution de l'échantillon
selon le territoire, la tribu et la catégorie de l'enquêté
sélectionnée.
N0
|
Territoire
|
Tribus
|
Catégorie de l'enquêté
|
|
Consommateurs
|
Vendeurs
|
récolteurs
|
1.
|
Walungu
|
Bashi 65 15
10
|
2.
|
Kabare
|
3.
|
Kalehe
|
4.
|
Mwenga
|
Barega
|
65
|
15
|
10
|
5.
|
Uvira
|
Bavira
|
65
|
15
|
10
|
Sous-totaux (%)
195 (72%) 45
(17%) 30 (11%)
|
Total général 270
enquêtés (soit 100%)
|
Tableau-2. La distribution de l'échantillon
selon les villages et tribus enquêtés par
territoire
Tribu des
|
Territoire
|
Village
|
|
|
Burhale
|
|
|
Buruza
|
|
|
Bwahungu
|
|
|
Changombe
|
|
|
Cizi
|
|
|
Ibula
|
|
|
Irongo
|
|
|
Kaniola
|
|
Walungu
|
Kaziba
|
|
|
Lubona
|
|
|
Mugogo
|
|
|
Mukungwe
|
Bashi
|
|
Mushinga
|
|
|
Muzinzi
|
|
|
Nduba
|
|
|
Ndundu
|
|
|
Nyangezi
|
|
|
|
|
Kabare
|
Cinjoma-Mudaka
|
|
|
Murhesa
|
|
|
|
|
Kalehe
|
Kalole
|
|
|
Kalonge
|
|
|
Busezi
|
|
|
Kamituga
|
Barega
|
Mwenga
|
Ngando
|
|
|
Ntondo
|
|
|
Mwenga
|
|
|
Kanvinvira
|
Bafuliro
|
Uvira
|
Nyakabere
|
|
|
Sange
|
3.3.5. Critères d'inclusion
Les participants à l'enquête devaient remplir les
conditions suivantes: être une femme de préférence ou un
homme de la province du Sud-Kivu âgées de 19 ans ou plus,
consommateur, vendeur ou récolteur des AST et s'identifier
soi-même comme indigène vivant dans la réserve (Wilson et
Rosenberg 2002). Dans cette étude, chaque participant
sélectionné (homme ou femme surtout) représentait un
ménage et répondait au nom du ménage, excepté pour
la récolte et la commercialisation qui traitent exclusivement des
individus.
3.3.6. Déroulement de
l'enquête, conduite de l'interview et collecte des données
Pour la récolte des données, des
fiches d'enregistrement des données d'observations de terrain un
questionnaire d'enquête étaient élaborés par le
chercheur. Une pré-enquête a été menée
dès Avril-Mai 2015.Elle visait la récolte des informations sur
les recherches antérieurement effectuées sur le sujet. Elle
visait aussi à identifier les principales zones de consommation et de
commercialisation des AST dans la province du Sud Kivu.
L'enquête proprement dite a été
effectuée en menant une interview semi-structurée. L'interview
était menée par un questionnaire. Le questionnaire comportait des
questions binaires, fermées, semi-fermées et ouvertes
adressées aux consommateurs, vendeurs et récolteurs des aliments
sauvages traditionnels. Lorsque cela était possible, le chercheur
descendait au terrain avec son interlocuteur pour visualiser les
plantes/animaux sauvages consommes dans les alentours. C'est à cette
occasion que le chercheur récoltait des échantillons et
spécimens des vivants. En plus, le chercheur se mettait à
recueillir des photographies lors que cela était possible.
Les prix (coûts) ont étaient
donnés en Franc Congolais (FC) mais convertit en dollars (US) au taux
d'échange de 1$ US=950Fc.
3.4. Analyse des données
3.4.1. Analyse de la valeur
nutritive des aliments
Les échantillons ont été
récoltés dans le territoire de Walungu, et Mwenga à
Kamituga en mai et août 2015. Les AST qui ont constitués l'objet
de cette étude sont des individus périodiques et saisonniers. Ils
ne sont pas du tout visibles tous les mois de l'année, sauf parfois pour
la larve Rhynchophorus phoenicis (Mpose), le Criquet taupe et le
rat-taupe (Nfuko). Les spécimens ont alors été
transportés endéans 48 heures au laboratoire pour un traitement
préalable aux analyses chimiques. Les échantillons
constitués d'une vingtaine de spécimens pour les insectes et des
trois animaux ont été alors séchés à
l'étuve entre 70° et 105 °C jusqu'à un poids
constant avant d'être moulu pour obtenir l'échantillon sous forme
d'une poudre animale, ce qui a permis aussi de déterminer la teneur en
eau.
Les analyses chimiques ont été
réalisées à l'aide des méthodes de l'analyse
immédiate proposées par AOAC (2003) sur une poudre animale
conservée au dessiccateur après étuvage. Il s'agit de la
méthode de séchage à l'étuve (entre 70 à
105°C) pour l'humidité relative, la méthode de calcination
au four à 800°C par voie sèche pour les matières
minérales, la méthode d'extraction au SOXHLET suivie de la
distillation, du séchage et du pesage (gravimétrie) pour les
matières grasses (lipides) et enfin la méthode de l'azote
KJELDAHL pour les protéines. Ces méthodes ont été
appliquées sur des aliquotes prélevées sur la même
poudre animale. La conversion de la teneur en azote en teneur en
protéines a été réalisée à l'aide
d'un facteur multiplicateur de 6,25 selon l'équation :
% protéines = % N*6,25 (Eq.1)
La teneur en glucides a été obtenue par la
relation :
% Glucides =100- (%humidité + lipides +
protéines + cendres totales) (Eq. 2)
La valeur énergétique de 100g
d'échantillons a été déterminée en
multipliant par 100 la valeur énergétique de chacun des
macronutriments dosés à savoir : 17 kJ. g-1=
4Kcals, 38 kJ/g1= 9Kcals et 17 kJ/g = 4Kcals de protéines,
lipides et glucides respectivement puis en faisant la somme (AOAC 2003 ;
Usdys et al. 2010 ; Gokhan et al. 2011). Tous les dosages ont
été répétés trois fois pour chaque
échantillon et paramètre analysé et les résultats
sont reportés ici sous forme de moyennes. Les analyses chimiques ont ete
faites au laboratoire de Chimie de l'ISP-Bukavu.
3.4.2. Analyses
statistiques
Les analyses statistiques
descriptives et différentielles ont été conduites dans le
but de caractériser les sujets d'études. L'encodage et la
description statistique des données ont été
réalisés dans Excel 2007. Les données brutes
étaient introduites dans l'ordinateur. Le masque de saisie et la
codification des variables ont été effectués dans Excel
2007. Le dépouillement a été fait à l'ordinateur.
Les données ont été corrigées à l'aide des
outils tel que Pivot table dans Excel 2003. Avant de conduire les analyses,
les données brutes étaient introduites dans l'ordinateur. Les
questions fermées ont été codées, il en
était également pour les questions ouvertes. Les codes des
réponses aux différentes questions étaient affectés
pour les besoins de l'exploitation statistique. Le dépouillement a
été fait à l'ordinateur. L'analyse préliminaire des
données a commencé par une description statistique des variables
(calcul du pourcentage, fréquence, moyenne, écart-type,
coefficient de variation, etc.) avant les analyses différentielles.
Pour la présentation descriptive des statistiques, les fréquences
des distributions des échantillons étaient calculées et
les résultats y relatifs sont présentés sous forme de
fréquences, pour pourcentages, moyenne, écart-type, coefficient
de variation, minimum pour les variables quantitatives.
L'analyse des données d'enquête a commencé
par l'organisation des données en variables dépendantes et en
variables indépendantes. Pour l'ensemble des variables, des scores de
cotation et des critères d'appréciation étaient
préétablies.
Les analyses multi-variées réduites
étaient conduites et les modèles
généralisés linéaires (GLMs) étaient
construits pour déterminer la probabilité d'association des
facteurs indépendants aux facteurs dépendants. En
général, les tests de GLM sont appliqués à tel
enseigne que les variables dépendantes sont liées
linéairement aux facteurs et aux coaxiales à travers une
fonction spécifique de liaison. Les modèles peuvent être
utilisés même si la variable dépendante n'est pas
distribuée normalement. Les modèles GLMs intègrent les
autres types des modèles classiquement utilisés par les
chercheurs tels que les régressions linéaires pour les
variables dépendantes à la distribution normale, les
modèles logistiques pour des données binaires. Les modèles
GLM conviennent parfaitement aux données issues des enquêtes et
qui soient complexes suivant plusieurs modèles de distribution
(distribution normale de Gauss, distribution de Gamma, distribution de
Poisson, etc.).
Les données en séries de temps et les nombres
(comptes) ne sont pas appropriés dans GLM avec Gaussian models. Ce
qui entraine utilisé les modèles non linaires. Les
modèles logit, probit ou tobit peuvent être estimés par la
méthode de maximum de vraisemblance. En revanche, le
modèle tobit peut être estimé par la méthode
de maximum de vraisemblance s'il y a simultanéité des
effets sur la variable réponse( dépendante) sinon par la
méthode des moindres carrés partiels. Cette dernière
méthode donne aussi des estimateurs sans biais et convergents. La
présente étude utilise la méthode à deux
étapes consistant à estimer d'abord la probabilité avec
laquelle les facteurs influencent la variable réponse par la
méthode de maximum de vraisemblance en utilisant le modèle logit,
puisque la variable dépendante suit une loi normale (Gausian identity
model), ensuite son intensité par la méthode des moindres
carrés partiels en utilisant le modèle tobit, si la variable
réponse n'est influencée simultanément avec plusieurs
facteurs.
La décision concernant le type des tests
appliquer dépend des types des données (données
continuées et ou catégoriques) dans cette études, les deux
types des donnes étaient récoltées. Les analyses (GLM)
ont été effectuées avec le logiciel Stata version11(2013)
plus adapté à l'analyse des données aux variables
complexes en terme de distribution.
3.5. Considérations
éthiques
Un certificat d'autorisation de conduire cette étude
a été délivrée au chercheur par l'ISTM. En plus
l'ISTM a donné une lettre introductive aux chefs des villages
enquêtés.
Au cours de l'étude, le respect de l'anonymat
des enquêtés et de la confidentialité des informations
fournies ont été nécessaires et bien observées. Les
interviewes ont acceptés librement de leur propre gré de
participer à cette enquête. Toutes les personnes
interrogées ont été informées du but et des
objectifs de la recherche en vue de l'obtention de leur consentement
éclairé d'une part mais de garantir la confidentialité des
informations à recueillir avant l'administration du questionnaire. De
même, la participation volontaire à l'enquête a
été privilégiée pour la collecte des
données.
3.6. Impact prévu
Les résultats de cette recherche serviront de base de
données dans le domaine de la nutrition, de la sécurité
alimentaire des ménages et de lutter contre la pauvreté dans les
communautés rurales (tribus) de la province du Sud Kivu. Les
résultats peuvent aider à la valorisation des aliments sauvages
jusqu'à l'industrialisation, ala commercialisation le long de la chaine
des valeurs. Les résultats de cette recherche serviront dans le domaine
de sécurité alimentaire qualitative et dans l'économie
alimentaire des ménages de la province du Sud-Kivu et des milieux ruraux
en général.
3.7. Difficultés
rencontrées
Au cours de la réalisation de ce travail, certaines
difficultés ont été rencontrées notamment :
(i) La quasi-inexistence des documents pouvant fournir les informations avec
des plus amples détails sur les aliments sauvages traditionnels
consommés par les différentes communautés rurales de la
Province du Sud Kivu en particulier.
(ii) La période de la recherche étant courte
pour récolter toutes les données nécessaires relative
à cette étude.
CHAP-IV. RESULTATS
4.1. Les aliments sauvages
traditionnels consommés par les différentes
communautés
Les aliments sauvages traditionnels les plus consommés
par les communautés rurales de la province du Sud-Kivu sont les
insectes : chenilles et larves, suivis des légumes feuilles et
fruits, et en dernier rang les champignons sauvages. Les parties comestibles de
la plupart d'aliments d'origine végétale sont les feuilles sous
forme des légumes et pour les insectes ce les parties entières.
La majorité des aliments consommés ont une vertu
thérapeutique (Tableau-1).
Tableau-1. Les aliments sauvages traditionnels
consommés par les différentes communautés rurales de la
province du Sud-Kivu en RD Congo.
Origine
|
Nom scientifique
|
Nom vernaculaire
|
Partie comestible
|
Ethnobiologie
|
Animale
|
Locustra migratoria
|
M'panzi (Mashi)
|
Entier sauf ailes et pattes
|
Non connu
|
|
Saga serrata ou Saga pedo
|
Mununu (Mashi) ou Senene (Kiswahili)
|
Entier
|
Médicale
|
|
Cirina forda
|
Misigi ou Bikereke (Kirega)
|
Entier
|
Médicale
|
|
Imbrassia oyemensis
|
Tukumombo (Kirega)
|
Entier
|
Médicale
|
|
Bunaeopsis aurantiaca
|
Milanga (Kirega)
|
Entier
|
Médicale
|
|
Rhynchophorus phoenicis
|
Mpose (Kirega)
|
-//-
|
Médicale
|
|
Oryctes rhinoceros
|
Bidumbi (Mashi et Kifuliru)
|
-//-
|
Médicale
|
|
Heterocephalus glaber
|
Nfuko (en Mashi)
|
Entier sauf entrailles
|
Non connu
|
|
Rat de gambie
|
Mukumbi (Mashi)
|
Entier sauf entrailles
|
Non connu
|
|
Reticulitermes lucifugus
|
Iswa (en Kiswahili) ou Bushoun'gwé (Mashi)
|
Entier
|
-//-
|
|
Gryllotalpa longipennis
|
N'kwananzi (Mashi)
|
Entier
|
-//-
|
|
Rana spp.
|
Mudoke (en Mashi)
|
Cuisses
|
-//-
|
|
Archachatina marginata
|
O'là (Kirega)
|
Entier sauf coquille
|
Médicale
|
|
Potamonautes bayonianus
|
Lipondo (Kiswahili) ou Ihiri (en Mashi)
|
Entier
|
Médicale
|
Végétale
|
Amarantacae sp.
|
Muhole (Mashi et Kifuliru)
|
Feuille
|
Médicale
|
|
Amarantacae sp.
|
Mulunda (Mashi)
|
Feuille
|
Médicale
|
|
-
|
Kashongo (Mashi et Kifuliru)
|
Fruit
|
Médicale
|
|
-
|
Mbuma (Mashi)
|
Fruit
|
Médicale
|
|
-
|
Mbande (Kifuliru)
|
Fruit
|
Non connu
|
Les champignons (Fongiques)
|
Auricularia sp.
|
Bukoko (Kirega) ou Bushabira (Mashi)
|
Entier
|
Non connu
|
|
Termitomyces sp.
|
Bujana (Mashi)
|
Entier
|
Non connu
|
|
Amanita sp.
|
Cihumyo (Mashi) ou Loba (en Kifuliro)
|
Entier
|
Médicale
|
Le miel
|
Non connu
|
Asali (Kiswahili)
|
-
|
Médicale
|
Les analyses chimiques immédiates effectuées au
laboratoire contenant les moyennes (X#177;SE) des substances dosées
révèlent que pour 100 g de matières sèches, le
Rhynchophorus phoenicis« Mpose » se montre plus
énergétique (762.00 #177; 50.80 kcal) (F=7.34 ;
p<0.001) et lipidique (54.04 #177; 2.46 g) (F=4.17 ;
p<0.001) que d'autres aliments sauvages traditionnels analysés,
L'Imbrasia oyemensis« Tukumombo » et les
Gryllotalpa longipennis« Nkwananzi » (57.93 #177;
2.52 g et 52.33 #177; 2.28 g respectivement) contiennent une quantité
importante en protéines (F=3.44 ; p<0.001). Le
Cirina forda « Misigi » se montre plus riche en
hydrate de carbone (54.29 #177; 3.88 g) (F=2.99 ; p<0.001), et les
Reticulitermes lucifugus « I'SWA » renferment une
quantité suffisante d'eau (83.96 #177; 4.42 g) que d'autres aliments
sauvages traditionnels analysés (F=5.87 ; p<0.001)
(Tableau-2).
Tableau-2 : La valeur nutritive de quelques aliments
sauvages traditionnels consommés par les communautés rurales
enquêtées
|
Nom français de l'aliment
|
Nom vernaculaire
|
Nom scientifique
|
Lieu de récolte
|
Partie comestible
|
Energie (Kcal/100g)
|
Humidité (%)
|
Lipide(g)
|
Protéine (g)
|
Glucides(g)
|
termite sexuée ailée
|
Bushoun'gwé (Mashi), Iswa (Swahili)
|
Reticulitermes lucifugus
|
En pleine foret
|
Entier
|
543.166 #177; 36.21 b
|
83.96 #177; 4.42 a
|
41.63 #177; 1.89 b
|
46.53 #177; 2.02 b
|
4.50 #177; 0.32c c
|
Criquet-taupe ou grillon des champs
|
Nkwananzi (Mashi), Kikelele (Kifuliru), Kachimbabudongo
(Swahili)
|
Gryllotalpa longipennis ou Gryllus testaceus
|
Dans le champ cultivé
|
Entier
|
373.00 #177; 24.87 c
|
75.83 #177; 3.99 a
|
11.06 #177; 0.50 d
|
52.33 #177; 2.28 a
|
16.00 #177; 1.14 b
|
Grenouille/cuisses
|
Mudoke (Mashi)
|
Rana sp. ou Leptopelis modestus
|
Rivière et Ruisseaux
|
Cuisses
|
69.33 #177; 4.62 d
|
81.33 #177; 4.28 a
|
0.43 #177; 0.02 e
|
16.37 #177; 0.71 c
|
0.02 #177; 0.00 d
|
Rat-taupier
|
Nfuko (Mashi)
|
Heterocephalus glaber
|
Dans le champ
|
Entier sauf entrailles
|
271.66 #177; 18.11 c
|
78.60 #177; 4.14 a
|
18.16 #177; 0.83 c
|
16.81 #177; 0.73 c
|
10.29 #177; 0.74 c
|
Chenille
|
Mposo (Lega), Mpose (Equateur)
|
Rhynchophorus phoenicis
|
En pleine foret
|
Entier
|
762.00 #177; 50.80 a
|
82.50 #177; 4.34 a
|
54.04 #177; 2.46 b
|
49.80 #177; 2.17 a
|
19.20 #177; 1.37 b
|
Chenille
|
Bidumbi (Mashi),
|
Oryctes rhinoceros
|
En pleine foret
|
Entier
|
617.00 #177; 41.13 a
|
81.36 #177; 4.28 a
|
48.10 #177; 2.19 b
|
35.70 #177; 1.55 c
|
10.36 #177; 0.74 c
|
Chenille
|
Tukumombo (Lega),
|
Imbrasia oyemensis
|
En pleine foret
|
Entier
|
443.66 #177; 29.30 c
|
80.16 #177; 4.22 a
|
23.36 #177; 1.06 c
|
57.93 #177; 2.52 a
|
0.37 #177; 0.03 d
|
Chenille
|
Misigi ou Bikerekere
|
Cirina forda
|
En pleine foret
|
Entier
|
409.56 #177; 27.30 c
|
80.70 #177; 4.25 a
|
12.50 #177; 0.57 d
|
20.03 #177; 0.87 c
|
54.29 #177; 3.88 a
|
Criquet (Grillon)
|
Mangala ou Durha(Mashi), Mp'anzi (KISWAHILI), Ituta (KILEGA),
Ihanzi (Kifuliru)
|
Locustra migratoria
|
Champ et Foret
|
Entier sauf ailes et pattes
|
550.00 #177; 36.67 b
|
66.06 #177; 2.48 b
|
39.33 #177; 1.79 b
|
47.60 #177; 2.07 b
|
1.43 #177; 0.10 d
|
Sauterelles
|
MWINUNU (Mashi), MIBULI (KILEGA), SENENE (KISWAHILI et
OUGANDA)
|
Saga serrata ou Saga pedo
|
Dans le champ
|
Entier
|
409.66 #177; 27.31 c
|
61.00 #177; 1.21 b
|
67.33 #177; 3.06 a
|
59.80 #177; 2.60 a
|
15.80 #177; 1.13 b
|
|
|
Oneway ANOVA
|
F(10,21)=7.34
P<0.001
|
F(10,21)=5.87
P<0.001
|
F(10,21)=4.17
P<0.001
|
F(10,21)=3.44
P<0.001
|
F(10,21)=2.99
P<0.001
|
NB : Les moyennes(X#177;SE) suivies de la
même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de
P<0.05 (One-way ANOVA test).
|
4.2. L'état
sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels
La majorité des consommateurs et récolteurs des
AST sont de femmes (82%), dont parmi elles 15.63% sont du village de Kanvinvira
(en territoire d'Uvira), 14.38% et 13.75% (du village de Mwenga et Ngando
respectivement en territoire de Mwenga).
La quasi-totalité (65.52%) des consommateurs des
AST du Bushi (en territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) est en bon
état nutritionnel. Leur IMC étant compris entre 18.5 et 24.9
Kg/m², suivi de ceux de la tribu Lega et Vira. Une partie (26.2%) non
négligeable des consommateurs des AST de la tribu Lega (territoire de
Mwenga) est obèse (IMC=30). Une portion (16.4%) des
enquêtés de Mwenga connaît une surcharge pondérale
(IMC : 25 à 29.9). Chez la tribu Vira (territoire d'Uvira), les
répondants étaient maigre (28.4%), leur l'Indice de Masse
Corporelle oscillait entre e 16 et 18.5 Kg/m² (Tableau-1). Plus de la
moitié (55.3%) des consommateurs du village de Ngando, Mwenga, Busezi
(du territoire de Mwenga), de Kanvinvira (en territoire d'Uvira) avaient
affirment durant l'enquête qu'aucune maladie nutritionnelle et/ou
sanitaire n'est un jour survenue dans l'histoire sanitaire de leurs familles.
Cette même affirmation a été observée chez 22.24%
des répondants du village d'Ibula et Irongo (territoire de Walungu).
Bref, la majorité (62.5%) des interrogés
consomment les AST puisque les gens pensent que ces aliments ont une bonne
qualité organoleptique (goût, odeur, stimulant de
l'appétit, etc.) et une valeur nutritive très
élevée. En outre, ces aliments sont abondants durant les
périodes de récolte. Les autres raisons de consommation de ces
aliments sont entre autre les habitudes alimentaires, le moindre coût
pour les obtenir et le caractère naturel des AST (Tableau-1).
Atravers tous les villages enquêtés dans tous
les territoires, l'âge moyen des répondants oscillait entre 19 ans
(au village de Sange) à 58 ans (village de Busengi). Le
périmètre brachial oscillait entre 23 et 24 cm, l'indice de
masse corporelle entre 18 et 28. Les répondants avaient un revenu
mensuel oscillant entre 7 et 90$. Les répondants connaissaient des
dépenses journalières moyennes pour l'achat de la nourriture de
1.57$ (village Ibula) à 4.73$ (village de Busezi).
Dans la catégorie des autres dépenses
journalières du ménage, on note que le ménages
connaissant des dépenses plus élevées sont ceux localises
a dépense de Mukungwe (3.352$/jour) et les ménages connaissant
des faibles dépenses (dépenses plus basses) sont ceux du village
d'Ibula (1.0500$/jour/ménage).
La taille du ménage la plus élevée a
été observée dans le village de Nduba (9 personnes/
ménage). La taille du ménage la plus faible était
observée à Nyakabere (4.267 personnes/ famille). Le coefficient
de variation (CV%) de la taille du ménage a Nyakabere était de
22.76% indiquent une variabilité du nombre des personnes per
ménage de 22.76% au sein du village de Nyakabere. D'ailleurs, les
données de l'enquête indiquent que le nombre maximum des personnes
par ménage est de 3 et le nombre maximum de 5 dans le village de
Nyakabere.
Le temps d'interview le plus bas était
observé à Sange (25 min) et le temps d'interview le plus haut
était observé au village de Nduba (48 min). les ménages
effectuant des grandes dépenses pour l'achat des aliments sauvages et
traditionnels étaient observés a Cinjoma (90% des
dépenses journalières) et les ménages connaissant des
dépenses plus basses pour l'achat des AST sont ceux du village de Nduba
(40%), ce qui indique une grande dépendance vis-à-vis des AST
chez les populations du village de Nduba (Tableau-3) .
Tableau-3. Sécurité alimentaire des
consommateurs et % qu'occupent les AST dans les dépenses
journalières pour la nourriture groupé selon les villages de la
province du Sud-Kivu en RD Congo.
Variables
|
Villages
|
Mean
|
SE Mean
|
StDev
|
CoefVar
|
Minimum
|
Maximum
|
Age (années)
|
Busezi
|
58.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
58.000
|
58.000
|
|
Bwahungu
|
45.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
45.000
|
45.000
|
|
Changombe
|
44.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
44.000
|
44.000
|
|
Cinjoma
|
30.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
30.000
|
30.000
|
|
Ibula
|
32.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
32.000
|
32.000
|
|
Kalole
|
48.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
48.000
|
48.000
|
|
Kalonge
|
43.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
43.000
|
43.000
|
|
Kanvinvira
|
31.75
|
1.41
|
12.61
|
39.71
|
25.00
|
55.00
|
|
Lubona
|
39.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
39.000
|
39.000
|
|
Mukungwe
|
34.667
|
0.546
|
3.538
|
10.21
|
31.000
|
38.000
|
|
Mwenga
|
42.500
|
0.481
|
3.603
|
8.48
|
38.000
|
48.000
|
|
Nduba
|
57.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
57.000
|
57.000
|
|
Ngando
|
46.417
|
0.141
|
1.196
|
2.58
|
44.000
|
47.000
|
|
Nyakabere
|
31.333
|
0.627
|
4.860
|
15.51
|
25.000
|
35.000
|
|
Sange
|
19.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
19.000
|
19.000
|
Périmètre Branchial
|
Busezi
|
25.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
25.000
|
25.000
|
|
Bwahungu
|
24.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
24.000
|
24.000
|
|
Changombe
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Cinjoma
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Ibula
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Kalole
|
24.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
24.000
|
24.000
|
|
Kalonge
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Kanvinvira
|
23.450
|
0.0940
|
0.840
|
3.58
|
23.000
|
25.000
|
|
Lubona
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Mukungwe
|
24.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
24.000
|
24.000
|
|
Mwenga
|
23.500
|
0.0674
|
0.505
|
2.15
|
23.000
|
24.000
|
|
Nduba
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Ngando
|
23.806
|
0.0470
|
0.399
|
1.67
|
23.000
|
24.000
|
|
Nyakabere
|
23.633
|
0.0627
|
0.486
|
2.06
|
23.000
|
24.000
|
|
Sange
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
Indice de Masse Corporel (IMC)
|
Busezi
|
28.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
28.000
|
28.000
|
|
Bwahungu
|
20.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
20.000
|
20.000
|
|
Changombe
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Cinjoma
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Ibula
|
21.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
21.000
|
21.000
|
|
Kalole
|
24.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
24.000
|
24.000
|
|
Kalonge
|
23.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Kanvinvira
|
20.575
|
0.329
|
2.942
|
14.30
|
19.000
|
26.000
|
|
Lubona
|
20.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
20.000
|
20.000
|
|
Mukungwe
|
21.524
|
0.0780
|
0.505
|
2.35
|
21.000
|
22.000
|
|
Mwenga
|
24.750
|
0.0584
|
0.437
|
1.77
|
24.000
|
25.000
|
|
Nduba
|
26.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
26.000
|
26.000
|
|
Ngando
|
28.639
|
0.329
|
2.790
|
9.74
|
23.000
|
30.000
|
|
Nyakabere
|
21.267
|
0.125
|
0.972
|
4.57
|
20.000
|
22.000
|
|
Sange
|
18.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
18.000
|
18.000
|
Revenu Mensuel (US$)
|
Busezi
|
90.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
90.000
|
90.000
|
|
Bwahungu
|
0.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
*
|
0.0000
|
0.0000
|
|
Changombe
|
0.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
*
|
0.0000
|
0.0000
|
|
Cinjoma
|
70.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
70.000
|
70.000
|
|
Ibula
|
80.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
80.000
|
80.000
|
|
Kalole
|
0.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
*
|
0.0000
|
0.0000
|
|
Kalonge
|
80.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
80.000
|
80.000
|
|
Kanvinvira
|
44.38
|
1.17
|
10.51
|
23.67
|
25.00
|
50.00
|
|
Lubona
|
22.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
22.000
|
22.000
|
|
Mukungwe
|
7.33
|
1.09
|
7.08
|
96.50
|
0.00
|
14.00
|
|
Mwenga
|
55.00
|
1.17
|
8.74
|
15.89
|
50.00
|
70.00
|
|
Nduba
|
0.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
*
|
0.0000
|
0.0000
|
|
Ngando
|
57.917
|
0.705
|
5.978
|
10.32
|
55.000
|
70.000
|
|
Nyakabere
|
55.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
55.000
|
55.000
|
|
Sange
|
40.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
40.000
|
40.000
|
Dépense nourriture/Jr
|
Busezi
|
4.7300
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
4.7300
|
4.7300
|
|
Bwahungu
|
3.4700
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
3.4700
|
3.4700
|
|
Changombe
|
1.8900
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
1.8900
|
1.8900
|
|
Cinjoma
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Ibula
|
1.5700
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
1.5700
|
1.5700
|
|
Kalole
|
3.1500
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
3.1500
|
3.1500
|
|
Kalonge
|
3.4700
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
3.4700
|
3.4700
|
|
Kanvinvira
|
2.6317
|
0.0644
|
0.5757
|
21.88
|
1.5700
|
2.9400
|
|
Lubona
|
2.6300
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.6300
|
2.6300
|
|
Mukungwe
|
3.0300
|
0.0655
|
0.4246
|
14.01
|
2.6300
|
3.4700
|
|
Mwenga
|
2.8900
|
0.0351
|
0.2624
|
9.08
|
2.6300
|
3.1500
|
|
Nduba
|
2.6300
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.6300
|
2.6300
|
|
Ngando
|
2.4861
|
0.0348
|
0.2949
|
11.86
|
1.8900
|
2.6300
|
|
Nyakabere
|
2.4357
|
0.0333
|
0.2576
|
10.57
|
2.1000
|
2.6300
|
|
Sange
|
2.2484
|
0.0727
|
0.5140
|
22.86
|
1.5700
|
2.6300
|
Autres dépenses/Jr
|
Busezi
|
3.1500
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
3.1500
|
3.1500
|
|
Bwahungu
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Changombe
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Cinjoma
|
1.5700
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
1.5700
|
1.5700
|
|
Ibula
|
1.0500
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
1.0500
|
1.0500
|
|
Kalole
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Kalonge
|
3.1500
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
3.1500
|
3.1500
|
|
Kanvinvira
|
1.4530
|
0.0244
|
0.2185
|
15.04
|
1.0500
|
1.5700
|
|
Lubona
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Mukungwe
|
3.352
|
0.205
|
1.329
|
39.66
|
2.100
|
4.730
|
|
Mwenga
|
2.3125
|
0.0440
|
0.3290
|
14.23
|
1.8900
|
2.6300
|
|
Nduba
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Ngando
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
|
Nyakabere
|
1.5820
|
0.0527
|
0.4082
|
25.80
|
1.0500
|
1.8900
|
|
Sange
|
2.1000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
2.1000
|
2.1000
|
Taille de Ménage
|
Busezi
|
8.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
8.0000
|
8.0000
|
|
Bwahungu
|
7.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
7.0000
|
7.0000
|
|
Changombe
|
6.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
6.0000
|
6.0000
|
|
Cinjoma
|
5.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
5.0000
|
5.0000
|
|
Ibula
|
4.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
4.0000
|
4.0000
|
|
Kalole
|
7.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
7.0000
|
7.0000
|
|
Kalonge
|
6.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
6.0000
|
6.0000
|
|
Kanvinvira
|
5.5500
|
0.0940
|
0.8404
|
15.14
|
4.0000
|
6.0000
|
|
Lubona
|
6.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
6.0000
|
6.0000
|
|
Mukungwe
|
6.4762
|
0.0780
|
0.5055
|
7.81
|
6.0000
|
7.0000
|
|
Mwenga
|
6.2500
|
0.0584
|
0.4369
|
6.99
|
6.0000
|
7.0000
|
|
Nduba
|
9.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
9.0000
|
9.0000
|
|
Ngando
|
6.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
6.0000
|
6.0000
|
|
Nyakabere
|
4.267
|
0.125
|
0.972
|
22.78
|
3.000
|
5.000
|
|
Sange
|
0.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
*
|
0.00000
|
0.000000
|
Temps de L'interview
|
Busezi
|
25.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
25.000
|
25.000
|
|
Bwahungu
|
34.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
34.000
|
34.000
|
|
Changombe
|
34.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
34.000
|
34.000
|
|
Cinjoma
|
25.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
25.000
|
25.000
|
|
Ibula
|
38.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
38.000
|
38.000
|
|
Kalole
|
30.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
30.000
|
30.000
|
|
Kalonge
|
30.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
30.000
|
30.000
|
|
Kanvinvira
|
35.075
|
0.611
|
5.463
|
15.57
|
25.000
|
38.000
|
|
Lubona
|
30.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
30.000
|
30.000
|
|
Mukungwe
|
33.476
|
0.0780
|
0.505
|
1.51
|
33.000
|
34.000
|
|
Mwenga
|
27.500
|
0.584
|
4.369
|
15.89
|
20.000
|
30.000
|
|
Nduba
|
48.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
48.000
|
48.000
|
|
Ngando
|
32.389
|
0.0939
|
0.797
|
2.46
|
32.000
|
34.000
|
|
Nyakabere
|
28.800
|
0.376
|
2.916
|
10.12
|
25.000
|
31.000
|
|
Sange
|
25.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
25.000
|
25.000
|
% Dépense AST
|
Busezi
|
67.50
|
1.44
|
7.64
|
11.32
|
60.00
|
75.00
|
|
Bwahungu
|
50.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
50.000
|
50.000
|
|
Changombe
|
50.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
50.000
|
50.000
|
|
Cinjoma
|
90.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
90.000
|
90.000
|
|
Ibula
|
60.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
60.000
|
60.000
|
|
Kalole
|
60.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
60.000
|
60.000
|
|
Kalonge
|
54.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
54.000
|
54.000
|
|
Kanvinvira
|
69.500
|
0.794
|
7.098
|
10.21
|
60.000
|
80.000
|
|
Lubona
|
50.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
50.000
|
50.000
|
|
Mukungwe
|
57.381
|
0.390
|
2.527
|
4.40
|
55.000
|
60.000
|
|
Mwenga
|
63.75
|
1.61
|
12.03
|
18.87
|
50.00
|
80.00
|
|
Nduba
|
40.000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.00
|
40.000
|
40.000
|
|
Ngando
|
70.000
|
0.641
|
5.439
|
7.77
|
60.000
|
75.000
|
|
Nyakabere
|
51.467
|
0.115
|
0.892
|
1.73
|
50.000
|
52.000
|
|
Sange
|
76.00
|
1.21
|
8.57
|
11.28
|
65.00
|
85.00
|
4.3. Liaison entre les
facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques
socio-économiques chez les consommateurs des aliments sauvages
traditionnels
L'état nutritionnel (Indice de Masse Corporelle) des
enquêtés est en corrélation significative avec la
consommation des aliments sauvages traditionnels. Aussi, il a été
trouvé être corrélé positivement au revenu
mensuel (r = 3.85, p<0.001, n= 195), à la taille du ménage (r
= 1.58, p<0.001, n= 195), au nombre de mois de stockage des AST (r = 3.15,
p<0.001), à la quantité des dépenses
journalières allouées uniquement pour l'achat des AST (r=1.53,
p<0.005, n= 195). Cela signifie que si ces variables dépendantes
augmentent, elles concourent directement à l'amélioration de
l'état nutritionnel.
La consommation des aliments sauvages traditionnels est
négativement et significativement corrélée avec la part
importante de dépense journalière pour l'achat des AST uniquement
(r = -3.71, p<0.001) alors que le % du montant alloué aux autres
dépenses journalières est positivement corrélée
avec la dépense journalière pour l'achat des AST uniquement (r =
5.35, p<0.001, n= 195) (Tableau-3). Ceci implique que dans un ménage
où l'on arrive à diminuer les dépenses importantes
allouées à l'achat des AST uniquement on note une diminution de
la consommation des AST, tandis que si le montant affecté à
d'autres dépenses journalières augmente, la part alloué
à l'achat quotidien des AST augmente aussi (Tableau-4).
Tableau-4. Matrice des corrélations
multiples naïves entre les facteurs consommation des AST et l'état
nutritionnel des consommateurs des AST des différentes
communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD
Congo.
|
A32
|
A33
|
A34
|
A35
|
A36
|
A37
|
A38
|
A39
|
A40
|
A41
|
A42
|
A32
|
-
|
.397**
|
.555**
|
.234**
|
.109*
|
.187**
|
.547**
|
-.229**
|
.294**
|
.259**
|
-.179**
|
A33
|
|
-
|
.388**
|
.168**
|
|
|
.147**
|
|
.235**
|
|
-.224**
|
A34
|
|
|
-
|
.385**
|
|
|
.158**
|
|
.315**
|
.153**
|
-.269**
|
A35
|
|
|
|
-
|
|
|
|
.328**
|
.213**
|
-.148**
|
-.309**
|
A36
|
|
|
|
|
-
|
.334**
|
.310**
|
|
.286**
|
.360**
|
|
A37
|
|
|
|
|
|
-
|
.210**
|
-.205**
|
.356**
|
.535**
|
.145**
|
A38
|
|
|
|
|
|
|
-
|
-.193**
|
.250**
|
.241**
|
|
A39
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
-.371**
|
-.163**
|
A40
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
.264**
|
|
A41
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
.159**
|
A42
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
Notes: Différents seuils
de signification des coefficients de corrélations selon Spearman
Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative
lorsqu'aucune valeur n'est donnée. A32 : âge; A33 :
périmètre branchial ; A34 : Indice de Masse
Corporelle ; A35 : revenu mensuel ; A36 : dépense
journalière pour la nourriture ; A37 : autres dépenses
journalières ; A38 : taille de ménage ; A39 :
nombre d'achat hebdomadaire des AST ; A40 : nombre de mois de stock
des AST ; A41 : dépense journalière pour les AST
uniquement ; et A42 : temps de l'interview.
4.4. Déterminants de
l'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages
traditionnels
L'estimation du modèle Gaussian
identity (GLM) a fait apparaitre 15 variables significatives aux influes
positives. L'état sanito-nutritionnel (absence des maladies) des
consommateurs d'AST serait probablement significativement (p<0.05)
influencé d'une manière positive par la consommation des aliments
sauvages traditionnels associée aux aliments locaux ( GLM : Z=
1.43, P= 0.001), l'application des règles d'hygiène et de bonne
gestion des déchets ménagers (GLM : Z= 10.37, P<0.001),
le bon état sanito-nutritionnel des autres membres de famille
(GLM : Z= 2.08, P=0.038), l'existence d'un indice de masse corporelle
normal du consommateur des AST (GLM : Z=2.22, p=0.001), le
périmètre branchial du consommateur (GLM : 7.52,
p<0.001), le nombre de repas par jour à base des AST (GLM : Z=
2.41, p=0.001), la profession de l'interrogé (GLM : Z= 1.01,
p<0.05), le revenu mensuel de l'enquêté (GLM : Z= 7.01,
p<0.05), la provenance des aliments consommés (GLM : Z= 4.11,
p<0.001), le critères de choix de l'aliment à consommer
(GLM : Z= 2.85, p=0.004), la part de femme dans la prise des
décision dans le choix des aliments à consommer dans le
ménage (GLM : Z= 1.51, p<0.001), le sexe de
l'enquêté (GLM : Z= 2.41, p<0.05), le village et
territoire du consommateur (GLM : Z= 1.36, p<0.001), la tribu de
l'enquêté (GLM : Z= 3.97, p<0.001), l'âge et le
nombre d'achat des AST par semaine (GLM : Z= 2.37, p=0.018) (Tableau-4).
L'absence d'un bon état sanito-nutritionnel
des consommateurs des AST serait négativement influencé par le
mauvais état des toilette du ménage (GLM : Z= -2.27,
p<0.05), le goût du mari par rapport aux enfants (GLM :
Z=-2.21, p<0.05), l'existence et la raison des interdits alimentaires dans
la communauté rurale (GLM : Z= -2.40, p=0.017), le nombre et le
mode de prise de repas en famille (GLM : Z= -2.77, p=0.006), l'état
civil du consommateur (GLM : Z= -3.05, p=0.002), le montant de
dépenses journalières pour les aliments et les AST (GLM :
Z=-8.01, p<0.001), et la taille(cm) de l'enquêté (GLM : Z=
-4.36, p<0.001 ; Tableau-5).
Certains facteurs ont été
trouvé avoir des influences significativement (p<0.05) positive sur
la consommation des aliments sauvages traditionnels et cela s'expliquerait par
le goût et la valeur nutritive des AST (critères de choix des AST)
(GLM : Z= 2.85, p=0.004), l'habitude alimentaire de l'enquête
(GLM : Z= 4.47, p<0.001), les vertus thérapeutiques des AST
(GLM : Z= 8.63, p<0.05), la nature et la disponibilité
(provenance des aliments consommés) (GLM : Z= 8.24, p<0.001), et
l'état nutritionnel des consommateurs (GLM : Z= 2.22, p=0.001). La
consommation des aliments sauvages traditionnels serait négativement
influencée par le coût au marché des AST (prix d'achat)
(GLM : Z= -2.97, p=0.003), et la part de dépense pour l'achat des
AST uniquement tel que décidé par le chef du ménage
(GLM : Z= -8.01, p<0.001) (Tableau-5).
Tableau-5. Modèle Linéaires
Généralisés (GLM) testant les influes des facteurs
indépendants sur l'état sanito-nutritionnel des consommateurs des
aliments sauvages traditionnels pour (variable dépendante) des
communautés rurales de la province du Sud-Kivu, RD
Congo.
GLM : Gaussian identity model
|
Variable dépendante : état
sanito- nutritionnel des consommateurs des AST
|
Coef.
|
OIM
Std. Err.
|
Z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
Variables indépendantes
|
Etat nutritionnel famille
|
.335066
|
.1612573
|
2.08
|
0.038
|
.0190075
|
.6511245
|
Gestion des déchets ménagers
|
.5810367
|
.0560302
|
10.37
|
0.000
|
.4712196
|
.6908539
|
Type de maison
|
.1247658
|
.1162247
|
1.07
|
0.283
|
-.1030304
|
.3525619
|
Etat des toilettes
|
-.1415341
|
.0623415
|
-2.27
|
0.023
|
-.2637212
|
.1546428
|
Provenance des aliments consommés
|
.2186135
|
.0531999
|
4.11
|
0.000
|
.1143435
|
.3228835
|
Provenance des aliments
|
.367254
|
.0445698
|
8.24
|
0.000
|
.2798988
|
.4546092
|
prix achat
|
-.2219115
|
.0746785
|
-2.97
|
0.003
|
-.3682787
|
-.0755444
|
Critères choix
|
.228806
|
.0804213
|
2.85
|
0.004
|
.0711831
|
.3864289
|
goût du mari et enfants
|
-.1934236
|
.0875834
|
-2.21
|
0.027
|
-.3650839
|
-.0217633
|
Connaissance sur les interdits alimentaires
|
-.0081321
|
.0579394
|
-0.14
|
0.888
|
-.1216913
|
.1054271
|
Pourquoi ces aliments sont Interdits
|
-.1787467
|
.0745525
|
-2.40
|
0.017
|
-.3248668
|
-.0326266
|
Présence de la maladie après consommation
|
-.2390246
|
.5476633
|
-0.44
|
0.663
|
-1.312425
|
.8343757
|
Lesquelles ?
|
-.1081771
|
.4724823
|
-0.23
|
0.819
|
-1.034226
|
.8178712
|
Mode de prise de repas
|
-1.504395
|
.5439973
|
-2.77
|
0.006
|
-2.57061
|
-.4381795
|
Femme prise décision
|
.2944346
|
.5826321
|
1.51
|
0.000
|
-.8475033
|
1.436372
|
nombre repas/jr
|
-4.510162
|
1.343105
|
2.36
|
0.001
|
-7.1426
|
3.877724
|
Sexe
|
.1611649
|
.0669249
|
2.41
|
0.016
|
.0299946
|
.2923352
|
Village
|
-.2699663
|
.0893654
|
7.52
|
0.000
|
.6325088
|
1.078153
|
Territoire
|
.0548986
|
.0056793
|
1.36
|
0.000
|
.0545151
|
.0766222
|
Profession
|
.002399
|
.0023812
|
1.01
|
0.046
|
2.683527
|
4.576094
|
niveau étude
|
4.269366
|
1.0526
|
4.06
|
0.000
|
2.206307
|
6.332425
|
Etat civil
|
-.1608057
|
.0527165
|
-3.05
|
0.002
|
-.2641281
|
-.0574833
|
Religion
|
.1374879
|
.0471357
|
2.92
|
0.004
|
.0451036
|
.2298723
|
Membre d'une association
|
-.4996677
|
.1782915
|
-2.80
|
0.005
|
-.8491125
|
-.1502228
|
Tribu
|
-5.57247
|
1.404218
|
3.97
|
0.000
|
-8.324687
|
4.820254
|
Consommation AST
|
.3094627
|
.2168122
|
1.43
|
0.001
|
-.1154813
|
.7344068
|
préférence AST
|
2.762905
|
.6178424
|
4.47
|
0.000
|
1.551956
|
3.973854
|
Stock des AST
|
3.812301
|
1.071335
|
3.56
|
0.000
|
1.712522
|
5.91208
|
Guérir des maladies ?
|
.7029811
|
.0814839
|
8.63
|
0.024
|
.5432756
|
.8626867
|
Age
|
.0655686
|
.0056397
|
11.63
|
0.000
|
.0545151
|
.0766222
|
Périmètre Branchial (cm)
|
3.62981
|
.4828065
|
7.52
|
0.000
|
2.683527
|
4.576094
|
Poids (Kg)
|
-.6763524
|
.1160395
|
5.83
|
0.000
|
-.9037857
|
-.4489191
|
Taille (m)
|
.1108235
|
.0077177
|
-4.36
|
0.000
|
.0956971
|
.1259498
|
IMC (Kg/m²)
|
.0066347
|
.002986
|
2.22
|
0.001
|
.0007822
|
.0124872
|
Revenu mensuel
|
4.51916
|
.6446975
|
7.01
|
0.026
|
3.255576
|
5.782744
|
dépens nourriture/jr
|
.424993
|
.1702449
|
2.50
|
0.013
|
.0913191
|
.758667
|
dépens autres/jr
|
.1006412
|
.0868947
|
1.16
|
0.247
|
-.0696693
|
.2709516
|
taille de ménage
|
.1118476
|
.0365526
|
3.06
|
0.002
|
.0402059
|
.1834894
|
achat/semaine des AST
|
.1094838
|
.0462144
|
2.37
|
0.018
|
.0189054
|
.2000623
|
nombre de mois
|
.7760742
|
.0732239
|
10.60
|
0.000
|
.632558
|
.9195905
|
dépens/jr AST
|
-2.73542
|
.3416574
|
-8.01
|
0.000
|
-3.405056
|
-2.065784
|
temps interview
|
.0022621
|
.0131897
|
0.17
|
0.864
|
-.0235893
|
.0281136
|
_cons
|
-7.482272
|
15.98729
|
0.47
|
0.000
|
-38.81679
|
23.85225
|
The others statistics : Number of observations=195; Log
likelihood = -189.514912; AIC (Akaike's Information
Criterion)=1.524409 ; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) =
-1398.168
|
4.5. La commercialisation
et le circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels :
Les vendeurs et circuit de commercialisation des aliments sauvages
traditionnels dans la province du Sud-Kivu
La plupart (15.22-41.30%) de fois, les enquêtés
du territoire de Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira étaient des hommes.
Cependant à Walungu, la totalité (100%) des
enquêtés étaient de sexe Féminin. La totalité
(100%) des enquêtés vendeurs des AST étaient sans niveau
scolaire a Mwenga alors 44% des enquêtés du territoire d'Uvira
étaient du niveau secondaire. En ce qui concerne l'état civil, a
Mwenga (34.21%) et Uvira (28,95%), les vendeurs des AST étaient des
hommes mariés.
La majorité (69%) des vendeurs des AST
enquêtés dans le territoire d'Uvira avaient déjà
la profession de vendeuse. Plus de la moitié (54%) des
répondants de Mwenga étaient de religion catholique. La
totalité (100%) des répondants d'Uvira et Mwenga étaient
de la tribu Vira et Lega respectivement. Quand ce qui concerne le mode de
gestion des déchets, 60% des répondants de Mwenga font
l'incinération des déchets ménagers.
La totalité (100%) des interviewes de Walungu
vivent dans des maisons construites en matériaux durables. Seulement
46.15% des enquêtés de Mwenga et 100% des enquêtés de
Walungu ont des toilettes non hygiéniquement bien tenues. A peu
près 41,30% des répondants de Mwenga sont membres d'une ou
plusieurs associations de développement. En examinant (apparence
physique) l'état nutritionnel de la famille du répondant, la
totalité (100%) des répondants d'Uvira et de Mwenga proviennent
des familles présentant des signes de malnutrition
générale. La totalité (100%) des répondants
étaient obèses ou avaient un surpoids (Tableau-6a).
Tableau-6a. Caractéristiques
sociodémographiques des vendeurs des AST
|
|
Effectif
|
Territoire (%)
|
|
|
|
Kabare
|
Kalehe
|
Mwenga
|
Uvira
|
Walungu
|
Sexe
|
Féminin
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
|
Masculin
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
|
Primaire
|
N=17
|
0,00
|
0,00
|
52,94
|
23,53
|
23,53
|
Niveau d'étude
|
Sans niveau
|
N=6
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Secondaire
|
N=25
|
28,00
|
12,00
|
16,00
|
44,00
|
0,00
|
Etat civil
|
Divorcé
|
N=6
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Marié
|
N=38
|
18,42
|
7,89
|
34,21
|
28,95
|
10,53
|
|
Veuve
|
N=4
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
|
Cultivatrice
|
N=19
|
0,00
|
10,53
|
36,84
|
31,58
|
21,05
|
Profession
|
Enseignant
|
N=6
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Sans profession
|
N=10
|
10,00
|
0,00
|
90,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Vendeuse
|
N=13
|
0,00
|
7,69
|
23,08
|
69,23
|
0,00
|
|
Catholique
|
N=24
|
20,83
|
0,00
|
54,17
|
16,67
|
8,33
|
Religion
|
Protestante
|
N=7
|
28,57
|
42,86
|
0,00
|
0,00
|
28,57
|
|
Témoin de Jehova
|
N=17
|
0,00
|
0,00
|
35,29
|
64,71
|
0,00
|
|
Lega
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Tribu
|
Shi
|
N=14
|
50,00
|
21,43
|
0,00
|
0,00
|
28,57
|
|
Vira
|
N=15
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
|
Caniveaux
|
N=4
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
50,00
|
50,00
|
Gestion des déchets
|
Incinéré
|
N=15
|
0,00
|
6,67
|
60,00
|
33,33
|
0,00
|
|
Poubelle
|
N=29
|
24,14
|
6,90
|
34,48
|
27,59
|
6,90
|
|
Bouée (non durable)
|
N=15
|
0,00
|
20,00
|
53,33
|
26,67
|
0,00
|
Type de maison
|
Durable
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
|
Semi durable
|
N=31
|
22,58
|
0,00
|
35,48
|
35,48
|
6,45
|
|
Hygiénique
|
N=22
|
0,00
|
9,09
|
31,82
|
50,00
|
9,09
|
Etat de toilette
|
Non hygiénique
|
N=26
|
26,92
|
3,85
|
46,15
|
15,38
|
7,69
|
|
Non
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Membre d'une association?
|
Oui
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
Etat de famille
|
Anémie et Kwashiorkor
|
N=5
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Aucune
|
N=29
|
24,14
|
10,34
|
37,93
|
13,79
|
13,79
|
Enfant anémique
|
N=11
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Malnutrition
|
N=3
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Etat nutritionnel
|
Maigre
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Normal
|
N=42
|
16,67
|
7,14
|
35,71
|
30,95
|
9,52
|
Obèse
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Surpoids
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
La totalité (100%) des vendeurs du territoire de
Mwenga, vende les Milanga et le Tukumombo (nom vernaculaire Lega)
(chenilles/larves=insectes), tandis que ceux du territoire de Kalehe vendent le
Bukoko (en Kirega) ou Bushabira (en Mashi) (Champignons sauvages). La
moitié des vendeurs enquêtés du territoire de Walungu (50%)
et Kalehe (50%) vendent les Mbuma et Mulunda (nom vernaculaire Shi) (fruit et
légume feuille), la totalité de vendeur du territoire d'Uvira
vendent les Champignons et légumes feuilles sauvages et traditionnels,
ceux du territoire de Walungu vendent en grande partie le Nfuko (Arvicola
terrestris) et ceux du territoire de Kabare les Mulunda (Amarantacea
spp.).
La plupart des enquêtés du territoire d'Uvira et
Mwenga (39.58% et 31.25%) affirme qu'il y a la présence des personnes
spécialisées dans la vente des AST dans leur milieu ; qui
sont les récolteurs ou les revendeurs (Tableau-6b).
Tableau-6b. Le circuit de commercialisation des
aliments sauvages traditionnels
|
|
Effectif
|
Territoire (%)
|
|
|
|
KABARE
|
KALEHE
|
MWENGA
|
UVIRA
|
WALUNGU
|
Types d'AST vendus
|
Bukoko
|
N=1
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Mbuma, et Mulunda
|
N=4
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
50,00
|
Milanga etTukumombo
|
N=12
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Muhole, Mulunda, Nyoba, Biyege, Bushosho
|
N=4
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Mulunda
|
N=7
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Nfuko
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Nkola, Milanga , Tukumombo
|
N=7
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Nyoba, Mulunda, Bujonga
|
N=11
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Individus spécialisés dans la
vente
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Lesquels ?
|
Les récolteurs ou les revendeurs
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Que font-ils ?
|
Chasseur ou cultivateur
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Cultivateur, chasseur, ou pêcheur
|
N=25
|
28,00
|
12,00
|
0,00
|
60,00
|
0,00
|
Vendeur
|
N=21
|
0,00
|
0,00
|
90,48
|
0,00
|
9,52
|
D'où viennent-ils?
|
Dans les villages de notre localité
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Agents intermédiaires dans la
vente ?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Lesquels ?
|
Revendeur
|
N=33
|
14,58
|
9,09
|
27,27
|
30,30
|
12,12
|
Les religieuses
|
N=15
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Le site d'achat
|
Cifunzi
|
N=3
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Ibula
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
|
Itombwe
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Kabare
|
N=7
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Kalonge
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
|
Kamituga
|
N=8
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Mwenga
|
N=5
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Nyakabere
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
21,05
|
78,95
|
0,00
|
Présence de contrat?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Lequel ?
|
Comptant
|
N=17
|
41,18
|
11,76
|
0,00
|
23,53
|
23,53
|
Crédit et comptant
|
N=31
|
0,00
|
3,23
|
61,29
|
35,48
|
0,00
|
Satisfait des livreurs?
|
Non
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Oui
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
Qui achète vos produits?
|
détaillants, et consommateurs
|
N=35
|
0,00
|
2,86
|
54,29
|
42,86
|
0,00
|
la population locale ou les citadins
|
N=11
|
63,64
|
18,18
|
0,00
|
0,00
|
18,18
|
Population locale ou les religieuses
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Existence des particuliers pour
l'achat
|
Non
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Oui
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
Lesquels ?
|
les citadins
|
N=11
|
63,64
|
18,18
|
0,00
|
0,00
|
18,18
|
n'existe pas
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Les religieuses, citadins
|
N=35
|
0,00
|
2,86
|
54,29
|
42,86
|
0,00
|
La totalité (100%) des vendeurs des AST du territoire
de Mwenga affirme que les Milanga, Tukumombo et les Bukoko (noms vernaculaires
Rega) sont des aliments sauvages traditionnels consommés en ville et
ceux du territoire d'Uvira (100%) pourvoient que ces sont les différents
champignons sauvages et légumes feuilles qui le sont. Ils ajoutent qu'il
existe des AST spécialement recherchés, c'est les cas de Milanga
et Tukumombo prouvent tous les enquêtés vendeurs du territoire de
Mwenga, tandisque pour ceux du territoire d'Uvira (100%) ces sont les
champignons sauvages et les légumes feuilles qui sont beaucoup plus
recherchés pour cause de leur durée dans la conservation et la
très haute valeur nutritive (100%).
Les aliments sauvages traditionnels non vendus sont
stockés pour étre revendus plutard affirment plus de la
moitié (54.83%) des vendeurs du territoire de Mwenga (Tableau-6c).
Tableau-6c. Types et mode d'utilisation des
aliments sauvages traditionnels
|
|
Effectif
|
Territoire (%)
|
|
|
|
KABARE
|
KALEHE
|
MWENGA
|
UVIRA
|
WALUNGU
|
AST consommés en ville
|
Bukoko, Mbuma, Mulunda, nkwananzi, Bihumyo, Mununu, Kamangala,
Nfuko, Bushungwe, Mukumbi
|
N=5
|
0,00
|
60,00
|
0,00
|
0,00
|
40,00
|
bushosho, Biyege, Bujonga, Nyoba, Muhole, Kaboga
|
N=15
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Milanga, Tukumombo, Bukoko
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Mulunda, Mbuma, Bushabira, Mununu, Mukumbi, Bujana, Nfuko,
Bushungwe
|
N=9
|
77,78
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
22,22
|
AST spécialement
recherché?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Lesquels ?
|
Bukoko, Mulunda, Bihumyo, Mbuma,
|
N=5
|
0,00
|
60,00
|
0,00
|
0,00
|
40,00
|
Bihumyo, Muhole, Mulunda, Kashongo
|
N=15
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Milanga , Tukumombo
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Tulunda, Bushabira, Bujana, Mukumbi
|
N=9
|
77,78
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
22,22
|
Pourquoi ?
|
Disponible, nutritif, moins cher
|
N=29
|
24,14
|
10,34
|
0,00
|
51,72
|
13,79
|
Se conservent mieux, et sont trop nutritif
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Instruments pour mesurer les AST
|
N'existe pas
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Sac
|
N=15
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Tas
|
N=8
|
87,50
|
12,50
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Tas, verre, et sac
|
N=4
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
50,00
|
Verre, et sceau
|
N=19
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
Suffisant pour le commerce ?
|
Non
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Oui
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
Difficultés du commerce
|
Revenu minime, et la manque de marchandise
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Nature du problème
|
Conservation
|
N=22
|
31,82
|
0,00
|
0,00
|
68,18
|
0,00
|
Revenu
|
N=26
|
0,00
|
11,54
|
73,08
|
0,00
|
15,38
|
Dégradation le long de la chaine
alimentaire?
|
Non
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Oui
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
Quantité achetée chez les
livreurs
|
Cinq sacs
|
N=1
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Quatre à six
|
N=30
|
0,00
|
0,00
|
63,33
|
36,67
|
0,00
|
Trois animaux
|
N=2
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Un sac
|
N=15
|
46,67
|
13,33
|
0,00
|
26,67
|
13,33
|
Temps pour vérifier la qualité
des AST achetés
|
A chaque achat
|
N=46
|
15,22
|
6,52
|
41,30
|
32,61
|
4,35
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Quantité
écoulée/jour
|
Plus de la moitié
|
N=14
|
50,00
|
21,43
|
0,00
|
0,00
|
28,57
|
Presque toute la quantité
|
N=34
|
0,00
|
0,00
|
55,88
|
44,12
|
0,00
|
Période bonne vente?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
quand?
|
Janvier et février, août et septembre
|
N=19
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
Juin à aout
|
N=18
|
11,11
|
0,00
|
38,89
|
33,33
|
16,67
|
Sept à mai
|
N=11
|
9,09
|
9,09
|
36,36
|
45,45
|
0,00
|
Période mauvaise vente?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Quand ?
|
Autres moi
|
N=34
|
14,71
|
5,88
|
26,47
|
41,18
|
11,76
|
Janvier à avril
|
N=7
|
14,29
|
0,00
|
85,71
|
0,00
|
0,00
|
Juin à août
|
N=7
|
14,29
|
14,29
|
57,14
|
14,29
|
0,00
|
Que faites vs?
|
Hausse de prix
|
N=12
|
8,33
|
8,33
|
75,00
|
8,33
|
0,00
|
Rien
|
N=36
|
16,67
|
5,56
|
27,78
|
38,89
|
11,11
|
Vente ici, non ailleurs
|
Ici nous avons déjà beaucoup de clients
|
N=11
|
18,18
|
0,00
|
81,82
|
0,00
|
0,00
|
Manque de moyen de transport
|
N=37
|
13,51
|
8,11
|
27,03
|
40,54
|
10,81
|
Satisfait de l'activité?
|
Non
|
N=2
|
50,00
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
Oui
|
N=46
|
13,04
|
6,52
|
39,13
|
32,61
|
8,70
|
Appréciation du goût des AST par la
communauté
|
Bon
|
N=4
|
0,00
|
25,00
|
75,00
|
0,00
|
0,00
|
Elite
|
N=19
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
Très Bon
|
N=25
|
12,00
|
0,00
|
32,00
|
44,00
|
12,00
|
|
Aucun
|
N=3
|
9,09
|
9,09
|
81,82
|
0,00
|
0,00
|
|
Autres champignons
|
N=4
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Aliments conventionnels pouvant les
remplacer
|
Viande de chèvre
|
N=10
|
50,00
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Poissons, et poulet
|
N=9
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
|
Viande, poissons
|
N=22
|
6,67
|
0,00
|
6,67
|
66,67
|
20,00
|
Aliments à usage
médicale
|
Non
|
N=1
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Oui
|
N=47
|
14,89
|
6,38
|
40,43
|
29,79
|
8,51
|
|
Anémie, kwashiorkor
|
N=2
|
50,00
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
|
Aucune
|
N=1
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Maladies à
guérir
|
kwashiorkor, arthrite
|
N=19
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
|
Mont de ventre, les yeux, l'anémie
|
N=11
|
9,09
|
9,09
|
81,82
|
0,00
|
0,00
|
|
Les yeux, mont de ventre, l'anémie, manque
d'appétit
|
N=15
|
6,67
|
0,00
|
6,67
|
66,67
|
20,00
|
Gérance des aliments non
vendus
|
Mangés
|
N=17
|
11,76
|
0,00
|
11,76
|
58,82
|
17,65
|
Stockés, et revendu
|
N=31
|
16,13
|
9,68
|
54,84
|
16,13
|
3,23
|
Facteurs influençant la connaissance
nutritionnelle sur AST
|
les personnes qui les consomment ne tombent pas malade
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Aliments populaires du quartier
|
Légumes, ignames, fruits, poisson salé, fretin
frais, tubercule et racines,
|
N=7
|
14,29
|
14,29
|
57,14
|
14,29
|
0,00
|
|
les fruits, viande, poisson, légumes, cannes à
sucres, ignames
|
N=7
|
14,29
|
0,00
|
85,71
|
0,00
|
0,00
|
|
poissons salés, fretins, légumes, fruits
|
N=19
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
|
viande, fretins, poissons frais, champignons, fruits,
légumes
|
N=15
|
6,67
|
0,00
|
6,67
|
66,67
|
20,00
|
Différence : préparation, conservation
et vente des AST par rapport aux aliments locaux?
|
Oui
|
N=48
|
14,58
|
6,25
|
39,58
|
31,25
|
8,33
|
Ingrédients pour
AST/naturel/site
|
Champ, et forêt
|
N=20
|
5,00
|
5,00
|
20,00
|
55,00
|
15,00
|
Forêt
|
N=26
|
19,23
|
7,69
|
53,85
|
15,38
|
3,85
|
Locaux
|
N=2
|
50,00
|
0,00
|
50,00
|
0,00
|
0,00
|
Manière d'acheminer jusqu'au lieu de
vente
|
A pied
|
N=19
|
21,05
|
10,53
|
42,11
|
21,05
|
5,26
|
A pied, véhicule
|
N=14
|
14,29
|
7,14
|
71,43
|
7,14
|
0,00
|
A vélo
|
N=15
|
6,67
|
0,00
|
6,67
|
66,67
|
20,00
|
L'Age moyen des vendeurs des aliments sauvages traditionnels
oscillait entre 24.00ans (territoire de Kalehe) et 37.93ans (territoire de
Mwenga). Le périmètre branchial lui oscillait entre 22.00cm (en
territoire de Walungu) et 23.78cm (en territoire de Mwenga).
L'indice de masse corporel oscillait entre 20.00-23.73
kg/m² (territoire de Walungu-Mwenga) avec un coefficient de variation de
12% qui explique qu'il y a une variation significative entre les indices de
masse corporel des personnes enquêtées. Le revenu mensuel moyen
des vendeurs des AST est minime dans le territoire de Mwenga où elle est
de 15.98$ et de 68.57$ dans le territoire de Kabare. Les dépenses
journalières moyennes pour la nourriture oscillaient entre 1.85$ en
territoire d'Uvira et 3.47$ en territoire de Kabare, elle se traduit par
l'implication des vendeurs d'une partie des aliments vendus
(étalés) dans la ration journalière de leur ménage
en territoire d'Uvira (Tableau-7).
Le prix d'achat des AST par sac chez le livreur est d'une
moyenne élevée à Kabare (38$/sac) que pour des vendeurs
d'autres territoires, il est aussi similaire à sa variation (CV%) de
38% ; ce qui signifie qu'il n'y a pas une grande différence entre
le prix d'achat des AST dans le territoire de Kabare. Le territoire d'Uvira est
dominé par un prix d'achat par unité des AST d'une moyenne
supérieure (10.38$), mais exprimé par une variation de 2.25%
(Tableau-2).
Les aliments sauvages traditionnels vendus dans le territoire
de Kabare, Kalehe et Walungu ne s'écoulent pas rapidement, ils sont
à une moyenne d'écoulement des 2 jours, tandisque dans le
territoire de Mwenga et Uvira n'ont seulement que 1 jour. La justification
réside au niveau de la demande de la population des AST ; lorsque
la demande augmente, la rareté du produit s'observe au marché.
Les vendeurs des AST ayant une ancienneté plus élevée dans
le métier en moyenne de 6.47ans sont du territoire de Mwenga ; la
vente des AST dans cette zone est considérée comme une source de
revenu et pour certaines femmes comme activité principale. Le cout de
transport des AST/sac/distance est plus important dans le territoire d'Uvira
où il est de 4.73$ ; cela se justifierait par la distance qui est
longue entre le lieu de la procuration des AST à vendre et le lieu de
vente (marché) (Tableau-7).
Tableau-7. Evaluation de la variabilité des
variables sur les vendeurs et la commercialisation des AST au sein des
enquêtés.
Variables
|
Territoires
|
Mean
|
SE Mean
|
StDev
|
CoefVar
|
Minimum
|
Maximum
|
Age (année)
|
Kabare
|
34.71
|
1.63
|
6.09
|
17.56
|
28.00
|
45.00
|
|
Kalehe
|
24.00
|
1.26
|
3.10
|
12.91
|
22.00
|
28.00
|
|
Mwenga
|
37.26
|
1.16
|
7.15
|
19.19
|
30.00
|
48.00
|
|
Uvira
|
37.93
|
1.05
|
5.76
|
15.18
|
28.00
|
47.00
|
|
Walungu
|
31.75
|
2.27
|
6.43
|
20.25
|
26.00
|
40.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Périmètre Branchial
|
Kabare
|
23.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Kalehe
|
23.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
23.000
|
23.000
|
|
Mwenga
|
23.789
|
0.0670
|
0.413
|
1.74
|
23.000
|
24.000
|
|
Uvira
|
23.133
|
0.115
|
0.629
|
2.72
|
22.000
|
24.000
|
|
Walungu
|
22.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
22.000
|
22.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Indice de Masse Corporel
|
Kabare
|
21.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
21.000
|
21.000
|
|
Kalehe
|
22.667
|
0.211
|
0.516
|
2.28
|
22.000
|
23.000
|
|
Mwenga
|
23.737
|
0.477
|
2.938
|
12.38
|
21.000
|
30.000
|
|
Uvira
|
21.267
|
0.368
|
2.016
|
9.48
|
18.000
|
24.000
|
|
Walungu
|
20.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
20.000
|
20.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Revenu mensuel
|
Kabare
|
68.57
|
4.30
|
16.10
|
23.49
|
40.00
|
80.00
|
|
Kalehe
|
48.33
|
1.05
|
2.58
|
5.34
|
45.00
|
50.00
|
|
Mwenga
|
15.63
|
3.02
|
18.64
|
119.27
|
0.00
|
55.00
|
|
Uvira
|
46.67
|
1.91
|
10.45
|
22.39
|
30.00
|
60.00
|
|
Walungu
|
24.00
|
2.27
|
6.41
|
26.73
|
18.00
|
30.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépense nourriture/jr
|
Kabare
|
3.4700
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
3.4700
|
3.4700
|
|
Kalehe
|
2.6300
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
2.6300
|
2.6300
|
|
Mwenga
|
2.7395
|
0.0349
|
0.2148
|
7.84
|
2.6300
|
3.1500
|
|
Uvira
|
1.8527
|
0.0870
|
0.4768
|
25.73
|
1.5700
|
2.6300
|
|
Walungu
|
2.680
|
0.299
|
0.845
|
31.51
|
1.890
|
3.470
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres dépenses/jr
|
Kabare
|
3.4700
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
3.4700
|
3.4700
|
|
Kalehe
|
1.6767
|
0.0675
|
0.1652
|
9.86
|
1.5700
|
1.8900
|
|
Mwenga
|
2.3000
|
0.0959
|
0.5909
|
25.69
|
2.1000
|
4.0000
|
|
Uvira
|
1.8607
|
0.0578
|
0.3168
|
17.03
|
1.0500
|
2.1000
|
|
Walungu
|
1.835
|
0.100
|
0.283
|
15.44
|
1.570
|
2.100
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taille de ménage
|
Kabare
|
4.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
4.0000
|
4.0000
|
|
Kalehe
|
2.667
|
0.211
|
0.516
|
19.36
|
2.000
|
3.000
|
|
Mwenga
|
5.421
|
0.179
|
1.106
|
20.40
|
4.000
|
7.000
|
|
Uvira
|
5.733
|
0.368
|
2.016
|
35.16
|
3.000
|
8.000
|
|
Walungu
|
9.500
|
0.327
|
0.926
|
9.75
|
9.000
|
11.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
temps interview/minutes
|
Kabare
|
5.2600
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
5.2600
|
5.2600
|
|
Kalehe
|
11.92
|
4.55
|
11.14
|
93.46
|
4.73
|
26.31
|
|
Mwenga
|
3.6800
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
3.6800
|
3.6800
|
|
Uvira
|
4.8713
|
0.0435
|
0.2384
|
4.89
|
4.7300
|
5.2600
|
|
Walungu
|
3.150
|
0.597
|
1.689
|
53.62
|
1.570
|
4.730
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prix d'achat/livreurs/sac
|
Kabare
|
38.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
38.000
|
38.000
|
|
Kalehe
|
31.67
|
2.11
|
5.16
|
16.31
|
25.00
|
35.00
|
|
Mwenga
|
28.00
|
1.09
|
6.73
|
24.04
|
20.00
|
40.00
|
|
Uvira
|
26.333
|
0.411
|
2.249
|
8.54
|
25.000
|
30.000
|
|
Walungu
|
30.000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
30.000
|
30.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prix/unités
|
Kabare
|
0.52000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
0.52000
|
0.52000
|
|
Kalehe
|
0.3133
|
0.0654
|
0.1601
|
51.09
|
0.2100
|
0.5200
|
|
Mwenga
|
3.2458
|
0.0206
|
0.1271
|
3.92
|
3.1500
|
3.4100
|
|
Uvira
|
10.381
|
0.0427
|
0.234
|
2.25
|
10.000
|
10.520
|
|
Walungu
|
1.575
|
0.399
|
1.128
|
71.61
|
0.520
|
2.630
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de jour de la vente
|
Kabare
|
2.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
2.0000
|
2.0000
|
|
Kalehe
|
2.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
2.0000
|
2.0000
|
|
Mwenga
|
1.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.0000
|
1.0000
|
|
Uvira
|
1.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.0000
|
1.0000
|
|
Walungu
|
2.500
|
0.189
|
0.535
|
21.38
|
2.000
|
3.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Temps du commerce
|
Kabare
|
4.0000
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
4.0000
|
4.0000
|
|
Kalehe
|
4.667
|
0.211
|
0.516
|
11.07
|
4.000
|
5.000
|
|
Mwenga
|
6.474
|
0.355
|
2.190
|
33.83
|
3.000
|
8.000
|
|
Uvira
|
2.7333
|
0.0821
|
0.4498
|
16.46
|
2.0000
|
3.0000
|
|
Walungu
|
2.0000
|
0.0000
|
0.0000
|
0.00
|
2.0000
|
2.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coût de transport/sac/distance
|
Kabare
|
1.8300
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.8300
|
1.8300
|
|
Kalehe
|
1.8300
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.8300
|
1.8300
|
|
Mwenga
|
1.0500
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.0500
|
1.0500
|
|
Uvira
|
4.7300
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
4.7300
|
4.7300
|
|
Walungu
|
1.8300
|
0.000
|
0.000
|
0.00
|
1.8300
|
1.8300
|
4.6. Liaison entre les
facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques
socio-économiques chez les vendeurs des aliments sauvages
traditionnels
La matrice des corrélations indique l'existence d'une
corrélation statistiquement significative entre la commercialisation des
aliments sauvages traditionnels et les facteurs influençant la vente
(p<0.001). La commercialisation des AST est corrélée
positivement avec l'ancienneté dans la vente des AST (r = 6.53,
p<0.001, n= 288), avec l'état nutritionnel des vendeurs (r = 4.48,
p<0.001, n= 288) et le prix d'achat des AST chez les livreurs (r=6.90,
p<0.001). La commercialisation des AST négativement
corrélation a l'âge du répondant, au prix par unité
chez les détaillants (r = -2.22, p<0.001, n= 288) et au nombre
de jour nécessaire pour écouler la marchandise (p<0.001)
(Tableau-8).
Tableau-8. Matrice des corrélations
multiples naïves entre les facteurs commercialisation (les aliments
sauvages traditionnels vendus, le prix d'achat des AST chez les livreurs et
chez les vendeurs détaillants, les intermédiaires dans la vente,
etc.) et les facteurs influençant la vente des AST consommés par
les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en
RD Congo.
|
C57
|
C58
|
C59
|
C60
|
C61
|
C62
|
C63
|
C64
|
C65
|
C66
|
C67
|
C68
|
C69
|
C57
|
-
|
|
|
|
-.453**
|
|
.554**
|
|
|
.303**
|
-.390**
|
|
|
C58
|
|
-
|
.547**
|
-.253*
|
|
|
|
-.239*
|
-.363**
|
.220*
|
-.560**
|
.653**
|
-.480**
|
C59
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
-.274**
|
|
-.349**
|
.448**
|
-.357**
|
C60
|
|
|
|
-
|
|
|
-.408**
|
.386**
|
.794**
|
|
.338**
|
-.235*
|
.600**
|
C61
|
|
|
|
|
-
|
.490**
|
-.462**
|
.413**
|
|
-.686**
|
.547**
|
.335**
|
-.468**
|
C62
|
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-.273**
|
|
.425**
|
-.364**
|
C63
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
-.480**
|
.236*
|
|
-.336**
|
|
C64
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
.277**
|
-.650**
|
.499**
|
|
|
C65
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
.346**
|
-.339**
|
.690**
|
C66
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
-.786**
|
-.222*
|
.442**
|
C67
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
|
C68
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
-.680**
|
C69
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Notes: Différents niveau
de signification des coefficients de corrélations selon Spearman
Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative
lorsqu'aucune valeur n'est donnée. C57 : âge ;
C58 : périmètre branchial ; C59 : Indice de Masse
Corporelle ; C60 : revenu mensuel ; C61 : dépense
journalière pour la nourriture ; C62 : autres dépenses
journalière ; C63 : taille de ménage ; C64 :
temps de l'interview ; C65 : prix d'achat AST chez le livreur ;
C66 : prix par unité chez les détaillants ; C67 :
nombre de jour pour écouler la marchandise ; C68 : nombre de
jour dans la commercialisation ; et C69 : coût de transport par
sac/distance
4.7. Déterminants de
l'état sanito-nutritionnel des vendeurs des aliments sauvages
traditionnels
La commercialisation des AST (p<0.001) est positivement
influencée par la demande croissante(AST spécialement
recherché) (GLM : Z= 7.28, p<0.001), la rentabilité
(revenu mensuel du commerce) (GLM : Z= 7.59, p<0.001), la vertu
thérapeutique des AST (maladies que les AST peuvent guérir)
(GLM : Z= 7.88, p<0.001), et la grande disponibilité pendant la
période de récolte (GLM : Z= 3.04, p=0.001).
La commercialisation des AST s'effectuerait suivant les
normes du circuit de commercialisation des PFNL en RD Congo. Ceci se
justifierait par la présence des villageois-producteurs des AST
(p<0.001), l'existence d'un circuit des intermédiaires
(commerçant grossiste, demi-grossiste, acheteur ambulant,
détaillant et les exportateurs des AST : individus
spécialisés dans la vente) (GLM : Z= 3.18, p<0.001), et
l'existence d'un grand nombre des particuliers disposes à l'achat des
AST (GLM : Z= 2.52, p<0.05 ; Tableau-9).
Tableau-9. Modèle Linéaires
Généralisés (GLM) testant les influences des
facteurs indépendants sur le circuit de commercialisation des aliments
sauvages traditionnels dans différents marchés locaux pour
(variable dépendante) des communautés rurales de la
province du Sud-Kivu, RD Congo.
GLM: Gaussian identity model
|
Variable dépendante :
Faites-vous la commercialisation des AST ?
|
Coef.
|
OIM
Std. Err.
|
Z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
Variables indépendantes
|
état nutritionnel
|
-.4625707
|
.0522355
|
-8.86
|
0.000
|
-.5649505
|
-.3601909
|
Etat clinique de famille
|
.5771643
|
.0753969
|
7.66
|
0.000
|
.4293891
|
.7249394
|
Gestion des déchets
|
.7998873
|
.1469648
|
5.44
|
0.000
|
.5118416
|
1.087933
|
Pourquoi il y a des AST spécialement
recherché ?
|
.4969308
|
.0682548
|
7.28
|
0.000
|
.3631539
|
.6307077
|
nature problème de vente
|
.1949289
|
.0561831
|
3.47
|
0.001
|
.0848121
|
.3050456
|
ingrédients pour AST/naturel/site
|
.2474967
|
.0728149
|
3.40
|
0.001
|
-.1915766
|
-.0193564
|
manière d'acheminer jusqu'au lieu de vente
|
-.1054665
|
.0439345
|
-2.40
|
0.016
|
-.1915766
|
-.0193564
|
que faites-vous lors de hausse du prix ?
|
.2819865
|
0928614
|
3.04
|
0.002
|
.0999814
|
.4639916
|
Territoire
|
-.3401903
|
.1339171
|
-2.54
|
0.011
|
-.602663
|
-.0777175
|
Type de maison
|
-.5024911
|
.1200789
|
-4.18
|
0.000
|
-.7378413
|
-.2671408
|
Etat de toilette
|
.1608326
|
.1062563
|
1.51
|
0.130
|
-.0474259
|
.3690912
|
Profession
|
-.0659884
|
.0465145
|
-1.42
|
0.156
|
-.1571552
|
.0251783
|
Niveau etude
|
-1.94229
|
.342625
|
-5.67
|
0.000
|
-2.613823
|
-1.270758
|
Etat civil
|
.644352
|
.6826928
|
0.94
|
0.345
|
-.6937013
|
1.982405
|
Religion
|
1.952735
|
.1227368
|
15.91
|
0.000
|
1.712176
|
2.193295
|
Membre d'une association
|
-.0683179
|
.0580179
|
-1.18
|
0.239
|
-.182031
|
.0453952
|
Tribu
|
-.2708714
|
.1427969
|
-1.90
|
0.058
|
-.5507482
|
.0090054
|
Individu spécialisé dans la vente
|
.9371939
|
.2950644
|
3.18
|
0.001
|
.3588783
|
1.51551
|
Que font-ils?
|
.5690062
|
.1653718
|
3.44
|
0.001
|
.2448834
|
.893129
|
Niveau d'achat
|
-.5276612
|
1.464514
|
-0.36
|
0.719
|
-3.398056
|
2.342734
|
Quel type de contrat?
|
-1.145294
|
1.930455
|
-0.59
|
0.553
|
-4.928916
|
2.638328
|
Quels sont ces particuliers pour l'achat?
|
.6999332
|
.277956
|
2.52
|
0.012
|
.1551495
|
1.244717
|
AST consommés en ville
|
1.11289
|
.8434304
|
1.32
|
0.187
|
-.5402035
|
2.765983
|
Instrument pour mesurer les AST
|
-.6509109
|
1.446649
|
-0.45
|
0.653
|
-3.486291
|
2.184469
|
Quantité achetée chez les livreurs
|
-.0451683
|
.0501719
|
-0.90
|
0.368
|
-.1435034
|
.0531668
|
vente ici, non ailleurs ?
|
1.01597
|
.1294819
|
7.85
|
0.000
|
.7621903
|
1.26975
|
maladies que les AST peuvent guérir
|
.0676806
|
.00859
|
7.88
|
0.000
|
.0508445
|
.0845166
|
Age
|
-.4402954
|
.0780897
|
-5.64
|
0.000
|
-.5933484
|
-.2872423
|
Périmètre Branchial
|
-.0583067
|
.0172929
|
-3.37
|
0.001
|
-.0922003
|
-.0244132
|
IMC
|
-.0074373
|
.0028287
|
-2.63
|
0.009
|
-.0129815
|
-.001893
|
Revenu mensuel
|
4.587466
|
.6047086
|
7.59
|
0.000
|
3.402259
|
5.772673
|
dépens nourriture/jr
|
-.4875521
|
.1494773
|
-3.26
|
0.001
|
-.7805222
|
-.1945821
|
Autres dépenses/jr
|
.1513572
|
.0433642
|
3.49
|
0.000
|
.066365
|
.2363495
|
taille de ménage
|
.0964661
|
.013329
|
7.24
|
0.000
|
.0703416
|
.1225905
|
temps de l'interview
|
-9.971559
|
5.750944
|
-1.73
|
0.083
|
-21.2432
|
1.300085
|
The others statics: Number of observations=288; Log
likelihood = 83.95566253; AIC (Akaike's Information Criterion)
=-.3399699; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) = --1423.316
|
4.8. La connaissance des
enquêtés sur la valeur nutritives des AST et l'ethnobiologie
L'Age moyen des enquêtés
oscillait entre 20 ans (village de Kamituga) et 57 ans (village de Nduba). Les
récolteurs des AST du village de Busezi (en territoire de Mwenga) ont un
périmètre branchial moyennement plus grand que pour les autres de
24.70 cm (CV : 1.96%), il se explique par la consommation des
catégories d'aliments sauvages traditionnels d'une haute densité
énergétique.
La moyenne de l'état nutritionnel (Indice de Masse
Corporel) des récolteurs des AST issus de cette représentation
est comprise entre 19.39kg/m² (CV : 10.97%) dans le village de Sange
(en territoire d'Uvira et 27.24kg/m² (CV : 12.14%) dans le village de
Ngando en territoire de Mwenga) ; cette divergence s'observe par rapport
à l'état nutritionnel car les aliments sauvages traditionnels
consommés dans les villages du territoire d'Uvira sont pauvres en
énergie et en protéine, mais riches en vitamines et sels
minéraux. Tandis que ceux consommés dans les villages du
territoire de Mwenga en sont importante.
Les enquêtés du village de Cinjoma (en territoire
de Kabare) ont un revenu mensuel moyennement élevée de 110$
(CV : 51.43%) par contre ceux du village de Kaziba (en territoire de
Walungu) ont en moyenne 2$/mois. La dépense journalière pour la
nourriture oscillait entre 1.57$ (village Kamituga) et 4.73$ (village
Busezi) ; il se remarque que les deux moyennes de la dépense
journalière pour la nourriture s'observent dans les villes du même
territoire de Mwenga. La dépense hebdomadaire pour l'achat des aliments
sauvages uniquement est d'une moyenne de 3.00$ dans le village de Nduba et 6$
dans le village de Kamituga. Le nombre de mois du stock des AST dans le
ménage est inférieur à 1.30 semaine dans le village de
Busezi (CV : 37.16%). La dépense journalière pour l'achat
des AST est moyennement importante (3.62$ ; CV : 6.05) dans le
village de Cinjoma (territoire de Kabare). Elle se justifie par une forte
dépendance aux aliments sauvages traditionnels au cours de leur
disponibilité (Tableau-10).
Tableau-10. Analyses descriptives sur la
sécurité alimentaire des consommateurs des AST
Variables
|
Villages
|
Mean SE Mean StDev CoefVar Minimum Maximum
|
Age
|
Burhale
|
38.67 3.28 5.69 14.71 34.00 45.00
|
|
Buruza
|
33.67 2.03 3.51 10.43 30.00 37.00
|
|
Busezi
|
54.40 1.84 5.82 10.69 45.00 58.00
|
|
Bwahungu
|
43.67 5.24 9.07 20.78 34.00 52.00
|
|
Changombe
|
44.000 0.000000 0.000000 0.00 44.000 44.000
|
|
Cinjoma
|
30.500 0.500 0.707 2.32 30.000 31.000
|
|
Cizi
|
36.00 2.00 3.46 9.62 34.00 40.00
|
|
Ibula
|
40.80 6.45 14.41 35.32 30.00 65.00
|
|
Irongo
|
39.83 5.16 12.64 31.73 30.00 57.00
|
|
Kalonge
|
43.000 * * * 43.000 43.000
|
|
Kamituga
|
20.667 0.667 1.155 5.59 20.000 22.000
|
|
Kaniola
|
41.00 3.51 6.08 14.84 37.00 48.00
|
|
Kanvinvira
|
37.00 2.27 12.81 34.63 24.00 55.00
|
|
Kaziba
|
42.40 5.59 12.50 29.49 33.00 58.00
|
|
Lubona
|
37.50 2.87 5.74 15.32 33.00 45.00
|
|
Luwinja
|
45.000 * * * 45.000 45.000
|
|
Mugogo
|
31.50 1.50 2.12 6.73 30.00 33.00
|
|
Mukungwe
|
35.14 1.32 3.48 9.92 30.00 38.00
|
|
Murhesa
|
30.000 * * * 30.000 30.000
|
|
Mushinga
|
33.50 3.50 4.95 14.78 30.00 37.00
|
|
Muzinzi
|
40.33 4.91 8.50 21.09 34.00 50.00
|
|
Mwenga
|
44.52 1.53 7.35 16.50 38.00 65.00
|
|
Nduba
|
57.000 * * * 57.000 57.000
|
|
Ndundu
|
38.000 * * * 38.000 38.000
|
|
Ngando
|
46.760 0.865 4.323 9.25 40.000 60.000
|
|
Ntondo
|
40.33 6.40 15.68 38.88 31.00 72.00
|
|
Nyakabere
|
35.000 0.000000 0.000000 0.00 35.000 35.000
|
|
Nyangezi
|
33.67 2.33 4.04 12.00 30.00 38.00
|
|
Sange
|
27.30 2.68 12.85 47.08 19.00 68.00
|
|
Uvira
|
34.143 0.911 2.410 7.06 30.000 37.000
|
|
|
|
Périmètre Branchial
|
Burhale
|
23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000
|
|
Buruza
|
24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000
|
|
Busezi
|
24.700 0.153 0.483 1.96 24.000 25.000
|
|
Bwahungu
|
24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000
|
|
Changombe
|
23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000
|
|
Cinjoma
|
23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000
|
|
Cizi
|
22.667 0.333 0.577 2.55 22.000 23.000
|
|
Ibula
|
23.600 0.245 0.548 2.32 23.000 24.000
|
|
Irongo
|
23.500 0.342 0.837 3.56 22.000 24.000
|
|
Kalonge
|
23.000 * * * 23.000 23.000
|
|
Kamituga
|
23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000
|
|
Kaniola
|
24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000
|
|
Kanvinvira
|
23.313 0.267 1.512 6.49 18.000 25.000
|
|
Kaziba
|
22.800 0.374 0.837 3.67 22.000 24.000
|
|
Lubona
|
23.250 0.250 0.500 2.15 23.000 24.000
|
|
Luwinja
|
22.000 * * * 22.000 22.000
|
|
Mugogo
|
23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000
|
|
Mukungwe
|
23.714 0.286 0.756 3.19 22.000 24.000
|
|
Murhesa
|
24.000 * * * 24.000 24.000
|
|
Mushinga
|
24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000
|
|
Muzinzi
|
23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000
|
|
Mwenga
|
23.696 0.0981 0.470 1.99 23.000 24.000
|
|
Nduba
|
23.000 * * * 23.000 23.000
|
|
Ndundu
|
22.000 * * * 22.000 22.000
|
|
Ngando
|
23.640 0.0980 0.490 2.07 23.000 24.000
|
|
Ntondo
|
23.167 0.307 0.753 3.25 22.000 24.000
|
|
Nyakabere
|
24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000
|
|
Nyangezi
|
23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000
|
|
Sange
|
23.000 0.243 1.168 5.08 18.000 24.000
|
|
Uvira
|
22.429 0.612 1.618 7.22 19.000 24.000
|
|
|
|
Indice de Masse Corporel
|
Burhale
|
21.33 1.67 2.89 13.53 18.00 23.00
|
|
Buruza
|
21.00 1.53 2.65 12.60 18.00 23.00
|
|
Busezi
|
26.200 0.917 2.898 11.06 22.000 28.000
|
|
Bwahungu
|
19.667 0.333 0.577 2.94 19.000 20.000
|
|
Changombe
|
23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000
|
|
Cinjoma
|
23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000
|
|
Cizi
|
21.67 1.45 2.52 11.62 19.00 24.00
|
|
Ibula
|
22.800 0.800 1.789 7.85 21.000 25.000
|
|
Irongo
|
22.500 0.719 1.761 7.83 21.000 25.000
|
|
Kalonge
|
23.000 * * * 23.000 23.000
|
|
Kamituga
|
26.000 0.000000 0.000000 0.00 26.000 26.000
|
|
Kaniola
|
22.667 0.882 1.528 6.74 21.000 24.000
|
|
Kanvinvira
|
21.406 0.519 2.939 13.73 18.000 26.000
|
|
Kaziba
|
22.400 0.600 1.342 5.99 21.000 24.000
|
|
Lubona
|
22.25 1.11 2.22 9.97 20.00 25.00
|
|
Luwinja
|
24.000 * * * 24.000 24.000
|
|
Mugogo
|
22.00 1.00 1.41 6.43 21.00 23.00
|
|
Mukungwe
|
21.714 0.360 0.951 4.38 21.000 23.000
|
|
Murhesa
|
22.000 * * * 22.000 22.000
|
|
Mushinga
|
22.00 1.00 1.41 6.43 21.00 23.00
|
|
Muzinzi
|
22.000 0.577 1.000 4.55 21.000 23.000
|
|
Mwenga
|
24.609 0.104 0.499 2.03 24.000 25.000
|
|
Nduba
|
26.000 * * * 26.000 26.000
|
|
Ndundu
|
18.000 * * * 18.000 18.000
|
|
Ngando
|
27.240 0.662 3.308 12.14 23.000 30.000
|
|
Ntondo
|
22.500 0.428 1.049 4.66 21.000 24.000
|
|
Nyakabere
|
22.000 0.000000 0.000000 0.00 22.000 22.000
|
|
Nyangezi
|
22.33 1.33 2.31 10.34 21.00 25.00
|
|
Sange
|
19.391 0.443 2.126 10.97 18.000 25.000
|
|
Uvira
|
21.857 0.738 1.952 8.93 18.000 24.000
|
|
|
|
Revenu mensuel
|
Burhale
|
11.67 6.01 10.41 89.21 0.00
20.00
|
|
Buruza
|
13.3 13.3 23.1 173.21 0.0
40.0
|
|
Busezi
|
108.00 9.17 28.98 26.84 90.00 150.00
|
|
Bwahungu
|
9.67 4.84 8.39 86.76 0.00
15.00
|
|
Changombe
|
0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000
|
|
Cinjoma
|
110.0 40.0 56.6 51.43 70.0
150.0
|
|
Cizi
|
19.0 10.0 17.3 91.31 0.0
34.0
|
|
Ibula
|
42.6 20.9 46.8 109.76 0.0
120.0
|
|
Irongo
|
20.67 5.81 14.24 68.88 0.00
42.00
|
|
Kalonge
|
80.000 * * * 80.000 80.000
|
|
Kamituga
|
50.000 0.000000 0.000000 0.00 50.000 50.000
|
|
Kaniola
|
0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000
|
|
Kanvinvira
|
31.28 3.37 19.04 60.88 0.00
70.00
|
|
Kaziba
|
2.00 2.00 4.47 223.61 0.00
10.00
|
|
Lubona
|
30.5 17.2 34.5 112.99 0.0
80.0
|
|
Luwinja
|
60.000 * * * 60.000 60.000
|
|
Mugogo
|
8.00 8.00 11.31 141.42 0.00
16.00
|
|
Mukungwe
|
10.00 5.33 14.09 140.95 0.00
36.00
|
|
Murhesa
|
26.000 * * * 26.000 26.000
|
|
Mushinga
|
17.0 17.0 24.0 141.42 0.0
34.0
|
|
Muzinzi
|
17.00 5.57 9.64 56.73 10.00 28.00
|
|
Mwenga
|
55.22 2.17 10.39 18.81 40.00 70.00
|
|
Nduba
|
0.000000 * * * 0.000000 0.000000
|
|
Ndundu
|
13.000 * * * 13.000 13.000
|
|
Ngando
|
77.80 9.32 46.59 59.89 55.00 200.00
|
|
Ntondo
|
20.67 5.34 13.08 63.29 0.00 39.00
|
|
Nyakabere
|
55.000 0.000000 0.000000 0.00 55.000 55.000
|
|
Nyangezi
|
21.7 14.8 25.7 118.42 0.0 50.0
|
|
Sange
|
26.09 3.68 17.65 67.65 0.00 40.00
|
|
Uvira
|
17.86 6.78 17.93 100.41 0.00 42.00
|
|
|
|
Dépense pour nourriture/jr
|
Burhale
|
2.910 0.280 0.485 16.67 2.630 3.470
|
|
Buruza
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Busezi
|
4.7300 0.000000 0.000000 0.00 4.7300 4.7300
|
|
Bwahungu
|
3.190 0.280 0.485 15.20 2.630 3.470
|
|
Changombe
|
1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900
|
|
Cinjoma
|
2.625 0.525 0.742 28.28 2.100 3.150
|
|
Cizi
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Ibula
|
2.966 0.206 0.460 15.51 2.630 3.470
|
|
Irongo
|
2.943 0.148 0.363 12.32 2.630 3.470
|
|
Kalonge
|
3.4700 * * * 3.4700 3.4700
|
|
Kamituga
|
1.5700 0.000000 0.000000 0.00 1.5700 1.5700
|
|
Kaniola
|
2.977 0.173 0.300 10.09 2.630 3.150
|
|
Kanvinvira
|
2.659 0.103 0.583 21.92 1.570 3.470
|
|
Kaziba
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Lubona
|
2.760 0.130 0.260 9.42 2.630 3.150
|
|
Luwinja
|
3.1500 * * * 3.1500 3.1500
|
|
Mugogo
|
3.050 0.420 0.594 19.47 2.630 3.470
|
|
Mukungwe
|
2.899 0.133 0.352 12.13 2.630 3.470
|
|
Murhesa
|
3.1500 * * * 3.1500 3.1500
|
|
Mushinga
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Muzinzi
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Mwenga
|
2.7422 0.0654 0.3137 11.44 2.1000 3.1500
|
|
Nduba
|
2.6300 * * * 2.6300 2.6300
|
|
Ndundu
|
2.6300 * * * 2.6300 2.6300
|
|
Ngando
|
2.502 0.119 0.595 23.77 1.890 3.780
|
|
Ntondo
|
2.857 0.149 0.365 12.79 2.630 3.470
|
|
Nyakabere
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Nyangezi
|
2.803 0.173 0.300 10.71 2.630 3.150
|
|
Sange
|
2.357 0.130 0.626 26.55 1.570 3.470
|
|
Uvira
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
|
|
Autres dépenses /jr
|
Burhale
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Buruza
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Busezi
|
3.1500 0.000000 0.000000 0.00 3.1500 3.1500
|
|
Bwahungu
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Changombe
|
2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000
|
|
Cinjoma
|
2.520 0.630 0.891 35.36 1.890 3.150
|
|
Cizi
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Ibula
|
2.374 0.274 0.613 25.81 2.100 3.470
|
|
Irongo
|
2.538 0.438 1.074 42.30 2.100 4.730
|
|
Kalonge
|
3.1500 * * * 3.1500 3.1500
|
|
Kamituga
|
1.0500 0.000000 0.000000 0.00 1.0500 1.0500
|
|
Kaniola
|
2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000
|
|
Kanvinvira
|
1.823 0.122 0.690 37.84 1.050 4.000
|
|
Kaziba
|
2.480 0.380 0.850 34.26 2.100 4.000
|
|
Lubona
|
2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000
|
|
Luwinja
|
4.0000 * * * 4.0000 4.0000
|
|
Mugogo
|
2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000
|
|
Mukungwe
|
2.747 0.425 1.125 40.96 2.100 4.730
|
|
Murhesa
|
2.1000 * * * 2.1000 2.1000
|
|
Mushinga
|
3.050 0.950 1.344 44.05 2.100 4.000
|
|
Muzinzi
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Mwenga
|
2.1061 0.0941 0.4512 21.42 1.0500 2.6300
|
|
Nduba
|
2.1000 * * * 2.1000 2.1000
|
|
Ndundu
|
2.1000 * * * 2.1000 2.1000
|
|
Ngando
|
2.1636 0.0352 0.1758 8.12 2.1000 2.6300
|
|
Ntondo
|
2.417 0.317 0.776 32.10 2.100 4.000
|
|
Nyakabere
|
1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900
|
|
Nyangezi
|
2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000
|
|
Sange
|
2.265 0.114 0.547 24.17 2.100 4.000
|
|
Uvira
|
2.643 0.350 0.927 35.08 2.100 4.000
|
|
|
|
Taille de ménage
|
Burhale
|
5.667 0.667 1.155 20.38 5.000 7.000
|
|
Buruza
|
6.333 0.882 1.528 24.12 5.000 8.000
|
|
Busezi
|
7.400 0.306 0.966 13.06 6.000 8.000
|
|
Bwahungu
|
5.67 1.86 3.21 56.73 2.00 8.00
|
|
Changombe
|
6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000
|
|
Cinjoma
|
4.00 1.00 1.41 35.36 3.00 5.00
|
|
Cizi
|
5.333 0.333 0.577 10.83 5.000 6.000
|
|
Ibula
|
5.600 0.678 1.517 27.08 4.000 8.000
|
|
Irongo
|
5.167 0.703 1.722 33.34 3.000 8.000
|
|
Kalonge
|
6.0000 * * * 6.0000 6.0000
|
|
Kamituga
|
1.0000 0.000000 0.000000 0.00 1.0000 1.0000
|
|
Kaniola
|
6.667 0.333 0.577 8.66 6.000 7.000
|
|
Kanvinvira
|
6.344 0.446 2.522 39.76 3.000 12.000
|
|
Kaziba
|
7.00 1.79 4.00 57.14 2.00 12.00
|
|
Lubona
|
4.50 1.19 2.38 52.90 2.00 7.00
|
|
Luwinja
|
8.0000 * * * 8.0000 8.0000
|
|
Mugogo
|
6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000
|
|
Mukungwe
|
6.429 0.751 1.988 30.93 4.000 9.000
|
|
Murhesa
|
6.0000 * * * 6.0000 6.0000
|
|
Mushinga
|
5.50 1.50 2.12 38.57 4.00 7.00
|
|
Muzinzi
|
7.00 2.31 4.00 57.14 3.00 11.00
|
|
Mwenga
|
6.478 0.139 0.665 10.27 6.000 8.000
|
|
Nduba
|
9.0000 * * * 9.0000 9.0000
|
|
Ndundu
|
5.0000 * * * 5.0000 5.0000
|
|
Ngando
|
6.240 0.133 0.663 10.63 6.000 8.000
|
|
Ntondo
|
6.00 1.26 3.10 51.64 3.00 12.00
|
|
Nyakabere
|
5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000
|
|
Nyangezi
|
5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000
|
|
Sange
|
2.783 0.754 3.618 130.01 0.000 11.000
|
|
Uvira
|
6.143 0.634 1.676 27.29 4.000 8.000
|
|
|
|
Achat/semaine des AST
|
Burhale
|
3.667 0.667 1.155 31.49 3.000 5.000
|
|
Buruza
|
4.667 0.333 0.577 12.37 4.000 5.000
|
|
Busezi
|
4.0000 0.000000 0.000000 0.00 4.0000 4.0000
|
|
Bwahungu
|
4.000 0.577 1.000 25.00 3.000 5.000
|
|
Changombe
|
4.0000 0.000000 0.000000 0.00 4.0000 4.0000
|
|
Cinjoma
|
3.500 0.500 0.707 20.20 3.000 4.000
|
|
Cizi
|
4.000 0.577 1.000 25.00 3.000 5.000
|
|
Ibula
|
4.000 0.447 1.000 25.00 3.000 5.000
|
|
Irongo
|
3.500 0.224 0.548 15.65 3.000 4.000
|
|
Kalonge
|
4.0000 * * * 4.0000 4.0000
|
|
Kamituga
|
6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000
|
|
Kaniola
|
3.333 0.333 0.577 17.32 3.000 4.000
|
|
Kanvinvira
|
5.219 0.199 1.128 21.62 3.000 6.000
|
|
Kaziba
|
3.200 0.200 0.447 13.98 3.000 4.000
|
|
Lubona
|
3.500 0.289 0.577 16.50 3.000 4.000
|
|
Luwinja
|
6.0000 * * * 6.0000 6.0000
|
|
Mugogo
|
3.0000 0.000000 0.000000 0.00 3.0000 3.0000
|
|
Mukungwe
|
3.571 0.297 0.787 22.03 3.000 5.000
|
|
Murhesa
|
5.0000 * * * 5.0000 5.0000
|
|
Mushinga
|
3.500 0.500 0.707 20.20 3.000 4.000
|
|
Muzinzi
|
3.333 0.333 0.577 17.32 3.000 4.000
|
|
Mwenga
|
4.696 0.255 1.222 26.03 3.000 6.000
|
|
Nduba
|
3.0000 * * * 3.0000 3.0000
|
|
Ndundu
|
3.0000 * * * 3.0000 3.0000
|
|
Ngando
|
5.160 0.189 0.943 18.28 4.000 6.000
|
|
Ntondo
|
3.0000 0.000000 0.000000 0.00 3.0000 3.0000
|
|
Nyakabere
|
5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000
|
|
Nyangezi
|
4.667 0.667 1.155 24.74 4.000 6.000
|
|
Sange
|
5.000 0.295 1.414 28.28 3.000 6.000
|
|
Uvira
|
4.143 0.508 1.345 32.47 3.000 6.000
|
|
|
|
Nombre de mois
|
Burhale
|
0.667 0.333 0.577 86.60 0.000 1.000
|
|
Buruza
|
0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000
|
|
Busezi
|
1.300 0.153 0.483 37.16 1.000 2.000
|
|
Bwahungu
|
0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000
|
|
Changombe
|
0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000
|
|
Cinjoma
|
0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000
|
|
Cizi
|
0.667 0.333 0.577 86.60 0.000 1.000
|
|
Ibula
|
0.400 0.245 0.548 136.93 0.000 1.000
|
|
Irongo
|
0.333 0.211 0.516 154.92 0.000 1.000
|
|
Kalonge
|
1.0000 * * * 1.0000 1.0000
|
|
Kamituga
|
0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000
|
|
Kaniola
|
0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000
|
|
Kanvinvira
|
0.1250 0.0594 0.3360 268.81 0.0000 1.0000
|
|
Kaziba
|
0.400 0.245 0.548 136.93 0.000 1.000
|
|
Lubona
|
0.250 0.250 0.500 200.00 0.000 1.000
|
|
Luwinja
|
1.0000 * * * 1.0000 1.0000
|
|
Mugogo
|
0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000
|
|
Mukungwe
|
0.143 0.143 0.378 264.58 0.000 1.000
|
|
Murhesa
|
1.0000 * * * 1.0000 1.0000
|
|
Mushinga
|
0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000
|
|
Muzinzi
|
0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000
|
|
Mwenga
|
0.391 0.104 0.499 127.53 0.000 1.000
|
|
Nduba
|
1.0000 * * * 1.0000 1.0000
|
|
Ndundu
|
0.000000 * * * 0.000000 0.000000
|
|
Ngando
|
0.760 0.133 0.663 87.28 0.000 2.000
|
|
Ntondo
|
0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000
|
|
Nyakabere
|
1.0000 0.000000 0.000000 0.00 1.0000 1.0000
|
|
Nyangezi
|
0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000
|
|
Sange
|
0.3043 0.0981 0.4705 154.58 0.0000 1.0000
|
|
Uvira
|
0.429 0.202 0.535 124.72 0.000 1.000
|
|
|
|
Dépense/jr AST
|
Burhale
|
1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900
|
|
Buruza
|
2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150
|
|
Busezi
|
2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300
|
|
Bwahungu
|
2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150
|
|
Changombe
|
1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900
|
|
Cinjoma
|
3.625 0.155 0.219 6.05 3.470 3.780
|
|
Cizi
|
2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150
|
|
Ibula
|
2.816 0.409 0.914 32.45 1.890 4.000
|
|
Irongo
|
2.520 0.282 0.690 27.39 1.890 3.150
|
|
Kalonge
|
3.4700 * * * 3.4700 3.4700
|
|
Kamituga
|
1.0500 0.000000 0.000000 0.00 1.0500 1.0500
|
|
Kaniola
|
3.1500 0.000000 0.000000 0.00 3.1500 3.1500
|
|
Kanvinvira
|
1.979 0.187 1.057 53.39 1.050 4.000
|
|
Kaziba
|
2.142 0.252 0.563 26.31 1.890 3.150
|
|
Lubona
|
2.835 0.315 0.630 22.22 1.890 3.150
|
|
Luwinja
|
3.1500 * * * 3.1500 3.1500
|
|
Mugogo
|
2.520 0.630 0.891 35.36 1.890 3.150
|
|
Mukungwe
|
2.911 0.289 0.764 26.23 1.890 4.000
|
|
Murhesa
|
1.8900 * * * 1.8900 1.8900
|
|
Mushinga
|
1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900
|
|
Muzinzi
|
2.730 0.420 0.727 26.65 1.890 3.150
|
|
Mwenga
|
1.8287 0.0475 0.2280 12.47 1.5700 2.1000
|
|
Nduba
|
3.1500 * * * 3.1500 3.1500
|
|
Ndundu
|
1.8900 * * * 1.8900 1.8900
|
|
Ngando
|
2.4260 0.0885 0.4425 18.24 1.8900 3.1500
|
|
Ntondo
|
2.662 0.368 0.900 33.83 1.890 4.000
|
|
Nyakabere
|
1.5700 0.000000 0.000000 0.00 1.5700 1.5700
|
|
Nyangezi
|
3.540 0.248 0.429 12.13 3.150 4.000
|
|
Sange
|
58.5 56.4 270.6 462.43 1.6 1300.0
|
|
Uvira
|
3.079 0.334 0.884 28.71 1.890 4.000
|
|
|
|
Temps de l'interview
|
Burhale
|
38.67 4.67 8.08 20.90 34.00 48.00
|
|
Buruza
|
37.33 5.46 9.45 25.32 30.00 48.00
|
|
Busezi
|
24.700 0.153 0.483 1.96 24.000 25.000
|
|
Bwahungu
|
32.67 1.33 2.31 7.07 30.00 34.00
|
|
Changombe
|
34.000 0.000000 0.000000 0.00 34.000 34.000
|
|
Cinjoma
|
57.00 9.00 12.73 22.33 48.00 66.00
|
|
Cizi
|
32.67 1.33 2.31 7.07 30.00 34.00
|
|
Ibula
|
33.40 1.40 3.13 9.37 30.00 38.00
|
|
Irongo
|
43.00 8.45 20.71 48.16 30.00 83.00
|
|
Kalonge
|
40.000 * * * 40.000 40.000
|
|
Kamituga
|
20.000 0.000000 0.000000 0.00 20.000 20.000
|
|
Kaniola
|
37.00 5.57 9.64 26.06 30.00 48.00
|
|
Kanvinvira
|
35.41 1.89 10.71 30.24 25.00 83.00
|
|
Kaziba
|
31.200 0.735 1.643 5.27 30.000 33.000
|
|
Lubona
|
57.3 14.9 29.8 51.98 30.0 83.0
|
|
Luwinja
|
83.000 * * * 83.000 83.000
|
|
Mugogo
|
56.5 26.5 37.5 66.33 30.0 83.0
|
|
Mukungwe
|
35.00 2.23 5.89 16.82 30.00 48.00
|
|
Murhesa
|
30.000 * * * 30.000 30.000
|
|
Mushinga
|
39.00 9.00 12.73 32.64 30.00 48.00
|
|
Muzinzi
|
50.0 16.5 28.6 57.17 33.0 83.0
|
|
Mwenga
|
26.522 0.966 4.631 17.46 20.000 30.000
|
|
Nduba
|
48.000 * * * 48.000 48.000
|
|
Ndundu
|
33.000 * * * 33.000 33.000
|
|
Ngando
|
31.280 0.871 4.354 13.92 20.000 34.000
|
|
Ntondo
|
40.83 8.46 20.72 50.75 30.00 83.00
|
|
Nyakabere
|
31.000 0.000000 0.000000 0.00 31.000 31.000
|
|
Nyangezi
|
47.7 17.7 30.6 64.19 30.0 83.0
|
|
Sange
|
34.96 4.04 19.37 55.41 25.00 83.00
|
|
Uvira
|
44.43 6.98 18.47 41.58 30.00 83.00
|
4.9. Liaison entre
l'état nutritionnel et les facteurs influençant la perception
et la connaissance sur la valeur nutritive des aliments sauvages chez
différentes communautés du Sud-Kivu
La matrice des corrélations indiquent l'existence d'une
corrélation positive entre la valeur nutritive des AST et leurs
utilisations pour de fins médicaux (p<0.001). Le pourcentage
qu'occupent les AST dans les dépenses journalières pour la
nourriture est corrélée positivement avec l'état
nutritionnel (IMC) des consommateurs (r= 0.83, p<0.05) et la taille de
ménage (r=4.33, p<0.001, n= 288) (Tableau-11).
Tableau-11.Matrice des corrélations
multiples naïves testant les facteurs entre la connaissance des
enquêtés sur la valeur nutritive des aliments sauvages
traditionnels locaux et l'ethnobiologie des AST consommés par les
différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu, RD
Congo.
|
B26
|
B27
|
B28
|
B29
|
B30
|
B31
|
B32
|
B33
|
B34
|
B26
|
-
|
.569**
|
.840**
|
|
.216**
|
.415**
|
.662**
|
|
-.211**
|
B27
|
|
-
|
.515**
|
|
.244**
|
.200**
|
.346**
|
-.175**
|
.119**
|
B28
|
|
|
-
|
.270**
|
|
.316**
|
.433**
|
-.107*
|
.083*
|
B29
|
|
|
|
-
|
|
-.134**
|
-.241**
|
-.274**
|
.323**
|
B30
|
|
|
|
|
-
|
.594**
|
.664**
|
.097*
|
-.175**
|
B31
|
|
|
|
|
|
-
|
.552**
|
-.116**
|
-.179**
|
B32
|
|
|
|
|
|
|
-
|
.369**
|
-.326**
|
B33
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
-.374**
|
B34
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Notes: Différents seuils
de signification des coefficients de corrélations selon Spearman
Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative
lorsqu'aucune valeur n'est donnée. B26 : âge ;
B27 : Périmètre branchial ; B28 : Indice de Masse
Corporelle ; B29 : revenu mensuel ; B30 : dépense
journalière pour la nourriture ; B31 : autres dépenses
journalières ; B32 : taille de ménage ; B33 :
temps de l'interview ; et B34 : pourcentage dépense
AST.
4.10. Déterminants de la
connaissance indigène de la valeur nutritionnelle des aliments
sauvages traditionnels chez différentes communautés du Kivu
Les résultats de l'estimation du modèle
Gaussian identity (GLM) exhibent qu'il existe quatre variables
à signification positive sur les déterminants de la connaissance
indigène à la valeur nutritive des aliments sauvages
traditionnels, elle se traduit par l'état nutritionnel de la famille des
consommateurs (GLM : Z = 7.22 ; p< 0.001), les nutriments
apportés par les AST (GLM : Z = 2.00 ; p<0.05), le gout et
la valeur nutritive (GLM : Z = 2.12 ; p<0.05) et le pourcentage
qu'occupe les AST dans les dépenses journalières pour la
nourriture (GLM : Z = 0.16 ; p=0.008). Le revenu mensuel, la
dépense pour la nourriture et parce qu'ils sont donnés aux
cérémonies coutumières ont un influe positif mais pas
d'une manière significative (p>0.05) (Tableau-12).
Tableau-12. Modèle Linéaires
Généralisés(GLM) testant les influences des facteurs
indépendants (connaissances et sécurité alimentaire) sur
les déterminants de la connaissance indigène sur la valeur
nutritionnelles des aliments sauvages traditionnels (variable
dépendante) chez les différentes communautés rurale de la
province du Sud-Kivu, RD Congo.
GLM:Gaussian identitymodel
|
Variable dépendante :
Critères du choix des AST
|
Coef.
|
OIM
Std. Err.
|
Z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
Variable indépendantes :
|
Etat nutritionnel de la famille
|
.2917397
|
.0404132
|
7.22
|
0.000
|
.2125312
|
.3709481
|
Nutriments Apporté/AT
|
-.0821282
|
.0410271
|
2.00
|
0.045
|
-.1625398
|
-.0017167
|
Age
|
-.0409156
|
.0428148
|
-0.96
|
0.339
|
-.1248311
|
.0429998
|
Périmètre Branchial
|
-.016847
|
.041285
|
-0.41
|
0.683
|
-.0977642
|
.0640702
|
Indice de Masse Corporel
|
.004402
|
.0023428
|
1.88
|
0.060
|
-.0001898
|
.0089937
|
Revenu mensuel
|
.0259449
|
.0159025
|
1.63
|
0.103
|
-.0052234
|
.0571131
|
Dépense nourriture($)
|
-.0603794
|
.0316646
|
-1.91
|
0.057
|
-.1224409
|
.001682
|
Autres dépenses($)
|
-.0241399
|
.0136762
|
-1.77
|
0.078
|
-.0509447
|
.0026649
|
Lieu de procuration des aliments
|
-.0115558
|
.0388798
|
-0.30
|
0.766
|
-.0877589
|
.0646473
|
Tribu
|
-.0590675
|
.0434543
|
-1.36
|
0.174
|
-.1442362
|
.0261013
|
Donnés cérémonies tradit
|
.000962
|
.0515662
|
0.02
|
0.985
|
-.1001058
|
.1020298
|
Gout et nutritif
|
.0322824
|
.015205
|
2.12
|
0.034
|
.0024811
|
.0620838
|
Etat nutrition CODE
|
.0004151
|
.0520125
|
0.01
|
0.994
|
-.1015275
|
.1023576
|
AST non existant
|
.0868986
|
.0682821
|
1.27
|
0.203
|
-.0469319
|
.2207291
|
% dépense AT
|
.0107749
|
.0687665
|
0.16
|
0.008
|
-.124005
|
.1455548
|
Taille ménage
|
-.0963449
|
.0594317
|
-1.62
|
0.105
|
-.212829
|
.0201391
|
temps interview
|
.0010743
|
.0114172
|
0.09
|
0.925
|
-.0213029
|
.0234516
|
constante
|
.2378941
|
.192922
|
1.23
|
0.218
|
-.1402261
|
.6160143
|
Les autresstatistiques : Number of observations=576;
Log likelihood = -377.7840824; AIC (Akaike's Information Criterion)=
1.37425 ; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) =
-3421.5
|
CHAP-V. DISCUSSION
L'hypothèse principale de cette étude est que,
dans le contexte de sécurité alimentaire des communautés
rurales du Sud-Kivu, la consommation des aliments traditionnels locaux serait
préservatrice des maladies nutritionnelles. Conformément aux
objectifs présentés ci-haut, cette hypothèse serait
décomposée en cinq hypothèses secondaires
ci-dessous : (i) Les AST consommés diffèrent selon les
peuplades, (ii) Les aliments traditionnels locaux consommés par les
différentes communautés rurales sont d'une haute valeur
nutritive,(iii) Les personnes qui en consomment sont en bon état
sanito-nutritionnel,(iv) Ces aliments répondent à d'autres fins
en plus de leur consommation, par ex. médicaux, additifs,
présentés aux cérémonies coutumières,
etc.,(v) Les qualités organoleptiques, les habitudes alimentaires, la
valeur nutritive, la grande disponibilité, le caractère naturel,
et le moindre coût respectivement sont des facteurs influençant la
consommation des AST.
Les résultats de cette étude ont
confirmés certaines des hypothèses comme cela va être
démontré dans les sections qui suivent :
5.1. Les aliments sauvages
traditionnels consommés par les différentes communautés
diffèrent selon les peuplades
Les résultats de cette étude indiquent que
les enquêtés de la tribu du Bushi (en territoire de Walungu,
Kabare et Kalehe) consomment des AST tels que les champignons sauvages des
différentes catégories, les légumes feuilles, fruits,
le miel, le rat taupier, le rat de Gambie, les crabes, les termites
sexuées ailées, la grenouille, les petits serpents d'eau de
ruisseaux, rivières et certains insectes (les sauterelles, criquets
migrateurs et les criquet-taupes ou criquets des champs) et les oiseaux.Les
répondants Vira (en territoire d'Uvira) consomment en grande
quantité les légumes feuilles, les champignons sauvages, et les
fruits. Enfin la peuplade des Lega consomme plus les insectes
(chenilles/larves et les sauterelles) (82.5%), les champignons sauvages (12%),
les escargots, le crabe, le serpent, la chauve sourie, les animaux de chasse
(gibiers), etc. (annexe-3).
Dans les zones tropicales, il a été
démontré que les communautés rurales consomment
différents aliments sauvages traditionnels. Cependant le taux de
consommation de certaines catégories des aliments varient d'un coin
à un autre. Phanzu (2005) indiquait que 35.7 % de PFNL sont
représentés par le gibier, 21.4 % par les insectes, 21.4 % par
les reptiles, 7.1 % par Oiseaux et par 14.3 % par les autres produits animaux.
Aussi Yeki et al.(1998) rapportait que l'alimentation
des populations à Kinshasa dépendait de l'appartenance
socioculturelle. Ainsi donc, Kazwazwa (2001) avait révélé
que 83% des Kinois consomment des AST et que les produits les plus
consommés, par les Bangala et les populations du Bandundu,
étaient les chenilles et autres insectes, les champignons, les
légumes ainsi que les fruits.
Toirambe (2005) avait montré que parmi les PFNLs,
21 espèces présentaient une importance au niveau national et 45
espèces au niveau local ou provincial. Toirambe(2005) indiqua 45%
d'organes comestibles des fruits sont couramment recherchés et
consommés par la population congolaise, suivis 38% des feuilles qui
sont préparées comme légumes. Dans son enquête sur
les PFNL, Awono et al.(2008), indiqua que Dacryodes edulis un des PFNL
les plus appréciés sur le plan alimentaire. Il se retrouve dans
toutes les régions de la RDC et sa valeur nutritionnelle est
déjàétablie. Dans le régime alimentaire des peuples
foresteries, Dacryodes edulis représente un poids de 31.44%,
suivi par les champignons (18.20%), les chenilles (12.99%) et le fumbwa
(Gnetum) (11.43%).
Le gibier occupe une place centrale dans la vie des
populations rurales de la RDCongo. La viande de chasse est une nourriture de
haute qualité et relativement peu coûteuse que la viande de
l'élevage (Wetshi et al.1987, Wilkie & Carpenter 1999, Fa et
al.2003, Marachto 2002, Toirambe 2002, De Merode et al.2004, Ndona 2004).
Vue les résultats de cette expertise et ceux
trouvés par d'autres chercheurs, il serait important de préciser
ici que les aliments sauvages traditionnels consommés par
différentes communautés jouent un rôle important dans la
nutrition et le maintien de la bonne santé des peuples. De ces AST, ceux
d'origine animale occupe le premier rang. Ceux-ci sont suivis de de ceux
d'origine végétale. Cette situation se justifierait par une
différence liée aux caractéristiques socio-culturelles
des consommateurs comme le témoigne Yeki et al. (1998).
5.2. La valeur nutritive
des AST consommés par les différentes ethnies de la province du
Sud-Kivu
Les résultats de l'analyse sur la valeur nutritionnelle
des quelques aliments sauvages traditionnels consommés par les
populations étaientintéressant. En effet 100 g de poudre
sèche des termites Reticulitermes lucifugus (photo
1)(communément appelés « ISWA en Kiswahili) renferment
46.5% des protéines, 41.6% des matières grasses, 4.5% des sucres
et 543Kcal de valeur énergétique.
Photo 1. Termites sexuées
aillées (Reticulitermes lucifugus)
Ces résultats corroborent ceux trouvés a hier
(Igwe et al. 2011, Paoletti et al.2003, FAO & OMS 2010, Lokeshwari &
Shantibala 2010). Les résultats trouves a hier suggèrent que le
contenu en protéines des Isoptères (termites) pour 100g de
matière sèche varierait entre 21 et 64% avec une moyenne de
47% ; l'énergie varierait entre 306 et 613 Kcal avec une moyenne
de 464Kcal. Womeni et al.(2009) ajoute que la teneur en matières
grasses ( % de la matière sèche) des termites adultes
(Macrotermes sp.) est d'environ égale à 49% et celui
d'hydrates de carbone étant inférieur à 8%.
En confrontant les résultats de cette
expertise avec ceux obtenus par Riziki (2011), dans son étude sur
l'évaluation de la valeur nutritive du poisson Limnothrissa miodon
« SAMBAZA », frais, très apprécié
par les communautés rurales de la province du Sud-Kivu (de coût
élevé), on constate que la quantité de protéines
contenues dans 100g des termites aillées (de moindre coût) est
similaire à celle de SAMBAZA, avec 46.5 % pour les termites contre 50.6
% pour la Limnothrissa miodon ; mais ces premières se
montrent plus lipidique et glucide que le « Sambaza »
(41.6% contre 18.1% et 4.5% contre 0.0% respectivement). La valeur
énergétique des termites (Reticulitermes lucifugus) est
plus élevée que celle du poisson Limnothrissa miodon,
avec en moyenne 543Kcal contre 365Kcal/100g.
De ces résultats il est raisonnable sans la
grande discussion d'affirmer que les termites sexuées aillées
« ISWA » sont d'une haute valeur nutritive que la
Limnothrissa miodon, et de ce fait elles peuvent supplées les
poissons beaucoup appréciable dans les milieux ruraux de la province du
Sud-Kivu. La mise au point d'un programme de production intensive et
contrôlée de ces termites pourrait entre appréciées
par les populations concernées.
Une fois de plus, les résultats de cette recherche
révèlent (indiquent) que 100g des criquet-taupes ou criquets des
champs (Gryllotalpa longipennis ou Gryllus testaceus)
(Orthoptère), communémentappelé « Nkwananzi
en Mashi » (photo 2) contiendrait 52.3 g de protéines, 11 g de
lipides, 16 g de glucides et 373 Kcal/100MS d'énergie.
Photo 2.
251655168251656192
Ramos-Elorduy et al. (2011) suggèrent que le contenu
en protéines des orthoptères comestibles varie entre 44 et 77%
avec une moyenne de 60.5%, celui d'énergie varierait entre 117 et 427
Kcal avec une moyenne de 272 Kcal/100MS, celui des matières grasses
entre 8 et 28% avec une moyenne de 18% et celui des glucides entre 15 et 20%
avec une moyenne de 18%. De ces résultats, on peut conclure que le
criquet des champs se classe parmi les mets riches en protéines, tels
que la viande et le poisson. Les résultats obtenus de cette
investigation se classe dans les intervalles proposés par cet auteur.
Dans cette étude, après analyse de 100g
de matière sèche des cuisses de la grenouille (Rana sp.)
(Photo 3), 16.3% de protéines, 0.43% de lipide, 0.025% (traces) de
glucide et 81% d'eau ont été décelés. En valeur
énergétique, c'est-à-dire le taux de protéines, de
matière grasse et de glucide, 100g de la cuisse de grenouille correspond
à près de 69 Kcal.
Photo 3. La grenouille (Rana
sp.)
Ces résultats sont approximatifs avec ceux
issues de la Table de composition nutritionnelle (Ciqual 2012)
réalisée par l'Agence nationale de sécurité
sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) en France
qui présente que la teneur de 100 g de cuisse de grenouille crue
renferme 16.1 g de protéines, 0.3 g de lipide, des traces de glucide
(dont 0.0 g du sucre, 0.0 g d'amidon, et 0 g des fibres alimentaires), et 82 g
d'eau. In extenso des vitamines: vit. A (rétinol),
bêta-carotène (provitamine A), vit. C, D, E, K1, B1, B2, B3, B6,
B9, B12 et minéraux : calcium, phosphore, magnésium,
potassium, sodium (sel), fer, cuivre, zinc et l'Iode. Castelazo&
Schilthuizen (2010) indiquait que les cuisses de grenouilles sont
très peu calorique, avec 72 Kcal pour 100 g. La grenouille est un
produit particulièrement maigre dont la chair, dit-on, rappelle un peu
celle du poulet. Riche en
protéines
(16.5 grammes pour 100 grammes), elle est totalement pauvre en
lipides
0.32g lorsqu'elles sont crues.
Le Rat-taupe (Heterocephalus glaber) (photo
4), communément appelé « Nfuko en Mashi »,
Rat-taupe ou Rat taupier, est un
nom vernaculaire
ambigu désignant en
français
certains
rongeurs de la
famille des
Bathyergidae
ou de la
sous-famille
des
Spalacinae, en
particulier le genre
Spalax et le genre,
parfois considéré comme distinct, des rats taupes
méditerranéens :
Nannospalax.
Ce sont tous des rongeurs fouisseurs et pratiquement aveugles dont l'aspect
évoque à la fois celui des
rats et des
taupes.
Photo 4. Le Rat taupier
(Heterocephalus glaber ou Cervicola terrestris)
Il a été prouvé après les analyses
immédiates de la composition chimique que 100 g de la viande crue du
H. glaber renferme 16,8 g de protéines, 18,1 g de lipides, 10,3
g de glucides et d'une valeur énergétique de 272 Kcal/100MS.
En confrontant les résultats de cette expertise avec
ceux obtenus par Wu Leung, W.T., F. Busson et C. Jardin (éds.)1970,
Table de composition des aliments à l'usage de l'Afrique, sur la viande
fraiche de boeuf, il s'avère que la viande du rat-taupe
(Heterocephalus glaber) se montre plus lipidique et glucidique que
celle de boeuf (18,1% contre 17,7%, et 10,3% contre 0,0% respectivement) alors
que la dernière exhibe un contenu en protéines similaire à
celui du Rat-taupe (18,2 % contre 16,8 %).
La valeur nutritive en protéines du H.
glaber est encore similaire à celle des poissons frais (16,8 % des
protéines pour la viande du Rat-taupe contre 18,8 % pour le
poisson) alors qu'en suite la viande du rat-taupe se montre plus lipidique
et glucide que le poisson frais (18,1 % pour le rat-taupe contre 2,5 % pour le
poisson et 10,3 % contre 0,0% pour le poisson frais respectivement), (Wu Leung
et al. 1970).
De ces résultats, il ressort que le Rat-taupe se
classe aussi parmi les aliments protéiques connus tels que la viande et
les poissons (Wu Leung et al. 1970). Sur le plan de la sécurité
alimentaire, il est donc raisonnable que la viande du Rat-taupe (de moindre
coût et disponible) puisse se substituer au poulet ou à la viande
de boeuf (de coût élevé) dans le régime alimentaire
des communautés rurales sans leur causer des carences en
protéines.
Phanzu (2005) dans sa publication sur l'exploitation
des PFNL d'origine animale, il indique que dans les différentes zones
forestières de la RDC, le gibier fournit la part la plus importante des
protéines après le poisson et constitue également une
source des revenus importants.
La larve de Rhynchophorus phoenicis (photo
5) (Coleoptera : Curculionidae),(en Français :
Charançon africain du palmier ; «Mpose en Kilega et
Lingala »), est assimilée à une chenille. Cette larve
est connue et très appréciée par les Lega du Sud-Kivu.
Cette larve se retrouve dans le palmier à huile abattu et surtout dans
certaines espèces de palmier raphia, où elle se nourrit de tissus
végétaux et de matières organiques en
décomposition. La récolte consiste à fendre
délicatement le palmier mort où elle creuse des galeries. La
larve retranchée dans sa dernière loge est facilement
récoltée. Cette récolte se situe deux à trois
semaines après l'abattage du palmier et n'est pas saisonnière.
Les résultats obtenus dans cette étude montrent que 100 g de
chenilles sèches de Rhynchophorus phoenicis
(coléoptères) renferment 49.8 g de protéines ;
54.04 g de matières grasses ; 19.2 g de sucres et d'une valeur
énergétique moyenne de 762 Kcal.
Photo 5. Larves de Rhynchophorus
phoenicis.
Xiaoming et al. (2010) indiquaient que le contenu en
protéines des coléoptères comestibles variait entre 23 et
66% avec une moyenne de 47%. Apeu 100 g du poids frais des chenilles R.
phoenicis renfermerait 7 à 36% des protéines (FAO 2012f).
Ces résultats correspond avec ceux trouvés par Womeni et
al.(2009) qui avait signalé que les chenilles R. phoenicis
avaient une teneur en matières grasses de 54 g pour 100g de la
matière sèche. Ces chenilles étaient
caractérisées par une teneur en acides gras essentiels de 38%
pour l'acide palmitoléique (AGMI) et 45% d'acide linoléique
(AGPI). Le contenu en hydrates de carbone de cette chenille quant à lui
était estime à 19.3 g/100 g MS.
De ces résultats obtenus par diverses auteurs,
il est raisonnable de parachever que les chenilles R. phoenicis
«Mpose » ne se retrouve pas sur la plupart des marchés
locaux de Mwenga/Kamituga.Ces chenilles possède une grande
quantité des matières grasses, ce qui ne facilite pas leur
conservation par séchage pour tant le séchage est la
méthode de conservation la plus appliquée pour la plupart des
chenilles).
Les larves des coléoptèresOryctes
rhinoceros (photo 6)(en Français : Scarabée
rhinocéros du cocotier), « Bimungu en Kilega, Bidumbi en
Mashi et Ibidumbi en Kifulero) sont des chenilles du même ordre et
famille que la chenille R. phoenicis. Consommées
majoritairement en Asie et en Afrique (Onyrike et al. 2005), c'est un insecte
qui doit son nom à sa corne caractéristique. Oryctes
rhinoceros s'attaque en premier lieu au cocotier : de la même
manière que Rhynchophorus, l'imago mange les feuilles et fleurs
et la larve se nourrit de la chair du cocotier en décomposition. Cet
insecte peut également s'établir dans les palmiers, mais aussi se
nourrir d'autres types de matières telles que les déchets
provenant du cacao, du café, dans la paille en train de pourrir (Bedford
1976). Cette larve/chenille fait partie également de la
présenteétude.
Photo 6. Larves d'Oryctes
sp
Les analyses chimiques de cette investigation
indiquent que 100g des chenilles crues d'Oryctes
rhinoceroscontiendraient 35.7 g de protéines, 48.1 g de lipides et
10.3 g de glucides. Xiaoming et al. (2010) suggèrent que le contenu en
protéines des coléoptères comestibles varie entre 23 et
66% avec une moyenne de 47%. FAO (2012f) ajoute que la teneur en
protéines pour 100 g du poids frais des chenilles Oryctes
rhinoceros renferme 7 à 36%. En comparant les résultats de
cette étude avec ceux adaptés par Finke (2002) et d'USDA (2012)
sur la chenille Tenebrio molitor (Coléoptère), il se
confirme que l'Oryctes rhinoceros se montre plus lipidique et plus
glucidique que la Tenebrio molitor (48,1% contre 35.2% et 10.3% contre
5.4% respectivement). Elles sont caractérisées par une teneur en
acides gras essentiels tels que l'acide linoléique (Oméga-6
polyinsaturé) 91,3% ; linolénique (Oméga-3
polyinsaturé) 3,7% et Arachidonique (Oméga-6 polyinsaturé)
0,43%, alors que la dernière exhibe un contenu en protéines
important (49,1% contre 35,7%).
De ces aboutissements, il ressort que ces chenilles
(Rhynchophorus sp. etOryctes rhinoceros)se classent parmi les
aliments les plus énergétiques ayant des acides gras essentiels
( ), c'est pourquoi il est donc prudent de dire que ces chenilles (de
moindre coût et disponible) seraient préservatrices des risques
d'infarctus cardiaques causés par un taux élevé de
cholestérol dans le sang (Mensink & Katan 1990, Siguel &Lerman
1993).
Les résultats obtenus dans la
pressente étude montrent que 100 g de chenilles sèches
d'Imbrasia oyemensis (saturnidé) (photo 7) renferment 57.93 g
des protéines, 23.37 g des lipides et 0.37 g des sucres. Ces
résultats sont semblables avec ceux repérés par
Raphaël et al.(2009) sur la valeur nutritionnelle et la
caractérisation physicochimique de la matière grasse de la
chenille (Imbrasia oyemensis) séchée et vendue au
marché d'Adjamé (Abidjan, Côte d'Ivoire).
Photo7. Chenilles Imbrasia
oyemensis
En effet, Raphaël et al.(2009) indiquait qu'après
analyse chimique de matière sèche de la farine d'I.
Oyemensis, cette chenille était constituée de 57.77 % #177;
0.02 de protéine brute, de 23.79 % #177; 0.01 de matière grasse,
de 2.61 % #177; 0.03 de cendres, de 0.37 % #177; 0.004 de sucres totaux et de
0.05 % #177; 0.002 de sucres réducteurs. Les taux de calcium, de
phosphates, de sodium et de potassium étaient respectivement de 0.073
#177; 0.003, 0.31 #177; 0.02, 0.73 #177; 0.01 et 0.68 #177; 0.02 %.
La farine de la chenille Imbrasia oyemensis
constitue une importante source de protéines (57.77 %), de
matière grasse (23.79 %) et de minéraux. Ce résultat est
en accord avec celui de la FAO (2012f) qui avait noté une forte teneur
protéique chez les chenilles, favorisant ainsi leur incorporation dans
les farines pauvres en protéine afin de lutter contre la malnutrition
infantile dans les pays en voie de développement. Cependant, cette
quantité de protéines de la chenille Imbrasia oyemensis
séchée est inférieure à celle de la chenille
Cyri-butyrospermi vuillet (63 %) consommée au Burkina Faso
(Anonyme, 2004). Elle est plus élevée que celle du boeuf
séché salé (55.4 %) et du poisson séché (47
%) (Anonyme 2004). La teneur en matière grasse de la chenille
Imbrasia oyemensis (23.79g #177; 0.001) représente environ 3
fois la teneur de celle de la chenille de Hadraphe ethiopica (Malaisse
& Parent 1980).
Les résultats de cette investigation montrent
que 100g de chenilles sèches de Cirina forda (saturnidé)
renferment 20 g des protéines ; 12.5 g des matières grasses
et 53.4 g des sucres (photo 8).
Photo8. Chenilles Cirina
forda
Ces expertises corroborent avec celles trouvées par
Osasona et Olaofe (2010) sur l'évaluation nutritive de la même
chenille faisant partie de cette expertise. Il indique que la Cirina
forda contient 20 % des protéines ; 12,5 % des
matières grasses ; 54,3 % d'hydrates de carbone. Quant
à lui le contenu en minéraux totaux est de 8,7 %.
En comparant les résultats de cette investigation
avec ceux obtenus par Muvundja et al. (2013), sur la chenille B. aurantiaca
« Milanga » (Saturnidae), il s'avère
que la Cirina forda se montre plus glucidique et plus minérale
que la B. aurantiaca (4.5% contre 54.3% et 3.2% contre 8.7%
respectivement).
Les conséquences de cette étude
après analyses immédiates de la composition en matières
nutritives découvrent ensuite que 100g des sauterelles (Saga
sp. ou Acridia exaltata) (orthoptères) « Senene
en Kiswahili et Ouganda) (photo 9) renferment 59.8 g des protéines,
67.3 g des matières grasses, 15.8 g d'hydrates de carbone et fournit
409.6 Kcal.
Photo 9. Les sauterelles
(Saga sp. ou Acridia exaltata)
Xiaoming et al. (2010) suggèrent que le contenu en
protéines des orthoptères comestibles varie entre 23 et 65% avec
une moyenne de 45 %.Ces orthoptères sont
caractérisés par une teneur moyenne en aminoacides essentiels de
14 %. Le contenu en corps gras des sauterelles comestibles est de 67%
(avec 28% d'acide palmitoléique AGMI); de 46% d' acide
linoléique (AGPI) et de 16% d' acide -linolénique 16% AGPI (Womeni et al. 2009). La teneur en
hydrates de carbone des sauterelles varie de 3.7 à 16.3 %, avec une
moyenne de 8,2 % (Xiaoming et al. 2010). Ces résultats sont voisins
avec ceux trouvés par FAO (2012f) qui avait noté une forte teneur
protéique chez les insectes comestibles.
De ces résultats, il ressort que les sauterelles
se classent parmi les aliments les plus protéiques connus tels que la
viande et le poisson. Leur valeur nutritive en protéines,
matières grasses et en sucres est plus importante qu'à celle du
Sambaza frais (Limnothrissa miodon) ; (59.8% des protéines
pour les sauterelles contre 50.6% pour le Sambaza ; 67.3% des lipides pour
les sauterelles contre 18.1% pour le Sambaza et 15.8% des sucres pour les
sauterelles contre 0.0% pour le Sambaza) (Riziki 2011).
Les criquets migrateurs (Locustra
migratoria) « Mp'anzi en Kiswahili) (photo 10) font partis
aussi de cette étude. En effet 100g des criquets renferment 47.60 g des
protéines , 39.33 g des lipides ; 1.43g des glucides et valeur
énergétique 550 Kcal/100g MS. FAO (2012f) montre que le contenu
en protéines pour 100g du poids frais des criquets migrateurs varie
entre 22 et 58% et entre 9 et 45% pour la matière grasse.
Photo 10. Le criquet migrateur
(Locustra migratoria)
Ces aboutissements sont concomitant avec ceux
publiés dans une revue Européenne « insect food, bon
pour vous, bon pour la planète : criquets, insectes comestibles en
Europe » (2014) qui révèle que la valeur nutritive des
criquets est de qualité supérieure, protéines =
48,2g/100g, lipides = 38g/100g (acides gras saturés = 13,1g, acides
gras essentiels = 13g, et acides gras polyinsaturés = 11,9g), glucides =
1,1g/100g (dont 0g de sucre), fibres = 8,4g/100g, sel = 0,43g/100g, autres
= 3,87g/100g, valeur énergétique = 559 kcal/100g.
Cependant, toutes ces qualités nutritives
permettent de prouver que les AST, sont des aliments de grande valeur
nutritionnelle et pourraient constituer des mets essentiels pour lutter contre
la malnutrition et l'insécurité alimentaire qualitative des
personnes surtout des enfants. Ces résultats démontrent ainsi
que, contrairement au fait que ces mets soient considérés comme
des aliments traditionnels de faible importance par les gens de la classe
bourgeoise, il s'agit plutôt des aliments de haute valeur
nutritionnelle.
« Le champignon (photo 11) a peu d'intérêt,
car il est pauvre en protéines et en graisses. Les parois sont
composées de chitine, dont les effets physiologiques sont inconnus. La
concentration de vitamines est faible. Le rôle des champignons dans
l'alimentation est limité à leur contribution gustative, »
juge le docteur David Southgate de l'Institute of Food Research Laboratory
(Norwich, Royaume-Uni). Un point de vue qui n'est pas partagé par le
professeur Noël Arpin. Celui-ci souligne que les champignons sont
caractérisés par une forte teneur en glucides, dont glucane,
qu'on peut apparenter aux fibres. Les principaux champignons consommés
connus révèlent des familles des Agaricaceae, Amanitaceae,
Auriculariaceae, Cantharellaceae, Russulaceae, Tricholomataceae. Les
espèces couramment recherchées appartiennent aux genres
Auricularia (Matoyi), Termitomyces (Mayebo),
Cantharellus, Amanita, Lactarius, Schizophyllum, Lentinus, Pleurotus,
Russula, etc (Shango, Kin 2010).
Photo 11. Les champignons
comestibles/marché du Sud-Kivu
Les champignons apportent des minéraux
(à hauteur de 10% de la matière sèche) et surtout du
potassium, qui participe activement à la protection contre
l'hypertension artérielle.
5.3. L'état
nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels
Dans cette étude, il a été
observé 35% des consommateurs des AST de la tribu Lega de la zone de
Mwenga sont en surpoids (IMC : 25 à 29.5 kg/m²) même si
28% des enquêtés se retrouvaient en bon état nutritionnel
(IMC : 18.5 à 24.5 kg/m²). La malnutrition par excès de
ces consommateurs se justifierait par une habitude alimentaire d'une haute
valeur énergétique (lipidique, glucidique et protidique). La
simple des raisons est qu'après investigation il a été
observé que les AST consommés par cette communauté rurale
sont surtout des insectes est d'une grande valeur nutritionnelle.
Ces résultats sont semblables avec ceux obtenus
par Raphaël et al. (2009) et FAO (2013) qui avaient
révélés que les personnes les plus consommateurs
d'insectes, ont un état de santé altruiste et même parfois
caractérisé par un excès de poids si ces dernières
sont sédentaires, suite à leur régime riche en calories.
L'état nutritionnel de 58% de consommateurs des
AST du Bushi (c.-à-d., du territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) est
trouvé dans cette enquête normal (IMC : 18,5 à 24,5
kg/m²). Cet état se justifierait par le fait que la majorité
des AST consommés par cette communauté est riche en
protéines et en glucides. Et de plus de leur profession (agriculture)
ne les permet pas de conserver des réserves énergétiques.
Aussi PAM & INS (2008) qui indiquaient que l'état nutritionnel d'une
population dépend de son habitude alimentaire et que les besoins
énergétiques d'une personne varient en fonction de son
activité physique, l'âge, le sexe, l'état physiologique,
etc.
De ces résultats, il ressort que la grande
partie des consommateurs des AST du territoire d'Uvira se retrouve dans un
mauvais état nutritionnel (IMC 18.5 kg/m²) et de cela car leur habitude alimentaire
journalière et saisonnière est caractérisée par une
consommation d'aliments pauvres en énergie, mais riche en vitamines et
sels minéraux.
Ces aboutissements différents avec ceux obtenus
par Rubaihayo (2002) dans son étude sur la contribution des
légumes indigènes à la sécurité alimentaire
des ménages en Ouganda. Ses résultats indiquent qu'une grande
proportion de la population Ougandaise ne consomme pas en quantité
suffisante des légumes et champignons traditionnels pour satisfaire
à leurs besoins journaliers en vitamines, sels minéraux et
protéines. Quant à lui, cette cause est la base de la plupart de
cas de la malnutrition car les aliments les plus consommés perdent une
grande proportion de ces nutriments pendant la préparation et la cuisson
alors qu'il y a une efficacité réduite à assurer la
sécurité alimentaire qualitative des ménages toute
l'année en raison du fait que très peu des légumes et
champignons traditionnels sont cultivés, la majorité étant
cueillie dans la brousse ou les champs et les plantations.
Vu les résultats obtenus, il est raisonnable de
conclure que les AST d'origine animale font partie d'une importante source des
substances nutritives pour les communautés rurales et les personnes qui
en consomment sont en bon état sanito-nutritionnel.
5.4. De l'ethnobiologie des
aliments sauvages traditionnels
Tous les enquêtés (100%) reconnaissent les vertus
thérapeutiques des AST. Ces aliments sont surtout d'origine
végétale, les chenilles et d'autres insectes comestibles. Parmi
les divers usages médicaux répertoriés, les plus
fréquents concernent le traitement des maux suivants : la
malnutrition, l'anémie, la malaria, les yeux, le rhumatisme, le ventre,
la diarrhée, etc. Ces résultats corroborent avec ceux
publiés dans l'ouvrage « les annales de l'UEA »,
(2014) qui indiquent que 100% des enquêtés du haut plateau d'Uvira
reconnaissent les vertus thérapeutiques des légumes feuilles et
fruits sauvages comestibles.
Ainsi donc, les produits végétaux non
ligneux contribuent potentiellement à la fourniture des matières
premières d'où sont extraits des principes actifs par les
industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de
santé d'environ 80 % de populations des pays en développement
qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée
traditionnelle (Mukerji 1995).
5.5. Des facteurs
influençant la consommation et la commercialisation des AST
De ces résultats, il ressort que la consommation des
AST de la biodiversité est fonction de leur valeur nutritive, goût
(qualités organoleptiques), la disponibilité, l'habitude
alimentaire, le moins coût et sont naturels. Tandis que la
rentabilité, le nombre d'année dans l'exercice de
l'activité, la vente aux comptant, autres usages des AST et la demande
sont des facteurs influençant la vente des AST.
Ces conséquences sont semblables avec
celles trouvées par Kabongo (2005) qui affirme que la majorité
des répondants (62 %) aux enquêtes attribue la consommation des
produits de la biodiversité à leur goût et/ou à leur
disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont
évoqués en deuxième position. D'autres
enquêtés menées par cet auteur indiquent que près de
47% des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants que
les produits du champ ; 20% affirment qu'ils sont naturels et moins
coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c'est l'habitude
alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.
Pour Kazwazwa (2000) l'achat, la vente des AST
et les transactions commerciales sont effectuées en majorité (65
%) par les personnes ayant plus de 5 ans dans l'exercice de cette
activité. Ces enquêtes ont encore révélé que
parmi les principales motivations (rentabilité, survie, activité
transitoire) qui peuvent pousser à un commerce, les personnes
interrogées y poursuivent la rentabilité du secteur, tandis que
pour Kabuya (2004) la raison majeure est d'assurer l'autoconsommation. D'autres
considèrent cette activité comme une activité facile
à pratiquer et principale génératrice des recettes suivie
de l'agriculture.
Les différentes études
réalisées à Kinshasa ont montrées que les
bénéfices tirés par chaque intervenant dans une
filière dépendent généralement de la nature du
produit et de la loi de l'offre et de la demande. Traditionnellement, ce sont
surtout des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs
qui profitaient davantage de la filière et en tiraient de grands
bénéfices. Mais pour Kabongo (2005) 93 % de ses
enquêtés estiment que l'exploitation des PFNL est très
rentable car il leur permet tous de satisfaire leurs besoins primaires.
Ces résultats coexistent avec ceux obtenus par la
FAO (2013) dans son étude sur les insectes comestibles :
perspectives pour la sécurité alimentaire et l'alimentation
animale, qui exhibe que durant leur période de disponibilité, les
insectes alimentaires vendus sur les marchés urbano-ruraux sont moins
coûteux avec 1,22$ pour 1kg d'insectes séchés. Kabongo
(2005) dans ces enquêtes menées en RDC indique que près de
47% des enquêtés affirment que les PFNL sont nourrissants que les
produits du champ et 20% affirment qu'ils sont naturels et moins coûteux
que ceux du champ.
5.6. De l'écologie
des aliments sauvages traditionnels comestibles
Les AST sont souvent disponibles pendant de courtes
périodes, 85% des AST d'origine végétale sont disponible
une seule fois l'année pendant la saison de pluie (Septembre à
Mai), c'est le cas des légumes feuilles de la famille
Amarantacée, les fruits et les champignons sauvages
alimentaires. Sont souvent récoltés dans les champs, la
forêt et les pâturages ayant un sol sablonneux et humide.
Quant aux insectes, Le criquet taupe Gryllotalpa
longipennis se récolte dans les champs cultivés surtout en
grande disponibilité de Mai à Décembre dans des milieux
humides.
Les criquets qui apparaissent
surtout en début des saisons sèches. Ils sont consommés
tant par les populations locales qu'urbaines. Les espèces faisant
l'objet d'une récolte assidue pendant la période favorable sont
Ruspolia differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes
membranaceus (grillon) (Shango 2010).
Les termites : leur récolte est
effectuée à l'occasion des vols d'essaimage, principalement lors
du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les
plus convoitées, surtout l'espèce Macrotermes falciger
(Shango 2010).
Les abeilles sont consommées un peu
partout dans le monde. Les couvains sont très recherchés : ils
contiennent des larves, des pupes (nymphes sans aiguillon) et du miel.
L'insecte était à l'origine consommé involontairement, car
en consommant le miel, on ingérait en même temps quelques larves
d'abeilles. Dans le cas des abeilles, la récolte d'insecte est un
produit dérivé de la récolte de matière principale
(Adalla et Cervancia, 2010).
Les chenilles Rhynchophorus phoenicis et
Oryctes rhinoceros qui se développent dans les troncs
d'Elaeis guineensis et de Raphia sp. en décomposition.
Oryctes rhinoceros s'attaque en premier lieu au cocotier : de la
même manière que Rhynchophorus, l'imago mange les
feuilles et fleurs et la larve se nourrit de la chair du cocotier en
décomposition. Cet insecte peut également s'établir dans
les palmiers, mais aussi se nourrir d'autres types de matières telles
que les déchets provenant du cacao, du café, dans la paille en
train de pourrir (Bedford, 1976). Elles constituent une friandise
appréciée par les populations forestières de Mwenga. On
les récolte toute l'année.
Les chenilles Imbrasia oyemensis ; Cette
espèce se trouve surtout en République Centrafricaine, elle se
nourrit des feuilles de l'arbre hôte Entandrophragma cylindricum
(N'Gasse, 2003) aussi appelé Sapelli.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Cette étude avait pour objet principal de contribuer
à la mise en valeur des ressources alimentaires que constituent les
Aliments Sauvages Traditionnels consommés par les différentes
communautés rurales (tribus) de la province du Sud-Kivu en RD Congo par
l'évaluation de la valeur nutritionnelle. Elle se traduit par : (i)
les potentialités nutritives des AST comestibles (non cultivés et
non élevés), (ii) l'état nutritionnel des consommateurs,
(iii) l'ethnobiologie de ces aliments ; et (iv) les facteurs
influençant la consommation et la commercialisation des AST.
Conformément aux hypothèses émises et aux
questions de recherche, les résultats dégagés de cette
étude affirment les hypothèses. Ce pourquoi, il est
indispensable de conclure que :
Par rapport à l'objectif spécifique 1 ; il
résulte que les aliments sauvages traditionnels diffèrent selon
les groupes ethniques (communautés rurales) de la province du Sud-Kivu
en RD Congo, les insectes : chenilles et/ou larves, les sauterelles, les
criquets, champignons sauvages sont consommés en grande partie par la
communauté Lega (en territoire de Mwenga), suivi de Bashi (en territoire
de Walungu, Kabare et Kalehe) qui ajoute pour certains de Lega : le rat de
Gambie, le rat taupier, le criquet des champs, etc. et les Bafuliro du
territoire d'Uvira consomment beaucoup plus les champignons, fruits et
légumes sauvages.
Par rapport à l'objectif spécifique 2 ; les
AST (de moindre coût) sont une source importante en matières
nutritives, ils se classent aussi parmi les aliments conventionnels et
populaires (de coût élevé) riches en protéine et
énergie.
Par rapport à l'objectif spécifique 3 ; les
enquêtés de la communauté rurale de Bafuliro sont maigre
(16.0=IMC=18.0) ; ceux du Bushi qui consomment les AST sont en bon
état sanitaire et nutritionnel (18,5=IMC=24.9) et ceux de la tribu Lega
sont la plupart en surcharge pondérale (25.0=IMC=29.9) et obèse
(IMC=30). Néanmoins, cet état nutritionnel est en association
significative avec les types d'aliments sauvages traditionnels consommés
et la tribu du consommateur.
Par rapport à l'objectif spécifique
4 ; les AST végétal surtout, à part leur
consommation répondent à d'autres fins surtout médicaux,
c'est-à-dire intervient en grande partie dans la pharmacopée
traditionnelle.
Par rapport à l'objectif spécifique 5 ; les
qualités organoleptiques, la valeur nutritive, le caractère
naturel et l'habitude alimentaire sont des facteurs influençant la
consommation des AST, tandis que la rentabilité, la demande, la
disponibilité, l'ancienneté dans l'exercice du travail et la
vente au comptant sont des facteurs influençant la commercialisation des
AST.
Au vu des résultats obtenus il est à
recommander :
(i) Aux futurs chercheurs d'approfondir des analyses chimiques
immédiates d'autres aliments sauvages traditionnels en vue de la mise en
valeur de leur consommation.
(ii) Aux communautés rurales d'encourager la
consommation et la commercialisation des aliments sauvages traditionnels en
introduisant des particuliers dans le circuit de commercialisation de ces
produits alimentaires (par ex. les restaurants, supermarchés,
Hôtels, etc.)
(iii) d'Ajouter les valeurs trouvées de la composition
nutritive de certains AST dans la table de composition nutritionnelle des
aliments usuels en Afrique.
(iv) Valoriser la consommation des AST par d'autres
consommateurs (qui sont voisins) des différentes communautés
rurales de la province du Sud-Kivu en vue de leur sécurité
alimentaire qualitative.
(v) Faire des mini-élevages et/ou mini-cultures des
aliments sauvages traditionnels consommés,
Trouver les moyens efficaces de conserver les AST
tout en conservant leur valeur nutritive et les utiliser plus tard.
(vi) D'introduire la farine des insectes, chenilles/larves
traditionnellement consommés dans d'autres farines locaux dans le but de
les enrichir en nutriments pour lutter contre le mauvais état
nutritionnel de la population rurale et nationale en générale.
(vii) D'initier le programme de domestication des aliments
sauvages pour réduire la pression sur le milieu naturel et favoriser
ainsi la conservation de la nature. La mise au point desprogrammes de
domestications permettra de bien rendre disponible à tout moment et tout
temps ces produits d'aussi grande valeur nutritive.
(viii) Au gouvernement d'éduquer la population en
générale et les services de vulgarisation à inclure les
AST et à accroitre les recherches dans le but de produire des AST et des
méthodes à améliorer de traitements de marketing et de
stockage de ces AST et leur contribution à la sécurité
alimentaire sera renforcée.
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Annexe-1 : Questionnaire d'enquête
adressé aux consommateurs, vendeurs et récolteurs des aliments
sauvages traditionnels consommés par les différentes
communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD
Congo.
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
IDENTITE DU REPONDANT
Age : ................................... Sexe : M /
/ F / /
Adresse (Territoire, village) :
Tribu/chefferie :
I. VOLET ALIMENTS TRADITONNELS CONSOMMES NON
CULTIVES ET NON ELEVES.
Q1. Quels sont les différents aliments traditionnels que
vous consommés qui sont non cultivés ou non élevés
dans cette région ?
Q2.Comment les appelle-t-on localement (pour chaque
type) ?
N°
|
Insectes
|
Aliments d'origine végétale
|
Nom vernaculaire
|
Plante hôte
|
Nom scientifique
|
Non vernaculaire
|
01
|
|
|
|
|
02
|
|
|
|
|
03
|
|
|
|
|
04
|
|
|
|
|
05
|
|
|
|
|
06
|
|
|
|
|
07
|
|
|
|
|
08
|
|
|
|
|
09
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
Q3.Selon vous, qu'apporte chacun de ces aliments comme
nutriment dans l'organisme humain ?
Q4.Quels sont d'autres usages dans l'utilisation de chacun de
ces aliments
Q5.Existe-t-il d'autres usages dans l'utilisation de chacun de
ce s aliments ? Oui / / non /
Q6 Est-ce que ces toutes les couches de votre localité
qui consomment ces aliments ?
Oui / / non / /
Q7. Si oui, lesquelles ?
Q8.Quels sont les conditions d'acceptabilité de la
consommation de l'un ou l'autre de ces aliments. Par chaque membre de vote
communauté rurale ?
a). Goût / / b). Disponibilité / / c)
Couleur / /
d) odeur / / e)Riche en principes nutritifs / /
f).Autres à préciser/ /
Q9.Dans quel milieu ces aliments sont disponible en grande
quantité ?
Q10.En cas d'une grande disponibilité que
faites-vous ?
a). /Commercialisation / / b).Conservation / /
c).Autres à préciser/ /
Q11.Laquelle de ces méthodes est la plus appliquée
dans votre communauté ?
Q12.Pourquoi ces aliments sont surtout consommés par
votre communauté, mais pas beaucoup plus par d'autres tribus ?
Q13.Comment conservez-vous ces aliments en cas d'une grande
disponibilité ?
a) séchage / / b).Fumage / / c)
Salé / /
d) Emballage / / e) Tremper dans l'eau / /
e) Autres / /
Q14.Existe-il d'autres aliments traditionnel que l'on peut
trouver dans votre environnement mais qui ne sont plus consommés par
votre communauté ? Oui / / non / /
Q15.Si oui, lesquels ?
N°
|
Insectes
|
Aliments d'origine
végétale
|
Non vernaculaire
|
Plantes hôtes
|
Non scientifique
|
Non vernaculaire
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
Q16.Pourquoi ne les mange-t-on plus ?
Q17.Comment ces aliments consommés dans votre
localité sont-ils préparés ?
Q18.Quelles est la partie comestible de chacun de ces
aliments ?
Q19.Et aussi comment ces aliments sont-ils
utilisés ?
a).A l'état frais / / b) bouillies / / c)
Grillés / /
d) Santé dans petite huile / / e) Autres / /
Q20.Existe-il d'autres aliment traditionnels que vos
ancêtres consommés, mais qui ne sont plus disponible dans vote
environnement ?
Oui / / non / /
Q21.Si oui, lesquels ? (non vernaculaire)
Q22.Pourquoi ces aliments ci-haut cités ne sont plus
disponible dans vote environnement actuel ?
Q23.Quels sont les moyens que l'on peut utiliser pour les
retrouver encore dans votre environnement ?
II. VOLET COMMERCIALISATION
Q24.Faites-vous la commercialisation de ces aliments ?
Oui / / Non / /
Q25.Existe-t-il des individus ou groupes spécialisé
dans la vente de ces aliments ?
Oui / / Non / /
Q26.Si oui, lesquels ?
Q27.Que font-ils ?
Q28.D'où viennent-ils ?
Q29.Existe-t-il des agents intermédiaires qui
interviennent dans le circuit de vente de vos produits ?oui / /
Non / /
Q30.Si oui, lesquels, a). Grossistes/ / b). Revendeuses/
/ c). Autres / /
Q31.A quel niveau achetez-vous ?
Q32.A quel prix achetez-vous chez les livreurs ?
Q33.Faites-vous des contrats avec eux ? Oui/ / Non /
/
Q34. Si oui, lesquels ? a) Crédit / /
b) Comptant/ / c) Crédit - comptant / / d) Autres à
préciser / /
Q35.Etes-vous satisfaits de ces personnes qui viennent vous
livrer les produits ? Oui / / non / /
Q36.Combien de fois l'année viennent-elles vous faire
les livraisons ?
Q37.Qui achète vos produits ?
Q38.Y-a-t-il des particuliers qui vous contactent pour l'achat
de vos produits ? Oui / / Non / /
Q39.Si oui, lesquels ? Supermarchés / /
restaurants / / hôtels/ / Autres / /
Q40.Quels sont les différents aliments traditionnels
consommés dans la ville ?
Q41.Y a-t-il des types d'aliments traditionnels
spécialement recherchés par les consommateurs ? Oui /
/ non / /
Q42.les quelles ?
Q43.Pourquoi ?
Q44.Avec quoi mesurez-vous ces aliments lors de la
commercialisation vente ?
a).verre / / b). Tas / / c).Autres à
préciser / /
Q45.Combien coûte l'unité ?
Q46.L'approvisionnement en ces aliments est-il suffisant pour les
besoins de commercialisation ?
Oui / / non / /
Q47.Si non, pourquoi ?
Q48.De quelle nature sont les problèmes ?
Q49. Quelles quantités achetez-vous souvent chez les
livreurs ?
Q50.Quelles quantités à peu près
écoulez-vous après les ventes ?
Q51.En combien des jours les vendez-vous ?
Q52.Quelles quantités vendez- vous en moyenne par
jour ? (pour chaque type).
Q53.Existe-t-il des périodes où vos produits se
vendent mieux ? Oui / / non / /
Q54.Quand ?
Q55.Y a-t-il des périodes où ils se vendent
mal ?
Q56.Comment faites -vous pour contourner cela ?
Q58.Pourquoi vendez- vous ici et non ailleurs ?
Q59.Depuis combien de temps faites-vous le commerce de ces
aliments traditionnels ?
Q60.Etes-vous satisfaits par votre activité ?
Q61.Décrivez-nous une technique de cuisson à
base de chacun de ces aliments cités ?
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
Q62.Comment appréciez-vous le goût de chacun de ces
aliments traditionnels consommés par votre communauté
rurale ?
Elite / / Très bon / / Bon / / assez-bon
/ /
Mauvais / / Autres / /
Q63.Quels sont les aliments conventionnels qui peuvent remplacer
ces aliments traditionnels ?
Q64.Quepouvons-nous faire pour valoriser la consommation de ces
aliments par d'autres consommateurs qui vous sont voisins ?
Q65.Parmi ces aliments cités ci-haut, pouvez-vous
grouper ceux qui sont d'usages médicinales de ceux qui ne les sont
pas ? Oui / / Non / /
Q66.si oui, lesquels,
Q67.Quelles sont les différentes compilations / maladies
que peuvent guérir ces aliments (plantes) médicinales ?
III. VOLET CONDITONS ECOLOGIQUES POUR CHACUN DES
ALIMENTS CITES PAR LE REPONDANT.
Q68.Où est quand se pratique la récolte de ces
aliments ?
a) En pleine forêt/ / b).dans les champs / /
c) Autres à préciser / /
Q69.Dans quelle période climatique ces aliments sont
disponible dans vote localité ?
a).Saison sèche / / b).Saison de pluie/ /
c)Saison sèche - de pluie / / d). Autres à
précise/ /
Q70.Préciser le mois annuel que ces aliments sont
disponibles en grande quantité.
Q71.Quelle est la durée de la récolte ?
Q72.Comment les récoltes-vous ? (Techniques et
matériels utilisés) ?
Q73.Quelles sont les conditions du milieu (sol,
température, ...) où peuvent être observé ces
aliments ?
Q74.Quels sont les problèmes rencontrés lors de la
récolte ?
A75.Quelle quantité récoltez-vous par
jour/semaine/mois/année ?
Q76.Dans quelle partie de l'arbre les larves/insectes sont-elles
récoltées (productivité par arbre ; marges
inférieures et supérieures) ?
Q77.Comment détectez-vous la présence de ces
aliments dans l'environnement ?
Q78.Existe-t-il des formalités à remplir avant la
collecte ? Oui / / non / /
Q79.Si oui, lesquelles ?
Q80.Qui sont ceux qui collectent ou récoltent ces
aliments ?
Q81.Pourquoi ?
Q82.Comment reconnaissez-vous les aliments prêts à
être consommés ?
Q83Comment faites-vous pour acheminer cette récolte
jusqu'au lieu de vente ?
Q84.Quel est le coût de transport (nombre de sacs/
distance) ?
Q85.Comment conservez-vous ces aliments ?
Merci d'avoir répondu à nos
questions.
Nom et post non du chercheur : OMBENI
BIRHASHWIRWA Justin
Directeur du mémoire :
Théodore MUNYULI
Annexe-2 : Fig. 1. Etat nutritionnel des
consommateurs des AST groupés selon les territoires de la province du
Sud-Kivu
Consignes : 1 : Kabare, 2 :
Kalehe, 3 : Mwenga, 4 : Uvira, et 5 : Walungu
Annexe-3 : Fig.2. Les activités
réalisées dans certains villages de l'Equateur
Annexe-4 : province du Sud-Kivu et ses Huit
territoires Annexe-5 : carte phytogéographique
des Monts Itombwe et Mwenga (Doumenge
1997)
Annexe-6 : Fig.-3. Circuit de commercialisation
des PFNL en RD Congo (Nshango 2010).
Annexe-7 : Tableau-1.
Composition nutritionnelle moyenne pour 100 g de champignon
Apport énergétique
|
25 à 40 kcals
|
Eau
|
90 g
|
Protides
|
2 à 4 g
|
Lipides
|
0,3 à 0,7 g
|
Glucides
|
3 à 6 g
|
Calcium
|
5 à 7 mg
|
Phosphore
|
100 à 120 mg
|
Potassium
|
300 à 500 mg
|
Magnésium
|
8 à 15 mg
|
Sodium
|
5 à 20 mg
|
Vitamine C
|
4 à 9 mg
|
Vitamine B1
|
0,02 à 0,10 mg
|
Vitamine B2
|
0,25 à 0,50 mg
|
Vitamine B3
|
5 à 8 mg
|
Vitamine B5
|
2 mg
|
Nutriments
|
Cru
|
Calories
|
25 kcals
|
Protéines
|
1,8 g
|
Glucides
|
2,73 g
|
Lipides
|
0,43 g
|
Fibres
|
1,33 g
|
Sodium
|
16,9 mg
|
Potassium
|
326 mg
|
Phosphore
|
56,4 mg
|
Vitamine
B2
|
0,31 mg
|
Vitamine B5
|
2 mg
|
Vitamine B9
|
33,5 ug
|
Vitamine B3 - PP
|
3,2 mg
|
Source: Ciqual 2013
|
TABLE DES MATIERES
Page de
garde.....................................................................................................................1
Bref Curriculum Vitae de
l'Auteur...........................................................................................2
Dédicace............................................................................................................................3
Remerciements....................................................................................................................4
Sigles et
abréviations............................................................................................................5
Résumé..............................................................................................................................6
Abstract..............................................................................................................................7
CHAP-I: INTRODUCTION
3
1.1. Problématique
8
1.2. Objectif principal
15
1.3. Objectifs spécifiques
15
1.4. Les
hypothèses...............................................................................................15
1.5. Délimitation du travail
16
CHAP-II : REVUE DE LA LITTERATURE
17
2.1. Généralités sur les
aliments sauvages traditionnels
17
2.2. Définitions des quelques concepts
18
2.2.1. Aliments traditionnels (AT)
18
2.2.2. Les aliments sauvages traditionnels
(AST)
18
2.2.3. Les produits forestiers non ligneux
(PFNL)
18
2.2.4. Valeur nutritionnelle d'un aliment
19
2.2.5. Communauté rurale
19
2.3. Classification des PFNL
19
2.4. Importance des PFNL en RD Congo
20
2.5. Facteurs encourageant la mise en valeur des
PFNL en RD Congo
21
2.6. Effets négatifs de l'exploitation des
forets face aux AST
22
2.7. Etat de lieux des PFNL en RDCongo
23
2.7.1. Aliments sauvages traditionnels (AST)
d'origine végétale
24
2.7.2. AST d'origine animale
28
2.7.3. Miel
33
2.7.4. PFNL fongiques
33
2.8. Mode d'exploitation des PFNL et leur impact
sur les écosystèmes forestiers
34
2.8.1. Modes de collecte des AST
végétaux
34
2.8.2. Exploitation des AST d'origine animale
35
2.8.3. Méthode de capture des gibiers
35
2.9. Consommation des AST
36
2.10. Organisation du marché des PFNL en
RDCongo
37
2.10.1. Marché intérieur
37
2.10.2. Marché extérieur
(Exportation)
38
2.11. Commercialisation des PFNL
40
2.12. Rôle socio-économique des AST en
RDC
41
2.12.1. Au niveau des ménages
41
2.12.2. Au niveau national et
international
45
2.13. Valeurs bromatologiques des quelques
déjà analysé AST
46
2.14. Insuffisance des connaissances sur les
AST
49
2.14.1. Les croyances relatives aux
aliments
49
2.14.2. Les qualités
organoleptiques
49
2.14.3. L'insécurité
alimentaire
49
2.14.4. Le discours entourant la
santé environnementale
50
2.14.5. Les interactions des divers
déterminants
50
2.15. Préparation et conservation des
aliments traditionnels
50
2.16. Les parties comestibles des AST
d'origine animale
51
2.17. Partage d'aliments en famille
52
2.18. Aliments vendus dans le commerce
53
CHAP-III : MATERIELS ET METHODES
54
3.1. Milieux et sites d'étude
54
3.2. Matériels
57
3.3. Méthodes
58
3.3.1. Type d'étude
58
3.3.2. Population cible
58
3.3.3. Echantillonnage et Taille de
l'échantillon
58
3.3.4. Distribution de l'échantillon
59
3.3.6. Déroulement de l'enquête,
conduite de l'interview et collecte des données
60
3.4.1. Analyse de la valeur nutritive des
aliments
61
3.4.2. Analyses statistiques
62
3.5. Considérations éthiques
64
3.6. Impact prévu
64
3.7. Difficultés rencontrées
64
CHAP-IV. RESULTATS
65
4.1. Les aliments sauvages traditionnels
consommés par les différentes communautés
65
4.2. L'état sanito-nutritionnel des
consommateurs des aliments sauvages traditionnels
68
4.3. Liaison entre les facteurs
anthropométriques et les autres caractéristiques
socio-économiques chez les consommateurs des aliments sauvages
traditionnels
73
4.4. Déterminants de l'état
sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels
74
4.5. La commercialisation et le circuit de
commercialisation des aliments sauvages traditionnels : Les vendeurs et
circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels dans la
province du Sud-Kivu
77
4.6. Liaison entre les facteurs
anthropométriques et les autres caractéristiques
socio-économiques chez les vendeurs des aliments sauvages
traditionnels
85
4.7. Déterminants de l'état
sanito-nutritionnel des vendeurs des aliments sauvages traditionnels
86
4.8. La connaissance des enquêtés sur
la valeur nutritives des AST et l'ethnobiologie
88
4.9. Liaison entre l'état nutritionnel et
les facteurs influençant la perception et la connaissance sur la
valeur nutritive des aliments sauvages chez différentes
communautés du Sud-Kivu
94
4.10.Déterminants de la connaissance
indigène de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages
traditionnels chez différentes communautés du Kivu
95
CHAP-V. DISCUSSION
97
5.1. Les aliments sauvages traditionnels
consommés par les différentes communautés diffèrent
selon les peuplades
97
5.2. La valeur nutritive des AST consommés
par les différentes ethnies de la province du Sud-Kivu
98
5.3. L'état nutritionnel des consommateurs
des aliments sauvages traditionnels
108
5.4. De l'ethnobiologie des aliments sauvages
traditionnels
109
5.5. Des facteurs influençant la
consommation et la commercialisation des AST
110
5.6. De l'écologie des aliments sauvages
traditionnels comestibles
111
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
113
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
115
LES ANNEXES
132
|
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