INTRODUCTION
L
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a présente introduction est axée autour de huit
points à savoir : la problématique, les objectifs du travail,
l'hypothèse, les méthodes et techniques, intérêt et
choix
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du sujet, la délimitation spatio-temporelle, le canevas et
la revue de la littérature.
0.1Problématique
IL est d'une si grande importance de signaler que
l'accroissement des activités économiques demande un
système bancaire développé, capable de soutenir la
croissance économique et voué à un développement
durable.
Il est démontré le rôle de l'effet de
levier que les institutions financières jouent dans une économie
dite moderne. Dans la majorité de pays dits développés,
les transactions se font de moins en moins avec la monnaie fiduciaire du fait
du développement technologique aboutissant à la création
d'une kyrielle d'instruments de paiement autre que les billets et les
pièces donc les quasi-monnaies.
Il y a des lustres que la RD Congo a transité dans des
situations de crise du cadre macroéconomique s'expliquant d'une part par
de hausse du taux d'inflation entre 1990 et 2000 dont ce dernier a
culminé à plus de 3000 % jusqu'à atteindre 9800% en
1994,par la dépréciation de la monnaie nationale de près
de 100000% ainsi que la rébellion monétaire depuis 19981
; d'autre part par le contexte sociopolitique très agité
de l'époque marqué par les pillages et guerres qui ont
détruit l'outil de production et ont fragilisé le système
financier congolais dont le système bancaire en particulier a
été marqué par une crise de liquidité aigue. Tous
ces événements ont eu pour effet le découragement de
dépôts en banque conduisant la population active à ignorer
le marché monétaire et financier en faveur de la
thésaurisation.
Il y a belle lurette qu'en RD Congo la paie des agents et
fonctionnaires de l'état était assurée par la direction de
la paie du ministère des finances en passant par des comptables
d'état (agents-payeur). Ce système a présenté
plusieurs limites et les agents et fonctionnaires se plaignaient de la mafia
financière car les listes de paie reprenaient des personnes fictives qui
sont à la base directe du coulage des ressources de l'Etat.
Depuis le mois de juillet 2012, le gouvernement de la
république dans le but de palier aux limites susmentionnées a
initié des reformes d'amélioration dans ce domaine. Les
banques
1 FRANCOIS.B.B, la bankarisation : le miracle
congolais, 2013, p14.
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Makuka ngangu brondone /faseg/Unikin/G3-TFC
2014
commerciales se sont vues confier un rôle très
capital celui de la paie des agents et fonctionnaires de l'Etat dans leurs
guichets qui autrefois touchaient dans les caisses, c'est la
Bancarisation.
La bancarisation a permis au gouvernement congolais de
résoudre : Le problème de maitrise d'effectif, le problème
de l'hémorragie financière consécutive à la paie
des personnes fictives en mettant les banques au centre de cette
opération qui a redonné le pouvoir à la banque centrale de
jouer son rôle d'autorité monétaire et de contrôler
la masse monétaire en circulation.
Aujourd'hui, le contexte général s'est
amélioré de plusieurs points de vue à savoir que le pays a
retrouvé la stabilité du cadre politique avec des institutions
démocratiquement installées. Cette stabilité politique lui
a permis d'appliquer des politiques macroéconomiques coordonnées
et crédibles induisant à la stabilité du cadre
macroéconomique et à la reprise de la confiance à la
monnaie nationale et du système bancaire congolais a tel enseigne que le
volume de l'indicateur de dépôts s'est accru de plus ou moins
40%2.
Alors, force est de constater qu'après l'instauration
de la bancarisation le nombre des comptes ou le volume de dépôts a
forcément augmenté du fait que tous les agents et fonctionnaires
de l'état ont dès lors de comptes bancaires, mais la tendance
observée est que ces derniers retirent la quasi-totalité voire
même la totalité de leurs salaires. Donc, ce sont des comptes de
passage qui ne permettent pas aux banquiers d'en tirer profit.
A cet effet, nous pouvons poser les questions suivantes :
Quelles sont les causes qui poussent les agents et
fonctionnaires de l'état à retirer la totalité ou la
quasi-totalité de leurs salaires ?
Où conservent-ils leurs revenus après le retrait
à la banque ?
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