Conclusion partielle
Au total, nous pouvons retenir que cette troisième
partie nous a fait connaître les nombreux avantages que renferme la
culture de l'anacarde, dans la Commune de Diossong. De même, elle nous a
permis, d'une part, de mieux comprendre que cette activité intervient
pour revitaliser le secteur du commerce lui redonner une bonne allure de
façon qu'il puisse régénérer des
bénéfices qui pourront, à leur tour, financer l'achat de
semences ou d'intrants pour cultiver de nouveaux l'anacarde. D'autre part,
cette partie offre une réelle perspective d'analyse quant aux
interactions entre la culture de l'anacarde et l'embauche bovine qui sont
devenues soudées et alliées en raison du fait que les revenus
tirés des noix d'anacardes servent à financer l'embauche bovine
qui participe à la formation des jeunes en freinant l'exode rural.
Enfin, cette partie nous a permis de connaître le rôle que joue la
culture de l'anacarde, dans les différentes domaines, à savoir :
l'habitat, éducation, santé, cérémonies familiales
et de savoir son incidence sur l'élevage.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Les paysans de la Commune de Diossong sont confrontés
à de lourds handicaps structurels, dans le contexte d'une croissance
démographique très forte. Ils doivent répondre à un
double défi : manger et exporter. C'est l'objet central des politiques
de développement dont la complexité est particulièrement
grande en matière d'agriculture et d'alimentation. La production des
vivres ne se réduit pas en effet à une banale rubrique de
l'économie. Par le dialogue avec la nature qu'elle implique, les
rapports sociaux qu'elle engendre, les systèmes de valeur contenus dans
les pratiques alimentaires, les « les manières de tables »et
la structuration du goût et du jugement entre bon et mauvais, utile et
nuisible, elle est fondatrice, à titre primordial, de la culture d'un
peuple.
Les paysans ont montré, au cours des dernières
années, leurs capacités d'adaptation, en adoptant des plantes
étrangères dont la plupart, originaires d'Afrique a
considérablement modifié les pratiques culturales et alimentaires
d'une part dans la Commune de Diossong. Les anacardiers comptent aujourd'hui
parmi les plantes phares dans le delta du Saloum. Parmi les facteurs de risque,
le surpâturage est souvent mis en avant. La dégradation du couvert
végétal et le piétinement des troupeaux concourent
à déstructurer le sol, le préparant à la
déflation éolienne et au décapage des terres de surface
lors des fortes pluies. Plus insidieuse, le ruissellement diffus provoque une
perte des éléments nutritifs concentrés dans l'horizon
humifère. C'est probablement une des plus grandes menaces pour
l'agriculture .Le raccourcissement des temps de jachère et les
défrichements sans précautions exposent les sols à une
perte de leurs qualités physico-chimiques Il serait néanmoins
caricatural de penser que l'exploitation des sols conduit à une
dégradation irréversible de leur fertilité. Leur «
ruine » prélude à une généralisation des
famines .Il ne s'agit là que d'un volet du triptyque des
malédictions promises aux paysans : désertification,
déforestation, dégradation. La question est en
réalité tout aussi controversée que les
précédentes. Toutefois, on peut remarquer que l'annonce de la
dégradation des sols et la diminution des rendements agricoles est
déjà si ancienne et régulièrement
réitérée que ceux-ci devraient être
négatifs.
Au total, la Commune de Diossong ne peut pas être
considérée comme défavorisée par la nature. Les
conditions physiques ne prédisposent pas spécialement à
une dégradation de l'environnement. Les maux dont elle souffre
proviennent d'un retard dans la mise à niveau des techniques de
production que l'accroissement de population rend inéluctable, et les
dysfonctionnements
sociopolitiques inhérents au rythme
accéléré de ses mutations. Comme partout au
Sénégal, la nature propose, les sociétés disposent.
Mais il est vrai qu'elles ont à surmonter des contradictions de taille
entre les sociétés immédiates du développement et
la question du patrimoine naturel.
Depuis belle lurette le paysan a perpétué un
mode de culture traditionnel (superficies restreintes, semences à faible
rendements non bien adaptées aux aléas climatiques et
relativement résistantes aux facteurs adverses).L'introduction dans ce
système de facteurs de production visant à accroître les
rendements en vue de remédier à la malnutrition et à
élever le niveau de vie (mise en culture de superficies plus
étendues, apport d'engrais minéraux, variétés
étrangère) a rendu plus fragile la préservation du
supplément de production végétale obtenu contre les
insectes ravageurs et les déprédateurs. Les paysans se trouvent
désarmer devant certains fléaux comme les invasions d'acridiens,
d'oiseaux, de chenilles..., qui relèvent d'interventions au niveau
national. Mais, il devrait, par contre, être en mesure de combattre les
ennemis de ses cultures qui peuvent se situer au plan local. Toutefois, on voit
mal toute autre considération mise à part, comme l'application de
pesticides sur les lopins de terres de quelques mètres carrés
portant des cultures de faible rapport, pourrait apparaître comme une
pratique rentable. C'est pourquoi, l'accent doit être mis sur la
méthode de management par la lutte intégrée avec
l'assistance de spécialistes et de fonds fournis par la
communauté internationale à défaut d'un financement
national.
Beaucoup de perspectives s'offrent aux producteurs de la
commune de Diossong qui sont accompagnés par des ONG
comme IRD et USDA pour moderniser la culture de
l'anacarde. C'est dans cette lancée qu'ils ont mis en place
l'unité de transformation installée dans le village de
Ndiaffé- Ndiaffé. En dehors de cela, ils offrent des
séminaires de formation gratuite aux producteurs en vue de les aider
à mieux comprendre l'utilisation de cette unité.
L'étude de ce thème est loin
d'être exhaustive. D'où il serait nécessaire dans notre
futurs recherches comme la thèse d'élargir notre zone
d'étude en étudiant la culture de l'anacarde : une
stratégie adaptative des paysans face à la dynamique de
dégradation des conditions climatiques dans tout le département
de Foundiougne.
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