Université Gaston Berger de Saint-Louis UFR de
Lettres et Sciences Humaines Section de Géographie / Laboratoire
Leïdi Parcours : Ecosystèmes et Environnement
La culture de l'anacarde : une stratégie
adaptative des paysans de la commune de Diossong face à la dynamique de
dégradation des conditions climatiques (département de
Foundiougne).
MEMOIRE DE MASTER II
Présenté par
M. Mamadou NDIAYE
Sous la direction du
Pr. Boubou Aldiouma SY
Année académique 2014 - 2015
DEDICACE
Nous dédions ce travail à :
- Ma mère AMY NDIAYE pour ses prières,
l'éducation que vous m'avez donnée ; cette femme si proche,
dévouée, courageuse, ouverte et très aimable. Merci pour
votre soutien, vos encouragements ; votre assistance et votre protection.
- Mon père ADAMA NDIAYE, pour ses prières, ses
recommandations, sa rigueur, sa qualité en tant père de famille,
son attitude et ses valeurs qu'il nous a inculquées. Merci encore pour
votre assistance et soutien.
Qu'Allah nous les préserve encore et prolonge leur
longévité.
-Mes frères : Babacar NDIAYE, Abibou NDIAYE, Aliou
Badara NDIAYE, Ibrahima NDIAYE, Cheikh NDIAYE, Abdou Aziz NDIAYE, Djibril
NDIAYE et Omar DIAGNE.
- Mes soeurs : Khady NDIAYE, Khadidja NDIAYE, Ndéye
yandé NDIAYE, Ndam NDIAYE, Nafy Gnilane NDIAYE, Diaynaba NDIAYE et
à Ndella DIOUF merci pour tes conseils.
- Mes amis : Arona BASSE, Papa M. Balla KANTE, Mbaye SARR et
à Moustapha WADE, Boucar SENGHOR avec qui j'ai partagé un sentier
long et tortueux depuis le CEM Diakhao Sine.
- Mes tantes: Daba NDIAYE, Roga DIAGNE, Marie DIOUF, Diaynaba
FAYE, Khady DIOP GNING, Maimouna SYLLA, Téning FAYE, Yandé
NDIAYE.
- Mes cousins ; cousines et oncles dans leur grande
diversité.
- Tous les villageois de THIACKLEME, dans la Commune de
Ndiob.
- Tous les résidents du village K de L'UGB de
même que tous les étudiants membre du CERDSS (Cercle des Etudiants
Ressortissants de Diakhao Sine à l'Université de Saint-Louis).
A toutes les personnes fort aimables, qui m'ont toujours
témoigné, assisté, exhorté, solidarité,
soutiens cette production est dédiée.
- A toute la promotion de Master 2 géographie de
l'année 2014-2015.
REMERCIEMENTS
Avant tout nous tenons à remercier
particulièrement et à témoigner notre gratitude à
notre encadreur le Pr. Boubou Aldiouma SY qui a accepté d'encadrer ce
Travail d'Etude et de Recherche. J'avoue que le vocabulaire me parait pauvre
pour exprimer mes sentiments. Nous avons appris avec lui l'univers de la
sagesse et la rigueur nécessaire pour réaliser une production
scientifique. Il a toujours eu le talent et la disponibilité ; ce qui a
constitué pour nous un atout, un stimulant inestimable qui nous a permis
de surmonter certaines difficultés qui pouvaient constituer des entraves
ou des doutes dans la réalisation de ce TER. Notons au passage que sa
vigilance et ses observations pertinentes nous ont permis de se ressaisir et de
s'accrocher pour oser affronter et franchir les obstacles. D'ailleurs, ses
conseils sont d'une importance capitale, intéressante,
irrémédiable voire irremplaçable. Que le tout puissant
l'accorde longue vie, accompagné d'une santé de fer afin qu'il
reste pour nous un chercheur, un guide éclairé. Merci pour votre
amabilité et affection.
Nous remercions très sincèrement M. Souleymane
NIANG et M. Aliou NDAO pour leur disponibilité, dynamisme et rigueur
d'avoir bien corrigé ce document. Nous pensons aussi au Dr. Amadou Abou
SY et au Dr. Cheikh Tidiane WADE pour leurs explications et leurs orientations.
Merci encore pour votre soutien d'avoir apporté une pierre à la
construction de l'édifice et d'avoir partagé avec moi vos
compétences. Que le tout puissant vous accorde une longue vie
accompagné d'une santé de fer.
Nous associons à nos remerciements tous les enseignants
de la section de géographie qui nous ont inculqué une formation
rigide à savoir : M. Boubacar BA, M. Ansoumana BODIAN, M. Adrien COLY,
M. André d'ALMEIDA , M. Dah DIENG , M. Oumar DIOP, Melle Fatou Maria
DRAME , M. Serigne Modou FALL, M. Cheikh SARR, M. Sidy Mohamed SECK, M. Cheikh
Samba WADE.
Nous remercions également la secrétaire Madame
NDIAYE pour son soutien de même que Madame WILANE secrétaire
à la section de Français pour son affection, et sa
gentillesse.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de laity
NDIAYE, de mère Awa NDIAYE depuis Ndiaffé-Ndiaffé pour
leur aide et soutien interrompue. J'avoue que cette famille m'a accordée
un accueil chaleureux durant tout mon séjour de terrain et m'ont
toujours accompagné sans aucune
4
gêne. J'avoue que le vocabulaire me parait pauvre pour
exprimer toute ma gratitude envers vous de même que tous les villageois
de Ndiaffé- Ndiaffé. Nous voudrions remercier également ma
famille élargie comme Mbaye SARR depuis Thiaré lôg de
Foundiougne à Babou Ndéné SARR ainsi que son épouse
Marie DIOUF, de même que Diaynaba FAYE et Khady DIOP GNING pour leur
soutien indéfectible et inébranlable, mention spéciale
à vous.
Notre gratitude va aussi à l'endroit de Sophie SENE
à M. Césaire SENE et à sa femme Elizabeth NDIAYE depuis
Foundiougne pour leur soutien inébranlable de m'avoir bien
éduqué et soutenu au lycée.
En dehors de ceux-ci, nous remercions très
sincèrement Babacar NDIAYE, assistante à la Commune de Diossong
d'avoir mis les données à ma place. En plus, nos remerciements
vas à l'endroit d'Ousmane SIGNATE d'Ibrahima SYLLA de Thierno CISSE et
d'Amadou GUEYE pour la réalisation des cartes. Nous remercions
également Nafy NDIAYE, Lamine NDIAYE et Houleymatou NDONGO pour leurs
soutiens. En marge de cela, nous remercions vivement Mohamed Latyr NDIAYE pour
son esprit d'ouverture, sa sagesse, sa gentillesse, sa simplicité, merci
encore à vous.
Nous ne pouvons pas passer sous silence des remerciements
à tous les résidents du village K de l'UGB d'avoir eu ma
confiance interrompue et ma considération parfaite. Je
réitère mon engagement envers toutes les personnes et vous salue
de tout coeur.
Nous ne manquerons pas de remercier aussi le vieux Aliou Seyni
SOW qui m'a beaucoup assisté, soutenu et encadré dans les
études.
En un mot, nous remercions tous ceux de près ou de loin
m'ont assisté, exhorté, prêté main-forte à la
réalisation du mémoire de Master 2.
5
Liste des sigles et des acronymes
Sigles et acronymes
|
Signification
|
BIMO :
|
Business, Innovation, Marketing et Organisation
|
CADEL :
|
Centre d'Appui au Développement Local
|
CILSS :
|
Comité Inter-Etat de Lutte Contre la Sécheresse
|
CEP :
|
La Chaine de l'Enchainement de Projet (Cashew Value Chain
Enhancement Projet)
|
FA :
|
Farmer Association (Association de Femmes)
|
IB :
|
Livre (Unité de Formation)
|
ITA :
|
Institut de Technologie Alimentaire
|
IRD :
|
Institut de Recherche pour le Développement
|
ISRA :
|
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
|
KOR :
|
La détermination du rendement en amande (Kernel Outturn
Ratio)
|
LCF :
|
Facilitateur local de cajou (Local Cashew Facilitator)
|
ONG :
|
Organisation Non Gouvernemental
|
PADEC :
|
Programme d'Appui au Développement Economique de la
Casamance
|
PASA :
|
Projet Anacarde Sénégalo-Allemande
|
PNDA :
|
Programme National d'Appui au Développement Local
|
PLD :
|
Plan Local de Développement
|
PNDL :
|
Plan National de Développement Local
|
POGN :
|
Projet d'Organisation et de Gestion Villageoise
|
PROMER :
|
Projet de Promotion des Micro-Entreprises Rurales
|
SDDR :
|
Service Départemental du Développement Rural
|
SODENAS :
|
Société de Décorticage des Noix d'Anacarde
au Sénégal
|
TER :
|
Travail d'Etude et de Recherche
|
USDA :
|
Département de l'agriculture des états unis (United
States Department of Agriculture)
|
USAID :
|
Agence Américaine pour le Développement
International
|
Sommaire
6
INTRODUCTION GENERALE 8
I. CADRE THEORIQUE 12
II. Cadre opératoire 20
III. Cadre méthodologique
26
PREMIERE PARTIE : Les causes de la dégradation
des conditions climatiques et leurs impacts sur
les activités économiques.
36
Chapitre 1 : Les facteurs naturels 38
Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques 59
Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des
conditions climatiques sur les activités économiques
68
DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS
79
Chapitre 1. La germination des anacardiers
81
Chapitre 2 : De la collecte à la
commercialisation des noix d'anacarde 94
Chapitre 3 : les contraintes liées à la
culture de l'anacarde 117
TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE
L'ANACARDE 130
Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du
secteur commercial 132
Chapitre 2 : la relation entre la culture de
l'anacarde et embauche bovine 137
Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des
conditions de vie des populations 144
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 152
BIBLIOGRAPHIE 154
Tables des matières 158
Annexes 167
RESUME 172
7
Avant-propos
La croissance économique des pays d'Afrique et, par
conséquent, l'amélioration du standard de vie de leur population
passe par le développement de l'agriculture. Celle-ci dépend de
l'intensification des techniques de production. Les Etats concernés
consacrent depuis des années des sommes très importantes pour
restaurer, protéger et valoriser leur capital agricole.
Dès lors, il faut noter que l'agriculture est le
produit de facteurs naturels. Si l'un des facteurs s'approche de zéro,
le produit lui-même tend à s'annuler. Dans les régions
soudano-sahéliennes, le premier facteur de la production est l'eau. Si
les pluies sont insuffisantes, viennent trop tard, s'arrêtent trop
tôt, ou s'interrompent trop longtemps, la performance de tous les autres
facteurs est dérisoire et la production régresse (Hecq et
Dugaupier, 1987).
Le Sahel et les régions limitrophes ont connu de tous
temps de graves situations de sécheresse entrainant de graves
pénuries de denrées alimentaires. Toutefois, au cours des
dernières décades, la pression démographique a
accentué le phénomène de dégradation des sols due
aux besoins de l'habitat et de combustible.
Par ailleurs, l'agriculture traditionnelle se trouvait
jusqu'il y'a peu, toujours en équilibre avec le potentiel de
reconstruction du milieu. Aujourd'hui encore, elle ne peut plus assurer la
sécurité alimentaire ni, et c'est au moins grave,
préserver le patrimoine naturel, c'est-à-dire tout simplement
garantir l'avenir. A conjecture nouvelle, on adopte une méthode nouvelle
(Hecq et Dugaupier ,1987).
L'agriculture intensive qui permet des rendements
élevés sur des superficies minimales, mobilisant un maximum
d'intrants est à mettre en place pour lutter contre la pauvreté
en milieu rural.
C'est ainsi que, notre TER s'inscrit dans cette même
perspective d'autant plus que c'est la baisse de la pluviométrie et de
la baisse de la fertilité qui a conduit à la chute des rendements
de sorte que, les paysans ne peuvent plus atteindre l'autosuffisance
alimentaire.
Dès lors, nous avons remarqué une innovation
avec l'introduction de nouvelles cultures comme celle de l'anacarde qui permet
aux paysans de la commune de Diossong de résister à ce
fléau.
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte général
L'agriculture constitue le moteur du développement
socioéconomique du Sénégal. Elle occupe plus de 70 % de la
population. Malgré, les efforts consentis par l'Etat depuis plusieurs
décennies, l'agriculture n'a pas encore atteint les objectifs de
l'autosuffisance, encore moins la souveraineté alimentaire, au moment
où sur le plan international, on enregistre un accroissement de la
demande en produits alimentaires et la rareté des ressources agricoles.
En effet, le secteur agricole souffre d'un certain nombre de contraintes parmi
lesquelles, l'archaïsme ou la vétusté des systèmes de
production, de conservation et de transformation des produits agricoles, de
manière générale. Il est donc important de repenser les
systèmes de production pour une augmentation durable et une
amélioration de la production. Ceci permettrait de faire de
l'agriculture un métier décent et viable pour les producteurs au
travers d'une meilleure compétitivité des produits sur le
marché international. Pour cela, il est nécessaire de former un
agriculteur d'un genre nouveau, susceptible de participer à la
professionnalisation progressive du secteur et soucieux, en même temps,
de développer une agriculture de qualité, respectueuse de
l'environnement.1
Situé entre 12 30' et 16 30' Nord, le
Sénégal est compris dans la zone intertropicale à longue
saison sèche qui ceinture le continent africain depuis les
lisières méridionales du Sahara jusqu'aux approches de la
forêt ombrophile. La conséquence fondamentale de sa situation en
latitude est que l'activité agricole y est exclusivement
conditionnée par les précipitations et que ces dernières
sont bloquées sur une unique saison des pluies. Sans doute, son climat
doit-il à la position littorale du Sénégal des
caractères originaux et à une variété
régionale dont ne bénéficient pas les pays de
l'intérieur (Pélissier ,1966).
Par ailleurs, le secteur agricole présente une
caractéristique double : celle d'être un secteur de rentre
destinée à soutenir le financement de l'économie
industrielle, mais également celui d'être un secteur social
appeler à accomplir un rôle vivrier, de subsistance,
d'autosuffisance ou de sécurité alimentaire selon les
possibilités. Pour avoir fonctionnée de la sorte durant plus d'un
siècle sous cette double vocation, avec une tendance à
l'expansion de l'agriculture de rentre et
8
1 Pélissier P. 1966 les paysans du
Sénégal.
9
de l'agriculture vivrière traditionnelle, l'agriculture
sénégalaise n'en est pas pour autant perdu totalement sa fonction
vivrière première. Elle demeure encore une véritable
agriculture de subsistance dans certains endroits du pays, même si pour
d'aucuns cette forme d'agriculture n'a plus lieu d'être citée au
Sénégal. Et pourtant, le besoin vivrier apparait comme une
préoccupation fondamentale au regard du nombre de paysans qui s'adonnent
aux cultures vivrières (BA, 2006).
Mais ces nuances sont indifférentes au
déroulement de la vie rurale traditionnelle. Que l'on se
représente cependant par le climat du Sénégal comme
réductible à un schéma simple, opposant une saison
sèche de neuf mois et une saison des pluies de trois mois.
Cette agriculture est bien entretenue dans la commune de
Diossong (située dans la partie Sud de l'arrondissement de Djilor
Saloum, à proximité de la route reliant Kaolack à la
Gambie, et du delta du Saloum). Elle est située entre les
coordonnées 13 53' 0»Nord et 16 22' 0» Ouest avec une altitude
de 20m. D'une superficie de 376 km2, la commune de Diossong est majoritairement
peuplée de Wolofs avec 49% de la population, suivi des
sérères (43%) et des peulhs (5%). Les autres ethnies sont
minoritaires avec seulement 3% de la population.
Figure 1 : Composition ethnique dans la Commune de
Diossong
43%
5%
3%
49%
Wolofs Seereer Peuls Autres
Source : PLD Diossong, 2015
Ainsi, la position géographique de la commune de
Diossong fait qu'elle est limitée de part et d'autres par d'autres
localités. Elle est limitée au nord par la commune de Djilor, au
sud par la commune de Sokone et de Nioro Alassane Tall, à l'est par
Diédieng et la commune de Passy, à l'ouest par les Bolongs (mer).
(PLD Diossong 2015).2
Carte 1 : Localisation de la Commune de
Diossong
L'agriculture de la Commune de Diossong constitue la
principale activité économique et elle mobilise plus de 85% de la
population active. Elle est semi-moderne fortement tributaire d'une
pluviométrie qui est irrégulière. Elle occupe une place et
continue d'occuper une place déterminante dans l'économie de la
commune. Dès lors, il est important d'investir davantage dans le
développement de l'agriculture en l'intensifiant. En plus, elle est
accompagnée par beaucoup de projets qui s'appuient sur les techniques
modernes d'innovation pour lutter contre la faim dans les milieux ruraux.
10
2 PLD Diossong ; 2015
11
Une croissance économique pour les populations vivant
dans les zones rurales, où l'agriculture constitue la principale
activité, pourrait aboutir à une réduction
considérable de la pauvreté. L'agriculture intensive qui permet
des rendements élevés sur des superficies plus ou moins
importantes serait en mesure de se développer dans cette zone. Cependant
l'essor de la culture de l'anacarde reste fortement corrélé
à la maitrise des facteurs de production et des capacités
d'écoulement de la production.
Toutefois, il faut signaler que l'introduction de cette
spéculation constitue une bonne initiative d'innovation qui remplace les
autres cultures. Elle est préférée par les paysans du fait
de sa rentabilité économique, de sa capacité
d'écoulement et d'une culture qui permet de s'adapter aux mauvaises
conditions climatiques.
12
I. CADRE THEORIQUE
1. Problématique
Dans le monde 70% des terres arides sont touchées par
la désertification et chaque année ce sont dix (10) millions
d'hectares de terres arables qui se dégradent. Ce
phénomène touche aujourd'hui gravement cent trente (130) millions
de personnes dont soixante (70) millions en Afrique. En ce qui concerne les
terres émergées, le tiers soit quatre (04) milliards d'hectares
est menacé par la désertification (PIERSOTTE, 2005). Quant au
continent africain, il concentre 45 % des surfaces désertiques du globe
et 50 % des surfaces Sony occupés, soit par les déserts les plus
chauds, soit voués à la désertification et d'autres
facteurs (CODESRIA ,1992). Aussi le taux de déboisement est de l'ordre
de 0.22% dans le monde alors qu'en Afrique ce taux est de 0.78 % (FAO, 2000).
Encore environ 37 % des terres en Afrique sont affectées par la
sécheresse et la désertification.
En effet, selon Sue WILLIAMS, les deux tiers des terres arides
de la planète, qui abritent ses plus grands «greniers », sont
sérieusement dégradées. Ce dernier appréhende la
désertification non pas comme l'extension des déserts existants,
mais comme la dégradation des terres dans des zones arides, semi-arides
et subhumides sèches, essentiellement à cause des variations
climatiques (comme la sécheresse) et des activités humaines non
raisonnées (FAYE, 2011).
En outre, Brabant P. (2009) soutient que la dégradation
des terres a considérablement augmenté depuis une soixantaine
d'années, au Nord comme au Sud.
Dans la même lancée Lester Brown, (2001)
révèle qu'un tiers de toutes les terres cultivées perdent
aujourd'hui leurs couches arables plus vite qu'elles n'en gagnent, ce qui
amoindrit leur productivité.
Notons aussi qu'au début des années 1970, la
succession d'années sèches a eu comme conséquence
principale, du fait de la prédominance des cultures sous pluies, une
évolution chaotique des productions agricole.
Par ailleurs, La dégradation actuelle de
l'environnement ou encore des ressources naturelles constitue un
problème préoccupant. L'impact des modifications de
l'environnement sur les
populations, sur le fonctionnement des
écosystèmes et sur le développement économique et
social est devenu une préoccupation majeure (Guéye, 2010).
Ainsi, La dégradation des terres est un grave
problème, qui dépasse les frontières nationales, les zones
écologiques et les groupes socio-économiques. Elle peut avoir des
conséquences catastrophiques pour les habitants des zones arides.
En effet, les zones arides regroupent les populations les plus
pauvres de la planète et celles-ci sont particulièrement
vulnérables aux effets de la détérioration des sols. Cette
dernière en revêt un caractère complexe où se
mêlent l'action de la nature et notamment la sécheresse et celle
des hommes.
Depuis plus de quatre (4) décennies, les pays du Sahel
et le Sénégal en particulier sont confrontés à une
dégradation accélérée de leurs ressources
naturelles et de leur couverture végétale (Gaye et al. 2000 ;
Diagne, 2001 ; Batterbury et al. 2001 ; Hulme, 2001). En plus ,les effets
néfastes de la dégradation des terres agricoles dépassent
aujourd'hui largement le monde rural et affectent toute l'économie
nationale, essentiellement tributaire du secteur rural.
Par ailleurs, la dynamique de la dégradation des
conditions climatiques dans la commune de Diossong a eu des effets
néfastes sur l'environnement.
Ainsi, les ressources naturelles subissent de plus en plus de
fortes pressions liées aux activités humaines qui sont le
principal facteur de dégradation de l'Environnement. Les causes les plus
cités sont l'agriculture industrielle, les feux de brousse et la
pression démographique qui est souvent dénoncée par des
experts qui soutiennent que « les populations humaines en essor rapide
dégradent l'environnement à un rythme
accéléré, notamment dans les pays tropicaux »
(Wilson, 1988).
Ces phénomènes qui sont d'ordre climatiques et
anthropique sont dûs à la baisse de la formation des milieux secs,
arides, semi-arides et désertiques (Mainguet, 1995). Face à cette
situation, les populations, les animaux et les végétaux qui y
vivent, développent des stratégies d'adaptation.3
Pendant les dernières décennies, dans les
régions des savanes il y'avait une grande croissance
démographique résultant d'un taux de fécondité
élevé (7.6 enfant par femme) et d'une forte baisse
13
3 Mainguet M. 1995. L'homme et la
sécheresse.
de la mortalité due à l'augmentation des
activités sanitaires depuis les années 1980. L'effet
immédiat a été l'augmentation des surfaces
cultivées et la disparition des jachères, élément
clé dans l'équilibre du système agricole traditionnel. Les
sols dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, ont une faible
fertilité intrinsèque et les éléments nutritifs
exportés ne sont pas remplacés de manière adéquate.
Cette dynamique a entrainé une dégradation rapide de la
fertilité des sols, entrainant une baisse de la productivité
agricole (Pourtier, 2001).
D'autres effets s'ajoutent à cela comme la
déforestation, qui est due à l'augmentation du besoin du
combustible (bois de chauffe, pharmacopée, artisanat...) et le
surpâturage dû à l'augmentation croissant du bétail
consécutif au progrès de la santé
vétérinaire. Une autre cause de la dégradation a
été également l'affaiblissement des règles et
pratique d'exploitations traditionnelles. Les structures traditionnelles
villageoises, qui organisaient autrefois l'utilisation équilibré
du terroir se désagrègent aujourd'hui, car cette autorité,
n'a pas intégré la nouvelle situation : la croissance
démographique, l'introduction de nouvelles techniques et la
généralisation de l'économie marchande. Quelques pratiques
traditionnelles, comme la culture itinérante et le paillage des champs,
ont été également abandonnées car elles entrent en
contradiction avec le besoin de l'espace.4
D'autre part, on a conservé quelques pratiques
culturales qui appauvrissent le sol, principalement le recours
systématique au feu. Au niveau du couvert végétal, on
conserve une simplification de l'écosystème (avec la disparition
de beaucoup de types d'arbres), la biomasse diminue ainsi que l'enracinement,
souvent gêné par les techniques culturales (croûtes de
battance et fond de labour).
La couverture du sol est réduite dans le temps (cycle
de 4 à 6 mois) et protège mal la surface du sol contre les rayons
du soleil (les températures extrêmes augmentent) et contre la
battance des pluies (formation de croûtes de battance et d'un fort
ruissellement (Pourtier, 2001).
Au niveau du sol, le climat est plus chaud et plus sec sous
culture et l'énergie est moins bien amortie que sous forêt :
- La litière est très réduite, sauf en cas
de plantes de couvertures ;
- le taux de matière organique, l'activité de la
microflore et de méso faune dimunie ;
14
4 Pourtier R. 2001. Afrique noire
15
- la macroporosité s'effondre au bout de quelques
années, la capacité d'infiltration dimunie ; - le sol devient
plus compact et accuse les discontinuités spatiales : pellicule de
battance et fond de labour.
Dès lors, on comprend que les fuites
d'éléments nutritifs s'accélèrent. De ce fait, les
apports compensatoires diminuent la fertilité physique et chimique de la
terre après des années de cultures intensives.
Avec la dégradation accélérée des
sols et des conditions climatiques, les paysans sont confrontés à
des problèmes majeurs parmi lesquels :
- la baisse de la pluviométrie pendant des
décennies qui ne cesse d'avoir des répercussions
sur le milieu ;
- la baisse des rendements qui conduit à la non
satisfaction des besoins alimentaires ;
- la récurrence du problème d'autosuffisance
alimentaire ;
- la disparition de certains types de cultures qui ne peuvent
germer qu'en milieu humide ;
- l'érosion accélérée due à la
faible couverture du sol, qui devient nu et soumis aux forts
vents qui emportent la bonne terre et laisse le sol nu qui
devient inapte à la culture.
Bref, le déclin de l'agriculture dans la commune de
Diossong résulte de cette situation de découragement des
producteurs, à laquelle s'ajoute une pluviométrie
irrégulière et déficiente. A cela s'additionne une crise
des secteurs, le manque de diversification de la production, la salinisation et
le déboisement qui provoquent une dégradation des sols. Face
à cette situation, il faut chercher des stratégies pour amoindrir
les risques. Ceci exige une innovation ou un changement de stratégie
vers d'autres types de cultures. C'est dans ce contexte de crise agricole que
naisse la culture de l'anacarde.
Ce mémoire permet de contribuer à une meilleure
connaissance de la culture de l'anacarde comme une stratégie adaptative
des paysans de la commune de Diossong, face à la dynamique de la
dégradation des conditions climatiques puisqu'elle reste jusqu'à
présent méconnue. Autrement dit, elle reste encore inconnue et
mal maîtrisée par les populations. C'est dans ce cadre que
s'inscrit notre thématique de recherche.
16
Une étude de ce genre suscite des réflexions
autour de plusieurs questions afin de mieux cerner le problème de
recherche.
Questions de recherche
Pour mener à bien ce travail nous posons les questions
suivantes :
Quels sont les facteurs de la dégradation des sols dans la
Commune de Diossong ?
La culture de l'anacarde est-elle une réponse
pertinente face aux contraintes liées à la dégradation du
milieu ?
Quelles sont les méthodes d'entretiens et de protection
qui sont mises en place pour protéger les anacardiers ?
Comment se déroule le système de production des
anacardiers ? Comment s'effectue la commercialisation des noix d'anacarde ?
Quelles sont les contraintes et avantages liés à la
culture de l'anacarde ?
Quelles sont les perspectives qui s'offrent aux producteurs
des noix d'anacarde pour un développement harmonieux ?
1.1. Intérêt, justification du thème et
finalité de la recherche
Inscrite dans le cadre de la recherche sur la culture de
l'anacarde en tant que réponse des paysans, cette étude trouve
son intérêt et justification dans plusieurs raisons.
Face à la vitesse de dégradation des conditions
climatiques, il est important de faire une étude pour contribuer
à la compréhension de cette destruction des terres dans cette
zone. Saisir les facteurs de détérioration des sols serait
important dans le but de réduire considérablement ses effets mais
aussi pour éviter une situation irréversible et essayer
d'analyser les stratégies d'adaptations.
En plus, le choix de ce thème se justifie par le poids
économique que pèse cette culture dans l'économie de la
commune de Diossong. Le souci est donc de mettre en relief, la dynamique de
dégradation des conditions climatiques du milieu et les
stratégies d'adaptation des populations, à travers la culture de
l'anacarde. En dehors de cela, il est intéressant d'analyser la
manière dont les paysans l'entretiennent si nous référons
bien sûr aux autres cultures.
17
La finalité est de montrer que la dégradation
des conditions climatiques dans cette partie du delta du Saloum ne concerne pas
seulement les sols mais elle affecte aussi le couvert végétal.
Pour ce faire, il faut des mesures ardues en cherchant des stratégies
adaptatives pour permettre aux populations de résister à ce
phénomène de détérioration.
L'anacardier permet de restaurer la forêt mais aussi de
procurer des fruits à la population. Cette double fonction qu'elle joue
nous a poussés à mettre l'accent sur cette spéculation
pour analyser son avenir sur la zone.
1.3 La dimension géographique du thème
L'étude de l'anacarde en tant que stratégie
adaptative face à la dynamique de dégradation des conditions
climatiques fait appel à une réflexion géographique. La
position du géographe dans cette problématique est dictée
par le fait que toute action de dégradation nécessite une bonne
connaissance des stratégies à adopter pour diminuer les risques.
C'est une étude à la fois importante et complexe car
intégrant divers paramètres qui interagissent, évoluent et
changent d'un milieu à un autre, affectent les milieux et les hommes.
Elle nécessite l'utilisation d'une approche intégrant quelques
notions géographiques fondamentales: Espace, Temps,
Société.
- Dynamique de dégradation et espace
Les analyses font intervenir des pertes de terres arables du
côté des tannes qui sont devenus inaptes à l'agriculture
à cause du degré d'avancement de la salinité.
- Dynamique de la dégradation et temps
Le phénomène étudié s'inscrit dans
le contexte de la dégradation des conditions climatiques actuelles
marquées par une recrudescence des activités éoliennes, de
variation de la température, d'irrégularité de la
pluviométrie, etc.
- Dynamique de dégradation et
société
Ici on note l'intégration du facteur social car
l'espace géographique est aussi social. Cette approche met en exergue
les différents usages que l'homme fait des ressources (sols et
18
végétations). Elle traduit les
différentes formes de pressions qu'il exerce sur la nature pour des
besoins d'habitats, de champs pour cultiver, de bois de chauffe, etc.
1.2. Délimitation du champ d'étude.
Le champ d'étude peut-être délimité
dans le temps et mais aussi de l'espace. Il intègre les
différents paramètres qui régissent le fonctionnement de
l'espace étudiée.
Notre zone d'étude est la commune de Diossong
située dans le delta du Saloum à proximité de la route
reliant Kaolack à la Gambie. Cette localité enregistre en moyenne
une pluviométrie annuelle comprise entre 700 à 1000mm/an. Le
thème de la dégradation des conditions climatiques interpelle une
analyse des facteurs physiques et humains dans une dynamique spatio-temporelle
des territoires.
Cette étude à des objectifs qui se recoupent en
objectif général et spécifiques.
1.5. Objectifs
Dans l'étude que nous menons dans cette zone, des
objectifs précis sont fixés.
- Objectif général
Notre objectif général est de montrer comment la
culture de l'anacarde a permis aux paysans de faire face à la
dégradation du milieu.
- Objectifs spécifiques
Dans ces objectifs, il est question de cerner le
système de production des anacardiers. En plus, nous voulons connaitre
le mode d'entretien de cette culture, la transformation des noix d'anacarde, le
circuit d'écoulement des fruits et de savoir les contraintes et les
avantages liés à cette culture.
L'étude est guidée par trois hypothèses pour
atteindre ces objectifs.
1.6. Hypothèses de recherches
Dans la conduite de ce travail d'étude et de recherche
nous posons les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 : La dégradation
des conditions climatiques découle de la conjugaison des facteurs
naturels et anthropiques.
19
Hypothèse 2 : La Commune de Diossong
dispose des potentialités naturelles favorables à la production
des anacardiers.
Hypothèse 3 : Les avantages liés
à la culture de l'anacarde permettent une amélioration des
conditions de vie des populations.
En somme, le cadre théorique a permis de cerner,
d'identifier clairement le problème de notre recherche, de
dégager son intérêt de même que les objectifs et de
poser clairement les hypothèses.
En plus, du cadre théorique, le cadre opératoire
permet de donner des informations plus amples et précises à
travers les définitions et l'analyse des concepts opératoires.
20
21
II. Cadre opératoire
Le cadre opératoire est structuré autour de la
définition et de l'opérationnalisation des concepts.
1. Définition conceptuelle
Pour assurer une meilleure compréhension des concepts
qui sont avancés, il demeure tout aussi nécessaire de les
définir. Parmi ces concepts, il faut noter :
1.1. Stratégie adaptative
Le concept stratégie comporte des définitions
variées. Elle peut signifier un ensemble d'actions coordonnées en
vue d'un but (Lacoste, 2003).
Dans la même dynamique, elle peut signifier une action
ou une technique mise en place pour pallier un problème ou des
phénomènes contraignant le développement de quelque
chose.
L'adaptation est un processus d'ajustement des systèmes
naturels et humains à des similitudes constatés ou par
anticipation, à leurs effets et leurs impacts (Fall et Niang- Diop
.2005)
La stratégie adaptative est l'ensemble des moyens mis
en oeuvre par une personne ou un groupe socio-économique pour faire face
à des situations de risques.
Les stratégies de gestion de l'espace reposent sur les
formes d'organisation et les techniques de mise en valeurs. Le contrôle
de ces méthodes requiert des méthodes de conservation de ces
ressources.
La stratégie des paysans de la commune de
Diossong consiste à cultiver l'anacarde qui est une plante
moins exigeante en eau et elle résiste aux conditions climatiques du
milieu.
1.2. Dégradation.
La dégradation des sols est définie comme un
changement dans l'état de santé du sol qui entraine une
diminution de la capacité de l'écosystème à fournir
des biens et services pour ses bénéficiaires. Les sols
dégradés sont dans un état de santé tel qu'ils ne
fournissent pas les biens et services habituels du sol dans un
écosystème.
Selon le petit Larousse illustré de 2007 une
dégradation c'est : « un passage progressif vers un état
plus mauvais », l'accent est mis ici sur les terres
dégradées.
En plus de cela, c'est un processus qui décrit les
phénomènes dus à l'homme et/ou à
l'agressivité climatique qui abaisse la capacité actuelle et /ou
future à supporter la vie humaine. C'est en quelque sorte une situation
où l'équilibre entre l'agressivité climatique et le
potentiel de résistance du sol a été rompue par l'action
de l'homme.
Il existe de nombreuses définitions de la
dégradation des terres, mais la plupart ne font essentiellement
référence qu'à une perte de productivité de la
terre (Blaikie et Brookfield, 1987). La dégradation d'un sol est
considérée souvent comme l'ultime phase de son évolution
négative. Elle intervient lorsque celui-ci est dépourvu de sa
protection végétale.
La notion de dynamisme est également soulevée.
1.3. Dynamique
Le dictionnaire Petit Larousse illustré (1992),
défini le terme dynamique comme l'évolution des
phénomènes.
En géographie, le mot dynamique est associé
à plusieurs expressions, ainsi on parle de : Analyse dynamique : il
s'agit d'une analyse qui introduit le temps dans une analyse
géographique ;
Système dynamique, qui désigne un ensemble de
réalités géographiques en évolution et liées
les unes aux autres par de fortes interactions. Un système dynamique est
implicitement considéré comme animé de mouvements
internes.
En plus, une dynamique renvoie très souvent à
l'idée de mouvement. C'est le contraire de statique. Elle «
envisage un phénomène dans son évolution. »
(Dictionnaire HACHETTE, 2002 : 503). Cette définition est très
simple. Elle cache beaucoup de différences. Selon LEVY et LOUSSAULT, la
dynamique peut être de diverses formes. Elle peut impliquer un changement
brutal (discontinuité temporelle), graduel (transition d'un
système à un autre), d'interactions spatiales (modification des
flux dans les réseaux), de qualité des lieux, ou une diffusion
spatiale. Cependant, elle peut être positive ou négative (LEVY et
LOUSSAULT, 2003).
D'autres auteurs préconisent une lecture historique de ces
changements (DEVIENNE et WYBRECHT, 2002).
Appliqué à notre thème de recherche «
dynamique de la dégradation des conditions climatiques »,
nous envisageons la dynamique dans le sens d'une évolution
temporelle et spatiale, pouvant impliquer un changement de stratégie
d'adaptation des populations.
Le concept d'innovation est aussi introduit.
1.4. Innovation
L'innovation est une « apparition d'une nouveauté, en
un temps et un lieu donnés ». L'innovation est une « rupture
dans le cours des choses. » (BRUNET, FERRAS, THERY,
2005 : 279). C'est une assertion qui ne fait pas l'objet de
controverse ; elle est partagée (Dictionnaire HACHETTE, 2002). Mais, il
faut aller plus loin pour dire que cette innovation n'a lieu d'être
nommée tel que quand elle apporte un réel changement. Ce sont des
« habitudes à bouleverser et des traditions à faire
évoluer » (TREILLON, 1992 : 15).
Par ailleurs, l'innovation est un processus qui
nécessite une adoption et un développement. C'est dire qu'il faut
une acceptation et une véritable diffusion et appropriation par les
populations. Pour cela, dans les systèmes agricoles, d'aucuns pensent
qu'il faudrait qu'elle soit avantageuse pour les paysans (BAL, CASTELLANET,
PILLOT, 2002). Au contraire, pour d'autres, ce n'est pas toujours le cas. Dans
les « sociétés savanales », elle peut être
obstruée par le système de valeurs local (UNESCO, PNUE et FAO,
1981). Sur ce point, le consensus porte sur le fait que la nouveauté
doit être conforme aux objectifs des exploitations agricoles.
L'innovation est donc une nouveauté que l'on adopte et
que l'on s'approprie tout en tenant compte de ses objectifs. Elle est porteuse
de changements. C'est dans ce sens qu'il faut saisir le
développement de la culture de l'anacarde dans la commune de Diossong
car l'innovation était méconnue dans les techniques de
transformation des noix d'anacarde. Pour un développement
agricole harmonieux, les paysans ont besoin de maîtriser cette
nouveauté qui rime avec la modernité.
23
La question de condition climatique est donc soulevée.
1.5. Conditions climatiques
Relatif au climat qui désigne l'ensemble des
phénomènes météorologiques (température,
pression atmosphérique, vent, précipitation) qui
caractérisent l'état moyen de l'atmosphère d'un
état initial à l'autre.
Autrement dit, c'est la distribution statistique des conditions
de l'atmosphère terrestre dans une région donnée pendant
une période déterminée.
Elle peut signifier aussi l'ensemble des conditions de vie, des
circonstances qui agissent sur quelqu'un ou sur le milieu.
2. Opérationnalisation des concepts
Il s'agit d'opérationnaliser les concepts-clés de
nos hypothèses. Autrement dit, d'isoler des dimensions et des pistes sur
lesquelles on doit emprunter pour aboutir aux résultats attendus.
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des concepts,
variables et leurs indicateurs sur le milieu
Concepts
|
Variables
|
Indicateurs
|
Dégradation des
|
- Baisse de la pluviométrie ;
|
- Baisse de la fertilité des
|
conditions
|
- Erosion éolienne ;
|
sols ;
|
climatiques
|
- Accroissement démographique
|
- Appauvrissement des
|
|
- Feu de brousse ;
|
sols ;
|
|
- Faible implication dans les
|
- Diminution des
|
|
campagnes de reboisement ;
|
jachères ;
|
|
- La non utilisation des éléments
|
- Baisse des activités
|
|
fertilisants.
|
microbiennes ;
|
|
|
- Chute des rendements ;
|
Stratégie
|
- Protéger les plantes contre les
|
- Diminuer les dégâts ;
|
adaptative
|
insectes ravageurs ;
|
- Faciliter la
|
|
- Essayer de multiplier les champs
de culture ;
|
commercialisation ;
|
|
- Chercher les clients pour la commercialisation.
|
- Augmenter les
bénéfices.
|
Figure 2: modèle d'analyse conceptuel
Facteurs de dégradation des
conditions climatiques
Facteurs naturels
Facteurs anthropiques
Dégradation des sols
Baisse de la productivité
Stratégie adaptative
Culture de l'anacarde
comme réponse
24
st due aux facteurs naturels. Ils résultent de la
baisse de la pluviométrie qui entraîne considérablement une
diminution du couvert végétal et ceci accélère
l'érosion qui emporte la bonne terre. Avec la diminution des
jachères de longues durées on note la réduction de
capacité
25
de régénération des activités
microbiennes. Celle-ci conduit inéluctablement à une
pauvreté accrue des sols.
En outre, ce phénomène de dégradation
est dû aux facteurs anthropiques qui résultent de l'accroissement
rapide de la population, qui poussent ces dernières à faire
recours à la coupe abusive de bois pour des besoins d'habitations, de
bois de chauffe, de pharmacopée. Comme résultat on note une
disparition de certaines espèces d'arbres qui n'est pas suivi d'une
régénération. La conséquence qui en découle
est la raréfaction des arbres et baisse de la fertilité qui se
traduit par une pauvreté avancée des sols.
La partie qui concerne le cadre opératoire est
achevée par la méthodologie. Comme toute recherche en science
sociale il faut au préalable une méthodologie qui pourra guider
le chercheur pour le permettre d'arriver à sa destination. Elle permet
de traduire les réalités propres à un milieu où se
posent des problématiques claires et définies.
26
III. Cadre méthodologique
Notre méthodologie s'articule autour de six parties :
l'histoire de la collecte, les outils de la collecte des données de
terrain, l'échantillonnage, l'organisation du travail, les techniques de
traitement des données et l'analyse des résultats.
1. Histoire de la collecte
L'analyse documentaire, les entretiens et les enquêtes
sont les principales parties qui constituent l'histoire de la collecte.
1.1. La revue documentaire
Beaucoup d'ouvrages sont consultés dans le cadre de ce
thème. Cependant, la synthèse bibliographique met principalement
l'accent sur ceux traitants les phénomènes de dégradation
des sols, les stratégies d'adaptions et les systèmes de
cultures.
Les documents ciblés constituent ainsi nos
références de base. En fonction des réponses qu'ils
amènent à la problématique, certains sont
considérés comme généraux et d'autres
spécifiques.
Ouvrages généraux
Pour ce faire nous nous sommes bien mobilisés pour
recueillir le maximum d'information possible en visitant plusieurs centres et
bibliothèques.
Cette première phase marquée par des
opérations successives de lecture a constitué un moment
décisif dans ce travail, d'autant plus que la documentation n'est pas
suffisante. Nous avons consulté les ouvrages suivant :
- BONFILS M. (1987). Halte à la
désertification. Il mentionne l'irrégularité de la
pluviométrie qui conduit à un épuisement des sols et
à la rareté du couvert végétal. Pour réduire
ces contraintes il propose des stratégies d'adaptations comme le
reboisement pour faire revenir les conditions qui sont favorables au
développement de l'écosystème et de certains animaux.
27
- LEBEAU R. (1995). Les grands types structures agraires
dans le monde. Il explique les méthodes de cultures en milieu
soudanien comme sahélien ou forestier. En plus, il souligne comment
peut-on faire pour améliorer d'avantage les rendements.
- -LERICOLLAIS A. (1999). Les paysans Seereer : dynamique
agraire et mobilité au Sénégal, (IRD). Il souligne le
déclin de l'agriculture en milieu Seereer suite à la
dégradation des conditions climatiques.
- MAINGUET M. (1995). L'homme et la sécheresse.
Il aborde les causes de la sécheresse ; les principales
manifestations mais aussi les stratégies d'adaptation à ce
fléau qui entrave le développement de certaines plantes.
- MERCIER J. P. (1991). La déforestation en
Afrique. Il souligne comment s'effectue le processus de
déforestation en Afrique mais aussi quels sont les facteurs qui
perturbent le processus de régénération des
forêts.
- NDIAYE A. (2013). L'agriculture
Sénégalaise de 1958 à 2012. Il explique les
différentes phases qu'a subit l'agriculture au Sénégal
mais aussi les différentes politiques qui sont mises en place pour
l'accompagner. Il ne manque pas d'expliquer les contraintes auxquelles sont
confrontés les paysans sénégalais.
- PELISSIER P. (1966). Les paysans du
Sénégal : les civilisations agraire du Cayor à la
Casamance ,939p. Il nous renseigne sur l'origine du peuplement du pays
Seereer, leurs techniques de production. Elles reposent sur la rotation
triennale des cultures, mais surtout la surcharge démographique,
conduisant à la surexploitation des terroirs, véritable facteur
d'appauvrissement des sols.
- POURTIER R. (2001). Afrique noire. Il explique les
causes de la dégradation des sols en Afrique et les stratégies
à adopter pour stopper ce fléau.
- ROOSE E. (1985). Dégradation des terres et
développement en Afrique. Traite les causes de la
dégradation des sols et leurs conséquences sur les
activités agricoles.
- WERNER J. Développement participatif
d'innovations agricoles. Il souligne les efforts que doivent mobiliser la
population en apportant des innovations agricoles pour minimiser les
conséquences de la crise de l'agriculture.
28
Travaux d'études et de recherches
- BA M. D. (2011). Sécheresse
climatique, processus de désertification et stratégies.
Mémoire de Master I Géographie, UGB ,101p. Il souligne les causes
de la désertification et les stratégies à mètres en
place pour stopper ce fléau.
- BADJI S. (2009).Culture irriguée de banane et
mutations des systèmes de production agricole à Diannah Malary
(Moyenne Casamance) : quelle perspective pour une durabilité ?
Mémoire de Master II, Géographie UGB, 126p. Il explique le
système de production des bananiers, leurs circuits de commercialisation
mais aussi le rôle socio-économique que joue la banane dans le
développement de cette localité.
- DIEME M. (2011). Déforestation, Dégradation
des terres rizicoles et stratégies de gestion dans la Communauté
Rurale de Thenghory en Basse Casamance Mémoire de Master 2
Géographie, UGB, 180p. Il explique les facteurs de la
déforestation et la dégradation des terres rizicoles mais aussi
les stratégies à mette en place pour stopper ce fléau et
augmenter la production en riz.
- FAYE C.A.T. (2011). Dégradation des terres agricoles
et recomposition socio-spatiales en milieu aride. Etude du village de Palado
dans la Communauté Rurale de Mbadakhoune région de Kaolack,
Mémoire de Master 2 Géographie, UGB, 209p. Il souligne les
facteurs de dégradation des terres et les formes de recompositions
socio-spatiales que les populations mettent en place pour résister
à cette épreuve.
- FOUMIER F. (1960). Climat et érosion. Thèse de
Doctorat en Géographie ; Université de France, Paris ; 201p. Il
met en relation les facteurs du climat qui interviennent dans le processus de
l'érosion, notamment hydrique dans les différentes parties du
globe et à différentes échelles. L'influence du climat,
exprimée par celle de l'intensité, de l'abondance des
précipitations, l'influence de la pente, de la nature du sol et de la
végétation ont été successivement
étudiées.
-NDAO A. (2009). Cultures maraichères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté rurale de Ndiob
(Département de Fatick). Mémoire de Master II Géographie,
UGB ,147p. Il mentionne le rôle que jouent les cultures
maraichères dans développement économique, social et
spatial de la zone. En dehors de cela il souligne les perspectives que
s'ouvrent les paysans et les projets qui interviennent dans cette zone pour
accompagner les producteurs qui sont en difficultés.
29
- NDIAYE M. (2011).La culture de la pastèque : une
stratégie adaptative des paysans de la communauté rurale de Ndiob
face à la dégradation des conditions climatiques
(Département de Fatick). Mémoire de Maitrise en
Géographie, UGB, 125p. Il explique les causes de la dégradation
des sols dans cette zone. En plus, il explique le système de production
des pastèques, leurs circuits de commercialisation mais aussi comment la
culture de la pastèque est-elle devenue une stratégie adaptive
des paysans.
- SARR A. (2010).La dégradation des sols dans la
Communauté Rurale de Palmarin (Département de Fatick) : origines,
impacts sur les activités économiques et stratégies de
gestion. Mémoire de Master I en Géographie, UGB, 58p. Il souligne
les facteurs de la dégradation des sols et les stratégies qu'il
faut mettre en place pour amoindrir les risques. - SY A.F. (2008). Enjeux
socio-économique de la culture irriguée : l'exemple de
l'exploitation de banane dans la Communauté rurale de Missirah
(Tambacounda). Mémoire de Maitrise en Géographie à l'UGB,
105p. Il aborde le rôle socio - économique que joue la banane pour
les producteurs de cette zone. L'intérêt de son mémoire est
qu'il démontre les relations qui existent entre la culture de la banane
et le développement local de cette zone.
- TAMBA A. (2009). Etude de la dégradation des paysages
végétaux et perspectives de leur gestion durable dans la
Communauté Rurale de Bona en Moyenne Casamance. Mémoire de Master
2 Géographie, UGB ,140p. Il explique les causes de la dégradation
des paysages végétaux mais aussi les perspectives qui
s'opèrent dans leur gestion durable. Cette gestion permet de freiner ce
phénomène de dégradation.
- Wade C.T. (2003. Gestion durable des usages littoraux au
niveau de la grande côte sénégalaise : Analyse de l'impact
de la ressource en eau potentialité horticoles de la région des
Niayes. Mémoire de DEA ; FUL, 121p. Il souligne les facteurs de
dégradation des sols dans la grande côte Sénégalaise
mais aussi le rôle socio- économique que joue l'horticulture au
niveau des Niayes.
- Le Plan Local de Développement de la Commune de
Diossong présente le milieu physique et humain ainsi que l'analyse des
potentialités et contraintes agronomiques de cette dernière.
30
Les apports des documents généraux et
spécifiques
Ces documents nous ont permis d'avoir des connaissances de
manière général sur les phénomènes de
dégradation des sols suivants les localités qui ont faits l'objet
d'étude. En marge de cela, ils expliquent les différentes
stratégies d'adaptations qui sont mises en place suivant les
localités. Pour aller plus loin, d'autres expliquent les systèmes
de cultures qu'il faut mettre en place pour augmenter la production. En plus,
ils expliquent le rôle socio-économique que jouent les plantes
dans le développement local de nos sociétés.
Les limites des documents généraux et
spécifiques
Nous notons une certaine ancienneté de certains
ouvrages généraux qui ne reviennent pas sur certains
détails. Sur l'ensemble, les ouvrages spécifiques sont plus
proches de la problématique mais ils ne prennent pas en compte
l'étendue de la question.
Parmi les insuffisances nous pouvons noter l'absence de
document qui étudie les phénomènes de dégradation
des conditions climatiques et stratégie adaptative de façon
particulière et à petite échelle dans notre terrain
d'étude.
Position du problème scientifique
Une question fondamentale se pose en 2015 : Comment se
positionne notre recherche dans un champ scientifique aussi vaste et
varié ?
Chaque auteur selon la question qu'il aborde a essayé
d'apporter des éléments de réponses. De ce fait, les
critiques ne se fond pas sur le contenu de leur travail mais sur la relation
qui existe entre ce qu'ils ont traité et ce que nous voulons traiter.
A la différence des questions liées à
l'interaction de la production agricole et des apports en eau, peu de
recherches ont été faites sur la dynamique de la
dégradation des sols dans le delta du Saloum et ses conséquences
sur les populations. Mais aussi de document qui fait la corrélation
entre la dégradation des conditions climatiques et la stratégie
d'adaptation des populations.
Il s'y ajoute que les études sont souvent sectorielles.
Les facteurs de la dégradation des conditions climatiques sont souvent
analysés sous forme de « listing ». On n'intègre pas
31
souvent ces derniers dans une approche systémique. Or,
ces facteurs n'ont pas le même degré de responsabilité
suivant les zones.
Cette recherche part des travaux antérieurs faits sur
la question pour aboutir à une compréhension plus globale.
Ce TER constitue également le premier travail de ce
genre dans notre zone d'étude. De ce fait, une attention
particulière est portée sur les causes de la dégradation
ses effets sur la zone et la culture de l'anacarde en tant que stratégie
adaptative des paysans.
Pour combler un tel gap de la documentation un travail de
terrain a été nécessaire. Ceci nous permet de
décrypter et ressortir clairement les causes de dégradation des
conditions climatiques dans cette localité mais aussi de savoir le
rôle socio - économique que joue l'anacarde dans cette zone.
1.2. Le guide d'entretien
L'objectif visé est de recueillir un certain nombre
d'informations qualitatives auprès d'informations
privilégiés afin de confronter le thème de la
réalité du terrain et de ressortir sa pertinence. Les entretiens
ont eu lieu avec des personnes ressources dont les concernées sont les
suivants :
- Babacar NDIAYE qui est l'Assistant à la Commune de
Diossong le 05/04/2015 sur des questions qui touchent la population totale de
cette Commune, les ethnies qu'on y retrouve, les principales activités
économiques, les types de sols, les limites de la Commune et sur la
végétation de cette zone.
- Le Chef de village de Ndiaffé- Ndiaffé le
01/04/2015 sur des questions qui touchent les activités
économiques dans cette zone.
- Ndiémé SARR qui est la Présidente du
GIE de Ndiaffé- Ndiaffé le 05/04/2015 sur des questions qui
touchent la gestion de l'unité de transformation des noix d'anacardes
basé dans ce village.
- Awa NDIAYE qui fait partie des femmes qui gère
l'unité de transformation des noix d'anacarde de Ndiaffé-
Ndiaffé qui a pendant longtemps travaillé sur les noix d'anacarde
le 02/04/2015. Nous avons échangé avec elle sur la manière
dont elle transforme les noix d'anacardes et le circuit de la
commercialisation.
32
- Ndéné NDIAYE de Ndiaffé-Ndiaffé
le 30/03/2015 qui a subi des formations sur la manière dont on doit
entretenir les anacardiers c'est pourquoi nous avons orienté nos
échanges sur ces points.
- Demba NDIAYE et Daouda NDIAYE de
Ndiaffé-Ndiaffé le 02/04/2015 lui aussi a subi des formations sur
les méthodes d'entretiens des anacardiers cause pour laquelle il nous a
fait l'historique de la culture de l'anacarde dans cette zone.
- Ousmane TALL du village de Tallène le 05/04/2015
grand producteur de noix d'anacarde. Quant à il a revenu sur beaucoup de
détails concernant l'introduction de cette culture dans cette zone.
1.2. Les enquêtes
Les enquêtes de terrain ont permis de cerner les
réalités du milieu, de rencontrer la population pour
échanger sur certains points. Notre séjour qui a eu lieu
particulièrement durant le mois d'Avril 2015 nous a permis de faire le
tour de huit
villages où l'on retrouve les grands producteurs
d'anacarde dans le delta du Saloum.
Dès lors, grâce à ces enquêtes nous
avons pu savoir les véritables facteurs qui ont poussé les
paysans à adopter la culture de l'anacarde si nous
référons bien sûr aux autres types de plantes. En dehors de
cela, nous avons essayé de savoir comment doit-on semer et entretenir
les anacardiers mais aussi de savoir le circuit de commercialisation de
même que les contraintes et les avantages liés à cette
culture.
2. L'échantillonnage
Portant les motivations de l'étude, nous avons choisi
d'interroger et de nous entretenir avec les grands producteurs. Cela explique
sans doute le fait que nous sommes focalisés au niveau des zones
où l'anacardier est plus cultivé. Ensuite, pour chaque zone nous
avons déterminé le nombre de personnes à enquêter
pour obtenir un tel pourcentage. Le but essentiel était de savoir
comment les paysans s'organisent pour entretenir les plantes et comment ils
commercialisent les fruits.
L'échantillon retenu a touché 20 personnes
répartis dans six villages qui pratiquent la culture de l'anacarde.
Ainsi, les résultats de toutes ces informations nous ont permis de
comprendre comment la culture de l'anacarde est-elle devenue une
stratégie adaptative des paysans.
3.
Les outils de la collecte de données
Grace au guide d'entretien et au questionnaire, nous avons pu
collecter des informations et de prendre des images pour l'illustration de nos
propos.
En dehors de cela, les tableaux, les cartes et les diagrammes
ont rendu possible la classification et l'organisation des informations
recueillies lors de la collecte.
4. L'organisation du travail
L'enquête a duré deux semaines. Elle s'est
principalement déroulée durant les vacances du mois d'Avril. Pour
gagner le maximum de temps, nous avons élaboré un calendrier en
vue de procéder à des enquêtes par zone.
Ce zonage a facilité notre investigation de terrain en
permettant un meilleur choix des villages et une collecte du maximum
d'information possible.
L'activité de terrain qui s'est déroulé au
mois d'Avril 2015, a été pour nous, l'occasion idoine de prendre
des photos en rapport avec les différents aspects étudiés.
A partir des données obtenues sur le terrain, nous avons effectué
deux traitements (statistique et cartographique), mais aussi une analyse des
résultats.
5. Traitements statistiques et
cartographiques
Les informations recueillies au cours de notre investigation de
terrain ont été de deux ordres : des données quantitatives
et des données qualitatives.
Les données quantitatives recueillies à partir du
questionnaire ont fait l'objet de dépouillement et de restitution sous
formes de graphiques (diagrammes, courbes, etc.), à l'aide du logiciel
Excel.
Aussi nous avons procéder de la même manière
pour traiter les données qualitatives. Le dépouillement est fait
de façon manuelle sur la base d'informations obtenues.
6.
Analyse des résultats
L'analyse de données recueillies est effectuée
en utilisant les techniques d'analyse causale et statistique. Elle nous a
permis également de mieux comprendre le sens des propos des personnes
interrogées. Pour leur meilleure utilisation, le logiciel Microsoft Word
a été utilisé pour la rédaction du document, le
logiciel Excel pour faire le calcul et le logiciel Quantum GIS et Arc View pour
la réalisation des cartes.
Dans le cadre de ce travail d'étude et de recherche,
il faut souligner que des problèmes ne manquent, aussi bien au niveau de
la documentation qu'au niveau de l'enquête de terrain.
7. Les difficultés rencontrées
Ce TER n'a pas échappé à des obstacles.
Autrement dit, des difficultés ne manquent pas dans la collecte des
données et l'accessibilité des documents dont nous noterons
quelques :
- La difficulté d'accéder à certaines
données ceci est dû au fait que les autorités ne sont pas
toujours disponibles, ce qui nous faisaient perdre beaucoup de temps sans
recueillir la moindre information. Au niveau des populations, l'accès
à l'information n'a pas été facile à cause de la
discrétisation de certaines personnes.
- En marge de cela, notons la mauvaise qualité des
infrastructures qui ne facile pas l'accès dans certaines
localités du fait de leur enclavement.
Malgré ces obstacles nous avons déployé
le maximum d'efforts pour la réalisation de cette modeste contribution
à ce vaste champ de la recherche scientifique.
Au total, cette partie qui concerne le cadre théorique,
opératoire et méthodologique a permis d'introduire les notions
fondamentales pour la compréhension de la démarche
développée. En dehors de cela, elle a dressé les
techniques, les outils de la collecte et le traitement des données.
A travers les objectifs visés par la présence
recherche, ce mémoire ce veut comme une
réponse aux paysans de la Commune de Diossong face
à la dégradation du milieu.
Les résultats de la recherche s'articulent autour de trois
parties :
35
- Première partie qui aborde les causes de la
dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur les
activités économiques ;
- Une deuxième partie qui explique la production des
anacardiers;
- Une troisième partie qui traite les avantages de la
culture de l'anacarde.
Première partie : Les causes de la dégradation des conditions
climatiques et leurs impacts sur les activités économiques.
|
Avant la sécheresse des années 1970, l'espace de
la commune de Diossong était essentiellement occupé par des
espèces végétales à essence soudanienne avec une
couverture assez importante. Mais suite à la dégradation des
conditions climatiques avec des moyennes pluviométriques qui varient
entre 318 mm à 1000 mm, le couvert végétal a
été rudement éprouvé. En effet, les espèces
à essence soudaniennes dépérissent au profit des
espèces sahéliennes qui résistent mieux aux difficiles
conditions climatiques, à l'appauvrissement des sols et à la
pression anthropique (CADL de Djilor).
Parallèlement à l'aridification climatique, le
surpâturage, les techniques agricoles modernes (charrues) mal
utilisées, les feux de brousse, les besoins divers de l'homme (bois de
construction et de chauffe, pharmacopée, artisanat, etc.) sont autant de
facteurs inhérents aggravant la dégradation des conditions
climatiques dans la Commune de Diossong (CADL de Djilor).
Ces facteurs naturels et humains, en contribuant activement
à la dégradation accrue du couvert végétal, ont
ouvert la voie au processus d'érosion pluviale et éolienne sur
des sols deck dior fragiles.
Le ruissellement en nappe a entraîné un
décapage pelliculaire avec un départ de la partie « vitale
» des sols, ce qui accentue la diminution de fertilité.
Sur ce climat, les pratiques culturales inappropriées
en ont comme corollaire l'appauvrissement continu des sols, amenuisant ainsi
les terres cultivables déjà insuffisantes pour une population
toujours croissante (Rossi, Delphine et Narbeburu ,1998).
Chapitre 1 : Les facteurs naturels
Beaucoup de facteurs naturels agissent sur la
dégradation des sols dans la Commune de Diossong parmi lesquels nous
pouvons retenir :
1. Les vents
1.1. La variation des types de climats.
Les vents interviennent dans la variation des types de climats
qu'on observe dans cette zone. Souvent ils varient d'un moment à l'autre
ceci fait qu'ils ont des impacts sur les ressources naturelles. La variation de
la position du front intertropical est à l'origine de l'alternance de la
circulation des alizés et de la mousson.
Pendant la saison sèche (novembre à juin), la
direction dominante des vents dans le delta du Saloum est celle des flux
provenant du nord et de l'est. Ces vents correspondent respectivement à
des alizés maritimes et des alizés continentaux qui soufflent.
Ces derniers issus de l'anticyclone du Sahara accentuent les conditions de
sécheresse et correspondent à l'harmattan qui est un vent chaud
et sec qui souffle presque durant toute la période de la saison
sèche dans cette zone. D'où durant cette période seules
les plantes hélophiles qui résistent bien à la
sécheresse sont présentes dans cette localité. Les
alizés maritimes sont humides mais sont incapables de
générer des précipitations du fait de la position trop
basse de l'inversion d'alizé (Leroux, 1974 in Malou, 1992).
En outre, durant la saison pluvieuse (juillet à
octobre), avec l'installation du front intertropical ( FIT) vers le nord, c'est
le vent de mousson issu de l'anticyclone de Saint Hélène au sud
qui souffle sur l'ensemble du Pays. Sa direction dominante est le sud-ouest.
Durant cette période les vents qui soufflent sont souvent
accompagnés de fraicheur. Ce sont des vents doux et lourds qui
engendrent des pluies et donnent une capacité de
régénération des ressources naturelles. Durant cette
période beaucoup d'arbres renouvellent leurs feuillages.
39
Figure 3 : Vitesse moyenne mensuelle des vents dans la
Commune de Diossong de 2000 à 2015.
Mois
vitese moyenne /seconde v( m/s) mensuel le des
vents
4
0
8
7
6
5
3
2
1
Source : station météorologique de
Kaolack.
Ce diagramme montre que les vents sont de faibles
intensités durant l'hivernage. La réduction des vitesses est
souvent liée au fléchissement des vitesses maximales et aux
modifications des conditions de surface. Contrairement à la saison
sèche où c'est l'harmattan qui souffle en rendant sèche
les végétaux. Seules les espèces qui en résistent
sont présentes en cette période de sécheresse.
Par ailleurs, nous analyserons comment l'érosion
éolienne agisse-t-elle sur la destruction du couvert
végétal.
1.2. L'érosion éolienne
L'érosion éolienne peut se produire n'importe
où dès lors que les conditions du sol, du climat et de la
végétation offrent un terrain favorable. D'après les
études menées par la FAO (1960), les régions sujettes
à l'érosion ont les caractéristiques suivantes :
- sol meuble, sec et finement émietté ;
- couverture végétale absente ou clairsemée
;
- champ suffisamment étendu ;
- vents suffisamment compétents pour amorcer un mouvement
de particules.
40
Le phénomène d'érosion éolienne
dans cette zone consiste au transport par le vent des éléments
fins du sol, argile, limon et de sable fin partie prenante du complexe
absorbant où se trouve une grande partie des éléments
nutritifs. Ainsi ce processus aboutit à un appauvrissement des sols qui
s'érodent par le vent et a un enrichissement concomitant et
proportionnel des endroits de dépôts des matières
transportées.
A la différence de la pluie qui intervient que pendant
une courte durée de l'année, le vent est un facteur permanent,
dont la vitesse et la nature varient selon la situation longitudinale. Dans
tous les cas la réaction des milieux face à la déflation
dépend beaucoup plus de la vitesse du vent. Les vents dont la vitesse
est supérieure ou égale à 3m/s sont compétents,
donc capable de mobiliser les sables.
A côté du vent des facteurs secondaires comme les
cultures pluviales et l'élevage qui facilitent l'ameublissement du sol
peuvent faire déclencher le processus (Wade, 2003).
Cette forme d'érosion emporte la bonne terre et laisse
les sols nus, qui deviennent pauvres et inaptes à la culture.
Figure 4: Climatogramme de la commune de Diossong de 1990
à 2015
41
Source : Station météorologique de
Kaolack
Ce Climatogramme montre que la courbe de la
pluviométrie est au-dessus de celle de la température dans les
années : 1993, 1994, 1999, 2000, 2005, 2006, 2011, 2012 et 2015. Ceci
montre que durant ses années la commune de Diossong a enregistrée
les pluies abondantes.
Concernant les années : 1990, 1991, 1992,
1995,1996, 1997, 1998, 2001, 2002, 2003, 2004, 2008, 2009, 2010 et 2014 la
courbe de la température est largement au - dessous de celle de la
pluviométrie car durant ses années les pluies enregistrées
dans la commune étaient déficitaires. Ceci a conduit à une
dégradation avancée des conditions climatiques car les
espèces lignées et végétales n'avaient plus la
possibilité de se régénérer. Du coup, on observe
une accélération de l'érosion éolienne car les
éléments qui protégés le sol étaient
disparus, laissant le sol nu exposé aux vents violents.
2. L'érosion hydrique
2-1. Généralités
L'érosion est un phénomène naturel
complexe. Elle débite dès qu'une terre émerge de
l'océan « elle tend à raboter toute dénivellation et
à réduire le paysage à l'état planétaire
» (Tricart et Cailleux, 1960).
Elle comprend trois phases, arrachement, transport et
sédimentation qui peuvent se développer simultanément
selon les sites d'un paysage. L'érosion hydrique s'exerce sur toutes les
terres dès que la pluviométrie dépasse 300 à 400mm
par an.
2.2. La pluviosité
L'impact de la hauteur et de la durée de la pluie sur
l'érosion hydrique se manifeste dans cette partie du delta du Saloum
pendant les premières averses de l'année. Lorsqu'il n y a plus
d'écran végétal et que parfois le tapis herbacé est
complètement desséché ou brûlé, les pluies
importantes et violentes causent des dégâts importantes sur les
sols nus fragilisés.
Une hauteur d'eau importante reçue pendant une courte
durée entraine une intensité forte (supérieur ou
égal 2mm/mn) qui déclenche l'érosion dès que les
autres facteurs du milieu sont déstabilisés. Au niveau du bassin
arachidier les fortes pluies de l'année enregistrées sur les sols
secs et dépourvus de protection sont de nature à engendrer le
phénomène
2.3. Le ruissellement
A côté de ce facteur principal qu'est la
pluviosité, d'autres facteurs du milieu contribuent à empirer
l'agressivité climatique.
D'abord c'est la nature des sols Diatta (1994) cité par
(WADE, 2003) a montré dans sa thèse que le ruissellement
dépend fortement de l'état physique du sol superficiel et du
sous-sol au moment où intervient, la pluie et de la modification au
cours de l'averse, de l'état de surface et de l'humidité du sol.
Ainsi, il n'y a érosion que si le refus d'infiltration déclenche
au détachement des éléments de la terre et un
ruissellement, les endroits les plus exposés à l'érosion
hydrique sont les dépressions aux sols argileux.
Ensuite c'est la pente et que plusieurs auteurs ont
montré que généralement, l'inclinaison de la pente diminue
le volume ruisselé. Sur une forte pente, on observe un meilleur drainage
interne et une formation plus lente des pellicules de battance, lesquelles sont
détruites au fur et à mesure par l'énergie de
ruissellement. Le facteur longueur de pente intervient également sur le
volume ruisselé : « si théoriquement, ce volume
exprimé en pourcentage reste constant le long de la pente, il apparait
dans de nombreux cas, lorsque les sols sont dénudés, que le
coefficient de ruissellement diminue lorsque la pente augmente (Roose, 1973 et
Valentin ,1979) ».
Enfin le couvert végétal et les techniques
culturales peuvent augmenter de façon considérable l'infiltration
et ceci est plus manifeste dans la zone de Diossong. La comparaison de
l'infiltration sur un sol nu non travaillé, sur les mêmes pioches
avec résidus de culture ou en billonnage cloisonné aboutit aux
résultats suivants : « l'infiltration d'une pluie de 120mm passe de
35mm à plus de 104mm d'infiltration ».Le couvert
végétal peut être considéré comme le meilleur
protecteur du sol. Les paramètres à prendre en compte ici sont le
recouvrement total de la végétation mais aussi et surtout le
recouvrement de la végétation herbacée proche de la
surface du sol (Wade ,2003).
2.4. L'effet splash: une résultante de la faiblesse
du couvert végétal
C'est un mécanisme qui rend les sols très
sensibles à l'érosion hydrique. La destruction de couvert
végétal et le brûlis par les feux de la biomasse
sèche réduisent considérablement la protection du
substrat. Le caractère ouvert des formations ligneuses et la non
abondance de l'appareil foliaire n'atténuent pas la force des eaux en
provenance de l'atmosphère. Les
43
gouttelettes d'eau précipitées arrivent
directement au sol sans aucune réduction de leur force et au contact de
ce dernier, elles entraînent un ameublissement de sa couche
superficielle. C'est un mécanisme qui se produit
généralement lors des toutes premières pluies (mi-juillet)
et est plus actif sur les parcelles déjà défrichées
pour la mise en culture. L'effet splash favorise la mobilisation du sol
dès l'entame des précipitations. D'où le décapage
de la couche pédologique superficielle par les eaux de ruissellement.
Leur action est aggravée par le type de substrat et le degré de
la pente (Tamba, 2009).
Figure 5 : Mécanisme de l'effet splash qui se
traduit par la modification de la surface du sol sous l'action de la
pluie
Source : BEAUCHAMP J. (2006), d'après BUSSIERE M.
(1996).
Cette figure montre que l'effet splash a eu lieu au moment
où, les gouttes de pluies frappent le sol et en détruisent la
structure par déplacement de grains agglomérés (Wade,
1997). En plus, une goutte de pluie tropicale frappe le sol non
protégé avec beaucoup plus de force (FAQ, 1960) et déloge
les particules aussitôt prises en charge par le ruissellement.
Nous pouvons renchérir que ce phénomène
d'effet splash est aussi expliqué par le mécanisme de
l'érosion pluviale (figure 5).
Figure 6: Le mécanisme de l'érosion
pluvial
44
Source : Verniers G. (1995).
Cette figure montre lorsqu'une goutte d'eau tombe du ciel,
elle acquiert une énergie cinétique proportionnelle à son
diamètre et à la hauteur de sa chute. Cette énergie est
transférée au sol au moment du contact : c'est ce qu'on appelle
effet splash, qui constitue la première étape de l'érosion
pluviale (hydrique). Les débits arrachés sont
entraînés le long de la pente par les eaux de
ruissellement.
Ainsi, la pluviométrie connait depuis quelques
décennies une variabilité dans le temps avec une évolution
irrégulière.
3. L'irrégularité de la
pluviométrie
La période des précipitations connait depuis bon
nombre de décennies une réduction marquée. Elle se
manifeste par un retard au début et une interruption
prématurée à la fin. Autrement dit l'hivernage
débute maintenant au mois de juillet et dès fois même au
mois d'août pour s'arrêter au mois d'octobre. Ceci a fait que
beaucoup d'espèces de plantes aquatiques qui ne résistent pas
à cette rareté des pluies sont disparues. D'où ils ne
restent que les plantes hélophiles qui résistent bien à la
sécheresse. C'est ce phénomène qui explique un peu la
disparition de
45
certaines espèces d'arbres et d'arbustes dans cette
zone. En marge de cela, le nombre de mois et particulièrement celui des
jours pluvieux diminuent de façon remarquable. Depuis quelques
décennies le nombre de mois pluvieux dépassent rarement deux(2)
mois et les pluies peuvent parfois être rares pendant trois (3) semaines
ou plus sans tomber. Selon l'avis des vieux qui sont interrogés
l'hivernage commencé dans cette zone au mois de Mai pour terminer au
mois de Novembre. En dehors de cela, ils affirment que presque chaque jour
durant l'hivernage il pleuvait cause pour laquelle cette zone était
entouré de forêts luxuriante et les sols avaient la
capacité de se fertiliser du fait de cette fréquence d'humus.
Mais dès l'instant qu'on a commencé à remarquer la
durée de la saison pluvieuse en baisse les paysans ont abandonnés
beaucoup de spéculations dont leur maturité est assez longue pour
les remplacer par d'autres précoces. En plus, ce déficit
pluviométrique a fait que la strate herbacée n'a plus
suffisamment d'eau pour pouvoir se régénérer pour donner
des matières organiques qui participent à la fertilité des
sols. Dès lors il faut noter que la végétation qui servait
de protection est détruite et l'élément ligneux qui est
indispensable à l'équilibre de l'écosystème devient
particulièrement fragile et ne résiste pas à l'abaissement
à plus forte raison à la baisse des niveaux
piézométriques, or leur reconstitution en période de
retour des pluies demande plusieurs années.
46
Figure 6 : Courbe d'évolution de la
pluviométrie dans la commune de Diossong de 1990 à
2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe qui évolue en dent de scie montre que
la pluviométrie est irrégulière dans la commune de
Diossong dans les dernières années. La conséquence qui en
résulte en est que beaucoup d'espèces d'arbres sont disparus
accompagné par l'abandon de certain type de culture du fait de cette
rareté d'eau. Pour pallier ce fléau les paysans adoptent d'autres
types de culture comme l'anacarde qui n'exige pas une très forte
pluviométrie.
En plus de sa grande variabilité interannuelle, la
pluviométrie est marquée mensuellement, par une mauvaise
répartition dans le temps et dans l'espace, avec l'existence de
fréquentes pauses pluviométriques (ou poches de
sécheresse).
47
Figure 7: Evolution des précipitations moyennes
mensuelles de 1990 à 2015 dans la commune de Diossong
Source : station météorologique de
Kaolack.
En analysant cette courbe nous remarquons que l'hivernage
commence dans la zone de Diossong en mi- juin ou bien au mois de juillet pour
se terminer au mois d'octobre. Il est à noter que plus de 85% des pluies
tombent durant les mois de juillet, août et septembre mais leur
irrégularité rende précaire l'élevage et la culture
sous pluie. Ceci étant dit nous pouvons déduire que la saison
sèche est plus longue que celle de la saison pluvieuse qui connait des
dés fois des jours de la rareté des pluies.
De plus, ce phénomène de
l'irrégularité de la pluie est expliqué par l'analyse du
nombre de jours pluvieux dans commune de Diossong entre 1990 et 2015.
48
Figure 8: Evolution annuelle du nombre total de jours
pluvieux dans la commune de Diossong de 1990 à 2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette figure montre que depuis quelques décennies
le nombre de jours pluvieux par an dépasse rarement deux mois.
L'évolution annuelle des journées pluvieuses montre quelques
irrégularités. La lecture des valeurs de l'évolution
annuelle des jours pluvieux met en relief les oscillations marquées
entre les années. Les années 1998 (34 jours) , 2002 (33 jours),
et 2014 (32 jours) sont caractérisées par la très faible
fréquence de précipitations pour une zone aux isohyètes
comprises entre 700 et 1000mm. Toutefois, nous pouvons constater que la somme
annuelle des jours pluvieux de 1980 à 2015 est, dans de nombreux cas,
inférieure à 60 jours. La somme annuelle maximale avoisine les 70
jours mais n'atteint pas les 80 jours. Ce qui correspond à une faible
durée d'arrosage des ligneux sur l'ensemble de la zone. La
conséquence qui en résulte est la disparition de beaucoup
d'espèces qui exigent une pluviométrie abondante.
Par ailleurs, les phénomènes d'années
déficitaires et excédentaires qui sont connues dans la zone nous
ont permis de tracer la figure ci-dessous pour mieux illustrer
l'irrégularité de la pluie.
49
Figure 9: Histogramme des années
déficitaires et excédentaires par rapport à la moyenne de
la normale pluviométrique dans la commune de Diossong de 1990 à
2015
|
1200 1000 800 600 400 200
0
|
|
|
Hauteur d'eau en millimètre
|
|
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Années
Années déficitaires / normale Années
excédentaires / normale
|
|
Source : station météorologique de
Kaolack.
En analysant ce diagramme , nous pouvons noter que la
figure 7 traduit les années déficitaires et excédentaires
par rapport à la moyenne de la normale pluviométrique
étudiée. Nous faisons ressortir en rouge, les années
sèches et en bleu, les années de pluviosité
supérieure à la moyenne. Il révèle que 55% des
années de cette dernière sont déficitaires ce qui accentue
la fréquence des pauses pluviométriques ou poches de
sécheresses et augmente le risque d'aridité. Ces poches de
sécheresses prolongées dans le delta du Saloum ont amorcé
la dégradation des sols. La figure 7 révèle aussi que le
secteur de la commune de Diossong a été frappé par une
baisse notoire de la pluviométrie notamment dans les années 1990,
1991, 1995, 1998, 2002, 2009 et 2014. Ces pauses pluviométriques ont en
général pour effet d'accroître la température de
l'air au sol tout en réduisant le bilan radiatif en surface et aggravant
le déficit du bilan radiatif des systèmes
surface-atmosphère locaux. Cela entraîne une augmentation de la
subsidence atmosphérique et, partant, une diminution des
précipitations (OMM, 2005).
En plus de cela, la variation de la température agisse sur
l'évolution du couvert végétal.
50
4. La variation de la température
La combinaison de hautes températures peut conduire au
dessèchement du substrat (DETEMPS, 1970). Les fortes températures
accroissent l'utilisation de l'eau par les plantes mais aussi accentuent
l'évaporation. Par conséquent, le point de flétrissement
des plantes est vite ou prématurément atteint. Ce seuil,
lorsqu'il est franchi par les végétaux, engendre des impacts
négatifs à la survie ou à la vie des plantes. Certains
d'entre elles dépérissent à un certain moment de
l'année. C'est le cas pour la majorité des essences à
strate herbacée. Les herbes ont une faible capacité à
développer des systèmes de résistance ou des conditions
d'adaptation au déficit hydrique. Les plantes,
généralement dans leur majorité, développent
certaines méthodes de défense pendant la saison sèche en
réduisant l'appareil chlorophyllien (chute des feuilles des
espèces caducifoliées) ou encore par la réduction de la
taille des feuilles (micro phyllie) ; (SIMON, 1998).
Les températures excessives rendent la synthèse
des matières organiques nulle par la destruction de cytoplasme
cellulaire nécessaire ou développement des plantes.
Figure 10: variation de la température dans la
commune de Diossong de1998 à 2014
TEMPÉRATURES EN DEGRÉS CELCUCE
45
40
35
30
25
20
15
10
0
5
T Minimales T Moyennes T Maximales
ANNÉES
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe explique la variation de la
température qui n'est pas stable dans cette localité. Ceci a eu
des effets sur l'environnement car beaucoup d'espèces ligneuses de
même que la
51
biomasse sont disparus. D'où c'est ce qui
accélère l'érosion éolienne car le sol est devenu
nu sans protection contre les vents violents.
Ainsi, la saisonnalité et la proximité du bras
de mer avec la station influent sur les valeurs de l'humidité relative
dans cette localité.
5. L'humidité relative
C'est un facteur qui intervient directement dans la
dégradation des ressources naturelles. L'humidité relative est
fortement tributaire de l'activité solaire et de la pluviométrie,
elle constitue un des maillons importants du cycle de l'eau dans la Commune de
Diossong.
L'humidité relative connait une évolution
unimodale du fait de l'existence d'une seule saison humide dans l'année.
Elle est de faible envergure durant la saison sèche entre le mois de
novembre et de juin (<50). Ceci s'explique par le fait que durant cette
période surtout au mois de Mai et juin c'est l'harmattan qui souffle et
c'est un vent chaud et sec qui assèche tout ce qui était
mouillé. Elle est de grande envergure durant les mois de juillet
à octobre (>50%) ce qui coïncide avec la saison des pluies.
C'est humidité est plus remarquable durant le mois d'août
où il pleut presque chaque jour dans cette localité avec des
quantités assez importantes. L'apparition des pluies est à
l'origine de l'atténuation de la température entre juillet et
septembre d'où l'augmentation de l'humidité relative.
L'augmentation de l'humidité relative est liée
aux précipitations et à la nébulosité qui tout en
abaissant la température, contribue à élever la tension de
vapeur de l'air.
52
Figure 11: courbe d'évolution de la moyenne
mensuelle des minimums et maximums de l'humidité relative de 2000
à 2014
HUMIDITÉ RELLATIVE EN %
120
100
40
80
60
20
0
MOIS
Minimum Maximum
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe montre que l'humidité est de grande
envergure durant les mois de juillet, août et septembre car durant ces
mois il pleut toujours. D'où c'est le moment qui offre aux
végétaux la capacité de régénération.
Mais pour ce qui est de la saison sèche on a des vents chauds et secs
qui soufflent en asséchant tout l'atmosphère qui est souvent
poussiéreux.
En plus, les phénomènes évaporatoires
dans la commune de Diossong sont favorisés par la combinaison de vents
secs, de températures élevées en moyenne et d'un
ensoleillement généralement fort.
6. De forts régimes d'insolation et
d'évapotranspiration
L'insolation fait partie des paramètres climatiques
importants car étant liée aux autres facteurs climatiques par le
biais de l'activité solaire moteur de la photosynthèse et du
cycle de l'eau. Elle varie en fonction du temps d'ensoleillement mais peut
être influencée par la saisonnalité (présence des
nuages pendant la saison des pluies) . Il faut noter que l'insolation est
très importante durant les mois de mars, d'avril et mai qui
coïncide avec la saison sèche qui est une période où
l'ensoleillement atteint son maximum (300h/mois). En revanche, elle est
faible
durant les mois d'août et de septembre ceci peut
être expliqué par la faiblesse de la nébulosité car
durant cette période le ciel est souvent couvert de nuages, il n'y'
presque pas de soleil, avec des pluies assez récurrentes. D'où on
note les faibles valeurs d'insolation de l'ordre de (207h/mois)
Figure 12: Courbe des moyennes mensuelles de
l'insolation dans la commune de Diossong de 2000 à 2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe explique que durant la saison des pluies on a
un faible ensoleillement qui est dû au ciel qui est souvent nuageux. Il
y'a des moments où le soleil disparait complétement à
cause des fortes pluies qui s'abattent nuit et jour. Tan disque durant la
saison sèche le soleil est de grande intensité surtout au mois de
mars où l'on a des rayons ultra-violets qui tapent toujours au
sol.
Par ailleurs, signalons que l'évapotranspiration est
très forte ; elle est de l'ordre de 2337 mm/an, avec une moyenne
mensuelle qui passe de 50 mm (septembre) à 240 mm (mars). Elle est plus
importante durant les mois de mars, avril car ce moment c'est l'harmattan qui
souffle en dégageant un vent chaud et sec. De ce fait, ceci augmente les
quantités d'évaporation du sol et des végétaux.
Rappelons que l'ensemble des déperditions biologiques
et physiques du sol en vapeur d'eau est appelé évapotranspiration
(VIERS, 1971).
54
Ainsi, elle correspond à la quantité d'eau (lame
d'eau) évaporée lorsque la fourniture du substratum est
illimitée.
Figure 13: Courbe de l'évolution moyenne
mensuelle de l'évapotranspiration dans la commune de Diossong de 2000
à 2015
Evapotranspiration en MM
300
250
200
150
100
50
0
MOIS
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe montre que l'évapotranspiration est
très importante durant le mois de Mars et Avril qui coïncide avec
l'harmattan qui est nuisible à la survie des végétaux.
Cependant elle est en baisse durant l'hivernage surtout au mois d'Août et
de Septembre où les végétaux sont vivants de même le
sol est mouillé car en ce moment il y'a les pluies qui s'abattent sans
arrêts.
55
Figure 14: courbe de l'évolution moyenne de
l'insolation, de l'évapotranspiration et de pluviométrie de la
commune de Diossong de 2000 à 2015
350
300
250
200
150
100
50
0
Evapotranspiration Pluiviométries Insolation
MOIS
Source : station météorologique de
Kaolack.
En analysant ces courbes nous remarquons que la courbe de
la pluviométrie est dessus de celle de l'évapotranspiration et de
l'insolation entre le mois de juillet et de septembre qui coïncide avec
l'hivernage. C'est dire que durant ces mois l'évapotranspiration et
l'insolation sont de faibles envergures. Mais pour ce qui est de la saison des
sèche la courbe de la pluie est en dessous des autres courbes car ce
moment il n'y a pas de pluies tout devient donc sèche. En ce moment
l'à l'évapotranspiration atteint son paroxysme et que les rayons
ultra-violets les plus chauds chauffe la terre.
En d'autres termes, tous ces facteurs climatiques intimement
liés et concomitants se retrouvent dans l'indice ombrothermique mensuel
avec la formule P= 2T.
Afin de mieux cerner ces caractéristiques climatiques,
un examen de diagramme ombrothermique établis pour une période de
25 ans (1990-2015) a été réalisé (figure 16).
Figure 15: Diagramme ombrothermique de la commune de
Diossong de 1990 à 2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Ce diagramme ombrothermique indique que l'hivernage
commence dans la commune de Diossong à partir de mi- juin pour terminer
en octobre. Durant cette période la courbe de la pluviométrie est
au-dessus de celle de la température ; avec des fortes
précipitations enregistrées dans les mois d'août et de
septembre suivirent des précipitations moyennes des mois de juin,
juillet et octobre.
Un mois sec se définit, selon (Bagnouls et Gaussen,
1953, 1957) comme celui ayant un total pluviométrique (moyenne en
millimètres) égal ou inférieur au double de la
température (P = 2TY). Ainsi, nous constatons que la saison sèche
est formée par plusieurs mois secs consécutifs. Le diagramme de
Gaussen (figure 14) permet de mettre en évidence une période
humide (Juillet à Septembre), et une période sèche qui
s'étale du mois de novembre jusqu'au mois de Juin. Il en ressort que 8
à 9 mois sur 12 sont des mois secs pour la commune de Diossong. Pendant
cette période la courbe de la température est au-dessus de celle
de la pluviométrie. Cette irrégularité de la pluie a
conduit à une dégradation très rapide des conditions
climatiques qui sont à l'origine de la chute des rendements.
En d'autres termes, nous pouvons notons que la salinisation
est aussi un facteur très répandu dans la commune de Diossong et
elle ne cesse de gagner chaque année les terres.
8. La salinisation des sols.
D'après Vieillefon et Pataud ; 1975 cité par
SARR ,2010 « la salinisation des sols est un processus qui se
développement naturellement en saison sèche ». Elle
résulte d'un enrichissement du sol en sels solubles provenant de
l'altération de la roche et des apports naturels externes. Elle est
souvent due à l'évaporation et à la fluctuation des
marées. Un sol est considéré comme salé si sa
conductivité électrique (CE) est supérieur à 4m/ cm
(selon le projet PRECOBA) ou 7m S/cm (d'après l'ORSTOM). Les incursions
du bras de mer du Saloum entretiennent l'approvisionnement en sel dans tout
l'espace occupé par la salinité.
Dans la Commune de Diossong on observe la salinisation des
sols qui impacte négativement l'agriculture de cette zone. Beaucoup de
terres sont devenus inaptes à la culture à cause de cette
salinité. Elle ne cesse de se propager pour attaquer petit à
petit les terres cultivables du fait de la baisse de la pluviométrie. La
conséquence qui en résulte est la perturbation de la croissance
et du développement des plantes. Ce phénomène de
salinisation est plus représentatif dans les terres de la zone de
Ndorong qui progresse dangereusement depuis que la digue de protection
située dans la vallée de Yerwago a cédé. Ce
phénomène est beaucoup plus pointu dans la zone
côtière de Tallène.5
57
5 PLD Diossong, 2015
Photo 1 : Apparition de croûte de terre saline sur
la zone.
58
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo montre que la salinisation à
complétement dominée les terres de cette zone et continue de
s'élargir davantage. Beaucoup de terres qui étaient arables sont
devenus maintenant inaptes à la culture à cause de ce
phénomène rapide de salinisation.
En dehors des facteurs naturels d'autres anthropiques
agissent sur la dégradation du milieu.
59
Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques
Les causes de la dégradation des conditions climatiques
sont dues également à l'homme qui interagisse sur le milieu et le
transforme. Parmi lesquelles nous pouvons retenir principalement :
1. Une forte croissance démographique
La pression démographique (liée à
l'augmentation de la densité), le développement économique
en général (induit par une modification du système de
production,), sont des modalités importantes d'action de l'homme sur
l'environnement (Morou et Rippstein G, 2004). La population de la Commune de
Diossong était de 28.812 habitants en 2000, pour atteindre 37.456
habitants en 2006. Pour ce qui est de l'année 2015 elle est de l'ordre
de 41.414 habitants.
En effet, l'évolution des systèmes de production
provoquée par la pression démographique, entraînant le
passage d'un système intensif à un système extensif. Cette
évolution démographique impose de nouvelles conquêtes
spatiales pour l'agriculture et pour l'habitat. On assiste alors à une
grande sollicitation des terres liée à l'augmentation des
besoins. Elle se traduit par un morcellement des espaces cultivés et
leur exploitation abusive. Cette situation a engendré la suppression ou
la réduction des temps de jachères ce qui influe sur la baisse de
la fertilité des sols dans la commune de Diossong.
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Années
Nombre d'habitants
44000
42000
40000
38000
36000
34000
32000
30000
28000
Figure 16: courbe d'évolution de la population de
la commune de Diossong de 2000 à 2015.
Source : PLD Diossong, 2015.
Cette courbe montre que la population de la Commune de
Diossong évolue sans cesse depuis 1998 jusqu'à 2015. Ceci a eu
des effets néfastes sur l'environnement qui est dégradé
par ses dernières pour des besoins d'habitats, de champs pour cultiver,
de bois de chauffe, de pharmacopée, etc.
2. La coupe abusive de bois
La coupe abusive de bois fait partie des facteurs de
dégradation de l'environnement. Elle est due principalement à
:
- la surexploitation des ressources forestières est la
conséquence d'une dépendance presque totale au bois de chauffe
(86,7 % de la consommation de combustibles. En plus, cette forte consommation
de bois de chauffe est due en partie à la faible utilisation du gaz
butane, de l'introduction des foyers améliorés qui est un facteur
d'accentuation du phénomène de désertification ;
-l'utilisation accrue du bois d'oeuvre et de service au niveau
des habitations, l'artisanat et pour la construction des cases ;
-l'élagage abusif par les éleveurs en quête
de fourrage en contre saison ;
- l'accroissement des quantités de racines et
d'écorces récoltées pour la médecine traditionnelle
;
- l'extension anarchique des terres de cultures liées
aux pratiques agricoles peu adaptées au contexte locale (PLD ;
Diossong).
Bref, voilà autant de facteurs qui sont à
l'origine de la disparition de beaucoup d'espèces d'arbres dans cette
zone. Selon les vieux qui sont interrogés la Commune était
entouré de forêt où vivaient une quantité importante
d'animaux mais avec l'installation progressive des populations on a noté
une diminution progressive du couvert végétal.6
60
6 LERICOLAIS A. 1999. Les paysans Seereer. Dynamique
agraire et mobilité au Sénégal.
Photo 2: Les arbres sont abattus et stockés en
tas
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo montre que les populations de cette zone
coupent souvent les arbres pour se procurer du bois mort, du charbon de bois
destinée à la cuisine. D'autres s'en procure pour des besoins
d'habitats de pharmacopée, etc. Ces coupes récurrentes sont
à l'origine de la disparition de beaucoup d'espèces d'arbres dans
cette zone et ceci ne fait qu'aggraver le phénomène de
dégradation.
De surcroit, les feux de brousse sont aussi très
néfastes sur le couvert végétal. Nous analyserons ses
effets dans la commune de Diossong.
3. Les feux de brousse
Les facteurs de dégradation des ressources
végétales sont nombreux et les feux de brousse figurent parmi les
plus destructifs, agissant sur les terres, les forêts et la faune.
Considérés parfois comme outil de gestion (feux
précoces, désherbage,...), les feux peuvent être criminels,
intentionnels ou accidentels.
7 PLD Diossong ,2015
La multiplication des feux de brousse est due principalement
à l'imprudence et l'irresponsabilité de certaines populations
à laquelle s'ajoutent l'inefficacité des campagnes de
sensibilisation, la non application de la loi ainsi que les pratiques non
appropriées des paysans.7
Ils détruisent l'humus qui favorise la rétention
de l'eau, la richesse en sels minéraux ainsi que la vie microbienne dans
l'horizon supérieur du sol et temporairement toute possibilité de
régénération en laissant un sol nu sensibilité
à l'érosion éolienne.
Le feu consume la matière ligneuse, il dégage de
la chaleur qui blesse et tue les animaux de même que les
végétaux vivants. Il peut altérer le sol en produisant des
résidus minéraux qui peuvent avoir des effets chimiques surtout
en relation avec le sol. Le facteur qui blesse ou tue directement les arbres
est la montée jusqu'à un niveau mortel de température
à l'intérieur des cellules en des points critiques et attaque
généralement la base du tronc.
C'est un facteur de destruction de la biomasse herbacée
qui constitue l'essentiel du pâturage et une composante importante de la
couverture du sol. Ils détruisent beaucoup d'espèces rares ou en
voie de disparition, hypothéquant leur multiplication et la conservation
de la biodiversité ce qui complique ainsi leur préservation.
Les combustibles constituent l'un des éléments
nécessaires à la propagation d'un incendie. On note deux sortes
de combustibles : les combustibles critiques et les matières à
combustion lente
3.1. Les combustibles critiques
Ils désignent les matériaux qui, dans des
conditions normales, sont susceptibles de s'enflammer facilement et de
brûler rapidement. Ils concernent ici, les feuilles mortes, la biomasse,
les espèces herbacés les écorces qui jonchent la surface
du sol. Ces matières s'assèchent très vite et forment un
milieu idéal pour la naissance d'un feu de brousse. Elles brûlent
rapidement et dégagent par conséquent beaucoup de chaleur.
3.2. Les matières à combustion lente
Elles regroupent les autres corps ligneux morts, ou abattus, qui
ne peuvent pas brûler
rapidement à cause de leur structure, de leur
dimension, de leur disposition et de leur exposition : les branches, les
souches, etc. Elles brûlent lentement, avant d'être
consommées en entier par le feu et conservent la chaleur.
Enfin, les matériaux verts désignent ici des
jeunes plantes, les arbustes, les souches d'arbres qui
régénèrent, et quelques sous - bois. Ces matériaux
sont normalement humides et considérés comme non inflammables.
Ils retardent souvent l'incendie au lieu de le propager. Mais quand ils sont
desséchés par un brasier intense, les combustibles verts
brûlent alors rapidement et avec violence.
En effet, Les aléas atmosphériques influent sur
la vulnérabilité ou à la résistance des
combustibles face aux effets des feux de brousse (DIEME, 2011).
La précipitation atmosphérique exerce un effet
direct sur le contenu en humidité des combustibles. L'humidité
relative indique la quantité de vapeur d'eau effectivement contenue dans
l'air et la capacité d'absorption de l'air à une
température donnée. Elle exprime le pourcentage en eau dans
l'atmosphère et varie avec la température de l'air (Guide
pratique pour le combat des feux de brousse, édition 1979).
La circulation continue de l'air sec au voisinage des
combustibles accélère le taux d'évaporation de
l'humidité qu'ils contiennent, les rendant ainsi plus aptes à la
combustion.
De plus, le vent alimente les feux de brousse en
oxygène et transporte même à des distances des
étincelles et des corps enflammés, accélérant ainsi
la propagation de l'incendie.
Photo 3: Déclenchement d'un feu de brousse dans la
zone de Diossong
Cliché : NDIAYE, 2015.
Ces photos montrent que les feux brousse ont ravagé
toute la biomasse et les espèces herbacées qui servaient
d'aliments aux animaux. En plus, les arbres sont attaqués par le feu ce
qui influence sur leurs modes de survient. Les feux de brousse constituent un
facteur très néfaste de dégradation des ressources
naturelles de cette localité. Pour ce faire, il faut essayer
d'éradiquer ce fléau en vue de régénérer les
potentialités de cette zone.
Par ailleurs, pour des besoins d'alimentation les paysans font
des pratiques culturales et ceux-ci à des répercutions sur le
milieu.
4. Les pratiques culturales
Le développement de l'organisation agricole en Afrique,
était pour une grande partie traditionnelle et destiné à
l'alimentation. Cette tendance s'est renversée par la colonisation qui a
introduit des cultures de rentres comme l'arachide. Avec l'influence de la
croissance démographique couplée à la monoculture de
l'arachide on note la disparition petit à petit des espèces
herbacées qui servaient de balance pour assurer les fertilités
des sols. Comme conséquence il y'a une dénudation des sols qui
perdent leurs capacités de régénération ce qui
conduit à une baisse de la productivité agricole.
En outre, il faut ajouter que la quasi absence de fumure exige
le renouvellement des terres emblavées. 2L'augmentation de la
population et la nécessité d'une production accrue obligent
à abréger les périodes de jachères dont
résulte l'épuisement des sols.
On a remarqué une disparition totale des
jachères de très longue durée car on n'a plus d'espace
disponible pour laisser le sol au repos pendant des années. Cette
monoculture contribue à la dégradation rapide des sols car le
taux de fertilité diminue chaque année ; les populations ne font
pas recours à la fertilisation pour conserver le potentiel productif.
Notons que « la richesse du sol en produits organiques est liée
à l'abondance de la végétation et aux processus de
décomposition des débris végétaux et animaux »
(DE TEMPS ; 1970).8
64
8 DE TEMPS.1970. La végétation de la
terre.
Photo 4: Un champ de mil attaqué par Striga
hermontica (Ndohome en Seereer).
Cliché : NDIAYE, Septembre 2015.
Cette photo nous montre que la pauvreté accrue des
sols est à l'origine de la présence de striga hermontica (ndohome
en Seereer) étant de l'herbe sous forme de parasite qui pousse durant
l'hivernage et empêche les plantes de se développer : l'herbe
attaque les tiges de mil en les donnant une couleur jaune et paralyse leur
système productif. Ceci fait que ces derniers ne pourront donné
que de petits épis d'autres même les plus affectées
finiront par échouer. Selon l'avis des paysans le striga hermontica est
très néfaste aux cultures il est susceptible d'avoir des ampleurs
sur la productivité des plantes du fait qu'il attaque maintenant
même les champs qui sont pâturées par les animaux .
Carte 2: répartition des principaux
systèmes alimentaires à base des céréales au
Sénégal
5. L'ébranchage
Enfin de saison des pluies, lorsque l'herbe a disparu des
pâturages, les pasteurs font recours aux feuillages et aux fruits des
arbres. Pour rendre feuilles et fruits plus accessible ; ils ébranlent,
étêtent ou même coupent l'arbre. Toutes les mimosées
sont ainsi traitées et en particulier Farderbia albida dont le
feuillage apparait en saison sèche est l'arbre la plus affecté.
Notons que lors des périodes de soudures difficiles les arbres restent
le seul recours des pasteurs pour servir de fourrage aux bétails. La
conséquence qui en résulte en que beaucoup d'arbres sont abattus
alors qu'ils participés à la formation des engrais organiques
éléments facteurs du maintien de la fertilité des sols.
Ceci a accélérée le taux de dégradation rapide des
sols mais aussi une menace sévère sur le bétail qui se
servait des feuilles des arbres pour pouvoir se nourrir. D'où on a
remarqué une agriculture et un élevage qui souffre de cette
rareté des arbres.
Photo 5: Recherche des fruits de Faidherbia albida par
les femmes pour nourrir leurs bétails.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Durant les périodes de soudures difficiles, les
éleveurs coupent les branches des arbres pour alimenter leur
bétail. Cet excès de coupe est à l'origine de la
disparition de certaines espèces d'arbres.
Même pour chercher encore du fourrage les femmes
cueillent les fruits et les feulles de Faidherbia albida pour alimenter leurs
bétails. D'autres coupent complétement les branches des arbres et
ce phénomène continue jusqu'à la saison pluvieuse. Mais si
l'herbe pousse durant l'hivernage ils marquent une pause car en ce
moment-là les animaux pourront brouter de l'herbe.
Par ailleurs, la dégradation des conditions climatiques
a eu des effets sur les activités économiques qui sont
pratiquées dans la commune de Diossong.
Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des
conditions climatiques sur les activités économiques
L'agriculture, l'élevage, l'écotourisme et la
pêche constituent les principales activités économiques de
la Commune de Diossong. Ces activités subissent aujourd'hui des
difficultés de plusieurs ordres au regard des manifestations
étranges qui s'observent sur les sols. Si ces difficultés sont
spectaculaires pour l'agriculture et l'élevage étroitement
liés à la terre, ils n'en sont pas moins pour la pêche ou
l'écotourisme pourtant moins dépendante de l'état des
sols.
1. L'impact sur l'agriculture
L'agriculture de Diossong souffre actuellement de la
dégradation avancée des terres cultivables. Notons que le
processus de salinisation en cours a entrainé d'énormes
conséquences en matière de disponibilité des surfaces
cultivables. Dans la Commune de Diossong les vieux savent indiquer les limites
des terres autrefois cultivées par leurs ancêtres. Aujourd'hui ces
limites ont connu un recul sans précédent.
De nombreux sols sont maintenant impropres aux
activités agricoles dans ce milieu où la vie tient pour une
grande partie des ressources produites par l'agriculture. Cette
réduction des terres cultivables combinées à la baisse de
la fertilité des sols sont responsables de la baisse de la
productivité.
La production d'arachide d'huilerie durant la période
1996 à 2014 a connu cinq (5) tendances d'évolutions :
- une première à la hausse entre 1996 et 1998
où la production est passée de 4 934 T à 13 900 T
enregistrant une croissance de 182 % ;
- une deuxième à la baisse entre 1998 et 2002
où elle a décru régulièrement pour atteindre 3 026
T, soit une chute alarmante de 78%, malgré une moyenne
pluviométrique sur cette période qui a permis des productions au
moins 03 fois plus importantes sur d'autres périodes ;
- une troisième où on assiste à une
évolution positive de la production qui passe de 3026 T en 2002 à
8 550 T en 2005, soit une croissance de 183 %.
- une quatrième à la baisse entre 2005 et 2010
où elle chute pour atteindre 7650T, soit une baisse de 10.52%.
69
- une cinquième avec une évolution positive de
la production qui passe de 7650 T pour atteindre 8710 T en 2014, soit une
croissance de 13.85%.
Ces tendances d'évolution, fortement marquée par
la chute drastique de la production arachidière s'expliquent par les
effets combinés de plusieurs facteurs :
- déficit pluviométrique de plus de 50% sur la
période 1999 - 2014, la pluviométrie est passée de 946,2
mm en 1999-2000 à 459,9 mm en 2013-2014 ;
- difficultés d'accès aux facteurs de production
(semences, engrais, produits phytosanitaires et matériel agricole) ;
- baisse relative de près de 50% des superficies
emblavées en arachide, elles passent de 11047 ha en 1998-1999 à
552 ha en 2013 -2014 ;
- et des dysfonctionnements graves dans le système de
commercialisation de l'arachide. Ces contraintes qui ont surtout pesé
sur l'arachide ont fait que les producteurs se sont un peu
détournés de cette culture au profit des céréales,
le rapport qui était en 98 -99 de 6 ha d'arachide pour 4 ha de
céréales s'est complètement inversé en 2013 -2014
pour devenir 7ha de céréales pour 3 ha d'arachide.
Concernant les céréales, le mil souna a
enregistré, comme l'arachide, cinq (05) tendances d'évolution
mais avec des pentes relativement plus douces.
- La première tendance négative est connue
durant la période 1996-2000 où la production est progressivement
passée de 5 170 T à 3 277 T, soit une baisse de 36,61 %.
- La deuxième positive, est survenue et n'a duré
que la saison suivante (2001) où elle passée de 3 277 T à
7 200 T, soit une forte progression de 119,90 %. Durant cette année, les
superficies emblavées sont passées de 4 782 ha à 7 743
ha.
- La troisième tendance, sur la période
2001-2005, a connu une baisse relative à la réduction progressive
des superficies cultivées ayant porté la production à 3
689 T en 2005, soit à 48,81 %.
70
- la quatrième tendance, à une connue une
augmentation de 3689 T à 6170 T soit 67.25 % allant de la période
de 2005 à 2010.
- une cinquième à la baisse entre 2010 et 2014
où elle chute pour atteindre 4368 T, soit une baisse de 29.20%.
Sur la période considérée, le mil souna
a connu des rendements variés compris entre 1 140
kg/ha en 1996 et 685 kg/ha en 2014, avec une moyenne de 800
kg/ha. La production moyenne quinquennale est de 4 602 T/an.
Par ailleurs, signalons que le maïs a connu entre 1996 et
2000 une progression correcte de sa production qui est partie de 187 T à
709 T. A partir de 2001, celle-ci a fortement évoluée allant
jusqu'à 5 560 T en 2003.
Le programme maïs survenu à cette période
et ayant permis d'augmenter les superficies affectées à cette
variété (de 690 ha en 2000 à 2 492 ha en 2003) explique
cette importante tendance.
Depuis, on assiste à une baisse progressive de la
production qui est de 2 238 T en 2005, soit un recul 59,79 % par rapport
à 2004. La tendance positive enregistrée entre 1996 et 2003 a vu
la production passée de 187 tonnes à 5 566 T, soit près de
30 fois la production initiale. D'où en 2003, le maïs a
enregistré un excellent taux de rendement de 3 016 T/ha.
Pour ce qui de l'intervalle 2005 à 2010, le maïs a
connu une augmentation de 2742T soit une progression de 23.41%. Quant à
l'intervalle 2010 et 2014, le maïs a connu une légère baisse
pour atteindre 2544 T soit une chute de 07.89%.
La moyenne pluviométrique durant cette période
est de 684,57 mm avec un maxima de 951,7 mm enregistre en 2012 et un minima de
459,9 en 2003.
Outre l'analyse de l'évolution de la production, le
diagnostic de l'agriculture sous pluie a porté sur :
- les sols ;
- les intrants ;
71
- le matériel et les équipements agricoles ; - la
main d'oeuvre ;
- la commercialisation des récoltes.
Si on jette un regard sur la qualité des sols, nous
remarquons que leur degré de fertilité baisse souvent et ceux-ci
est dû à la disparition des jachères de longues
durées, à la monoculture, aux feux de brousse, etc.
Les intrants: concernent les semences, les engrais, les produits
phytosanitaires. Pour ce qui est des semences il y'a : une mauvaise
qualité, faibles quantités octroyées, retard dans la
distribution.
Concernant les engrais nous pouvons noter : difficulté
d'accès, qualité décriée.
Pour les produits phytosanitaires : difficulté
d'accès et prix souvent chères.
Les matériels agricoles marqué par leur :
vétusté, insuffisance et faible renouvellement.
Ces aspects sus évoqués sont communs à
presque toutes les localités et leurs conséquences sur
l'agriculture est la baisse constante des rendements.
72
Figure 17: Evolution des rendements en tonnes de
l'arachide, du mil et du mais dans la commune de Diossong de 1996 à
2014.
Source PLD : Diossong, 2015.
En analysant ces courbes nous pouvons dire que l'arachide de
même que le mil souna et le maïs ont connu des phases
d'évolutions de même que des chutes de leurs rendements. Ceci est
dû en quelque sorte à des contraintes financières mais
à la dégradation des sols résultant de la baisse de la
pluviométrie de l'érosion, de la réduction des
jachères de longues durées
73
Carte 3: répartition des zones
agro-écologique au Sénégal
2. L'impact sur l'élevage
La dégradation des sols a eu des effets néfastes
sur l'élevage de la zone de Diossong. A l'instar de l'agriculture,
l'élevage a subit les effets négatifs de la dégradation
des terres. Cette situation se manifeste d'abord par le
rétrécissement des aires pastorales. Traditionnellement,
l'élevage se pratiquait sur un espace très large. Actuellement,
les zones de transhumances deviennent de plus en plus étroites à
cause de la spéculation foncière consécutive à la
dégradation des terres. Elles se confinent de plus en plus sur les
terres halomorphes communément appelées `'tannes» dont
certains appelés tannes herbus, servent de pâturage. Etant la
deuxième activité économique exercée dans tous les
villages de la Commune, l'élevage de type extensif et traditionnel,
revêt une importance tant économique que sociale. En plus, de
constituer pour les familles des sources financières et alimentaires, il
contribue à fertiliser les champs avec la fumure organique et à
faciliter l'agriculture avec les animaux de trait. Avec une population bovine
très largement supérieure à celle ovine d'au moins 1,50
fois et avec plus de 08 têtes de bovins en moyenne pour chaque
concession, on mesure l'importance du potentiel économique que
représente l'élevage dans la vie des populations de la
Commune.
74
Les quantités de lait et de viande que peuvent
générer cet important effectif (bovins, ovins et caprins) peuvent
atteindre des niveaux qui nécessiteraient des mesures d'accompagnement
et d'appui à cette filière afin de maximiser les retombées
financières et sociales.
Au-delà des aspects économiques, l'élevage a
été examiné sous des angles touchant : - l'alimentation et
l'abreuvement du bétail ;
- la santé animale ;
- la sécurité du bétail.
Les problèmes d'alimentation du bétail sont dus
à un déficit fourrager causé en partie par la diminution
des zones pastorales. Ce qui a entrainé une baisse de la production
laitière constituant ici la principale source de revenus des
éleveurs.
Une autre contrainte, relative à la sous-alimentation du
bétail, occasionne d'importantes pertes pondérales surtout en
saison sèche pendant les mois de mai, juin et juillet qui sont les
moments de soudure difficile qui fragilise le cheptel.
En marge de cela, il y'a les difficultés d'accès
aux aliments de supplément du fait de l'éloignement des points de
vente et de l'augmentation des prix d'achats.
Concernant la santé animale nous assistons à la
persistance de certaines pathologies comme la trypanosomiase, les dermatoses,
les distomatoses, le parasitisme gastro-intestinale, etc.
La cherté des produits vétérinaires
étant consécutive à l'insuffisance des
dépôts, ceci augmente le taux de mortalité du cheptel.
Ainsi, l'élevage extensif est caractérisé
par le non-parcage, la non-immatriculation et les importants mouvements de
transhumance qui favorisent l'insécurité noté dans ce
secteur. (PLD de Diossong).
3. L'impact sur la pêche
Pratiquée dans la partie Ouest (côtière) de
la Commune, sur une partie de la zone de Tallène, la pêche
constitue l'une des principales activités économiques, à
côté de l'agriculture et de l'élevage, exercée par
les niominka. Les villages de Bambougar Malick, Bambougar
75
Massamba, Bambougar El Hadji et Lérane Coly qui
abritent les aires de débarquement sont les principaux
bénéficiaires des retombées de cette activité, tant
au plan financier direct qu'à celui de la satisfaction des besoins en
produits halieutiques, aux meilleurs prix. L'approvisionnement des autres
localités est aussi assuré à des conditions
financières défiant toute concurrence. Dans un contexte de
réduction de la pauvreté, qui privilégie la
génération de revenues et la satisfaction des besoins des
populations aux meilleurs coûts, la pêche constitue une
activité stratégique, mieux si le volume des ressources
halieutiques n'atteint pas le niveau qui aurait permis de la considérer
comme la première source de revenus dans la Commune.
Le dynamisme du GTE de pêcheurs appuyé par l'AFDS
et Action Aid a permis la motorisation des pirogues, la réalisation de
claies de séchage et l'équipement en filets et autre
matériel de pêche.
Traditionnellement, la pêche se faisait au harpon ou
avec des filets et ne servait que pour l'alimentation de la population et pour
des échanges avec d'autres types de produits. Aujourd'hui face au
déclin de l'agriculture et de l'élevage entrainé par la
dégradation des terres, les populations de la Commune de Diossong ont
décidé de s'investir dans le secteur de la pêche afin
d'assurer la pérennité de leurs revenus. C'est ainsi qu'à
partir des années 2005 l'exploitation halieutique est devenue une des
principales activités génératrices de revenus pour les
populations de la zone. On note alors une ruée massive des jeunes vers
la pêche ; ce qui a rendu ce secteur dynamique. Cependant ce dynamisme ne
va pas sans conséquences fâcheuses sur l'espace maritime et ses
ressources. En effet, il s'est traduit par une surpression sur les ressources
halieutiques et des techniques de pêche inappropriées relatives
à l'utilisation abusive des scènes de plages avec des filets
à petites mailles qui détruisent les juvéniles. D'autre
part la destruction des zones de mangrove se révèle comme une
contrainte non négligeable pour le secteur de la pêche.
La mangrove véritable zone de refuge et frayère
de beaucoup d'espèces halieutiques, constitue sur le bras de mer du
Saloum un espace de pêche exploitée par les populations à
la recherche de mollusques et d'espèces de poissons dits nobles. Cet
espace a connu des dégradations assez avancées du fait de la
recherche de bois de chauffe et de mauvaises pratiques de cueillette d'huitres
et de pêche.
76
Tout ceci affecte lourdement la capacité de
régénération des espèces halieutiques et favorise
la raréfaction de certaines qui ont aujourd'hui disparu de l'aire
maritime communal. A cela s'ajoute la dissolution de la pêche
continentale consécutive à la salinisation progressive des
bas-fonds . La faible exploitation des ressources halieutiques disponibles
étant consécutive à :
- l'insuffisance de pirogues motorisées ;
- l'absence d'unité de conservation ;
-le manque d'appui à l'exploitation des huîtres et
crevettes ;
- le non-respect du repos biologique ;
- ne pas renforcer les capacités des membres du GIE,
pêcheurs, mareyeurs et transformatrices ;
- le manque d'appui aux femmes mareyeuses et transformatrices
en équipement de conservation et transformation (unité de froid
et claies de séchage) ;
- ne pas développer un programme de valorisation des
huîtres, crevettes et autres fruits de mer ;
-ne pas faciliter aux pêcheurs l'accès aux
crédits ;
- ne pas veiller à l'application du code de la pêche
;
- ne pas promouvoir la pisciculture ;
- ne pas aménager les aires de débarquement et les
zones de production.
L'activité de pêche, compte tenu du dynamisme de
ses principaux acteurs et de la disponibilité des ressources
halieutiques, peut enregistrer d'importantes évolutions positives si les
stratégies d'appui et d'accompagnement nécessaire sont
correctement mise en oeuvre. (PLD Diossong).
77
4. L'impact sur l'écotourisme
Retenue par les autorités ministérielles comme
une zone écotouristique, la Commune de Diossong dispose d'un important
potentiel pouvant offrir des opportunités de création de
richesses. A la différence des autres formes de tourisme qui suscite des
préjugés défavorables, l'écotourisme est
considéré comme celui sain, qui respecte les valeurs culturelles
et les traditions. En dehors de cela, il est profitable aux populations locales
en veillant sur l'environnement et les ressources naturelles.
La zone côtière de Tallène, située
à l'Ouest de la Commune, abrite des bolongs des sites touristiques
vierges et dispose d'un bon climat favorable au développement de cette
activité. A ces potentialités viennent s'ajouter un important
patrimoine culturel et socioculturel comme « Bile », des zones
amodiées et des ressources humaines de qualité.
Malgré ces nombreux atouts, la dégradation des
conditions climatiques a eu des effets néfastes sur le
développement de ce secteur. Dès lors, nous pouvons notons que
les changements climatiques observés depuis une décennie ne
permet plus à certaines espèces de se
régénérer. De plus, le climat n'est pas plus favorable
pour accueillir les touristes qui viennent souvent dans cette zone pour changer
de mode de vie et de la recherche du bien-être social. En marge de ces
problèmes, l'écotourisme est confronté aux contraintes
suivantes qui bloquent le circuit normal de son fonctionnement.
-un faible développement du secteur qui ne dispose que
d'un seul campement touristique (Barracudas) ;
-Le manque de volonté et de vision des autorités
ne favorise pas le développement d'une politique de promotion de
l'écotourisme ;
-L'enclavement de la partie Ouest a accentué les
difficultés d'accès aux sites ;
- Le manque d'initiatives des populations en matière
touristique s'explique par leur méconnaissance des opportunités
de génération de revenus offertes par le secteur.
- la non identification de même que les sites
écotouristiques qui ne sont pas aménagés ;
78
- le non renforcement des autorités locales et des
populations sur les opportunités de promotion écotouristique ;
-le non appui aux populations locales à s'investir dans le
secteur ; - le désenclavement des sites ;
- l'absence de forum sur l'écotourisme.
Bref, voilà autant de points auxquels il faut essayer
d'apporter des solutions pour permettre de redynamiser l'écotourisme
dans cette zone.
Conclusion partielle
En substance, il est à noter que cette première
partie nous a permis de comprendre les facteurs de dégradation des
conditions climatiques dans la Commune de Diossong . Toutefois, il faut noter
que c'est une Commune à vocation agricole où l'agriculture occupe
une place de choix et que les paysans font beaucoup d'efforts ou bien ont
maintes stratégies d'adaptations à tout obstacle qui pourrait
contre carrer le développement de l'agriculture dans cette zone. C'est
dans cette perspective qu'on a remarqué un changement de
stratégie des cultivateurs vers la culture de l'anacarde afin
d'amoindrir les risques que pourrait causer ce fléau. Ceci nous
permettra de comprendre la production des anacardiers qui fera l'objet de notre
deuxième partie.
79
DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS
|
80
Du fait de la dégradation des sols et de leur
appauvrissement l'autosuffisance alimentaire ne peut être obtenue que par
l'intensification des méthodes culturales sur des sols «
reconstruites ».
Les paysans ne restent pas inertes face aux pénuries
alimentaires. Ils développent toute une série de
stratégies pour anticiper et atténuer les effets de crises
alimentaires. Mieux comprendre ces stratégies permettrait d'orienter
efficacement les interventions visant à la sécurisation
alimentaire. La gamme et la dynamique des plantes cultivées rendent
compte de ces stratégies (Rossi, 1998).
Par contre, les méthodes culturales très
intensives peuvent être adoptées sur des cultures d'hivernages
à cycle court. Il s'agit de nouvelles cultures comme les anacardiers qui
durent au maximum quatre-vingt-dix jours pour mûrir.
Par ailleurs, les résultats peuvent être
très significatifs (bon encadrement) donc très motivants avec de
fortes productions sur de petites surfaces non vulnérables aux
irrégularités du climat.
La culture de l'anacarde, conduite de façon très
intensive, est susceptible de lutter contre la pauvreté, d'amorcer la
rénovation agricole mais aussi susceptible de motiver les jeunes qui
sont découragés par les résultats des cultures
traditionnelles.
Chapitre 1 : La germination des anacardiers
Afin de permettre à la plante de ne pas connaître
des difficultés dans la germination et de donner de très bons
rendements, il importe de bien respecter certaines exigences du début
jusqu'à la fin des récoltes. C'est un processus qui permet de
mieux traiter la plante, de préparer la semi, de surveiller la
germination et de la protéger contre les attaques plus
particulièrement pendant la période qui couvre la floraison et
jusqu'au moment où les fruits deviennent mûrs.
1. Généralité sur les
anacardiers
L'anacardier (Anacardium Occidentale), aussi
appelé cajou à pomme (Darcassou au Sénégal), est un
arbre originaire du Nord Est du Brésil, probablement importé
à partir du milieu XVI siècle en Asie et en Afrique par les
Portugais. Cette plante appartient à la même famille que les
Anacardiacées au même titre que le pistachier ou le manguier.
C'est un arbre toujours vert, couvrant bien le sol, au tronc court, tortueux,
aux branches basses, étalées horizontalement. Il s'adapte
à une gamme très variée de sols. Mais les meilleurs
rendements sont obtenus au niveau des sols légers sablonneux, profonds
et bien drainés. Il s'adapte à des régimes
pluviométriques divers, toutefois l'optimum de production est obtenu
dans les zones où la pluviométrie annuelle est comprise entre 700
et 1.200 mm répartie sur 3 à 7 mois avec une saison sèche
bien marquée lors de la floraison.9
L'anacardier donne un fruit appelé la noix de cajou
constituée :
- d'une amande blanche très commercialisée et
utilisée dans l'industrie agro-alimentaire. L'amande est
énergétique, riche en lipides et en protéines. Elle
renferme aussi des vitamines, des oligo-éléments et procure un
mélange raisonnablement équilibré de protéines,
corps gras et glucides.
- d'une coque âcre et toxique qui est souvent
utilisée comme combustible au niveau des unités de transformation
;
81
9 Rapport PADERCA ,2014
82
- du baume de cajou que l'on extrait de la coque entourant
l'amande est une sorte d'huile astringente et corrosive très
recherchée par les industriels pour ses propriétés uniques
dans la fabrication de freins, d'embrayages, de caoutchoucs et d'isolants.
- Le fruit se forme sous un pédoncule gonflé,
charnu et juteux appelé « la pomme de cajou ». Elle est
très riche en sucre et en vitamine C. Elle a cinq fois plus de vitamine
C que le citron et 9 fois plus que l'orange douce. Sa forte teneur en eau fait
qu'elle est très périssable et rend sa conservation très
difficile.
Au Sénégal, l'anacardier est essentiellement
cultivé durant toute l'année, dans les principales zones de
production du delta du Saloum. Cette plante s'est tellement
développée aujourd'hui dans le bassin arachidier, qu'elle a
tendance à substituer la monoculture de l'arachide.
Carte 4: principales zones de production des noix
d'anacarde au Sénégal
Tableau 2: le calendrier de travail des noix
d'anacarde durant toute l'année (source enquêtes de
terrain).
Activités des noix d'anacardes
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Mois (de Janvier à Décembre)
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Production des noix d'anacardes
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J
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F
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M
|
A
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M
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J
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Jlt
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A
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S
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O
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N
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D
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Sélection des semences
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Préparation de la pépinière
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Semis en directe/ semis par
pépinière
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Désherbage
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Elagage
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Greffage
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Défrichage/ Nettoyage
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Identification des semences
potentielles
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Protection contre les feux
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Préparation à la commercialisation des noix
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Collecte des noix
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Séchage des noix
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Commercialisation des noix
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Identification de fournisseurs de
noix d'anacardes brutes
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Stockage des noix brutes
d'anacardes
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Décorticage des noix brutes
d'anacardes
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Séchage des amandes
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Dépelliculage, classification des
amandes par grade
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Conditionnement des amandes
Commercialisation des noix
transformées
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2 .La méthode de semis des anacardiers
Il existe deux méthodes de semis des anacardiers qui sont
expliquées ci-dessous
2.1. La semi directe au sol
Elle consiste à mouiller les noix (les semences)
pendant trois jours pour les permettre de germer très vite. Après
cette étape les paysans sèment trois graines de semences par
monticule, le côté sourire face contre terre à une
profondeur de cinq cm dans le sol dans une structure triangulaire durant les
premières fortes pluies. Après la germination lorsque, les jeunes
plantes atteignent une hauteur de près de vingt centimètres, seul
les jeunes plantes vigoureux devraient être laissées. Quant aux
autres plus faibles elles sont arrachées doucement pour laisser de
l'espace aux plantes robustes afin de les permettre de poursuivre leur
croissance dans la monticule. En général, les jeunes plants mis
directement en terre dans la plantation sont facilement rongés par les
petits rongeurs, les termites et d'autres animaux. Ils requièrent
également un arrosage qui peut être difficile. Certaines des
semences peuvent ne pas germer ou survivre et ceci est dû aux attaques et
d'autres contraintes du milieu.
Photo 6: Planter la semence en mettant le
côté sourire face contre la terre.
85
Source : enquêtes de terrain.
Cette photo montre que les paysans creusent des poquets
qui ont une profondeur de 05 cm pour faire la méthode de semis- directe.
Ils plantent le côté sourire face contre la terre pour permettre
aux graines de pousser très rapidement.
2.2. La semi en pépinière
Cette méthode consiste à préparer un site
de pépinière qui est partiellement ombragé et
protégé durant le mois d'avril. Ensuite, il faut se munir des
poly pots qui sont des sacs de foresterie, des sachets d'eau, qu'il faut
remplir de compost ou de terre végétale. Il faut ajouter que les
pépiniéristes répandent des cendres de bois sur le site de
la pépinière pour éloigner les termites et les autres
attaques nuisibles. En plus, il est recommandé de vérifier la
salinité pour garantir la viabilité de la semence. Après
cette étape, on y met une poignée de sel à dix litres
d'eau potable en ajoutant les noix d'anacardes et secouer vigoureusement. Ils
laissent reposer pendant cinq minutes en jetant tous les éléments
flottants. Arrivée à cette phase ce sont les noix qui coulent
qu'il faut utiliser comme semence en les lavant pour les débarrasser du
sel. Ces derniers mouillent les semences retenus pendant trois jours en semant
le côté sourire face contre terre à une profondeur de 5 cm
dans un poly pot (sac en plastique). Il est conseillé d'arroser
périodiquement pendant douze semaines les sachets avant de
transférer le jeune plant (âgé de environ de trois
86
mois) sur le lieu désiré. Il est facile de
protéger, de prendre soin ou de contrôler les jeunes plantes de ce
genre. Les pépiniéristes vendent en général les
plants pour un prix qui couvre le coût de la culture du plant (Com. Orale
2015).
Photo 7: un paysan plante un jeune anacardier dans son
champ.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo illustre la méthode de semi en
pépinière qu'un paysan est en train d'appliquer dans son champ
d'anacardier. C'est la méthode la plus efficace de survie car la plante
est un peu solide pour pouvoir résister aux attaques.
Ainsi, après cette phase de semis les producteurs
procèdent à des techniques culturales pour mieux protéger
les plantes.
87
Tableau 3 : avantages et inconvénients de deux
(02) méthodes de semis des anacardiers
Techniques de semis
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Semis directe
|
- Moins de ressources requis ;
- Prend moins de temps ;
|
- Requis davantage de
semences ;
|
|
- Moins intensive en main
|
- Faible taux de survie ;
|
|
d'oeuvre.
|
- Difficulté de gestion des
plants.
|
Semis par pépinière
|
- Utilise moins de semences ;
|
- Prend davantage de temps ;
|
|
- Processus d'ensemencement
|
- Requiert davantage de
|
|
plus sélectif ;
|
ressources et de matériels ;
|
|
- Taux de survie plus élevé ;
|
- Exige une haute intensité de
|
|
- Facilité de gestion des
plants ;
|
main-d'oeuvre.
|
|
- Opportunité de gains
économiques à réaliser sur la vente de
plants à d'autres producteurs.
|
|
3. Techniques culturales
Selon l'avis des paysans enquêtés les poquets
sont distants de dix à quinze (10 à 15) mètres et sont
disposés sous forme de carreaux. Ceci permet de faciliter le
désherbage, le semis et de diminuer les adventices (mauvaises herbes)
qui pourront constituer une contrainte au développement de plante.
En marge de cela on peut noter que si les poquets sont
très rapprochés ceci peut constituer une entrave à leur
bonne germination surtout si le sol est très riche. Ceci est dû en
contre parti aussi au fait que les paysans associent de manière
parallèle la culture de l'anacarde et celle des céréales
dans un même champ. Fort de ce constant ils sont obligés
d'aérer les plantes pour permettre de
passer entre elles durant l'hivernage et d'éviter le
télescopage entre les différentes spéculations qui sont
cultivées (com. orale 2015).10
En outre, si les poquets ne sont pas trop distants, le champ
risque de ne plus pouvoir jouer sa double fonction qui consiste à
pouvoir produire des noix d'anacarde et des céréales. D'où
pour éviter cette perte les paysans préfèrent aérer
les plantes afin qu'elles ne pourront pas entraver le développement
d'autres céréales dans le même champ.
Figure 18: Système de culture des noix
d'anacarde
Poquet
15 m
Poquet
15 m
Poquet
Source : enquêtes in situ.
88
10 Entretien avec Demba NDIAYE producteur des noix
d'anacarde.
89
Cette figure explique le système de culture des
anacardiers qui sont souvent distants de quinze mètres (15m). Ceci
permet d'éviter encombrement des branches en plus les producteurs
pourront continuer à cultiver dans le même champ d'anacarde du
mil, de l'arachide, du niébé, du maïs. D'où ce
système offre aux producteurs la possibilité de gagner doublement
: d'une part en produisant des noix d'anacarde et d'autre part en
récoltant du mil, du maïs ou de l'arachide.
En plus, l'anacardier est une plante qui a besoin des
exigences biologiques qui la permette de germer et de résister aux
aléas climatiques.
4. Exigences biologiques
Les sols compactés sont préjudiciables au
développement de la plante .L'anacardier, est une plante très
résistante à la sécheresse, peu exigeante en soin et
cultivée de manière extensive. Cependant, elle
préfère des sols sablo- argileux humides et riches en
matière organique, avec un pli optimum variant entre 6 et 6.5. Ses
besoins nutritionnels sont assez élevés en culture intensive,
mais la plante est capable avec le volume de son système racinaire
d'utiliser la fertilisation résiduelle du précédent
cultural. Son degré de résistance aux forts vents, à une
température élevée, aux manque d'eau a fait que les
paysans ont porté leurs choix sur cette plante afin de mieux s'adapter
à la dégradation des conditions climatiques.
Par ailleurs, les producteurs n'hésitent pas à
élaguer les vergers d'anacardiers du fait de l'importance qu'elle
joue.
5. L'importance de L'élagage
L'élagage se fait après la saison de
récolte et avant les pluies pour permettre le maximum de repousses. Elle
stimule les nouvelles pousses et l'émondage des branches
inférieures forme les jeunes plants à pousser plus vite. En
général, les branches mortes ou mal positionnées sont
élaguées pour permettre aux rayons solaires de parvenir aux
branches inférieures. Il est recommandé aussi de couper les
branches inférieures afin de permettre un accès facile pour la
récolte et faciliter l'entretien des anacardiers. Toujours en continuant
sur ce même sillage, les paysans élaguent les branches qui
touchent un autre arbre pour éviter que la canopée de l'arbre
n'interfère pas celle d'une plante voisine. En dehors de cela, les
producteurs coupent les bouts de branches qui ont porté des fruits la
saison précédente pour permettre à davantage de pousses de
se former ; ce qui participe à l'obtention d'une plus grande
quantité de noix. Enfin, l'élagage des
90
branches inférieures des jeunes plants peut permettre
une croissance rapide des arbres tout en décourageant le bétail
(Com. Orale 2015).
Photo 8: Le paysan élague le petit
anacardier
Cliché : NDIAYE M. en avril 2015.
Cette photo montre un paysan qui est en train
d'élaguer les mauvaises feuilles pour permettre à la plante de
germer très rapidement. Ceci permet aussi un accès facile durant
la récolte surtout si les arbres sont touffus et atteignent l'âge
de maturité.
Après cette phase d'élagage, les producteurs
font le greffage des anacardiers pour diversifier et produire des noix de
qualité.
6. Le greffage
La greffe est le remplacement du haut d'un anacardier ou d'une
plante par une pousse d'une variété à haut rendement, pour
profiter d'un système de racines bien développées et de
force d'un arbre existant. La greffe d'une variété de noix de
meilleure qualité et à haut rendement sur un arbre existant va
améliorer la productivité d'un arbre à faible rendement
dans un bref délai. Les arbres greffés tendent à entrer en
production plutôt que les arbres qui poussent à partir des
semences. Ils portent en général des fruits dans un délai
de deux (2) ans tandis que les arbres qui poussent à partir des semences
prennent jusqu'à trois (3) ou quatre (4) voire cinq (5) ans pour arriver
à maturité.
91
92
- La greffe peut permettre de produire des noix de grandes
tailles uniformes ;
- La greffe peut accroitre le rendement moyen par arbre ;
- La greffe permet aux producteurs de noix d'anacardes de
sélectionner des variétés à haut
rendement dans leurs plantations ;
- La greffe permet aux producteurs de noix de cajou de
sélectionner les variétés désirées
pour leurs plantations ;
- Les arbres identifiés pour la sélection de
greffons devraient être âgés de sept (7) à dix
(10)
ans et être sains (pas de maladies) ;
- La greffe exige des compétences
spécialisées et peut avoir un taux de survie de 80% ;
- Les noix des arbres greffés ne peuvent être
utilisés pour produire des semences parce qu'ils
ont perdu leurs caractéristiques (Com. Orale 2015).
Photo 9: Procédure de greffage d'une
branche.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo montre que les producteurs font recours aux
greffages pour diversifier les fruits et augmenter la production. Beaucoup de
catégories de noix de cajou se retrouvent dans cette zone à cause
des systèmes de greffage. Ici on a coupé la branche qui va
recevoir le greffage.
Par ailleurs, les paysans font recours à la
clôture des vergers pour diminuer les dégâts causés
par les animaux ravageurs.
7. La protection et l'entretien des anacardiers
Il est nécessaire de bien entretenir les anacardiers si
l'on veut augmenter la production. La plupart des producteurs
enquêtés disent qu'ils perdent beaucoup d'anacardes du fait des
voleurs et des animaux qui entrent dans les plantations. Pour éviter de
tels dégâts ils clôturent les champs. Dès lors, ils
vont entourer tout le champ par des pieds qui sont des branches d'arbres sur
lesquels on va entourer les barbelés. Cette méthode permettra de
mieux protéger les plantes mais aussi d'augmenter la production car les
champs seront à l'abri de beaucoup de dégâts. Notons que
cette méthode de clôture est une partie importante pour une bonne
gestion des plantes à laquelle il faut associer les visites quotidiennes
pour mieux garantir la protection des anacardiers. Certains même
recrutent des gardiens au moment où les plantes sont mûres pour
qu'ils servent de surveillance pour les cas de vols ou de dégâts
que peuvent causer les animaux.
Photo 10: procédure de clôture des
anacardiers par des fils de fer barbelés.
Cliché : NDIAYE M. avril 2015.
Cette photo montre que les paysans font la clôture
des vergers d'anacardiers pour les protéger des dégâts que
peuvent causer les animaux comme les boeufs, moutons , chèvres, etc. En
plus, ceci peut réduire les cas de vol que les populations font sur les
vergers d'autrui.
En marge de cela, les paysans font des pare-feu de largeur 2
à 5m pour protéger les plantes contre les feux de brousse. En
plus, l'élimination des mauvaises herbes dans tout autour d'un verger
d'anacardier doit se faire aussi bien en saison sèche qu'en saison des
pluvieuse pour aider à minimiser les risques d'incendies et en vue de
faciliter l'accès au ramassage des noix et des fruits.
Photo 11: Les pare-feu servent de protection aux
plantes
Cette photo montre que les producteurs font des pare-feu
pour protéger les noix contre les feux de brousse. En plus, ceci permet
de protéger les plantes contre les animaux
Carte 5: principaux villages qui pratiquent la culture
de l'anacarde dans la commune de Diossong.
94
Chapitre 2 : De la collecte à la
commercialisation des noix d'anacarde
Après avoir récolté les noix d'anacarde,
les producteurs vont essayer de les sécher, de les cuire en les
décortiquant. Arrivée à ce stade ; ils vont aussi faire le
dépicullage des graines en séparant les mauvaises des bonnes pour
procéder enfin à la commercialisation des fruits. Notons qu'il
existe deux (2) sortes de méthodes que les producteurs utilisent pour
écouler leurs denrées. La première consiste à
vendre les noix brutes qui ne sont pas décortiqués. Quant
à la deuxième elle consiste à décortiquer les noix
d'anacardes et revendre les graines.
1. La production des anacardiers
L'anacardier est une plante particulière qui produit
trois (3) fois par année. Ceci a fait que les producteurs vendent durant
toute l'année des noix d'anacardes. Autrement dit douze (12) mois sur
douze les fruits sont disponibles sur cette zone et que les paysans en font du
business. Chaque branche peut donner une multitude de fruits sans que cela
constitue une entrave pour la seconde phase de sa production. L'intervalle
entre la floraison et la mûrisson des fruits est de 25 à trente
(30) jours. S'il arrive que l'arbre commence à vieillir que sa
production commence à chuter dans ce cas il est conseiller
d'élaguer les branches pour rajeunir la plante. Cette technique
permettra à l'anacardier de reprendre son processus normal de
production.
Figure 19: Evolution des rendements en tonnes de la
culture de l'anacarde et de la pluviométrie de 2000 à
2015.
Source : enquêtes de terrain.
95
En analysant cette courbe nous pouvons dire que les
rendements des noix d'anacarde ont chuté en 2003, 2005, 2008, 2010 et
2014. Ceci est dû à la baisse notoire des pluies
enregistrées durant ces années mais aussi aux vents violents qui
font chuter les fleurs des anacardiers. Par contre, les rendements ont
augmentés en 2001, 2002, 2004, 2007, 2009, 2011,2012 et 2013 car durant
ces années les producteurs n'étaient pas confrontés
à beaucoup de contraintes. Signalons que même si les pluies ne
sont très déficitaires ça ne peut pas baisser la
production car il y'a des années où la pluviométrie a
baissée mais n'empêche les rendements ont
augmentés.
Cependant la collecte des noix d'anacarde demande une
technicité qu'on doit respecter pour éviter que les noix ne se
détériorent.
2. La technique de collecte des noix d'anacarde
Les pratiques de collecte jouent un rôle clé dans
la détermination de la qualité des noix. Les techniques suivantes
sont appliquées :
- On doit laisser les noix tomber sur le sol : ne pas cueillir
la pomme sur l'arbre.
- On doit ramasser les noix sur le sol quotidiennement. Les
noix laissées à même le sol pendant longtemps vont
provoquer un jaunissement de l'amande à l'intérieur et entrainer
une teneur plus élevée en huile. Le ramassage quotidien
réduit également les pertes dues aux animaux et aux vols.
- Il est recommandé de détacher les noix de la
pomme le jour même où ils tombent. Les noix peuvent être
enlevées simplement en tortillant ou détacher la noix de la pomme
en la tirant. Veiller à mettre les pommes dans un sceau distinct des
noix une fois qu'elles sont séparées. Il faut laisser les noix
rattachées à la pomme pour accroitre l'humidité dans les
noix et réduire la qualité de l'amande.
- Retirer totalement la pulpe de la noix et la nettoyer avec
une étoffe sèche. Aucun résidu de pulpe ne devrait se
retrouver sur la noix.
- Il est déconseillé de laver les noix car l'eau
détruit les noix.
Photo 12: Procédure de ramassage des noix de
cajou
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo montre qu'on utilise souvent un seau pour
ramasser les noix de cajou qui ont tombés car ils
déconseillé d'arracher les feuilles sur l'arbre. Une fois
à la maison on enlève sur le coût la noix en le
séchant car il est déconseillé de rester des jours sans
enlever la noix.
Figure 20: l'organisation des différents acteurs
intervenants dans la filière anacarde.
97
98
Ce modèle d'analyse explique les différents
acteurs qui interviennent dans le circuit local ou circuit export des noix
d'anacarde. Autrement dit il y'a un travail en atelier où à la
chaine que subisse les noix d'anacarde. Chaque acteur à un rôle
clef à jouer pour permettre aux noix de suivre les flux normaux de
circuit local ou export en vue de permettre une meilleure amélioration
de la chaine de valeur. Les différents acteurs intervenant dans
la filière anacarde sont :
· Les producteurs qui gèrent des parcelles
d'anacardiers ,
· Les collecteurs qui achètent les noix
produites dans les parcelles des producteurs ,
· Les transformateurs qui traitent la noix brute de
cajou pour en extraire l'amande ;
· Les transporteurs qui vivent du transport des noix de
cajou brutes et/ou transformées,
· Les vendeurs détaillants ,
· Les exportateurs.
De plus, notons que le séchage des noix est une phase
importante à ne pas négliger car à défaut de cette
étape la transformation devient impossible.
3. Le séchage des noix d'anacarde
Le séchage des noix de cajou matures est l'aspect le
plus important dans la production de noix de cajou brutes de grande
qualité. Le bon séchage requiert une exposition totale d'une
durée de trois jours à la lumière du soleil. Pour toute
récolte tardive de noix de cajou effectuée pendant la saison
pluvieuse, la garantie du bon séchage des noix peut nécessiter
une semaine ou plus. Les noix peuvent être séchées sur des
planchers de séchage cimentés ou des matières
appropriées telles qu'une toile, des nattes, du bambou ou des sacs de
riz. Elles devraient être étalées finement à la
surface loin de l'ombre et tournées au moins quatre fois par jour.
Il est recommandé de laisser les noix se refroidir
après le séchage avant de les conserver dans des sacs en jute ou
en toile de jute (et non des sacs en polypropylène ou des sacs de riz
usagés). Les sacs de jute permettent la circulation de l'air,
réduisant ainsi la destruction causée par l'humidité
excessive.
Appuyer fermement la noix avec votre pousse. Au cas où
il y'a défoncement qui reste dans la noix, elle doit être
séchée plus longtemps. Au cas échéant les noix sont
complétement sèche. En plus, lorsqu'on secoue la noix
séchée cela doit produire un bruit de grelot.
99
Notons que la couleur de la noix paraitra marron-léger
pour la récolte de la saison sèche et marron-foncé pour
celle de la saison pluvieuse.
Photo 13: Opération de séchage des noix
d'anacarde au soleil.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Les femmes sèchent les noix au soleil pour les
permettent de sécher carrément. A défaut de ce
séchage les noix peuvent être pourries. D'où pour
éviter des cas de perte ces dernières prennent leurs temps pour
les mieux sécher afin qu'elles résister longtemps sans se
détériorées.
Après cette phase de séchage, les producteurs
procèdent par stocker les noix d'anacarde brutes pour préparer la
commercialisation.
4. Le stockage des noix d'anacarde
Les sacs de jute sont les mieux adaptés pour le
stockage de la noix d'anacarde parce qu'ils empêchent l'accumulation
excessive d'humidité. Des sacs de riz vides peuvent être
utilisés pour stocker les noix de cajou, mais seulement pour quelques
temps, lorsque les sacs de jute ne sont pas disponibles. Si on utilise les sacs
de riz, on doit les laisser ouverts pendant trois jours après les avoir
remplis avant de les coudre pour minimiser la transpiration pendant le
stockage. Toute zone d'entreposage doit avoir un plancher sec, un toit fiable
et une bonne ventilation. Les sacs doivent être empilés sur une
plateforme surélevée telle que des palettes en bois ou des buches
pour éviter que l'humidité ne pénètre les noix
à partir du sol. Il est conseillé de laisser un espace
suffisant
entre les piles, les murs et également en dessous du
toit pour permettre la libre circulation de l'air et de permettre aux individus
de se déplacer en vérifiant l'état des
piles.11
Photo 14: stockage des noix d'anacarde dans des sacs de
jutes.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette photo montre la fin de la récolte en
attendant les acheteurs qui viennent de l'extérieur comme les indiens et
autres ou les banabanas du Sénégal pour écouler les
denrées. Une fois les clients sont venus ces derniers vont vendre en
gros les noix brutes des anacardes.
Dès lors, pour éviter de mélanger toutes
les graines les producteurs font des tests afin de partager les mauvaises et
les bonnes graines.
5. Test de dénombrement des noix d'anacarde
Ce test est le plus facile à effectuer il donne une
indication de la taille et du nombre de noix brutes par mesure dans un
kilogramme. Les noix sont sélectionnées de manière
aléatoire dans les sacs et pesées sur une balance jusqu'à
ce que la balance affiche un kilogramme. Avec les noix de petites tailles, il
faudra davantage de noix pour parvenir à un kilogramme. Tandis que pour
les noix de grosses tailles, il y'a moins d'anacarde dans la balance. Les
dénombrements des noix de taille moyenne donnent en
général 168 à 199 noix voire 160 au kilogramme. Quant aux
noix de
100
11Entretien avec Demba NDIAYE au village de
Ndiaffé- Ndiaffé
101
très petite taille elles peuvent varier de l'ordre de
230 à 240 noix au kilogramme. De telles noix sont difficiles à
transporter et sont ainsi considérées comme de qualité
inférieure.
Tableau 4: Test de dénombrement des noix
d'anacarde
Dénombrement des noix / kilogramme
|
Observation tirées
du dénombrement
des noix
|
Rendement (Ibs)
|
Observations tirées du
rendement
|
200 ou plus
|
Petites noix :
difficiles à transformer
|
< 48
|
Mauvaises noix : quasiment impossible à transformer
|
49-50
|
Acceptable, si les noix sont de taille moyenne ou de grande
taille
|
169-199
|
Noix de taille
moyenne : bonne
qualité
|
51-52
|
Bonne qualité : rendement moyen pour certaines zones
|
53-54
|
Qualité allant à la bonne à excellente : si
les noix sont de grande taille
|
168 ou moins
|
Grandes
|
55-56
|
Excellente qualité
|
Le second test d'amande indique que celle-ci peut être
de mauvaise qualité. La procédure du test de rendement requiert
que des noix soient ouvertes. L'amande à l'intérieur est
analysée pour déterminer sa qualité selon les cinq
catégories suivantes.
102
Tableau 5 : Test d'identification de la qualité de
l'amande
Nature de l'amande
|
Caractéristiques
|
Amande de bonne qualité
|
Bonne forme, bonne taille et couleur blanche
|
Amande tachetée
|
Présentant des tâches noires ou sombres
|
Amande prématurée
|
Peu développée, poids léger et
plissée
|
Amandes mouillées ou humides
|
Pourcentage élevé d'humidité dont on peut
se rendre compte à vue d'oeil ou au toucher
|
Amande pourries
|
Présentant des maladies, des signes de
destruction par les insectes ou autres facteurs
|
Pour disposer des graines des noix d'anacarde il y'a tout un
processus que suit les noix brutes lors de la transformation.
6. La transformation des noix d'anacarde
Les producteurs utilisent deux méthodes pour transformer
les noix d'anacarde.
6.1. La méthode artisanale ou traditionnelle.
Dans la Commune de Diossong, les producteurs
décortiquent et grillent les noix d'anacardes en utilisant des
méthodes traditionnelles ou rudimentaires depuis des décennies.
Ils chauffent des noix d'anacarde sur un foyer ouvert jusqu'à ce que les
coques deviennent cassantes. Ensuite, ils cassent les coques à l'aide
d'une pierre ou d'un bâton. Arrivée à ce stade les amandes
sont séchées et grillées à la chaleur pour dorer la
noix et la rendre davantage croustillante.
103
Photo 15: Transformation des noix d'anacarde par la
méthode traditionnelle.
Cliché : NDIAYE, avril 2015
Cette photo montre une femme qui utilise la méthode
traditionnelle pour transformer les noix d'anacarde. Le processus
utilisé est rudimentaire et repose essentiellement sur la fragilisation
à la chaleur sèche dans des bols et le décorticage au
maillet. Le séchage se fait au soleil pour aérer les graines et
éviter qu'elles ne se détériorent.
6.2. La transformation des noix d'anacarde par la
méthode moderne dans l'unité de
transformation.
Les noix d'anacardes continuent d'être
transformées par les femmes qui ont maintenant l'expérience de ce
travail. Du fait, de la coque extérieure dure et de la nature
délicate de l'amande intérieure, la noix d'anacarde requiert une
manipulation soigneuse Le processus utilisé dans les usines n'est pas si
différent bien qu'il se conforme à des normes de qualité
et de propreté bien plus rigoureuses et qu'il réalise de plus
grandes efficacités de transformation. Ayant constaté le travail
rigoureux que font les producteurs l'IRD et USDA, ont
décidé d'accompagner les femmes dans la transformation des noix
d'anacarde. Pour se faire, ils ont mis en place l'unité de
transformation qui est basé dans le village de
Ndiaffé-Ndiaffé. Cette unité participe à
l'innovation et à la modernisation du travail des noix qui demande
suffisamment de temps. Beaucoup de clients achètent des noix brutes dans
les villages environnantes de Diossong. Une fois arrivée dans ce
village, ils vont payer les femmes qui gèrent cette unité de
transformation afin qu'elles décortiquent et grillent ces noix. L'argent
tiré de cette unité sert en quelque sorte à entretenir
l'unité
104
mais aussi l'autre parti entre dans la caisse du GTE des
femmes transformatrices des noix d'anacardes (Com. Orale 2015).
Photo 16: Méthode moderne de transformation des
noix d'anacarde par l'unité de transformation basée dans le
village de Ndiaffé- Ndiaffé.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Cette unité de transformation des noix d'anacarde
permet aux producteurs de se débarrasser de la méthode
traditionnelle. A travers cette unité ils gagnent beaucoup de temps car
elle est moderne et adaptée au contexte. On note aussi la part des
ONG comme IRD et USDA qui accompagnent le
monde rural dans beaucoup de domaines. Cette unité a une double fonction
:
105
d'une part elle permet de transformer les noix et d'autre
part elle permet de redynamiser le GIE des femmes transformatrices des noix
d'anacarde.
Figure 21: Modèle de spécialisation par
groupe en matière de transformation des noix d'anacarde
Le niveau 3 fournit
les noix brutes
d'anacarde
au
niveau 1
Le niveau 3
achète les noix
d'anacarde
Le niveau 1 cuit à la
vapeur les noix
brutes
d'anacarde
et les décortique
Le niveau 1 envoie
les noix
d'anacarde
décortiquées au
niveau 2
Le niveau 2
renvoie les
amandes triées
au
niveau 3
Le niveau 2
sèche et enlève
les pellicules
et
trie l'amande
Le niveau 3
ajoute les valeurs
et conditionne en
fonction des
spécifications du
marché
Le niveau 3
vend l'amande
conditionné
au
marché
En explorant ce modèle d'analyse on peut qu'il
fonctionne de cette manière :
? Niveau 3 : le fournisseur livre les noix brutes de
qualité aux transformateurs en indiquant ses attentes en termes de
rendements.
? Niveau 1 : réceptionne les noix brutes et
convient de les transformer (cuisson à vapeur et décorticage). Il
livre les amandes brutes au niveau 2.
? Niveau 2 : réceptionne les amandes, les
sèches au four, les dépellicules et les sélectionne par
catégories avec toutes les normes de transformation et d'hygiène.
Il livre le produit au niveau 3.
? Niveau 3 : réceptionne le produit fini et
poursuit le processus sur la base satisfaisant (emballage et
commercialisant).
Après avoir fini de sécher ou de transformer les
noix, les producteurs procèdent à la commercialisation des
fruits.
106
7. La commercialisation des noix d'anacarde
Les producteurs utilisent deux méthodes pour
écouler les noix d'anacardes. La première consiste à
vendre les noix brutes qui ne sont pas décortiquées. Quant
à la seconde elle consiste à vendre les noix qui sont
décortiquées dans les loumas ou marchés hebdomadaires.
Mais n'empêchent ils ont la possibilité de vendre en gros ou en
détail ces noix qui sont soient décortiquées ou brutes.
7. 1. Le commerce des noix brutes d'anacarde
Le commerce des noix brutes d'anacarde se déroule deux
façons différentes. Elle est expliquée ci-dessous.
7. 1.1. Le commerce en détail des noix brutes
d'anacarde
Les producteurs vendent en détail les noix brutes
d'anacardes dans les marchés ou loumas hebdomadaires. En se rendant dans
ces lieux, ils vendent la bassine de noix à 3500 FCFA si les prix
chutent ou bien les prix peuvent fluctuer jusqu'à atteindre 5.000 FCFA.
Quant au sac de cent kilogrammes le prix varie entre 30.000 FCFA et 70.000
FCFA. Mais pour ce qui est du prix du kilogramme qui n'est pas
décortiqué ça varie entre 300 FCFA et 700 FCFA. C'est dire
donc qu'il y `a certains paysans qui viennent acheter les noix d'anacarde
lorsque les prix chutent pour les revendre si les fruits sont rares sur le
marché et que les prix augmentent.
Selon l'avis des paysans enquêtés cette
méthode n'est pas très rentable. Car s'ils n'ont pas une
charrette et un cheval ou un âne ; ils sont obligés de louer ces
moyens pour pouvoir transporter ces noix dans les loumas ou marchés
hebdomadaires. La conséquence qui résulte de cela en est qu'ils
enregistrent souvent des pertes ou bien de maigres bénéfices qui
sont dû à la location de ses moyens. Mais ceux qui en
possèdent ont la possibilité de vendre dans tous les loumas ou
marchés hebdomadaires de la localité et ceci augmente
fréquemment leurs bénéfices.
Tableau 6 : Le rapport entre prix / poids des noix brutes
d'anacarde
107
Poids des noix brutes d'anacarde
|
Prix
|
1 kg
|
500 FCFA
|
2kg
|
1000 FCFA
|
3kg
|
1500 FCFA
|
4kg
|
2000 FCFA
|
5 kg
|
2500 FCFA
|
10kg
|
5.000 FCFA
|
50 kg
|
25.000 FCFA
|
100 kg
|
50.000 FCFA
|
Notons également que le rapport prix / poids est
expliqué sous une autre forme dans la figure ci-dessous qui fait
ressortir davantage la variation des prix.
108
Figure 22: le rapport prix / poids des noix brutes
d'anacarde
0 20 40 60 80 100 120
Poids (Kg)
Prix (FCFA)
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
En explorant cette figure nous pouvons dire que les prix
des noix brutes d'anacarde varient en fonction du poids. Autrement dit, plus
les poids augmentent, plus les prix fructifient. D'où la variation des
prix est proportionnelle au poids des noix. C'est ainsi que les producteurs
veillent toujours sur la qualité des noix d'anacarde qui pourront
être lourd en vue d'augmenter les prix.
7. 1.2. Le commerce en gros des noix d'anacarde aux
banabanas
Cette méthode est souvent utilisée par les
producteurs pour écouler les noix d'anacardes. Les banabanas ou bien
même les acheteurs qui viennent de l'extérieur achètent des
milliers de kilogrammes de noix brutes d'anacardes qu'ils vont donner aux
femmes qui gèrent l'unité de transformation afin qu'elles
cuisent, décortiquent et dépiculent les noix. C'est dire donc que
les producteurs ont beaucoup de clients qui viennent ailleurs pour les trouver
sur place en achetant les fruits. Dans ce cas les paysans vendent aux banabanas
tous les produits qu'ils ont stockés. Les prix peuvent atteindre 500.000
FCFA ou 800.000 FCFA et ceci leurs permet de redynamiser d'autres secteurs qui
sont confrontés à des difficultés. Cette méthode
est mieux appréciée par les producteurs car ils affirment qu'ils
sont payés comptant ceci leurs permet de réaliser beaucoup de
choses. En marge de cela, ces derniers affirment qu'ils gagnent doublement
à travers cette méthode en vendant aux banabanas les fruits d'une
part et de l'autre part ils sont payés pour décortiquer et
transformer les noix d'anacarde dans l'unité de transformation. Les
femmes se font
payer 1000 FCFA pour la bassine de noix brutes d'anacardes
afin qu'elles puissent la décortiquer. D'où ils n'ont pas de
frais à payer à travers cette méthode et ceci leurs permet
de gagner beaucoup de bénéfices.
Photo 17: stockage des noix brutes d'anacarde
destinée à la vente.
Cliché : NDIAYE, avril 2015.
Les producteurs stockent les noix brutes pour attendre les
banabanas qui viendront pour les acheter. Le stockage se fait dans des sacs de
jute pour permettre une meilleure circulation de l'air afin d'éviter que
les noix se détériorent.
8. Le commerce des noix décortiquées
Les producteurs utilisent deux méthodes distingues pour
écouler leurs denrées qui sont décortiquées. Il
s'agit de la vente en détail et celle en gros.
8.1. Le commerce en détail des noix
décortiquées
Les producteurs après avoir cuit et
décortiqués les noix d'anacardes se rendent dans les
marchés ou loumas hebdomadaires ou les garages pour écouler leurs
denrées. Ces derniers mettent les graines dans des sachets plastiques en
emballages qu'ils vendent à 100 FCFA. Mais le kilogramme varie entre
2.000 FCFA et 4.000 FCFA si les produits sont un peu rares sur le
marché. Dès fois, les producteurs s'organisent par des groupes de
trois à cinq personnes après avoir cuit et
décortiqué les noix ils envoient quelqu'un dans les loumas qui va
se charger de vendre les noix.
Après avoir écoulé leurs produits ses
derniers vont devoir partager les bénéfices qu'ils ont
gagnés. Ceci permet d'amoindrir les risques de pertes qui peuvent
être dûs aux taxes ou frais qu'ils paient ou à la
détérioration des fruits qui sont souvent exposés à
la chaleur sans aération. Les producteurs affirment que cette
méthode renferme beaucoup d'avantages mais le malheur en est qu'ils
reçoivent de l'argent par tranche ou par de maigres sommes et ceci ne
leurs permettent pas de subvenir à leurs besoins comme ils l'on voulut.
12
Photo 18: Emballage et commerce ambulant des noix
décortiquées d'anacarde dans des sachets en
plastique.
Cliché : NDIAYE, 2015.
Ces photos montrent que les graines sont rangées
dans des sachets plastiques et que les producteurs vont les écouler dans
les loumas ou marchés hebdomadaires et garages. Souvent ils mobilisent
les enfants qui vont se charger de faire ce commerce ambulant.
110
12 Awa NDIAYE : productrice de noix d'anacarde au
village de Ndiaffé-Ndiaffé
Tableau 7 : le rapport du poids/ prix des noix d'anacarde
qui sont décortiquées
111
Poids des noix d'anacarde
décortiquées
|
Prix
|
1/2 500g
|
750 FCFA
|
500g
|
1.500 FCFA
|
1 kg
|
3.000 FCFA
|
2 kg
|
6.000 FCFA
|
5 kg
|
15. 000 FCFA
|
10 kg
|
30.000 FCFA
|
50 kg
|
150.000 FCFA
|
100 kg
|
300.000 FCFA
|
Le rapport du prix / poids des noix d'anacarde
décortiquées sont amplement représenté dans une
figure qui ressort les variations que subissent les prix.
112
Figure 23: Le rapport prix / poids des noix d'anacarde
décortiquées.
300000
250000
Prix (FCFA)
200000
150000
100000
50000
0
350000
1 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Poids (Kg)
Cette figure montre que les prix varient en fonction du
poids des noix décortiquées et de la qualité. Plus les
poids sont lourds plus ils gagnent davantage de l'argent. Tout producteur qui
met sur le marché plus de poids de noix décortiquées va
récolter plus d'argent. Dès lors, ses derniers sont
obligés de décortiquer beaucoup de noix brutes et de veiller sur
la qualité pour gagner plus de revenus.
C'est ainsi que pour écouler leurs denrées les
producteurs se rendent dans les marchés ou loumas hebdomaires qui
situés aux alentours de la localité.
113
Figure 24: Marchés et loumas hebdomadaires
d'écoulement des noix d'anacarde
30
25
20
15
10
5
0
Kaolack
Passy
Sokone
Touba Mouride
Gambie
Dakar
40
35
Source : enquêtes des producteurs.
Ce diagramme montre que les producteurs écoulent la
plupart des produits dans le louma de Sokone suivit du marché de Kaolack
et du louma de Passy. En ce qui concerne les autres localités elles
viennent en dernières positions.
8. 2. Le commerce en gros des noix d'anacarde
décortiquées
Les producteurs après avoir récolté les
noix d'anacarde ils les cuits. Après cette phase, ils les
décortiquent en les entassant pour les écouler aux clients
surtout ceux qui viennent de l'extérieur notamment les indiens, les
italiens, les américains, les français, etc. D'autres banabanas
viennent de la Gambie et des autres régions du Sénégal
pour venir acheter les fruits. Mais il faut retenir ici que le prix varie en
fonction de la qualité des noix d'anacarde. Les noix qui sont cuits et
décortiquées sans que les graines se cassent c'est-à-dire
qu'on a des morceaux complètent le kilogramme se vend à 4. 000
FCFA. Ce qui vent dire que pour les cent kilogrammes ils auront 400.000 FCFA.
En ce qui concerne les noix d'anacarde disposées sous forme morceaux le
kilogramme se vend à 3.000 FCFA. D'où pour les cent kilogrammes
ils auront 300.000 FCFA. Quant à la dernière où il y'a
beaucoup de graines qui se cassent le kilogramme se vend à 2.000 FCFA ce
qui leurs permet de gagner 200.000 FCFA pour les cent kilogrammes. Selon l'avis
des producteurs enquêtés ce type de commerce est mieux car ils ne
se déplacent pas jusqu'aux loumas ou marchés hebdomadaires pour
écouler les denrées. En dehors de cela, ils sont payés
comptant et
114
ceci leur permet de réaliser beaucoup de profits. La
seule chose à déplorer ici c'est qu'ils fournissent beaucoup
d'efforts en décortiquant les noix pour ne pas les casser en vue de
gagner beaucoup de bénéfices. En plus, ils perdent énormes
de temps pour départager les graines qui sont en morceaux des autres qui
ne sont pas cassées (com. Orale, 2015).
Photo 18: Lieux de commercialisation des noix
d'anacarde qui sont décortiquées.
Cliché : NDIAYE M. avril 2015.
Les femmes se regroupent pour faire la sélection
des graines qui sont cassées de celles qui sont en morceaux. Beaucoup de
producteurs viennent dans ces lieux pour écouler leurs denrées.
En même temps, les acheteurs quittent leurs localités pour venir
rencontrer les clients. Ces places sont des lieux d'échanges entre
producteurs et acheteurs pour vendre ou acheter des noix d'anacarde.
Carte 6 : les flux de commercialisation des noix
d'anacarde.
Figure 25: Elément de succès d'une
entreprise commercial des noix d'anacarde
Planification
détaillée des
activités
Accès à un financement abordable
Travailleurs formés
et compétents
Entreprise
rentable des
noix
d'anacarde
Fourniture fiable de matières premières
Bonne gestion d'entreprise
115
Equipement efficient
et abordable
116
En analysant cette figure nous pouvons noter qu'une
entreprise rentable des noix d'anacarde ne peut connaitre un succès que
si les différents acteurs qui l'entourent soient en mesure de la rendre
compétitif. C'est dire donc qu'elle doit former des travailleurs
compétents qui vont utiliser des équipements efficients pour
assurer sa bonne gestion. D'où l'entreprise ne peut être rentable
qui si ses composantes la confère une bonne notoriété.
Elle doit aussi en fonction de ses revenus faire une bonne planification pour
veiller à la qualité du matériel qu'elle utilise et
à la compétence de son personnel. C'est en ce moment seulement
qu'elle pourra connaître un succès.
Figure 26: Objectifs visés par les producteurs
dans la culture de l'anacarde.
30%
15% Acroissement des
55%
Satisfaction des besoins
Autres
revenus
Source : enquêtes de terrain.
Ce diagramme circulaire montre que les objectifs
visés par les producteurs dans la culture de la pastèque sont en
majorité dominé par l'accroissement des revenus. Ensuite, vient
la satisfaction des besoins et autres nécessités qui sont
régler par les revenus venant des anacardiers.
De surcroit, notons que les producteurs sont confrontés
à des contraintes en cultivant les anacardiers. Soient ce sont des
contraintes qu'ils rencontrent lors de la germination des plantes ou bien lors
de la commercialisation des noix d'anacarde.
117
Chapitre 3 : les contraintes liées à la
culture de l'anacarde
La culture de l'anacarde est souvent entravée par des
difficultés. D'une part, les paysans sont confrontés à des
contraintes pour écouler leur denrée surtout si les plantes
mûrissent en même temps. D'autre part, beaucoup d'insectes causent
des dégâts durant la phase de germination et de mûrisson des
anacardiers. Ceci fait que ces plantes sont souvent affectées de
maladies durant la phase de floraison.
1. Les contraintes liées à la
commercialisation des noix d'anacarde
Les paysans sont confrontés à de nombreux
problèmes, au moment de l'écoulement de leur produit ceux-ci est
dues aux facteurs ci-dessous.
- Les routes ne sont pas de bonne qualité ce qui
constitue une entrave aux producteurs pour pouvoir accéder aux
marchés et aux loumas. D'où ces derniers rencontrent des
difficultés pour écouler leurs fruits.
- Les banabanas ayant payé une avance aux producteurs,
refusent de compléter l'autre moitié. Il arrive même que
ces derniers ne respectent pas leur promesse. Autrement dit, ils rompent les
contrats qu'ils ont signés avec les producteurs après avoir pris
en dette les noix d'anacarde. Dans d'autres cas, ils peuvent compléter
la somme manquante du prix d'achat mais ils ne vont pas les payer comptant.
C'est dire donc qu'ils peuvent donner entre deux ou trois semaines une petite
somme jusqu'à ce que la dette soit au complet. Dans ce cas le paysan ne
pourra rien réaliser avec ces maigres sommes. Dès fois, on
rencontre des cas très grave où les banabanas ne paient pas les
producteurs. Ceci est dû au fait que ces derniers qui avaient pris les
fruits des producteurs on fait des pertes en vendant les noix. Dans ce cas, il
devient difficile pour eux de payer les dettes. La conséquence qui en
résulte en est que ces banabanas préfèrent fuir et rompre
leur lien de clientélisme avec les producteurs (com. Orale, 2015).
Pour cette raison, la vente en gros est meilleure mais il y a
beaucoup de problèmes qui font que les paysans se méfient
maintenant aux banabanas.
- Il est à noter que lorsque les fruits mûrissent
en même temps ces producteurs rencontrent d'énormes
problèmes pour écouler les denrées. Dans ce cas les
banabanas les proposent des prix très bas et ils sont obligés de
les vendre pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
En somme voilà autant de contraintes parmi tant
d'autres qui paralysent la commercialisation des noix d'anacardes dans la
Commune de Diossong.13
2. Les contraintes liées aux facteurs naturelles
et anthropiques
En période de sécheresse les fortes
températures font assécher les fleurs des anacardiers ce qui
influe sur leurs modes de production. En plus, les vents violents qu'on
enregistre souvent en milieu de la saison sèche font chuter les fleurs
des plantes et ceci est un facteur qui entrave la démultiplication des
noix de cajou. Tous ces facteurs réunis font que les rendements chutent
souvent dans cette localité.
De plus, il y'a beaucoup de cas de vols qui font que les
producteurs perdent énormément de quantité de noix
d'anacardes. Ils affirment même qu'il y' a certaines personnes qui ne
font que cueillir les plantes d'autrui. Pour lutter contre cela, ils recrutent
des gardiens qui vont surveiller leurs vergers. Ce sont ces sommes d'argent
qu'on paie aux vigiles qui font que les bénéfices baissent
souvent d'une période à une autre.
3. Les contraintes liées aux animaux et insectes
ravageurs
Beaucoup d'animaux comme les boeufs, les moutons, les
chèvres, les singes et d'autres insectes ravageurs comme aux criquets,
les nématodes, les chenilles, etc. causent beaucoup de problèmes
aux producteurs en détruisant les anacardiers. C'est ainsi que nous
essayerons d'expliquer comment ils ravagent les plantes.
3.1. Les singes
Les singes font partie des animaux qui causent beaucoup de
ravages aux anacardiers. Une fois que les plantes ont mûris ils viennent
très fréquemment dans les vergers pour manger et détruire
les noix de cajou. Les producteurs affirment même que les singes
préfèrent les champs qui ont mieux réussi et qui ont de
très grandes pommes de cajou. Au lieu de manger à leur faim et
laisser le reste, ces derniers vont cueillir tous les fruits et les font chuter
par terre. Autrement dit, les singes ne font que perturber l'état normal
de production des plantes. Ils arrachent et coupent les fruits sans que ces
derniers n'arrivent à maturité. Pour lutter contre cela, les
paysans mettent dans les vergers des statuts qui ressemblent à des
personnes pour faire fuir les singes. Au début cette méthode
était efficace mais maintenant ces ravageurs résistent
118
13 Demba NDIAYE et Daouda NDIAYE : producteurs de noix
d'anacarde
bien à cette forme de lutte. En dehors de cela, les
paysans mobilisent les gardiens qui vont tour à tour surveiller les
champs. Mais n'empêchent les singes viennent toujours du
côté où il n'y a pas de personne pour détruire ou
bien ils préfèrent attendre les heures de pause ou la nuit pour
ravager les vergers. Les producteurs affirment même que les singes
viennent souvent en masse dans les champs et ceci fait que les dommages sont
souvent énormes. Dès lors, il faut essayer de lutter contre les
dégâts causés par les singes ravageurs afin d'augmenter les
rendements des anacardiers.
Photo 19: Le singe, un élément ravageur des
anacardiers
Source : APPERT J. et DEUSE J. 2002
Les singes sont les animaux qui causent plus de
dégâts aux anacardiers. Cela s'explique par le fait qu'ils
viennent en masse dans les vergers lors des périodes de pause ou la
nuit. En plus, ils savent monter et faire la sélection des bonne noix de
cajou.
Quant aux animaux domestiques, ils causent beaucoup de
dégâts aux plantes.
3. 2. Les boeufs, moutons et chèvres (les animaux
domestiques).
En période de saison sèche du fait de la
divagation des animaux les producteurs perdent beaucoup de quantités de
noix de cajou. Etant donné qu'il est recommandé de ne pas
arracher les fruits sur l'arbre mais plutôt de les laisser tomber en les
ramassant ceci constitue une contrainte. Selon l'avis des producteurs
enquêtés les boeufs ou bien les moutons ou chèvres
devancent souvent les personnes et mangent les fruits qui ont
déjà tombé. Ce phénomène est à
120
l'origine d'une perte énorme de quantité de noix
d'anacardes. Certains éleveurs n'attachent
plus leurs animaux en saison sèche et ils ne font que
détruire les plantations des éleveurs.
Pour diminuer les risques, les paysans font entourer leurs
vergers avec du fils de fer barbelés pour empêcher à ces
animaux d'y accéder. D'autres qui sont mieux aisés après
avoir entourés les champs avec du barbelés recrute de nouveau des
gardiens qui vont charger de surveiller les plantes. Voilà ces
contraintes qui font que les paysans perdent des quantités de noix cajou
chaque année.
3.3. Les Acridiens
Les Acridiens, usuellement appelés criquets, font
partie des Orthoptères à antennes courtes, les Caelifères.
Ils ont généralement un pronotum et des élytres bien
développés .Ils présentent en outre une grande
diversité de taille, de forme de couleur. On les reconnaît par les
ailes postérieures membraneuses se repliant en éventail selon
certaines nervures longitudinales.
Les ailes antérieures sont généralement
transformées en élytres et protègent les ailes
postérieures servant au vol. Ces insectes sont souvent doués pour
le saut grâce à des pattes postérieures bien
développées.
Les femelles pondent leurs oeufs en grappe dans le sol ou pour
certaines espèces, à la base des touffes, parfois dans des tiges.
Les Acridoidea sont essentiellement phytophages, c'est-à-dire qu'ils
consomment surtout du matériel végétal frais ou sec. Les
Acridiens les plus redoutés sont considérés comme des
ravageurs intermittents, les autres prélèvent cependant
régulièrement, chaque année, une fraction de
récolte escomptées. Ils ont un caractère chronique et sont
plus ou moins tolérés par les paysans.
Les oeufs sont généralement
déposés dans le sol en zone tropicale sèche. Certaines
espèces préfèrent pondre sur la végétation.
Les larves vivent à la surface du sol, dans les herbes, les arbustes.
Les durées de développement des oeufs, des larves et des
ailés varient considérablement selon les espèces et les
conditions. Les temps les plus courts sont de l'ordre de 10 jours pour
l'incubation embryonnaire, 20jours pour le développement larvaire,10
jours pour la maturation sexuelle, puis les pontes peuvent se succéder
tous les 3jours. Les dégâts infligés par les acridiens aux
cultures, aux pâturages, sont directs ou indirects :
121
- Prélèvement alimentaire sur les feuilles, les
fleurs, les fruits, les semences, les jeunes écorces, les repousses,
parfois le collet et la partie supérieure des racines ;
- Blessure des plantes consécutives aux morsures avec deux
conséquences :
- Ouverture d'une voie d'infection aux maladies et de
pénétration des parasites,
- Création d'une lésion des vaisseaux conduisant
la sève brute et la sève élaborée. Ceci
entraîne une destruction de cinq à dix fois supérieure
à la seule prise de nourriture ;
- Rupture mécanique des branches sous le poids des
ailés posés en grand nombre de dégâts aux fruits.
Un Acridien consomme 30à 70% de son poids d'aliments
frais chaque jour. En phase grégaire, cette proportion peut atteindre
100%. Un acridien grand migrateur pèse environ 2g, or un essaim dense de
1km2 peut renfermer plus de 50 millions d'individus qui auraient la
possibilité de consommer 100tonnes de matière
végétale fraîche par jour. Or, certains essaims de
plusieurs centaines de kilomètres carrés sont susceptibles de
prendre d'autres formes.
Par ailleurs il faut noter qu'il n'existe pas d'acricide au
sens strict ne tuant que les acridiens, aussi les produits utilisés en
lutte chimique sont-ils simplement choisis parmi ceux sont disponibles :
diedrine, fenthion, fénitrothion, malathion, fénitrothion.
La diedrine à 5 et 20% est actuellement le produit le
plus économiquement pour la lutte contre les invasions. Il a une grande
rémanence sur la végétation et il est très
lentement détruit dans le corps des acridiens, ce qui induit un effet
cumulé des petites doses intégrées.
Les paysans peuvent utiliser aussi ces procédés
chimiques qui consistent à faire :
- l'appatage : mélange d'un poison (HCH Undèner)
à du son, de la mélasse humidifiée ou avec de l'huile. Il
faut 50 à 200kg par ha pour détruire les acridiens.
- le poudrage : usage de petits sacs poudreurs
fabriqués localement et contenant 1à2kg d'insecticides en poudre.
Le sac est secoué ou frappé avec un bâton pendant le
parcours. On utilise l'HCR, du propoxur. On utilise aussi des poudreuses
à main ou à moteur.
14 Appert J. et DEUSE J. (2002). Les ravageurs des
cultures
- l'épandage liquide avec des pulvérisateurs
à dos mis sous pression par manoeuvre d'un levier ou avec des
pulvérisateurs électrique à piles permettant l'aspersion
à bas volumes d'insecticides très concentrés. On dilue les
produits dans de l'eau.14
Photo 20: Le criquet, un insecte ravageur des
anacardiers.
Source : APPERT et DEUSE, 2002.
Les criquets causent des dégâts aux plantes
en mangeant les feuilles et fleurs et fruits. Ceci est à l'origine de la
baisse de la production mais aussi du ralentissement de la floraison pour
certaines plantes.
3.4. Les Termites
Ce sont des insectes sociaux, dont les constructions,
épigées, enterre, sont un des constituants les plus typiques des
paysages de savane.
Les premières pluies provoquent l'envol de dizaines de
milliers d'individus, au cours duquel à lieu l'accouplement. Le couple
fonde une colonie de plusieurs milliers de termites, divisés en castes :
ouvriers, soldats. La reine, abritée dans une loge spéciale et
immobilisée par son énorme abdomen, de la grosseur d'un doigt,
passe sa vie à pondre.
Ce sont des organismes lucifuges, s'alimentant de cellulose
qu'ils digèrent grâce à des protozoaires symbiotiques
qu'ils hébergent dans leur intestin ou, chez les formes
supérieurs, à l'aide de champignons qu'ils cultivent dans la
termitière sur un substrat ligneux. Leur apparence les a fait
123
dénommer « fourmis blanches ». Leurs
pièces buccales sont conçues pour déchiqueter et broyer ;
celles des « soldats », chargés de défendre la colonie,
sont particulièrement fortes et puissantes. Certaines espèces de
termites s »avèrent nuisibles à l'agriculture de diverses
manières.
- en rendant stériles les emplacements des
termitières et en rendant indispensable leur destruction en culture
mécanisée : Microtermes subhyalinus, Odonterme sobesus ;
- en pénétrant dans la tige du
végétal, à quelques centimètres sous la surface du
sol et en évidant l'intérieur du collet et de la racine
principale, entraînant ainsi l'affaiblissement des tiges et la mort de la
plante : Microtermes ;
- en se comportant en phyllophages : Trinervitermes ;
- en rongeant les organes souterrains : racines des
pastèques ;
- en creusant des galeries souterraines et en édifiant des
galeries le long des tiges.
- Un sol pauvre et une sécheresse prolongée
favorisent beaucoup l'action dévastatrice des termites.
Pour lutter contre ces derniers les paysans font recours aux
produits phytosanitaires qu'ils répandent à l'aide d'un
pulvérisateur mécanique. Parmi ces produits toxiques il y'a les
plus efficaces comme le malathion, le diméthoate le D6 qui
empêchent même à ces insectes de se rapprocher de ces
plantes surtout si elles commencent à pousser qui correspond à
l'étape la plus difficile à entretenir.
Photo 21: une termite, un élément
néfaste aux anacardiers
124
Source : APPERT J. et DEUSE, 2002.
Les termites empêchent aux graines de germer
correctement et paralyse leur système de production. Beaucoup de plantes
ont des problèmes de suivi à cause des dégâts que
causent ces attaques. Ceci a fait que dès la phase de germination
beaucoup de plantes meurent.
3.5. Les Nématodes
Les Nématodes sont de minuscules vers filiformes,
parfois sphériques ou aplatis, à symétrie
bilatérale, inermes, recouverts d'une cuticule, sans tête
apparente. Ils peuvent être (terrestres dulçaquicoles ou marins)
ou parasites (de vertébrés, d'invertébrés ou de
végétaux). Les nématodes phytoparasites sont, en
général, filiformes, mais les femelles de certains genres
(Heterodera, Meloidogyne) ont ; à maturité, la forme d'utricules.
Leur longueur excède rarement 1mm. La perception du milieu environnant
se fait par l'intermédiaire de soies et de papilles et de papilles
reliées à une fibre nerveuse. La bouche, chez les espèces
phytophages, est munie d'un stylet qui leur permet de percer l'épiderme
du végétal et d'en aspirer les sucs cellulaires. Le tube digestif
est tubulaire.
Les nématodes phytoparasites attaquent surtout les
racines, mais aussi les tiges et les feuilles. Les espèces radicicoles
peuvent pénétrer à l'intérieur de la plante et s'y
reproduire (endoparasite) en y
125
provoquant des galles, comme les Meloidogyne ou des
nécroses aux quelles sont associés des champignons ou des
bactéries. D'autres espèces attaquent les couches de cellules en
contact avec la terre et demeurant dans le sol (ectoparasite).Les ectoparasites
et les males ainsi que certains stades des endoparasites, sont mobiles, les
femelles et d'autres stades peuvent être fixés.
Le végétal est affaibli par le
prélèvement de sève et de ses fonctions
altérées par l'action mécanique et par la
sécrétion d'enzymes des stylets. En outre les nématodes
inoculent des virus et peuvent favoriser la contamination et le
développement des bactéries et des champignons. Les maladies dues
aux nématodes sont d'autant plus graves que, comme toutes les affections
telluriques, la même culture revient constamment sur elle-même.
La lutte contre les nématodes commence par la
propreté des surfaces cultivées et le bon état
végétatif des plantes (variété adapté,
fumure équilibrée).
La lutte biologique trouve là un champ d'application
idéal et plusieurs de ses applications ont été de notables
réussites. Les paysans font recours aussi aux produits phytosanitaires
tels que parathion-méthyle, le fénitrothion, le diméthoate
pour protéger les jeunes plantes contre ses nématodes. Ces
produits toxiques évitent le contact direct avec ces vers car ils une
fois que le champ est répandu ces derniers n'oserons plus les
attaqués pour détruire les fruits ou manger les feuilles.
Bref, voilà quelques moyens de lutte efficaces qui
permettent de diminuer les dégâts causés par les
nématodes.
126
Photo 22: l'effet d'un nématode sur la branche
d'un anacardier.
Source : APPERT J. et DEUSE J, 2002.
Les nématodes sont très néfastes aux
plantes ; ils mangent toujours les feuilles et ceci bloque le
développement des anacardiers.
3.6. Les chenilles
Elles mesurent environ 23 à 30 millimètres. Leur
coloration est variable et dépend du type de phase : solitaire ou
grégaire, de l'insecte ce qui n'exclut pas plusieurs formes
intermédiaires.
En phase grégaire, la face ventrale est vert clair, la
face dorsale brun clair, toutes deux striées de fines bandes brunes. En
phase solitaire, le vert remplace le brun dans l'ornement de larve. Jeunes, les
larves sont vert pâle et la tête est noire.
La femelle est apte à pondre un jour après son
émergence. Les oeufs sont déposés en amas de plusieurs
dizaines sur les feuilles des herbes. En plusieurs strates, recouvertes de
poils et d'écailles provenant de l'abdomen de la femelle.
Dès l'éclosion, les larves rongent le limbe des
feuilles en respectant l'épiderme opposé. Au fur et à
mesure de leur croissance, les dommages s'aggravent et la feuille
entière, à l'exception de la nervure centrale est
consommée. Des champs entiers peuvent se trouver défoliés.
A l'extrême, les fleurs et les fruits peuvent, aussi, être
atteints.
Ces chenilles, que leur instinct grégaire conduit
à se déplacer en bandes à la recherche de nourriture,
peuvent être responsables de dommages localement tés importants.
Leur action est surtout défoliatrice mais leur importance est surtout
fonction du stade végétatif de la plante au
127
moment de l'attaque. Si le végétal est encore
très jeune, les chenilles peuvent pénétrer dans le bouquet
foliaire et de tuer. Non seulement elles décapent les feuilles, mais
elles détruisent également les fructifications, en particuliers
les tiges des pastèques.
La lutte contre les phytophages par les procédés
culturaux offre une grande diversité et ne revêt pas un
caractère statique : elle peut s'appliquer à des cas bien
précis, à la condition d'être pratique et rentable ; le
plus souvent il s'agit d'artifices englobant toutes les pratiques culturales du
sol ne faisant appel qu'au travail de l'homme.
Les paysans peuvent utiliser certains produits phytosanitaires
comme le malathion, le quinalphos, le trichlorfon qui sont doué d'une
excellente action par ingestion et d'une excellente action de contact.
Doué d'un large spectre d'activité, ils possèdent une
bonne action en profondeur, ce qui les rendent particulièrement activent
active contre les chenilles.
Photo 23: L'effet d'une chenille sur les feuilles des
anacardiers.
Source : APPERT J. et DEUSE J. 2002.
Cette photo montre que les insectes ravageurs attaquent
les anacardiers et les empêchent de grandir. Signalons que la chute des
rendements est due en partie à ses attaques qui neutralisent le mode de
production des plantes.
D'autres maladies attaquent les anacardiers et sont nuisibles
à leurs croissances.
128
4. Les contraintes liées aux maladies qui
attaquent les anacardiers
Il y'a beaucoup de maladies qui attaquent les anacardiers et
paralysent leurs germinations et modes de productions. Certaines attaquent les
fleurs et les empêchent de donner des fruits tandis que d'autres font
pourrir les fruits. En dehors de cela, il y'a d'autres qui s'attaquent soit aux
branches soit aux feuilles et les empêchent de grandir. Selon l'avis des
producteurs ce sont ces maladies qui font chuter les rendements des
anacardiers. Les principales maladies sont énumérées dans
le tableau ci-dessous.
Tableau 8 : Tableau récapitulatif des
principales maladies qui attaquent les anacardiers et leurs
manifestations.
Maladies
|
Manifestations
|
La rouille pulvérulente (oïdium sp)
|
Elle s'attaque aux fleurs de l'anacardier et peut avoir un
effet dévastateur sur son rendement.
|
La maladie rose (cortcium, salmonicolor)
|
Provoque le dépérissement des branches.
|
Pytium fusarium et phytophtora spp
|
Fonte des semis
|
Colletotrichum gloesporiodes et colletotrium spp
|
Attaque aux faux fruits et entraine la perte totale de la
récolte.
|
Le moustique de l'anacardier (helopeltis
anacardi)
|
Cause de graves dommages aux fleurs, asséchement des
anacardiers à cause de la perte de sève.
|
Foreurs de tiges et de racines
|
Pourritures des fruits
|
Spodopteralittoralis
|
Les feuilles sont rongées voracement du bord vers la
nervure principale ou percées.
|
Mouche des anacardiers
|
La chair des fruits est pourrie : le fruit tombe et devient
inconsommable.
|
Anthracnose
|
Avortement des fleurs et des fruits.
|
Lépidoptère du fruit
|
Galeries à l'intérieur des fruits
|
Phytophthora
|
Pourriture du coeur et des racines pouvant entrainer la
destruction de la plante.
|
Bactériose
|
Avortement des fruits et des fleurs
|
Mouche des fruits
Les fruits sont pourris et tombent en devenant
inconsommables.
129
Conclusion partielle
En somme, on peut dire que la deuxième partie nous a
permis de savoir le mode d'écoulement des denrées des producteurs
mais aussi les contraintes auxquelles sont confrontées les paysans
durant la culture de l'anacarde. Pour pallier à ces attaques, les
paysans font recours aux gardiennages à la clôture des champs et
aux produits phytosanitaires en vue d'augmenter la production des
anacardiers.
Malgré les services considérables rendus par les
insecticides et les succès spectaculaires de diverses opérations
de lutte biologique, il est certain que ces méthodes ont leurs limites.
Aussi, les recherches en matière de protection phytosanitaire se
sont-elles orientées vers l'élaboration de substances
susceptibles de combattre les ravageurs autrement qu'en les intoxicant purement
et simplement en même temps que les autres espèces sont
présentes.
C'est ainsi qu'on a retenu deux catégories de
composés chimiques, les uns tendant à interférer sur les
processus physiologiques de l'insecte, les autres à perturber leur
comportement de telle sorte que leur survie s'en trouve compromise.
130
TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE L'ANACARDE
|
131
Dans cette partie nous allons montrer comment les paysans
parviennent-ils, à partir des revenus qui sont tirés de la
commercialisation des noix d'anacardes, à revitaliser d'autres secteurs
comme celui du commerce. En outre, il sera aussi question d'expliquer les
relations entre culture de l'anacarde, l'achat de Jakarta et embauche bovine.
C'est-à-dire d'analyser les moteurs du développement de cette
embauche bovine qui a comme issu ou point de départ la culture de
l'anacarde. En marge de cela, nous allons montrer son rôle dans la
formation des jeunes de même que son influence sur l'intensification
agricole. En d'autres termes, il est question de noter aussi, dans cette
partie, les signes de l'amélioration des conditions de vie des
populations qui prouvent qu'effectivement, la culture de l'anacarde demeure
déterminante pour les paysans dans la Commune de Diossong. Elle reste
une stratégie adaptative face à la dégradation des
conditions climatiques.
132
Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du secteur
commercial
La culture de l'anacarde est capitale dans la revitalisation
du commerce. C'est un secteur qui était un peu bloqué. Quand bien
même, il s'est très vite redressé pour devenir,
aujourd'hui, plus dynamique. Cela se justifie, sans conteste, par les revenus
tirés de ces dernières années, de ce secteur. Dès
lors, nous allons expliquer tout le processus de décollage de ce
secteur.
I. Passage de la culture de l'anacarde au secteur
commercial
Les revenus tirés des noix d'anacardes jouent un grand
rôle pour la bonne marche du commerce. Aussi permettent-ils aux paysans,
durant la saison sèche, de réaliser beaucoup de
bénéfices qui vont les préparer pour la saison pluvieuse.
En tout état de cause, notons au passage que ce commerce permet aux
paysans d'acheter des semences et des intrants en vue de préparer la
culture de l'anacarde.
1. La création des revenus
Après avoir vendu les noix d'anacardes, les paysans se
retrouvent avec des bénéfices assez énormes qu'ils vont
essayer de gérer, durant toute la saison sèche. Pour ce faire,
ils ne manquent pas de changer de boutiques, au niveau de la Commune. Celles-ci
auront pour objectif principal d'alimenter les populations en ravitaillement
mais aussi et surtout de permettre aux producteurs de garder de l'argent. Ils
pourront, à coup sûr, ne pas succomber dans les séries de
gaspillages. Toutefois, l'argent issu de cette vente est en quelque sorte
échangé sous forme de marchandise qui débute de petites
ventes, exposées dans les tables, disposées devant les maisons ou
encore dans les loumas ou marchés. L'ultime destination du circuit
commercial demeure les boutiques. C'est dire donc qu'on évolue tout
doucement jusqu'à pouvoir gérer et alimenter de grosses boutiques
(com. orale, 2015)
2. Revitalisation du secteur commercial
Ce commerce qui était pendant longtemps au ralenti,
dans la Commune, est dû à la faiblesse en équipement des
marchés existants et au manque d'infrastructures. Dans ce contexte, la
culture de l'anacarde est venue redresser ce secteur. Les boutiques se
développent de manière fulgurante. Les marchés et loumas
se repositionnent et permettent aux autochtones d'acheter et de revendre sans
pour autant être confrontés à de nombreuses
difficultés. En d'autres termes, il est question de souligner qu'ayant
remarqué que la Commune produit maintenant beaucoup de noix
d'anacardes jouant, à cet effet, un rôle
déterminant dans le commerce, les autorités et les ONG
déploient tous les moyens nécessaires pour aider les paysans
à évacuer très rapidement leurs denrées
alimentaires mais également à pouvoir charger les boutiques.
Les revenus tirés de ce commerce donnent la
possibilité de financer l'achat des semences et des intrants afin
d'améliorer la culture de l'anacarde et vice versa. Les recettes
tirées des noix d'anacardes pourront, à leur tour, financer le
chargement des boutiques. Toutefois, il apparaît essentiel de signaler
que les paysans n'avaient pas cette possibilité autant. C'est ce qui
expliquait indubitablement la faillite du secteur commercial. Avec
l'introduction de la culture de l'anacarde, les paysans auront maintenant
l'opportunité de redresser ce domaine. Sa réussite dépend
bel et bien de l'engagement des producteurs qui parviennent, chemin faisant,
à réaliser des revenus pour l'achat des marchandises. En dehors
de cela, pour rendre dynamique le commerce et encourager la culture de
l'anacarde, les ONG nommée IRD
et USDA ont mis en place, dans la Commune de Diossong
plus précisément dans le village de Ndiaffé-
Ndiaffé une unité de transformation des noix d'anacardes pour
accompagner les producteurs. Tous ces moyens contribuent à créer
le lien entre le commerce et la culture de l'anacarde en appuyant d'avantage
les producteurs (com. orale, 2015).15
133
15 Communication orale avec Awa
NDIAYE au village de Ndiaffé- Ndiaffé.
Réalisation de bénéfices
Achat d'intrants
134
Photo 24: L'implantation d'une boutique à
Diossong
Cliché : NDIAYE, avril 2015
Cette photo montre que les revenus qui sont tirés
des noix d'anacardes servent à alimenter les populations en besoin
nutritionnel mais aussi en facilitant l'achat d'intrants pour développer
la culture de l'anacarde.
Figure 27: interaction entre la culture de l'anacarde et
la revitalisation du secteur commercial
Culture de la pastèque
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Création de revenus
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Mise en place de boutiques
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135
En explorant ce modèle d'analyse , nous pouvons
retenir que les rétributions servant à approvisionner les
boutiques découlent évidemment de la culture de la
pastèque.
Par ailleurs, il convient de noter que les
bénéfices participent à l'achat d'intrants, susceptible de
promouvoir activement le développement de la culture de
l'anacarde.
II. Une main d'oeuvre bien développée
Les revenus qui proviennent du commerce des noix d'anacardes
ont régénéré une bonne main d'oeuvre qui a connu
des succès remarquables dans la Commune de Diossong. Malgré le
développement de l'économie locale qu'elle engendre, il est
notoire de rappeler que cette situation est en partie responsable du
désenclavement de la zone.
1. Désenclavement de la zone
Avec la multiplication des points de vente, dans la zone, on a
remarqué que les voitures circulent de longe à large, dans la
zone. L'objectif étant d'alimenter ces derniers en marchandises. Du
coup, les populations ne rencontrent plus de problèmes pour voyager. En
effet, la Commune a été désenclavée par ces routes.
Mentionnons qu'avec la commercialisation des noix d'anacardes, les «
banabanas » viennent très souvent avec leurs véhicules, dans
la zone, ce qui facilite aussi les mouvements des personnes, surtout ceux qui
veulent aller souvent dans les marchés ou loumas. En outre, il faut
renchérir que l'introduction de la culture de l'anacarde est à
l'origine du dynamisme de ce commerce qui a permis , à bien des
égards, de désenclaver la zone.
2. Développement de l'économie locale
Le développement très fulgurant du secteur du
commerce est à l'origine de la prolifération exponentielle des
tables équipées en marchandises dont les femmes sont les
principales prioritaires. Désormais, elles ne resteront plus au foyer
mais iront dans les loumas ou marchés pour faire s'affairer autour de la
vente des légumes, des poissons entre autres séchés ou
fumés ou encore vendre des produits cosmétiques. Dès lors,
beaucoup de problèmes sont en train d'être réglés
dans la Commune. Avec la mise en place des moulins à mil, les femmes ne
perdent plus leur temps dans les maisons pour piler le mil. En effet, elles
pourront, grâce aux recettes tirées de ce petit commerce ou «
business », se débarrasser de certains travaux traditionnels. En
plus de cela, les taxes payées par les commerçants participent au
développement de la Commune, notamment dans le paiement des factures
pour assurer l'éclairage public de la Commune et permettre une bonne
136
gestion des marchés ou loumas. En conséquence,
les vendeurs et les acheteurs seront dans de bonnes conditions. Il faut
signaler également que les locations de charrettes font que leurs
propriétaires disposent maintenant d'énormes moyens pour
satisfaire leur besoin et aider les animaux à pouvoir survivre ( com.
orale , 2015).
En somme, voilà autant de facteurs parmi tant d'autres
qui font que la culture de l'anacarde reste le levain du secteur commercial,
contribuant ainsi à une bonne amélioration des conditions de vie
des populations de cette commune de Diossong.
Chapitre 2 : la relation entre la culture de
l'anacarde et embauche bovine
La culture de l'anacarde ne cesse de jouer un rôle
déterminant pour l'embauche bovine. Toujours est-il que les revenus
provenant de la commercialisation des noix d'anacardes servent à
financer l'embauche bovine dont le rôle prépondérant pour
l'intensification agricole et la lutte contre l'exode rurale n'est plus
à démontrer.
I. L'impact de la culture de l'anacarde sur l'embauche
bovine et sur la formation
des jeunes
Avec la culture de l'anacarde, on bénéficie de
beaucoup de revenus servant à financer l'embauche bovine qui pourra elle
aussi, à son tour, maintenir les jeunes sur place en diminuant les
mouvements de populations vers les villes.
1. La culture de l'anacarde: un moteur du
développement de l'embauche bovine
En raison des rétributions provenant de la
commercialisation des noix d'anacarde, les paysans préfèrent
acheter des boeufs qu'ils vont engraisser et revendre, aux meilleurs moments.
C'est dire donc que ces revenus servent toujours à financer l'achat des
animaux, surtout au moment où les prix ont baissée à les
revendre après avoir constaté que les prix ont augmenté
que les animaux ont changé de formes. En général, le prix
d'achat des boeufs varie entre 100.000FCFA à 200.000FCFA alors que le
prix de vente peut aller jusqu'à 300.000FCFA à 500.000FCFA, ce
qui revient à un bénéfice qui peut atteindre 200.000fcfa
si on calcule/dégage les frais. Cette embauche est
bénéfique pour les paysans, car leur donnant l'occasion de bien
préserver les revenus en vue de mieux préparer la saison à
venir. C'est un moyen de couverture des producteurs contre le gaspillage et les
dépenses inutiles qui ne font que retarder ces derniers, car ils ne
pourront rien réaliser avec ses petites dépenses. Au cas
contraire, si on prend tous les revenus qui découlent des noix
d'anacardiers on peut acheter des boeufs que l'on engraisse et, dans ce cas de
figure, des bénéfices satisfaisants pourront être
réalisés en vue de financer l'achat des semences et intrants pour
préparer la culture de l'anacarde. Dès lors, il faut dire que les
paysans n'ont plus de temps à perdre parce que, durant l'hivernage, ils
sont occupés par les vergers d'anacardiers et de mil et, pendant la
saison sèche, ils associent la commercialisation des noix d'anacardes
à l'embauche bovine.16
137
16 Entretien avec les jeunes
producteurs d'anacarde
138
Photo 25: Embauche bovine: une activité
liée à la culture de l'anacarde
Cliché : M. NDIAYE, avril 2015
Ces boeufs ont été en partie
engraissés par les paysans grâce à la culture de
l'anacarde. A ajouter que l'embauche bovine permet aussi de
générer des bénéfices qui participeront à
l'achat de semences et d'intrants pour développer la culture de
l'anacarde.
Ce phénomène d'embauche bovine est un moyen
efficace pour freiner l'exode rural des jeunes des villages vers la ville.
2. La lutte contre l'exode rural
Avec la pratique de l'embauche bovine, les jeunes ne vont plus
en ville. Cet état des faits s'explique par les démarches qu'ils
peuvent trouver sur place des moyens pouvant subvenir à leur besoin. Ils
achètent deux à trois boeufs qu'ils vont engraisser pendant deux
à trois mois pour les revendre ensuite à des prix chers. Ayant
vendu ces boeufs ils pourront réaliser beaucoup de
bénéfices qui pourront en financer encore l'achat d'autres
à des prix moins élevés. Selon l'avis des jeunes
interrogés, beaucoup de mariages sont réalisés à
l'aide de cette embauche bovine d'où ils tirent les revenus de
façon à pouvoir assurer la dote. Ces derniers affirment
même encore qu'ils n'ont plus besoin de partir en ville pour gonfler le
rang des chômeurs, car ils trouvent maintenant, en milieu rural, les
moyens pour subvenir à leur besoin. Ces jeunes font la rotation embauche
bovine, durant la saison sèche et la culture de l'anacarde, pendant
l'hivernage et ceci permet de freiner l'exode rural. Ces derniers ne partent
plus en ville pour laisser dans les villages les vieux qui sont incapables de
cultiver la terre pour assurer la sécurité alimentaire.
Conscients d'un tel
139
phénomène, ils restent dans les villages pour
pratiquer l'embauche bovine qui les fournit les moyens de pouvoir pratiquer
l'agriculture intensive.
En marge de cela, les recettes tirées des noix
d'anacarde permettent en contre partie aux jeunes de tourner vers d'autres
activités comme le transport de Jakarta.
3. L'achat de Jakarta
Avec les revenus que les jeunes ont tirés de la culture
de l'anacarde certains vont investir en achetant des Jakarta. Ils vont conduire
ces motos soit à Diossong ou a Sokone pour gagner quelques recettes.
Selon l'avis des jeunes enquêtés ils disent qu'ils peuvent avoir
dans la journée une somme qui égale à 15.000 FCFA ou
20.0000 FCFA et ceci leur permet de subvenir à leurs besoins. Certains
préfèrent donner leurs Jakarta en location qui va verser chaque
soir une somme égale à 15.000 FCFA. Ce qui veut dire que pendant
le mois ils auront une somme de 150.000 FCFA tirés des revenus des
Jakarta. N'empêche eux ils continuent de s'activer dans le domaine de la
culture de l'anacarde. En plus, les recettes tirées des Jakarta leur
permet de financer de nouveau l'achat de semences et de matériels pour
mieux préparer la saison de culture de l'anacarde. A vrai dire on note
une relation très étroite entre la culture de l'anacarde, l'achat
de Jakarta et l'emploi des jeunes. D'où la culture de l'anacarde a
réduit le taux de chômage dans cette localité car beaucoup
de jeunes s'investissent maintenant dans cette activité. L'association
culture de l'anacarde et achat de Jakarta peut aider également les
paysans à alimenter leurs boutiques en marchandises. Au temps ils se
servaient des voitures ou des charrettes pour les charger. Mais maintenant avec
l'existence des Jakarta ils s'en servent pour transporter beaucoup de
marchandises de Sokone ou Diossong vers les villages environnants.
En un mot, La culture de l'anacarde a permis l'achat de
Jakarta qui à son tour sert de moyen de transport pour permettre aux
populations de voyager sans difficulté dans la Commune surtout dans les
zones enclavées. En dehors de cela, c'est un moyen pour transporter les
marchandises en chargeant les boutiques et à lutter contre le
chômage des jeunes.
Figure 28: Relation entre la culture de l'anacarde et
achat de Jakarta
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Culture de l'anacarde
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Création de revenus
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Réalisation de bénéfices
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Achat de Jakarta
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En analysant ce modèle d'analyse, nous pouvons que
la culture de l'anacarde permet de générer des revenus pour
servir à acheter des Jakarta. Avec les l'aide des
bénéfices tirés des Jakarta les producteurs vont acheter
des intrants qui vont servir à financer de nouveau la culture de
l'anacarde.
II. Relation entre embauche bovine et intensification
agricole
L'embauche bovine joue un rôle primordial dans le
domaine de l'agriculture. Elle permet aux paysans d'avoir des moyens suffisant
pour pouvoir acheter des semences et des intrants mais également de
renouveler leur matériel agricole. Cela contribue, à bien des
égards, à aider les paysans à assurer la
sécurité alimentaire et à réussir à
pratiquer l'agriculture intensive.
1. L'achat d'intrant
Les revenus tirés de l'embauche bovine aideront dans
l'achat d'intrant et de semences afin de préparer de nouveau la culture
de l'anacarde. En termes clairs, après avoir vendu les boeufs qui
étaient engraissés, les paysans pensent aussitôt à
l'achat de semences et des produits phytosanitaires qui protègent les
plantes contre les insectes ravageurs. Par ailleurs, il faut retenir que cette
embauche permet aux producteurs d'avoir des moyens afin de pouvoir pratiquer
l'agriculture intensive qui nécessite souvent des moyens. Avec l'achat
d'intrant, de semences,
141
d'engrais et de produits phytosanitaires, les paysans peuvent
avoir des récoltes très abondantes sur de petites surfaces.
Dès lors, ces derniers vont penser à l'innovation
en renouvelant leurs matériels agricole.
2. Renouvellement du matériel agricole
Vu que la vétusté du matériel agricole
entrave le développement du secteur de l'agriculture, les paysans sont
obligés avec les bénéfices de l'embauche bovine de faire
recours au renouvellement de leur matériel agricole. Ceci les permet de
ce débarrassé de leur matériel rudimentaire pour utiliser
maintenant du matériel très sophistiqué. Cette
modernité leur permet de dépenser moins d'énergie en
produisant des récoltes très abondantes. En outre, d'autres
matériels qui permettent aux paysans d'assurer correctement la culture
du mil sont aussi renouvelés et disponibles comme les semoirs, les
houssines, etc. Tous ces moyens permettent d'encourager et d'encadrer les
paysans afin qu'ils puissent assurer la sécurité alimentaire et
l'intensification agricole.
Photo 26: Renouvellement du matériel agricole par
les producteurs
Cliché : M. NDIAYE, avril 2015.
Ce nouveau matériel agricole permet aux paysans
d'augmenter les rendements, car ils pourront attendre maintenant les moments
propices pour semer et défricher sans aucune contrainte ne pèse
sur leur système de semis.
3. Intensification agricole et sécurité
alimentaire
D'emblée, disons que l'embauche bovine a su
régler la question d'intrant, de semences et d'améliorer le
matériel agricole. Toutes ces combinaisons ont permis d'appuyer les
paysans qui puissent cultiver et récolter des rendements abondants sur
de petites superficies en vue d'assurer la sécurité alimentaire.
Par conséquent, cette embauche bovine est un moyen de pouvoir lutter
contre la pauvreté accrue des sols d'autant plus qu'il offre aux paysans
la chance de disposer des revenus pour acheter de l'engrais qui sert à
apporter de l'humus aux sols qui sont épuisés. Avant, les
producteurs n'avaient pas les moyens pour renouveler leur matériel
agricole ni d'acheter de l'engrais et ceci constituait une entrave pour assurer
la sécurité alimentaire. On peut même dire que certains ne
disposaient pas de semoir, ce qui suppose qu'ils attendaient que leurs voisins
aient fini de semer pour emprunter leurs semoirs et commencer à semer.
En ce temps, les pluies démarraient et que la biomasse avait
déjà gagné les champs. Ce faisant certains champs
devenaient incultes à cause de ces adventices que les chevaux ne
pouvaient plus tirés. Etant donné que le début d'hivernage
coïncide souvent avec à une période de soudure difficile
ceci cause une famine au sein des animaux qui n'ont plus la force pour tirer
les champs où les adventices atteignent leur maturité. Tout ceci
paralyse l'agriculture dans la zone. Cependant, avec l'adoption de la culture
de l'anacarde et l'embauche bovine, on a pu noter des modifications du fait que
les paysans peuvent avoir des moyens pour renforcer la fertilité des
sols et renouveler le matériel agricole qui sont les piliers d'une
agriculture intensive et de la sécurité alimentaire (com. orale,
2015 ).
Figure 29: Relation entre la culture de l'anacarde,
embauche bovine et intensification agricole
Culture de l'anacarde
Création de revenus
Embauche bovine
Lutte contre l'exode rural
Renouvellement du matériel agricole
Achat d'intrants
Intensification agricole
143
Ce modèle d'analyse explique que la culture de
l'anacarde est à l'origine de la création des revenus qui a
permis aux paysans de pratiquer l'embauche bovine qui joue une pluralité
de fonctions dans la Commune à savoir : une lutte contre l'exode rural,
permettre l'achat d'intrant et de renouveler le matériel agricole qui
sont les piliers de l'intensification et de la sécurité
alimentaire des populations.
Au total, nous pouvons retenir que la culture de l'anacarde et
l'embauche bovine entretiennent des relations très étroites. Les
revenus tirés noix d'anacardes optimaux enfin de saison des pluies
contribuent à financer l'embauche bovine. Ensuite, les revenus de
l'embauche bovine financent du matériel agricole et des intrants pour
assurer une agriculture intensive qui permet d'éradiquer la
pauvreté hors de la Commune de Diossong.
144
Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des
conditions de vie des populations
Les revenus qui sont tirés de la culture de l'anacarde
ont permis aux producteurs d'améliorer et de changer leur condition de
vie. Dès lors on note maintenant des modifications dans beaucoup de
domaines (habitat, éducation, santé, cérémonies
familiales, etc.) qui permettent de relever le niveau de vie des
populations.
I. Des revenus permettant une amélioration des
conditions de vie des populations
La vie des paysans a complètement changé
à cause de ces revenus. On note beaucoup de changements qui sont
opérés dans différentes domaines pour permettre aux
populations d'améliorer leur mode de vie comparé à la
situation d'avant.
1. Dans le domaine de l'habitat
Pendant longtemps, les paysans habitaient dans des cases en
paille. Du fait des revenus qui sont tirés des noix d'anacardes et de
l'embauche, on note un changement du statut d'habitation des paysans. De
grandes maisons aux murs de briques enduits de ciment qui résistent bien
aux vents violents et aux pluies diluviennes remplacent ou concurrencent les
cases en banco; de nouveaux styles architecturaux apparaissent. Avant les
populations perdraient beaucoup de temps chaque année à
renouveler le toit des cases ou à réfectionner de nouveau toute
la case entière ou les maisons en banco. Par ailleurs, signalons que les
producteurs ont achetés des lits, des armoires, des charrettes avec un
cheval ou un âne à cause des revenus tirés des anacardiers.
D'où avec l'adoption de la culture de l'anacarde on a noté des
changements en matière d'habitation et ceci protège les paysans
contre beaucoup de dangers comme l'effondrement des cases, les fissures, mais
aussi durant l'hivernage l'eau pénétrait dans les toitures des
cases qui sont mal faites et empêcher les paysans de dormir.
Bref, voilà autant d'atouts parmi d'autres qui ont fait
que les producteurs ce sont fortement mobilisés pour éradiquer
ces maux et essayer d'avoir des formes d'habitations confortables.
145
146
Photo 27: Changement de statuts d'habitation par les
populations
Cliché : NDIAYE, avril 2015
Cette photo nous montre que le statut d'habitation des
populations a complètement changé du fait des revenus qui sont
tirés des anacardiers. Maintenant nous pouvons noter une
amélioration du mode de vie, d'habitat, de comportement qui permet
à ces derniers de ce débarrassé de certaines
pratiques.
L'éducation ne cesse aussi de jouer un rôle
formidable dans la formation des jeunes.
2. Dans le domaine de l'éducation
La culture de l'anacarde a joué un grand rôle
dans le domaine de l'éducation. Elle a permis en quelque sorte de
réduire le taux d'analphabétisme en permettant à la
majorité des jeunes d'accéder à l'éducation.
Toujours est-il que beaucoup de jeunes ont maintenant leur propre champ
d'anacardier qui leur permettent d'avoir de l'argent pour assurer l'achat de
fournitures et payer les inscriptions sans l'aide de leur parents. Ceci
allège la tâche à leurs parents qui sont occupés par
d'autres besoins. En outre, il est à signaler qu'avant cette
stratégie de culture de l'anacarde, beaucoup de jeunes abandonnaient les
écoles par faute de moyens et que leurs parents étaient
incapables d'assurer les frais qu'exigeaient l'éducation de ces enfants.
Maintenant la situation a complètement changé, on observe des
taux de scolarisation assez élevé du côté des
garçons mais pour les filles les taux restent encore faible due à
certaines considérations croyant que la femme doit toujours rester au
foyer en pilant le mil et s'occuper du ménage au lieu de faire les
études
prolongée. D'où l'illettrisme est en train de
reculer dans la Commune de Diossong du fait de l'adoption de la culture de
l'anacarde (com. orale ,2015).
En dehors de l'éducation, la santé a connu un grand
succès dans cette zone.
3. Dans le domaine de la santé
Durant les dernières décennies on a noté
une amélioration de l'état de santé des populations dans
la Commune de Diossong. Beaucoup de personnes par faute de moyens ne se
rendaient pas dans les postes de santé très tôt pour se
consulter mais elles préféraient faire recours à la
médecine traditionnelle (écorce, racine d'arbre, feuille...) pour
se soigner. C'est ainsi qu'elles attendaient les dernières moments ou la
maladie commencer à se compliquer pour se rendre dans les postes de
santé et ceci causait souvent la mort. En plus, beaucoup de femmes qui
étaient enceintes par faute de moyen de leur mari ou par
négligence ne faisaient par la visite pour prendre des soins ce qui veut
dire qu'elles rencontraient souvent des problème au moment de
l'accouchement ,certaines même perdaient la vie ou bien certains
bébés rendaient l'âme quelque mois de leur naissance. La
culture de l'anacarde est venue donc pour pallier tous ces maux qui
constituaient un blocage à la santé des populations. D'où
elle offre maintenant les producteurs l'opportunité d'avoir des revenus
pour aller se consulter à temps et au moment propice pour
éradiquer rapidement la maladie surtout s'il s'agit du paludisme qui
fait beaucoup de ravage. En plus, les producteurs ont aussi les moyens
d'acheter les ordonnances qui sont prescrites par les infirmiers pour les
femmes enceintes ou les enfants qui sont atteint de paludisme ou bien d'autres
types de malades (com. orale ,2015).
A part la santé, les revenus tirés des noix
d'anacarde jouent un rôle prépondérant dans d'autres
fêtes qui sont organisées dans la localité.
4. Dans le cas des cérémonies familiales
Dans beaucoup de baptêmes, ou mariages, ou deuils, etc.
l'argent dépensé est tiré en contre partie de la culture
de l'anacarde. C'est dire donc que les paysans célèbrent toujours
leurs festivités en ayant recours aux frais qu'il faut le dire, viennent
des revenus, tirés des anacardiers. S'il y a baptême ou mariage
les boutiques qui sont mises en place par les populations ravitaillent cette
cérémonie en riz ou en huile. Ceci les facilitent le travail au
lieu de se déplacé vers d'autres localités pour chercher
ses aliments. En plus de cela, on peut dire que s'il y a mariage les
populations achètent beaucoup d'ustensiles (marmites, cuillères,
bols...), des tables, des chaises,
des lits, des armoires et tous ceci est possible grâce
aux revenus qui écoulent en majorité de la culture de
l'anacarde.
Figure 30: l'apport de la culture de l'anacarde dans
l'amélioration des conditions de vie des populations.
147
Ce modèle d'analyse explique en quoi la culture de
l'anacarde génère-t-elle des fonds contribuant vivement à
l'amélioration des conditions de vie des populations, comme dans le
domaine de l'habitat, de la sante, de l'éducation et des
cérémonies familiales. Tout ceci contribue à motiver les
paysans dans ce type de culture pour accroître la production.
148
II. Les incidences de la culture de l'anacarde dans le
domaine de l'élevage
La culture de l'anacarde a joué un rôle
déterminant dans le domaine de l'élevage. A vrai dire, elle a
permis aux populations de développer beaucoup d'espèces,
renforçant alors la fertilité des sols.
1. Développement très rapide des bovins et
du petit bétail (ovins, caprins)
Beaucoup de paysans sont devenus des éleveurs du petit
bétail, après l'écoulement des noix d'anacardes. Si les
revenus ne sont pas très importantes, ils préfèrent
acheter deux à trois béliers qu'ils vont laisser dans la maison,
pour une durée d'un an. En les revendant, ils pourront les remplacer par
un groupe de moutons ou de chèvres qui, parqués près des
maisons, sont conduits par un berger. En général, lorsque ce
petit bétail commence à augmenter très suffisamment ,ils
préfèrent vendre quelques-uns, les remplaçant par des
boeufs qu'on loue à un peul ou un autre berger, chargé de les
paître, durant l'hivernage.
De surcroît, il faut renchérir que la culture de
l'anacarde a su redynamiser l'élevage qui était confronté
à certains problèmes comme la difficulté d'alimentation du
bétail (qui est due à la réduction des zones de
pâturage), l'insuffisance des zones de parcours, le cout
élevé de l'alimentation du bétail industriel, l'importance
du vol du bétail et la fréquence des épizooties.
Du coup, la culture de l'anacarde a permis de pallier à
certaines contraintes étant donné que les profits permettent
d'employer un berger, chargé de faire paître les boeufs en les
surveillants. En plus, ils auront la possibilité de prendre en charge un
vétérinaire qui pourra faire la prophylaxie pour éradiquer
certaines maladies et d'avoir l'opportunité d'acheter aussi certains
types d'aliments pour le bétail. Voilà donc les atouts qu'offre
la culture de l'anacarde aux paysans pour l'amélioration de
l'élevage.
149
Photo 29: Achat de bétail lié aux revenus
tirés de la culture de l'anacarde
Cliché : NDIAYE, septembre 2015.
Les paysans préfèrent acheter des boeufs,
des ovins, des caprins, après avoir vendu les noix d'anacardes. Ceci
leur permet de conserver leur argent de peur de faire des dépenses
inutiles
2. Renforcer la fertilité des sols
Avec la redynamisation de l'élevage, on note une
réduction de la pauvreté accrue des sols. Tout le bétail
est parqué dans les champs où le sol est fortement
dégradé et la collecte du fumier est un moyen de maintien de la
fertilité, dans les terroirs où les sols sont
épuisés dans la Commune. La collecte de fumier est une
opération primordiale, nous disait un paysan, si le producteur
désire avoir des rendements considérables. Les animaux effectuent
des transferts de matières organiques, déposent des
quantités assez élevées de fèces et d'urine sur des
champs d'exploitation. L'association de l'élevage à la culture de
l'anacarde a permis de renforcer la fertilité, le moteur de
l'intensification agricole et de la sécurité. Toujours est-il que
la gestion de la fertilité des sols n'est possible qu'avec l'association
agriculture et élevage qui sont des secteurs qui se complètent.
Pour ce faire, il faut essayer d'éradiquer tous les maux dont souffre
l'élevage pour le permettre de jouer correctement son rôle.
Photo 28: Parcage du bétail dans un
champ
Cliché : NDIAYE, septembre 2015.
Ces animaux servent à entretenir la
fertilité des sols et ceci permet aux paysans de faire l'association
agriculture et élevage qui est une méthode efficace pour assurer
l'intensification agricole.
Figure 31: interaction entre la culture de l'anacarde et
élevage
Apport de fumier
Viande et lait
Culture de l'anacarde
Traitement sanitaire
Emploi de berger
Achat de bêtes
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Elevage amélioré
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Génération de revenus
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151
Ce modèle d'analyse explique que la culture de
l'anacarde sert à générer des revenus utiles à
l'achat des bêtes, à l'embauchage de bergers et aux traitements
sanitaires. Cette vue d'ensemble jette déjà les bases d'un
élevage de qualité qui fournit de la viande, du lait et du fumier
renforçant, par-là, la fertilité des sols.
Conclusion partielle
Au total, nous pouvons retenir que cette troisième
partie nous a fait connaître les nombreux avantages que renferme la
culture de l'anacarde, dans la Commune de Diossong. De même, elle nous a
permis, d'une part, de mieux comprendre que cette activité intervient
pour revitaliser le secteur du commerce lui redonner une bonne allure de
façon qu'il puisse régénérer des
bénéfices qui pourront, à leur tour, financer l'achat de
semences ou d'intrants pour cultiver de nouveaux l'anacarde. D'autre part,
cette partie offre une réelle perspective d'analyse quant aux
interactions entre la culture de l'anacarde et l'embauche bovine qui sont
devenues soudées et alliées en raison du fait que les revenus
tirés des noix d'anacardes servent à financer l'embauche bovine
qui participe à la formation des jeunes en freinant l'exode rural.
Enfin, cette partie nous a permis de connaître le rôle que joue la
culture de l'anacarde, dans les différentes domaines, à savoir :
l'habitat, éducation, santé, cérémonies familiales
et de savoir son incidence sur l'élevage.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Les paysans de la Commune de Diossong sont confrontés
à de lourds handicaps structurels, dans le contexte d'une croissance
démographique très forte. Ils doivent répondre à un
double défi : manger et exporter. C'est l'objet central des politiques
de développement dont la complexité est particulièrement
grande en matière d'agriculture et d'alimentation. La production des
vivres ne se réduit pas en effet à une banale rubrique de
l'économie. Par le dialogue avec la nature qu'elle implique, les
rapports sociaux qu'elle engendre, les systèmes de valeur contenus dans
les pratiques alimentaires, les « les manières de tables »et
la structuration du goût et du jugement entre bon et mauvais, utile et
nuisible, elle est fondatrice, à titre primordial, de la culture d'un
peuple.
Les paysans ont montré, au cours des dernières
années, leurs capacités d'adaptation, en adoptant des plantes
étrangères dont la plupart, originaires d'Afrique a
considérablement modifié les pratiques culturales et alimentaires
d'une part dans la Commune de Diossong. Les anacardiers comptent aujourd'hui
parmi les plantes phares dans le delta du Saloum. Parmi les facteurs de risque,
le surpâturage est souvent mis en avant. La dégradation du couvert
végétal et le piétinement des troupeaux concourent
à déstructurer le sol, le préparant à la
déflation éolienne et au décapage des terres de surface
lors des fortes pluies. Plus insidieuse, le ruissellement diffus provoque une
perte des éléments nutritifs concentrés dans l'horizon
humifère. C'est probablement une des plus grandes menaces pour
l'agriculture .Le raccourcissement des temps de jachère et les
défrichements sans précautions exposent les sols à une
perte de leurs qualités physico-chimiques Il serait néanmoins
caricatural de penser que l'exploitation des sols conduit à une
dégradation irréversible de leur fertilité. Leur «
ruine » prélude à une généralisation des
famines .Il ne s'agit là que d'un volet du triptyque des
malédictions promises aux paysans : désertification,
déforestation, dégradation. La question est en
réalité tout aussi controversée que les
précédentes. Toutefois, on peut remarquer que l'annonce de la
dégradation des sols et la diminution des rendements agricoles est
déjà si ancienne et régulièrement
réitérée que ceux-ci devraient être
négatifs.
Au total, la Commune de Diossong ne peut pas être
considérée comme défavorisée par la nature. Les
conditions physiques ne prédisposent pas spécialement à
une dégradation de l'environnement. Les maux dont elle souffre
proviennent d'un retard dans la mise à niveau des techniques de
production que l'accroissement de population rend inéluctable, et les
dysfonctionnements
sociopolitiques inhérents au rythme
accéléré de ses mutations. Comme partout au
Sénégal, la nature propose, les sociétés disposent.
Mais il est vrai qu'elles ont à surmonter des contradictions de taille
entre les sociétés immédiates du développement et
la question du patrimoine naturel.
Depuis belle lurette le paysan a perpétué un
mode de culture traditionnel (superficies restreintes, semences à faible
rendements non bien adaptées aux aléas climatiques et
relativement résistantes aux facteurs adverses).L'introduction dans ce
système de facteurs de production visant à accroître les
rendements en vue de remédier à la malnutrition et à
élever le niveau de vie (mise en culture de superficies plus
étendues, apport d'engrais minéraux, variétés
étrangère) a rendu plus fragile la préservation du
supplément de production végétale obtenu contre les
insectes ravageurs et les déprédateurs. Les paysans se trouvent
désarmer devant certains fléaux comme les invasions d'acridiens,
d'oiseaux, de chenilles..., qui relèvent d'interventions au niveau
national. Mais, il devrait, par contre, être en mesure de combattre les
ennemis de ses cultures qui peuvent se situer au plan local. Toutefois, on voit
mal toute autre considération mise à part, comme l'application de
pesticides sur les lopins de terres de quelques mètres carrés
portant des cultures de faible rapport, pourrait apparaître comme une
pratique rentable. C'est pourquoi, l'accent doit être mis sur la
méthode de management par la lutte intégrée avec
l'assistance de spécialistes et de fonds fournis par la
communauté internationale à défaut d'un financement
national.
Beaucoup de perspectives s'offrent aux producteurs de la
commune de Diossong qui sont accompagnés par des ONG
comme IRD et USDA pour moderniser la culture de
l'anacarde. C'est dans cette lancée qu'ils ont mis en place
l'unité de transformation installée dans le village de
Ndiaffé- Ndiaffé. En dehors de cela, ils offrent des
séminaires de formation gratuite aux producteurs en vue de les aider
à mieux comprendre l'utilisation de cette unité.
L'étude de ce thème est loin
d'être exhaustive. D'où il serait nécessaire dans notre
futurs recherches comme la thèse d'élargir notre zone
d'étude en étudiant la culture de l'anacarde : une
stratégie adaptative des paysans face à la dynamique de
dégradation des conditions climatiques dans tout le département
de Foundiougne.
BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux
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Webographie
- http// www//Google// la culture de l'anacarde au
Sénégal. Le 21 Mai 2015 à 18 heures 43 minutes.
- http// www// Google// filière anacarde au
Sénégal. Le 03 août 2015 à 11 heures 51 minutes.
- http//www// Google// filière anacarde au
Sénégal et dans le monde. Le 03 août 2015 à 12
heures 15 minutes.
158
Tables des matières
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
Liste des sigles et des acronymes 5
Sommaire 6
Avant-propos 7
INTRODUCTION GENERALE 8
1. Contexte général 8
Carte 1 : Localisation de la Commune de Diossong
10
I. CADRE THEORIQUE 12
1. Problématique 12
1.1. Intérêt, justification du
thème et finalité de la recherche 16
1.3 La dimension géographique du thème
17
1.2. Délimitation du champ
d'étude. 18
1.5. Objectifs 18
1.6. Hypothèses de recherches 18
II. Cadre opératoire 20
1. Définition conceptuelle 20
1.1. Stratégie adaptative 20
1.2. Dégradation. 20
1.3. Dynamique 21
1.4. Innovation 22
1.5. Conditions climatiques 23
2. Opérationnalisation des concepts
23
III. Cadre méthodologique 26
1. Histoire de la collecte 26
1.1. La revue documentaire 26
1.2. Le guide d'entretien 31
159
1.2. Les enquêtes 32
2. L'échantillonnage 32
3. Les outils de la collecte de données
33
4. L'organisation du travail 33
5. Traitements statistiques et cartographiques
33
6. Analyse des résultats 34
7. Les difficultés rencontrées
34
Première partie : Les causes de la
dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur
les
activités économiques 36
Chapitre 1 : Les facteurs naturels 38
1. Les vents 38
1.1. La variation des types de climats.
38
1.2. L'érosion éolienne 39
2. L'érosion hydrique 41
2-1. Généralités 41
2.2. La pluviosité 41
2.3. Le ruissellement 42
2.4. L'effet splash: une résultante de la
faiblesse du couvert végétal 42
3. L'irrégularité de la
pluviométrie 44
4. La variation de la température
50
5. L'humidité relative 51
6. De forts régimes d'insolation et
d'évapotranspiration 52
8. La salinisation des sols. 57
Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques 59
1. Une forte croissance démographique
59
2. La coupe abusive de bois 60
3. Les feux de brousse 61
3.1. Les combustibles critiques 62
3.2. Les matières à combustion lente.
62
4. Les pratiques culturales 64
5. L'ébranchage 66
160
Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des
conditions climatiques sur les activités économiques
68
1. L'impact sur l'agriculture 68
2. L'impact sur l'élevage 73
3. L'impact sur la pêche 74
4. L'impact sur l'écotourisme 77
DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS
79
Chapitre 1 : La germination des anacardiers
81
1. Généralité sur les
anacardiers 81
2 .La méthode de semis des anacardiers
84
2.1. La semi directe au sol 84
2.2. La semi en pépinière 85
3. Techniques culturales 87
4. Exigences biologiques 89
5. L'importance de L'élagage 89
6. Le greffage 90
7. La protection et l'entretien des anacardiers
92
Chapitre 2 : De la collecte à la commercialisation
des noix d'anacarde 94
1. La production des anacardiers 94
2. La technique de collecte des noix d'anacarde
95
3. Le séchage des noix d'anacarde 98
4. Le stockage des noix d'anacarde 99
5. Test de dénombrement des noix
d'anacarde 100
6. La transformation des noix d'anacarde 102
6.1. La méthode artisanale ou traditionnelle.
102
6.2.. La transformation des noix d'anacarde par la
méthode moderne dans l'unité de
transformation. 103
7. La commercialisation des noix d'anacarde
106
7. 1. Le commerce des noix brutes d'anacarde
106
7. 1.1. Le commerce en détail des noix brutes
d'anacarde 106
7. 1.2. Le commerce en gros des noix d'anacarde aux
banabanas 108
161
162
8. Le commerce des noix décortiquées
109
8.1. Le commerce en détail des noix
décortiquées 109
8. 2. Le commerce en gros des noix d'anacarde
décortiquées 113
Chapitre 3 : les contraintes liées à la
culture de l'anacarde 117
1. Les contraintes liées à la
commercialisation des noix d'anacarde 117
2. Les contraintes liées aux facteurs naturelles
et anthropiques 118
3. Les contraintes liées aux animaux et insectes
ravageurs 118
3.1. Les singes 118
3. 2. Les boeufs, moutons et chèvres (les animaux
domestiques). 119
3.3. Les Acridiens 120
3.4. Les Termites 122
3.5. Les Nématodes 124
3.6. Les chenilles 126
4. Les contraintes liées aux maladies qui
attaquent les anacardiers 128
TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE
L'ANACARDE 130
Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du secteur
commercial 132
I. Passage de la culture de l'anacarde au secteur
commercial 132
1. La création des revenus 132
2. Revitalisation du secteur commercial 132
II. Une main d'oeuvre bien
développée 135
1. Désenclavement de la zone 135
2. Développement de l'économie locale
135
Chapitre 2 : la relation entre la culture de l'anacarde
et embauche bovine 137
I. L'impact de la culture de l'anacarde sur l'embauche
bovine et sur la formation des jeunes 137
1. La culture de l'anacarde: un moteur du
développement de l'embauche bovine 137
2. La lutte contre l'exode rural 138
3. L'achat de Jakarta 139
II. Relation entre embauche bovine et intensification
agricole 140
1. L'achat d'intrant 140
2. Renouvellement du matériel agricole
141
3. Intensification agricole et sécurité
alimentaire 142
Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des
conditions de vie des populations 144
I. Des revenus permettant une amélioration des
conditions de vie des populations 144
1. Dans le domaine de l'habitat 144
2. Dans le domaine de l'éducation
145
3. Dans le domaine de la santé 146
4. Dans le cas des cérémonies
familiales 146
II. Les incidences de la culture de l'anacarde dans le
domaine de l'élevage 148
1. Développement très rapide des bovins
et du petit bétail (ovins, caprins) 148
2. Renforcer la fertilité des sols
149
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 152
BIBLIOGRAPHIE 154
Tables des matières 158
Annexes 167
RESUME 172
Table des illustrations
Listes cartes
Carte 1 : Localisation de la Commune de Diossong 10
Carte 2: répartition des principaux systèmes
alimentaires à base des céréales au Sénégal
66
Carte 3: répartition des zones agro-écologique au
Sénégal 73
Carte 4: principales zones de production des noix d'anacarde au
Sénégal 82
Carte 5: les principaux villages qui pratiquent la culture de
l'anacarde dans la commune de
Diossong ..91
Carte 6 : les flux de commercialisation des noix d'anacarde
111
Liste des figures
Figure 1 : Composition ethnique dans la Commune de
Diossong 9
Figure 2: modèle d'analyse conceptuel
24
Figure 3 : Vitesse moyenne mensuelle des vents dans la
Commune de Diossong de 2000 à
2015. 39
Figure 4: Climatogramme de la commune de Diossong de 1990
à 2015 40
Figure 5 : Mécanisme de l'effet splash qui se
traduit par la modification de la surface du sol
sous l'action de la pluie. 43
Figure 6: Le mécanisme de l'érosion
pluviale 44
Figure 7 : Courbe d'évolution de la
pluviométrie dans la commune de Diossong de 1990 à
2015 46
Figure 8: Evolution des
précipitations moyennes mensuelles de 1990 à 2015 dans
la
commune de Diossong 47
Figure 9:
Evolution annuelle du nombre total de jours pluvieux dans la commune
de
Diossong de 1990 à 2015
48
Figure 10: Histogramme des années
déficitaires et excédentaires par rapport à la
moyenne
de la normale pluviométrique dans la commune de
Diossong de 1990 à 2015 49
Figure 11: variation de la température dans la
commune de Diossong de1998 à 2014 50
Figure 12: courbe d'évolution de la moyenne
mensuelle des minimums et maximums de
l'humidité relative de 2000 à 2014
52
Figure 13: Courbe des moyennes mensuelles de
l'insolation dans la commune de Diossong
de 2000 à 2015 53
Figure 14:
Courbe de l'évolution moyenne mensuelle de l'évapotranspiration
dans la
commune de Diossong de 2000 à 2015
54
Figure 15: courbe de l'évolution moyenne de
l'insolation, de l'évapotranspiration et de
pluviométrie de la commune de Diossong de 2000
à 2015 55
Figure 16: Diagramme ombrothermique de la commune de
Diossong de 1990 à 2015 56
Figure 17: courbe d'évolution de la population de
la commune de Diossong de 2000 à 2015.
59
Figure 18: Evolution des rendements en tonnes de
l'arachide, du mil et du mais dans la
commune de Diossong de 1996 à 2014. 72
Figure 19: Système de culture des noix d'anacarde
88
Figure 20: Evolution des rendements en tonnes de la
culture de l'anacarde et de la
pluviométrie de 2000 à 2014. 94
Figure 21: l'organisation des différents acteurs
intervenants dans la filière anacarde. 97
Figure 22: Modèle de spécialisation par
groupe en matière de transformation des noix
d'anacarde 105
Figure 23: le rapport prix / poids des noix brutes
d'anacarde 108
Figure 24: Le rapport prix / poids des noix d'anacarde
décortiquées. 112
Figure 25: Marchés et loumas hebdomadaires
d'écoulement des noix d'anacarde 113
Figure 26: Elément de succès d'une
entreprise commercial des noix d'anacarde 115
Figure 27: Objectifs visés par les producteurs
dans la culture de l'anacarde. 116
Figure 28: interaction entre la culture de l'anacarde et
la revitalisation du secteur
commercial 134
Figure 29: Relation entre la culture de l'anacarde et
achat de Jakarta 140
Figure 30: Relation entre la culture de l'anacarde,
embauche bovine et intensification
agricole 142
165
Figure 31: l'apport de la culture de l'anacarde dans
l'amélioration des conditions de vie des
populations. 147
Figure 32: interaction entre la culture de l'anacarde
et élevage 150
Liste des tableaux
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des concepts,
variables et leurs indicateurs sur le milieu 23
Tableau 2 : Le calendrier de travail des noix d'anacarde
durant toute l'année 83
Tableau 3 : Avantages et inconvénients des deux
méthodes de semis des anacardiers ..87
Tableau 4 : Test de dénombrement des noix d'anacarde
.101
Tableau 5 : Test d'identification de la qualité de
l'amande 102
Tableau 6 : Le rapport entre prix / poids des noix brutes
d'anacarde .107
Tableau 7 : Le rapport entre prix / poids des noix d'anacarde
décortiquées 111
Tableau 8 : Tableau récapitulatif des principales
maladies qui attaquent les anacardiers et leurs
manifestations .128
Liste des Photos
Photo 1 : Apparition de croûte de terre saline sur la
zone. 58
Photo 2: Les arbres sont abattus et stockés en tas
61
Photo 3: Déclenchement d'un feu de brousse dans la zone
de Diossong 63
Photo 4: Un champ de mil attaqué par Striga hermontica
(Ndohome en Seereer). 65
Photo 5: Recherche des fruits de Faidherbia albida par les
femmes pour nourrir leurs bétails. 67
Photo 6: Planter la semence en mettant le côté
sourire face contre la terre 85
Photo 7: un paysan plante un jeune anacardier dans son champ.
86
Photo 8: Le paysan élague le petit anacardier 90
Photo 9: Procédure de greffage d'une branche. 91
Photo 10: procédure de clôture des anacardiers
par des fils de fer barbelés. 92
Photo 11: Les pare-feu servent de protection aux plantes 93
Photo 12: Procédure de ramassage des noix de cajou
96
Photo 13: Opération de séchage des noix
d'anacarde au soleil. 99
Photo 14: stockage des noix d'anacarde dans des sacs de jutes.
100
Photo 15: Transformation des noix d'anacarde par la
méthode traditionnelle. 103
Photo 16: Méthode moderne de transformation des noix
d'anacarde par l'unité de transformation
basée dans le village de Ndiaffé-
Ndiaffé.
|
104
|
Photo 17: stockage des noix brutes d'anacarde destinée
à la vente.
|
109
|
Photo 18: Emballage des noix décortiquées
d'anacarde dans des sachets en plastique
|
..110
|
Photo 19: Lieux de commercialisation des noix d'anacarde qui sont
décortiquées.
|
114
|
Photo 20: Le singe, un élément ravageur des
anacardiers
|
119
|
Photo 21: Le criquet, un insecte ravageur des anacardiers.
|
122
|
Photo 22: une termite, un élément néfaste
aux anacardiers
|
124
|
Photo 23: l'effet d'un nématode sur la branche d'un
anacardier.
|
126
|
Photo 24: L'effet d'une chenille sur les feuilles des anacardiers
|
127
|
Photo 25: L'implantation d'une boutique à Diossong
|
134
|
Photo 26: Embauche bovine: une activité liée
à la culture de l'anacarde
|
138
|
Photo 27: Renouvellement du matériel agricole par les
producteurs
|
.141
|
Photo 28: Changement de statuts d'habitation par les populations
|
145
|
Photo 30: Parcage du bétail dans un champ
|
150
|
Annexes
167
Section 1 : Identification
Prénom (s) .
Nom .
Sexe
Age
Ethnie
Situation matrimoniale
Section 2 : questionnaires sur la dégradation
des sols
Est-ce que les sols étaient productifs dans le
passé ?
Est-ce qu'ils sont jusqu'à présent productif
?
Est-ce que vous avez noté un changement entre la
production d'avant et d'aujourd'hui ?
La production a-t-elle- augmentée ? 1. Très
faiblement 2. Faiblement 3. Moyennement 4.
Fortement 5. Très fortement.
La production a-t-elle- chutée ? 1. Très
faiblement 2. Faiblement 3. Moyennement 4.
Fortement 5. Très fortement.
Selon vous pourquoi les sols ne sont plus fertiles ?
Quels sont les moyens que vous utilisez pour rendre les sols
fertiles ?
1. jachère 2. engrais 3. Fumier 4. Autres
Comment vous avez fait pour savoir que les rendements ont
chutés ?
1. Rendement par ha 2. Production par tonne 3. Autres
Quels sont les facteurs de la dégradation des sols dans
cette localité ?
1. Facteurs naturels
a. Erosion éolienne b. érosion hydrique c.
rareté de la pluie d. température élevé
2. Facteurs anthropiques
a. Coupe abusive de bois b. feux de brousse c. habitat c.
autres
Le phénomène de dégradation des sols a-t-
elle connut des avancées ou des reculs ?
1. Oui pourquoi ? . 2. Non pourquoi ? .
Section 3 : questionnaires sur la culture de
l'anacarde
Depuis quand vous avez commencez à adopter la culture de
l'anacarde ?
1. Depuis 40 ans 2. Depuis 30 ans 3. Depuis 20 ans 4. Depuis
10ans 5. Depuis 5ans
Quels sont les types de sols qui sont aptes à la culture
de l'anacarde ?
1. Sols joors 2. Sols argileux 3. Sols deck joors 4. Sols
halomorphes
Comment trouvez-vous les semences pour semer les noix d'anacardes
?
1. Achat de semence 2. Identifier les bonnes graines 3. Autres
Comment plantez-vous les vergers d'anacardiers?
1. Par semi directe au sol 2. Semi par pépinière
Quel est l'intervalle que vous laissez entre les poquets pendant
que vous semer ?
Est-ce que les anacardiers ont besoin de sols fertiles ou une
pluviométrie abondante pour qu'ils
donnent une bonne production ? 1. Oui pourquoi . 2. Non
pourquoi .
Comment vous entretenez les plantes pour qu'elles germent bien et
puissent donner des récoltes abondantes ?
169
170
1. Greffage 2. Elagage 3. Clôture 3. Gardiennage 4. Autres
Comment de fois la plante produit par année ?
1. 1 fois 2. Deux (2) fois 3. Trois(3) fois.
Quelle est la durée maximale pour que le jeune anacardier
commence à donner des fruits ?
1. Un (1) an 2. Deux (2) ans 3. Trois(3) ans 4. Quatre (4) ans 5.
Cinq (5) ans
Quelle est la durée maximale pour que les anacardiers
commencent à donner des fleurs ?
1. Un (1) mois 2. Deux (2) mois 3. Trois (3) mois 4. Quatre (4)
mois 5. Cinq (5) mois
Quelle est la durée maximale pour que les anacardiers
mûrissent ?
1. Deux (2) mois 2. Trois (3) mois 3. Quatre (4) mois
Quelles sont les contraintes liées à la culture de
l'anacarde ?
1. les singes 2. Les criquets 3. Les nématodes 4. Les
boeufs 5. Les montons 6. Les chèvres 7.
Les feux de brousse 8. Les cas de vols 9. Autres
Combien d'hectares vous cultivez chaque année ?
1. Un (1) hectare 2. Deux (2) hectares 3. Trois (3) hectares 4.
Quatre (4) hectares
5. cinq (5) hectares
Combien de tonnes de noix peu donner l'hectare d'anacardiers ?
1. Une(1) tonne 2. Deux (2) tonnes 3. Trois (3) tonnes 4. Quatre
(4) tonnes Est-ce qu'il existe des catégories entre les noix d'anacarde
?
1. Oui les quels .2. non
Quels sont les méthodes que vous utilisez pour cuir et
décortiquez les noix ?
1. Méthode traditionnelle 2. Méthode moderne
Comment se déroule la commercialisation des noix brutes ou
des noix décortiquées d'anacarde ?
1. En détail 2. En gros
Quels sont les clients qui achètent les noix d'anacarde
?
1. Les résidents 2. Les banabanas 3. Les acheteurs venus
de l'extérieur 4. Autres
Dans quels marchés ou loumas vous vendez les noix
d'anacarde ?
1. Sokone 2. Passy 3. Touba Mouride 4. Passy 5. Kaolack 6. Dakar
7. Gambie
Quels moyens vous utilisez pour écouler les denrées
?
1. Charrettes 2. Voitures 3. Jakarta 4. Autres
Est-ce que vous avez des clients fidèles qui viennent
chaque année pour acheter les noix d'anacarde ?
1. Oui 2. Non
Comment jugez-vous la commercialisation des noix d'anacarde ?
1. Facile 2. Difficile 3. Plus ou moins
Est-ce que vous tirez profit de la culture de l'anacarde ?
1. Bénéfices 2. Pertes
A quoi servent les revenus tirés des noix d'anacarde ?
1. Charger des boutiques 2. Embauche bovine 3. Construire des
maisons 4. Achat de Jakarta 5. Achat de lits 6. Achat de fournitures 7. Achat
de médicaments 8. Achat de bétail 9. Cas des
cérémonies familiales 10. Autres
Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et le
secteur du commerce ?
Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde embauche
bovine ?
171
Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et
l'élevage ?
Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et emplois
des jeunes ?
Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et
l'amélioration des conditions de vie des
producteurs ?
172
Résumé
Les campagnes africaines sont en mutation. Les ruraux
essaient, tant bien que mal, de répondre à des contextes
démographiques, économiques et environnementaux autant difficiles
que favorables. Dans leurs stratégies, une place de choix est
accordée aux innovations agricoles pour anticiper et atténuer les
effets de crises alimentaires. Le monde rural sénégalais se
présente comme une bonne fenêtre pour mieux percevoir ce
phénomène.
A Diossong, les paysans s'activent dans la culture de
l'anacarde depuis des décennies pour faire face aux aléas
climatiques et économiques, au lieu de rester inertes face aux
pénuries alimentaires.
Dans ce mémoire de Master 2, l'étude
s'évertue à rendre compte des perspectives de
développement durable de cette culture de l'anacarde. Elle explique, les
facteurs de l'essor de cette spéculation dans la commune de Diossong, le
système de production des anacardiers mais aussi, le principal moteur de
la dynamique organisationnelle d'intensification agricole et
d'intégration dans le delta du Saloum.
Vu les nombreuses contraintes qu'elle rencontre,
l'intervention des ONG comme l'IRD et
l'USDA permettront la durabilité de cette innovation
qui repose sur une amélioration des modes de production, la
commercialisation des noix d'anacarde mais également l'insertion
harmonieuse de cette culture dans les systèmes de production
agricole.
Abstract
173
The African rural areas have been changing positively. The
country people have been trying as much as possible to respond to the
demographic, economic and environmental issues of the moment no matter how
difficult or easy they are. Among the strategies put forward, new farming
techniques have been momentous to anticipate and diminish the effects of food
crises. The Senegalese rural society constitutes a good window to better
perceive the phenomenon.
In the village of Diossong, the farmers have been devoting
themselves to the cultivation of cashew nuts since decades to face the climatic
and economic uncertainties to deal with food shortages.
In this Master 2 paper, the study intends to explain the
perspectives of a sustainable development of the cultivation of cashew nuts. It
not only makes clear the expansion factors of this crop in the village council
of Diossong and the production system of the cashews but it also shows the
principal engine of the organizational dynamic of the agricultural
intensification and integration in the Saloum delta.
In view of the several constraints cashew farming encounters,
the intervention of NGOs like IRD and
USDA will enable the sustainability of this innovation which
lies not only in the improvement of the methods of production and
commercialization but also in the harmonious introduction of this crop into the
systems of farming productions.
174