REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace-Work-Fatherland
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MINISTRY OF HIGHER
EDUCATION
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THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
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FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT
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MONETARY AND BANKING ECONOMICS DEPARTMENT
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P.O. BOX: 454 NGAOUNDERE
TEL/FAX: 22 25 27 65
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
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FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION
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DEPARTEMENT D'ECONOMIE MONETAIRE ET
BANCAIRE
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B.P: 454 NGAOUNDERE
TEL/FAX: 22 25 27 65
LA MONDIALISATION FINANCIERE ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU CAMEROUN
Mémoire en vue de l'obtention du Master 1 en
Sciences Economiques
Rédigé par :
HAOUA ABOUBAKAR ATIKOU
Licenciée ès Economie et finance
internationale
Matricule : 11D007EG
Option : Economie et Finance
Internationale
Sous la direction de :
Dr. DJAOWE JOSEPH
Chargé de cours
Université de
Ngaoundéré
Année académique : 2014 -
2015
SOMMAIRE
Sommaire............................................................................................i
Dédicace..........................................................................................ii
Remerciements..............................................................................................................iii
Liste des acronymes et
abréviations..........................................................iv
Résume.............................................................................................v
Abstract...........................................................................................................................v
Introductiongénérale..............................................................................1
Première partie : Cadre conceptuel de la
mondialisation financière et de la croissance
économique...................................................................................................................15
Introduction première
partie....................................................................16
Chapitre I : Conceptualisation de la notion de
mondialisation financière...............17
I. Historique, définition et caractéristiques de
la mondialisation financière dans un contexte
étatique....................................................................17
II. La mondialisation : une nécessité
à contrôler......................................23
Chapitre II : Appréhension de la notion de
croissance économique........................32
I. Définition, nature et modèles de la
croissance économique.....................32
II. Théories, facteurs et critiques de la croissance
économique......................37
Conclusion première
partie......................................................................48
Deuxième partie : Analyse de l'incidence de la
mondialisation financière sur la croissance
économique.................................................................................................49
Introduction deuxième
partie...................................................................50
Chapitre III : Libéralisation
financière/développement du système financier et la
croissance
économique..........................................................................51
I. Incidence de la libéralisation du compte de capital
sur la croissance
économique.............................................................................51
II. Incidence du développement du système
financier sur la croissance
économique.............................................................................59
Chapitre IV : Assouplissement des conditions
d'intégration/efficience de l'investissement et croissance
économique...................................................68
I. Effet de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière sur la croissance
économique................................................................68
II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la
croissance économique........75
Conclusion deuxième
partie....................................................................84
Conclusion
générale.............................................................................85
Références
bibliographiques...................................................................88
Table des
matières...................................................................................99
A mon papa ALADJI ATIKOU AOUBAKAR pour
l'éducation, l'amour et le soutien sans cesse réconfortant qu'il
m'a toujours donné. Que ce travail soit ta fierté papa
!!!!!!
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier quelques personnes pour leur
contribution à la réalisation de ce modeste travail. Tout d'abord
je rends grâce à DIEU tout Puissant qui m'a donné la force,
la santé et le courage de vaincre tous les obstacles rencontrés.
Je remercie :
Le doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion le Professeur VICTOR TSAPI pour sa
disponibilité dans la supervision de ce travail ;
Mon Directeur de mémoire le Docteur DJAOWE
JOSEPHpour son encadrement sans failles, ses multiples conseils, et sa
disponibilité malgré ses multiples occupations ;
Tout le corps enseignant de la FSEG de l'Université de
Ngaoundéré car ce travail n'est que la combinaison de toutes les
formations reçues durant tout notre parcours académique ;
Mes soeurs AISSATOU ABOUBAKAR ATIKOU, FADIMATOU
ALADJI ATIKOU ABOUBAKAR, FADIMATOU ALADJI ATKOU ABOUBAKAR, pour leur
soutient et leurs multiples conseils, gages d'un travail bien
accompli ;
Mes frèresAMADOU ABOUBAKAR, MAMOUDOU
ABOUBAKAR, OUSMANOU ABOUBAKAR ATIKOU pour la convivialité dans
la relation, leur soutient et leurs multiples conseils qui m'ont permis
d'évoluerintellectuellement;
Mon défunt frère SOULEYMANOU
KABIROU qui, de son vivant, m'a soutenu et m'a donné l'amour
dans le travail ;
Ma nièceAMINATOU HASSAN pour son
soutien et ses multiples conseils ;
Mon amiGUIDKAYA ZAMBA Françoispour
son soutien et ses multiples conseils qui m'ont permis d'être brave
et de surmonter les obstacles dans mon parcours ;
Ma camaradeRACHIDAqui m'a soutenu et qui a
permis que ce travail s'achève dans de bonnes conditions ;
Mes camarades de promotion et tous les locataires de la mini
cité BARINGTON pour des moments de convivialité
que nous avons eu à passer ensemble et tous ceux dont les noms ne sont
pas mentionnés ici.
LISTE
DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
CEMAC ......Communauté Economique et
Monétaire d'Afrique Centrale
MINFI......... Ministère des
Finances
PIB............ Produit Intérieur
Brut
IDE ............ Investissement Direct
Etranger
IMF ............ Institution de
Microfinance
CRDE......... Cahiers du Centre de Recherche
et Développement enEconomie
NIPE.......... Nouvelle
Institution de Partenariat Economique
NPI............ Nouveaux Pays
Industrialisés
MINEPAT...Ministère de l'Economie, de
la Planification et de l'Aménagement du Territoire
URSS.......... Union des Républiques
Socialistes et Soviétiques
FMI............ Fonds Monétaire
international
OCDE........ Organisation de
Coopération et de Développement Economique
GATT......... General
Agreement on Tarifs and Trade
FMN.......... Firmes
Multinationales
PED........... Pays en Voies de
Développement
OST........... Organisation Scientifique du
Travail
RD............. Recherche et
Développement
NTIC..........Nouvelle Technologie de
l'Information et de la Communication
GRH.......... Gestion des Ressources
Humaines
RESUME
L'importance de la mondialisation financière n'est plus
à démontrer.L'objet de cette étude est de montrer en quoi
et comment le Cameroun peut atteindre un niveau de croissance optimale via la
considération des motifs financiers dans sa stratégie. A travers
une analyse de la théorie économique et financière
existante, l'influence de la mondialisation financière (par la
libéralisation du compte de capital, le développement du
système financier, l'assouplissement des conditions d'intégration
financière et l'efficience de l'investissement) n'est qu'une
évidence.Vuqu'une recherche ne s'arrête pas seulement à la
théorie, à moins que ce ne soit une revue de la
littérature, la nôtren'est qu'uneentrée
en matière de la recherche scientifique. Nous signalons que la
partie empirique ne se fera que dans le cadre de nos recherches futures.
ABSTRACT
Mots clés : Mondialisation
financière, croissance économique, théorie
économique, théorie financière.
The importance of financialglobalization isn't to
demonstrate.The object of this survey is to show some what and how Cameroon can
reach a veritable scol strandard optimal growth by a consideration of
financials patterns in their strategy. According to short analysis of existent
economic and financials theories, the influence of financial globalization (by
capital account liberalization, financial systemdevelopment, financial
integration conditions stretching and efficient investment) is an evidence.As
we know that research cannot be stop only to a theory, unless a preoccupation
wasliterature review, ours is only an entry to a scientific research subject.
We point out thatthe empirical party of this surveywill be doing within the
framework of our future research.
Keywords : financial globalization, economic
growth, economic theory, financial theory.
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE DE RECHERCHE
Dans un environnement mondial et financier où les
ressources deviennent de plus en plus rares et les besoins sans cesse
croissants, les Etats en autarcie se retrouvent limités dans la
recherche de solutions adéquates pour leur croissance. Ainsi, ces Etats
établissent des relations multiformes allant jusqu'à la
renonciation de leur souveraineté économique avec l'ouverture de
leur marché. Le Cameroun n'en fait pas exception.
En effet, le Cameroun n'a pas été
épargné par l'évolution de la structure financière
mondiale. L'intérêt porté par les autorités du
Cameroun à modifier le cadre institutionnel mis en place au lendemain
des indépendances est apparu clairement au début des
années 1990, et motivé par la crise économique qui a
frappé tous les pays de la CEMAC.
Intérêt qui a permis de maintenir la situation économique
du Cameroun au niveau sous régional qu'international. Cet argument n'est
pas mal perçu car, le constat est que, tant au niveau
régional que sous régional, la position du Cameroun est une
référence en matière des échanges
économiques. Cependant ce constat isolé ne suffit pas pour
considérer qu'une économie est en pleine croissance car, du
côté de la balance des paiements, l'on a un constat plutôt
contradictoire à celui précédemment énoncé.
En effet, le solde de cette dernière est déficitaire1(*). Or, l'intégration
financière peut compenser ce déficit à travers ses effets
sur les mouvements des capitaux entre les pays financièrement
intégrés. Toutefois, peu de recherches sont identifiées
dans la littérature en rapport à la mondialisation
financière et à la croissance économique.
Malgré l'importance grandissante de la finance dans
l'économie des pays en développement (Le système financier
est le système nerveux central des économies des pays cherchant
à se hisser dans la sphère économique et financière
mondiale), l'on constate encore une faible préoccupation des chercheurs
dans ce domaine qu'est la mondialisation financière. En effet,
même si les écrits existent, ils sont concentrés beaucoup
plus sur la contribution de la mondialisation financière au
développement économique sans prendre en considération le
volet croissance économique (d'autant plus que la croissance
économique est un élément indispensable au
développement économique). De plus, ces études sur le
développement économique sont effectuées dans le contexte
occidental (contexte des pays développés) qui n'est pas pareil au
contexte africain encore moins au Cameroun qui est dans la mouvance de
l'émergence en 2035.
La stratégie d'émergence dans laquelle s'est
lancé le Cameroun peut tenir compte de plusieurs volets parmi lesquels
figure le volet politique, le volet économique et social mais aussi le
volet financier. En effet, la libéralisation financière par les
mouvements de capitaux, l'efficience des investissements, le
développement des marchés financiers, la bonne gouvernance
qu'elle engendre est un axe stratégique pour booster la croissance en
vue du développement et de l'émergence. C'est sans doute dans le
souci d'accompagner le gouvernement camerounais dans cette perspective
d'émergence que nous voulons cerner l'effet de la mondialisation
financière sur la croissance économique. D'où notre
thème de recherche : La mondialisation
financière et croissance économique au Cameroun.
PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
La mondialisation financière est un sujet vaste et
complexe. Bien que cette question ait été abondamment
débattue, les constatations sur lesquelles repose le débat ne
sont ni uniformes ni dépourvues d'ambiguïté. Elle suscite
des controversesdont les termes sont, le plus souvent, emprunts de confusion.
Bénéfique pour certains,maléfique pour d'autres, la
mondialisation financière est tantôt parée de toutes les
vertus,tantôt affublée de tous les vices. Cette controverse se
ressent déjà dès l'appréhension du concept par les
auteurs.
Selon Thompson (1999), la mondialisation peut se
définir comme « le processus par lequel
l'interdépendanceentre les marchés et la production de
différents pays s'accroît sous l'effet deséchanges de biens
et de services ainsi que des flux financiers et technologiques. Il nes'agit pas
là d'un phénomène nouveau mais de la poursuite d'une
évolution amorcéedepuis longtemps. ». Intégrant
le volet financier du terme, l'on peut l'appréhender comme la
constitution d'un marché régional intégrant des
financements extérieurs. C'est ce qui ressort des propos de Masson
(2001) selon lesquels la mondialisation financière peut être
définie comme l'intégration accrue des économies, laquelle
se traduisant par une augmentation du commerce, des capitaux, des
investissements et des flux migratoires. Bien qu'il existe de forte
augmentation du niveau de vie liée à la mondialisation, ces gains
ne sont pas également repartis à travers le monde entier. Les
mouvements de capitaux, les actifs financiers et les sociétés
foncières pour le reste du monde font partis de ce que l'on appelle le
processus de globalisation financière. D'autres auteurs
l'appréhendent quant à eux comme un processus
d'intégration des marchés financiers internationaux sous le
double impact de la libéralisation financière internationale et
de l'accroissement de la mobilité internationale des capitaux. C'est le
cas de (McCauley et al., 2002) qui prennent en considération
les mouvements de capitaux dans les services bancaires. Ainsi, ils soulignent
que la mondialisation financière s'accompagne d'un mouvement de
mondialisation des banques. L'observation presque survolée de la
littérature occidentale nous renseigne que ce concept a
été largement débattu pour ce qui est de sa contribution
à la croissance économique.
En effet, la prise de conscience de l'importance d'un
système financier dans l'appui et le soutien aux efforts de croissance
économique est présente dans toutes les études
menées en ce qui concerne la mondialisation financière. Plusieurs
aspects de ce concept sont identifiés dans la littérature en
relation avec la croissance économique. Il s'agit notamment de la
libéralisation du compte de capital (McKinnon, 1973 ; Shaw,
1973 ; Mishkin, 2006 ; Bailiu, 2000), l'assouplissement des
conditions d'intégration financière (Garmaise et Moskowitz
,2003 ; Shan et Qi, 2006), le développement du système
financier (King et Levine , 1993a ; Beck et al., 2000 ;
Roubini et Sala-i-Martin, 1992) et l'efficience de l'investissement
international (Obstfeld, 1994 ; Acemoglu et Zilibotti, 1997 ; Edison
et al., 2002). Il s'avère donc important de considérer
le concept de croissance économique dans notre recherche.
Le terme « croissance »
désigne l'augmentation du volume de la production de biens et de
services d'une année sur l'autre. Les chroniqueurs économiques
parlent ainsi d'accélération ou de ralentissement de la
croissance pour caractériser une année particulière.
Toutefois, les économistes préfèrent réserver le
terme de croissance à une augmentation tendancielle de la production par
tête, qui entraîne sur une longue période une multiplication
du volume de biens et de services disponibles en moyenne pour un habitant d'un
pays. Vue de cet angle, la croissance économique désignerait donc
une interrelation entre des facteurs économiques, sociaux et politiques.
Samuelson et Nordhaus (2001) considèrent que la croissance
économique est le facteur le plus important, qui détermine le
succès économique des nations... « Economic
growth is the single most important factor in the economic success of the
nation in the long term » selon la définition
anglo-Saxonqu'ilsontemployé.Au delà des controverses
constatées dans la formulation des définitions des
différents auteurs, l'on constate également que les auteurs sont
unanimes quant à l'analyse de la contribution de la mondialisation
financière à la croissance économique. D'une part, on a
les auteurs de la décroissance économique en fonction
du degré de l'ouverture financière et d'autres parts, les
auteurs partisans de la croissance économique en fonction de
degré de l'ouverture financière.
Pour les auteurs de la décroissance économiques
(Grilli et Milesi-Ferreti, 1995 ; Edison et al., 2002 ; Kose
et al., 2006 ; Neto et Veiga, 2008), la mondialisation
financière a une incidence négative sur les flux de croissance
économique et assure une instabilité de la balance des
opérations économiques et financières. En effet, loin
d'assurer un financement sain et équilibré de l'économie
mondiale, le marché financier international tantôt distribue
l'épargne mondiale avec laxisme, en accumulant les risques, et
tantôt concentre le capital brutalement et frileusement dans quelques
havres de sécurité. Il n'assure ainsi ni une allocation optimale
des ressources financières dans le monde, ni une stabilité
financière indispensable à la croissance régulière
et équilibrée des mouvements internationaux réels et des
économies nationales, ni une baisse tendancielle des taux
d'intérêt sous l'effet d'une concurrence accrue, ni enfin une
rationalisation souhaitable des politiques économiques. Par contre, les
analyses faites par certains chercheurs (Beji, 2010 ; Minea et Villieu,
2010 ; McKinnon, 1973 ; Shaw, 1973) sont contradictoires aux
conclusions précédentes. Selon eux, l'intégration
financière favorise la croissance économique. En effet,
l'ouverture financière peut améliorer l'allocation efficiente des
ressources, fournir des opportunités pour la diversification des risques
et promouvoir le développement financier. De ces auteurs, McKinnon
(1973) et Shaw (1973) ont développé une analyse mettant l'accent
sur le rôle du secteur financier dans la mobilisation de l'épargne
et donc dans l'amélioration de la croissance.
A partir des lignes précédentes, l'on constate
qu'il y a une réelle confusion dans l'analyse de l'effet de la
mondialisation financière sur la croissance économique d'un pays.
Peut-on alors considérer la mondialisation financière comme
source de croissance économique au vue de ces
incompréhensions ? Pour conduire le gouvernement camerounais dans
l'atteinte de sa politique d'émergence en 2035, nous nous fixons pour
objet d'analyser l'influence de la mondialisation financière
sur la croissance économique au Cameroun.
Autour de cette question principale gravitent plusieurs autres
questions secondaires qu'il serait mieux d'en retenir quelques-unes pour
constituer nos questions de recherche :
Qu'entend-t-on par mondialisation financière dans un
contexte étatique et quelles sont les réformes y
relatives ?
A quoi renvoie la notion de croissance économique et
comment juger du degré de croissance économique d'une nation ?
Quelle est l'incidence de la mondialisation financière
sur la croissance économique au Cameroun ?
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Une attention particulière mérite d'être
entreprise pour accorder à ce sujet toute sa pertinence. Le
problème posé met en évidence l'idée de l'existence
d'une corrélation entre la mondialisation financière et la
croissance économique au Cameroun. Pour répondre à la
problématique principale de cette recherche, nous voulons :
Elucider le concept de mondialisation financière dans
un contexte étatique et les réformes y relatives;
Appréhender la notion de croissance économique
et déterminer les facteurs indicateurs de la croissance
économique d'une nation ;
Mettre en évidence l'incidence de la mondialisation
financière sur la croissance économique au Cameroun.
INTERET DE LA RECHERCHE
L'analyse de la mondialisation financière dans le
contexte d'un pays en développement est très intéressante
pour appréhender une approche efficace de la croissance
économique. L'idée de cette recherche est née d'un besoin
personnel de vouloir mieux comprendre l'influence de la mondialisation
financière sur la croissance économique. Ainsi, notre travail
définit un intérêt sur deux plans.
Sur le plan théorique, en sus de nombreux écrits
sur la mondialisation financière et la croissance économique
faits de manière isolée, notre recherche cumulant les deux
concepts dans le contexte camerounais, constituera un apport véritable
dans l'enrichissement de la réflexion sur la situation économique
d'un pays face au phénomène de la mondialisation
financière.
Sur le plan pratique, elle renforcera la situation
économique du Cameroun considéré comme pôle des
affaires en Afrique Centrale. De plus, dans la mouvance de la stratégie
d'émergence horizon 2035, l'étude de l'effet de la mondialisation
financière sur la croissance économique sera
considérée comme une référence indispensable dans
l'accompagnement du Cameroun dans cette stratégie d'émergence par
la définition des axes stratégiques de coopération
financière internationale.
RESUME DES BASES D'HYPOTHESES ET HYPOTHESES
La libéralisation du compte capital analysée par
l'accentuation des effets bénéfiques de bonnes politiques
économiques, peut assurer la croissance économique dans les
états considérés. Tel est le point de vue des
différents auteurs que nous allons énoncer dans les lignes qui
suivent.
Mishkin (2006) considère que l'ouverture des
marchés financiers nationaux aux capitaux étrangers, ainsi que la
possibilité d'appropriation de parts des capitaux des institutions
financières domestiques par des institutions financières
étrangères sont de nature à promouvoir la croissance
économique dans un pays donné, puisque cela aiguise la
concurrence sur les marchés bancaires et financiers domestiques. Cette
vision est partagée par Bailiu (2000), Honig (2008), Klein et Olivei
(2008) pour qui, La libéralisation du compte de capital peut
accélérer la croissance économique en développant
le système financier international. En effet, la mondialisation
financière génère un accroissement des mouvements de
capitaux entre les pays considérés, mouvement qui est très
favorable et stimule la croissance économique. C'est ce qui ressort de
la perception de Mathieson et Rojas-Suarez (1992) qui pense que la
libéralisation des mouvements de capitaux accroit l'efficience du
secteur financier et améliore l'intermédiation globale par une
bonne orientation de l'épargne vers les investissements les plus
productifs et qui abaisse les risques financiers. McKinnon (1973) et Shaw
(1973) abondent dans la même logique car selon eux, il n'est pas possible
d'envisager un impact positif et stimulateur de la croissance par l'appareil
financier, sans passer par un relâchement total des contraintes qui
pèsent sur le système financier. En effet, la
libéralisation du compte de capital est très favorable dans les
pays où il ya une discipline en matière économique. C'est
le contenu de la pensée de Eichengreen (2001) selon laquelle la
libéralisation du compte de capital peut augmenter la croissance
économique grâce à l'effet de discipline et ce, en
encourageant les gouvernements à adopter des politiques
macro-économiques plus disciplinées.
De cette littérature, on retient que la
libéralisation du compte de capital est garante à la croissance
économique dans un pays et partant, au Cameroun. En effet, dans le
contexte de l'économie camerounaise, l'un des objectifs
généraux de la stratégie d'émergence en 2035 est
d'atteindre le stade des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) en
améliorant le poids de l'industrie dans l'économie (notamment
dans le PIB et les exportations). Pour accompagner cette politique, le
gouvernement s'est fixé pour objectifs spécifiques de Modifier la
structure des échanges extérieurs et d'élargir les
marchés financiers d'une part, de s'intégrer dans la
sphère financière internationale et d'améliorer
l'intermédiation bancaire d'autre part2(*) en vue d'atteindre la logique des pays
émergents. La libéralisation du compte de capital est donc un
aspect important de la mondialisation financière qui va permettre au
Cameroun d'avoir accès à d'importants capitaux. Elle constitue un
facteur indispensable dans l'analyse de la croissance économique des
pays ayant de bonnes institutions et de bonnes politiques. Cette analyse nous
conduit donc à formuler l'hypothèse suivante dans le contexte
économique camerounais :
: La libéralisation du compte de capital induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
Le développement financier a une importance notoire sur
la croissance économique d'un pays. Il joue un effet significatif sur le
PIB par tête d'un pays. C'est le contenu du débat que nous allons
énoncer dans les lignes qui suivent.
Beck et al. (2000) se sont intéressés
à l'impact causal du développement financier sur la croissance et
ses sources. Leur étude a montré un impact causal
significativement positif du développement financier sur la croissance
réelle par tête, et sur la croissance de la productivité
réelle par tête. Les auteurs soutiennent l'idée qu'un
meilleur fonctionnement des banques améliore l'allocation des ressources
et accélère la croissance de la productivité, avec des
répercussions positives sur la croissance économique de long
terme. Les travaux de Trabelsi (2002) rejoignent également ceux de Beck
et al. (2000), car il a aussi trouvé unerelation significative
et positive entre le développement financier et la croissance
économique. Dans la même perception, King et Levine (1993b)
passent en revue une série d'études empiriques sur les liens
entre le développement du secteur financier et la croissance, comprenant
aussi bien des tests économétriques, que des études sur
les effets microéconomiques et macroéconomiques des
réformes des secteurs financiers. Ils ont trouvé que ces
études confirment leur idée principale, à savoir qu'un
système financier développé stimule une croissance rapide
de la productivité et du PIB par tête en canalisant les ressources
financières de l'économie pour les tentatives de promotion de la
productivité.
De ces observations, on remarque que qu'un système
financier intégralement développé accroît la
productivité d'un pays et conduit à un gain mesurable
indispensable à la croissance économique. En effet, la
stratégie d'intégration financière internationale vise
d'une part à répondre au défi d'anticipation et
d'adaptation face aux évolutions géopolitiques et
stratégiques mondiales et d'autre part à tirer le meilleur parti
de la mondialisation et sa cohorte de facteurs de risques et d'incertitudes
pour l'avenir3(*).
L'évolution économique du Cameroun ne pouvant plus être
dissociée de celle du reste du monde, il convient d'anticiper le
positionnement dans la compétition économique et
financière internationale en s'inscrivant dans un système de
développement financier international en vue d'atteindre une croissance
économique optimale. Ces précisions nous conduisent à
formuler l'hypothèse suivante dans le contexte économique
camerounais :
: Le développement du système financier induit
positivement la croissance économique Cameroun.
La finance a deux modes de financement à savoir le
financement direct (qui se traduit par des relations entre les banques sans
interventions d'un intermédiaire) et le financement indirect où
les courtiers interviennent. Plusieurs études montrent l'assouplissement
des conditions de financement (financement qui fait intervenir les courtiers)
peut conduire à développer plus rapidement le système
financier dans un pays et donc, très favorable à la croissance
économique.
Garmaise et Moskowitz (2003) ont montré que la finance
informelleest importante dans l'amélioration de l'accès au
financement. Ils ont pris comme exemple lemarché immobilier
américain et ont montré que les courtiers ont joué un
rôle considérabledans la facilitation de l'accès au
financement pour leurs clients. Ces auteurs ont aussi trouvéque ces
courtiers et les banques, ont pu monter des réseaux informels entre eux,
qui ont eu uneffet significatif sur la disponibilité des fonds
prêtables et dont, sur la croissance économique. Cubeddu et
al. (2014) partagent également cet avis car ils ont
cherché à identifier les facteurs sous-jacents à
l'accélération de la croissance économique des pays en
développement. Ils parviennent à la conclusion qu'elle peut
s'expliquer essentiellement par la croissance de la productivité totale
des facteurs. Cela dit, l'accumulation des facteurs demeure le principal moteur
de la croissance économique. En l'occurrence, l'essor du commerce
international et l'assouplissement des conditions de financement semblent avoir
directement stimulé l'accumulation du capital. L'analyse faite par Klein
et Olivei (2008) rejoint également cette conclusion car selon eux, le
bon fonctionnement du système financier intensifie la concurrence et
favorise l'importation des services financiers.
De ce qui précède, nous pouvons nous
résumer en disant que la facilitation de l'accès à des
capitaux conduit à développer le système financier et
à favoriser la croissance économique d'un pays et partant, au
Cameroun. En effet, dans la définition des axes stratégiques de
l'émergence en 2035, le gouvernement camerounais centre ses efforts sur
une canalisation rationnelle des flux financiers4(*) pour atteindre une croissance économique
durable. Cette canalisation ne sera évidente que s'il existe un minimum
de facilitation d'accès aux flux financiers internationaux. On peut donc
considérer l'assouplissement des conditions d'intégration
financière comme un aspect important lors de l'analyse de la croissance
économique. C'est dans ce sens que nous formulons l'hypothèse
suivante dans le contexte économique camerounais :
: L'assouplissement des conditions d'intégration
financière induit positivement la croissance économique au
Cameroun.
Un investissement international efficient est à la base
des analyses économiques et économétriques en rapport avec
la croissance économique. Des études (dont nous ferons le point)
ont montré qu'un investissement efficient conduit efficacement à
la croissance économique d'un pays.
Afonso et al. (2005) ont monté que si
lesdépenses publiques sont de bonne qualité, alors les services
produits suite à ces dépensessont efficients et peuvent
générer la croissance économique. C'est également
la perception de King et Levine (1993b) qui ont mis en valeur un nouveau
mécanisme par le biaisduquel les systèmes financiers stimulent la
croissance économique. Dans leur modèle, lessystèmes
financiers affectent les activités des entrepreneurs et les
amènent à l'amélioration dela productivité de leurs
investissements.Obstfeld (1994), Acemoglu et Zilibotti (1997) quant à
eux, évoquent l'afflux des Investissements DirectsEtrangers (IDE) comme
facteur susceptible d'entraîner un transfert de technologie, la
spécialisation dansla production, l'allocation du capital...etc., et par
conséquent stimule la croissance économique. En effet, on
distingue plusieurs types d'investissements qui peuvent être de nature
différente. Les IDE qui sont une forme d'investissements internationaux
d'un pays en font partie et constituent un enjeu important à travers
unmeilleur partage du risque, une bonne diversification du portefeuille des
investisseurs et une meilleureallocation du capital (Edison et al.,
2002) et à ce niveau, continuent-ils, l'intégration
financière favorise la croissance économique d'un pays.
Les lignes qui précèdent montrent que
l'efficience de l'investissement est favorable à la croissance
économique d'un pays et partant, au Cameroun. En effet, dans la
stratégie d'émergence en 2035 définie par le gouvernement
camerounais5(*),
l'amélioration de l'attractivité du pays aux investisseurs
étrangers en vue d'un investissement efficient est une quête
permanente. Elle consiste en l'amélioration des infrastructures, le
partenariat efficace Etat / secteur privé, le renforcement de la
gouvernance du système économique et financier, gages d'une
croissance économique optimale. De plus, les investissements de
portefeuilles conduisent à améliorer la productivité des
investissements des entrepreneurs favorisant ainsi la croissance
économique. De ces analyses, nous pouvons formuler l'hypothèse
suivante dans le contexte économique camerounais :
: L'efficience de l'investissement induit positivement la
croissance économique au Cameroun.
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Pour mener à bien cette étude, la méthode
hypothético-déductive nous semble la mieux appropriée pour
apporter des tentatives de réponses aux questions de recherche
posées plus haut. En effet, elle consiste à construire à
partir de la littérature existante sur la mondialisation
financière et la croissance économique, des réponses
théoriques au phénomène étudié (le cas
échéant la contribution de la mondialisation financière
à la croissance économique), puis à les confronter
à la réalité par des tests empiriques. Compte tenu des
contraintes d'ordre académique (car cette recherche n'est qu'une
initiation au travail scientifique), les hypothèses formulées
dans le cadre de cette recherche ne seront pas soumises à
l'épreuve des faits.
PLAN DU TRAVAIL
Au-delà de l'architecture du travail décrite
à l'énoncé des objectifs de la recherche, cette
étude commence par une introduction générale et se
structure autour de deux parties dans le respect des normes
d'élaboration des travaux de ce genre :
La première partie sera l'occasion de présenter
l'approche conceptuelle de la recherche. Il s'agira de traiter de la conception
de la mondialisation financière dans un contexte étatique
(chapitre 1) et d'appréhender la notion de croissance économique
d'une nation (chapitre 2). La deuxième partie traitera quant à
elle de l'analyse de l'incidence de la mondialisation financière sur la
croissance économique au Cameroun. Nous aurons également deux
chapitres : l'un (chapitre 3) précisera l'incidence de la
libéralisation financière et du développement financier
sur la croissance économique et l'autre (chapitre 4) consistera à
mettre en évidence l'effet de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et de l'investissement efficient sur la
croissance économique.
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA MONDIALISATION
FINANCIERE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION PREMIERE PARTIE
Avec la dynamisation de l'environnement des affaires et la
forte demande des Etats de contrer la faible capitalisation de leurs
économies en faisant appel à l'ouverture commerciale et
financière. Le terme « mondialisation » est aujourd'hui
couramment employé pour décrire l'internationalisation croissante
des marchés financiers et ceux des biens et des services. La
mondialisation renvoie avant tout à un processus dynamique et
pluridimensionnel d'intégration économique et financière
permettant aux ressources nationales de devenir de plus en plus mobiles
à l'échelle internationale en même temps que
s'accroît l'interdépendance des économies nationales. Ceci
en vue de booster la croissance de l'économie nationale.
Dans cette partie consacrée à l'approche
conceptuelle de la recherche, deux chapitres seront à développer.
Le premier a pour but de définir le concept de mondialisation
financière et d'identifier ses principales forces motrices. Il donne
également l'origine du concept et les réformes de
régulation adéquates. Le deuxième chapitre traite de la
croissance économique. Il examine la définition du concept, sa
nature, ses modèles ainsi que les théories y relatives.
CHAPITRE I : CONCEPTUALISATION DE LA
MONDIALISATION FINANCIERE
Le décor est, bien entendu, celui de la globalisation
financière qui se caractérise par une grande mobilité
internationale des capitaux stimulée par la multiplication des
innovations financières et par la dérégulation des
marchés financiers. Ce processus conduit à une plus forte
intégration des marchés financiers internationaux ce qui signifie
que l'on tendrait vers un marché financier « global »
favorisant une certaine convergence du prix des actifs internationalement
mobiles et la synchronisation des cycles. Ce chapitre va s'appesantir d'une
part sur la présentation de l'historique, de la définition et de
la caractérisation de la mondialisation financière et d'autre
part, sur sa nécessité de contrôle.
I. Historique, définition et
caractéristiques de la mondialisation financière
Comprendre la mondialisation financière d'un Etat
revient à maîtriser le foisonnement de l'économie
financière de cette Etat dans la sphère financière
internationale, multinationale et globale. Cette section s'appesantira d'une
part, sur la présentation de l'historique de la mondialisation
financière en précisant son origine et son évolution et
d'autre part, sur sa définition et ses caractéristiques en
fonction des perceptions de chaque analyste que nous allons utiliser.
I.1. Historique de la mondialisation financière
Afin de mieux cerner le concept de la mondialisation
financière dans son ensemble, La prise en compte de son historique est
très essentielle puisque c'est là que va découler toutes
les interrogations la concernant et toutes les réponses qu'on pourrait
s'y attendre. Nous signalons déjà que l'historique que nous
allons présenter dans les lignes qui suivent ne va pas
s'intéresser à une chronologie de la mise en oeuvre de la
mondialisation financière, mais à une distinction des
différents point de vues quant à son origine et son
évolution dans les économies mondiales.
I.1.1. Origine de la mondialisation
financière
Le premier volet de l'historique de la mondialisation
financière que nous analysons ici est son origine. Cette origine est
perçue selon deux perspectives ayant des visées
complémentaires dont chacune seraanalysée en fonction de ses axes
d'analyses et de ses principes. On a d'une part, la perception de l'origine de
la mondialisation financière selon les économistes et d'autre
part, la perception selon les financiers.
I.1.1.1. La mondialisation selon les
économistes
Selon les économistes,la globalisation
financière prend racine dans les réformes de politique
monétaire engagées dès les années de
dérégulation financière qui consacrent un retournement de
valeur en faveur des détenteurs du capital : « l'effondrement
de l'URSS et la crise asiatique de 1997 consacrent la tentative de projection
mondiale du capitalisme grâce à l'expansion de la valeur
actionnariale » (Aglietta et al., 2007). La mondialisation
n'est que le résultat d'un processus nécessaire, d'une dynamique
inhérente au capitalisme, entamée bien avant la construction des
Etat-nations (Braudel, 1979 et Wallerstein, 1979), dont trois configurations
peuvent être dégagées :
L'internationalisation est le stade
préliminaire à la mondialisation dont l'ouverture sur
l'étranger reste l'exception car limitée à certains types
d'activités (exportations de matières premières rares, de
produits de luxe) et à certaines zones géographiques. Les
échanges de biens et services constituent sa dimension dominante
majeure .Les investissements à l'étranger sont donc
naturellement tournés vers leur développement.
La mondialisation consacre le
pouvoir des entreprises qui, plutôt que de commercer à
l'étranger, s'y implantent : les firmes multinationales suivent une
logique de compétitivité (non plus de productivité) qui
exacerbe la compétition entre les nations mais minimise la pertinence de
la nationalité du territoire en tant que tel. La mondialisation et la
déréglementation simultanée du paysage financier
international ont entraîné une globalisation du marché
financier en le décloisonnant pour tendre vers un marché
unifié couvrant, fonctionnant à l'échelle mondiale.
La globalisation, régie par
les institutions financières privées et décuplée
à des nouvelles technologies de l'information et de la communication, se
caractérise par la liberté des mouvements de capitaux dont la
logique propre échappe parfois à celle de l'économie
(Michalet, 2004).
I.1.1.2. La mondialisation selon les
financiers
Selon les financiers, l'origine de la mondialisation
financière est analysée dans la logique d'innovations. Pour eux,
Les innovations financières qui captent la liquidité oisive
fragilisent les structures financières vu que le nombre d'engagements
s'élève alors que la quantité de monnaie demeure
inchangée ; cette situation augmente le risque d'une propagation en
chaîne de défauts (Brossard, 1998). Ce qui amplifie l'ampleur des
considérations de la mondialisation financière est le recours de
la banque aux innovations financières, à la marchéisation
de son bilan (Nasica, 1997 ; Brossard, 2001 ; Sinapi, 2004). En
effet, le caractère « entrepreneurial » de l'institution
financière va l'inciter à créer de nouveaux produits afin
de réaliser des profits : « L'idée retenue ici est
qu'à mesure que les institutions financières innovent, le
système financier évolue, en imaginant de nouvelles façons
de financer le comportement maximisateur des autres institutions »
(Nasica, 1997).
I.1.2. Evolution de la mondialisation
financière
Pareillement à l'analyse
précédente, l'évolution de la mondialisation
financière a deux perspectives d'analyse toujours
complémentaires. D'une part la perception de la mondialisation des
économies comme une configuration internationale qui analyse
l'intensification des échanges de flux financiers entre les Etats
nationaux et d'autre part, la perception de la mondialisation des
économies comme une configuration multinationale qui met l'accent sur la
compétitivité avec l'exacerbation de la concurrence ainsi que la
mobilité internationale des flux financiers. Les lignes qui suivent
mettent un accent sur ces deux conceptions.
I.1.2.1. La mondialisation des
économies : la configuration internationale
La première phase de l'intégration
financière est celle de l'internationalisation correspondant à
l'ouverture des économies aux échanges des biens et services
financiers. Dans ce sens, l'internationalisation des économies ou
l'internationalisation tout simplement désigne « un processus
conduisant à l'intensification des échanges de biens et services
financiers entre Etats nationaux. L'internationalisation relie des
marchés nationaux qui possèdent des caractéristiques
différentes, notamment en ce qui concerne la
réglementation » (Badie et Devin, 2007). Elle engendre un
vaste mouvement de capitaux, grâce notamment au concours du FMI, de la
GATT et de l'OCDE. Michalet (2007) dénomme cette phase de
« configuration internationale » puisqu'elle se
caractérise par la prédominance de la dimension des
échanges financiers sur les autres dimensions de la mondialisation.
I.1.2.2. La mondialisation des économies :
la configuration multinationale
Le terme mondialisation renvoie ici à
la deuxième phase de l'intégration financière, c'est une
phase intermédiaire, c'est-à-dire en aval de
l'internationalisation et en amont de la globalisation. Pour Michalet (2004),
il s'agit de la configuration dont la dimension dominante est la
mobilité internationale des flux financiers, le vecteur le plus
important étant les IDE des firmes. La logique de cette configuration
est la compétitivité avec l'exacerbation de la concurrence entre
les firmes qui deviennent les acteurs principaux de la mondialisation
financière. Les FMN se substituent au marché avec l'augmentation
des flux financiers et c'est la principale raison que cet aspect de la
mondialisation financière est taxé d'intégration
financière plus avancée que la précédente.
I.2. Définition et caractéristiques de la
mondialisation financière
La mondialisation financière n'est pas un aspect
simple à cerner surtout quand il s'agit d'une configuration mondiale des
économies et donc, sujette à des perceptions diverses. C'est
même ces différentes perceptions qui font la complexité de
cette configuration tant pour les pays à potentiel de revenus faibles
que pour les pays à haut potentiel de revenus. Nous allons donner ici
les différentes définitions répertoriées dans la
littérature en relation avec ce concept et ses différentes
caractéristiques dans l'optique de mieux l'approprier et de la saisir
d'avantage.
I.2.1. définition de la mondialisation
financière
Deux approches ont tenté d'appréhender la
notion de mondialisation financière. La perspective internationale qui
considère la mondialisation financière comme une interconnexion
des marchés de capitaux et la perspective multinationale pour laquelle
la mondialisation financière est une transformation
financière.
I.2.1.1. Définition selon la perspective
internationale
La globalisation financière peut se définir
comme un processus d'interconnexion des marchés de capitaux aux niveaux
national et international, conduisant à l'émergence d'un
marché unifié de capitaux à l'échelle
planétaire ; elle est « l'émergence d'un marché
financier mondial, non seulement intégré mais aussi global,
caractérisé par un mouvement de décloisonnement, de
déréglementation et surtout de désintermédiation,
sous l'influence de risques croissants sur les taux de change et les taux
d'intérêt, et voué à répondre à des
besoins internationaux de financement inédits » (Lalucq, 2006).
I.2.1.2. Définition selon la perspective
multinationale
La globalisation financière est le nom donné
à des transformations qui ont affecté les principes de
fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations très profondes
qui associent étroitement la libéralisation des systèmes
financiers nationaux et l'intégration internationale.La globalisation
financière est une transformation des systèmes financiers qui est
intimement liée au changement de régime de croissance dans les
pays de capitalisme avancé (Thiel, 2001). Elle a fait prévaloir
les principes de la finance de marché, une nouvelle logique
financière par rapport à celle qui existait lorsque le
financement de la croissance était assuré de façon
prépondérante par le système bancaire.
I.2.2. Caractéristiques de la mondialisation
financière
La mondialisation et la déréglementation
simultanée du paysage financier international ont entraîné
une globalisation du marché financier, en le décloisonnant pour
tendre vers un marché unifié fonctionnant désormais
à l'échelle mondiale. En fait, cette globalisation
financière a surtout permis aux spéculateurs de profiter de
l'ensemble de la sphère financière pour rentabiliser leur
capital. On parle, pour illustrer les changements survenus sur les
marchés financiers, d'une nouvelle règle ; celle des 3D.
I.2.2.1. Le décloisonnement
Le décloisonnement correspond à la fois
à l'ouverture des marchés nationaux et à
l'élimination des barrières cloisonnant les différents
marchés nationaux de capitaux. Ainsi, alors qu'avant le début des
années 80, les circuits de financement de nombreux pays étaient
autonomes et répondaient chacun à un besoin particulier, des
passerelles entre le marché à long terme (bourse) et celui
à court terme (marché monétaire) ont été
érigées. L'accès aux divers marchés, qui
était limité, est ainsi devenu ouvert.
I.2.2.2. La
désintermédiation
La désintermédiation correspond au recul de
l'économie d'endettement (par l'intermédiaire des banques
créditrices) au profit de l'économie de marché
financier ; en clair, les entreprises se financent directement sur les
marchés financiers (en émettant des obligations, des actions,
etc.) au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques. On parle
donc de désintermédiation pour nommer la disparition de
l'intermédiaire bancaire et de son activité classique de
dépôts et de prêts au profit de l'utilisation des produits
du marché.
I.2.2.3. La déréglementation
Cette transformation du système financier signe la
disparition du contrôle de l'État qui était la règle
depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 ou 80 et
parfois bien plus longtemps. Les systèmes financiers
contrôlés par l'État étaient fortement
réglementés et conçus pour canaliser les ressources
financières vers les secteurs et les objectifs ayant la faveur des
pouvoirs publics. La déréglementation consiste à
libérer les marchés des interférences administratives et
à supprimer les entraves freinant la concurrence entre les agents
économiques.
II. La mondialisation : une
nécessité à contrôler
L'intégration financière étant un
élément essentiel dans la considération de l'ouverture aux
transactions mondiales, puisque dit-on, « c'est un processus par
lequel les marchés financiers domestiques s'ouvrent les uns sur les
autres via les mouvements de capitaux privés, pour constituer un espace
financier international ou global commun » (Ahn, 2006), elle
nécessite d'être contrôlée pour qu'elle permette
d'atteindre les objectifs escomptés. Cette section va analyser les
dimensions et réformes nécessaires à la mondialisation
financière d'une part, ainsi que ses modes de régulation, ses
avantages et ses inconvénients d'autre part.
II.1. Dimensions et réformes nécessaires
à la mondialisation financière
Laglobalisationfinancièreestlaconditiond'unsystème
financier plusefficace,plus
transparent,permettantunemeilleuregestionetrépartitiondesrisquesfavorisantl'investissement,
surtout avec sa conception multidimensionnelle et différentes
réformes y afférentes que nous allons présenter ici.
II.1.1. Les dimensions de la mondialisation
financière
La mondialisation financière revêt trois
dimensions qui sont essentielles pour caractériser le degré
d'ouverture financière d'un Etat. Nous avons la dimension
internationale, la dimension multinationale et la dimension globale. Il est
à noter que ces différentes dimensions ne sont pas isolées
entre elles, mais sont analysées dans l'optique d'une
complémentarité. Nous allons présenter tour à tour
ces différentes dimensions dans les lignes qui suivent en donnant pour
chacune la conception des auteurs qui en ont fait une analyse et une
interprétation.
II.1.1.1. La dimension internationale
La dimension internationale de la
mondialisation financière renvoie à la manifestation des
transactions financières dans la sphère internationale des
économies (Ferreira et al., 2008). C'est une forme
d'organisation financière où chaque Etat intervenant a la
possibilité et le libre choix de s'intégrer dans la logique de
constitution du portefeuille d'activité des autres Etats afin de
s'intéresser aux retombées des politiques de gestions de
portefeuilles individuelles sur l'économie financière
internationale poursuivent-ils. On voit déjà dès lors en
quoi il est important de s'accentuer dans les stratégies visant à
s'intégrer de façon individuelle dans la l'organisation
financière internationale. C'est là le fondement essentiel de la
dimension internationale de la mondialisation financière.
II.1.1.2. La dimension multinationale
Comme son nom l'indique, la dimension multinationale de la
mondialisation financière renvoie à la mise en oeuvre par un Etat
des structures financières dans un cadre multinationale. Il s'agit selon
Harvey et al. (2006) d'une stratégie d'intégration
financière qui consiste à implanter ses établissements
financiers (analysés ici en termes de filiale financière) au
niveau international et de les gérer par les institutions
financières domiciliées dans le pays d'origine. On peut
comprendre dès lors que la dimension multinationale de la mondialisation
financière est très intéressante pour les PED qui
cherchent à accroître leurs organisations financières
à l'international.
II.1.1.3. La dimension globale
Un système financier sera dit globalisé si les
pays y afférents sont dans un cumul de la dimension internationale et de
la dimension multinationale dans leur processus d'intégration
financière (Iwata et Tanner, 2007). Dans ce cas de figure, la
mondialisation financière sera dite mondialisation financière
internationale-multinationale et c'est à ce point que toutes les
économies des pays cherchent à arriver. La dimension
financière globale est elle-même entendue comme une
restructuration de l'économie financière étatique en une
cible des transactions financières globales dans le cadre d'une
économie mondialisée selon l'expression de Law (2008).
II.1.2. Les réformes nécessaires à
la mondialisation financière
La réalisation de la mondialisation financière
est dépendante de l'existence d'un environnement favorable ainsi que
d'un ensemble de conditions préalables sans lesquelles cette
dernière peut amener à une instabilité
macroéconomique et à la survenance des crises. Il est donc
nécessaire d'analyser les réformes y afférentes.
II.1.2.1. L'ouverture séquencée du
compte de capital
McKinnon (1973, 1982), Frankel (1982) et Edwards (1984)
préconisent, dans leur démarche de libéralisation
progressive, une ouverture du compte courant, en même temps qu'une
réforme du système financier domestique, c'est-à-dire la
libéralisation financière interne, comme première
étape. La deuxième étape sera la libéralisation du
compte capital puisqu'elle est la plus délicate étant
donné qu'elle nécessite plus de précautions et plus de
prudence. Selon McKinnon (1982), si cet ordre de libéralisation est
inversé, il en résultera un afflux de capitaux massif qui causera
l'appréciation du taux de change réel, et gênera
l'ouverture du compte courant. Hanson (1994), partageant cette idée,
suggère que la stabilité macroéconomique et la
libéralisation financière jusqu'à un degré sont des
conditions nécessaires à une libéralisation des mouvements
de capitaux. Dans le sens opposé à ces idées, des
arguments en faveur d'une ouverture simultanée du compte courant et du
compte de capital ont été avancés par Little et
al. (1970) ; Michaely (1986) et Krueger (1984).
Cependant, comme le précise Schneider (2001),
l'importance d'une restructuration financière est à signaler
avant l'ouverture financière. C'est ce qu'on appelle la
libéralisation ordonnée du compte de capital.
II.1.2.2. La libéralisation ordonnée du
compte de capital
Dornbusch (1998) trouve qu'il manque un élément
structurel dans le débat soulevé par McKinnon (1982) sur l'ordre
de libéralisation du compte courant et du compte de capital. Selon lui,
McKinnon n'a pas évoqué le fait que les deux types d'ouvertures
nécessitent des restructurations qui les devancent et les accompagnent
par la suite une fois qu'elles sont lancées. L'ouverture du compte
courant nécessite une restructuration du secteur industriel alors que la
convertibilité du compte capital nécessite une restructuration du
secteur financier. De son côté, Johnston et al. (1997)
notent que le gradualisme de la libéralisation des comptes de la balance
des paiements est tellement complexe qu'il existe un risque que les
recommandations et les prescriptions à suivre soient trompeuses et ne
mènent pas à l'objectif de stabilité affiché. Ils
s'accordent avec l'idée qu'il ne s'agit pas d'un problème d'ordre
de libéralisation, mais plutôt de toute une série de
réformes à mener simultanément à l'ouverture du
compte courant et du compte capital, afin de garantir la réussite de la
libéralisation financière totale.
Dans le même ordre d'idées, Tarapore (1998)
souligne le besoin d'une approche intégrée pour une
libéralisation du compte capital et une réforme du secteur
financier. Il considère qu'il sera préjudiciable, autant
qu'erroné de distinguer l'approche publique de la
dérégulation du compte capital d'une part, et l'approche de la
régulation et du développement de l'infrastructure
financière d'autre part.
II.2. La mondialisation financière : mode de
régulation, avantages et inconvénients
Etant donné que la mondialisation
financière exacerbe les défaillances et les faiblesses de
l'intermédiation financière comme l'ont montré les crises
en Thaïlande et en Indonésie, il faut essayer d'attirer l'attention
de l'Etat sur la nécessité de mettre en place des structures de
régulation, de contrôle et de supervision pour accompagner une
telle politique. Nous essayons de donner ici les dispositifs de
régulation et les avantages et inconvénients de la mondialisation
financière.
II.2.1. La régulation de la mondialisation
financière
La régulation du système financier vise
à assurer la protection des agents opérant au sein du
système, à fixer et à faire respecter les règles de
la concurrence. La spécificité des activités
financières y ajoute deux motifs supplémentaires : les
risques systémiques qu'engendrent le volume des échanges et la
place stratégique de ce secteur dans l'économie. Les principales
raisons de la régulation financière sont liées d'une part
à l'asymétrie d'information dont souffrent les petits
déposants et d'autre part, aux externalités négatives.
Cette régulation se fait selon trois approches qu'il convient
d'analyser.
II.2.1.1. Approche privée de la
régulation financière
Les tenants de ce courant prônent la
nécessité du laisser-faire et croient aux vertus du marché
et aux bienfaits de la « main invisible ». Le gouvernement,
selon cette approche, n'a pas un rôle à jouer dans la
régulation du système financier et les marchés se
substituent à l'Etat pour assurer la supervision et instaurer la
discipline aux institutions financières (Demirgüç-Kunt et
Levine, 2008). Cette approche était critiquée par rapport au fait
que les petits déposants trouvent que le coût du contrôle
des institutions dans lesquelles ils ont placé leur épargne est
élevé, ce qui les décourage à exercer ce
contrôle et incite les banques à adopter une attitude
risquée du fait de l'absence de supervision (Jégourel et
Teïletche, 2001). Ainsi, le gouvernement peut s'ériger comme
superviseur délégué de la part des déposants ou des
exploitants dans la réalisation des économies d'échelles
pour atténuer les coûts élevés de recherche
d'informations. C'est donc l'objet de l'approche interventionniste de la
régulation financière.
II.2.1.2. Approche interventionniste de la
régulation financière
L'approche interventionniste n'a pas pour origine les
critiques faites à Demirgüç-Kunt et Levine (2008) mais,
tient ses racines du point de vue de Pigou (1938) qui stipule que l'existence
des externalités négatives et d'asymétrie informationnelle
légitiment l'intervention gouvernementale pour atténuer ces
anomalies liées au fonctionnement des systèmes financiers.
Continuant les analyses de Pigou (1938), Gerschenkron (1962) défend
l'idée que l'Etat peut intervenir à bout des défaillances
des marchés financiers et bancaires en exploitant les
externalités positives et en investissant dans les projets socialement
profitables et stratégiquement importants. Selon cette optique, les
gouvernements disposent d'une information plus fiable que les autres acteurs
économiques, ainsi que des incitations à promouvoir des
investissements sociaux-économiques bénéfiques. Stigler
(1971) est également de cet avis car, pour lui, le gouvernement doit
jouer le rôle d'une « main aidante » puisqu'il est
plus informé que les marchés et qu'il agit pour le seul
intérêt général de l'économie contrairement
aux marchés donc, plus efficace pour assurer le contrôle des
institutions financières.
Néanmoins, Becker et Stigler (1974) ainsi que Haber et
al. (2003) considèrent que ces hypothèses ne sont pas
viables puisque les agences étatiques de régulation ne disposent
ni des connaissances nécessaires, ni de l'expertise requise pour guider
les décisions et les choix des banques par la régulation. C'est
ce qui explique l'émergence d'une troisième approche qui est un
mélange des deux précédentes : l'approche de
l'indépendance des agences de supervisions.
II.2.1.3. Approche de l'indépendance des
agences de supervision
L'approche de l'indépendance des agences de
supervision reconnaît les défaillances du marché qui
légitiment l'intervention de l'Etat. Elle a aussi une connaissance de
l'insuffisance de cette intervention du fait qu'elle risque de détourner
la régulation bancaire étatique de l'objectif de remédier
aux imperfections du marché. Les stratégies de cette approche
suggèrent d'inciter et d'améliorer la capacité des agents
privés à surmonter les problèmes d'asymétrie
d'information et les coûts de transaction pour exercer un contrôle
effectif et efficace sur les banques ; de limiter le pouvoir absolu des
agences de supervision étatiques lors de la régulation (Plihon et
al., 2006). Cette approche, également appelée
théorie de l'autonomisation des agences de supervisions (Barth et
al., 2007), prône la limitation du pouvoir des agences de
supervision et de régulation afin que les politiciens ne soient pas
tentés d'utiliser le contrôle bancaire comme instrument à
des fins purement politiques, qui n'obéissent pas à la
rationalité économique (Hay et Schleifer, 1998). Cependant,
malgré les multiples tentatives d'adoption des systèmes de
régulation, la mondialisation financière a des incidences
négatives qu'il convient d'élucider en faisant également
un point sur ses avantages.
II.2.2. Avantages et inconvénients de la
mondialisation financière
Comme tous changements dus à la mondialisation, ceux
associés à la mondialisation financière comportent
également des avantages et des inconvénients. Tout dépend
de la région à laquelle cette globalisation se rattache, ses
impacts peuvent être très différents et présenter
certaines opportunités et menaces pour tous les pays impliqués.
Les lignes qui suivent mettent l'accent sur ces avantages et
inconvénients en étant plus précis sur les
répercussions de ces derniers.
II.2.2.1. Avantages de la mondialisation
financière
La progression régulière de
l'intégration financière des principales économies au
cours des dernières décennies s'appuie, dans une certaine mesure,
sur les avantages importants de l'intégration financière,
abordés, notamment, dans la littérature économique. Ces
avantages sont de deux ordres qu'il convient de les analyser
séparément pour mieux les appréhender : il s'agit de
la meilleure allocation des capitaux et du partage des risques.
Une meilleure allocation des capitaux
: Dans les économies financièrement
intégrées, iln'existe pas de restrictions aux mouvements de
capitaux, de sorte que les fonds sont libres de se déplacer vers le
rendement potentiel le plus élevé. Selon les modèles qui
sont à la base de la théorie de la croissance néoclassique
(Mankiw et al., 1992), il devrait s'ensuivre un flux de capitaux des
économies à fort capital et à faible productivité
vers les économies à faible capital et à grande
productivité, jusqu'à l'égalisation du rendement marginal
avec le capital. Cela crée une croissance plus importante dans les
économies bénéficiaires de capitaux jusqu'au moment
où elles convergent ;
Le partage des risques
financiers:L'intégrationfinancière permet une
dissociation entre les dépenses (consommation et investissements) et le
revenu, tant sur le plan temporel qu'entre pays. En d'autres termes, les pays
peuvent enregistrer un excédent ou un déficit sur leur compte
courant, ce qui leur permet de limiter l'impact sur les dépenses des
chocs sur le revenu national. Elle offre le choix de plus en plus large en
matière d'opportunités d'investissement et offre une
diversification accrue des actifs financiers des résidents, ce qui rend
leur consommation moins volatile et moins sensible aux chocs sur le revenu
national (Jappelli et Pagano, 2008).
II.2.2.2. Inconvénients de la mondialisation
financière
Une partie de la littérature théorique
confirme que l'intégration financière peut également
s'accompagner d'inconvénients significatifs. Ceux-ci résultent
généralement de défaillances du marché, comme dans
le cas des marchés financiers dits « incomplets » (Stiglitz,
2004), qui se caractérisent par un manque de transparence, par des
asymétries d'information et par des coûts de transaction. Les
principaux inconvénients possibles figurant dans la
littérature sont les suivants : Une allocation des capitaux
sous-optimale et la volatilité des flux de capitaux.
Une allocation des capitaux sous-optimale
: Dans la pratique, on constate que l'allocation des capitaux n'est
pas toujours optimale, en raison des imperfections du marché, et que,
contrairement aux prévisions de la théorie, elle est parfois
inversée (allant des économies faibles en capitaux vers les
économies à forte intensité en capital), comme par exemple
dans le cas de la Chine vers les États-Unis (Lucas, 1990). Certains
auteurs indiquent que cette inversion est liée à un secteur
financier moins développé en Chine qu'aux États-Unis
(Caballero et al., 2008) ;
Des flux de capitaux volatils : Les
flux de capitaux internationaux ont un comportement souvent pro-cyclique,en
particulier ceux s'appuyant sur des instruments à court terme. En cas de
déséquilibre extérieur (croissant), cela peut provoquer
des mouvements de capitaux très volatils, avec le risque d'un
tarissement soudain (Calvo, 1998) causé par un changement abrupt de la
perception du risque des fondamentaux économiques, contraignant le
pays à résorber son déficit extérieur,
éventuellement au détriment de la croissance économique.
La composition du flux de capitaux peut, en soi, être un indice du
risque de tarissement soudain, par exemple en situation de surabondance de
créances à court terme.
L'objet de ce premier chapitre était de mettre en
valeur la notion de mondialisation financière. C'est ce qui nous a
incité, du reste, à nous intéresser à la
mondialisation financière dans le cadre de l'ouverture financière
internationale. Après la présentation de l'historique de la
mondialisation financière et l'examen de la littérature traitant
du sujet, nous appréhender la définition de cette notion avec les
différentes perspectives y afférentes. Toutes ces analyses
faites, nous avons débouché à la nécessité
de contrôle de la mondialisation financière avec en premier plan
les dimensions et réformes qui sont nécessaires à sa mise
en oeuvre et en deuxième plan, les modes de régulation et de
contrôle qui doivent être entretenus pour atténuer les
effets négatifs de cette dernière. Au terme de ce chapitre, la
définition qui nous intéresse est celle de Lalucq(2006) qui
définit la mondialisation par l'interaction de ses différentes
caractéristiques. Toujours dans la logique de configuration
conceptuelle, le deuxième chapitre de cette recherche va nous entretenir
sur l'appréhension de la notion de croissance économique.
CHAPITRE II : APPREHENSION DE LA NOTION DE
CROISSANCE ECONOMIQUE
Contrairement aux sociétés animales (de fourmis
ou d'abeilles6(*)), les
sociétés humaines connaissent depuis approximativement 200 ans la
croissance économique, elles s'enrichissent : Non seulement au
cours du temps elles produisent de plus en plus, mais la production augmente
plus vite que la population7(*). Ce phénomène peut sembler aujourd'hui
facile à expliquer pour un économiste, en fait les choses se
compliquent vite, et il y a donc là l'exigence d'une théorie de
la croissance de plus en plus élaborée. Dans ce deuxième
chapitre conceptuel, nous allons présenter dans une première
section la définition, la nature et les modèles de croissance
économique répertoriés dans la littérature et dans
une deuxième section les théories et les facteurs de croissance
économique ainsi que les différentes critiques y
afférentes.
I. Définition, nature et modèles de la
croissance économique
La croissance économique joue un rôleimportant
dans l'amélioration du bien-être individuel et du
développement desopportunités dont disposent les
communautés humaines. C'est notammentla croissance économique qui
a permisle développement des politiques sociales de transfert de revenu
dont fontpartie les systèmes publics de pension. Nous allons
présenter dans cette section la définition et la nature de la
croissance économique.
I.1. Définition et nature de la croissance
économique
L'objectif principal de l'Etat est la réalisation du
bien-être collectif. Pour arriver à cet objectif, les
décideurs de la politique économique se doivent de prendre des
mesures favorables à la croissance économique. La
réalisation de la croissance est ainsi un objectif essentiel de la
politique économique qui se définit comme un ensemble des mesures
prises par l'Etat dans le propos d'infléchir le comportement de
l'économie dans un sens jugé préférable du point de
vue de la collectivité. Avant de donner la nature de la croissance
économique, faisons d'abord un éclaircissement du concept
lui-même.
I.1.1. Notion de croissance économique
La croissance économique est considérée
par certains comme l'un des phénomènes les plus passionnants de
la macroéconomie parce que tous les pays aspirent au bien-être
collectif et que ce dernier n'est pas envisageable sans la croissance. Les pays
présentant les meilleurs indicateurs de bien-être et de
développement sont ceux qui présentent les meilleures
performances en termes de croissance. A cet effet, deux visions sont
complémentaires dans la définition de la notion de croissance
économique.
I.1.1.1. Définition de la croissance de l'ordre
économique
Rioja et Valev (2004)définissent la croissance
économique comme un processus continu et soutenu
d'élévation du PIB réel d'un pays dans le temps. Ceci
revient à dire que la croissance n'est pas le fait du hasard mais
plutôt une oeuvre soutenue et qu'elle se traduit par un accroissement
continu du produit réel de toute l'économie. Il importe de noter
que si d'une année à une autre, le produit de l'économie
s'accroît à un taux inférieur à l'accroissement de
la population, la croissance ainsi réalisée n'entraînera
pas un accroissement du revenu par tête d'habitant. Il serait donc
préférable de la définir comme un processus
d'élévation continu et soutenu du PIB par habitant du pays selon
Christopoulos et Tsionas (2004). La croissance qui est mesurée par taux
d'augmentation du PIB, constitue aujourd'hui l'instrument de
référence principal pour la gestion tant à court terme
qu'à long terme de l'ensemble des économies et aussi pour la
politique de développement et de progrès des
sociétés humaines. Si telle est la perception des
précurseurs de la croissance de l'ordre économique, qu'en est-il
de la croissance de nature économique ?
I.1.1.2. Définition de la croissance de nature
économique
La croissance de nature économique fait
référence, selon la pensée de De Lagranville (2008),
à une perception des enjeux relatifs à l'augmentation du PIB en
fonction des différents facteurs qui interviennent. Ce qui importe dans
l'analyse de ces facteurs pour cet auteur, c'est leur nature économique.
La définition qu'il donne est la suivante : une croissance sera
dite de nature économique si l'analyse de la croissance prend en compte
la nature des différents facteurs qui doivent être dans des plus
aptes domaines, des facteurs économiques et non juridiques ou sociaux.
On peut dès lors renvoyer la croissance économique à
l'ensemble des facteurs économiques qui la génèrent.
I.1.2. Nature de la croissance économique
La croissance économique a deux natures qui sont
explicites dans la littérature à savoir : la croissance
potentielle qui s'appuie sur le taux de croissance de la productivité et
la croissance effective qui se base quant à elle sur la hausse
couplée des facteurs de production.
I.1.2.1. La croissance potentielle
La croissance économique potentielle est le taux de
croissance de la production potentielle, c'est-à-dire de la croissance
maximale de production sans accélération de l'inflation
(Bassanini et Scarpetta, 2001). Déterminée par l'évolution
de la quantité et de la productivité des facteurs de
production disponibles, c'est un indicateur de l'offre globale d'un pays.
Cependant, sous l'impulsion de la destruction créatrice, le potentiel de
croissance de l'économie peut se développer de manière
irrégulière et causer certaines fluctuations indésirables
de l'économie.
I.1.2.2. La croissance effective
Selon Agenor (2001), la croissance effective
est un volet de la croissance économique qui résulte de la hausse
couplée des facteurs d'offre et de la demande globale,
c'est-à-dire de l'ensemble des achats de biens et services
effectués auprès des producteurs d'un pays, soit de la demande
intérieure (consommation et investissement), soit de la demande
extérieure (exportations-importations). Pour cet auteur, la croissance
économique constatée au cours d'une année (croissance
effective) peut ne pas être égale à la croissance
potentielle (vue précédemment) s'il y a une exagération
des fluctuations économiques.
I.2. Les modèles de la croissance
économique
Selon Menegaldo et Moustier (2002),les
modèles de croissance économique sont par définition, des
schémas à l'aide desquels on essaie de mettre en équation
la manière dont l'activité économique d'aujourd'hui peut
rejaillir sur l'activité économique de demain afin de pouvoir
explorer l'ensemble des voies de développement que les ressources
naturelles, économiques, financières et humaines du pays
permettent d'atteindre. On peut donc considérer les modèles de
croissance économique comme des guides à l'activité
normative de l'économie. Deux catégories de modèles de
croissance ont été appréhendées dans la
littérature : les modèles à croissance optimale et
les modèles à générations imbriquées.
I.2.1. Les modèles de la croissance optimale
Ifzal et Juzhong (2007) se posent une question normative :
quelle fraction de son revenu une nation doit-elle épargner ? Ils ne
cherchent plus à représenter le processus de croissance (approche
positive) mais plutôt à savoir ce que les individus devraient
faire pour améliorer leur bien-être. En rendant le taux
d'épargne endogène, ces modèles prennent en compte les
effets de la modification de la fiscalité ou des dépenses
gouvernementales sur le taux d'épargne et sur la croissance
économique.
I.2.1.1. Le modèle de croissance optimale sans
progrès
Ce modèle explicite le comportement du consommateur et
de ce fait, rend endogène le taux d'épargne des agents de
l'économie. En d'autres termes, il a l'avantage de tenir compte du
processus d'optimisation de la fonction d'épargne des agents
économiques. Il admet que les marchés des biens et des facteurs
sont compétitifs. Le problème central consiste à
définir les sentiers du capital et de la consommation afin de
réaliser un équilibre Pareto-optimal au sein de
l'économie. Il faut noter qu'il existe un lien entre les deux
sentiers
I.2.1.2. Modèle de croissance optimale avec
progrès
Le progrès technique joue un rôle essentiel dans
la croissance de la production et dans l'utilisation des facteurs de
production. Il est lié à la connaissance scientifique mais
également à l'expérience et à la recherche des
entreprises.
Le progrès technique, appréhendé sous
l'angle de la connaissance scientifique,
peutconcerner aussi bien les produits, que les procédés de
fabrication ou les modes d'organisation. Dans le cas de produits, le
progrès technique apparaît à travers la mise au point de
nouveaux produits. Il peut s'agir de produits ou consommations
intermédiaires, ou de produits de consommation finale. Ce progrès
technique touche le système de production dans son ensemble (OST,
Travail à la chaîne) ou l'entreprise toute entière. Le
progrès technique s'appuie également sur les
programmes de recherche mis en place par les entreprises et
l'expérience acquise au fil des années.On a l'expérience
par la pratique illustrée par la « courbe d'expérience
» qui met en relation la production cumulée et, l'expérience
par les interactions des agents économiques appréhendée
par la densité et la qualité des échanges d'informations
au sein de l'entreprise. Il reste donc à percevoir les modèles
à générations imbriquées.
I.2.2. Les modèles à
générations imbriquées
Dans le modèle à générations
imbriquées, on suppose une entrée et une sortie continuelle de
générations. A chaque période coexistent deux
générations : une jeune qui travaille et une vielle à
la retraite. A la période suivante une nouvelle génération
remplace les jeunes, les jeunes deviennent vieux et les vieux disparaissent.
Les agents décident de l'allocation de leur salaire perçu en
première période entre consommer étant jeune et consommer
pendant la retraite. Deux modèles interviennent ici :
I.2.2.1. Le modèle canonique
Nous présentons ci-dessous la version canonique du
modèle qui a été développé par Diamond
(1965). Dans ce modèle, la fonction de production des différentes
générations est identique et la concurrence est de mise. Il est
admis que le revenu est partagé à chaque date entre les
travailleurs jeunes sous forme de salaires et les détenteurs de capitaux
vieux sous forme de rémunération du capital. Chaque
génération améliore sa situation pendant la dynamique
transitoire : l'accumulation du capital favorise la productivité
marginale des travailleurs qui perçoivent de meilleurs salaires,
épargnent un montant supérieur et contribuent à leur tour
à la hausse du stock de capital. Cette dynamique ralentit
progressivement en raison de la présence de rendements
décroissants dans le capital.
I.2.2.2. Le modèle avec fonction
spécifique
Le modèle de la croissance avec
fonction spécifique est une version nouvelle de la croissance
économique qui prend en compte la fonction d'utilité individuelle
de l'agent économique et son taux d'épargne qui est fonction du
revenu qu'il dispose. Ce modèle, développé par (Von Newman
et Morgenstern, 1944) et approfondie par Burda et Wyplosz (2001),
considère que la croissance économique est fonction de l'optimum
de la fonction d'utilité et de la fonction d'épargne de chaque
agent économique. Cette croissance est plus élevée si ces
fonctions sont maximales et plus faible dans le cas contraire. L'appellation de
fonction spécifique a trait à la manière dont les
indicateurs économiques individuels expliquent le comportement
économique d'une nation. La section qui va suivre va prendre en compte
la configuration théorique de la croissance économique et ses
différentes critiques.
II. Théories, facteurs et critiques de la
croissance économique
Dans la section précédente, nous avons
donné la définition, la nature et les différents
modèles de croissance. Toujours dans une visée théorique,
la deuxième section va se baser sur la numération des
différentes théories de la croissance économique d'une
part, ainsi que, l'analyse des différents facteurs et les critiques de
la croissance économique proposées par les auteurs, d'autre
part.
II.1. Les théories de la croissance
économique
Les théories de la croissance économique
appréhendées dans la littérature économique sont de
deux ordres : les théories l'éxogénéité
de la croissance économique qui ne prennent pas en compte les aspects
mesurables de l'économie et les théories de
l'endogénéité de la croissance économique qui
considèrent la croissance économique comme un
phénomène parfaitement dépendant de l'activité
économique.
II.1.1. Les théories de la croissance
économique exogène
Comme nous l'avons signalé
précédemment, les théories de la croissance exogène
considèrent la croissance économique comme un
phénomène indépendant de l'activité
économique et des variables mesurables de l'économie. Nous allons
développer dans les lignes qui suivent les différentes positions
des partisans de ces théories.
II.1.1.1. Weber et les rendements
décroissants
Selon Weber (2011), la décroissance est un concept
selon lequel l'accroissement permanent de la démographie mondiale et la
croissance économique censée en découler ne sont pas des
bienfaits pour l'humanité, mais représentent des dangers pour
l'environnement, pour la paix, voire, selon les prévisions les plus
pessimistes, pour la survie de l'Homo sapiens en tant
qu'espèce.
Les partisans de la décroissance affirment que la
recherche d'une évaluation de l'évolution des richesses,
liée aussi bien à des besoins politiques que scientifiques, a
conduit les économistes à créer des indicateurs ne prenant
en compte que les aspects mesurables des richesses qui sont unifiées
à travers leur équivalence monétaire. Les tenants de la
décroissance arguent que la mesure du PIB est une mesure abstraite ne
prenant pas en compte le bien-être des populations ni la
pérennité des écosystèmes.En effet, de nombreux
éléments de la richesse ne sont pas pris en compte dans la mesure
du PIB : les ressources naturelles, mais aussi les loisirs non marchands, les
activités sociales et politiques qui représentent des
déterminants importants de la qualité de vie perçue.
Réciproquement, certaines activités sont prises en compte dans la
mesure du PIB et sont pourtant généralement perçues comme
n'allant pas dans le sens de « l'utilité et la jouissance de
l'espèce humaine» (Weber, 2011).
II.1.1.2. Malthus et la loi de la
population
Malthus (1820)8(*)fut l'un des premiers à se questionner sur la
viabilité d'un accroissement indéfini de la population. Ce
dernier chercha les causes du malheur des pauvres et proposa nombre desolutions
pour les sortir de la misère. Selon lui, la cause de la
pauvreté est le manque de nourriture dû à un accroissement
trop grand de la population. Ce dernier a une position ecclésiastique
par rapport aux travailleurs improductifs qui permettent de réaliser en
tout état de cause une demande effective. Ainsi conclut-il, il faut
« dans tout État un corps d'individus voués à
différents genres de services personnels [...] des hommes d'État
pour gouverner, des soldats pour défendre le territoire, des juges et
des avocats [...]»9(*).
Les adeptes de la critique malthusienne ne sont, quant
à eux, pas valablement de cette avis. Pour eux, il faut présenter
la population selon des catégories bien distinctes. C'est dans ce sens
que Reugoat (2004) suggère de séparer la population en
catégories active et inactive. Dans la population inactive, on retrouve
des impotents, des voleurs et des chômeurs et dans la population active,
on trouve des contributeurs à la croissance économique du pays.
Dans la même perspective, Levi-Strauss (2008) souligne qu'un
dénombrement permettrait d'identifier les personnes oisives de la
société afin de les allouer des tâches précises. Il
faut donc absolument contrôler la GRH afin d'affecter efficacement les
chômeurs à des emplois dans l'industrie. Une meilleure
connaissance des caractéristiques de la population s'avère
importante.
II.1.1.3. Théorie de la croissance instable de
Harrod-Domar
Le modèle Harrod-Domar est le premier
modèle économique formalisé de lacroissance. Ce
modèle a ouvert la voie aux modèles modernes de la croissance, en
particulierau modèle de Solow. Le modèle Harrod-Domar vise
à étendre sur la longue période lathéorie
générale de Keynes, qui ne portait que sur le court terme. Tout
comme la théorie générale, il vise à faire
ressortir le caractère instable de la croissance économique, et
la nécessité de l'intervention étatique. Ce modèle,
même s'il est un peu « rudimentaire »etsoumis
à nombreuses critiques, constitue un élément de base
essentiel à la compréhension demodèles de croissance plus
sophistiqués.
Pour Domar (1957), l'investissement est une dépense
considérée comme une variation du stock de capital qui
dégage des capacités de production. L'hypothèse de Domar
évoque que tout investissement a deux effets. A court terme, il augmente
la demande globale puisqu'il implique une demande des biens de production.
Au-delà de la courte période, l'investissement a également
un effet sur l'offre : il conduit, en effet, à accroître les
capacités de production. A ce niveau, Domar admet que l'investissement
ne fait pas qu'augmenter le revenu de l'économie mais également
augmente les capacités de production. Naturellement, ce sera logique de
penser à première vue que, pour ne pas créer
déséquilibre entre investissement et production, il faut que
l'investissement soit tel que l'effet créateur de revenu et l'effet
augmentation des capacités de production doivent être
égaux.
Harrod (1960)quant à lui va soutenir l'argument de son
prédécesseur d'impossibilité d'une croissance
équilibrée. Dès lors, la croissance ne peut qu'être
instable et conduire soit à un suremploi des facteurs de production
conduisant à l'inflation, soit à un sous-emploi aboutissant
à un chômage permanent. Selon Harrod, le capitalisme est donc
incapable de maintenir le plein-emploi. Sous l'influence de Keynes, Harrod
appuie son raisonnement sur les anticipations de débouchés des
entrepreneurs.
II.1.1.4. Le modèle néoclassique de
Solow
L'intérêt du modèle de Solow (1957) est
de mettre en avant le rôle crucial du progrès technique dans la
croissance économique. Selon ce modèle, la croissance
économique s'explique par trois paramètres : les deux
premiers sont l'accroissement des principaux facteurs de production (le capital
et le travail) et le troisième, le progrès technique. C'est
surtout la qualité du travail qui détermine la croissance
(beaucoup moins que sa quantité). Ainsi, on travaille moins et pourtant
pour produire plus, grâce notamment au progrès technique
incorporé dans le capital, ce qui exige une qualité de travail
plus élevée, ceci du fait de moyens et méthodes de
production de plus en plus sophistiqués et fortement exigeant en
qualification. Il apparaît certain que travailler plus en nombre d'heures
et en qualité effective, si les revenus sont proportionnels à la
hausse de la productivité, joue en faveur de la croissance
économique.
Si la théorie de la croissance exogène ne prend
pas en compte les motifs économiques liés à la croissance,
qu'en est-il des théories de la croissance endogène ?
II.1.2. Les Théories de la croissance
endogène
La théorie de la croissance endogène suppose
que les rendements d'échelle sont croissants. Cette théorie
étend la notion de capital. Celui-ci n'est plus seulement le stock
matériel de machines et de bâtiments, mais également le
stock immatériel de connaissances, de capital humain, de biens publics.
Les rendements des facteurs ne sont pas décroissants au niveau global en
raison des externalités liées àl'accumulation en
même temps de plusieurs facteurs. Dans leslignes qui suivent, nous
présentons quatre modèles de croissance endogène. Le
premier met en relation le capital humain, le second prend en compte la
croissance avec le capital technologique, le troisième utilise le
capital public et le quatrième utilise l'apprentissage par la
pratique.
II.1.2.1. Lucas et l'importance du capital physique et
humain
Le taux d'accumulation du capital physique est l'un des
principaux facteursdéterminant le niveau de production réel par
habitant (Lucas, 1988) bien que, comme nous l'avons souligné
précédemment, ses effets peuvent être plus ou moins
permanents selon que le progrès technologique a été plus
ou moins intégré dans le nouveau capital. Quel que soit le
mécanisme de transition entre l'accumulation du capital et la
croissance, les différences notables qui existent entre le taux
d'investissement des différents pays et au fil du temps en font l'une
des sources possibles des écarts de production par habitant entre les
pays. Dans l'analyse empirique, nous considérons l'accumulation du
capital physique par des agents économiques privés
(représentée par la part de l'investissement des entreprises dans
le PIB). L'investissement du secteur public est également pris en compte
dans les équations de croissance élargies afin d'évaluer
son impact sur la production, comme l'a proposé Aschauer (1989), ainsi
que son effet potentiel sur le coefficient estimé du taux
d'investissement du secteur des entreprises.
II.1.2.2. Romer et l'accumulation du capital
technologique
Selon Romer (1990), les RD peuvent être
considérées comme un investissement dans le savoir, qui se
traduit par l'élaboration de nouvelles technologies aussi bien que par
une utilisation plus efficiente des ressources humaines et physiques
existantes. En effet, on s'accorde plutôt à penser que la RD peut
avoir un effet persistant sur la croissance, autrement dit, qu'une augmentation
des dépenses de RD devrait entraîner, toutes choses égales
par ailleurs, uneaugmentation permanente des taux de croissance. Le montant des
ressources allouées à la RD peut être influencé par
une intervention des pouvoirs publics. Plus particulièrement, les
avantages potentiels découlant des nouvelles idées ne peuvent pas
bénéficier au seul inventeur en raison des effets de diffusion,
ce qui implique que sans intervention politique, le secteur privé se
livrerait à moins d'activités de RD que ce qui serait socialement
optimal.
II.1.2.3. Le modèle de Ramsey
Les théories de la croissance économique
s'interrogent sur les fondements de l'amélioration du niveau de vie, et
en mettent en avant l'accroissement du produit par tête qui a lieu avec
l'accumulation de capital. Le modèle de Ramsey (1928) tente de
définir les choix optima du niveau d'épargne dans une
économie.
Le modèle de Ramsey constitue la seconde
référence des modèles de croissance économique,
dans la mesure où il endogénéise le taux d'épargne.
Ce taux devient expliqué par les comportements d'optimisation des
agents. Le problème de la croissance est un problème de choix
entre consommation présente et consommation future. Comprendre comment
se fait ce choix est donc fondamental. Il cherche à déterminer
l'épargne qu'une nation doit effectuer dans une perspective dynamique.
La connaissance du niveau moyen du taux d'épargne est importante parce
que c'est lui qui détermine le niveau des autres variables sur le
sentier de croissance d'état régulier. A ce niveau,
l'intérêt de l'endongénisation de l'épargne est
qu'elle permet de juger la politique d'augmentation du taux d'épargne.
II.1.2.4. La croissance avec apprentissage par la
pratique
Selon ce modèle, si plusieurs firmes augmentent en
même temps leurs investissements, elles vont connaître
unecroissance plus forte que celle qui résulterait pour chacune de leur
propre investissement. Chacuneprofite du développement des autres car la
productivité du capital d'une firme dépend aussi bien deses
investissements que du stock total de capital dans l'économie. En
accumulant du capital, chaquefirme acquiert des connaissances qui
bénéficient aussi aux autres firmes : l'apprentissage par la
pratique et la diffusion du savoir éliminent la décroissance des
rendements du capital parce qu'ils ont un effet externe positif. Ce
modèle a été développé par Romer (1986) se
fonde sur l'idée qu'à mesure que les individus travaillent ou
produisent des biens, ils améliorent à coup sûr leurs
productivités et découvrent des façons d'améliorer
le processus de production. Ainsi, l'accumulation des connaissances est un
coproduit involontaire de l'activité économique
elle-même.
II.2. Facteurs et critiques de la croissance
économique
Dans la littérature économique, la croissance
économique a toujours été appréhendée par
des théories. Cependant, ces théories ne seront utiles que si
elles prennent en compte les facteurs et les critiques liés à la
croissance économique.
II.2.1. Les facteurs de la croissance
économique
Les facteurs de la croissance
économique sont de plusieurs ordres. On a ceux qui prennent en compte
les mouvements économiques et ceux qui prennent en compte les
institutions et l'accumulation du capital.
II.2.1.1. Le processus de destruction
créatrice
Le processus de croissance économique ne se traduit
pas seulement par l'augmentation de la quantité de biens et de services
disponibles mais aussi par leur transformation qualitative ainsi que par celle
du système productif. La croissance économique résulte le
plus souvent d'un processus de destruction créatrice (Aghion et
al., 2011) : certaines activités se développent
rapidement tandis que d'autres stagnent ou déclinent. Au rythme des
innovations, les produits, les méthodes mais aussi les entreprises,
leurs localisations et les qualifications se renouvellent. La destruction
créatrice se traduit par des différentiels de gains de
productivité selon les activités, ce qui modifie la
répartition sectorielle de l'emploi et nécessite une
mobilité géographique et professionnelle des actifs qui ne se
fait pas sans difficultés.
II.2.1.2. Le rôle des institutions et des droits
de propriété
Certaines institutions contribuent à la croissance
économique, celles notamment qui sont « créatrices de
marché » (Rodrik et Subramanian, 2003) puisqu'en leur absence, les
marchés n'existent pas ou fonctionnent très mal. Elles favorisent
alors la croissance économique de long terme en stimulant
l'investissement et l'esprit d'entreprise. Un cadre réglementaire et un
système judiciaire qui permettent le respect des droits de
propriété et offrent un avantage aux inventeurs (par exemple via
le brevet) assurent aux entrepreneurs efficaces qu'ils conserveront leur profit
et les incitent à innover. A l'opposé, certains environnements
institutionnels sont défavorables à la croissance
économique (Levy-Yeyati et Sturzenegger, 2003). Dans les pays en guerre,
instables politiquement, ou encore fortement gangrénés par la
corruption, le cadre institutionnel devient un frein au développement
économique. C'est le cas aussi de pays où l'activité
économique est monopolisée par une minorité au pouvoir qui
détourne les richesses à son profit et qui empêche
l'existence d'un marché concurrentiel.
II.2.1.3. Le rôle central de l'accumulation du
capital
Si le progrès technique est une des
sources essentielles de la croissance économique, l'accumulation du
capital, sous toutes ses formes, contribue à long terme au
progrès technique et participe à l'entretien de la croissance. Se
crée ainsi une dynamique auto-entretenue de croissance : une croissance
endogène. L'investissement productif privé, qui permet
l'accumulation du capital physique et la mise en oeuvre de l'innovation
technologique, modernise le stock de capital, ce qui en élève la
productivité. Les dépenses de recherche et développement
engagées pour innover, considérées comme de
l'investissement immatériel, contribuent aussi à accroître
durablement le potentiel productif. Il peut donc y avoir un décalage
temporel entre les dépenses d'investissements et leurs effets sur la
productivité.
L'accumulation de capital concerne également le
capital humain, c'est-à-dire l'ensemble des savoirs, savoir-faire et,
au-delà, toutes les dispositions du travailleur qui lui donnent une
certaine efficacité dans la production. En accumulant du capital humain,
une économie augmente la capacité des travailleurs à
créer une valeur ajoutée plus élevée et à
innover. Si le rôle de l'éducation est ici fondamental, les effets
des dépenses d'éducation sur la croissance dans les pays
avancés ne sont pas simples à mesurer, la nature de ces
dépenses pouvant avoir un effet sans doute plus important que leur
montant.
II.2.2. Les critiques de la croissance
économique
Malgré l'importance de la croissance économique
dans le développement économique d'un pays, cette dernière
n'est pas toujours appréhendée de façon positive. Elle est
sujette à des critiques qui sont non pas des critiques
négligeables, mais critiques pour une prise de conscience et une
vigilance dans l'analyse.
II.2.2.1. La limite de la croissance
économique de Denis Meadows et ses partisans
La croissance économique dans son approche
littérale est une conception très importante dans la
réduction du chômage et dans le perfectionnement de l'Homme.
Cependant selon Meadows et al. (2004), cette croissance ne sera pas
toujours considérée comme un gain de la part de l'économie
en raison du fait qu'à une certaine altitude, la croissance
économique peut dégager des surliquidités des comptes et
un déphasage de la balance commerciale dû aux fluctuations non
contrôlables des dépenses transactions commerciales. Pour
approfondir leurs analyses, ces auteurs se concentrent sur l'analyse des
transactions des productivités agricoles et constatent que plus le temps
passe, plus les dépenses agricoles des pays sont
génératrices des revenus faibles du fait d'une grande transaction
extérieure. Pour eux, la croissance économique
génère des investissements extérieurs au lieu de
l'être à l'intérieur du pays.
II.2.2.2. NicholasGeorgescu et la décroissance
économique
L'économiste romain Georgescu-Roegen (1979) a
fondé sa « théorie bioéconomique » sur
une interprétation de la seconde loi de la thermodynamique pour
s'opposer à une croissance matérielle et
énergétique illimitée, invitant à une
décroissance économique. Il s'est beaucoup inspiré de la
théorie de l'évolution de Darwin, décrivant le
développement de la technologie comme le prolongement de
l'évolution biologique de l'espèce humaine. Ceci l'amènera
à créer le concept de bioéconomie. La prise en compte de
l'entropie dans l'analyse économique implique que l'économie doit
être vue comme un système biologique, avec les contraintes qui
affectent tout système vivant. Cet auteur démontre avec la
rigueur du mathématicien que la recherche d'un état stationnaire
pour l'économie actuelle n'est pas soutenable. La seule issue
(conclusion qui n'est pas facile à entendre) est la décroissance.
Georgescu-Roegen(1979) est donc sans appel : « le système
économique du siècle dans lequel nous vivons aujourd'hui et des
siècles à venir est une fiction qui est vouée à
s'écrouler si on ne prend pas en compte le système
économique comme un système vivant doté de
différentes caractéristiques comme tout autre
espèce ».
II.2.2.3. L'approche de la technicité de
Jacques Ellul
Ellul (1990) affirme que notre société est
productiviste pour une raison essentielle : elle s'est
« technicisée » à outrance, tant et si bien
que la technique est devenue un phénomène autonome.Se demandant
comment l'homme peut reprendre le contrôle de la technique, il affirme
d'abord que « ce n'est pas la technique (en elle-même) qui nous
asservit mais le sacré transféré à la
technique ». Il convient donc, précise t-il, de ne pas aborder
celle-ci en seuls termes rationnels mais aussi en réintégrant une
dimension métaphysique que le rationalisme a effacé en même
temps qu'il a imposé le travail, l'efficacité, la concurrence et
la technicité. Chacun ne peut critiquer la technique qu'en interrogeant
son propre rapport à la puissance (qu'il exerce sur le monde et/ou sur
autrui) et qu'en des termes qui « transcendent » la raison. La
conclusion de sa critique est que la croissance économique a rendu
l'économie d'autant plus technicisée qu'on minimise même la
contribution de l'Homme en tant que être.
Cette section a été très
intéressante puisqu'elle nous a enseigné sur les
différentes théories, facteurs et critiques de la croissance
économiques des différents auteurs afin de nous mettre en garde
sur la méthode d'analyse et d'utilisation de la croissance
économique dans les politiques économiques d'un Etat. Il convient
donc de faire un point sur le chapitre en général.
Le but de cedeuxième chapitre était de
comprendre dans son sens profond le concept de la croissance économique
et ses différents indicateurs de mesure. Il ressort que la croissance
économique a été largement débattue par des auteurs
qui ont même donné des théories et des modèles
justifiant de son importance dans l'évolution économique d'un
Etat. Il ressort également que malgré ces théories qui
magnifient la croissance économique, il faut être vigilant de par
les critiques qui ont été mentionnées. La
définition de la croissance économique que nous allons retenir
dans notre recherche est celle de Rioja et Valev (2004)selon laquelle, la
croissance économique renvoie à un processus
d'élévation dans le temps du PIB réel d'un pays. Place
maintenant à l'appréhension de la problématique de notre
recherche.
CONCLUSION PREMIERE PARTIE
Au demeurant de cette première partie, il ressort que
la mondialisation financière et la croissance économique sont
deux concepts qui mesurent respectivement l'ouverture financière et la
situation économique d'un pays. Les définitions et les approches
utilisées sont claires et précisent de façon plus simple
l'enjeu réel de ces deux concepts même comme ces deux notions sont
génératrices de distorsions souvent non prises en compte.Comme
dans le cadre générale de toute activité scientifique, le
but d'une recherche est de produire des réponses aux formulations des
hypothèses de départ. C'est donc le but de la seconde partie de
cette recherche. Nous signalons dès à présent que les
réponses que nous allons donner dans les lignes qui suivent sont des
réponses uniquement théoriques qui se basent de la justification
émise par certains chercheurs.
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE
L'INCIDENCE THEORIQUE DE LA MONDIALISATION FINANCIERE SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE
La partie précédente de cette recherche avait
pour objectif de préciser uniquement la nature théorique des
différents concepts de notre travail. Le but de cette seconde partie est
de montrer de façon théorique comment la mondialisation
financière peut contribuer à modifier la structure de la
croissance économique dans un Etat. Il s'agit justement de
répondre à la problématique de notre recherche
formulée au départ. Nous notons déjà que dans les
sciences économiques, les effets de la mondialisation des marchés
financiers sur la croissance économique ont toujours été
une question importante malgré les différents malentendus sur le
sens du lien de causalité. Pour mieux construire cette deuxième
partie de la recherche, nous jugeons nécessaire de répartir nos
quatre hypothèses de recherche en deux chapitres (chaque chapitre ayant
deux hypothèses). Ainsi, le premier chapitre de cette partie sera
consacré à l'analyse des effets de la libéralisation du
compte de capital et du développement du système financier sur la
croissance économique. Le deuxième chapitre mettra quant
à lui en évidence les effets de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement
sur la croissance économique.
CHAPITRE I : CHAPITRE II : CHAPITRE III : LIBERALISATION
DU COMPTE DE CAPITAL/DEVELOPPEMENT DU SYSTEME FINANCIER ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
Il est
souvent difficile d'avouer avec considération l'importance de la finance
dans la croissance économique d'un pays vue les bouleversements des
systèmes économiques enregistrés au cours de ces
dernières décennies. Mais malgré ces bouleversements, on
peut l'annoncer haut la main qu'aucun Etat ne peut prospérer en mettant
une croix à la considération des flux financiers. Deux sections
vont meubler ce chapitre. La première a trait à l'analyse de
l'incidence théorique de la libéralisation du compte de capital
sur la croissance économique. La deuxième section analysera le
même effet mais, en prenant en compte le développement du
système financier.
I. Incidence de la libéralisation du compte de
capital sur la croissance économique
La libéralisation du compte de capital est devenue un
choix politique important dans une économie globale de plus en plus
intégrée. Les expériences théoriques
révèlent que la libéralisation du compte de capital assure
la promotion d'une meilleure efficacité dans l'allocation des capitaux
en ce sens que les flux des ressources permettent de réduire le
coût du capital dans les pays libéralisant. Avant de donner
l'incidence de la libéralisation du compte de capital, présentons
d'abord un bref aperçu de la notion même de libéralisation
du compte de capital.
I.1. La libéralisation du compte de capital :
bref aperçu et éléments caractéristiques
La libéralisation du compte de capital, comme toute
autre activité économique, n'est pas une configuration facile
puisqu'elle est accompagnée d'une restructuration accrue du
système économique et financier existant. Analysons-la dans ses
détails.
I.1.1. Définition et aperçu de la
libéralisation du compte de capital
Définir la libéralisation du compte de capital
n'est pas aisée car il s'agit d'une levée des restrictions
relatives au fonctionnement des marchés financiers et donc peut
être sujette à des analyses diverses. Nous donnerons d'abord
quelques définitions de ce concept avant de faire le point sur
l'aperçu même de cette notion.
I.1.1.1. Définition de la libéralisation
du compte de capital
Par libéralisation du compte de capital, on entend,
d'une manière générale, la levée des restrictions
appliquées aux flux de capitaux franchissant la frontière d'un
pays donné. Il en résulte normalement un plus haut degré
d'intégration financière à l'économie mondiale sous
forme d'entrées et de sorties de capitaux plus importantes et une
déréglementation du système économique.
Au-delà de cette appréciation que nous venons
d'effectuer, plusieurs chercheurs ont tenté d'apporter un
éclairage sur cette notion de libéralisation du compte de
capital. C'est ainsi que pour Henry (2000), la libéralisation du compte
de capital est une décision prise par le gouvernement d'un pays pour
permettre aux étrangers d'acquérir des actions domestiques.
Bekaert et al. (2001) continuent dans la même lancée en
disant que c'est le fait de donner la possibilité aux investisseurs
étrangers d'investir dans des actions domestiques et aux investisseurs
domestiques le droit d'effectuer des transactions sur des marchés
étrangers. La définition qui paraît la plus significative
est celle de Laurens et Sarr (2004) pour qui, la libéralisation du
compte de capital est tout un processus de réformes : la
levée des contrôles sur le taux d'intérêt, la
diminution de l'intervention gouvernementale dans les activités
bancaires, l'admission des opérateurs étrangers dans l'industrie
financière et la suppression des barrières à
l'investissement international.
I.1.1.2. Aperçu de la libéralisation du
compte de capital
La réduction ou l'élimination
des restrictions ou du contrôle sur les transactions du compte de capital
est entendue comme la libéralisation du compte de capital. Elle signifie
la liberté de conversion de monnaie en ce qui concerne les transactions
sur les capitaux sous forme d'entrée et de sortie de capitaux. Elle peut
survenir suite à une grande intégration dans l'économie
mondiale ou d'une position politique délibérée des pays.
Le compte en capital est une composante de la balance des paiements qui
enregistre les transactions d'acquisition de biens entre les résidents
flux financiers tels que l'investissement direct étranger, le
portefeuille des investissements (y compris les investissements en fonds
propres) et les prêts bancaires.
I.1.2. Caractéristiques de la
libéralisation du compte de capital
Plusieurs éléments caractérisent la
libéralisation du compte capital. Il s'agit notamment de la
présence du taux de change libre, de l'absence des restrictions sur les
transactions du compte courant et l'absence des restrictions sur les
transactions du compte de capital. Nous soulignons déjà avant de
commencer les analyses que ces trois éléments sont
complémentaires.
I.1.2.1. La présence du taux de change
libre
La gamme des régimes de change comporte deux
pôles extrêmes où le taux de change est, soit totalement
fixe, soit totalement flexible et un milieu qui regroupe tous les
régimes intermédiaires. La libéralisation du compte de
capital a pour principale caractéristique le lissage de la
volatilité du taux de change. Elle a pour objectif de contrer les
mouvements erratiques de court terme du taux de change sans altérer la
tendance déterminée par le marché. Les autorités
monétaires interviennent simplement pour accompagner cette politique de
libéralisation afin que lissage de la volatilité du taux de
change soit sans désajustements trop importants.
I.1.2.2. La transformation des
institutions
Dans une perspective évolutionniste, le processus de
libéralisation financière est considéré comme une
étape du développement de l'économie de marché. La
question fondamentale ne consiste donc pas à déterminer les
conditions requises pour une adoption réussie des mécanismes de
marché mais de savoir comment les marchés se développent
et évoluent à travers le temps. La dimension institutionnelle
joue un rôle critique dans cette question. La raison est que la structure
institutionnelle qui prévalait à un certain moment dans
l'économie, encourage ou inhibe le processus de libéralisation
financière, suivant sa capacité à intégrer des
éléments nouveaux. Or, la libéralisation financière
constitue une source importante de modification des institutions qui perturbent
et modifient les repères des acteurs, leur position. La
déréglementation, la globalisation et la sophistication des
instruments produisent une rupture qui peut être vue comme innovation
majeure des institutions (Boyer et al., 2004).
I.1.2.3. L'absence des restrictions sur les
transactions du compte de capital
La libéralisation du compte de capital se
caractérise essentiellement par la suppression des restrictions aux flux
de capitaux peut être perçue comme un signal positif pour les
investisseurs étrangers (Bartolini et Drazen, 1997 ; Michalet,
1999). Elle donne donc la liberté aux investisseurs de tout horizon
à pouvoir se lancer dans la mise en oeuvre des projets à hauts.
Par la libéralisation du compte de capital, l'Etat peut se garantir
contre le risque de pénurie de stock de capitaux puisque à tout
instant t, il y aura toujours affluence de capitaux venant soit de
l'intérieur, soit de l'extérieur.
I.2. Mise en évidence de l'effet de la
libéralisation du compte de capital sur la croissance
économique
Dans la pratique, l'impact de la
libéralisation du compte de capital sur la croissance économique
est étroitement fonction des conditions initiales et des politiques
adoptées dans les pays, y compris un cadre macroéconomique
favorable et pratique. La libéralisation du compte de capital est un
processus complexe dans la mesure où sa réussite nécessite
l'adoption de séquences appropriées et une coordination avec les
politiques macroéconomiques et structurelles dans le but de renforcer le
système financier intérieur. Plusieurs modèles
théoriques ont identifié un canal direct aussi bien qu'indirect
par lequel l'ouverture financière est susceptible de promouvoir la
croissance dans les pays en développement. A s'en tenir aux travaux
d'Edison et al. (2002), c'est à travers un meilleur ajustement
du déséquilibre entre l'épargne et l'investissement, une
bonne diversification du risque et un ajustement de la volatilité du
taux de croissance économique que la libéralisation du compte de
capital agit sur a croissance économique d'un Etat.
I.2.1. La libéralisation du compte de capital et
le réajustement du déséquilibre entre l'épargne et
l'investissement
En se référant à la théorie
néoclassique, il existe plusieurs canaux par lesquels la
libéralisation financière affecte la croissance. D'abord, le
libre mouvement des flux de capitaux permet la diversification du risque tout
en poussant à la baisse le coût du capital, d'où un effet
prix positif et relativement permanent (Bekaert et Harvey, 2000). Il permet
aussi d'accroître l'investissement, de lisser la courbe de consommation,
d'épargne et d'investissement, d'où l'accélération
de la croissance et donc l'amélioration du bien-être en offrant
une meilleure allocation des ressources, en l'occurrence des risques et de
l'épargne. En effet, la mobilité des capitaux permet au projet
d'investissement rentable un financement. D'autre part, un titre financier est
un échange de liquidité disponible dans le futur. Autrement dit
c'est un échange de risque. La libre circulation des capitaux permet
donc une mutualisation des risques. Il existe aujourd'hui une très large
littérature sur l'impact du développement des marchés
financiers et de l'intermédiation sur la croissance. Obstfeld et al.
(2003) montrent qu'en diversifiant son portefeuille sur les marchés
mondiaux, l'investisseur peut faire plus d'investissement rentable dans son
propre pays, ce qui favorise la croissance nationale. L'idée est que
l'accès aux marchés de capitaux internationaux permet un
découplage entre l'épargne et l'investissement national.
De plus, en se référant à la
théorie économique classique, la mobilité des capitaux
permet une allocation optimale de l'épargne mondiale et permet d'attirer
des financements pour des projets d'investissement productifs. Il en
résulte une meilleure diversification du risque et incontestablement, un
remède aux déséquilibres entre épargne et
investissement (Eggoh, 2010). Les flux de capitaux représentent les
transactions intertemporelles d'actifs financiers entre plusieurs pays. En
effet, ils permettent à un pays qui se trouve dans une situation
d'épargne excessive sur une période donnée de profiter
d'opportunité d'investissement dans un autre (Fuchs-Schundeln et Funke,
2001). Il est évident que le taux de rendement dans le dernier pays soit
plus élevé. Ce transfert permet aux deux pays d'atteindre des
niveaux de bien être plus élevé et une croissance plus
forte. Autrement dit les agents économiques peuvent emprunter lorsque
leurs revenus sont faibles et rembourser lorsqu'ils sont élevés,
ce qui a pour effet de lisser la courbe de consommation, d'épargne et
d'investissement. L'accès au marché de capitaux internationaux
permet donc d'assouplir les fluctuations du cycle économique en
évitant aux ménages et aux entreprises de limiter radicalement
leur consommation, leur épargne et leur investissement.
L'intérêt de la libéralisation du compte de capital est
donc central pour le réajustement de ce déséquilibre.
I .2.2. La libéralisation du compte de
capital et la diversification du risque financier
Le débat sur le lien entre les flux de capitaux et la
croissance économique a fait naître une grande tension et de
grandes autour des partisans de la diversification du risque financier. Selon
ces spécialistes, il faut considérer la libéralisation du
compte de capital dans toute action d'amélioration de la croissance
économique puisqu'elle permet un meilleur partage du risque.
Allen et Gale (1997) tentent de mettre la lumière sur
la façon avec laquelle la structure du système de
libéralisation du compte de capital détermine son
efficacité en matière de lissage intertemporel du risque. Ces
auteurs considèrent un modèle à générations
imbriquées au sein duquel les marchés sont imparfaits. A chaque
instant t, toute génération qui prend naissance, et qui vit pour
seulement deux périodes, dispose d'une dotation initiale en biens de
consommation et en capital. Elle a la possibilité d'acquérir deux
types d'actifs, à savoir des actifs risqués dont l'offre est fixe
et une quantité aléatoire de biens de des actifs sûrs. Les
auteurs montrent que, par l'accumulation de larges réserves sous forme
d'actifs sûrs (en marché financier ouvert bien sûr), les
intermédiaires financiers vivant pour de longues périodes
améliorent le lissage intertemporel du risque. Ils offrent aux
épargnants des rendements constants sur les dépôts
financiers extérieurs qui sont indépendants des véritables
rendements déterminés sur le marché. Ils permettent ainsi
une complète élimination et une parfaite protection contre les
risques en les diversifiant.
Dans la même lancée, Henry (2007) pense que la
libéralisation du compte de capital accroît de façon
significative la présence des intermédiaires financiers qui
peuvent également réduire le risque de liquidité et
influer sur la croissance économique de long terme. Il a montré,
à partir d'un modèle de croissance endogène à
générations imbriquées, qu'en absence
d'intermédiation financière, les individus sont incertains quant
aux besoins futurs de liquidité. Cette incertitude incite à la
constitution d'épargnes liquides et inefficaces (épargnes de
précaution non favorables à la croissance). L'existence
d'intermédiaires financiers procure, au contraire, une complète
assurance contre le risque de liquidité. Ces intermédiaires
sont, en effet, capables de satisfaire les demandes de liquidité
manifestées par les épargnants et ce, grâce à la
détention d'importants montants de réserves liquides. Il conclut
ses analyses en disant que l'intermédiation financière encourage
les épargnants averses au risque à la constitution de
dépôts bancaires plutôt que l'acquisition d'actifs liquides
improductifs. Elle favorise ainsi le financement des investissements illiquides
particulièrement rentables, et canalise les épargnes domestiques
en faveur de l'accumulation du capital et de la croissance économique.
Au vue de ce qui précède, l'on peut conclure
que l'accès au marché de capitaux internationaux permet aux
agents économiques de diversifier les risques d'illiquidité de
leurs actifs et de conquérir des taux de rendement élevé.
Qu'en est-il à présent de la volatilité du taux de
croissance économique ?
I.2.3. La libéralisation du compte de capital
et le réajustement de la volatilité du taux de croissance
économique
La volatilité du taux de croissance économique
a trait aux fluctuations enregistrées dans l'évolution de
l'indicateur central de la croissance économique qu'est le PIB par
tête de la population. Dans le domaine financier, de nombreuses
études ont montré l'importance de la libéralisation du
compte de capital dans le réajustement de la volatilité de ce
taux de croissance économique par des axes divers, mais nous n'allons
retenir que les plus intéressantes.
Les travaux pionniers et fondateurs de la
libéralisation du compte de capital, analysée ici en terme de
libéralisation financière, sont ceux de McKinnon (1973) et Shaw
(1973) qui ont défendu cette notion et l'ont présenté
comme un moyen d'assurer la croissance économique des pays en
développement. Ils ont démontré la nécessité
de supprimer les restrictions sur les taux d'intérêts officiels et
de l'augmentation de leur niveau et/ou d'une réduction du taux
d'inflations, de sorte à hausser les taux d'intérêts
réels. Cette augmentation des taux d'intérêts réels
provoquera selon eux un accroissement de l'épargne, ce qui
améliorera en retour le volume des ressources financières
disponibles à l'investissement et éventuellement le taux de
croissance économique. Au terme de leurs analyses, McKinnon (1973) et
Shaw (1973) ont conclu que l'effet de la libéralisation du compte de
capital sur la volatilité du taux de croissance économique n'est
pas direct, mais il se manifeste à travers un réajustement
positif du taux d'intérêt réel des actifs financiers et un
réajustement de la volatilité du taux d'inflation
monétaire.
Toujours dans la même lignée, Klein (2005) a
trouvé que la libéralisation du compte capital, dans des pays
dotés d'une meilleure qualité institutionnelle et d'une politique
favorable de réduction du taux d'inflation, contribue à
l'ajustement du taux d'intérêts réels des actifs
distribués et, dans la moindre des choses, stimule la croissance
économique. Pour cette auteur, la nécessite de la
libéralisation du compte de capital réside dans la prise en
compte des effets conditionnels de ce derniers dans l'atteinte des objectifs de
régulation des fluctuations des flux monétaire et
économiques, favorable à atteindre la croissance de long
terme.
Au vue de ces analyses, il est nécessaire de faire une
synthèse. La libéralisation du compte de capital a trois effets
complémentaires sur les considérations économiques. Le
premier effet est sur le réajustement du déséquilibre
existant entre l'épargne et l'investissement, le deuxième effet
est sur la diversification du risque d'illiquidité dans la
détention des actifs financiers et le dernier effet est sur le
réajustement de la volatilité du taux de croissance
économique et du taux de croissance des taux d'intérêt
réels. On peut dire en conclusion que grâce à ses effets
sur ces trois aspects de la croissance économique, la
libéralisation du compte de capital agit favorablement même sur la
croissance économique. D'où notre première
hypothèse de recherche :
: La libéralisation du compte de capital induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
II. Incidence du développement du système
financier sur la croissance économique
La relation entre le développement du système
financier et la croissance économique a reçu une attention
considérable dans la littérature économique. Les
fondements théoriques d'une telle relation sont très anciens. Ils
remontent aux travaux de Gurley et Shaw (1967) et McKinnon (1973). Avant de
donner les différents effets du développement du système
financier sur la croissance économique, procédons d'abord
à l'analyse même de cette notion de développement du
système financier.
II.1. Analyse de la notion de développement du
système financier
La notion de développement du système financier
n'est pas facile à cerner surtout quand on se base uniquement sur sa
configuration économique. Afin d'aborder cette notion dans son ensemble,
nous jugeons efficace de présenter d'une part la définition et la
prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement
financier et d'autre part, de donner les indicateurs du développement du
système financier.
II.1.1. Définition et prise en compte de la
concurrence dans l'analyse du développement du système
financier
La prise en compte de la concurrence dans
l'analyse du développement du système financier est
particulièrement favorable à l'appréhension des contours
de cette notion dans la configuration économique d'un Etat. Cet
état des choses se renforce encore si l'on tient compte des
différentes définitions données.
II.1.1.1. Définition de la notion de
développement du système financier
Le terme « développement du
système » n'a pas de définition précise et
concrète. Ceci est dû, selon Goldsmith (1969), à la
complexité du système financier10(*) qui évolue différemment dans le
processus de développement de divers pays. En effet, il considère
que le développement du système financier se traduit par un
changement de la structure financière d'un pays et peut être
étudié, soit en collectant des informations sur les flux de
transactions financières sur des périodes de temps continues,
soit en réalisant une comparaison de la structure financière
à différents points du temps. Il s'agit là, selon cet
auteur, d'une approche matérialiste du développement du
système financier.
Toujours dans une logique conceptuelle,
Mendoza et al. (2009) ainsi que Demirgüç-Kunt et Levine
(2008) associent explicitement le développement du système
financier au degré de contact de renforcement économique entre
système financier et cadre institutionnel. Le développement
financier d'un pays est défini selon ces derniers comme la
capacité de son cadre institutionnel à rendre aisément
vérifiables les actions des intermédiaires financiers
résidents, ce qui facilite l'exécution des contrats. A priori, un
meilleur cadre légal permet aux agents résidant dans les
économies avancées de mieux discipliner les intermédiaires
qui gèrent leur épargne. Dans un contexte plutôt opaque,
comme celui caractérisant les économies en développement,
les agents à capacité de financement sont soumis à un
risque moral relativement plus élevé de la part des
intermédiaires financiers locaux. Un degré d'incertitude plus
fort encourage les résidents des pays en développement à
une épargne de précaution supplémentaire.
II.1.1.2. La prise en compte de la concurrence dans
l'analyse du développement du système financier
Selon Musacchio (2007), le problème majeur
inhérent à la structure concurrentielle des systèmes
financiers est la tendance au court-termisme dans le choix des projets par les
banques, ce qui n'est pas de nature à favoriser l'apprentissage
entrepreneurial. Les banques, dans un environnement concurrentiel et
libéralisé, ne sont pas incitées à financer les
investissements industriels de long terme. Ce comportement s'explique par la
difficulté de fixer la rémunération du risque pris pour
financer les projets de long terme. Ce problème est aiguisé par
le « braconnage », particulièrement présent
dans un environnement de concurrence entre les banques. Les banques
privées ont donc plus tendance à concentrer leurs
activités de prêt sur des projets rapportant des revenus rapides
de court terme, mais ne permette aucun apprentissage industriel aux
entrepreneurs. On voit bien que la concurrence entre les banques réduit
le niveau de développement du système financier.
II.1.2. Les indicateurs du développement du
système financier
Rechercher les facteurs déterminants du
développement du système financier relève d'une importance
capitale, en ce sens que cela peut aider les décideurs politiques
à mettre en place des réformes pour promouvoir un système
financier porteur de croissance économique. L'accent sera la
théorie du droit et de la finance, sur la part du crédit
bancaire accordé au secteur privé et sur la capitalisation
boursière de l'Etat.
II.1.2.1. Les règles de droit et
l'efficacité de l'application de la loi
Défini de manière sommaire, un
contrat financier n'est rien d'autre que l'échange d'une somme d'argent
contre la promesse de recevoir dans le futur une somme d'argent plus importante
ou au moins égale à la valeur de la mise. Pour que cet
échange ait lieu, cette promesse doit être suffisamment
crédible aux yeux des créanciers car ses droits sont
rattachés à la possession de l'actif financier. Hart (1995)
souligne l'importance primordiale des droits que confère la possession
des différents actifs financiers. En effet, les droits des investisseurs
leurs donnent la possibilité de sécuriser la rentabilité
de leurs investissements. Ainsi, les actions d'une entreprise donnent aux
actionnaires le droit de révoquer les gérants de l'entreprise si
les dividendes ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Il ressort
dès lors le besoin de mettre en place un système juridique
crédible.
Le facteur principal qui engendre la
crédibilité d'une transaction financière est la
possibilité en cas de défaillance d'un des contractants de
pouvoir porter l'affaire devant une cour de justice afin d'obtenir
réparation. Ce sont donc les règles de droits qui
déterminent les droits et obligations des créanciers et des
emprunteurs. Cependant, l'existence de ces règles de droit est une
condition nécessaire mais non suffisante. Il faut que ces règles
soient vraiment appliquées, d'où la notion d'effectivité
des règles de droit. La loi et la qualité de son application sont
des déterminants majeurs des droits des investisseurs et de la
façon dont ces droits sont protégés et constituent un
facteur déterminant du niveau de développement du système
financier d'un pays (La porta et al., 1998).
II.1.2.2. La part du crédit bancaire
accordé au secteur privé
Pour Beck et al. (2011), les crédits
accordés au secteur privé (par les banques et institutions non
bancaires) par rapport au PIB du pays mesurent l'activité des
intermédiaires financiers sous l'aspect de l'une de leurs principales
fonctions qui celle de canaliser l'épargne vers les investisseurs
les plus productifs. Cet indicateur isole les crédits au secteur
privé des crédits alloués au gouvernement et aux
entreprises publiques, ainsi que des crédits de la Banque Centrale.
C'est donc un indicateur central pour pouvoir juger du degré de
développement du système financier dans un Etat donné.
II.1.2.3. La capitalisation
boursière
A s'en tenir à la pensée de Reenwood et
al. (2010), la capitalisation boursière mesure la taille du
marché boursier. Elle est égale au rapport entre la valeur des
actions des entreprises cotées en bourse et le PIB. L'utilisation de cet
indicateur présuppose une corrélation positive entre la taille du
marché boursier et sa capacité à mobiliser le capital et
à la diversification des risques. Ces deux indicateurs de
développement du système financier sont directement obtenus de la
base de données des établissements de crédits tels la
banque mondiale, le fonds monétaire international (FMI), la banque
centrale pour ne citer que ceux-ci.
II.2. Mise en évidence de l'effet du
développement du système financier sur la croissance
économique
Après avoir analysé le concept
de développement du système financier dans son ensemble et
préciser ses indicateurs de mesure, nous allons maintenant passer en
revue les différents effets de concept sur la croissance
économique d'un Etat. Nous notons déjà que ces effets ne
sont pas directs par l'intermédiaire d'autres variables clés.
L'analyse va se baser premièrement sur la facilitation de l'affectation
de l'épargne aux firmes, deuxièmement sur l'amélioration
de l'allocation du capital et troisièmement sur l'amélioration de
la gestion du risque.
II.2.1. Développement du système
financier et facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes
D'après Mendoza et al. (2009), le
sous-développement du système financier se traduit donc par une
difficulté des résidents à assurer la consommation future
contre le risque que les intermédiaires financiers nationaux
détournent une partie des revenus d'investissement, à l'insu des
bailleurs de fonds. Pour un niveau d'investissement interne donné, les
flux de capitaux sortant des pays en développement seraient
expliqués par l'excès d'offre d'épargne résultant
de l'incomplétude de leurs marchés financiers. L'idée
d'une épargne de précaution, expliquant le surplus courant des
pays qui ont un développement du système financier plus faible,
est également avancée par Hubbard (2006) et Prasad et
al. (2006).
Levine (1997) quant à lui, précise l'importance
de la présence des intermédiaires financiers dans
l'évolution des transactions financières pour, dans un
système financier développé, les intermédiaires
financiers collectent l'épargne des ménages en leur offrant des
possibilités de dépôts, de diversification de leurs
portefeuilles et d'investissements rentables tout en assurant la
liquidité de leur placement. La mobilisation de l'épargne a donc
un impact positif sur le volume de l'accumulation du capital et améliore
à cet effet l'allocation des ressources et l'innovation technologique.
Cette analyse de Levine (1997) est également partagée par Noland
(2005) qui pense, par leur fonction de mobilisation de l'épargne, les
intermédiaires financiers favorisent l'accès des
épargnants au financement des grands projets dans les systèmes
financiers développés. Les épargnants pris
individuellement ne peuvent pas acquérir un actif émis par une
entreprise, surtout s cet objectif n'est pas visible en petites unités.
En mettant en commun les épargnes de chaque individu, les
intermédiaires financiers peuvent surmonter l'indivisibilité des
actifs émis par l'entreprise et réaliser des économies
d'échelle. C'est à ce niveau qu'on peut conclure que les
intermédiaires financiers améliorent l'efficacité de
l'économie et stimulent la croissance économique en permettant
aux individus d'investir dans des projets et en permettant à ces projets
de se réaliser.
II.2.2. Développement du système
financier et amélioration de l'allocation du capital
L'évaluation des investissements envisageables et des
conditions des marchés impliquent de larges coûts pour les
épargnants. Cette évaluation leur est néanmoins
indispensable pour toute prise de décision d'investissement. Des
épargnants peu informés sont en effet peu disposés
à financer des projets d'investissements à risque (Chanda, 2001).
Des coûts informationnels élevés ne peuvent dans ce cas que
nuire à l'accumulation du capital et à la croissance
économique.
Les intermédiaires financiers dans un système
financier développé sont capables de réduire les
coûts d'acquisition et de traitement de l'information (Diamond et
al., 1984 ; Boyd et Smith, 1997). La relation de long terme
qu'ils établissent avec les firmes réduit en effet les
asymétries informationnelles. Elle desserre en retour les contraintes
financières externes et améliore l'allocation du capital
(Greenwood et Jovanovic, 1990). Ces auteurs concluent leurs analyses en disant
que le travail des intermédiaires financiers est particulièrement
original puisqu'ils modélisent formellement les interactions dynamiques
à double sens entre le développement du système financier
et la croissance économique. Les modèles développés
par King et Levine (1993), Getlet et Rose (1994), Black et Moersch (1998),
Nguyen (2008) et Acemoglu et al. (2001) mettent également en
évidence le rôle des intermédiaires financiers dans
l'amélioration de l'allocation du capital. Ces modèles soulignent
particulièrement l'importance de la contribution des
intermédiaires financiers dans la promotion de l'innovation par la mise
à la disposition des entrepreneurs des fonds pour leur entreprise. Ils
montrent que, par l'identification et le financement des entrepreneurs avec les
meilleures chances d'oeuvrer avec succès des produits et des processus
de production novateurs, ces intermédiaires favorisent l'innovation
technologique et stimulent la croissance de la productivité.
II.2.3. Développement du système
financier et amélioration de la gestion des risques
Selon Levine (2005), dans un pays où le système
financiers est parfaitement développé, les contrats, les
marchés et les intermédiaires financiers émergent afin
d'améliorer la gestion des risques financiers, de réduire les
risques d'illiquidité des actifs financiers et de procéder
à un meilleur partage intertemporel des liquidités des actifs
financiers.
En complément à la recherche de Levine (2005),
la théorie traditionnelle de la finance met en évidence le
rôle des systèmes financiers relativement développés
dans la promotion de la croissance économique via leur effet sur la
diversification transversale du risque. Celle-ci présente une technique
de couverture contre les risques qui consistent en la détention de
portefeuilles diversifiés d'actifs, en l'investissement simultané
dans différents secteurs imparfaitement corrélés. De leur
côté, Acemoglu et Zilibotti (1997) modélisent les liens
entre la diversification transversale du risque et la croissance
économique. Ils reconnaissent l'importance du rôle des
arrangements financiers permettant la diversification transversale du risque
dans l'allocation régulière des fonds vers les utilisations les
plus productives et la stimulation de la croissance de la productivité.
Ils considèrent un modèle de croissance néoclassique
à générations imbriquées au sein duquel les agents
averses au risque peuvent placer leurs épargnes dans un actif sur peu
productif. Ils ont également accès à un large nombre de
projets risqués, imparfaitement corrélés et dont la
rentabilité anticipée est plus importante. A partir de ces
hypothèses, les auteurs montrent que plus les possibilités de
diversification des portefeuilles d'actifs sont multiples, plus
élevé est le nombre de projets risqués (et rentables)
financés et plus accéléré est le rythme de
croissance de la productivité.
Dans un langage beaucoup plus adapté, Varghese (2005)
pense que le système financier développé peut favoriser la
réduction des risques individuels liés aux projets
d'investissement grâce à son action sur la diversification et le
partage des risques. Pour lui, la réduction des risques stimule
l'accumulation du capital et améliore la rentabilité des
investissements. En retour, la croissement économique se trouve
affectée favorablement. En l'absence des marchés financiers
développés, les ménages ne peuvent investir que dans des
actifs peu liquides, car les risques idiosyncrasiques les empêchent
d'investir dans les actifs rentables.
Les analyses que nous venons d'effectuer montrent clairement
que le développement du système financier, à travers ses
effets directs sur la facilitation de l'affectation de l'épargne aux
firmes, l'amélioration de l'allocation du capital et
l'amélioration de la gestion des risques, assure à
l'économie des pays en développement une croissance
économique de long terme en permettant aux agents économiques
d'investir dans des secteurs beaucoup moins risqués et en accompagnant
ces investisseurs dans leur politique d'investissement. C'est dans la logique
de cette analyse que nous formulons l'hypothèse H2 de notre
recherche ainsi qu'il suit :
: Le développement du système financier induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
Dans ce chapitre, nous avons tenté de passer en revue
la littérature théorique sur la relation entre la
libéralisation du compte de capital et la croissance économique
d'une part et la relation entre le développement du système
financier et la croissance économique d'autre part. Dans la
théorie, il ressort que les intermédiaires financiers assurent la
mobilisation de l'épargne et son affectation aux projets les plus
productifs favorisant ainsi la gestion des risques, la diversification des
actifs et l'innovation technologique. Les activités des
intermédiaires financiers stimulent donc la croissance économique
à travers l'accumulation du capital, l'augmentation de la
productivité globale des facteurs et l'intensification des
échanges financiers. Les analyses qui vont suivre vont monter en quoi
l'assouplissement des conditions d'intégration financière et
l'efficience de l'investissement étranger contribuent à
l'ajustement du degré de croissance économique d'un Etat.
CHAPITRE I : CHAPITRE II :
CHAPITRE III : CHAPITRE IV : ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS D'INTEGRATION
FINANCIERE/EFFICIENCE DE L'INVESTISSEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Le chapitre précédent a pu apporter des
réponses théoriques partielles à la préoccupation
principale de notre recherche qui est de savoir en quoi la mondialisation
financière, analysée ici dans la vision de l'intégration
financière, influence la croissance économique d'un pays. Pour
continuer toujours dans la configuration théorique des effets, le
chapitre suivant va nous renseigner sur l'effet de l'assouplissement des
conditions d'intégration financière et de l'efficience de
l'investissement sur la croissance économique.
I. Effet de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière sur la croissance économique
L'analyse de la croissance économique par la prise en
compte de la réduction des contraintes imposées aux
opérateurs financiers dans le cadre de leurs transactions
financières est très intéressante et fait même
partie des préoccupations fondamentales des agences financières.
Avant de faire un point sur la nature de l'effet de ces politiques
d'assouplissement, faisons d'abord une brève analyse de ces
aménagements financiers.
I.1. Analyse de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et des différentes perspectives y
afférentes
L'assouplissement des conditions d'intégration
financière s'intègre à travers un ensemble de principes et
de perspectives qui font de lui un enjeu relativement indispensable dans la
constitution des flux de croissance économique. Nous allons donner dans
les lignes qui suivent les conditions réelles et les différents
indicateurs y relatifs.
I.1.1. Analyse de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière
Notre analyse va se baser d'une part sur la définition
simple de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière avant de faire un éclaircissement sur la prise en
compte des agences financières dans l'assouplissement d'autre part. Nous
avons préféré ordonnancer ainsi pour permettre de faire
asseoir la vision claire de la notion d'assouplissement des conditions
d'intégration financière.
I.1.1.1. Définition de l'assouplissement des
conditions d'intégration financière
Par assouplissement des conditions d'intégration
financière, l'on peut entendre la facilitation d'accès des
ménages et intermédiaires financières aux
opérations financières nationales et internationale. Il s'agit
d'une mesure de libéralisation qui permet aux ménages et
intermédiaires financiers de s'octroyer des actifs financiers tant
à l'intérieur du pays d'origine qu'à l'étranger.
Selon Bandiera et al. (2000), l'assouplissement des conditions renvoie
à la modération des différents dispositifs relatifs
à l'accès aux actifs extérieurs et au financement des
activités des entrepreneurs résidents. Pour ces derniers, il est
relativement important de réduire, voire même de bannir toutes les
contraintes qui pèsent sur les ménages et intermédiaires
financiers lors de leurs transactions financières.
I.1.1.2. Prise en compte des agences
financières dans l'assouplissement des conditions d'intégration
financière
L'assouplissement des conditions d'intégration
financière est très intéressant et ne s'effectue pas de
façon automatique. Il faut considérer les agences
financières qui ont pour rôle primordiale de satisfaire aux
formalités de modération des paramètres liés au
processus d'intégration financière. Selon l'expression de Dolar
et Meh (2002), la prise en compte des agences financières dans
l'assouplissement des conditions d'intégration facilite la mise en
oeuvre des réformes permettant un bon déroulement des
opérations financières des agents financiers et des
ménages et une réallocation presque optimale des ressources aux
agents à besoins de financement. Il apparaît dès lors que
la place primordiale des agences de régulation financières dans
l'assouplissement des conditions d'intégration financière n'est
plus à démontrer et relève même d'une logique
beaucoup plus emblématique. Toutefois, dans quelle condition doit-on
juger de la pertinence du processus d'assouplissement des conditions
d'intégration financière ?
I.1.2. Les indicateurs de l'assouplissement des
conditions d'intégration financière
Trois indicateurs sont à la planche dans la mise en
oeuvre de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière, chacune contribuant à éclaircir de
façon adéquate le processus d'assouplissement pour qu'elle soit
efficace. Il s'agit notamment de la transparence des opérations
financières, l'amélioration de la corporate governance
et la disposition d'une supervision bancaire adéquate.
I.1.2.1. La transparence des opérations
financières
En accroissant l'efficience microéconomique, la
libéralisation financière accroît paradoxalement les
risques macroéconomiques (Samuelson, 1994). C'est le paradoxe de la
liquidité souligné par Orléan (1999). Pour ces raisons,
les institutions internationales ont précisé que la
libéralisation financière pour qu'elle ne mette pas en cause la
stabilité du système économique devait s'accompagner d'un
accroissement de la transparence des opérations financières.
Mehrez et Kaufmann (2000) expliquaient que la stabilité
macroéconomique devait être une condition sine qua none de la
libéralisation financière par le contrôle de la
transparence dans l'évolution des opérations financières.
Pour les partisans de cette approche, l'accent est davantage porté sur
le rythme ou le délai de mise en oeuvre « le timing » et
l'ordre de priorité « le sequencing » des réformes qui
doivent consacrer la libéralisation de l'environnement financier. On
voit bien que la transparence dans l'aménagement des conditions
d'intégration financière constitue la conduite la plus
essentielle des pratiques financières de l'Etat. D'autres auteurs par
ailleurs insistent sur les mesures d'amélioration de la corporate
governance.
I.1.2.2. L'amélioration de la corporate
governance
Certains analystes ont souligné l'importance de la
mise en place de la corporate governance et des règles
prudentielles de supervision au sein du système bancaire et financier
pour juger de la pertinence des actions effectuées dans
l'assouplissement des conditions d'intégration financière (Rossi,
1999 et Eichengreen, 2001). McKinnon et pill (1997) quant à eux
soulignent l'importance de la réglementation prudentielle peut qui
empêcher la concentration des prêts pour un petit nombre de client,
surveiller l'accès au secteur bancaire. Elle peut, aussi, exiger aux
banques de diversifier leurs portefeuilles et sauver celles qui sont en
difficulté. Lorsque les systèmes bancaires sont mal
régulés et sous capitalisés, les afflux de capitaux seront
utilisés dans des projets peu rentables, inefficaces ou corrompus, ce
qui n'est pas favorable au maintien de la stabilité du système
économique et financier et aussi au libre accès des agents
financiers et des ménages à l'achat d'actifs financiers.
I.1.2.3. La disposition d'une supervision bancaire
adéquate
Depuis les travaux de McKinnon et Shaw (1973), la
libéralisation par l'assouplissement des conditions d'intégration
financière apparaît comme une étape intermédiaire
pour quitter le régime de répression financière et un
point de départ pour le développement durable de
l'économie. A la suite de ces auteurs, plusieurs autres études
mettent en évidence l'importance d'une supervision accrue et
adéquate pour mieux accompagner la politique de facilitation de
l'accès aux opérations financières nationales
qu'internationale (Harris et al., 1992 ; Caprico et al.,
1994 ; Sancak, 2002 et Butkiewicz et Yanikkaya, 2008). Pour ces
auteurs, une politique d'assouplissement des conditions de financement et
d'intégration ne va aboutir à une meilleure incitation
économique que lorsque les établissements bancaires et financiers
assurent un contrôle adéquat des interactions des agents
financiers qui interviennent dans le système.
I.2. Mise en évidence de l'effet de
l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la
croissance économique
Comme dans le chapitre précédent, cette section
sera consacrée à la mise en évidence de l'effet
théorique de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière sur la croissance économique à travers
différents indicateurs retenus que sont : le doute lié
à l'investissement international, le risque lié à
l'investissement international et le conditionnement des flux de croissance de
l'Etat.
I.2.1. Assouplissement des conditions
d'intégration financière et doute lié à
l'investissement international
L'examen de la littérature démontre avec
véhémence l'intérêt que peut avoir un Etat dans
lequel les conditions d'intégration financières sont
facilitées. Le principal effet de cette politique d'assouplissement a
trait à la réduction du doute lié à
l'investissement international. Plusieurs études ont été
menées dans ce cadre pour donner une vision essentielle de la
contribution du système financier à la croissance
économique.
Selon Fuchs-Schundeln et Funke (2001), les systèmes
qui reposent sur la facilitation d'accès des intermédiaires
financiers à l'intégration financière sont plus favorables
à la croissance que les systèmes fondés sur les
marchés. La raison principale en serait que les rapports étroits
entre les intermédiaires financiers et les entreprises dans un
système financier souple contribuent à réduire les
coûts d'acquisition de l'information et imposent moins de contraintes
financières aux entreprises, ce qui a des retombées
bénéfiques sur l'investissement et la croissance
économique. Puisque à ce niveau, les risques
d'ambigüité et d'incertitude par rapport aux flux monétaire
qui découleraient des projets à hauts risques seront bannis.
D'autres auteurs ont également cadré leurs analyses dans ce sens
à l'instar de Bauer et Rudebusch (2011)pour quila question n'est pas de
déterminer lesquels, des marchés ou des intermédiaires
financiers, favorisent le plus la croissance, mais plutôt de créer
un environnement qui assure un fonctionnement optimal des deux groupes
d'agents, ou une prestation efficiente des services financiers en
général, et ce, quel que soit l'apport respectif des
marchés et des intermédiaires financiers. Ils continuent en
disant que le libre accès aux actifs est un signal favorable à la
réduction du doute qu'on les agents financiers dans leurs projets
d'investissement. Pour eux, les achats d'actifs signalent aux participants de
marché que la banque centrale désire maintenir ses taux
d'intérêt à un faible niveau pour une période
prolongée. Puisqu'en procédant à de tels achats la banque
centrale s'expose à d'éventuelles pertes, ils signalent son
engagement à ne pas relever ses taux prochainement. En anticipant de
faibles taux d'intérêt de court terme à l'avenir, les
participants de marché réduisent les taux d'intérêt
de long terme qu'ils exigent, ce qui stimule à nouveau l'investissement
d'autant plus que l'incertitude est éliminée.
Bien que l'assouplissement des conditions
d'intégration financière a des incidences sur le doute lié
à l'investissement, d'autres auteurs l'appréhendent plus dans la
réduction du risque lé à cet investissement international.
Les lignes qui suivent vont faire un point sur cet aspect.
I.2.2. Assouplissement des conditions
d'intégration financière et réduction du risque lié
à l'investissement international
Nous avons présenté précédemment
les effets bénéfiques de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière sur la réduction du doute
lié à l'investissement. Nous notions que c'est l'une des actions
indirecte de l'assouplissement des conditions d'intégration sur la
croissance économique parmi tant d'autres. La littérature nous
fait également ressortir les effets sur la réduction du risque
lié à l'investissement.
Selon Gagnon et al. (2011), les effets
bénéfiques associés au raffermissement des conditions
d'intégration financière les économies avancées,
à la diminution du coût du capital et des fonds levés par
les emprunteurs souverains, ainsi qu'à la hausse du cours des actions
contrebalancent les retombées négatives de l'appréciation
des risques liés au financement des projets d'envergure. Cette
réduction du risque va engendrer une multitude d'incitations aux projets
d'investissement même les plus risqués. Ce qui influence de
favorablement la croissance économique. Dans une toute autre vision,
Weale et Wieladek (2014) mettent l'accent sur le « canal de
rééquilibrage des portefeuilles » (portfolio
balance channel). Ces derniers pensent que, dans un système
financier non assoupli, il n'y a pas de parfaite substituabilité entre
les titres dans les portefeuilles des investisseurs financiers, si bien que les
variations dans l'offre d'un actif affecte son rendement et celui des actifs
similaires, ce qui amène les investisseurs privés à
modifier la composition de leurs portefeuilles. Par exemple, les achats de
titres du Trésor de long terme auxquels procèdent la banque
centrale réduisent les rendements de ces titres et pousse les
investisseurs à détenir d'autres actifs, ce qui réduit
également le rendement de ces derniers et accroît leur prix. Pour
anéantir ces effets négatifs de la détention de
portefeuille d'actifs, ces auteurs proposent réellement de mettre en
oeuvre une politique visant à assouplir les conditions
d'intégration financière.
Les lignes qui précèdent nous montrent
qu'au-delà de la régulation du doute lié à
l'investissement, l'assouplissement des conditions d'intégration
financière agit sur les risques liés à ces mêmes
investissements en les réduisant ou en les anéantissant
totalement. Toujours dans la même logique d'analyse, d'autres chercheurs
concluent que l'assouplissement des conditions d'intégration
financière a un effet direct sur le conditionnement des flux de
croissance économique de l'Etat.
I.2.3. Assouplissement des conditions
d'intégration financière et conditionnement des flux de
croissance de l'Etat
L'assouplissement des conditions
d'intégration financière a une incidence sur le conditionnement
des flux de croissance économique de l'Etat. Tel est le contenu de la
littérature dont nous ferons le point dans les lignes qui suivent. Les
auteurs que nous allons mentionnés signalent que, tant dans
l'accroissement du PIB que dans l'accroissement de la productivité des
investissements, l'assouplissement des conditions d'intégration a un
rôle central à jouer.
Selon Obstfeld et Rogoff (2001), une tendance essentielle de
l'intervention de la finance dans la croissance économique d'un Etat ne
peut se manifester et faire sentir ses effets que si les conditions techniques
le permettent, c'est qu'elle n'agira que si l'Etat anéantit les
difficultés d'intégration et permet à chaque agent
financier d'exercer ses transactions financières de façon moins
couteux. Une fois cette contrainte soulevée, l'on constatera un
développement des échanges de biens et services, une
intensification des mouvements de capitaux et une internationalisation de la
production. En outre, pour qu'une transaction financière soit rentable
et productive et conduise à une croissance économique de long
terme pour ces auteurs, il faut que les coûts de transport et de
communication (et plus généralement ce que les économistes
regroupent volontiers sous l'appellation de coûts de transaction) soient
suffisamment bas, c'est-à-dire pour que les coûts de ces
transactions soit inférieur aux gains attendus des divers
mécanismes de la mondialisation. Cette vision est partagée par
Lim et al. (2014) qui prennent en compte l'importance des flux de
capitaux dans l'accroissement du PIB de l'Etat. Bien qu'il est difficile
d'établir des liens clairs entre ces flux et la croissance
économique, ces auteurs ont portés une attention
particulière aux effets de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et ont conclu que dans la plupart des
pays développés et en développement, les exportations,
l'accroissement des mouvements de capitaux, l'accroissement du PIB doivent leur
expansion à la politique de facilitation des contions
d'intégration financière adoptée par ces Etat.
Toutes ces analyses développées ci-haut ont eu
pour but de montrer comment, par l'assouplissement des conditions
d'intégration financière, les Etat peuvent parvenir à
l'atteinte de l'objectif tant rêvé, celui de la croissance
économique. Il ressort que, quel que soit le niveau de formalisation des
conditions d'intégration financière, l'assouplissement des
conditions d'intégration financière contribue à mieux
coordonner la vision des spécialistes financiers, à
accroître la productivité du capital, à valoriser
l'intensification des transactions financières conditionnant ainsi la
croissance économique. D'où l'hypothèse suivante :
: L'assouplissement des conditions d'intégration
financière induit positivement la croissance économique au
Cameroun.
II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la
croissance économique
La section précédente a répondu à
la troisième hypothèse de notre recherche en donnant les mesures
précises de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière et son influence sur la croissance économique. Pour
clôturer sur les apports théoriques relatifs à notre
problématique de recherche, la section suivante va montrer comment la
prise en compte des enjeux d'efficience, en matière d'investissements
étrangers, agit sur la croissance économique. Comme de tradition,
nous allons d'abord analyser les contours de la notion même d'efficience
de l'investissement.
II.1. Analyse de l'efficience de l'investissement et prise
en compte des mesures d'efficience des finances publiques
Dans le cadre de notre investigation sur les enjeux de
l'efficience de l'investissement étranger, nous allons présenter
d'une part la logique d'appréhension de la notion d'efficience de
l'investissement et d'autre part, la prise en compte des mesures d'efficience
des finances publiques développées dans la littérature
financière pour la prise de conscience du niveau d'efficience d'un
investissement.
II.1.1. Analyse de l'efficience de l'investissement
Pour entrer en connaissance de la pertinence
de la notion d'efficience de l'investissement international, il faut prendre en
considération à la fois les définitions qui lui sont
données par les spécialistes de la matière et les
différentes caractéristiques qui visent à juger
l'appréciation du degré de son degré d'efficience.
II.1.1.1. Définition de l'efficience de
l'investissement
Selon Jacquemot (1990), l'investissement international
(notion plus large que l'investissement direct) est formellement défini
comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à
l'étranger. C'est ainsi qu'en termes de flux, l'investissement sera dit
efficient selon cet auteur si ce dernier permet de capitaliser les
bénéfices futurs dans les conditions prévues sans
écart ni incidence. A partir de là, on peut dire de par notre
perception que la définition précise de l'investissement
efficient fait appel l'atteinte des objectifs escompté en terme de
rentabilité et de réduction de risques. D'autres auteurs ont
quant à eux une vision différente. C'est ainsi que dans la
synthèse des travaux qu'ils ont effectuée, De Mooij et Ederveen
(2006) font état d'estimations de l'élasticité des
investissements à l'impôt des sociétés et aux taux
effectifs de taxation sur les revenus du capital. Pour ces derniers,
l'investissement sera taxé d'efficient s'il est élastique et
modifiable au cours de l'évolution du projet d'investissement. De ces
définitions découlent déjà les
caractéristiques d'un investissement efficient.
II.1.1.2. Les différentes
caractéristiques d'un investissement efficient
Tout investisseurs recherche toujours
à se lancer dans le financement des projets d'investissement certains,
c'est-à-dire remplissant toutes les caractéristiques d'un
investissement efficient. A cet effet, un investissement efficient se
caractérise par les éléments suivant :
Capitalisation des bénéfices futurs
dans les conditions escomptées : La première
caractéristique énoncée par les auteurs lors de la
proposition des définitions d'un investissement efficient est la
capitalisation des bénéfices futurs dans les conditions
prévues par l'investisseur. A cet effet, la capitalisation renvoie
à la somme des revenus futurs qu'un investissement présent peut
permettre d'atteindre à un taux de capitalisation indépendant du
temps. Pour un investissement efficient, cette capitalisation doit être
au moins égale aux anticipations de l'investisseur ;
L'élasticité de
l'investissement : l'élasticité de
l'investissement renvoie ici à la capacité de l'investissement
à subir des modifications quelconques au cours du temps. A ce niveau,
l'on dira qu'un investissement est efficient s'il peut toujours donner un gain
prévu compte tenu d'une modification des paramètres au cours du
temps. Autrement dit, à la question faut-il s'attendre à un gain
certain compte tenu d'une variation imprévue du taux
d'intérêt au cours du temps ?, un investissement efficient
répondra par l'affirmatif.
II.1.2. Prise en compte des mesures d'efficience des
finances publiques
Les mesures d'efficience des finances publiques sont des
indicateurs qui permettent de porter un jugement sur la nature dépenses
faites par l'Etat dans le cadre de la mondialisation et du partenariat
économique et financier (Dolar et Meh, 2002). Ces meures font
référence à trois éléments à savoir
la politique des dépenses publique, la politique fiscale et le contexte
fiscal institutionnel. Ils sont présentés dans les lignes qui
suivent.
II.1.2.1. La politique des dépenses
publiques
L'analyse de l'efficience de l'investissement sera
très intéressante si l'on prend en compte la politique des
dépenses publiques de l'Etat. Selon Barro (1974), il n'est pas possible
de déterminer un niveau optimal de la dépense publique car
celui-ci dépend des préférences existant dans chaque pays
pour la fourniture de biens publics. De plus, le niveau des dépenses
n'est pas déterminé par leur mode de financement qui, en vertu du
théorème d'équivalence ricardienne, peut être
assuré par des recettes immédiates (impôt) ou futures
(endettement) ; il dépend de la légitimité de celles-ci
aux yeux des agents économiques et de l'absence d'effets de distorsion
pour l'économie. Les risques pour la croissance viennent, d'abord, de
l'augmentation incontrôlée de dépenses improductives
plutôt que d'un niveau élevé stable en valeur absolue de
ces mêmes dépenses.
II.1.2.2. La politique fiscale
La politique fiscale d'un Etat est également
très importante pour juger de l'efficacité de ses politiques
d'investissement. Elle renvoie à l'ensemble des systèmes de
taxation douanière, à l'imposition des activités, à
l'imposition des sociétés et à l'imposition des personnes
physiques. Il est bien vrai que la dernière catégorie de taxation
ne nous intéresse pas totalement puisqu'il ne s'agit pas d'un
impôt lié à l'investissement. Pour Hemming et al.
(2002), considérer la politique fiscale de l'Etat dans laquelle on
cherche à investir est parfaitement garant de l'adoption d'une
stratégie d'investissement rentable sur tous les plans du fait d'une
anticipation rationnelle des différents évolution de cette
politique fiscale. Elle permet de rassurer sur les possibilités
d'investissement dans des secteurs à faibles risques et à
rendements élevés. Comme on le sait bien, c'est le souhait de
tout investisseur. Cependant, afin de ne pas douter de ses stratégies
d'investissement, considérer la politique fiscale de l'Etat d'accueil
est une condition nécessaire mais pas suffisante. Elle doit être
complétée par la considération du contexte
institutionnel.
II.1.2.3. Le contexte institutionnel
Le potentiel d'investissement des entreprises et personnes
physiques est déterminé par la nature et le degré de
considération de la politique fiscale de l'Etat d'accueil, mais aussi
par le contexte institutionnel dans lequel évolue cet Etat. Le contexte
institutionnel fait ici allusion à l'environnement géographique,
politique et économique dans lequel va s'intégrer les projets
d'investissement. Selon Joumard et al. (2004), les facteurs
d'incitation des investissements internationaux sont assez ambigus si
l'investisseur ne tient pas compte du contexte dans lequel ces investissements
vont interagir et surtout le contexte institutionnel puisque c'est la condition
essentielle et primordiale de l'implantation. A s'en tenir à ces
auteurs, l'efficience d'un investissement sera jugée par la
capacité de l'environnement institutionnel à favoriser son
implantation et à pouvoir suivre son évolution dans le temps
compte tenu des modifications géographiques.
Toutes les analyses précédentes nous ont permis
de mieux comprendre ce que l'on entend par investissement efficient, les
caractéristiques d'un investissement efficient et la prise en compte des
mesures d'efficience des finances publiques. La section qui va suivre va nous
enseigner sur la contribution de la mondialisation financière, par
l'assurance des investissements efficients, à la croissance
économique.
II.2. Mise en évidence de l'effet de l'efficience de
l'investissement sur la croissance économique
La mise en évidence de l'effet de
l'efficience de l'investissement sur la croissance économique d'un Etat
sera présentée tour à tour à travers l'efficience
du cadre institutionnel de l'Etat, l'efficience des dépenses publiques
de l'Etat et l'efficience du système de taxation existant tout ceci dans
le but de nous permettre de concevoir que la mondialisation financière
n'agit pas toujours de façon directe sur la croissance
économique, mais passe aussi par l'efficience de l'investissement qui
elle-même a des voies d'actions indirectes sur cette dernière.
Cette mise en évidence sera l'objet des lignes qui suivent.
II.2.1. Efficience du cadre institutionnel de l'Etat et
croissance économique
Le cadre institutionnel, comme nous l'avons
démontré dans les lignes précédentes est
très intéressante pour analyser la configuration de la politique
d'investissement pour qu'elle soit efficace et qu'elle conduise à la
croissance économique. Dans ce sens, plusieurs analyses ont
été effectuées pour à l'investissement efficient
une place de choix dans la croissance économique.
Selon l'étude de Levine et Renelt (1992), la relation
de causalité entre l'ouverture et la croissance se fait à travers
l'investissement efficient. Si l'ouverture au commerce international permet
l'accès à des biens d'investissement influents, cela
mènera à une croissance économique de long terme. Un pays
évoluant dans un contexte institutionnel où les échanges
libéralisés attirera des flux d'investissement étranger
efficient capable de booster la politique de croissance économique de
l'Etat. Cependant, cela risque d'engendrer une baisse de l'investissement
domestique due à une plus forte concurrence internationale et l'effet
net reste alors ambigu mais la logique générale ne sera pas
fichue en l'air. Dans la même perspective, Grossman et Helpman (1992)
avancent qu'un pays protégeant son économie peut stimuler sa
croissance. Cela est possible dans le cas où l'intervention
gouvernementale encourage l'investissement domestique par des mesures
d'accompagnement selon les avantages comparatifs du pays. Pour Batra (1992) et
Leamer (1995), la libéralisation des échanges, dans un cadre
institutionnel efficient, réduit les tarifs, et par conséquent,
diminue le prix relatif des biens domestiques manufacturés. Ces biens
deviennent moins attirants que les biens étrangers, et l'économie
domestique peut alors subir une perte. Néanmoins, même si ces
travaux encouragent des politiques protectionnistes sous certaines conditions,
aucun n'encourage la protection comme stratégie de développement
à long terme. La protection est vue comme une stratégie de court
terme afin de préparer adéquatement l'économie à
l'ouverture des ses marchés. Enfin, les travaux de Morisset et Neso
(2002) ont montré quant à eux que les procédures
administratives complexes, nécessaires à l'établissement
et au fonctionnement des affaires, découragent l'entrée des flux
d'investissement et la croissance économique.
Le contexte institutionnel efficient encourage les
investisseurs à mettre en place des projets d'investissement efficients
pour booster la croissance économique. Cependant, dans ce cadre
institutionnel, il faudra s'assurer que la politique des dépenses
publiques est saine puisqu'elle intervient également dans la croissance
économique.
II.2.2. Efficience des dépenses publiques et
croissance économique
Attirer les investissements étrangers ou les maintenir
sur le territoire constitue en effet une préoccupation pour les
autorités nationales qu'internationales compte tenu de leur impact sur
des variables économiques clés comme l'emploi, l'investissement
et par conséquent la croissance. A cet effet, plusieurs études
ont été effectuées afin de mettre e évidence
l'intérêt d'assurer une efficience des dépenses publiques
pour s'assurer des investissements.
La littérature économique a mis en
lumière l'intérêt de l'utilisation de règles
formelles appuyées par un mécanisme institutionnel
crédible pour encadrer l'évolution des politiques
budgétaires et éviter l'apparition de déséquilibres
à caractère structurel afin de conditionner la croissance
économique (Mills et Quinet, 2001). Elle a également
identifié (Buti et al., 2003) les principales qualités
qu'une règle budgétaire doit posséder pour remplir sa
mission dans la croissance économique : bonne définition,
transparence, simplicité, flexibilité, adéquation à
l'objectif final, cohérence. A l'aune de ces critères, une
règle de plafonnement des dépenses peut être jugée
favorablement dans l'atteinte de cet objectif de croissance. C'est ce qui
ressort de la pensée de Harden et Von Hagen (1996) pour qui
l'instauration d'une règle budgétaire type de plafonnement des
dépenses est particulièrement pertinente pour éviter de
financer dans des projets à faible rendements. Le fait de remplir ces
différents critères renforce la crédibilité de
l'engagement pris par les pouvoirs publics de se conformer à une
règle budgétaire. En revanche, comme pour n'importe quel autre
règle budgétaire, l'efficacité d'une norme de plafonnement
des dépenses dépend largement de l'existence d'un consensus
politique soutenant cette nouvelle contrainte imposée à la
politique budgétaire ainsi que d'un système de taxation favorable
à l'interaction des investissements productifs et rentables à
long terme.
II.2.3. Efficience du système de taxation et
croissance économique
Plusieurs études mettent en évidence
l'intérêt d'assurer une politique de taxation efficace dans le
suivi des projets d'investissement tant en interne qu'en externe afin de
promouvoir la croissance économique. C'est l'objet des lignes qui
suivent où nous allons montrer, par des études menées, en
quoi l'introduction d'un système de taxation efficace favorise des
projets d'investissement efficient et la croissance économique.
Les études ont montré que l'existence d'une
structure financière stable et d'un système d'imposition efficace
joue un rôle important dans l'encouragement de la croissance
économique (King et Levine, 1993 ; Nabi et Rajhi, 2002). Pour ces
derniers, dans un système financier où la politique
gouvernementale est accrue dans la fixité du taux de taxation des
investissements, les investisseurs s'affluent en quantité et la
croissance économique découle simplement ans effort
supplémentaire. Pour compléter les analyses de ces derniers,
Arestis et Basu (2003) pensent qu'il ne faut pas s'arrêter là car
le contrôle de la politique gouvernementale ne suffit pour assurer une
croissance économique de long terme, il faut également
vérifier la bonne foi des investisseurs et la qualité de leur
projet d'investissement. Il est bien vrai qu'un système de taxation
efficace réduit le risque d'investissement neutre, mais l'Etat doit
s'assurer de l'efficience même de ces investissements. Cette vision est
également celle de Dabán et al. (2003) pour qui, les
systèmes de taxation nationaux inefficaces ont tendance à mettre
en place des politiques fiscales qui pénalisent les flux de capitaux. A
leur tour, ces politiques ont tendance à décourager
l'investissement des projets rentables et à réduire la croissance
économique. On voit dès lors que le développement
inadéquat des systèmes de taxation contribue un obstacle à
la croissance économique et sa réforme, consistant à
développer les mécanismes de marché, doit être
considérée avec plus de vigueur
Les lignes précédentes ont montré la
nécessité de tenir compte d'un système de taxation
rigoureux et efficace pour favoriser les investissements rentables et
contribuer à la croissance économique de l'Etat
considéré. En effet, une politique de taxation efficace, une
politique des dépenses publiques efficace et un cadre institutionnel
efficient rassurent les investisseurs des possibilités d'entreprise des
projets à risques faibles et à coûts de financements
faibles (puisque la taxation y est aménagée) et ainsi favorise
l'affluence des investissements efficients et la croissance économique
de long terme. D'où l'hypothèse suivante :
: L'efficience de l'investissement induit positivement la
croissance économique au Cameroun.
Au terme de ce chapitre, il était question pour nous
de mettre en évidence l'incidence de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement
sur la croissance économique. C'est ainsi que nous avons
procédé à l'appréciation de la notion
d'assouplissement des conditions d'intégration financière et
à ses effets sur la croissance économique d'une part et la
compréhension des aspects de la notion d'investissements efficient et
ses effets également sur la croissance économique. Il ressort que
théoriquement, ces deux volets de la mondialisation financière
ont une incidence positive sur la croissance économique par
l'intermédiaire des variables qui leur servent de couverture. Il ne nous
reste qu'à faire une synthèse de cette deuxième partie de
la recherche.
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
L'idée centrale de cette partie était de montrer
l'influence théorique de la mondialisation financière dur la
croissance économique. Au terme, nous avons mené une
démarche qui nous a permis de faire un contour des différents
écrits relatifs à la mondialisation financière et à
la croissance économique. Dans le premier chapitre de cette partie, nous
avons montrer comment la libéralisation du compte de capital et le
développement du système financier agissent de fafçon
significative sur la croissance économique par des variables
protectrices. Le deuxième chapitre de cette partie a été
consacré à la mise en évidence de l'incidence de
l'assouplissement des condtions d'intégration financière et de
l'efficience de l'investissement sur la croissance économique. La conclusion que l'on
peut tirer de cette recherche est que la mondialisation financière agit
positivement sur l'allocation du capital, la répartition de
l'épargne aux investisseurs, la diversification du risque
d'illiquidité des actifs financiers et par ricochet, sur la croissance
économique. Nous proposons donc le modèle théorique
suivant :
Figure 1 : Modèle théorique de la
recherche
Source : Nous-mêmes
Mondialisation financière
Croissance économique
Libéralisation du compte de capital
Développement du système financier
Assouplissement des conditions d'intégration
financière
Efficience de l'investissement
0
H1 +
H2
+
H3
+
H4 +
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui, il paraît commun de dire que le monde en
général et le Cameroun en particulier doivent faire face à
un environnement de plus en plus turbulent car soumis à
différentes mouvances technologiques, économiques, sociologiques,
culturelle, etc. Face à un tel environnement, s'adapter au coup par coup
ne suffit plus. Il faut donc adopter un nouveau mode d'intégration qui
accorde une place primordiale aux considérations financières. Ces
derniers sont au centre des phénomènes économiques e
financiers et constituent un atout pour le succès des politiques de
l'Etat et pour la croissance économique. C'est pourquoi nous avons
trouvé intéressant de nous lancer dans la recherche portant sur
« La mondialisation financière et croissance
économique au Cameroun ». Le problème qui
était au centre de notre recherche est celui de d'analyser
le degré d'influence de la mondialisation financière sur la
croissance économique au Cameroun.
Les questions subsidiaires qui ont meublé cette
recherche sont les suivantes :
Qu'entend-t-on par mondialisation financière dans un
contexte étatique et quelles sont les réformes y
relatives ?
A quoi renvoie la notion de croissance économique et
comment juger du degré de croissance économique d'une nation ?
Quelle est l'incidence de la mondialisation financière
sur la croissance économique au Cameroun ?
Afin d'apporter une lumière à ces
interrogations, nous nous sommes fixé les objectifs suivants :
Elucider le concept de mondialisation financière dans
un contexte étatique et les réformes y relatives ;
Appréhender la notion de croissance économique
et déterminer les facteurs indicateurs de la croissance
économique d'une nation ;
Mettre en évidence l'incidence de la mondialisation
financière sur la croissance économique au Cameroun.
Dans le souci de mener rigoureusement notre recherche, sans
ignorer pour autant l'esprit de découverte et de curiosité qui la
caractérise, nous avons formulé à partir d'une revue de
littérature les hypothèses suivantes :
: La libéralisation du compte de capital induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
: Le développement du système financier induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
: L'assouplissement des conditions d'intégration
financière induit positivement la croissance économique au
Cameroun.
: L'efficience de l'investissement induit positivement la
croissance économique au Cameroun.
Pour atteindre nos objectifs, nous avons trouvé mieux
de faire ressortir dans la première partie de notre travail une approche
théorique des notions de mondialisation financière et de
croissance économique et de montrer dans la deuxième partie la
relation entre ces deux notions.
Les limites de la recherche
La principale limite de ce travail est qu'il n'est que
théorique. L'étude empirique ne se fera que
ultérieurement. Une autre limite est que nous n'avons pas pu
épuiser tout le champ théorique disponible pour ces deux
notions.
Les perspectives futures de la recherche
Les recherches futures peuvent être centrées
d'une part, l'efficacité des pratiques d'intégration
financièresur la croissance économique et le développement
économique et d'autre part, sur la mise en oeuvre de la relation
empirique entre la mondialisation financière et la croissance
économique dans le contexte camerounais.
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TABLE DES MATIERES
Sommaire............................................................................................i
Dédicace............................................................................................ii
Remerciements....................................................................................iii
Liste des acronymes et
abréviations............................................................iv
Résume...........................................................................................v
Abstract..............................................................................................v
Introduction
générale..............................................................................1
Première partie : Cadre conceptuel de la
mondialisation financière et de la croissance
économique.......................................................................................15
Introduction première
partie....................................................................16
Chapitre I : Conceptualisation de la mondialisation
financière dans un contexte
étatique............................................................................................17
I. Historique, définition et caractéristiques de
la mondialisation financière dans un contexte
étatique..................................................................17
I.1. Historique de la mondialisation
financière..............................17
I.1.1. Origine de la mondialisation
financière...........................18
I.1.1.1. La mondialisation financière selon les
économistes.......18
I.1.1.2. La mondialisation selon les
financiers......................19
I.1.2. Evolution de la mondialisation
financière........................19
I.1.2.1. La mondialisation des économies : la
configuration
internationale...................................................20
I.1.2.2. La mondialisation des économies : la
configuration
multinationale..................................................20
I.2. Définition et caractéristiques de la
mondialisation financière.........20
I.2.1. définition de la mondialisation
financière..........................21
I.2.1.1. Définition selon la perspective
internationale.............21
I.2.1.2. Définition selon la perspective
multinationale............21
I.2.2. Caractéristiques de la mondialisation
financière..................22
I.2.2.1. Le
décloisonnement...........................................22
I.2.2.2. La
désintermédiation..........................................22
I.2.2.3. La
déréglementation..........................................22
II. La mondialisation : une nécessité
à contrôler......................................23
II.1. Les Dimensions et les réformes nécessaires
à la mondialisation
financière......................................................................23
II.1.1. Les dimensions de la mondialisation
financière..................23
II.1.1.1. La dimension
internationale.................................24
II.1.1.2. La dimension
multinationale.................................24
II.1.1.3. La dimension
globale..........................................24
II.1.2. Réformes nécessaires à la
mondialisation financière...........25
II.1.2.1. L'ouverture séquencée du compte de
capital...............25
II.1.2.2. La libéralisation ordonnée du compte
de capital..........25
II.2. La mondialisation financière : mode de
régulation, avantages et
inconvénients...............................................................26
II.2.1. La régulation de la mondialisation
financière....................26
II.2.1.1. Approche privée de la régulation
financière...............27
II.2.1.2. Approche interventionniste de la régulation
du système
financier.........................................................27
II.2.1.3. Approche de l'indépendance des agents de
supervision
financière.......................................................28
II.2.2. Avantages et inconvénients de la mondialisation
financière...29
II.2.2.1. Avantages de la mondialisation
financière.................29
II.2.2.2. Inconvénients de la mondialisation
financière............30
CHAPITRE II : appréhension de la notion de
croissance économique...................32
I. Définition, nature et modèles de la
croissance économique.....................32
I.1. Définition et nature de la croissance
économique........................32
I.1.1. notion de croissance
économique....................................33
I.1.1.1. Définition de la croissance de l'ordre
économique.......33
I.1.1.2. Définition de la croissance de nature
économique........33
I.1.2. Nature de la croissance
économique..............................34
I.1.2.1. La croissance
potentielle......................................34
I.1.2.2. La croissance
effective.......................................34
I.2. Les modèles de la croissance
économique................................35
I.2.1. Le modèle de la croissance
optimale................................35
I.2.1.1. Modèle de croissance optimale sans
progrès...............35
I.2.1.2. Modèle de croissance optimale avec
progrès..............36
I.2.2. Le modèle à générations
imbriquées................................36
I.2.2.1. Le modèle
canonique..........................................36
I.2.2.2. Le modèle avec fonction
spécifique........................37
II. Théories, facteurs et critiques de la croissance
économique.....................37
II.1. Les théories de la croissance
économique.................................37
II.1.1. Les théories de la croissance économique
exogène.............38
II.1.1.1. Weber et les rendements
décroissants......................38
II.1.1.2. Malthus et la loi de la
population...........................39
II.1.1.3. Théorie de la croissance instable de
Harrod-Domar......39
II.1.1.4. Le modèle néoclassique de
Solow...........................40
II.1.2. Les Théories de la croissance
endogène...........................41
II.1.2.1. Lucas et l'importance du capital physique et
humain..........................................................41
II.1.2.2. Romer et l'accumulation du capital
technologique.......42
II.1.2.3. Le modèle de la croissance économique
de Ramsey.........................................................42
II.1.2.4. La croissance avec apprentissage par la
pratique.........43
II.2. Facteurs et critiques de la croissance
économique.......................43
II.2.1. Les facteurs de la croissance
économique........................43
II.2.1.1. La croissance économique par Le processus de
destruction créatrice...........................................43
II.2.1.2. Le rôle des institutions et des droits de
propriété.........44
II.2.1.3. Le rôle central de l'accumulation du
capital...............44
II.2.2. Les critiques de la croissance
économique........................45
II.2.2.1. Les limites de la croissance économique de
Denis Meadows........................................................45
II.2.2.2. Nicholas Georgescu et les théoriciens de la
décroissance
économique.....................................................46
II.2.2.3. L'approche du capitalisme de Jacques
Ellul...............46
Conclusion première
partie.....................................................................48
Deuxième Partie : Analyse de l'incidence de la
mondialisation financière sur la croissance économique au
Cameroun.........................................................49
Introduction deuxième
partie...................................................................50
Chapitre III : Analyse de l'incidence de la
libéralisation financière et du développement financier
sur la croissance économique....................................51
I. Incidence de la libéralisation du compte de capital
sur la croissance
économique.............................................................................51
I.1. La libéralisation du compte de capital : bref
aperçu et éléments
caractéristiques...............................................................51
I.1.1. Définition et bref aperçu de la notion de
libéralisation du compte de
capital................................................................52
I.1.1.1. Définition de la notion de
libéralisation du compte de
capital................................................................52
I.1.1.2. Aperçu de la libéralisation du compte
de capital..........52
I.1.2. Les différentes caractéristiquesde la
libéralisation du compte de
capital..................................................................53
I.1.2.1. La présence du taux de change
libre........................53
I.1.2.2. La transformation des
institutions...........................53
I.1.2.3. L'absence des restrictions sur les transactions du
compte de capital........................................................54
I.2. Mise en évidence de l'effet de la
libéralisation du compte de capital sur la croissance
économique...............................................54
I.2.1. La libéralisation du compte de capital et le
réajustement du déséquilibre entre l'épargne et
l'investissement...................55
I.2.2. La libéralisation du compte de capital et la
diversification du risque
financier.........................................................56
I.2.3. La libéralisation du compte de capital et le
réajustement de la volatilité du taux de croissance
économique.......................57
II. Incidence du développement du système
financier sur la croissance
économique.............................................................................59
II.1. Analyse de la notion de développement du
système financier.........59
II.1.1. Définition et prise en compte de la concurrence
dans l'analyse du développement du système
financier..........................59
II.1.1.1. Définition de la notion de
développement du système
financier.........................................................60
II.1.1.2. La prise en compte de la concurrence dans l'analyse
du développement du système
financier........................60
II.1.2. Les indicateurs du développement du
système financier.......61
II.1.2.1. Les règles de droit et l'efficacité de
l'application de la
loi................................................................61
II.1.2.2. La part du crédit bancaire accordé au
secteur privé......62
II.1.2.3. La capitalisation
boursière....................................62
II.2. Mise en évidence de l'effet du
développement du système financier sur la croissance
économique...............................................63
II.2.1. Développement du système financier et
facilitation de l'affectation de l'épargne aux
firmes..............................63
II.2.2. Développement du système financier et
amélioration de l'allocation du
capital................................................64
II.2.3. Développement du système financier et
gestion du risque
financier...............................................................65
Chapitre IV : Analyse de l'incidence de l'assouplissement
des conditions d'intégration et de l'efficience de l'investissement sur
la croissance économique au Cameroun.....68
I. Effet de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière sur la croissance
économique................................................................68
I.1. Analyse de l'assouplissement des conditions
d'intégration financière et des différentes perspectives y
afférentes...............................68
I.1.1. Analyse de l'assouplissement des conditions
d'intégration
financière...............................................................69
I.1.1.1. Définition de l'assouplissement des conditions
d'intégration
financière.......................................69
I.1.1.2. Prise en compte des agences financières dans
l'assouplissement des conditions d'intégration............69
I.1.2. Les indicateurs de l'assouplissement des conditions
d'intégration
financière.............................................70
I.1.2.1. La transparence des opérations
financières................70
I.1.2.2. L'amélioration de la corporate
governance...............71
I.1.2.3. La disposition d'une supervision bancaire
adéquate......71
I.2. Mise en évidence de l'effet de l'assouplissement
des conditions d'intégration financière sur la croissance
économique..................71
I.2.1. Assouplissement des conditions d'intégration
financière et doute lié à l'investissement
international..................................72
I.2.2. Assouplissement des conditions d'intégration
financière et réduction du risque lié à
l'investissement international..........73
I.2.3. Assouplissement des conditions d'intégration
financière et conditionnement des flux de croissance de
l'Etat.................74
II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la
croissance économique........75
II.1. Analyse de l'efficience de l'investissement et prise en
compte des mesures d'efficience des finances
publiques.............................76
II.1.1. Analyse de l'efficience de
l'investissement......................76
II.1.1.1. Définition de l'efficience de
l'investissement.............76
II.1.1.2. Les différentes caractéristiques d'un
investissement
efficient.........................................................77
II.1.2. Prise en compte des mesures d'efficience des finances
publiques..............................................................77
II.1.2.1. La politique des dépenses
publiques........................78
II.1.2.2. La politique
fiscale............................................78
II.1.2.3. Le contexte fiscal
institutionnel..............................79
II.2. Mise en évidence de l'efficience de
l'investissement sur la croissance
économique...................................................................79
II.2.1. Efficience du cadre institutionnel de l'Etat et
croissance
économique...........................................................80
II.2.2. Efficience des dépenses publiques de l'Etat et
croissance
économique...........................................................81
II.2.3. Efficience du système de taxation en vigueur et
croissance
économique...........................................................82
Conclusion deuxième
partie..................................................................84
Conclusion
générale...........................................................................85
Références
bibliographiques...................................................................88
Table des
matières...............................................................................99
* 1 Cette information ressort
des données du MINFI
* 2 Cette information ressort
du document élaboré par le MINEPAT en février 2009
intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.
* 3Cette information ressort
du document élaboré par le MINEPAT en février 2009
intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.
* 4Cette information ressort
du document élaboré par le MINEPAT en février 2009
intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.
* 5Cette information ressort
du document élaboré par le MINEPAT en février 2009
intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.
* 6Qui sont de
sociétés qui accumulent du capital physique, mais qui n'innovent
pas.
* 7Donc chaque individu
s'enrichi contrairement aux fourmis et abeilles.
* 8 Malthus T. R. 1798.
« Essai sur le principe de population », Collection des
principaux économistes, 687 p., cite par Brodeur A. (2010),
« Etat, économie et population : de Malthus a Keynes et
Myrdal », mémoire de maîtrise en Sciences Economiques,
Université du Québec, Montréal.
* 9Malthus T. R. (1820),
« Principes d'économie politique », Préface
de Jean-François Faure-Soulet. Paris : Calmann-Lévy, 366 p., cite
par Brodeur A. (2010), « Etat, économie et population : de
Malthus a Keynes et Myrdal », mémoire de maîtrise en
Sciences Economiques, Université du Québec, Montréal.
* 10Ici, il ne s'agit pas de
la structure financière comme la combinaison des dettes et des capitaux
propres que l'entreprise utilise pour son financement, mais plutôt de la
structure financière comme infrastructure financière.
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