PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA MONDIALISATION
FINANCIERE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION PREMIERE PARTIE
Avec la dynamisation de l'environnement des affaires et la
forte demande des Etats de contrer la faible capitalisation de leurs
économies en faisant appel à l'ouverture commerciale et
financière. Le terme « mondialisation » est aujourd'hui
couramment employé pour décrire l'internationalisation croissante
des marchés financiers et ceux des biens et des services. La
mondialisation renvoie avant tout à un processus dynamique et
pluridimensionnel d'intégration économique et financière
permettant aux ressources nationales de devenir de plus en plus mobiles
à l'échelle internationale en même temps que
s'accroît l'interdépendance des économies nationales. Ceci
en vue de booster la croissance de l'économie nationale.
Dans cette partie consacrée à l'approche
conceptuelle de la recherche, deux chapitres seront à développer.
Le premier a pour but de définir le concept de mondialisation
financière et d'identifier ses principales forces motrices. Il donne
également l'origine du concept et les réformes de
régulation adéquates. Le deuxième chapitre traite de la
croissance économique. Il examine la définition du concept, sa
nature, ses modèles ainsi que les théories y relatives.
CHAPITRE I : CONCEPTUALISATION DE LA
MONDIALISATION FINANCIERE
Le décor est, bien entendu, celui de la globalisation
financière qui se caractérise par une grande mobilité
internationale des capitaux stimulée par la multiplication des
innovations financières et par la dérégulation des
marchés financiers. Ce processus conduit à une plus forte
intégration des marchés financiers internationaux ce qui signifie
que l'on tendrait vers un marché financier « global »
favorisant une certaine convergence du prix des actifs internationalement
mobiles et la synchronisation des cycles. Ce chapitre va s'appesantir d'une
part sur la présentation de l'historique, de la définition et de
la caractérisation de la mondialisation financière et d'autre
part, sur sa nécessité de contrôle.
I. Historique, définition et
caractéristiques de la mondialisation financière
Comprendre la mondialisation financière d'un Etat
revient à maîtriser le foisonnement de l'économie
financière de cette Etat dans la sphère financière
internationale, multinationale et globale. Cette section s'appesantira d'une
part, sur la présentation de l'historique de la mondialisation
financière en précisant son origine et son évolution et
d'autre part, sur sa définition et ses caractéristiques en
fonction des perceptions de chaque analyste que nous allons utiliser.
I.1. Historique de la mondialisation financière
Afin de mieux cerner le concept de la mondialisation
financière dans son ensemble, La prise en compte de son historique est
très essentielle puisque c'est là que va découler toutes
les interrogations la concernant et toutes les réponses qu'on pourrait
s'y attendre. Nous signalons déjà que l'historique que nous
allons présenter dans les lignes qui suivent ne va pas
s'intéresser à une chronologie de la mise en oeuvre de la
mondialisation financière, mais à une distinction des
différents point de vues quant à son origine et son
évolution dans les économies mondiales.
I.1.1. Origine de la mondialisation
financière
Le premier volet de l'historique de la mondialisation
financière que nous analysons ici est son origine. Cette origine est
perçue selon deux perspectives ayant des visées
complémentaires dont chacune seraanalysée en fonction de ses axes
d'analyses et de ses principes. On a d'une part, la perception de l'origine de
la mondialisation financière selon les économistes et d'autre
part, la perception selon les financiers.
I.1.1.1. La mondialisation selon les
économistes
Selon les économistes,la globalisation
financière prend racine dans les réformes de politique
monétaire engagées dès les années de
dérégulation financière qui consacrent un retournement de
valeur en faveur des détenteurs du capital : « l'effondrement
de l'URSS et la crise asiatique de 1997 consacrent la tentative de projection
mondiale du capitalisme grâce à l'expansion de la valeur
actionnariale » (Aglietta et al., 2007). La mondialisation
n'est que le résultat d'un processus nécessaire, d'une dynamique
inhérente au capitalisme, entamée bien avant la construction des
Etat-nations (Braudel, 1979 et Wallerstein, 1979), dont trois configurations
peuvent être dégagées :
L'internationalisation est le stade
préliminaire à la mondialisation dont l'ouverture sur
l'étranger reste l'exception car limitée à certains types
d'activités (exportations de matières premières rares, de
produits de luxe) et à certaines zones géographiques. Les
échanges de biens et services constituent sa dimension dominante
majeure .Les investissements à l'étranger sont donc
naturellement tournés vers leur développement.
La mondialisation consacre le
pouvoir des entreprises qui, plutôt que de commercer à
l'étranger, s'y implantent : les firmes multinationales suivent une
logique de compétitivité (non plus de productivité) qui
exacerbe la compétition entre les nations mais minimise la pertinence de
la nationalité du territoire en tant que tel. La mondialisation et la
déréglementation simultanée du paysage financier
international ont entraîné une globalisation du marché
financier en le décloisonnant pour tendre vers un marché
unifié couvrant, fonctionnant à l'échelle mondiale.
La globalisation, régie par
les institutions financières privées et décuplée
à des nouvelles technologies de l'information et de la communication, se
caractérise par la liberté des mouvements de capitaux dont la
logique propre échappe parfois à celle de l'économie
(Michalet, 2004).
I.1.1.2. La mondialisation selon les
financiers
Selon les financiers, l'origine de la mondialisation
financière est analysée dans la logique d'innovations. Pour eux,
Les innovations financières qui captent la liquidité oisive
fragilisent les structures financières vu que le nombre d'engagements
s'élève alors que la quantité de monnaie demeure
inchangée ; cette situation augmente le risque d'une propagation en
chaîne de défauts (Brossard, 1998). Ce qui amplifie l'ampleur des
considérations de la mondialisation financière est le recours de
la banque aux innovations financières, à la marchéisation
de son bilan (Nasica, 1997 ; Brossard, 2001 ; Sinapi, 2004). En
effet, le caractère « entrepreneurial » de l'institution
financière va l'inciter à créer de nouveaux produits afin
de réaliser des profits : « L'idée retenue ici est
qu'à mesure que les institutions financières innovent, le
système financier évolue, en imaginant de nouvelles façons
de financer le comportement maximisateur des autres institutions »
(Nasica, 1997).
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