1.4.4.3. Aspects socioculturels et
économiques
Les relations socioculturelles dans notre zone d'étude
sont marquées par le pouvoir magico religieux et les liens de
parenté.
Dans le cas des Vili et les Loumbou, le pouvoir
magico-religieux se caractérise par : (i) le
culte du « Nkisi si » qui est à la fois un
moyen de control social destiné à éviter les abus
et une force permettant la redistribution du pouvoir politique (Nguinguiri,
1988 cité par UICN, 1992), (ii) la sorcellerie («
linkoundou ») ou la croyance dans les génies qui peut être
positive ou négative et (iii) la recherche de l'anti-sorcellerie
auprès du féticheur « nganga » ou du pasteur «
nganga nzambi).
Quant à la parenté chez les Vili tout comme chez
les Loumbou, elle apparait comme une matrice à partir de laquelle
s'organisent les différents niveaux de la vie sociale. Les termes de
hiérarchie et de pouvoir fonctionnent selon deux grands axes (UICN,
1992). Le premier est celui qui relie l'oncle maternel (« mankhasi
»), le frère de la mère, à son neveu. L'oncle
maternel est celui qui à la fois protège, commande, et vers qui
le neveu s'adresse quand il a un problème. Très souvent ses biens
sont hérités par le neveu qui est censé le remplacer. Le
deuxième axe hiérarchique est marqué par la relation entre
le « Foumou Tchifoumba », chef du lignage, et les membres de son
lignage. Le « Foumou Tchifoumba » est choisi parmi les oncles
maternels ; il est le représentant des ancêtres (« Bakoulou
») et des génies (« Bakisi basi ») du clan. Il garantie
l'unité du lignage et contrôle la circulation des biens et des
femmes. C'est également lui qui régule tous les problèmes
d'accès à la terre du clan (« si likanda »).
La vie économique de la zone d'étude est
essentiellement marquée par les activités agricoles
réalisées par les paysans, principalement les femmes, en
forêt sous un système de culture extensif,
caractérisé par l'itinérance sur brûlis. Les hommes
font essentiellement la défriche, la chasse et la production du charbon
de bois, le sciage artisanal, la pêche et/ou la chasse. Dans des zones
d'emprises des sociétés forestières,
pétrolières, minières, etc., les hommes sont
également employés comme journaliers, temporaires ou rarement
permanents.
Du fait de l'exode rural des autochtones et l'arrivée
des migrants temporaires de Pointe-Noire et des régions voisines, les
villages ressemblent de plus en plus aux campements et l'économie des
villages est expropriée vers la ville de Pointe-Noire où chaque
habitant compte investir pour un habitat durable et assurer son
mieux-être.
Diahambana Mayala Rommel Mémoire de fin de formation. IDR
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