ANNEXES
Annexe1 : Photos d'enquêtes
Photo 1 : Un cacaoyer détruit pour faciliter le passage des
engins de Newcrest Photo 2 : un exploitant agricole fait le constat de destruction de
sa plantation de teck.
Annexe 2 : Guide d'entretien
herméneutique adressé au comité de gestion et
à la société minière et aux exploitants
agricoles et/ou détenteurs de terres.
1-Quand est ce que les conflits fonciers ont pris naissance
dans cette localité ?
2-Pourquoi à cette époque et pas
avant ?
3-Comment sont-ils nés ?
4- Quels sont les évènements qui ont
suscité leur naissance ?
5-Parlez-nous de l'évolution de leur
gestion ?
(Relance)
6-Que pensez-vous de ces conflits fonciers ?
7-Que pensez-vous de leur gestion ?
8-Pourquoi ces conflits persistent-ils ?
(Relance)
9-Comment êtes-vous organisé dans à
la gestion des conflits fonciers ?
10-Quels sont les différents niveaux de
décision ?
11-Quelles sont les conditions d'adhésion au
comité ?
12-Qui a droit à y adhéré ?
13-En dehors des membres comité, avec qui d'autres
vous êtes en contact ?
14-Comment cela se passe ?
15-Pouvez-vous nous parler de vos expériences, de
votre vécu concernant ce ou ces derniers ?
16-Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
avec les membres du comité?
17-Comment vous les avez résolues ?
(Relance)
18-Que pensez-vous de l'organisation que vous tenez avec le
comité de gestion
19-parlez-nous des membres du comité de gestion.
(Relance)
Annexe 3 : Extraits des entretiens
Ø Extrait de l'entretien avec Dago
-Comment avez-vous eu accès à la
terre ?
Je n'étais pas là, à
l'époque où nos parents prenaient le contrôle de la terre.
Cependant, chez nous, le père de son vivant déjà te dit,
si je ne suis plus là demain, voici la parcelle que tu pourras
hériter de moi. Mon père de son vivant m'a indiqué ce
lopin de terre comme appartenant à notre patrimoine familial.
- Comment les conflits ont-ils pris
naissance ?
Quand les gens ont appris que la société
minière viendrait détruire les terres, chacun a commencé
à chercher sa parcelle de terre et à tracer les limites de
celle-ci avec ses voisins. Je n'étais pas là, à
l'époque où nos parents prenaient le contrôle de la terre.
Cependant, chez nous, le père de son vivant déjà te dit,
si je ne suis plus là demain, voici la parcelle que tu pourras
hériter de moi. Mon père de son vivant m'a indiqué ce
lopin de terre comme appartenant à notre patrimoine familial. Et
aujourd'hui comme il ne vit plus, les gens dont les parents étaient des
paresseux viennent s'opposer à moi sur la propriété de la
parcelle.
-Que pensez-vous de la gestion des
conflits ?
Dans la gestion, il y a des gens qui disent la
vérité mais aussi d'autres qui sont dans le faux. D'abord au
village, la chefferie sait très bien que la terre n'appartient pas
à la personne qui la revendique, mais elle se range derrière
cette dernière. Ce sont des gens qui sont malhonnêtes.
Au niveau du comité de gestion, ce sont de grands
voleurs. Comment confier l'arbitrage des conflits fonciers à des gens
qui ne connaissent même pas nos terres, les limites de ces terres et leur
histoire ! Les gens du village qui ont des terres à Hiré et qui
n'ont la maitrise de la limite de ces terres ont été volés
par le chef de Hiré. Ce sont des millions que ce comité a
volé aux gens ici.
-Selon vous pourquoi les conflits fonciers
persistent-ils ?
Les gens veulent prendre ta terre et toi-même tu
sais que c'est pour toi. Tu ne vas pas les laisser faire. Il faut quelqu'un de
sure qui peut prendre la place de l'autorité coutumière,
connaitre tous les propriétaires terriens et l'histoire sur chaque
parcelle. Si cela ne se fait pas, il n'y aura pas d'entente et la mort va
toujours se multiplier. Les conflits persistent parce qu'il n'y a pas
d'entente. La terre est quelque chose de riche, très riche parce que si
tu ne l'as pas (silence), tu vas quitter ici pour aller acheter de la terre au
Mali ou en pays Baoulé, c'est la forêt qui t'appartient et non la
terre. On ne la transporte pas pour aller chez soi. La terre est comme
l'autochtone qui achète un lot et construit sa maison dessus, c'est
comme ça qu'est la terre...
Ø Extrait de l'entretien avec
Akaffou
-Comment les conflits fonciers ont-ils pris
naissance ?
S'il y a des tensions autour de la terre. C'est la
conséquence de peuples très hospitaliers.
-Pourquoi dites-vous cela ?
A un moment donné, nos frères que
nous avons accueilli sur nos terres, c'est la non-reconnaissance des bienfaits
qui se dégage. Nos frères que nous avons accueillis ne
devaient-ils pas mettre en avance l'esprit de reconnaissance ? C'est si
comme nos parents avaient mal fait de leur donné accès à
la terre.
-Qui sont ces frères dont vous
parlez ?
Il s'agit des allogènes Baoulé et
Dioula. Ils s'autoproclament aujourd'hui propriétaires terriens alors
que la terre n'a pas été vendue par nos parents dans leur
main.
-Pourquoi parlez-vous de non
reconnaissance ?
Moi je vous ai donné 1m² de terre pour
que vous puissiez planter quelque chose pour manger. Je ne vous l'ai pas
vendue. Je l'ai donné pour que symboliquement vous veniez me dire merci
que ce soit en nature ou en argent. Mais pourquoi avec l'arrivée des
mines, les choses changent. Pourquoi ces personnes se proclament
propriétaire de la terre à l'insu des véritables
propriétaires. La meilleure solution ou la solution la plus humaine
aurait été de venir vers son patron, lui dire que la terre que tu
m'as donnée, j'ai été indemnisé, je viens te dire
merci. C'est ça que nous attendons d'eux. Et ils ne le font pas. Ils se
proclament propriétaire terrien et on met les chèques à
leurs noms.
-Parlez-nous de l'évolution de la gestion ces
conflits ?
Au fur des conflits, la société
minière a commencé à faire plus attention. Si non au
début, elle accordait n'importe comment le titre de propriétaire
terrien. C'est d'ailleurs pour cette raison que le comité d'arbitrage a
été institué.
On essaie tant bien que mal de gérer et arbitrer les
litiges fonciers. Là où il y a l'argent, quand l'esprit de
reconnaissance n'est pas là, ce n'est pas facile. Ce n'est pas seulement
à ceux que nous avons donné pitance, mais entre nous autochtones,
dans les familles autochtones c'est pire. Entre nous frères et soeurs.
Des gens vont chercher des informations sans connaitre les tenants et les
aboutissants. Ils en font une conviction. Et ils se proclament
propriétaire terrien. Cela nous nous emmène à user de
stratégies, de tacts pour pouvoir gérer ces litiges. Voici un
aspect dont les juges doivent s'en saisir. Vous et moi sommes de la même
famille et notre père décède. Je suis le plus
âgé. Pendant votre absence, et moi je mets la main sur tout avec
mes enfants. A votre retour, mes enfants ne vous reconnaissent pas comme
l'ayant droit de la famille. Vous n'avez rien.
Ensuite, celui qui a hérité de son
frère ou son cousin garde son patrimoine foncier et vend celui de son
défunt frère. Quand les enfants du défunt atteignent la
maturité, l'oncle ne leur donne rien puisqu'il a vendu ce qui est du
père de ces derniers.
-Comment les conflits fonciers sont-ils
gérés jusqu'à maintenant ?
Cette histoire d'or fait qu'il y a aujourd'hui de
grands menteurs. Des gens qui sortent de n' importe où pour s'accaparer
les terres.
Si le conflit oppose des frères sur les indemnisations,
l'un fait une opposition sur le paiement du chèque lorsque la terre ou
les cultures ont déjà été inventoriées et
évalués par Newcrest. Dans ce cas de figure, il n'est pas
question d'arbitrer le conflit afin que l'un d'entre eux, reconnu
propriétaire s'approprie seul les retombées. Notre objectif est
d'amener ces frères à s'accepter et accepter de partager les
bénéfices parce que la terre un est patrimoine de la
famille. Mais si le père a partagé ses terres entre ses enfants
avant sa mort, il est important de savoir que c'est un bien familial que
personne ne peut s'approprié individuellement. Cela veut dire que quand
la société minière détruit et compense, c'est le
patrimoine familial qui s'en va et dont tous les fils doivent en
bénéficier.
Dans le cas où le conflit oppose un
migrant à un autochtone, c'est toujours le même processus.
C'est-à-dire que soit l'autochtone qui a installé les parents du
migrant sur une portion de ses terres n'est pas informé par l'exploitant
qui se signale automatiquement propriétaire terrien pour profiter des
compensations agraires de Newcrest. Celui-ci écrit donc une lettre
d'opposition au paiement des cultures et des terres occupées par le
migrant au sous-préfet. Une fois saisit du dossier, nous faisons appel
aux chefs des communautés concernées ainsi que les personnes
impliquées directement dans ce litige.
Ici à Hiré, aucun migrant n'est
propriétaire terrien même s'il a acquis cette terre par l'achat-
vente. Les migrants sont des exploitants agricoles et les autochtones, les
propriétaires des terres. Ainsi, les compensations liées aux
cultures sont pour le migrant et les droits de la terre pour l'autochtone parce
que Newcrest compense les cultures et la terre. On fait le procès-verbal
conformément aux décisions précises.
-Que pensez-vous de ces conflits
C'est du boulot supplémentaire qu'on nous
donne inutilement. Le mensonge est devenu la science la plus partagé de
ce monde. A cause de cent mille francs, cinq cent mille francs ou un million,
des gens créent le mensonge, mentent, jurent que telle parcelle
appartenait à mon père, à celui-ci, à
celui-là. Que de mensonges ! Que de tractations !
Ø Extrait de l'entretien de Kouassi
-Comment avez-vous eu accès à la
terre ?
Il y a très longtemps que j'exploite cette portion de
terre. Je l'ai héritée de mes parents qui sont morts il y a un
peu longtemps. Ce sont eux qui ont acquis ces terres avec les Dida.
-comment les conflits ont-ils pris
naissance ?
Mon père ne m'as jamais dit de son vivant que cette
terre appartenait à une tierce personne. Il l'avait acheté avec
un vieux Dida qui ne vit plus maintenant. Depuis la disparition de mon
père, cela fait également plusieurs années que je la
travaille (la terre). Aujourd'hui à cause de l'or, il y a nouveau
propriétaire. Des gens viennent parce qu'ils sont Dida dire que la terre
est pour eux.
-comment ce cas a-t-il été
arbitré ?
Le problème a été arbitré
au niveau du comité. Les gens disent que nous sommes des exploitants et
les Dida les propriétaires de terres. Donc, ils ont retenu que je
n'étais pas propriétaire de ce lopin de terre.
-selon vous pourquoi les conflits
persistent-ils ?
Il y a des conflits à cause de cette histoire
d'exploitation de l'or. Si moi j'exploite une terre depuis des années et
qu'après on vienne me dire que je ne suis pas propriétaire, les
conflits ne vont pas finir. Il y a trop de frustrations. Nous, on est
propriétaire terrien parce qu'il y a longtemps qu'on exploite ces
terres.
-Que pensez-vous des membres du comité de
gestion des conflits ?
Le sous-préfet et les Dida se sont réunis pour
mettre un comité de gestion des conflits fonciers sans nous mettre
dedans. Le problème de la terre ici à Hiré concerne nous
tous.
-Que pensez-vous de la gestion de
conflits ?
Ces conflits ne sont pas bien arbitrés pour moi
parce que toutes les communautés doivent être
représentées au sein du comité.
En plus, il y a des terres qui ont été vendues
avec des documents à l'appui, mais tout ça ne compte plus.Il y a
trop de malhonnêteté au niveau de la gestion des conflits. Le
comité de gestion foncière ne fonctionne pas bien. Surtout dans
les villages, les personnes au sein du comité font du faux. Ils
gèrent les conflits en fonction des liens qu'ils entretiennent avec les
concernés. Il faut que le comité fasse correctement le travail.
Il doit être impartial.
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