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Analyse des performances techniques et économiques des exploitations de coton en fonction du niveau d'équipement. Cas de l'union provinciale du Tuy.

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par Abdoul Kader NAMA
Université Polytechnique de Bobo - Master 1 2014
  

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RESUME

Face aux contraintes climatiques et à la pression démographique, le secteur agricole s'est aujourd'hui inscrit dans une nouvelle dynamique : la mécanisation des exploitations agricoles. Il s'agit d'un souhait légitime des agriculteurs qui espèrent, par ce moyen, alléger leurs peines et augmenter leurs revenus. Cependant, de par son cout élevé et le niveau de technicité qu'elle requiert, la mécanisation ne s'improvise pas. Une étude sur l'adéquation du matériel et de la rentabilité des exploitations doit donc être conduite avant toute conduite. Ainsi, la présente étude a pour objectif général l'étude des performances techniques et économiques des exploitations en fonction du niveau d'équipement. Pour parvenir à de bons résultats, nous avons élaboré une fiche de collecte de donnée que nous avons administrée à un échantillon de trente producteurs de l'Unité Départementale du Tuy. Cette fiche a été conçue de sorte à capter aussi bien les aspects de rentabilité économiques que les aspects qualitatifs des différentes exploitations. Ainsi, les données économiques collectées ont été traitées à l'aide du logiciel MS Excel 2010, nous permettant d'évaluer la rentabilité des différents types d'exploitation. Une synthèse des informations qualitatives nous a par la suite permis de capter l'efficacité technique de ces exploitations. A l'issue du traitement des données, nous sommes parvenus à la conclusion que les exploitations motorisées sont de loin économiquement et techniquement plus performantes que les exploitations attelées. En effet, les superficies moyennes, le nombre moyen d'actifs de même que les charges d'exploitations sont plus élevés dans les exploitations motorisées que dans celles attelées. Aussi, la marge brute moyenne qui est notre indicateur de rentabilité est meilleure dans les exploitations motorisées que dans celles utilisant l'attelage. Cependant, il a été constaté que dans notre échantillon qui a été aléatoirement constitué, aucune exploitation pratiquant encore le mode de culture manuel n'a été rencontré. Preuve que les exploitations évoluent et tentent tant bien que mal de s'approprier des moyens de culture plus performants.

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Mots clés : performances, techniques, économiques, exploitations, coton, équipement, Tuy.

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INTRODUCTION GENERALE

Dans de nombreux pays ; le coton est l'une des cultures les plus importantes. La culture du coton fournit non seulement des fibres pour l'industrie textile, mais joue également un rôle dans l'alimentation, grâce à ses graines riches en huile et en protéines.

En Afrique et principalement dans les pays francophones d'Afrique de l'ouest et du centre, les superficies cotonnières représentent environ 3% des surfaces cultivées. Le coton représente en moyenne dans ces pays 15 à 20% des surfaces des exploitations pratiquant cette culture (Lacape et al, 1998). D'après les statistiques de l'International Advisory Committe (ICAC, 2005), cet ensemble de pays avec plus de 2,5 millions de tonnes de coton graine et plus d'un million de tonnes de fibres produites au cours de la saison 2004/2005 se place au 6ème rang mondial pour la production (Cité par Estur, 2006). Cette production est exportée à 95% et ce groupe de pays représente environ 12% des exportations mondiales, se plaçant ainsi au second rang des exportateurs après les USA (ICAC, 2005). Dans ces pays, le coton est à la base du développement rural et contribue considérablement à l'emploi et aux revenus des populations rurales (Matthès et al., 2005).

Premier producteur de coton d'Afrique de l'ouest, le Burkina Faso a fait le choix d'asseoir son développement économique sur la production et la commercialisation de cette culture de rente. Bien que le coton-fibre soit exporté à l'état brut faute de moyens pour le valoriser, et bien qu'il soit cédé face à des concurrents occidentaux qui subventionnent leurs producteurs et influent sur les stocks, les résultats sont concrets : le coton entraine des effets positifs au plan socioéconomique qui sont indispensables pour un pays en développement comme le Burkina. L'amélioration des indicateurs socio-économiques et les recettes d'exportation incitent le pays à produire toujours plus. En effet, la filière cotonnière est la seule filière agricole qui a pu favoriser véritablement l'insertion du pays dans le commerce international. D'après le rapport final de SBA-ECOSYS-CEDRE (2011), l'activité cotonnière représente en moyenne 65% des revenus monétaires des ménages et constitue du même coup un secteur capital de lutte contre la pauvreté.

Compte tenu de son importance dans le tissu économique de notre pays, les producteurs de coton et les autorités administratives tiennent à intensifier la production cotonnière à travers l'utilisation de la mécanisation. Il s'agit d'un souhait légitime des agriculteurs qui espèrent, par ce moyen, alléger leurs peines et augmenter leurs revenus. Cependant, de par son coût élevé, la mécanisation agricole ne s'improvise pas. Une étude sérieuse sur le matériel à utiliser et sur sa

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rentabilité doit de ce fait être effectuée avant toute acquisition, au risque d'essuyer de graves échecs.

Afin d'accompagner non seulement les exploitations mais aussi de construire des politiques publiques visant à renforcer la place de la mécanisation dans les systèmes de production, il est important d'analyser les performances techniques et économiques de ces exploitations en fonction de leurs niveaux de mécanisation.

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

I.1. Problématique de recherche

Dans un contexte marqué par le changement climatique, la surpression démographique et la baisse de la fertilité des sols, la nécessité d'adopter de nouvelles technologies pour l'augmentation des rendements agricoles s'impose. Ainsi, l'augmentation de la productivité par unité de surface en agriculture s'est appuyée sur plusieurs facteurs techniques : l'amélioration variétale et les progrès de la génétique, les fertilisants, les pesticides pour protéger les plantes, l'irrigation, le drainage et la mécanisation (Délos et Weissenberger, 2012).

La mécanisation agricole, processus de développement et de généralisation des machines dans le milieu agricole apparait comme une véritable révolution dans le domaine de l'Agriculture en générale et dans celui du coton en particulier. Il convient de noter que la mécanisation regroupe en son sein la traction animale et la traction motorisée. Ce progrès s'est en fait basé sur la formidable augmentation de la production cotonnière ces dernières années. Au vu des 300 tracteurs d'un montant de plus de 1,9 milliards de F CFA qui ont été commandés par l'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPC/B) en mars 2014 au profit de ses membres, nous pouvons affirmer que la mécanisation est en marche chez les producteurs de coton du Burkina Faso. Face à ce besoin sans cesse croissant de mécanisation des exploitations cotonnières, il apparait judicieux de mûrir une réflexion sur l'impact réel de cette technologie dans la filière coton.

La mécanisation permettrait-elle de booster la production de coton ? Serait-elle un facteur d'intensification de la production cotonnière ou plutôt un facteur d'extension des superficies emblavées ? Serait-elle en réalité sujette de rémunération ou du moins d'endettement des producteurs ? Quelle est son taux d'adoption dans les zones cotonnières ?

Voici autant de questions qui nous ont motivé à mener la présente étude suivant le thème « Analyse des performances techniques et économiques des exploitations en fonction du niveau d'équipement : cas de l'union provinciale du Tuy »

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I.2. Objectifs de l'étude

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault