La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun.( Télécharger le fichier original )par ATIKOU HAOUA ABOUBAKAR Université de Ngaoundere - Maitrise 2014 |
RESUMEL'importance de la mondialisation financière n'est plus à démontrer.L'objet de cette étude est de montrer en quoi et comment le Cameroun peut atteindre un niveau de croissance optimale via la considération des motifs financiers dans sa stratégie. A travers une analyse de la théorie économique et financière existante, l'influence de la mondialisation financière (par la libéralisation du compte de capital, le développement du système financier, l'assouplissement des conditions d'intégration financière et l'efficience de l'investissement) n'est qu'une évidence.Vuqu'une recherche ne s'arrête pas seulement à la théorie, à moins que ce ne soit une revue de la littérature, la nôtren'est qu'uneentrée en matière de la recherche scientifique. Nous signalons que la partie empirique ne se fera que dans le cadre de nos recherches futures. ABSTRACTMots clés : Mondialisation financière, croissance économique, théorie économique, théorie financière. The importance of financialglobalization isn't to demonstrate.The object of this survey is to show some what and how Cameroon can reach a veritable scol strandard optimal growth by a consideration of financials patterns in their strategy. According to short analysis of existent economic and financials theories, the influence of financial globalization (by capital account liberalization, financial systemdevelopment, financial integration conditions stretching and efficient investment) is an evidence.As we know that research cannot be stop only to a theory, unless a preoccupation wasliterature review, ours is only an entry to a scientific research subject. We point out thatthe empirical party of this surveywill be doing within the framework of our future research. Keywords : financial globalization, economic growth, economic theory, financial theory. INTRODUCTION GENERALECONTEXTE DE RECHERCHE Dans un environnement mondial et financier où les ressources deviennent de plus en plus rares et les besoins sans cesse croissants, les Etats en autarcie se retrouvent limités dans la recherche de solutions adéquates pour leur croissance. Ainsi, ces Etats établissent des relations multiformes allant jusqu'à la renonciation de leur souveraineté économique avec l'ouverture de leur marché. Le Cameroun n'en fait pas exception. En effet, le Cameroun n'a pas été épargné par l'évolution de la structure financière mondiale. L'intérêt porté par les autorités du Cameroun à modifier le cadre institutionnel mis en place au lendemain des indépendances est apparu clairement au début des années 1990, et motivé par la crise économique qui a frappé tous les pays de la CEMAC. Intérêt qui a permis de maintenir la situation économique du Cameroun au niveau sous régional qu'international. Cet argument n'est pas mal perçu car, le constat est que, tant au niveau régional que sous régional, la position du Cameroun est une référence en matière des échanges économiques. Cependant ce constat isolé ne suffit pas pour considérer qu'une économie est en pleine croissance car, du côté de la balance des paiements, l'on a un constat plutôt contradictoire à celui précédemment énoncé. En effet, le solde de cette dernière est déficitaire1(*). Or, l'intégration financière peut compenser ce déficit à travers ses effets sur les mouvements des capitaux entre les pays financièrement intégrés. Toutefois, peu de recherches sont identifiées dans la littérature en rapport à la mondialisation financière et à la croissance économique. Malgré l'importance grandissante de la finance dans l'économie des pays en développement (Le système financier est le système nerveux central des économies des pays cherchant à se hisser dans la sphère économique et financière mondiale), l'on constate encore une faible préoccupation des chercheurs dans ce domaine qu'est la mondialisation financière. En effet, même si les écrits existent, ils sont concentrés beaucoup plus sur la contribution de la mondialisation financière au développement économique sans prendre en considération le volet croissance économique (d'autant plus que la croissance économique est un élément indispensable au développement économique). De plus, ces études sur le développement économique sont effectuées dans le contexte occidental (contexte des pays développés) qui n'est pas pareil au contexte africain encore moins au Cameroun qui est dans la mouvance de l'émergence en 2035. La stratégie d'émergence dans laquelle s'est lancé le Cameroun peut tenir compte de plusieurs volets parmi lesquels figure le volet politique, le volet économique et social mais aussi le volet financier. En effet, la libéralisation financière par les mouvements de capitaux, l'efficience des investissements, le développement des marchés financiers, la bonne gouvernance qu'elle engendre est un axe stratégique pour booster la croissance en vue du développement et de l'émergence. C'est sans doute dans le souci d'accompagner le gouvernement camerounais dans cette perspective d'émergence que nous voulons cerner l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique. D'où notre thème de recherche : La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun. PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE La mondialisation financière est un sujet vaste et complexe. Bien que cette question ait été abondamment débattue, les constatations sur lesquelles repose le débat ne sont ni uniformes ni dépourvues d'ambiguïté. Elle suscite des controversesdont les termes sont, le plus souvent, emprunts de confusion. Bénéfique pour certains,maléfique pour d'autres, la mondialisation financière est tantôt parée de toutes les vertus,tantôt affublée de tous les vices. Cette controverse se ressent déjà dès l'appréhension du concept par les auteurs. Selon Thompson (1999), la mondialisation peut se définir comme « le processus par lequel l'interdépendanceentre les marchés et la production de différents pays s'accroît sous l'effet deséchanges de biens et de services ainsi que des flux financiers et technologiques. Il nes'agit pas là d'un phénomène nouveau mais de la poursuite d'une évolution amorcéedepuis longtemps. ». Intégrant le volet financier du terme, l'on peut l'appréhender comme la constitution d'un marché régional intégrant des financements extérieurs. C'est ce qui ressort des propos de Masson (2001) selon lesquels la mondialisation financière peut être définie comme l'intégration accrue des économies, laquelle se traduisant par une augmentation du commerce, des capitaux, des investissements et des flux migratoires. Bien qu'il existe de forte augmentation du niveau de vie liée à la mondialisation, ces gains ne sont pas également repartis à travers le monde entier. Les mouvements de capitaux, les actifs financiers et les sociétés foncières pour le reste du monde font partis de ce que l'on appelle le processus de globalisation financière. D'autres auteurs l'appréhendent quant à eux comme un processus d'intégration des marchés financiers internationaux sous le double impact de la libéralisation financière internationale et de l'accroissement de la mobilité internationale des capitaux. C'est le cas de (McCauley et al., 2002) qui prennent en considération les mouvements de capitaux dans les services bancaires. Ainsi, ils soulignent que la mondialisation financière s'accompagne d'un mouvement de mondialisation des banques. L'observation presque survolée de la littérature occidentale nous renseigne que ce concept a été largement débattu pour ce qui est de sa contribution à la croissance économique. En effet, la prise de conscience de l'importance d'un système financier dans l'appui et le soutien aux efforts de croissance économique est présente dans toutes les études menées en ce qui concerne la mondialisation financière. Plusieurs aspects de ce concept sont identifiés dans la littérature en relation avec la croissance économique. Il s'agit notamment de la libéralisation du compte de capital (McKinnon, 1973 ; Shaw, 1973 ; Mishkin, 2006 ; Bailiu, 2000), l'assouplissement des conditions d'intégration financière (Garmaise et Moskowitz ,2003 ; Shan et Qi, 2006), le développement du système financier (King et Levine , 1993a ; Beck et al., 2000 ; Roubini et Sala-i-Martin, 1992) et l'efficience de l'investissement international (Obstfeld, 1994 ; Acemoglu et Zilibotti, 1997 ; Edison et al., 2002). Il s'avère donc important de considérer le concept de croissance économique dans notre recherche. Le terme « croissance » désigne l'augmentation du volume de la production de biens et de services d'une année sur l'autre. Les chroniqueurs économiques parlent ainsi d'accélération ou de ralentissement de la croissance pour caractériser une année particulière. Toutefois, les économistes préfèrent réserver le terme de croissance à une augmentation tendancielle de la production par tête, qui entraîne sur une longue période une multiplication du volume de biens et de services disponibles en moyenne pour un habitant d'un pays. Vue de cet angle, la croissance économique désignerait donc une interrelation entre des facteurs économiques, sociaux et politiques. Samuelson et Nordhaus (2001) considèrent que la croissance économique est le facteur le plus important, qui détermine le succès économique des nations... « Economic growth is the single most important factor in the economic success of the nation in the long term » selon la définition anglo-Saxonqu'ilsontemployé.Au delà des controverses constatées dans la formulation des définitions des différents auteurs, l'on constate également que les auteurs sont unanimes quant à l'analyse de la contribution de la mondialisation financière à la croissance économique. D'une part, on a les auteurs de la décroissance économique en fonction du degré de l'ouverture financière et d'autres parts, les auteurs partisans de la croissance économique en fonction de degré de l'ouverture financière. Pour les auteurs de la décroissance économiques (Grilli et Milesi-Ferreti, 1995 ; Edison et al., 2002 ; Kose et al., 2006 ; Neto et Veiga, 2008), la mondialisation financière a une incidence négative sur les flux de croissance économique et assure une instabilité de la balance des opérations économiques et financières. En effet, loin d'assurer un financement sain et équilibré de l'économie mondiale, le marché financier international tantôt distribue l'épargne mondiale avec laxisme, en accumulant les risques, et tantôt concentre le capital brutalement et frileusement dans quelques havres de sécurité. Il n'assure ainsi ni une allocation optimale des ressources financières dans le monde, ni une stabilité financière indispensable à la croissance régulière et équilibrée des mouvements internationaux réels et des économies nationales, ni une baisse tendancielle des taux d'intérêt sous l'effet d'une concurrence accrue, ni enfin une rationalisation souhaitable des politiques économiques. Par contre, les analyses faites par certains chercheurs (Beji, 2010 ; Minea et Villieu, 2010 ; McKinnon, 1973 ; Shaw, 1973) sont contradictoires aux conclusions précédentes. Selon eux, l'intégration financière favorise la croissance économique. En effet, l'ouverture financière peut améliorer l'allocation efficiente des ressources, fournir des opportunités pour la diversification des risques et promouvoir le développement financier. De ces auteurs, McKinnon (1973) et Shaw (1973) ont développé une analyse mettant l'accent sur le rôle du secteur financier dans la mobilisation de l'épargne et donc dans l'amélioration de la croissance. A partir des lignes précédentes, l'on constate qu'il y a une réelle confusion dans l'analyse de l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique d'un pays. Peut-on alors considérer la mondialisation financière comme source de croissance économique au vue de ces incompréhensions ? Pour conduire le gouvernement camerounais dans l'atteinte de sa politique d'émergence en 2035, nous nous fixons pour objet d'analyser l'influence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun. Autour de cette question principale gravitent plusieurs autres questions secondaires qu'il serait mieux d'en retenir quelques-unes pour constituer nos questions de recherche : Qu'entend-t-on par mondialisation financière dans un contexte étatique et quelles sont les réformes y relatives ? A quoi renvoie la notion de croissance économique et comment juger du degré de croissance économique d'une nation ? Quelle est l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun ? OBJECTIFS DE LA RECHERCHE Une attention particulière mérite d'être entreprise pour accorder à ce sujet toute sa pertinence. Le problème posé met en évidence l'idée de l'existence d'une corrélation entre la mondialisation financière et la croissance économique au Cameroun. Pour répondre à la problématique principale de cette recherche, nous voulons : Elucider le concept de mondialisation financière dans un contexte étatique et les réformes y relatives; Appréhender la notion de croissance économique et déterminer les facteurs indicateurs de la croissance économique d'une nation ; Mettre en évidence l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun. INTERET DE LA RECHERCHE L'analyse de la mondialisation financière dans le contexte d'un pays en développement est très intéressante pour appréhender une approche efficace de la croissance économique. L'idée de cette recherche est née d'un besoin personnel de vouloir mieux comprendre l'influence de la mondialisation financière sur la croissance économique. Ainsi, notre travail définit un intérêt sur deux plans. Sur le plan théorique, en sus de nombreux écrits sur la mondialisation financière et la croissance économique faits de manière isolée, notre recherche cumulant les deux concepts dans le contexte camerounais, constituera un apport véritable dans l'enrichissement de la réflexion sur la situation économique d'un pays face au phénomène de la mondialisation financière. Sur le plan pratique, elle renforcera la situation économique du Cameroun considéré comme pôle des affaires en Afrique Centrale. De plus, dans la mouvance de la stratégie d'émergence horizon 2035, l'étude de l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique sera considérée comme une référence indispensable dans l'accompagnement du Cameroun dans cette stratégie d'émergence par la définition des axes stratégiques de coopération financière internationale. * 1 Cette information ressort des données du MINFI |
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