1.3. LA CONCEPTION DE LA NOTION DE PARTICIPATION OU LES
PRATIQUES PARTICIPATIVES
Les enjeux reliés à l'émergence de
l'idéal participatif dans la pensée contemporaine de
démocratisation de la santé publique renforcent le peu de
consensus existant au sujet de la signification de la notion de «
participation ». Celle-ci est souvent liée à une vaste gamme
non spécifique de groupes sociaux et culturels tels que, entre autres,
la communauté, le public, les citoyens ou les patients(26).
Ces catégories font référence à
des personnes et à des groupes sociaux étrangers aux
systèmes de santé en opposition à ceux qui en font partie
(les experts en santé publique, les gestionnaires, les praticiens, les
politiciens ou les chercheurs). Dans le contexte intersectoriel des espaces
participatifs contemporains du domaine de la santé, et étant
donné qu'on assiste à un processus d'appropriation
réflexive des savoirs scientifiques de plus en plus considérable
dans tous les secteurs sociétaux, cette distinction dichotomique entre
les experts représentant les systèmes de santé et les
acteurs représentant un grand nombre de secteurs sociétaux est de
plus en plus floue et contre-productive (27).
De là l'importance d'adopter une conception de la
participation capable de dépasser cette dichotomie entre le savoir
expert et le savoir populaire. Ainsi, nous concevons la participation des
acteurs intersectoriels impliqués dans la gouverne de tout projet
collectif comme des « pratiques participatives ». La signification de
ce terme s'appui dans les notions d'« action collective » et de
« dualité du structurel », qui attribuent des connotations
à la fois locales et globales au phénomène de
l'intégration organisationnelle des pratiques participatives (PP) dans
la gouverne des interventions complexes(28).
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La participation constitue donc un axe essentiel des
politiques de décentralisation des SSP qui s'institutionnalise par
l'implantation des conseils de santé et des conférences de
santé. Les dirigeants politiques et les cadres gestionnaires
défenseurs de ce projet de réforme participative,
préconisent l'idée que la décentralisation des SSP
produira un rapprochement croissant entre l'administration publique et la
société civile, cette dernière devenant un acteur
primordial dans la formulation des politiques de santé publique. Ce
dialogue institutionnel entre citoyen et État renforcerait la dé
bureaucratisation du système de santé, ce qui faciliterait la
résolution des problèmes désormais collectivement
formulés (29).
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