1.2. Caractéristiques de la sous bancarisation
Il existe quelques signes caractéristiques de la sous
bancarisation à savoir :
> Le premier symptôme est la faible densité du
réseau bancaire. 24
Le problème de la faible bancarisation est
préoccupant si l'on tient compte de la répartition
géographique des guichets. Ils sont pour l'essentiel implantés
dans les grandes villes ou les banques développent leur activité
en priorité. Les villes secondaires et surtout les zones rurales ne sont
pas desservies. Une partie importante de la population est ainsi
délaissée du simple fait de son lieu de résidence.
> Le deuxième symptôme de la faible
bancarisation est la part importante de la circulation fiduciaire.
Le reflexe fiduciaire est si annexé dans les habitudes
des populations que toutes tentatives de promotion de moyens scripturaux de
paiement par la réglementation se heurtent à une forte
résistance. Néanmoins un nouvel instrument est actuellement en
plein essor. Il s'agit des cartes bancaires privatives qui sont des cartes
fonctionnant uniquement sur le réseau de la banque émettrice.
Leur utilisation est encore limitée au retrait fudiciaire et au paiement
électronique dans quelques centres commerciaux et points de ventes des
grandes villes.
23Pour obtenir un chéquier à la
BCDC, il faut défalquer 20000 FC.
24 Alexandre GANDOU, op-cit.P86
30
Makuka ngangu brondone /faseg/Unikin/G3-TFC
2014
? Le troisième et dernier symptôme qu'il est
intéressant de souligner est le développement important des
institutions non bancaires de financement telles que les institutions de micro
finance (IMF).
1.3. Effets de la sous bancarisation
Il est plus facile d'observer ces caractéristiques dans
les pays sous-développés que dans
les pays développés. Elles peuvent être
observées par analogie aux principes de base d'une économie
bancarisée.
? Il est souvent difficile de maitriser l'économie d'un
pays sous bancarisé. Car la politique monétaire, partie
intégrante de la politique économique, sera difficilement
applicable. Ce qui rend la politique économique inefficace étant
donné qu'il ya une grande partie de la monnaie et des moyens de paiement
qui échappent aux institutions financières.
? Il est difficile de créer ou de détruire la
monnaie dans une économie sous bancarisée. La banque centrale
aura de la peine à mettre en circulation et à retirer la monnaie
;
? Les régions non bancarisées sont
généralement peu actives et peu développées ;
? L'épargne thésaurisée par les
populations non bancarisées (notamment dans les zones rurales) n'est pas
recyclée dans les circuits économiques ;
1.4 La bancarisation et ses effets sur le multiplicateur
de crédit
1.4.1 Notion sur multiplicateur de crédit
La théorie du multiplicateur de crédit permet
d'indiquer la limite théorique de la création de monnaie par les
banques de second rang compte tenu d'un excédent de la monnaie banque
centrale dont elles disposent.
L'expansion des crédits dans le système bancaire
serait le multiple de la monnaie centrale. Ce qui veut dire que les banques ne
peuvent accroître leurs crédits que si elles disposent de la
monnaie centrale supplémentaire.
Ces crédits engendrent de nouveaux dépôts
se traduisant par un besoin de monnaie centrale, qui absorbent une fraction de
la monnaie centrale dont disposaient les banques initialement (par exemple par
le phénomène de « fuite »hors système bancaire).
Le processus se poursuit jusqu'à ce que les banques ne possèdent
comme monnaie centrale excédentaire que le volume équivalent aux
« fuites » sur leurs dépôts.
Une relation peut ainsi être établie entre le
bilan de la Banque Centrale et la masse monétaire qui met en valeur le
rôle que peut jouer la Banque Centrale dans le contrôle
monétaire en influençant le potentiel de crédit des
banques et indirectement la masse monétaire.
31
Makuka ngangu brondone /faseg/Unikin/G3-TFC
2014
La formule algébrique du multiplicateur de crédit
s'écrit :
M2 = rH avec r = 1
a + b - ab
M2 = masse monétaire
H = base monétaire
r = multiplicateur de crédit
a = propension à détenir des billets (ratio
billets/M2 ou coefficient de fuite de billets hors système bancaire)
b = coefficient de réserves (ratio réserves /
dépôts ou coefficient de trésorerie).25
Selon cette présentation, c'est l'offre de monnaie par les
banques et non la demande de
monnaie des agents économiques qui détermine la
quantité de monnaie en circulation.
|