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Caractérisation chimique des huiles essentielles de différentes provenances de thymus satureioides c. & b. dans le sud-ouest marocain et évaluation de leur potentiel bio-insecticide contre varroa destructor anderson & trueman (arachnida: acari: varroidae) dans le Gharb.

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par Yawo KONKO
ECOLE NATIONALE FORESTIERE D?INGENIEURS DE SALE-MAROC - Diplome dà¢â‚¬â„¢ingenieur en Ecologie et Gestion des Ressources Naturelles 2014
  

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    ROYAUME DU MAROC ÉÜíÈÑÛãáÇ ÉÜßáããáÇ

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    ECOLE NATIONALE FORESTIERE

    D'INGENIEURS DE SALE

    Caractérisation chimique des huiles essentielles de différentes provenances de Thymus satureioides C. & B. dans le Sud-Ouest Marocain et évaluation de leur potentiel bio-insecticide contre Varroa destructor Anderson & Trueman (Arachnida: Acari: Varroidae) dans le Gharb.

    MEMOIRE DE 3ème CYCLE

    Présenté par : Mr. KONKO Yawo

    POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'INGENIEUR DES EAUX ET FORETS

    OPTION : Ecologie et Gestion des Ressources Naturelles

    Soutenu publiquement le Jeudi 10 Juillet 2014 à 09h00 devant le jury:

    MM.

    Pr. SESBOU A. (E.N.F.I-Salé) Président

    Pr. RAMZI H. (E.N.F.I-Salé) rapporteur

    M. ISMAILI M.R.

    Dr. ABERCHANE M.

    Pr. ZINE EL ABIDINE A.

    (C.R.F-Rabat)
    (C.R.F-Rabat)
    (E.N.F.I-Salé)

    ( .)

    Co-rapporteur Examinateur Examinateur

    ENFI, BP: 511, Bd. Moulay Youssef, Tabriquet, Salé, Maroc - Tél: 0537861149, Fax: 0537862607

    Dédicaces

    Je dédie ce travail,

    A mon père, lui qui a sacrifié tant de choses pour que je puisse étudier et pour le soutien et l'encouragement qu'il m'a apporté.

    A ma belle-mère qui n'a jamais cessé de me soutenir et de m'encourager;

    A mes frères et soeurs qui, malgré la distance qui nous sépare, ont toujours occupé mon coeur et ma pensée;

    A monsieur Sabir Mohamed qui m'a toujours conseillé comme son fils.

    A ma bien-aimée et à toute sa famille qui m'ont soutenu et encouragé durant la réalisation de ce travail.

    Au couple Landry pour leur soutient et leur conseils.

    A l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) pour la bourse d'études qu'elle m'a accordé.

    A tous ceux qui, de près ou de loin, m'ont accordé leur aide et soutien, je leur exprime, mon affection, ma gratitude et mes meilleurs voeux de bonheur et de santé.

    iii

    Remerciements

    Aux termes de ce travail, il m'est très agréable d'exprimer ma profonde gratitude, ma reconnaissance et mes vifs remerciements à tous les intervenants dans la réalisation de ce travail.

    J'adresse mes respectueux remerciements au Pr. RAMZI Hassan enseignant chercheur à l'ENFI. Son précieux encadrement, ses conseils, ses directives, sa disponibilité, ses initiatives et ses remarques constructives m'ont été d'un grand intérêt. Qu'il soit assuré de ma profonde gratitude et ma reconnaissance pour m'avoir fait profiter de son expérience et de son talent pédagogique.

    Mes remerciements sont également adressés à M. ISMAILI My Rchid, Ingénieur-chercheur au Centre de la Recherche Forestière de Rabat, qui a bien voulu co-encadrer ce travail malgré ces multiples occupations. Ces connaissances, son soutien et ses remarques pertinentes ont été un plus. Je le remercie également pour son accueil au laboratoire de chimie relevant du CRF.

    Je tiens à remercier le Pr. SESBOU Abdssadek, Enseignant chercheur et Directeur de l'ENFI, pour l'honneur qu'il m'a accordé en acceptant de présider ce jury et pour ses suggestions constructives. Qu'il trouve ici l'expression de mes meilleurs remerciements.

    J'adresse mes remerciements également au Pr. ZINE EL ABIDINE Abdenbi, Enseignant chercheur à l'ENFI qui m'a fait l'honneur de bien vouloir accepter d'évaluer ce travail et de l'enrichir par ses critiques et suggestions constructives. Qu'il trouve ici l'expression de mes vifs remerciements.

    je tiens également à remercier le Dr. ABERCHANE Mohammed du Centre de la Recherche Forestière de Rabat, qui a accepté de faire partie des membres du jury et qui a bien voulu nous faire profiter de son expérience et d'évaluer mon travail. Qu'il trouve ici mes vifs remerciements.

    Je remercie vivement M. ZANTAR Saïd, Coordinateur de l'Unité de Recherche sur les Techniques Nucléaires, l'Environnement et la Qualité (INRA) du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger pour l'aide précieuse qu'il m'a apporté pour les analyses chimiques des huiles essentielles au sein de leur laboratoire. Qu'il trouve ici l'expression de ma reconnaissance.

    Ma reconnaissance s'adresse aussi à tous mes professeurs de l'E.N.F.I. qui n'ont ménagé aucun effort pour me transmettre une partie de leur savoir.

    iv

    Je remercie vivement M. Bouâddi El houcine, Président de l'association régionale des éleveurs de reines d'abeilles du Gharb, pour l'aide précieuse qu'il m'a apporté pour les enquêtes et le choix du rucher expérimentale. Qu'il trouve ici l'expression de ma reconnaissance.

    Je remercie vivement M. Tahiri ben Aissa, Apiculteur à Nkhakhssa, pour l'aide précieuse qu'il m'a apporté pour la réalisation des tests aux Huiles essentielles au sein de son rucher. Qu'il trouve ici l'expression de ma reconnaissance.

    Mes remerciements sont également adressés à M. El Haj El Maadoudi, Chef du Service de Recherche-Développement (INRA) du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Rabat .Ses connaissances et ses remarques pertinentes ont été un plus. Qu'il trouve dans ces mots ma grande considération et mon profond respect.

    Je tiens à remercier M. EL HARCHAOUI El Hassan et M. LAMZOUDI Omar, du Centre de la Recherche Forestière à Rabat qui m'ont accompagné et apporté une aide précieuse durant mes investigations sur le terrain à Taroudant et régions.

    Je tiens à remercier aussi tous les apiculteurs du Gharb et de Taroudant pour leur aide précieuse durant mes investigations sur le terrain.

    Je remercie M. SANGARE I., Pour son soutient infaillible durant la réalisation de ce travail.

    Mes vifs remerciements à tous mes collègues marocain de l'ENFI, notamment Mouna, Hajar, Monsif, Hanane, Ahlam, Nadia, Olarbi, Omar, Ali bouch, Kadaoui... et tous les autres élèves-ingénieurs de la 46ème, 45ème , la 44ème et la 43ème promotion.

    Mes vifs remerciements à tous les étudiants « Pays-amis » de l'ENFI, notamment Bagaram M.(Togo), Noumonvi Dodji (Togo),Orlando (Kenya), Affo Biao ( Togo), Ola Gloria (Bénin), Len'nah (Togo), S.J. Vanessa(Haïti)... et tous les autres élèves-ingénieurs de la 46ème, 45ème , la 44ème et la 43ème promotion.

    Mots clé : Varroa destructor, Thymus satureioides, Huiles essentielles, abeille, bioinsecticide.

    v

    Résumé

    Le Maroc héberge une flore riche constituée de près de 4200 espèces et une végétation variée, à endémisme très marqué. Les espèces à intérêt aromatique et/ou médicinales (PAM) sont estimées à près de 600 espèces dont un grand nombre sont de même endémiques parmi lesquels figure thymus satureioides.

    Les déclarations empiriques relatant que les colonies d'abeilles séjournant dans la région de Taroudant (Maroc) sur les formations de thymus satureioides acquièrent une certaine immunité contre le Varroa, ont été confirmées par une enquête réalisée auprès des apiculteurs et coopératives de la dite région. Partant de cela, notre travail s'est consacré, d'abord à la caractérisation chimique des huiles essentielles (HE) de cette espèce de thym récolté dans de différentes stations altitudinales dans la dite région. Par la suite, on a procédé à l'évaluation de l'effet bioacaricide d'huiles essentielles à différentes compositions chimiques contre Varroa destructor dans la région du Gharb : région à grande activité apicole et connaissant des infestations du parasite. Les essais de traitements ont été conduits en utilisant des lanières de papier absorbant imbibé d'HE (5 ml) et disposées entre les cadres des ruches.

    La caractérisation chimique des différents provenances de T. satureioides a permis de mettre en évidence quatre chémotypes de thym dans la province de Taroudant: Le chémotype à borneol (94%) de la provenance de Timoulay à 850 m d'altitude, le chémotype à borneol (26,75%) et carvacrol (21,38%) de la provenance d'Amskrod-Est à 1050 m d'altitude, le chémotype à borneol (23,39%) et thymol (16,17%) de la provenance d'Aoulouz à 1020 m d'altitude et le chémotype à borneol (de 27,49% à 31.07%) et á-terpineol (de 12,57 à 14,97%) pour les provenances d' Ankrim (320 m), d'Amskrod (1050 m) et d'Oulad Berhil (1240 m).

    Les traitements aux huiles essentielles ont montré un effet acaricide plus efficace par rapport à un acaricide homologué (Bayvarol) avec des efficacités variant selon la composition chimique de l'HE : Bayvarol (83,3%), chémotype borneol (71,4%), chémotype borneol & thymol (90,9%), chemotype borneol & carvacrol (92,6%). L'approfondissement des études sur thymus satureioides permettrait la mise en place d'un bioacaricide écologique, économique et efficace pour la lutte contre le varroa.

    Keywords: Varroa destructor, Thymus satureioides, essential oils, bee, bioinsecticide.

    vi

    Abstract

    Morocco is home to a rich flora consisting of nearly 4200 species and of diverse vegetation, with very marked endemism. Species of aromatic and/or medicinal interestare estimated at about 600, many of which are endemic including Thymus satureioides.

    Statements relating to bee colonies visiting the region of Taroudant (Morocco) on Thymus satureioides plant formations and acquiring some immunity against Varroa were confirmed by a survey conducted among beekeepers and cooperatives in the said region. From this, our work is devoted to the first chemical characterization of essential oils (EO) of this species of thyme collected from different altitudinal provenances in the said region. Subsequently, we evaluated the bioacaricidic effect of essential oils at various chemical compositions against Varroa destructor in the Gharb region : a highly beekeeping region familiar with the parasite infestations. The treatment trials were conducted using strips of absorbent paper soaked in EO (5 ml) and placed between the hive frames.

    The chemical characterization of different origins of T. satureioides helped highlight four chemotypes of thyme in the province of Taroudant as follows: borneol chemotype (94%) of Timoulay origin at 850 m above sea level, borneol (26.75%) and carvacrol (21.38%) of East Amskrod at 1050 m , borneol (23.39%) and thymol (16.17%) chemotypes of Aoulouz 1020 m, and borneol (27.49% to 31.07%) and á-terpineol (12.57 to 14.97%) chemotypes ofAnkrim (320 m), Amskrod (1050 m) and Oulad Berhil (1240 m) origins.

    The essential oils applications showed a more effective acaricidic effects compared to an approved acaricide (Bayvarol), with varying efficiencies depending on the chemical composition of EO: Bayvarol (83.3%), borneol chemotype (71.4%), borneol & thymolchemotype (90.9%), borneol & carvacrol chemotype (92.6%). Further studies will enable the establishment of an ecologically, economically efficient bioacaricide to combat varroa.

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    viii

    Table des matières

    Dédicaces ii

    Remerciements iii

    Résumé v

    Abstract vi

    ÕÎáã vii

    Table des matières: viii

    Liste des Tableaux xi

    Liste des figures xii

    Liste des Abréviations xiv

    Introduction Générale 1

    Partie 1 : Synthèse bibliographique 5

    Chapitre 1.Généralités sur les plantes aromatiques et médicinales 6

    1.1. Historique 6

    1.2. Utilisation des plantes aromatiques et médicinales 6

    1.2.1. Les plantes médicinales 7

    1.2.2. Les plantes aromatiques 7

    1.2.3. Les plantes à parfum 7

    1.3. Les huiles essentielles 8

    1.3.1. Définition 8

    1.3.2. Rôle des huiles essentielles dans la plante 9

    1.3.3. Facteurs de variabilité des HE 10

    1.3.4. Domaines d'utilisation des HE 12

    Chapitre 2. Le thym doux du Maroc « Thymus satureioides Cosson & Balansa» 13

    2.1. Botanique 13

    2.2. Place dans la systématique 14

    2.3. Répartition biogéographique et écologie 14

    2.4. Importance socio-économique de T. satureioides 15

    2.5. Propriétés et vertus du thymus satureioides 16

    2.6. Composition chimique 16

    Chapitre 3. Le Varroa, parasite redoutable des abeilles 18

    3.1. Le déclin des populations d'abeilles à travers le monde 18

    3.2. Historique de la varroase 20

    3.3. Description biologique des phases de développement du Varroa destructeur 22

    3.4. Ontogenèse du Varroa destructor 24

    3.4.1. Processus d'infestation 24

    3.4.2. La fécondation 25

    ix

    3.4.3. Emergence de la jeune abeille 25

    3.4.4. Concordance phénologique cycle Varroa/cycle abeille (récapitulation) 26

    3.5. Dynamique des populations de V. destructor au sein de la colonie 28

    3.6. Expression de la varroase 30

    3.6.1. Au niveau de l'individu 30

    3.6.2. Au niveau de la colonie 32

    Partie 2: Matériel et méthodes 33

    2.1. Présentation de la zone d'étude 34

    2.1.1. Situation géographique 34

    2.1.2. Relief et climat 34

    2.1.3. Données sur le secteur forestier 35

    2.1.4. Organisations professionnelles 37

    2.2. Approche méthodologique 38

    2.2.1. Enquête de confirmation auprès des apiculteurs de la région de Taroudant et

    entretien avec les apiculteurs du Gharb 38

    2.2.2. Collecte de Thymus satureioides au niveau de différentes provenances dans

    la province de Taroudant 39

    2.2.3. Distillation de T. satureioides récolté dans la province de Taroudant 41

    2.2.4. Détermination du rendement en HE 41

    2.2.5. Caractérisation chimique des HE de T. satureioides 41

    2.2.6. Evaluation du taux d'infestation du Varroa dans le Gharb 42

    2.2.6.1. Echantillonnage des Varroas phorétiques 42

    2.2.6.2. Suivi des chutes naturelles de Varroas « méthode de pose de langes » .... .43

    2.2.6.3. Comptage des Varroas piégés dans le couvain mâle 44

    2.2.7. Essais de traitements aux huiles essentielles de Thymus satureioides 46

    2.2.8. Traitement des données 47

    Partie 3 : Résultats et discussions 48

    3.1. Typologie de l'apiculture et modalités de l'infestation par le Varroa 49

    3.1.1. Typologie de l'apiculture et modalités de l'infestation par le Varroa dans la

    province de Taroudant 49

    3.1.1.1. Pratique apicole 49

    3.1.1.2. Etat sanitaire de l'abeille pendant la période d'installation du rucher au

    niveau des populations de Thymus satureioides 54

    3.1.2. Typologie de l'apiculture dans la région du Gharb: calendrier apicole et cycle

    de l'abeille 58

    3.1.2.1. Critères utilisés pour le choix de l'emplacement du rucher 58

    3.1.2.2. Disposition et gestion du rucher 58

    3.1.2.3. Calendrier apicole 59

    x

    3.1.3. Synthèse 62

    3.2. Caractérisation chimique des huiles essentielles de Thymus satureioides 64

    3.2.1. Rendement en huiles essentielles 64

    3.2.2. Composition chimique des HE de Thymus satureioides 65

    3.2.2.1. Propriétés chimiques des Provenances 65

    3.2.2.2. Les chémotypes de T. satureioides 70

    3.2.3. Conclusion 73

    3.3. Evaluation de l'infestation au rucher 73

    3.3.1. Taux d'infestation évalué par échantillonnage des Varroas phorétiques

    (effectifs de Varroas/effectifs d'abeilles) 73

    3.3.2. Taux d'infestation évalué par le suivi des chutes naturelles de Varroas

    « méthode pose des langes » 74

    3.4. Evaluation du taux d'infestation « du couvain mâle » au laboratoire 74

    3.5. Evaluation des potentialités acaricides des HE de T. satureioides 75

    Conclusion générale 78

    Références bibliographiques 80

    Annexes 93

    xi

    Liste des Tableaux

    Tableau 1. Composition chimique des huiles essentielles de Thymus satureioides de

    différentes provenances du Maroc 17
    Tableau 2. Causes suspectées dans le déclenchement du syndrome d'effondrement des

    colonies d'Apis mellifera à travers le monde 19

    Tableau 3. Principales essences forestières dans la province du Taroudant 36

    Tableau 4. Quelques productions forestières dans la province du Taroudant 36

    Tableau 5. Répartition des coopératives agricoles dans la province du Taroudant 37

    Tableau 6. Dispositif expérimental 46

    Tableau 7.Calendrier apicole et transhumance dans le Gharb 60

    Tableau 8. Rendement en HE des différentes provenances de Thymus satureioides 64

    Tableau 9. Principaux composés chimiques des HE des différentes provenances de

    Thymus satureioides 66

    Tableau 10. Taux d'infestation du couvain mâle (varroas dans les alvéoles) 74

    Tableau 11. Résultat des essais de traitements contre le Varroa 77

    xii

    Liste des figures

    Figure 1. Illustration schématique du développement des glandes productrices d'huile

    essentielle 9

    Figure 2. Thymus satureioides C.&B. 13

    Figure 3. Pertes mondiales estimées dues à V. destructor 19

    Figure 4. Répartition géographique de Varroa destructor 21

    Figure 5. Vue dorsale (à gauche) et ventrale ( à droite) d'une femelle adulte V.

    destructor 23
    Figure 6. Composition normale d'une famille V. destructor observée dans une alvéole

    de couvain d'ouvrières approximativement 11 jours après l'operculation. 23
    Figure 7. Processus d'entrée de la fondatrice V. destructor dans la cellule de

    couvain(Vandame, 1996). 24

    Figure 8. Cycle de reproduction de Varroa destructor 26

    Figure 9. Evolution des effectifs de V. destructor en fonction de l'état de la colonie

    d'abeilles et des saisons 27
    Figure 10. Modélisation du niveau d'infestation par l'acarien V. jacobsoni des abeilles

    adultes et du couvain au cours d'une année 28
    Figure 11. Modélisation de la dynamique de population de Varroa destructor au cours

    d'une année 29

    Figure 12. Carte montrant la localisation de la zone d'étude. 34

    Figure 13. La carte géographique de la province du Taroudant 35

    Figure 14. Carte montrant l'emplacement des stations de récolte des échantillons de

    thymus satureioides dans le Sud-ouest Marocain. 40
    Figure 15. Abeilles adultes immergées dans de l'alcool et double tamis pour séparer les

    abeilles des Varroas 43

    Figure 16. Insertion d'un lange graissé à la margarine au fond d'une ruche 44

    Figure 17. Couvain mâle désoperculé au laboratoire de l'ENFI 45

    Figure 18. Huiles essentielles ( à gauche) et Bayvarol ( à droite) testé au rucher

    d'Nkharkhssa (Kénitra) 46
    Figure 19. Bandelette en papier absorbant imbibée d'huile essentielle (5 ml) et installée

    entre les cadres de la ruche. 47

    Figure 20. Spectre de masse du carvacrol de thymus satureioides 68

    Figure 21. Spectre de masse du thymol thymus satureioides 68

    Figure 22. Spectre de masse du borneol thymus satureioides 69

    Figure 23. Spectre de masse de l' á-terpineol thymus satureioides 70

    Figure 24. Variation de la teneur en borneol selon les provenances 70

    Figure 25. Efficacités des traitements aux HE et du Bayvarol contre varroa destructor

    après un jour 76

    xiii

    Liste des Annexes

    Annexe 1. Fiche enquête : Etude du Varroa des abeilles 94

    Annexe 2. Fichier Excel de l'enquête 99

    Annexe 3. Chromatogrammes des HE de différentes provenances de Thymus

    satureioides 100

    Annexe 4. La lutte contre le Varroa destructor 101

    A. Le Piégeage 101

    B. La thermothérapie 102

    C. L'usage de produits anti-adhésifs 102

    D. L'électricité 103

    E. Sélection d'abeilles tolérantes ou résistantes à Varroa jacobsoni 103

    F. La lutte biologique 103

    G. L'utilisation de la roténone 104

    H. L'aromathérapie 104

    I. L'utilisation de répulsifs 106

    J. Lutte par traitements acaricides 106

    K. Mise en oeuvre de la lutte 108

    xiv

    Liste des Abréviations

    A. mellifera : Apis mellifera

    CRF : Centre de Recherche Forestière

    DREF : Direction Régionale des eaux et forets

    DPEFLCD : Direction Provinciale des Eaux et Forêts et à la Lutte contre la

    Désertification

    ENFI : Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs

    HCEFLCD : Haut-commissariat des Eaux et Forêts et à la Lutte contre la

    Désertification

    HE : Huile Essentielle

    IAV : Institue Agronomique et Vétérinaire Hassan II

    INRA : Institue National de la Recherche Agronomique

    PAM : Plantes Aromatiques et Médicinales

    V.destructor : Varroa destructor

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    Introduction Générale

    De par ses contrastes géographiques offrant une gamme variée de bioclimats méditerranéens, le Maroc héberge une flore riche constituée de près de 4200 espèces et une végétation variée, à endémisme très marqué. Les espèces à intérêt aromatique et/ou médicinales (PAM) sont estimées à près de 600 espèces dont un grand nombre sont de même endémiques (Benabid, 2000). En outre, vu les conditions écologiques du pays, en comparaison avec les mêmes espèces produites dans les pays voisins, les PAM du Maroc se distinguent par leur haute teneur en essences et des caractéristiques chimiques variables (Gnanmi et al.2010)

    Ces plantes médicinales et aromatiques demeurent une source considérable de substances biologiquement actives et possèdent des potentialités biologiques très intéressantes et exploitables dans divers domaines : médecine, pharmacie, agriculture, apiculture, ... (Beylier-Maurel, 1976 ; Valnet et al.1978 ; Beraoud, 1990; Gnanmi et al.2010) et le Maroc dispose d'un savoir-faire ancestral, qui a été préservé au cours des siècles: la médication par les plantes ainsi que pour l'extraction des principes actifs notamment aromatiques.

    Par ailleurs, sur les 600 espèces de PAM potentiellement exploitables au Maroc, une dizaine l'est effectivement comme le romarin, le thym, la camomille, l'armoise, l'origan, la menthe pouliot, le laurier sauce, le lichen, le pyrèthre et le myrthe. Ainsi, plus d'une vingtaine d'espèces sont utilisées pour la production d'huiles essentielles ou d'autres extraits aromatiques destinés essentiellement à l'industrie de parfumerie et cosmétique ainsi que pour la préparation des produits d'hygiène et la formulation des arômes (Gnanmi et al.2010).

    Les huiles essentielles sont, par définition, des métabolites secondaires produits par les plantes comme moyen de défense contre les ravageurs phytophages (Kaufman et al. 1999). Ces extraits contiennent en moyenne 20 à 60 composés qui sont pour la plupart des molécules peu complexes, soit des monoterpènes avec leurs phénols reliés, et des terpènes plus complexes, dont les sesquiterpènes. Les biopesticides à base d'huiles essentielles présentent plusieurs caractéristiques d'intérêt. Plusieurs sont aussi efficaces que les produits de synthèse. Ils ont en général une efficacité à large spectre, mais avec

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    une spécificité pour certaines classes ou ordres d'insectes et une rémanence courte (Kaufman et al. 1999)

    Au Maroc, le genre Thymus est représenté par 21 espèces dont 12 sont endémiques; On peut citer entre autre le thym de Brussonnet (Thymus satureioides) et le thym du Maroc (Thymus maroccanus). Les formations naturelles à base de thym sont importantes dans le Haut Atlas central et occidental, dans les associations steppiques à arganier, les groupements pré-forestiers à thuya, à chêne vert ou à genévrier rouge (Benabid, 2000).

    Utilisée dans l'industrie pharmaceutique et parapharmaceutique (crèmes, savons, dentifrices..) ainsi que pour la fabrication de parfums, l'huile essentielle de thym est produite dans le monde entier; l'Espagne et le Maroc figurent parmi les principaux producteurs et la teneur en huile est de l'ordre de 2 à 5 % de la masse végétale sèche (Ghanmi et al. 2010). L'huile de thym contient plusieurs principes actifs dont le thymol, antiseptique majeur, est le plus important. Ce dernier est actuellement utilisé dans beaucoup de pays pour la formulation des acaricides commerciales contre la varroase des abeilles domestiques (APILIFE VAR, APIGUARD,...) et dont l'intérêt réside dans le respect du miel. Cette valorisation des HE de thymus satureioides n'est pas encore developper au Maroc.

    Le Varroa destructor, parasite des abeilles, est devenu depuis les années 80, le ravageur principal des ruchers. Le monde scientifique s'accorde à peu près pour dire qu'il est une des causes majeures des affaiblissements et des pertes auxquels sont confrontés les apiculteurs, et cela en combinaison avec d'autres stress (Anderson et Trueman, 2000).

    Afin de répondre à la problématique de la varroase, plusieurs études ont été menées de part le monde pour extraire et tester des substances naturelles contre le parasite des colonies d'abeilles domestiques (Anderson et Trueman, 2000). Le développement d'infestations massives du parasite avait, en effet, suscité une utilisation abondante d'insecticides chimiques qui a fini par contaminer les productions de miel sans pouvoir acquérir une efficacité et une maîtrise du problème.

    Le Maroc, qui a connu l'introduction du Varroa en 1989, connait la même problématique. Les apiculteurs utilisent différentes méthodes pour lutter contre le parasite (lutte à base de produits chimiques, bioinsecticides, méthodes traditionnelles,

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    ....) en attendant de disposer de moyens efficaces et respectueux de l'environnement pour contrôler voire éradiqué le Varroa et ses pathologies associées.

    Dans ce contexte, le fait reconnu et reporté que les colonies d'abeilles séjournant dans le sud ouest marocain sur les formations de Thymus satureioides acquièrent une certaine immunité contre le Varroa, nous a amené à conduire cette étude qui se préoccupe d'abord de la caractérisation chimique des huiles essentielles de cette espèce de thym à partir de différentes provenances altitudinales dans cette région du pays et ensuite de les tester dans la lutte contre le Varroa. Le T. satureioides s'avère présenter une composition chimique particulière et variable notamment riche en borneol (Richard et al. 1985; Mebarki, 2010), qui mériterait d'être tester comme bioinsecticide contre le Varroa à l'instar du thymol.

    Le présent travail est réalisé dans le cadre d'une collaboration entre l'Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs, le Centre de Recherche Forestière (Haut Commissariat des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Désertification) et l'Institut National de la Recherche Agronomique.

    L'intérêt de ce travail est double :

    ? d'un point de vue appliqué, nous nous sommes proposé d'étudier la composition chimique des huiles essentielles de Thymus satureoiedes, espèce endémique et de grande importance parmi les PAM du Maroc. L'étude prend en compte l'aspect écologique (gradient altitudinale, continentalité,...) et la variabilité chimique, il contribue donc pleinement à la démarche de diversification de la gamme de caractérisation des huiles essentielles.

    ? d'un point de vue valorisation, notre travail s'inscrit dans une démarche exploratoire pour mettre en évidence les potentialités acaricides des huiles essentielles de T. satureioides et particulièrement selon leurs compositions en principe actives. Il constitue une contribution visant à mettre en oeuvre un moyen de lutte alternative (bioinsecticide) contre le Varroa. Par ailleurs, la diversification de la production d'huiles essentielles (chémotypées) ne peut être envisagée que si la caractérisation est réalisée et celle-ci passe par la connaissance de la composition chimique et des lieux de récolte.

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    Les objectifs spécifiques assignés à cette étude sont :

    ? Réaliser une enquête (de confirmation) auprès des apiculteurs de la région de Taroudant, relative aux modalités de manifestation de l'infestation par le Varroa.

    ? Caractériser les huiles essentielles de Thymus satureioides de différentes provenances altitudinales dans la province de Taroudant (sud-ouest marocain),

    ? Evaluer l'infestation par le varroa dans les ruchers du Gharb (région à infestation importante par le Varroa)

    ? Réaliser dans la région du Gharb des tests d'efficacité de traitements à base d'huiles essentielles extraites et caractérisées de Thymus satureioides

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    Partie 1 : Synthèse bibliographique

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    Chapitre 1. Généralités sur les plantes aromatiques et médicinales

    1.1. Historique

    L'histoire des plantes aromatiques et médicinales est souvent liée à celle de l'humanité puisque déjà dans l'Egypte antique (environ 4500 av. J.C) l'homme utilisait largement les onguents parfumés, les résines aromatiques, les épices et les végétaux odorants. La civilisation du Nil a transmis au travers des gravures sur la pierre de ses monuments toute une iconographie des procédés de préparation des huiles, des baumes et des liqueurs fermentées. Les Romains furent les maîtres incontestés dans l'art de l'extraction et de la conservation des arômes par macération de l'aromate dans un corps gras. Les découvertes archéologiques attestent de ces pratiques (Figueredo, 2007).

    Les anciennes civilisations se servaient des plantes aromatiques et médicinales dans un but cosmétologique et thérapeutique. Toutefois, ce sont les Grecs et les Arabes qui ont développés l'utilisation des plantes en médecine. Le développement industriel de la distillation par les Arabes fut le premier pas de la production moderne des essences volatiles. Avicenne, médecin et philosophe (980-1037), produit la première huile essentielle pure, une huile essentielle de roses, extraite de Rosa centifolia. Pour cela, il met au point un alambic. La distillation par la vapeur d'eau autorisait l'extraction d'huiles essentielles pures de très nombreuses plantes (Zhiri, 2006).

    Avec les progrès de la chimie, l'extraction des essences devient plus rationnelle et dès le XIXème siècle, l'industrie proprement dite des arômes à usage alimentaire voit le jour. Elle connaît un essor remarquable parallèlement à celui des parfums, bénéficiant des nombreux progrès techniques qui se développent. Actuellement, le champ d'utilisation des plantes aromatiques et médicinales est devenu encore plus large (Paris et Moyse, 1971).

    1.2. Utilisation des plantes aromatiques et médicinales

    Ces plantes sont utilisées, soit pour l'extraction des huiles essentielles, soit pour l'extraction de molécules particulières recherchées par l'industrie pharmaceutique, soit comme aromatisant dans l'industrie alimentaire. Ainsi, trois catégories de plantes sont distinguées selon leurs utilisations : les plantes médicinales, les plantes aromatiques et les plantes à parfum.

    Les huiles essentielles sont sécrétées par les cellules glandulaires à huiles situées dans différentes parties de la plante. Elles sont extraites à partir des feuilles (romarin et

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    1.2.1. Les plantes médicinales

    Les plantes médicinales peuvent être divisées en deux classes distinctes selon leur utilisation :

    - Les plantes médicinales utilisées dans la médecine allopathique classique. Ce sont des espèces végétales qui produisent certaines molécules très recherchées par l'industrie pharmaceutique, tel que le taxolère extrait des feuilles de l'if commun qui est utilisé contre le cancer de la gorge et de l'ovaire. La colchicine qui est extraite à partir de la colchique; est utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoire, et la khilline extraite des fruits de l'Ammi visnaga ; est utilisée contre l'asthme bronchique, la coqueluche et pour le traitement de l'angine de poitrine (Fechtal, 2000).

    - Les plantes utilisées dans la phytothérapie. Elles sont utilisées sous forme de recettes traditionnelles ou des préparations pharmaceutiques (extraits aqueux ou alcoolique, infusion ou poudre, gélules, etc.). Ce type d'utilisation a été développé grâce à la médecine traditionnelle et à la médecine moderne (A.M.I., 1995).

    1.2.2. Les plantes aromatiques

    Les plantes aromatiques sont utilisées, comme épices (safran, cumin, poivre, etc.) et leurs huiles essentielles comme aromatisants (agrumes, rose, etc.), dans l'industrie agro-alimentaire en boulangerie, confiserie, fromagerie, pâtisserie, charcuterie et dans diverses préparations alimentaires. En outre, les huiles essentielles de certaines plantes aromatiques sont également utilisées comme aromatisant dans la formulation de certaines préparations pharmaceutiques (Ismaili, 2000).

    1.2.3. Les plantes à parfum

    Ce sont des plantes utilisées pour l'extraction des essences volatiles. Celles-ci sont des huiles essentielles constituées de mélanges complexes de composés organiques. Leur valeur commerciale dépend souvent de la présence de molécules recherchées pour une utilisation donnée (Lachance, 1977).

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    myrte), des fleurs (rose et jasmin), des fruits (agrumes), des graines (coriandre), de l'écorce (cassis), des racines (iris) et du bois (cèdre, thuya, santal).

    Les essences aromatiques des plantes à parfum sont destinées à l'industrie de parfums grand consommateur des huiles essentielles, et des détergents (gels de bain, savons, shampooings, lotions, crèmes diverses, déodorants d'ambiance, etc.). Parmi les plantes aromatiques marocaines destinées à ce secteur, nous avons les plantes spontanées telles que le romarin, l'armoise, la menthe pouliot, le myrte etc. et les plantes de culture, telles que les citrus, la rose, le jasmin et le géranium (Fechtal, 1999).

    1.3. Les huiles essentielles 1.3.1. Définition

    La synthèse et l'accumulation des huiles essentielles sont généralement associées à la présence de structures histologiques spécialisées, souvent localisées sur ou à proximité de la surface de la plante (Brunetton, 2008) : cellules à huiles essentielles des Lauraceae ou des Zingiberaceae, poils sécréteurs des Lamiaceae, poches sécrétrices des Myrtaceae ou des Rutaceae, canaux sécréteurs des Apiaceae ou des Asteraceae.

    Provenance des huiles essentielles en fonction des différentes parties de plantes :

    - feuilles : romarin, sauge, niaouli, eucalyptus, ...

    - tiges : citronnelle, ...

    - écorces : cannelier, ...

    - racines : angélique, calamus, ...

    - rhizomes : gingembre, vétiver, iris, valériane,...

    - bulbes : oignons, ...

    - bois : santal, bois de rose, camphrier, cèdre,...

    - péricarpes de fruits : orange, citron, mandarine, ...

    - fleurs : jasmin, rose, ylang-ylang, camomille, ...

    - fruits : aneth, céleri, carvi, fenouil, coriandre, ...

    Selon la pharmacopée Européenne 7ème édition (2010), L'huile essentielle est définie comme étant un « Produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d'une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d'eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans

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    chauffage. Une huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n'entraînant pas de changement significatif de sa composition».

    Cette définition spécifique est restrictive dans la mesure où elle exclut les huiles essentielles obtenues par extraction à l'aide de solvant et celles obtenues par tout autre procédé (gaz sous pression, enfleurage), bien que ceux-ci occupent une place importante sur les marchés de la parfumerie, de la cosmétique, de la pharmacie ainsi que dans de nombreux secteurs de l'industrie.

    Figure 1. Illustration schématique du développement des glandes productrices d'huile essentielle (Gaspar et Jeeke, 2004).

    - A et B : différenciation, à partir d'une cellule épidermique des cellules constitutives du pied.

    - C : division des cellules constituant le pied pour former la cellule mère de tête.

    - D et E : division de la cellule mère de tête et formation de la glande sécrétrice.

    1.3.2. Rôle des huiles essentielles dans la plante

    Différentes suppositions ont été avancées sur le rôle des huiles essentielles pour les plantes. Nous nous contenterons d'en énumérer quelques-unes :

    - D'après Verschaffelt et Stahl (1915) (in Figueredo, 2007), les huiles essentielles constituent un moyen de défense contre les microorganismes pathogènes, les champignons, les insectes et les herbivores en modulant les comportements de ceux-ci vis-à-vis des plantes.

    - Lutz (1940) estime que les constituants des huiles essentielles sont des modérateurs des réactions d'oxydation intramoléculaire protégeant la plante contre les agents atmosphériques. Cette théorie suppose que certains de ces composés se comporteraient aussi comme source d'énergie à la suite d'une baisse de l'assimilation chlorophyllienne.

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    - Nicholas (1973) considère que les monoterpènes et sesquiterpènes jouent des rôles aussi variés qu'importants dans la relation des plantes avec leur environnement. Ces travaux ont montré que, par exemple, le 1,8-cinéole et le camphre inhibent la germination des organes infectés ou la croissance des agents pathogènes issus de ces organes.

    - Enfin, Croteau (1986) a montré que les huiles essentielles auraient un rôle de mobilisateur d'énergie lumineuse et de régulateur thermique au profit de la plante. Ces essences volatiles réguleraient la transpiration diurne en absorbant les rayons ultraviolets par leurs constituants insaturés. La présence et la teneur en huiles essentielles dans les plantes seraient donc en rapport avec la photochimie.

    Outre ces aspects, les HE contribuent à l'équilibre des écosystèmes, attirent les abeilles et des insectes responsables de la pollinisation (Kurt, 1983).

    1.3.3. Facteurs de variabilité des HE

    Divers recherches sur les huiles essentielles ont montré que la composition chimique de celles-ci est très fluctuante (Ghanmi et al. 2010). En effet, elle dépend d'un grand nombre de facteurs d'ordre naturel (génétique, localisation, stade végétatif, sol, climat, etc. ...). Il y a d'autres facteurs qui sont liés à la durée de distillation et la méthode utilisée pour l'extraction des huiles essentielles. Ces deux derniers facteurs dépendent de la nature du matériel à distiller. Dans cette présentation on se limitera essentiellement aux facteurs liés à la plante et son environnement.

    - Diversité selon l'organe végétal

    Chez une même espèce, il arrive que la composition chimique de l'huile essentielle diffère d'un organe de la plante à un autre. Guignard (1983) souligne que l'écorce de la cannelle (Cinnamomum zeylanicum B.) fournit un extrait où l'aldéhyde cinnamique est majoritaire. Les feuilles donnent une huile riche en eugénol, tandis que le camphre prédomine dans l'essence des racines.

    - Influence de la période de récolte, du climat et du sol

    La teneur des différents constituants de l'huile essentielle d'une espèce donnée peut varier au cours de son développement et de son stage végétatif. Par exemple, chez Coriandrum sativum L., le fruit mûr contient 50% plus de linalol que le fruit vert (Crouteau, 1988).

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    Gauthier et al. (1988) ont constaté que la composition chimique de trois provenances de myrte marocaines varie en fonction du stade végétatif. L'a-pinène et le 1,8-cineol augmentent en début du cycle de végétation. Puis, à partir de la floraison, l'a-pinène diminue fortement et le 1,8-cineol continue à augmenter pour subir une légère diminution en fin de végétation.

    Bruneton (1987) a constaté que la menthe poivrée récoltée en début de floraison a une huile essentielle riche en néomenthol et en menthone tandis qu'en fin de floraison cette huile est riche en menthol.

    D'après Fluck (1963), le climat et le sol ont une influence plus importante pour les espèces végétales dont l'organe sécréteur d'huile essentielle se situe au niveau des poils glandulaires (Lamiaceae, Verbenaceae, Geraniaceae, Rutaceae) que pour celles dont l'huile est produite dans les formations schizogènes des feuilles, calices ou tiges (Lauraceae, Asteraceae).

    - Existence de variétés chimiques ou chémotypes

    Au sein d'une même espèce la composition chimique de l'huile essentielle peut être différente: on parle alors de races chimiques ou de chémotypes. Il s'agit d'un polymorphisme chimique. Une espèce peut être homogène au niveau de son caryotype et produire des huiles essentielles de compositions différentes. Le cas du thym (Thymus vulgaris L.) avec ses 7 chémotypes est sans doute le plus connu (Duval, 2012), on peut aussi citer le cas de l'Ocimum gratissimum L., qui peut présenter 5 chémotypes: eugénol, méthyl-eugénol, linalol, b-caryophyllène, et géraniol (Charles et Simon, 1992).

    Au Maroc, Fechtal et al. (2001) mentionnent deux races chimiques de romarin, celle de la région rifaine est riche en a-pinène, avec une teneur variant entre 33,1 et 50% alors que celle de la région orientale est riche en 1,8-cineole dont la teneur varie entre 41 et 63%.

    Le Lippia multiflora récoltée au Togo a révélé les chémotypes à citral, à thymol (acétate de thymyle), à para-cymène et à 1-8 cinéole (Inouye et Abe, 2003).

    Enfin, Charchari et Boutekedjret (1994) ont démontré que le rendement en huile essentielle et la teneur en principaux constituants de l'Artemisia herba-alba assa récoltée en Algérie diffèrent selon le lieu de végétation de la plante. Ils observent deux chémotypes suivant la région de récolte: le type à a-thuyone caractérisant l'huile essentielle de la plante provenant de Ghardaïa et celui à a-thuyone-camphre et

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    chrysanthénone caractérisant celle de la plante récoltée à Biskra, à Bordj Bou Arreridj et à Laghouat.

    1.3.4. Domaines d'utilisation des HE

    Les huiles essentielles, grâce à leur concentration en principes actifs bien diversifiés, possèdent des activités antiseptiques, bactéricides, antifongiques, antivirales, antimitotiques, hormonales, antirhumatismales, circulatoires, antidiabétiques, immunostimulantes, hyper ou hypotensives, tonifiantes, antispasmodiques, antioxydantes, bio-insecticide, et bien d'autres. Elles sont utilisés dans de nombreux domaines aussi diverses que les produits de toilette ou la parfumerie, la cosmétique, la pharmacie, la phytothérapie, l'aromathérapie, l'industrie bio-insecticide et l'agro-alimentaire (Beylier-Maurel, 1976 ; Valnet et al. 1978; Beraoud, 1990; Zhiri, 2006; Figueredo, 2007).

    On les utilise aussi dans la fabrication des adhésifs (colle, scotch ...), dans l'industrie automobile et pour aromatiser les gâteaux, biscuits, soupe, sauce, chewing gum, chocolats, bonbon, etc.

    Différents travaux ont mis en évidence l'action bio-insecticide des huiles essentielles contre les insectes nuisibles (Obeng-Ofori et Reichmuth 1997; Prates et al. 1998; Huang et al. 2002; Park et al. 2003). Tous ces auteurs sont arrivés à la même conclusion sur la toxicité des composés des huiles essentielles. Toutefois, l'effet bio-insecticide des HE sur les insectes n'est pas systématique car des réponses différentes ont été observées selon l'espèce d'insecte et d'huile essentielle.

    L'utilisation des huiles essentielles comme bio-insecticide offre de nouvelles possibilités de leurs utilisations. L'efficacité des huiles essentielles en tant que bio-insecticides reste de nos jours la préoccupation de nombreux chercheurs à travers le monde entier.

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    Chapitre 2. Le thym doux du Maroc « Thymus satureioides Cosson &

    Balansa»

    2.1. Botanique

    Le thym saturéioïde ou thym à feuilles de sarriette ou Thymus satureioides est une plante endémique du Maroc occidental, elle appartient à la famille des Lamiacées (Benabid, 2000). Son nom en arabe est Zaetra et en berbère Azoukenni.

    Figure 2. Thymus satureioides C.&B.(Gayda A., 2013)

    C'est un arbuste vert touffu pouvant atteindre 60 cm de hauteur. Ses feuilles sont opposées, linéaires, enroulées sur les bords, grisâtres sur le dessus, tomenteuses sur le dessous; ses fleurs sont groupées en glomérules ovoïdes et à corolle bilabiée rosée.

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    2.2. Place dans la systématique

    La systématique de thymus satureioides se présente comme suit :

    Embranchement : Spermaphytes

    Sous-embranchement : Angiospermes

    Classe : Dicotylédones

    Sous-classe : Gamopétales

    Série : Superovariées tétracycliques

    Super ordre : Tubiflorales

    Ordre : Lamiales

    Famille : Lamiaceae

    Genre : Thymus

    Espèce : satureioides

    La famille des Lamiaceae comprend 187 genres et 3 000 espèces. Elle est la plus homogène de la sous classe des Gamopétales, et la plupart des Genres sont riches en huiles essentielles (Atlan M., 1987). L'ancien nom des Lamiaceae, Labiées dérive du nom latin "labium" qui signifie lèvre, en raison de la forme particulière des corolles.

    Le genre Thymus comporte plus de 300 espèces, c'est un arbuste odorant qui pousse spontanément dans le vieux continent, dans la région Macaronisienne (les Canaries, les Açores et le Madère), dans le Nord de l'Afrique (le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye), dans la péninsule de Sinaï (l'Egypte), dans la péninsule Ibérique (l'Espagne) ainsi qu'en Sibérie et en Europe Nordique. Cependant, la plupart des espèces se concentrent dans le pourtour du bassin Méditerranéen (Pedersen, 2000).Au Maroc, le thym est représenté par 21 espèces dont 12 sont endémiques (Benabid, 2000).

    2.3. Répartition biogéographique et écologie

    Le thymus satureioides est endémique du Maroc. Géographiquement on le retrouve dans la série Inframéditerranéen et Mésoméditérranéen, au niveau des clairières des forêts, des broussailles, des matorrals et au niveau des basses et moyennes montagnes jusqu'à des altitudes de 2200m. Le thymus satureioides se développe sur substrat calcaire siliceux et sols rocailleux à moyennement terreux mais bien drainés dans le Haut Atlas et Anti-Atlas. Sur le plan climatique thymus satureioides se situe dans le bioclimat aride à subhumide, à variante chaude et fraîche (Benabid, 2000).

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    Thymus satureioides Cosson et Balansa succède à Thymus leptobotrys Murbeck quand 1'altitude s'élève. On le rencontre donc dans le Haut-Atlas entre 950 et 1600 m d'altitude et s'associe à Chamaerops humilis L., Cistus villosus L., Lavandula dentata L. et Pistacia lentiscus L. Dans les Ida-ou-Tanane, il s'étale entre 350 et 1100 m et accompagne fidèlement du thuya. Dans 1'Anti-Atlas entre 1300 et 2000m et forme avec l'armoise blanche et Cistus villosus L. des groupements de dégradation (Peltier, 1983).

    De nos jours, le thym est à l'état dégradé car il subit beaucoup de pression de la part de la population. Il est très pâturé et brouté par le bétail, ce qui lui confère un aspect rabougri et chétif. Des mesures devraient être prises pour sensibiliser la population pour la conservation de cette espèce.

    2.4. Importance socio-économique de T. satureioides

    Le thym satureioide (Thymus satureioides), appelé par la population locale « Azoukenni » est une plante aromatique, médicinale, mellifère, condimentaire et pastorale qui pousse en sols caillouteux, pierreux et plutôt secs. Elle est utilisée soit à l'état de feuilles pour les recettes culinaires, soit dans l'industrie où elle est distillée pour extraire une huile essentielle riche en borneol utilisé dans le domaine du cosmétique et de pharmacie (Anonyme, 2014)

    Le thym satureioides forme des nappes très importantes dans la région du Haut Atlas occidental. Dans la province de Taroudant, la production annuelle issue de l'exploitation de la biomasse foliaire de cette espèce, pour la production de la feuille sèche et des huiles essentielles, s'élève à environ 600 Tonnes/an. Ces nappes constituent aussi pour les éleveurs une précieuse ressource fourragère, et la réputation de la qualité de viande bien ovine que caprine est en grande partie attribuée à cette plante (Division économique et sociale, 2010).

    Il est important de citer qu'une part non négligeable de la population s'adonne à l'apiculture, cette espèce est considérée dans la région parmi les principales plantes productrices de nectar. Le miel qui en résulte est très apprécié par les consommateurs et est considéré comme un miel de qualité importante vu son prix élevé. Ce dernier s'est multiplié par 3 ces dernières années pour dépasser les 800 dh/litre. Bien que soumis à d'innombrables contraintes écologiques et anthropozoïques, les nappes de thym continuent à jouer un rôle très important sur le plan économique et social à travers les

    Zhiri A. et al.(2010) ont aussi obtenu le borneol comme constituant majoritaire de l'huile essentielle de T. satureioides. Alors que, El Ouali Lalami A. et al. (2013) relatent

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    multiples services qu'elles procurent aux usagers, constitués dans leur grande majorité d'agriculteurs et d'éleveurs généralement pauvres (DREFLCD-HA, 2013).

    2.5. Propriétés et vertus du thymus satureioides

    Le thym est une plante qui a une longue tradition. Il est utilisé principalement dans le domaine médical pour ses propriétés antiseptique, antispasmodique et antitussive (Karawya et Hifnawy, 1974; Salgueiro et al. 1997).

    Les 2 grandes qualités de l'essence de thym sont: sa forte action stimulante et son remarquable et puissant pouvoir antimicrobien « le thym étant reconnu comme antibiotiques des pauvres ». En effet, il a une action très intéressante sur les maladies microbiennes. L'huile essentielle de thym est généralement utilisée comme agent antiseptique dans beaucoup de préparations pharmaceutiques et comme aromatisant dans plusieurs préparations alimentaires (Papageorgio, 1980).

    Son activité bactéricide à l'encontre de nombreux germes pathogènes a été largement prouvée (Ruberto et al. 1993; Tzakou et al. 1998; Karaman et al. 2001).

    L'huile essentielle de thym est caractérisée par un remarquable effet antioxydant (Dragland et al. 2003), liés principalement à la présence de composés phénoliques en grandes proportions dans cette huile essentielle.

    2.6. Composition chimique

    Peu d'études ont été réalisées sur la caractérisation chimique des huiles essentielles de Thymus satureioides. Les résultats de ces travaux sont résumés dans le tableau 1.

    Les travaux d'El Ouali Lalami et al. (2013), de Zhiri et al (2010) et de Jaafari et al. (2007) ont fourni des informations sur les pourcentages des différents constituants contenus dans les huiles essentielles de Thymus satureioides.

    Jaafari et al. (2007) ont identifiés trois chémotypes de T. satureoides sur la base de la composition chimique des huiles essentielles : Un chémotype à borneol dans la région du Sud-ouest (Tiznit), un chémotype à borneol et thymol dans la région de Beni Mellal (Bin El Widane) et un chémotype à borneol et carvacrol dans la région de Marrakech (Asni-Moulay Brahim).

    t : la composé a été signalé à l'état de trace ; (1) : Jaafari et al. 2007 ; (2) : Zhiri A. et al (2010) ; (3) : El Ouali Lalami A. et al. (2013)

    17

    le p-cymène (27,59%) comme composé majoritaire pour le T. satureioides récolté dans le Moyen Atlas (région d'Ifrane). Il s'agirait certainement d'une autre espèce de thym puisque comme cité par Benabid (2000) «Thymus satureoides se localise essentiellement dans le Haut Atlas et l'Anti-Atlas» et n'existe pas dans la Région d'Ifrane (Moyen Atlas).

    Tableau 1. Composition chimique des huiles essentielles de Thymus satureioides de différentes provenances du Maroc

    Constituants

    Marrakech
    (Asni Moulay
    Brahim)

    Beni Mellal
    (Bin el Widane)

    Sud-ouest
    (Tiznit)

    Maroc
    (Laboratoire
    Pranarôm)

    Moyen Atlas (région
    d'Ifrane)

    (1)

    (2)

    (3)

    Camphen

    0,58

    0,33

    2,44

    -

    1,48

    Geraniol formate

    0,32

    0,18

    0,11

    -

    -

    p-Cymene

    2,17

    0,12

    1

    3,65

    27,59

    ã-Terpinene

    0,37

    0,32

    0,56

    4,1

    10.74

    Linalol

    t

    3,83

    10,54

    5,39

    8.79

    Terpendiol

    4,21

    -

    -

    -

    -

    6-3-Carene

    t

    0,2

    0,41

    -

    -

    Camphor

    0,48

    t

    -

    -

    0.19

    Borneol

    30,03

    51,98

    59,37

    27,31

    2.59

    á-Terpineol

    1,78

    2,03

    t

    6,69

    0.18

    Carvacrol methyl ether

    0,71

    5,74

    t

    -

    1.86

    Bornyl acetate

    1,73

    1,51

    1,53

     

    0.13

    Thymol

    0,94

    26,81

    0,78

    13,54

    14.09

    Carvacrol

    35,9

    2,83

    1,24

    2,21

    5.49

    trans-Caryophyllene

    3,28

    4,18

    1,58

    10,93

    4.08

    á-Caryophyllene

    0,16

    0,19

    0,19

    -

    -

    á-copaène

    -

    -

    -

    -

    -

    â-Cadrene

    0,31

    t

    0,23

    -

    -

    á-Cadinene

    0,48

    t

    0,28

    -

    -

    6-cadinene

    -

    -

    -

    -

    -

    Caryophyllene oxide

    0,51

    0,5

    0,58

    -

    0.80

    Germacrene D

    0,33

    0,15

    0,29

    -

    -

    18

    Chapitre 3. Le Varroa, parasite redoutable des abeilles

    3.1. Le déclin des populations d'abeilles à travers le monde

    La santé des abeilles est exposée à tout moment à des épizooties qui compromettent la pratique apicole. Les maladies se propagent très rapidement à l'intérieur des ruches en raison des contacts physiques entre ouvrières et de la trophallaxie (échange de nourriture entre abeilles). De même, les abeilles pouvant voler sur de grandes distances, piller les colonies voisines ou y dériver, le risque qu'un grand nombre de colonies et de ruchers soit touché par une épizootie est important. Si l'on ajoute à cela le déplacement des ruches par l'apiculteur entre différentes régions au rythme des saisons (transhumance), la contamination devient plus que probable.

    Depuis 2006, à travers le monde, on assiste un phénomène de surmortalité des abeilles; le Syndrome d'effondrement des colonies ou Colony Collapsus Disorder (CCD): les ruches se vident de leurs ouvrières du jour au lendemain en l'absence de cadavres dans ou à proximité de la ruche. Ce phénomène semble affecter certaines régions du globe plus que d'autres et les causes ne semblent pas les mêmes pour chacun des continents (Pelletier, 2010). L'Amérique semble la plus affectée avec des pertes hivernales du cheptel de plus de 30% en 2009/2010 aux USA. Pour la même période, en Europe, la France, l'Espagne, l'Italie ont enregistré des pertes comprises entre 20 et 35%. Notons que les chiffres enregistrés étaient beaucoup plus importants pour la période 2003/2006 aussi bien aux USA qu'en Europe (30 à 90%) (Rey, 2012). Concernant l'Afrique et le Proche-Orient, aucune surmortalité n'est rapportée et les auteurs attribuent cela au fait qu'Apis mellifera étant une espèce originaire du continent africain, elle y est mieux adaptée et résiste mieux à ses divers antagonistes et aussi, l'usage des pesticides y demeure encore restreint (Morin, 2010; Neumann et Carreck, 2010). Le Maghreb reste néanmoins touché par le syndrome sachant que des pertes de plus de 30% ont été observées durant la saison apicole 2010 (Baaklini, 2010).

    Les causes suspectées pour le déclenchement de ce syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles (SECA) sont présentées par continent dans le tableau suivant (Pelletier, 2010):

    19

    Tableau 2. Causes suspectées dans le déclenchement du syndrome d'effondrement des colonies d'Apis mellifera à travers le monde

    Continent

    Causes

    Amérique

    Europe

    Afrique et
    Proche-

    Orient

    Asie

    Australie

    USA

    Canada

    SECA

    X

     

    X

     

    ?

     

    Colonies faibles

     

    X

    X

    X

     
     

    Conditions climatiques

    X

    X

    X

    X

     
     

    Famine

    X

    X

     
     
     
     

    Nosémose

     

    X

    X

     
     
     

    Parasite/virus divers

    X

     
     
     

    X

    X

    Perte d'habitats

     
     

    X

    X

     
     

    Pesticides agriculture

     
     

    X

    X

    X

     

    Problèmes de reine

    X

    X

     
     
     
     

    Varroase

     

    X

    X

    X

     

    X

    (Pelletier, 2010)

    Dans ce phénomène de surmortalité, la varroase semble être une cause prépondérante parmi les maladies, virus et autres agents pathogènes affectant l'abeille A. mellifera (Pelletier, 2010).

    La varroase est une maladie causée par un acarien parasite externe hématophage des abeilles ; le Varroa destructor qui sévit actuellement un peu partout dans le monde (Figure 3).

    Figure 3. Pertes mondiales estimées dues à V. destructor (Neumann et Careck, 2010)

    20

    3.2. Historique de la varroase

    Le Varroa a été récolté pour la première fois par l'entomologiste Edward Jacobson sur des abeilles de l'espèce Apis cerana de l'île de Java. Le Dr. Oudemans, acarologue hollandais en a fait la première description en 1904 et lui a donné le nom de Varroa jacobsoni en hommage à son découvreur (Oudemans, 1904). Varroa jacobsoni est donc le parasite de l'abeille Apis cerana dont l'aire de répartition, principalement asiatique, était séparée de celle d'Apis mellifera par les zones désertiques d'Iran et d'Afghanistan à l'ouest et les régions sibériennes froides au nord. La relation hôte-parasite existante entre l'abeille Apis cerana et l'acarien est actuellement dans un état d'équilibre, si bien que Varroa jacobsoni ne constitue pas aujourd'hui une menace pour Apis cerana (Donzé, 1995).

    Le parasite a été observé en 1951 à Singapour (Gunther, 1951), en 1953 en URSS (Breguetova, 1953). Le passage de Varroa de son hôte originel Apis cerana à son nouvel hôte Apis mellifera a sans doute eu lieu au cours des années 1940 ou 1950 (Grobov, 1976). L'importation de colonies d'abeilles de l'espèce Apis mellifera en Asie où elles n'étaient pas présentes, dans les années 1930, a donné l'occasion de passer sur cet hôte fraîchement arrivé (Donzé, 1995). La première observation de Varroa dans le couvain d'Apis mellifera aurait eu lieu en Corée dans les années 1950 (Topolska, 2001). Cette même observation a été réalisée en 1958 au Japon et en Chine (Ian Tsin-He, 1965; Topolska, 2001), en 1963 à Hong Kong et aux Phillippines (Delfinado, 1963).En 1970, le parasite a été découvert dans des ruchers bulgares. Il s'agit probablement de la première description du parasite sur le continent européen (Grobov, 1976). En France, la première observation de colonies d'abeilles infestées par Varroa a été faite en 1982 (Colin et al. 1983). En Tunisie, la varroase a été découverte en 1976. L'Algérie est déclarée infestée en 1981. En Espagne la maladie a été dépistée pour la première fois en 1985. La varroase a été déclarée en Portugal en 1988. Récemment, en 2010, le Varroa a fait son apparition au Madagascar.

    Au Maroc, deux enquêtes pour le dépistage de la varroase ont été effectuées en 1981 et 1988 et ont concerné l'ensemble du territoire national et notamment les zones frontalières. Ces enquêtes n'ont pas révélé la présence de Varroa et ce n'est qu'au mois d'Août 1989 que la varroase a été déclarée pour la première fois dans la région du Loukkos (précisément le 18 Août 1989) après confirmation par les laboratoires

    21

    d'Analyses Vétérinaires de Tanger et de Casablanca ainsi que par le département de parasitologie de I.A.V. HASSAN II (Rabat). La maladie s'est en suite propagée rapidement dans d'autres régions et ce, en dépit des mesures d'urgences qui ont été prises. Actuellement aucune région ne peut en être déclarée indemne.

    Vu qu'au moment de la déclaration, 1'infestation dans ces zones était faible, la possibilité de l'introduction de la varroase au Maroc par la voie naturelle (vol naturel d'essaims) est à écarter, d'autant plus que le stade le plus avancé de la varroase a été dépisté dans la province de Kénitra et de Larache (zones éloignées des frontières) (El Bouhamid, 1994).

    A travers le monde, ce n'est qu'en 1966 que l'on déclare officiellement le danger et les dommages potentiels, pour l'apiculture, provoqués par l'extension du parasite. La répartition du Varroa dans les ruches est dès lors devenue, au gré des échanges internationaux d'abeilles (colonies, reines), peu à peu mondiale.

    En 2000, Anderson et Truemann, dissocie l'acarien initialement Varroa jacobsoni en 2 espèces distinctes. Le nom de l'espèce qui regroupe les acariens infestant l'abeille domestique Apis mellifera est désormais Varroa destructor. De nos jours, de part le monde, peu de territoires sont épargnés par l'infestation des colonies d'Apis mellifera par le Varroa (Figure 4). Notons que l'Australie est encore l'un des territoires déclarés indemnes de l'infestation grâce à la mise en oeuvre de protocoles de quarantaine en cas d'introduction de colonies d'abeilles (Anonyme, 2013).

    Figure 4. Répartition géographique de Varroa destructor (Ellis et Zettel Nalen, 2010).

    (Les zones colorées en rouge indiquent la présence de Varroa destructor sur le territoire)

    22

    3.3. Description biologique des phases de développement du Varroa destructeur

    Le parasite responsable des signes cliniques de la varroase chez A. mellifera est le Varroa destructor Anderson & Trueman. Il appartient à l'embranchement des Arthropoda, à l'ordre des Mesostigmata, à la famille des Varroidae et au genre Varroa (Wendling, 2012).

    Le cycle de développement du parasite se subdivise en deux phases: la phase immature qui comprend trois stades (oeuf, protonymphe et deutonymphe) et la phase mature où le dimorphisme sexuel est facilement observable.

    Les oeufs pondus par la femelle de Varroa sont blancs. Ils présentent une consistance élastique et une forme ovoïde et mesurent environ 300 jim de long et 230 jim de large (Wendling, 2012). Le stade protonymphal est le premier stade mobile. Il montre quatre paires de pattes et le corps est clair et non sclérotisé. Le mâle a une forme ovoïde dont les dimensions sont de 500 à 590 jim et la femelle a une forme sphérique et mesure entre 530 et 750 jim (Wendling, 2012). Au début du stade deutonymphal, la forme du corps de la femelle évolue vers une forme ovoïde, puis progressivement transversalement elliptique. La taille d'une deutonymphe femelle de Varroa destructor varie entre 750 et 1000 jim de long et 800 et 1600 jim de large et celle du mâle est de 750 à 770 jim de long et 750 à 800 jim de large (Wendling, 2012). Le mâle deutonymphe est le plus souvent plus petit que la femelle. Son corps à une forme de poire.

    Concernant la phase mature, le poids d'une femelle adulte V. destructor est de 325 jig (+/- 26 jig) en phase de phorésie et ce poids augmente en phase de reproduction (environ 480 jig deux jours après l'operculation de la cellule de couvain) (Garrido et al, 2000). Le corps de la femelle adulte V. destructor est ellipsoïdal, déprimé dorso-ventralement (Figure 5). Il a une longueur de 1167,3 jim et est large de 1708,9 jim (Anderson et Trueman, 2000). Les femelles adultes V. destructor ont une espérance de vie de 2,5 à 3,5 mois pendant l'été (Calatayud et Verdu, 1994; De Ruijter, 1987). Le corps du mâle V. destructor est jaune-verdâtre, presque sphérique. Il mesure environ 750 à 980 jim de long et 700 à 880 jim de large (Ellis et Zettel Nalen, 2010). Les membres sont longs et fins. Son corps est peu sclérotisé excepté au niveau des membres. Les mâles adultes V. destructor sont incapables d'accéder à une source de

    23

    nourriture par leurs propres moyens. Ils sont par ailleurs très sensibles à la déshydratation. De ce fait, ils meurent peu de temps après l'émergence de la jeune abeille adulte parasitée (Moritz et Jordan, 1992).

    Figure 5. Vue dorsale (à gauche) et ventrale ( à droite) d'une femelle adulte V. destructor (Wild, 2011)

    La figure ci-dessous montre la composition normale d'une famille V. destructor observée dans une alvéole de couvain d'ouvrières approximativement 11 jours après l'operculation.

    Figure 6. Composition normale d'une famille V. destructor observée dans une alvéole de couvain d'ouvrières approximativement 11 jours après l'operculation. En haut de gauche à droite: une protonymphe femelle, une deutonymphe mobile femelle, une deutonymphe immobile femelle. En bas de gauche à droite: une jeune femelle venant de muer, la fondatrice V. destructor, un mâle adulte (Rosenkranz et al. 2010).

    24

    3.4. Ontogenèse du Varroa destructor

    3.4.1. Processus d'infestation

    La future fondatrice de V. destructor fixée sur l'abeille adulte est transportée à proximité (quelques millimètres) d'une alvéole susceptible d'être infestée. Elle est la forme de résistance, la seule présente sur les abeilles pendant la période d'hivernage. En sortie d'hivernage, la femelle fondatrice infeste le couvain pour s'y reproduire. Une fois à proximité, les femelles V. destructor envahissent les alvéoles de couvain ouvertes, attirées par des substances volatiles provenant des larves d'abeilles (Pernal et al. 2005; Noireterre, 2011). Parfois, l'acarien quitte son hôte pour se placer sur le bord de l'alvéole, et se dirige rapidement vers le fond en se mouvant entre la larve et la paroi de l'alvéole (Beetsma et al. 1999; Boot et al. 1992; Ibrahim et al. 2007). Une fois à l'intérieur de l'alvéole, l'acarien ne le quitte plus (Ibrahim et al, 2007) et se cache sous la larve d'A. mellifera dans la nourriture destinée à l'alimentation du stade operculé (Figure 7). L'entrée des fondatrices dans les alvéoles s'effectue d'une façon aléatoire (Martin, 1995a; Salvy et al. 1999a). Notons que Varroa destructor pour se reproduire préfère les cellules de couvain de faux-bourdons à celles d'ouvrières (Calderone et Kuenen, 2001; Fuchs, 1990).

    Figure 7. Processus d'entrée de la fondatrice V. destructor dans la cellule de couvain (Vandame, 1996).

    25

    3.4.2. La fécondation

    Après l'operculation de l'alvéole le premier oeuf de V. destructor est pondu après 60 à 70 heures aussi bien dans le couvain d'ouvrières que celui des faux-bourdons (Donzé et Guérin, 1994; Martin, 1995b). Seul le premier oeuf donnera un mâle V. destructor. L'acarien est qualifié d'arrhénotoque, car les oeufs non fécondés engendrent des mâles haploïdes (n=7), les oeufs fécondés produisent des femelles diploïdes (2n=14) (Akimov et al. 1986b). La fécondation de la femelle V. destructor s'effectue une seule fois au cours de sa vie néanmoins plusieurs accouplements sont nécessaires pour obtenir une fécondation efficace (Donzé et al. 1996). Le nombre d'oeufs pondus par le Varroa est de 5 à 6 (1 mâle et 4 femelles), tandis que dans le couvain de faux-bourdons, ce nombre est de 6 à 7oeufs (1 mâle et 5 femelles) (Martin, 1995b). Les descendants mâles et femelles atteindront la maturité sexuelle immédiatement après leur dernière mue. Le temps nécessaire pour qu'un V. destructor passe du stade oeuf au stade adulte est d'environ 134 heures (5,6 jours) chez les femelles et de 144 heures (6 jours) chez les mâles (Donzé et Guérin, 1994; Martin, 1994). Compte tenu de l'intervalle de ponte entre les deux premiers oeufs, le mâle atteint ainsi l'âge adulte une vingtaine d'heures avant la première femelle. Le mâle doit donc attendre que la première femelle achève sa mue imaginale pour s'accoupler avec elle (Donzé et al, 1996 ; Lobb et Martin, 1997).

    3.4.3. Emergence de la jeune abeille

    Après la mue imaginale de l'abeille, les femelles adultes V. destructor sont généralement observées entre les tergites gastriques de l'abeille en attendant que cette dernière émerge de l'alvéole. À l'émergence de la jeune abeille, les femelles adultes de Varroa, parfois aussi les femelles immatures et le(s) mâle(s) adulte(s) quittent l'alvéole, seuls ou portés par l'abeille. Cependant, les femelles de Varroa encore immatures au moment de l'émergence, ainsi que les mâles sont voués à mourir rapidement (Donzé, 1995; Martin, 1994).La figure 8 illustre le cycle de reproduction de Varroa destructor

    26

    Figure 8. Cycle de reproduction de Varroa destructor (Vidal-Naquet, 2008)

    3.4.4. Concordance phénologique cycle Varroa/cycle abeille (récapitulation)

    Varroa destructor est un parasite obligatoire du genre Apis. Il est présent à tous les stades de développement de son hôte, ce qui implique une étroite relation entre leurs cycles de développement respectifs (Figure 9). En résumé, le cycle de développement de ce parasite se déroule donc essentiellement dans le couvain et dure huit jours. La femelle Varroa fondatrice entre donc dans les cellules d'ouvrières ou de faux-bourdons au stade larvaire juste avant l'operculation et s'immerge dans la gelée larvaire, pour se cacher des abeilles ouvrières nettoyeuses, nourricières et cirières. 60 à 70 heures après l'operculation, le premier oeuf (généralement un mâle haploïde) est pondu. Dans les cellules de couvain d'ouvrière la femelle fondatrice pond 3 à 4 oeufs en plus du premier

    27

    oeuf mâle pondu. Au niveau des cellules de couvain de faux-bourdon, elle pond 5 ou 6 oeufs en plus du premier oeuf mâle pondu. Le couvain de faux-bourdon étant operculé plus longtemps (14,5 jours) que celui des ouvrières (12 jours), le varroa s'est ainsi adapter en optimisant sa fertilité dans les cellules mâle. Le couvain mâle est beaucoup plus attractif pour le Varroa que le couvain d'ouvrières. Le développement de l'oeuf à l'adulte se fait dans la cellule operculée au stade nymphal de l'abeille et dure environ 134 heures pour le mâle et 154 pour la femelle. Les larves se nourrissent de la nourriture apportée à la larve d'abeille, tandis que les femelles adultes se nourriront de l'hémolymphe de la larve d'abeille.

    Le premier mâle Varroa va s'accoupler avec ses soeurs dans la cellule sous l'opercule. Les femelles vont remplir leur spermathèque puis elles ne s'accoupleront plus. Lorsque l'abeille émerge de sa cellule, les jeunes Varroa et la femelle fondatrice quittent la cellule sur l'abeille. Le mâle survit un court moment dans la cellule ouverte et meurt ne pouvant pas se nourrir de l'hémolymphe de l'abeille. Les femelles de Varroa, étant très mobiles, vont pouvoir être disséminées dans la ruche et les ruches avoisinantes en s'accrochant aux abeilles et aux faux bourdons (Vidal-Naquet, 2008; Noireterre, 2011).

    Figure 9. Evolution des effectifs de V. destructor en fonction de l'état de la colonie
    d'abeilles et des saisons (Traduit)
    (Randy Oliver, 2006)

    28

    3.5. Dynamique des populations de V. destructor au sein de la colonie

    La dynamique de population de Varroa au sein de la colonie est directement liée à celle de la colonie d'abeilles. Le nombre d'acariens augmente habituellement lentement au début de la saison. Des signes cliniques peuvent être observés à tout moment pendant la pleine saison, bien que les taux maximum soient généralement atteints en fin de saison. La population parasitaire totale augmente au cours de l'année dès qu'il y a présence de couvain dans la ruche, et donc possibilité pour les fondatrices V. jacobsoni de se reproduire (Figure 10). Une étude menée en climat britannique montre que pendant la période de présence de couvain, 60 à 70 % de la population totale d'acariens est présente dans le couvain operculé (Martin, 1998).

    Figure 10. Modélisation du niveau d'infestation par l'acarien V. jacobsoni des abeilles adultes et du couvain au cours d'une année (Martin, 1998a).

    (Infestation level = niveau d'infestation, adultbee = abeille adulte, sealedbrood = couvain operculé, month = mois)

    Noireterre (2011) propose un modèle mathématique, validé par de nombreuses études sur le terrain, qui permet d'évaluer la croissance de la population du parasite au cours de l'année. Elle est pratiquement exponentielle et on considère qu'elle augmente d'un facteur 0,021 par jour lorsque la colonie élève du couvain. Le modèle donnant la population de varroas à un jour donné selon Noireterre (2011) est le suivant:

    Nombre de varroas à l'arrêt de l'élevage = (Nombre de varroa initial) × 1,021X

    X= Nbre de jours de l'année avec le couvain

    29

    Ainsi à la sortie d'hivernage, une colonie parasitée par 50 Varroas, connaitra 1100 Varroas en juin et 2000 Varroas avant la fin du mois d'août, moment où la population d'abeilles décline. Il en résulte une pression parasitaire maximale sur la colonie, le couvain est alors fortement parasité. On parle de période critique (Figure 11). Les abeilles d'hiver seront nettement affaiblies et la colonie s'effondrera brutalement à la fin de l'hiver car elle ne sera pas capable d'élever la nouvelle génération (Noireterre, 2011).

    Figure 11. Modélisation de la dynamique de population de Varroa destructor au
    cours d'une année
    (Noireterre, 2011)

    En été, par des phénomènes de pillage des ruches malades, de dérive des ouvrières, de passage de faux-bourdons et de visite de ruches abandonnées, les Varroas qui ré-infestent les ruches, ont été estimés par certaines études à prés de 70 par semaine (contre 5 au printemps) (Fernandez et Coineau, 2002). Avec cette modélisation, il est estimé qu'en l'absence de traitement, 10 Varroas aboutiraient à une population de 1000 individus en deux ans (Martin, 1998).

    De ce fait, on comprend l'importance de la mise en oeuvre d'un dépistage et traitement réguliers contre Varroa pour contrôler sa reproduction et gérer les ré-infestations.

    Par ailleurs plusieurs auteurs s'accordent à considérer qu'à partir du moment où le taux d'infestation atteint 2000 parasites, le risque d'effondrement de la colonie est important. Ce taux est nommé seuil de tolérance ou seuil de dommage économique. Une

    30

    colonie qui possède 500 varroas à la sortie d'hivernage atteint ce seuil dès le mois de mai et la population atteint rapidement 6000 Varroas pendant l'été.

    Concernant la lutte contre Varroa, les recommandations sont donc d'obtenir un seuil maximal de 50 varroas par colonie avant hivernage. Pour que la colonie redémarre correctement au printemps suivant, les abeilles d'hiver doivent être correctement développées et aptes à élever du couvain. Il est donc important que le traitement acaricide, permettant de réduire l'infestation au seuil de 50 varroas, soit réalisé en août avant l'élevage du couvain d'abeilles d'hiver. Ainsi, la charge parasitaire sera faible, et les abeilles d'hiver ne présenteront pas de modifications morphologiques qui auraient été imputables au parasitisme des larves au cours de leur développement (Noireterre, 2011).

    3.6. Expression de la varroase

    3.6.1. Au niveau de l'individu

    La varroase s'exprime de plusieurs façons au niveau de l'individu abeille. Parmi tant d'autre on peut citer :

    ? Spoliation d'hémolymphe lors de la nutrition

    Les femelles adultes de Varroa destructor percent la cuticule de leur hôte, afin de pouvoir accéder à leur source de nourriture : l'hémolymphe. Le prélèvement quotidien d'hémolymphe est estimé à 0,67 ìl (Bowen-Walker et Gunn, 2001). La nutrition de l'acarien entraîne une baisse de la quantité globale de protéines de l'hémolymphe. Chez les nymphes d'ouvrières, elle s'élève à 27 % lors d'une infestation unique et à 50 % lors d'une infestation double (Amdam et al. 2004).

    ? Baisse du poids des abeilles infestés

    L'infestation entraîne une perte de poids chez les abeilles adultes. Une étude montre que pour une infestation de 1 à 3 femelles fondatrices la perte de poids moyen est estimée à 10,33 % chez les jeunes faux-bourdons et 11,09 % chez les ouvrières à l'émergence. Pour une infestation de 3 à 5 acariens elle est estimée en moyenne à 18,26 % chez les faux-bourdons et 17,53 % chez les ouvrières (Kotwal et Abrol, 2009). Les imagos faux-bourdons arrivent à émerger d'alvéoles renfermant 15 à 20 femelles fondatrices et leurs descendances, mais leur poids reste très faible et ne pèsent que la moitié du poids de mâles non parasités (Duay et al. 2003).

    31

    ? Déformations morphologiques externes

    Environ 8,5 % des ouvrières parasitées à divers degrés émergent avec des déformations morphologiques externes comme des ailes atrophiées, un raccourcissement du corps (seules 1,8 % des ouvrières non parasitées présentes des déformations morphologiques externes) (Bowen-Walker et Gunn, 2001)

    ? Réduction de l'espérance de vie

    L'espérance de vie des abeilles diminue lorsque le taux d'infestation augmente (Ellis et Delaplane, 2009). En république Allemande, une étude a montré que la durée de vie moyenne des ouvrières est respectivement 15,6; 9,1; 8,3 semaines pour des colonies faiblement, moyennement et fortement infestées pour la période d'étude de mai à septembre (Ritter et al, 1984).

    ? Altération des fonctions cérébrales de l'abeille

    Le parasitisme diminue la capacité d'apprentissage chez les butineuses parasitées. Cela influe sur le comportement de vol, l'orientation, ainsi que le succès de retour à la ruche des butineuses (Kralj et al. 2006). L'observation de ruches fortement infestées montre une perte très rapide des butineuses jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la reine accompagnée de quelques ouvrières (Sakofski, 1990).

    ? Diminution du potentiel reproducteur des faux-bourdons

    La baisse de la capacité de vol et de la production de spermatozoïdes au cours du parasitisme chez l'abeille male entraine la baisse du potentiel reproducteur des faux-bourdons. En effet, les faux-bourdons infestés durant leur développement par une ou deux femelles adultes produisent respectivement 24 % et 45 % moins de spermatozoïdes de faible qualité que les témoins (Duay et al. 2002; Del Cacho et al. 1996).

    ? Varroa destructor, un vecteur de virus

    Les colonies d'abeilles sévèrement infestées par V. destructor ont un taux de mortalité très élevé souvent attribuée à l'action concomitante de virus. Les virus CBPV (Chronic Bee Paralysis Virus - Virus de la paralysie chronique), BQCV (Black Queen Cell Virus - Virus de la cellule royale noire), SBV (Sacbrood Bee Virus - Maladie du couvain sacciforme), DWV (Deformed Wing Virus - Virus des ailes déformées) et autres sont

    32

    retrouvés chez l'abeille de façon concomitante à l'infestation parasitaire (Chen et Siede, 2007 ; Martin et al. 1998; Tentcheva et al. 2004).

    ? Varroa destructor, un vecteur de champignons

    Plusieurs champignons ou spores de champignons sont retrouvés à la surface de Varroa destructor. Parmi eux, Aspergillus flavus et Ascosphaera apis sont connus comme pathogènes pour l'abeille. Les spores d'Ascophaera apis sont responsables de la maladie du couvain plâtré ou ascosphérose (Ball, 1997).

    ? Varroa destructor, un vecteur de bactéries

    L'acarien Varroa destructor est en mesure de transporter des spores de Paenibacillus larvae (agent de la loque américaine) à la surface de son corps (Alippi et al, 1995). Le parasite participerait ainsi à la propagation de la loque américaine.

    3.6.2. Au niveau de la colonie

    Quand l'infestation de la colonie d'abeilles par V. destructor est faible, on n'observe aucun symptôme clinique et le parasitisme passe souvent de façon inaperçue. Au cours d'une infestation modérée, la croissance de la population d'abeilles pourrait être affectée aussi bien que le niveau de production en miel. Une étude réalisée au Canada montre qu'un taux d'infestation de 2 acariens pour 100 abeilles suffirait pour réduire de façon significative la production en miel de la colonie (Currie et Gatien, 2006). L'expression clinique se traduit par la présence d'abeilles traînantes au sol, certaines ont les ailes écartées, déformées ou asymétriques, le corps peut être noir dépourvu de poils. Le couvain est en mosaïque et paraît irrégulier, les réserves en miel et en pollen deviennent disproportionnelle par rapport à la force de la colonie. Les colonies deviennent alors plus sensibles aux surinfections (teignes, loques,...).Les colonies symptomatiques évoluent vers la mort, le plus souvent durant la période hivernale (Rosenkranz et al, 2010).

    NB : Les informations relatives à la lutte contre le varroa sont en annexe

    33

    Partie 2: Matériel et méthodes

    34

    2.1. Présentation de la zone d'étude

    2.1.1. Situation géographique

    La zone d'étude concernée est le Sud ouest marocain .Elle est située en grande partie dans la province de Taroudant .La province de Taroudant a été créée en décembre 1981, elle est située au centre de la région Souss-Massa-Draa et s'étend sur une superficie de 16.500 km2. La province de Taroudant est bordée par les provinces d'Essaouira, de Chichaoua et d'Al Haouz au nord, la province de Ouarzazate à l'est, les provinces de Tata et de Tiznit au sud, la province de Chtouka-Aït Baha et les préfectures d'Inezgane-Aït Melloul et d'Agadir Ida-Outanane à l'ouest. La province de taroudant est découpée en 81 communes rurales et 8 communes urbaines. L'ensemble est réparti en 5 cercles.

    Figure 12. Carte montrant la localisation de la zone d'étude dans le Sud Ouest du Maroc.

    2.1.2. Relief et climat

    Taroudant est une province essentiellement montagneuse, avec 60% de relief de la province. Comme on peut le voir sur la Figure 13, le territoire s'articule autour de la vallée du Souss. Il est limité au nord par les contreforts occidentaux du Haut Atlas et au sud et au centre par les montagnes de l'Anti-Atlas. L'oued Souss né à l'est de la province, là où le terrain s'élève et la vallée se case dans les montagnes. Il poursuit sa

    35

    course vers l'ouest, et finalement abandonne la province pour se jeter quelques km plus loin dans l'Océan Atlantique, dans la province d'Agadir.

    La province est caractérisée par un climat sec et ensoleillé, avec des hivers tempérés et des étés très chauds, Le climat est plus froid dans les montagnes et en hiver la neige peut tomber. Les différences thermiques entre le jour et la nuit sont importantes. La radiation solaire, même en hiver, est intense. Les données climatologiques sont comme suit :

    V' Pluviométrie annuelle moyenne : 275 mm

    V' Température maximale : 30°

    V' Température minimale : 12°

    La sécheresse a fait ses dégâts dans les dernières années, surtout dans la région de l'Anti-Atlas, ce qui a contribué à son appauvrissement et à son abandon.

    Figure 13. La carte géographique de la province du Taroudant (Ministère de l'Intérieur, S.E.P.C.P., 2012)

    2.1.3. Données sur le secteur forestier

    La superficie forestière de la province est de 543 707 Ha. Les principales essences forestières de la zone d'étude sont : L'arganier, avec 66% de la superficie totale, suivie du chêne vert, du thuya et du genévrier. Elles sont accompagnées d'autres espèces

    telles que le lentisque, l'oléastre, le doum, le caroubier, le jujubier. Le réseau des
    pistes forestières relevant de la DPEFLCD de Taroudant est d'une longueur totale de l'ordre de 700 Km. Il ya deux postes vigies dans les communes rurales de Ménizla et de

    36

    Talmakant. Les superficies occupées par les espèces forestières, leurs repartitions ainsi que les productions diverses dans le secteur forestier sont représentées dans le tableau 3 et 4 suivants.

    Tableau 3. Principales essences forestières dans la province du Taroudant

    Principales essences forestières

    Superficie (ha)

    Pourcentage (%)

    Superficie province (%)

    Arganier

    358 100

    66

    21,7

    Chêne vert

    79 050

    14,6

    4,8

    Thuya

    61 160

    11

    3,7

    Genévrier

    26 200

    5

    1,6

    Autres

    18 501

    3,4

    1,2

    Total

    543 011

    100

    33

    (Ministère de l'Intérieur, S.E.P.C.P., 2012)

    Tableau 4. Quelques productions forestières dans la province du Taroudant

    PRODUCTION

    Fourrage (UF/an)

    Bois de feux (STERE/an)

    Huile d'argan (T/an)

    Miel (T/an)

    Thym (T/an)

    Armoise (T/an)

    162.900.000

    238.400

    1.500

    270

    600

    50

    (Ministère de l'Intérieur, S.E.P.C.P., 2010)

    37

    2.1.4. Organisations professionnelles

    Le Tableau 5 suivant établit les différentes organisations professionnelles du secteur agricole dans la province du Taroudant.

    Tableau 5. Répartition des coopératives agricoles dans la province du Taroudant

    Désignation

    Nombre

    Capital
    (1000 Dh)

    Active

    Inactive

    Membres

    Collecte et commercialisation du lait

    49

    14 202,58

    48

    1

    7.000

    Reforme agraire

    15

    6135

    15

    0

    859

    Emballage des primeurs

    2

    2 984

    1

    1

    15

    Emballage des agrumes

    5

    105 109,8

    4

    1

    269

    Matériel agricole

    14

    666,5

    10

    4

    324

    Femme rurale

    18

    196

    17

    1

    598

    Apicole

    11

    301

    10

    1

    159

    Production

    5

    27 270

    5

    0

    240

    Amélioration génétique

    1

    2931

    1

    0

    130

    Polyvalente

    5

    435,1

    1

    0

    160

    Oléiculture

    3

    214

    3

    0

    58

    Aviculture

    1

    109

    0

    1

    12

    Safran

    12

    543 ,800

    12

    -

    516

    Autres

    40

    301

    38

    2

    1.342

    Total

    181

    161 398,78

    169

    12

    11682

    (Ministère de l'intérieur, S.E.P.C.P., 2012)

    38

    2.2. Approche méthodologique

    2.2.1. Enquête de confirmation auprès des apiculteurs de la région de Taroudant et entretien avec les apiculteurs du Gharb

    Une recherche bibliographique a été réalisée afin de recueillir les informations utiles à notre étude. Cette recherche bibliographique a concerné les thèses et mémoires de fin d'études, les articles scientifiques, les études et les documents techniques en rapport avec notre problématique. Cela nous a permis de recadrer et de bien orienter notre enquête.

    D'après des déclarations empiriques, il s'avère que les colonies d'abeilles séjournant dans le Sud-ouest marocain sur les formations de Thymus satureioides acquièrent une certaine immunité contre le Varroa. C'est dans cette optique qu'une enquête a été conduite, dans la province de Taroudant et la région du Gharb, auprès d'une dizaine d'apiculteurs et de coopératives apicoles. Il convient de souligner que compte tenu de la nature de l'information à collecter et de l'objectif de l'enquête, il n'a pas été prévu de procéder selon une approche statistique (choix raisonné). L'objectif est plutôt la qualification et le diagnostic de la problématique de l'apiculture et du Varroa dans la zone d'étude.

    L'entretien semi-directif ou semi-ouvert représente le principal outil pour les éléments de réponse à notre problématique, à savoir : la conduite du rucher et les modalités d'infestation par le Varroa dans les peuplements de thym. L'entretien est structuré en fonction de thèmes précis qu'on a souhaité approfondir. On a utilisé une grille d'entretien (Voir annexe) où sont répertoriées et classées des questions précises et spécifiques.

    Elaboration du guide d'entretien

    Il oriente la recherche de l'information, il permet de recueillir la parole, les témoignages, les réactions des acteurs face à leurs réalités et faits sociaux. Ainsi un guide d'entretien a été élaboré.Ce guide a été adapté au contexte et au type d'informations qu'on a souhaité recueillir par notre entretien avec les apiculteurs.

    Le guide d'entretien a été basé sur six grands thèmes qu'on a abordé lors des entrevues : - Critères utilisés pour le choix de l'emplacement du rucher

    - Disposition et gestion du rucher - Nourrissage

    39

    - Calendrier apicole et transhumance

    - Etat sanitaire des abeilles pendant la période d'installation du rucher au niveau des populations de Thym satureioides

    - La fin de récolte et hivernage

    Au début les questions sont d'ordre général. Ensuite, les questions deviennent pointues. C'est le "modèle de l'entonnoir".

    Méthode d'analyse de l'entretient

    L'analyse des entretiens a été réalisée par deux méthodes d'analyse qui sont :

    - L'analyse du contenu, qui est une technique importante et convenable sur laquelle nous nous sommes basé pour le traitement des entretiens. Cette méthode d'analyse permet le filtrage et la sélection des informations qui sont recueillies lors des entretiens. Elle consiste au repérage des mots clés et des phrases noyaux portant l'information recherchée. Ce qui nous permet de dégager ce qui est essentiel et ayant une relation avec notre problématique. Ensuite, ces informations ont été regroupées par thème, et au niveau de chaque thème, les phrases noyaux ont été classées en sous-catégories.

    - L'analyse descriptive est une analyse permettant de présenter et de caractériser un phénomène ou une situation de manière claire et simplifiée.

    2.2.2. Collecte de Thymus satureioides au niveau de différentes provenances dans la province de Taroudant

    La récolte du thym a eu lieu le 1er et le 2 août 2013 au niveau de six stations dans la zone d'étude selon des transects linéaires et dans l'ordre géographique: Argana-Aoulouz-Ankrim-Timoulay-Amskrod. La localisation des stations dans la zone d'étude ainsi que l'emplacement des stations de récolte du thym et leurs caractéristiques sont représentés dans la figure 14 et le tableau 8 suivant :

    40

    Tableau 8.Caractéristiques des stations de collecte des échantillons de Thymus satureioides

    Station

    Type de peuplement

    Exposition

    Altitude (m)

    Pente (%)

    Coord. GPS

    Argana

    Thuya

    Nord

    1240

    20

    N30 42.792

    (Ouled

     
     
     
     

    W9 06.194

    Berhil)

     
     
     
     
     

    Aoulouz

    Arganier

    Nord

    1020

    23

    N30 47.812

     
     
     
     
     

    W8 23.132

     

    Arganier + thuya

    Nord-Est

    320

    23

    N30 32.812

    Ankrim

    + Oleastre

     
     
     

    W9 34.284

     

    Thuya + Oleastre +

     
     
     
     

    Timoulay

    +Lentisque+Pin

    Est

    860

    30

    N30 37.443

     

    d'alep+Jujibier

     
     
     

    W9 30.336

     

    +Chêne vert

     
     
     
     

    Amskrod

    Thuya

    Est

    1050

    30

    N30 38.138

     
     
     
     
     

    W9 22.921

    Amskrod

    Thuya

    Ouest

    1050

    25

    N30 38.153

     
     
     
     
     

    W9 22.947

    Figure 14. Carte montrant l'emplacement des stations de récolte des échantillons de thymus satureioides dans le Sud-ouest Marocain.

    Seule la partie aérienne du thym a été récoltée à l'aide d'un sécateur et mise en carton au terrain. Environs 4 kg de thym a été récolté par station et les caractéristiques des stations étaient inscrites sur les cartons. Les cartons ont été ensuite acheminés au laboratoire du Centre de Recherche Forestière à Rabat pour l'extraction des huiles essentielles.

    41

    2.2.3. Distillation de T. satureioides récolté dans la province de Taroudant

    La distillation des différentes provenances de Thymus satureioides a été effectuée au laboratoire de chimie du CRF à Rabat par hydrodistillation sous montage de Clévenger. C'est la méthode la plus simple et de ce fait la plus anciennement utilisée. Le procédé consiste à immerger la matière première végétale dans un ballon rempli d'eau placé sur une source de chaleur. Le tout est ensuite porté à ébullition. La chaleur permet l'éclatement des cellules végétales et la libération des molécules odorantes qui y sont contenues. Ces molécules aromatiques forment avec la vapeur d'eau, un mélange azéotropique. Les vapeurs sont condensées dans un réfrigérant et les huiles essentielles se séparent de l'eau par différence de densité. L'eau aromatique est recyclée dans l'hydro-distillateur afin de maintenir sont rapport avec la plante à son niveau initial (El haid, 2011). Pour l'hydro-distillation du thym, environ 150g de thym broyés ont été mélangé avec 750 ml d'eau dans un ballon d'un litre surmonté d'une colonne d'environ 60 cm de longueur et qui est reliée à un réfrigérant. L'ensemble est chauffé à ébullition pendant 3 heures de temps. Trois répétitions par station ont été effectuées. Les huiles essentielles obtenues ont été mises dans des flacons et conservés au réfrigérateur.

    2.2.4. Détermination du rendement en HE

    Le rendement en HE des différentes provenances est calculé par la formule suivante:

     

    Rdt = (V/ms x 100)

    avec :

    - Rdt = rendement en HE (ml/100g); - V = volume d'HE recueilli; - ms = masse végétale sèche.

     

    Comme la densité des huiles essentielles est proche de 1, le rendement est exprimé en %.

    2.2.5. Caractérisation chimique des HE de T. satureioides

    La caractérisation des huiles essentielles de Thymus satureioides a été réalisée par la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG-SM) à l'Unité de Recherche sur les Techniques Nucléaires, l'Environnement et la Qualité du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger. Elle est réalisée sur un chromatographe en phase gazeuse de type Hewlett-Packard (série HP 6890) couplé à un spectromètre de masse (série HP 5973). La fragmentation est effectuée par impact électronique sous un champ de 70 eV. La colonne utilisée est une colonne capillaire HP-

    42

    5MS (30 m x 0,25 mm), l'épaisseur du film est de 0,25 um. La température de la colonne est programmée de 50 à 200°C à raison de 4°C/min. Le gaz vecteur est l'hélium dont le débit est fixé à 1,5 ml/min. Le mode d'injection est split (rapport de fuite: 1/70, débit 112 ml/min). L'appareil est relié à un système informatique gérant une bibliothèque de spectres de masse NIST 98. L'identification des constituants a été réalisée en se basant sur les spectres de masses, les données de la littérature et les Indices de Kovat's.

    2.2.6. Evaluation du taux d'infestation du Varroa dans le Gharb

    Afin d'avoir une idée sur le taux d'infestation du Varroa dans les ruches du Gharb où a eu lieu le test bio-insecticide des HE de thym, on a évalué le taux d'infestation aussi bien dans le couvain mâle que sur les abeilles adultes (Varroas phorétiques) avant et après les traitements aux HE par différentes méthodes. Cette évaluation du taux d'infestation a été réalisée sur deux ruchers, l'un à Sidi Yahya et l'autre à Kénitra. Une partie de l'expérimentation a eu lieu sur le terrain et une autre partie au laboratoire de l'ENFI.

    2.2.6.1. Echantillonnage des Varroas phorétiques

    Cette méthode est celle de Cantin (2014) avec quelque modification. Les échantillons ont été prélevés au niveau d'un rucher à Nkharkhssa (Kénitra) et au niveau d'un autre rucher à Sidi Yahya.

    Principe d'échantillonnage

    Les Varroas qui sont portés sur le corps des abeilles ouvrières ou faux bourdons sont appelés « varroas phorétiques ». Le comptage de ces Varroas, sur un échantillon donné d'abeilles adultes permet de déterminer un taux d'infestation de l'échantillon prélevé. Ces Varroas sont détachés de leurs hôtes par des « lavages », puis sont comptés. Ce nombre peut être rapporté au nombre d'abeilles collectées, pour exprimer le taux d'infestation des abeilles échantillonnées. Sur des cadres de couvain ouverts de différentes ruches, on a prélevé des abeilles et on les a mis dans un pot. On a ajouté ensuite de l'alcool (Figure 15) et on a agité vigoureusement pendant 30 secondes. Le contenu du pot est versé sur un double tamis (le 1er tamis laissant passer les varroas mais pas les abeilles, 2ème tamis ne laissant pas passer les varroas). Apres rinçage, on a procédé au décompte des abeilles sur le 1er tamis et des varroas sur le second tamis. Le

    43

    rapport entre le nombre de varroas et le nombre d'abeilles permet de calculer un taux d'infestation moyen.

    Figure 15. Abeilles adultes immergées dans de l'alcool et double tamis pour séparer les abeilles des Varroas

    Lecture des résultats :

    Selon Gatien et al. (2003), les seuils de dommage se présentent comme suit :

    - Au printemps, un taux d'infestation de 1% cause un impact négatif sur la production de miel.

    - Un taux de 2 à 5% abaisse significativement la production de miel

    - Un taux de 20% annule toutes possibilités de récolte.

    - Quel que soit la période, un taux > 5% nécessite le recourt à un traitement efficace

    2.2.6.2. Suivi des chutes naturelles de Varroas « méthode de pose de langes »

    Elle a été réalisée au niveau du rucher d'Nkharkhssa (Kénitra).Cette méthode est celle figurant au niveau de la Direction de la santé animale et de l'inspection des viandes Quebec(2011)

    Principe:

    C'est une méthode simple qui s'effectue normalement sans ouvrir la ruche, si celle-ci dispose d'une fente à la base. Elle permet de compter le nombre de varroas qui tombent naturellement (notamment par le nettoyage pratiqué par les abeilles) au fond de la

    44

    ruche. Il s'agit donc d'une estimation indirecte de l'infestation. Mise en oeuvre au rucher:

    La mesure du taux d'infestation a été effectuée sur 15 ruches. Un carton graissé à la margarine permettant de fixer les varroas tombés est glissé au fond de chaque ruche (Figure 16). Le comptage des Varroas à l'aide d'une loupe sur les cartons a eu lieu le 1er, 2ème et 6ème jour. A chaque comptage on renouvelle les cartons. Le nombre de varroas compter est exprimé en «Varroas par jour».

    Figure 16. Insertion d'un lange graissé à la margarine au fond d'une ruche

    Lecture des résultats :

    En printemps, si on a plus d'un varroa par jour, on fait recourt à un traitement (Direction de la santé animale et de l'inspection des viandes Quebec, 2011). En Europe centrale, le seuil de dommage est fixé de 20 à 30 varroa/jour.

    2.2.6.3. Comptage des Varroas piégés dans le couvain mâle

    Cette méthode est celle de Jean Maurice CANTIN (2014) avec quelque modification. Les échantillons ont été prélevés au niveau du rucher d'Nkharkhssa (Kénitra) et celui de Sidi Yahya. Comptage des Varroas piégés dans le couvain mâle à été effectué au laboratoire de l'ENFI.

    45

    Principe

    Les abeilles ont tendance à bâtir naturellement du couvain mâle d'avril à juillet. L'entrée de nourriture au printemps relance, en effet, l'activité des bâtisseuses. Normalement, un simple cadre vide (sans fil et sans cire) est utilisé et sur lequel des bâtisseuses construiront naturellement du couvain mâle sachant que l'on peut retirer ce couvain mâle préexistant pour stimuler ce comportement. Pour nos investigations, on a tout simplement prélevé du couvain mâle au niveau des ruches.

    Mise en oeuvre

    On a donc retiré le couvain mâle bâti et complètement operculé et l'échantillon a été ramené au laboratoire à l'Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs. On a ensuite désoperculé les alvéoles et on a récupéré les larves avec les varroas. Le comptage permet de calculer le taux d'infestation.

    Figure 17. Couvain mâle désoperculé au laboratoire de l'ENFI

    Lecture des résultats :

    Selon Cantin (2014) :

    - Si le taux est inférieur ou égale à 5 % de varroas pas de danger immédiat ;

    - Entre 5 et 10 % la colonie est sérieusement atteinte, faire un traitement qui peut être différé ; - Entre 10 et 20 % la colonie est très sérieusement atteinte, faire un traitement immédiat ;

    - Plus de 20 % effondrement probable de la colonie dans les quelques jours à quelques semaines suivantes.

    46

    2.2.7. Essais de traitements aux huiles essentielles de Thymus satureioides

    Les essais de traitement aux huiles essentielles de thymus satureioides ont eu lieu dans le rucher du Gharb à El Khéssasna. Le dispositif expérimental est composé de 15 ruches, disposé en bloc aléatoire et simple (Tableau 6).

    Au total, 5 traitements ont été réalisés (Figure 18):

    ? 1 traitement à l'huile essentielle de T. satureioides de la provenance de Timoulay,

    ? 1 traitement à l'huile essentielle de T. satureioides de la provenance d'Amskrod-Est,

    ? 1 traitement à l'huile essentielle de T. satureioides de la provenance d'Aoulouz, ? 1 traitement par le Bayvarol (produit de référence, homologué et commercialisé) ? 1 Témoin (pas de traitement)

    Pour chaque traitement, on a prévu trois répétitions

    Tableau 6. Dispositif expérimental

    Ruches

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    15

     

    HE

    Produit

    HE

    HE

    Témoins

    Traitements

    (Timoulay)

    Bayvarol

    (Amskrod Est)

    (Aoulouz)

     

    Figure 18. Huiles essentielles ( à gauche) et Bayvarol ( à droite) testé au rucher d'Nkharkhssa (Kénitra)

    Des bandelettes confectionnées en papier absorbant ont été imbibées de 5 ml d'huiles essentielles et ont été insérés dans les ruches (Figure 19). Les bandelettes de Bayvarol ont été introduite dans les ruches telle que indiqué dans la notice d'utilisation. Les ruches témoins n'ont subit aucun traitement.

    47

    Figure 19. Bandelette en papier absorbant imbibée d'huile essentielle (5 ml) et installée entre les cadres de la ruche.

    Au fond de la ruche on distingue le lange de carton graissé à la margarine pour piéger les Varroas en chute.

    Des langes graissés à la margarine ont été insérées au fond des ruches afin de fixer les varroas qui chutent. Le comptage des Varroas sur les langes a été effectué le 1er ,2ème et 6ème jours. A chaque comptage, l'emplacement des bandelettes a été revérifié et les langes ont été renouvelés. Les taux d'efficacité ont été calculés en prenant compte des varroas décrochés naturellement en l'absence de traitement et le chiffre moyen pris en considération est celui de 0,4 varroas/jour/ruche déterminé pour l'évaluation de l'infestation au rucher (15 ruches). L'efficacité des traitements est calculée comme suit: (cf. réf: Recommendations from the CA3686 Working group).

    Efficacité (%) = 100 x

    Nbre moy. de varroas/jour décrochés après traitement

    Nbre moy.de varroas/jour décrochés avant et après traitement

    Le lange est disposé directement au-dessus du fond de la ruche, donc en contact direct avec les abeilles. Selon le protocole cité par «Santé de l'abeille : Protocole de traitement anti-varroa à l'Amitraz (Taktic) ,(Var Apiloisir,2014), 48 heures représente le temps maximum entre le traitement et le comptage (activité de nettoyage, fourmis, parasites...).

    2.2.8. Traitement des données

    Les données recueillis ont été analysé par le logiciel SPSS 22.0 et le tableur Excel sous Microsoft office 2013.

    48

    Partie 3 : Résultats et discussions

    49

    3.1. Typologie de l'apiculture et modalités de l'infestation par le Varroa

    L'enquête a pu fournir une quantité non négligeable d'informations concernant toute la pratique apicole dans la région. Nous présentons ci-après, par rubrique, les résultats obtenus auprès des coopératives apicoles. Le fichier Excel de l'enquête est en annexe.

    3.1.1. Typologie de l'apiculture et modalités de l'infestation par le Varroa dans la province de Taroudant

    3.1.1.1. Pratique apicole

    Identification et caractéristiques des ruchers

    > 60% des enquêtés adhèrent à des coopératives et 40% sont des particuliers.

    > Appartenance géographique des enquêtés: 14% à ouled Berhil, 14% à Tamloukt,

    14% à Ait Iazza, 14% à Ighrem, 14% à Lasta et 30 % à Ouled Aissa.

    > Tous les ruchers des enquêtés étaient en transhumance.

    > Les ruches utilisées sont du type moderne « Langstroth ».

    > Les dates d'installation des élevages sont très variables. Elles couvrent la

    période 1998-2011.

    > Les races d'abeilles utilisées pour les élevages sont:

    ? Race jaune (Apis mellifica sahariensis) (57%)

    ? Race hybride (Apis mellifica sahariensis x Apis mellifica intermissa) (43%).

    > Le nombre de ruche/élevage reste variable et est compris entre 60 et 500.

    > L'effectif moyen d'abeilles par ruche varie entre 20 000 et 40 000 (une dominance de 24 000 (43%).

    > La production moyen annuel / ruche reste variable de 5kg/an à 20 kg/an. Critères utilisés pour le choix de l'emplacement des ruchers

    Les principaux critères utilisés pour le choix de l'emplacement des ruchers se présentent comme suit : Exposition (17%), floraison (17%), proximité des cultures (14%), ensoleillement (12%), proximité de point d'eau (12%), proximité d'un verger (7%), abris des vents (5 %)

    Disposition et gestion des ruchers

    > 42% des enquêtés ont déposés leurs ruches au sol et en zigzag, > 29% ont déposé leurs ruches au sol et en rangée,

    > 29% ont leurs ruches surélevé et en zigzag.

    50

    > 57 % des enquêtés ont opté pour une ouverture de la ruche vers l'Est (au levé du soleil) pour avoir un ensoleillement doux,

    > 43% des enquêtés ont opté pour une ouverture au Sud pour éviter le Chergui (vent d'Est chaud).

    > L'écartement entre les ruches varie de 0,5 à 2 m avec une fréquence élevée à 1,5 m (29%) et à 2 m (29%).

    > Les distances séparant les ruchers sont comprises entre 500 m et 2000m avec un fort pourcentage à 2 000m (71%).

    Nourrissage des abeilles

    Pour l'ensemble des enquêtés, le nourrissage des abeilles s'effectue à base du sucre à foyer.

    57% ont opté pour un nourrissage individuel contre 43 % pour un nourrissage collectif. La période de nourrissage est comprise entre Octobre et Février selon les proportions suivantes : Octobre (13%), Novembre (20%), Décembre (40 %), Janvier (20%) et Février (7%). Bref, le nourrissage des abeilles s'effectue exclusivement durant la période d'hivernage.

    Méthode et efficacité des traitements contre la varroase

    > Les produits et méthodes de traitement utilisées par les apiculteurs sont :

    - Apiguard (50%) (par simple dépôt au fond de la ruche, bandelettes, ou

    encore application sur les cadres),

    - Klartan (20%) (par pulvérisation),

    - Bayvarol (10%) (bandelettes),

    - Ectaz (10%) (par fumigation),

    - le Thym broyé (10%) (application sur les cadres).

    > Les périodes de traitement sont comprises entre Octobre et Janvier.

    - Octobre (17%)

    - Novembre (8%),

    - Décembre (50%)

    - Janvier (25%).

    > L'efficacité des traitements pour tous les produits est forte.

    > La mortalité des abeilles par toxicité est toujours constatée:

    - Risque de mortalité des abeilles faible (63%)

    51

    - Risque de mortalité des abeilles moyen (37%).

    ? Selon les apiculteurs plus la méthode d'application inscrite dans la notice est respectée plus le traitement est efficace mais aucun produit n'élimine le Varroa à 100%.

    Transhumance

    ? Les transhumances dans la région sont fréquentes. Les différentes localités et la fréquence des transhumances se présentent comme suit: Ighram (15%), Oussa (7%), Aït Baamrane (7%), Tamaloukt (7%), Oulad Aissa (7%), Aït Daoud(4%), Aoulouz (4%), Asni (4%), Benil Mellal (4%), Essaouira(4%), Haut Atlas ounaine (4%), Ifni(4%) , Imintanoute (4%), Imozzar Ida (4%), Indouzane (4%), Lasta (4%), Massa(4%), Oulad Berhil (4%), Ouzioua (4%), Région Goulmim (4%).

    ? Les espèces mellifères recherchées par les apiculteurs sont :

    - Euphorbia resinifera (Euphorbe) (33%),

    - Thymus satureoides(26%),

    - Citrus sinensis (Oranger) (22%),

    - Divers (mélange d'espèces mellifère) (11%),

    - Prunus dulcis (Amandier) (4%),

    - Carlina gummifera (chardon) (4%).

    ? Les périodes de transhumance coïncident avec les périodes de floraison des espèces mellifère afin de produire leur miel respectif:

    - La transhumance sur le thym s'effectue en été et dure en moyenne 50 jours.

    - Sur les Euphorbes, elle s'effectue de juin à septembre et dure près de 45 jours

    - Sur les orangers, elle reste très variable (janvier à juin) et dure en moyenne 95 jours.

    - La transhumance sur le chardon s'effectue d'avril à juin et dure près de 45 jours.

    - Dans les espèces mellifères hétérogènes sauvages (diverses), elle s'effectue de janvier à juin et dure approximativement 30 jours.

    52

    ? La récolte du miel s'effectue pendant le séjour des ruches au niveau des espèces

    mellifères. En hiver, c'est le retour à domicile des ruches pour l'hivernage et les

    traitements. Les traitements ne s'effectuent pas en période de transhumance pour

    éviter la contamination du miel par les produits chimiques.

    - La production moyenne du miel sur les fleurs sauvages est de 1kg/ruche,

    - Sur les euphorbes, 5,5 kg/ruche,

    - Sur le chardon, 8 kg/ruche,

    - Sur le thym, 1 kg/ruche,

    - Sur les orangers, 10,5 kg/ruche.

    ? Agressivité des abeilles: (Selon les apiculteurs, l'agressivité serait liée à

    l'élevage du couvain)

    - Sur oranger et amandier (100% des enquêtés affirment que l'agressivité

    des abeilles est élevée) car la période de transhumance au niveau de ces

    espèces mellifères coïncide avec l'élevage du couvain.

    - Sur le thym (86%, agressivité moyenne et 14%, agressivité faible).

    - Sur les Euphorbes, (70%, agressivité, 15%, agressivité faible, et 15%,

    agessivité élevée.

    - Sur les fleurs sauvages, agressivité reste variable (fort, moyen, faible

    avec une proportion de 33% chacune).

    - Sur chardon, (100%, agressivité faible).

    ? Le risque d'infestation existe quelque soit l'espèce mellifère :

    - Sur le thym, 86% des apiculteurs ont affirmé que le risque d'infestation

    est moyen contre 14% qui affirment qu'il est élevé,

    - Sur les fleurs sauvages, 67 % affirment qu'il est moyen,

    - Sur les orangers 50% affirment qu'il est constant et 50% affirment qu'il

    est élevé

    - Sur les amandiers et les chardons, le risque est élevé à 100%,

    - Sur les Euphorbes, 87% affirment que le risque est constant.

    ? La varroase se manifeste par l'apparition d' ailes mutilées chez les abeilles et

    tous les apiculteurs questionnés affirment qu'ils effectuent un dépistage par

    observation directe (à l'oeil nu).

    53

    Cycle d'activité des abeilles

    ? Repos :

    Selon les apiculteurs, la période de repos des abeilles est variable et est comprise entre septembre et février avec les proportions suivantes : Septembre (7% des apiculteurs), Octobre (26%), Novembre (26%), Décembre (26%), Janvier (12%), Février (4%).

    ? Elevage du couvain :

    La période de l'élevage du couvain est variable et peut avoir lieu à tout moment de l'année. Elle dépend des conditions de vie (nourriture, température idéal, élevage de la reine..). Selon les résultats de notre enquête l'établissement du couvain s'effectue généralement de janvier à Mai [janvier (16% de apiculteurs), Février (16%), Mars

    (16%), Avril (13%), Mai (10%)].

    ? Essaimage

    Selon les apiculteurs la période d'essaimage est comprise entre Février et Mai : Février (20% des apiculteurs), Mars (35%), Avril ( 35%), Mai( 10%).

    ? Constitution de réserves

    La période dominante de la constitution des réserves est comprise entre Avril et septembre (14% des apiculteurs pour chaque mois). Pour les autres mois les proportions se présentent comme suit : Février (2%), Mars (10%), Novembre (2%), Décembre (2%).

    ? Apparition des faux-bourdons

    L'apparition des faux-bourdons peut s'effectuer de Janvier à juillet, la période la plus propice est comprise entre Février et Mai [Février (15% des apiculteurs), Mars (27%),

    Avril (23%), Mai (15%)]. Les proportions pour les autres mois sont : Janvier (8%), Juin (8%), Juillet (4%).

    54

    3.1.1.2. Etat sanitaire de l'abeille pendant la période d'installation du rucher au niveau des populations de Thymus satureioides

    ? Méthode de diagnostic du Varroa utilisée par les apiculteurs

    La méthode utilisée à l'unanimité est l'observation directe à l'oeil nu de l'état ou du comportement de l'abeille (ailes mutilées, comportement désorienté des abeilles, observation du Varroa phorétique sur les abeilles)

    ? Ruches non traitées arrivant saines sur les populations de thym

    - 42% des apiculteurs affirment que le risque d'infestation est faible,

    - 29% affirment que le risque est moyen.

    - 29% affirment que le risque est fort.

    Dans ce cas, 86% des apiculteurs affirment qu'un traitement n'est pas nécessaire (car la baisse de la population de Varroa se fera naturellement et pour éviter aussi la contamination du miel par les produits) et contre 14% qui affirment qu'un traitement est nécessaire.

    - En début de séjour, 86% des apiculteurs affirment que l'agressivité des abeilles est forte (période d'adaptation au milieu) contre 14 % qui affirment qu'elle est moyenne.

    - En plein séjour, 86% des apiculteurs affirment que l'agressivité des abeilles est faible (absence de couvain, absence de nourriture, faiblesse de la colonie) contre 14% qui affirment qu'elle est moyenne.

    - A la fin du séjour, les apiculteurs affirment à l'unanimité que l'agressivité des abeilles est faible (absence de couvain, absence de nourriture, faiblesse de la colonie).

    - Au retour du rucher à l'emplacement principal, tous les apiculteurs affirment que la force des colonies est faible à cause de l'épuisement des abeilles. 86% témoignent que les ruches sont intactes contre 14 % qui disent qu'elles sont infestées. En effet la transhumance dans les populations de thym s'effectue en été dans les conditions climatiques extrêmes (chaleur). 14% des apiculteurs affirment que la chaleur serait responsable de l'effondrement des populations d'abeilles et des varroas contre 86% qui affirment que la baisse de la colonie des varroas serait due aux vertus médicinales du thym. Le pourcentage de ruche

    55

    infesté/ruchers est de 0% pour 86% des apiculteurs contre 100% pour 14% des apiculteurs. Selon ces derniers une baisse de la colonie des varroas est observée mais le varroa existe toujours dans les ruches. 71% des enquêtés disent que l'état du couvain est régulier contre 29% qui disent qu'il est en mosaïque. L'état régulier du couvain témoigne une bonne santé des ruches.

    ? Ruches traitées arrivant saines sur les populations de thym

    ? Tous les apiculteurs affirment que le risque d'infestation est faible et qu'un traitement n'est pas nécessaire.

    ? En Début de séjour, 86% des apiculteurs déclarent que l'agressivité des abeilles est fort (période d'adaptation au milieu) contre 14 % qui disent qu'elle est moyenne.

    ? En plein séjour et à la fin du séjour, 100% des apiculteurs affirment que l'agressivité des abeilles est faible (absence de couvain, absence de nourriture, faiblesse de la colonie).

    ? Au retour du rucher à l'emplacement principal, 86% des apiculteurs affirment que la force des colonies est faible à cause de l'épuisement des abeilles contre 14% qui témoignent qu'elle est moyenne.

    ? 86% des enquêtés déclarent que les ruches sont intactes contre 14 % qui disent qu'elles sont infestés. Tous les apiculteurs affirment que le degré d'infestation par le varroa est faible. En effet la transhumance dans les populations de thym s'effectue en été (période de chaleur extrême).14% des apiculteurs affirment que la chaleur serait responsable de l'effondrement des populations d'abeilles et des varroas contre 86% qui affirment que la baisse de la colonie des varroas serait du aux vertus médicinales du thym. Tous les enquêtés disent que l'état du couvain est régulier. L'état régulier du couvain témoigne une bonne santé des ruches. Le pourcentage de ruches infestés/ruchers est de 0% pour 86% des apiculteurs contre 100% pour 14% des apiculteurs. Selon ces derniers une baisse de la colonie des varroas est observée mais le Varroa existe toujours dans les ruches et aucune ruche n'est indemne.

    56

    ? Ruches arrivant infestées par le varroa sur les populations de thym

    - 57% des apiculteurs témoignent que le risque de contamination des autres ruches est fort contre 43% qui disent que le risque est moyen à cause de la période estival et de la présence du thym.

    - Dans ces conditions, 86% des enquêtés disent qu'un traitement n'est pas nécessaire pour éviter la contamination du miel contre 14 % qui disent qu'un traitement est indispensable.

    - En cas de non traitement ou en cas de traitement 14 % des apiculteurs disent que 100% des ruches restent infestées mais on constate une baisse de la population de Varroa en cas de traitement. Le reste des apiculteurs (86%) sont sans avis à ce sujet.

    Evolution de l'état du Rucher pour les ruches arrivant infestées sur les populations de thym ? Evolution de l'état du rucher en cas d'infestation forte ou moyenne.

    Tous les apiculteurs affirment qu'il y a une diminution du niveau d'infestation par le Varroa durant le séjour des ruches dans le thym.

    - En début du séjour, 86% des apiculteurs déclarent que la vigueur des abeilles est faible à cause de la forte ou moyenne infestation par le Varroa contre 14% qui disent qu'elle est moyenne.

    - En plein séjour, 86% des enquêtés disent que la vigueur des abeilles est moyenne à cause de la baisse de l'infestation par le Varroa contre 14% qui disent qu'elle est forte.

    - A la fin du séjour, les apiculteurs disent à l'unanimité que la vigueur des abeilles est forte à cause d'une baisse considérable de la population de Varroa.

    57

    ? Evolution de l'état du rucher en cas d'infestation Faible.

    86% des apiculteurs affirment qu'il ya une diminution de l'infestation car il ya une baisse de la population de Varroa durant le séjour des ruches dans le thym contre 14% qui disent qu'il y a plutôt une stabilité de l'infestation. Selon ces derniers, le Varroa restera et existera toujours dans les ruches.

    ? En début du séjour, 86% des apiculteurs déclarent que la vigueur des abeilles est faible à cause de l'infestation par le varroa contre 14% qui disent qu'elle est moyenne.

    ? En plein séjour, 86% des enquêtés disent que la vigueur des abeilles est moyenne à cause de la baisse minime de l'infestation par le varroa contre 14% qui disent qu'elle est faible.

    ? A la fin du séjour, 86% des apiculteurs disent que la vigueur des abeilles est forte à cause d'une baisse considérable de la population de varroa contre 14% qui disent qu'elle est faible.

    Fin de récolte et hivernage

    A la fin de la récolte, 57 % des apiculteurs affirment qu'un traitement n'est pas indispensable (obligatoire) contre 43% qui disent qu'un traitement est indispensable afin de pouvoir limiter encore plus la population de Varroa et améliorer l'état sanitaire des ruches pour les futures transhumances.

    Les apiculteurs déclarent à l'unanimité que d'autres maladies n'ont pas été constatées mais dans des cas exceptionnels de manifestation de la fausse teigne, de la loque américaine (transhumance en milieu humide), ou l'apparition de couvain calcifié causée par les chocs thermiques.

    58

    3.1.2. Typologie de l'apiculture dans la région du Gharb: calendrier apicole et cycle de l'abeille

    3.1.2.1. Critères utilisés pour le choix de l'emplacement du rucher Le rucher est installé :

    - A proximité des plantes fleuries et d'un point d'eau,

    - Loin des agglomérations, de la route et des points d'eau des autres apiculteurs, - Dans un endroit ensoleillé, l'ouverture de ruche est orientée vers l'Est (lever du

    soleil)

    - La distance idéale entre le rucher et les autres ruchers à proximité est de 1 Km, mais parfois seulement 600 mètres vue le nombre élevé des apiculteurs dans la région du Gharb.

    3.1.2.2. Disposition et gestion du rucher

    Les ruches sont surélevées par rapport au sol pour favoriser l'aération et protéger la ruche de l'attaque des insectes (fourmis par exemple).Elles sont disposées en rangées, la distance entre ruches est de 1 m et entre lignes est de 2m pour facilité l'orientation des abeilles et permettre leur retour à la ruche d'origine. L'ouverture des ruches est exposée vers l'Est, face au lever du soleil.Cela permet un réchauffement matinal de la ruche pour exciter les abeilles à travailler tôt le matin et de même pour faciliter l'orientation de l'abeille par rapport au rucher.

    59

    3.1.2.3. Calendrier apicole

    ? Le nourrissage

    Le nourrissage est réaliser collectivement avec du sirop de glucose et du sucre au foyer (pour certaines ruches) depuis le début de novembre jusqu'au mois de février.

    Pendant le mois de février le pourcentage d'eau est diminué dans la nourriture pour stimuler la reproduction des abeilles. Le renouvellement de la reine est réalisé chaque deux ans. Les reines non agressives sont sélectionnées pour la reproduction.

    ? Le traitement sanitaire

    Deux traitements sont réalisés en dehors de la période de miellée, le premier pendant la mi-août et le second vers la fin de l'hiver (la veille de la compagne de reproduction). Le produit utilisé est le BAYVAROL sur des bandelettes qui sont disposées en position perpendiculaire entre les cadres. En seconde année, le produit utilisé est changé par un autre, c'est le KLARTAN, pour éviter à ce que le Varroa développe une résistance aux produits utilisés.

    Les deux produits, le BAYVAROL et le KLARTAN, n'ont pas d'effets toxiques pour la race d'abeille utilisée et ont un effet toxique moyennement fort pour le Varroa.

    Deux centilitres de KLARTAN sont dilués dans 1000 cl d'eau. ? Calendrier apicole et transhumance

    60

    Tableau 7.Calendrier apicole et transhumance dans le Gharb

    Localité

    Maamora

    Sidi Slimane

    Had Kourt (Gharb)

    Affaiblissement de la colonie par le facteur de la chaleur et la réduction du nombre d'abeilles dans la colonie. La durée de vie d'une ouvrière est réduite à 45 jours, alors qu'en hiver sa durée de vie est estimée à 90 jours

    Haut Atlas Occidental, ou le Rif en fonction des conditions climatiques de chaque année

    Doukkala

    Période

    Fin janvier-fin avril

    Fin Mars- fin Avril

    Fin Avril-fin juin

    Fin juin-fin juillet

    Mi Aout-fin octobre

    Espèce mellifère dominante

    E. camaldulensis

    Agrumes

    Toues fleurs (Ammi visnaga, jujubier, etc)

    Thym du Sud/ origan du Nord (Rif)

    E.

    gomphocephala

    Durée de transhumance

    90 jours

    21 jours

    90 jours

    30 jours

    75 jours

    Période de récolte

    Fin avril

    Fin avril

    Fin juin

    Fin juillet

    Fin octobre

    Production par ruche

    10 kg

    20 à 25 kg

    5 à 7 kg

    3 à 4 kg

    10 kg, une partie non négligeable de miel est laissée aux abeilles pour l'entrée en hivernage

    Agressivité des abeilles

    Non agressives

    Non

    agressives

    Non agressives

    Non agressives

    Non agressives

    Etat de santé

    Bonne santé

    Bonne santé

    Bonne santé

    Origan : bonne santé

    Thym : faible

    Regain de santé, et augmentation du nombre d'abeilles dans les colonies suite à la reprise des pontes par les reines

    Risque

    d'infestation

    En cas de traitement, pas de risque

    Au cas contraire, il ya risque élevé

    En cas de traitement, pas de risque

    Au cas

    contraire, il ya risque élevé

    Risque plus faible à cause de la chaleur

    Risque plus faible

    Un traitement est réalisée avant la miellée, le risque est par conséquent plus faible

    Symptômes et apparition du varroa

    Abeilles sans ailes, varroa sur les abeilles, couvain perturbé

    Abeilles sans ailes, varroa sur les abeilles, couvain perturbé

    Nbre de ruches infestées/au nbre total

    En cas de traitement, 0% Au cas contraire, 100%

    En cas de traitement, 0% Au cas contraire, 100%

    Moins de 10 % des abeilles sont infestées par le varroa

    Moins de 10 % des abeilles sont infestées par le varroa

    En cas de traitement, 0% Au cas contraire, 100%

    61

    L'Eucalyptus gomphocephala est un passage clef pour les apiculteurs et pour les reines des abeilles. Vers la fin du mois de juillet, les colonies sont épuisées et le couvain est réduit à son minimum suite à l'arrêt des pontes des reines par manque de nectar. L'E. gomphocephala par sa floraison abondante, tardive (de Mi Aout-fin octobre) et son nectar riche permet aux apiculteurs de prolonger la période de production du miel, mais surtout de renforcer leur colonies, avant d'entrer en hivernage, par la constitution des réserves en miel, le regain de santé et le renforcement du nombre d'abeilles dans les couvains suite à la reprise des pontes par les reines. Une colonie qui entre forte en hivernage résiste mieux au Varroa qu'une colonie faible. Malheureusement, la majorité des reboisements d'E. gomphocephala ont été exploités dans la région de la Maamora et du Gharb et remplacées par d'autre espèces qui ne présentent pas un tel intérêt pour les apiculteurs. Alors, que cette espèce est actuellement très recherchée pour sa qualité de bois qui est utilisé en menuiserie navale. Les apiculteurs du Gharb, conscients de l'intérêt du gomphocephala pour leurs ruchers, sont obligés de se déplacer jusqu'à la région de Doukkala à la recherche des rares plantations pour cet espèce.

    ? Cycle de l'abeille

    - Le repos: fin de novembre à la mi-janvier

    C'est la période propice d'infestation des abeilles par le Varroa. Pendant cette période, les colonies sont généralement faibles

    - L'établissement du couvain: Mi-janvier à la mi-février

    La métamorphose d'une ouvrière dure 21 jours, pendant l'hiver sa durée de vie est estimée à 90 jours et pendant l'été, elle est réduite à 45 jours.

    Le traitement est réalisé avec des bandelettes pendant 4 semaines pour couvrir la période d'élevage du couvain.

    - L'essaimage : Mi-février à fin avril

    En phase de transhumance sur les agrumes, les apiculteurs sont obligés de suivre quotidiennement le couvain pour éviter l'essaimage

    - Constitution de réserve: mi- août à fin octobre

    - Apparition des faux-bourdons : Fin- janvier à fin avril

    62

    3.1.3. Synthèse

    L'enquête a eu lieu auprès des apiculteurs et des coopératives. Elle a porté sur la conduite du rucher et les modalités d'infestation par le Varroa dans des peuplements de thym.

    Au terme de l'enquête, concernant la conduite du rucher, les informations suivantes ont été recueillies :

    L'exposition, la floraison, la proximité des cultures, l'ensoleillement et les points d'eau sont autant de critères principaux pour le choix de l'emplacement des ruchers. Des apiculteurs posent leurs ruches au sol ce qui les rend propices aux attaques de prédateurs et en zigzag (en désordre) ce qui rend le contrôle difficile et mal organisé. L'ouverture des ruchers est à l'Est au levé du soleil pour avoir un ensoleillement matinal doux, ou au Sud pour éviter le Chergui. Les distances séparant les ruchers sont comprises entre 500 m et 2000 m, donc les problèmes de contaminations inter-ruchers sont probables. Les ruches utilisées sont de type moderne Langstroth. Elles se prêtent facilement aux opérations régulières de contrôle. Le nombre de ruche/élevage reste variable et est comprise entre 60 et 500. Les races d'abeilles utilisées pour l'élevage sont Apis mellifera intermissa dans la région du Gharb, la race jaune (Apis mellifera sahariensis) et la race croisée (Apis mellifera sahariensis x Apis mellifera intermissa) dans la province de Taroudant. Ces dernières sont connues par leur résistance aux maladies (Kefuss et al. 2004).

    Le nourrissage des abeilles s'effectue individuellement ou en collectif à base du sucre à foyer, la période de nourrissage est comprise entre Octobre et Février à Taroudant et à partir de Novembre à Février au Gharb.

    La production moyenne annuelle de miel / ruche reste variable (5kg/an à 25 kg/an) et dépend de l'espèce mellifères (production plus importante sur agrumes).

    A propos du cycle d'activité de l'abeille :

    ? L'établissement du couvain s'effectue en général de Janvier à Mai, et c'est la période propice pour l'installation du Varroa dans le couvain,

    ? L'essaimage s'effectue de Février à Mai, c'est l'occasion de dépister l'infestation et de procéder au besoin à un traitement.

    Pour ce qui est de l'effet du séjour des ruchers sur le thym dans la province de Taroudant, il ressort clairement des réponses des enquêtés que ce dernier assure une

    63

    ? La période dominante pour la constitution des réserves est comprise entre Avril et Octobre, c'est généralement une phase durant laquelle un traitement est à proscrire.

    ? L'apparition des faux-bourdons s'effectue de Janvier à juillet; un dépistage au niveau du couvain mâle operculé est opportun au début de cette phase pour effectuer un éventuel traitement.

    ? La période de repos des abeilles est variable et est comprise entre septembre et février. Durant cette phase un dépistage du Varroa phorétique est préconisé pour juger du niveau de population du parasite.

    A Taroudant, un seul traitement est effectué entre octobre et janvier. Cependant, dans le Gharb deux traitements sont effectués, l'un à la mi-août, avant la reconstitution des colonies et l'autre en hivers. Ces traitements sont donc bien calés sur les niveaux de populations importants du Varroa, alors phorétique. La panoplie de produits de traitements reste cependant limitée (L'Apiguard, le Klartan, le Bayvarol et le Thym broyé (méthode artisanale) sont les produits les plus utilisés par les apiculteurs). L'efficacité des traitements effectués est forte.Néanmoins il a été constaté qu'il y a souvent la mortalité d'abeilles par toxicité, ce qui suppose des problèmes de surdosage. Ces traitements n'arrivent pas à éradiquer le parasite, ce qui sous-entend que des opérations de dépistage régulières sont nécessaires pour raisonner la lutte.

    L'infestation par le Varroa s'effectue le plus souvent lors des transhumances. La méthode utilisée à l'unanimité par les apiculteurs pour diagnostiquer la varroase est l'observation directe à l'oeil nu de l'état ou du comportement des l'abeille (ailles mutilées, comportement désorienté des abeilles, observation du Varroa phorétique sur les abeilles). Cette façon de procéder est peu rigoureuse sachant que l'essentiel de l'infestation se fait en cachette au sein du couvain (Fries et al. 1994). Lorsque les abeilles se retrouvent mutilées cela veut dire que l'infestation est déjà arrivée à son maximum. Des dépistages réguliers au niveau des ruches (chutes naturelles des varroas phorétiques, diagnostic au niveau du couvain mâle) sont primordiaux pour estimer l'infestation réelle par le Varroa selon les différentes phases de la vie de l'abeille et agir en conséquence pour assurer la continuité de la colonie.

    64

    immunité à l'abeille vis-à-vis du Varroa. Une colonie y arrivant saine, elle le reste par la suite, y arrivant atteinte, le niveau d'infestation baisse, plus encore, ce séjour lui assure une vigueur et une immunité par la suite. 57 % des apiculteurs affirment qu'un traitement n'est pas indispensable (obligatoire) devant l'amélioration de l'état sanitaire des ruches pour les futures transhumances. Toutefois, certains apiculteurs mettent en exergue l'effet néfaste par épuisement des hautes températures de la région pendant le séjour aussi bien pour les colonies d'abeilles que pour les populations de Varroa.

    3.2. Caractérisation chimique des huiles essentielles de Thymus satureioides

    3.2.1. Rendement en huiles essentielles

    Les rendements en huiles essentielles des différentes provenances de thym, récoltées dans la province de Taroudant, sont illustrés dans le tableau 7.

    Tableau 8. Rendement en HE des différentes provenances de Thymus satureioides

     

    Rendement Moyen en HE (%)

    Ecart-type

    Ouled Berhil (1240 m)

    2,32a

    0,275

    Amskrod Est (1050 m)

    2,16 a

    0,382

    Amskrod Ouest (1050 m)

    1,73a

    0,225

    Aoulouz (1020 m)

    2,02a

    0,239

    Timoulay (850 m)

    1,35 b

    0,287

    Ankrim (320 m)

    2,15a

    0,265

    a=Il n'ya pas de différence significative au seuil á = 5% ; b=la différence est significative au seuil á = 5%

    Le thym de la province de Taroudant donne un rendement en huiles essentielles variant entre 1,35% et 2,32% en fonction de la provenance. Les analyses statistiques ont montré qu'il n'ya pas de différence significative dans la teneur en huiles essentielles entre les différentes provenances excepté celle de Timoulay où le rendement est plus bas. D'après ces résultats. La production en huiles essentielles de Thymus satureioides n'est pas influencée par l'effet de l'altitude et de la continentalité.

    Les rendements obtenus, dans le cadre de notre travail pour Thymus satureioides, sont largement supérieurs par rapport aux rendements observés dans le cadre d'autres travaux réalisés sur les thyms au Maroc. El Ouali Lalami A. et al. (2013) rapportent des rendements de 0,5% et 1,1% (par rapport à la matière sèche) respectivement pour Thymus vulgaris et Thymus satureioides. Selon Amarti et al. (2010) et El Ajjouri et al.

    65

    (2010), Thymus ciliatus donne un rendement en huiles essentielles estimé à 1,2%, Thymus algeriensis donne un rendement en HE d'environ 0,3% et Thymus bleicherianus donne un rendement moyen en HE de l'ordre de 1,75 %.

    3.2.2. Composition chimique des HE de Thymus satureioides

    3.2.2.1. Propriétés chimiques des Provenances

    Les analyses chromatographiques des huiles essentielles de Thymus satureioides ont permis de mettre en évidence une grande variabilité dans la teneur des constituants chimiques en fonction des provenances. Toutefois, le borneol reste le composé majoritaire et caractéristique de ce thym. Le tableau 9 donne la composition chimique détaillée des huiles essentielles étudiées.

    66

    Tableau 9. Principaux composés chimiques des HE des différentes provenances de Thymus satureioides

    RT

    DB5

    IK

    Composés

    Pourcentage

    Ankrim (320m)

    Timoulay (850m)

    Aoulouz (1020m)

    Amskrod Est(1050m)

    Amskrod Ouest(1050m)

    Ouled
    Berhil(1240m)

    1

    5,1

    301

    926

    Tricyclene

    0,57

    0,05

    0,99

    0,65

    0,64

    1,05

    2

    5,26

    307

    931

    alpha-thujene

    5,86

    0,11

    5,86

    4,81

    6,1

    7,28

    3

    5,51

    340

    939

    Camphene

    11,9

    1,14

    10,6

    9,66

    12,39

    13,18

    4

    5,93

    379

    976

    Sabinene

    0,98

    0,04

    1,11

    0,85

    1,01

    1,45

    5

    6,06

    386

    980

    beta pinene

    -

    -

    0,37

    0,18

    0,12

    0,29

    6

    6,32

    435

    1005

    alpha phellandrene

    0,04

    -

    0,02

    0,03

    0,03

    0,04

    7

    6,42

    444

    1011

    delta 3 carene

    -

    -

    0,02

    0,01

    -

    0,01

    8

    6,5

    457

    1018

    alpha-terpinene

    0,27

    -

    0,33

    0,28

    0,24

    0,36

    9

    6,63

    471

    1026

    para-cymene

    4,1

    -

    7,21

    3,68

    4,64

    8,76

    10

    7,15

    545

    1062

    gamma-terpinene

    0,86

    -

    0,53

    0,97

    1,03

    1,83

    11

    7,61

    608

    1088

    Terpinolene

    0,25

    -

    0,15

    0,16

    0,22

    0,26

    12

    7,73

    632

    1098

    Linalool

    0,62

    0,03

    1,58

    1,26

    1,09

    1,49

    13

    8,54

    734

    1143

    Camphre

    0,2

    0,13

    0,49

    0,15

    0,24

    0,24

    14

    8,85

    789

    1165

    Borneol

    31,07

    94,19

    23,39

    26,75

    31,36

    27,49

    15

    8,98

    820

    1177

    Terpin-4-ol

    1,97

    -

    1,62

    1,49

    2,05

    2,17

    16

    9,17

    852

    1189

    alpha-terpineol

    14,27

    1,08

    4,31

    12,93

    14,97

    12,57

    17

    9,87

    968

    1235

    Thymol methyl ether

    0,6

    0,04

    12,69

    1,45

    0,35

    0,15

    18

    10,1

    1011

    1252

    carvenone

    -

    -

    0,03

    0,02

    0,01

    0,03

    19

    10,5

    1113

    1290

    Thymol

    6,07

    0,49

    16,17

    1,3

    4,17

    5,85

    20

    10,7

    1137

    1298

    Carvacrol

    8,22

    0,9

    1,59

    21,38

    6,44

    4,75

    21

    11,8

    1334

    1376

    alpha-copaene

    0,14

    0,06

    0,4

    0,14

    0,17

    0,22

    22

    12,4

    1562

    1467

    9-epi-caryophyllene

    4,16

    0,24

    3,92

    5

    4,71

    4,96

    23

    13,5

    1676

    1513

    gamma-cadinene

    0,37

    0,04

    0,5

    0,45

    0,57

    0,36

    24

    13,6

    1700

    1524

    delta-cadinene

    0,36

    0,05

    0,97

    0,4

    0,51

    0,52

    25

    14,5

    1837

    1581

    Caryophyllene oxyde

    0,66

    0,28

    0,56

    1,06

    0,8

    0,69

     

    Total (%)

    93,54

    98,87

    95,41

    95,06

    93,86

    96

    RT= Retention Time ; (-) = Absent ; DB5=Retention time on DB-5 column; IK=Indice de kovat's

    - Provenance Ouled Berhil (1240m)

    Les analyses chromatographiques des HE de la provenance d'Ouled Berhil (1240 m) ont permis d'identifier 25 composés qui représentent 96% de la composition chimique totale. L'HE de cette provenance est composé principalement du borneol (27,49%), du camphene (13,18%) et de l'á-terpineol (12,57%) accompagnés d'autres constituants à

    67

    des teneurs relativement faibles : para-cymene (8,76%), á-thujene (7,28%), thymol (5,85%), 9-epi-caryophyllene (4,96%), carvacrol (4,75%) et terpin-4-ol (2,17%). Nous notons aussi la présence d'autres composés à plus faible pourcentage comme le sabinene (1,45%), la tricyclene (1,05%) et le delta-cadinene (0,52%), etc. Ces composés de faible pourcentage totalisent environ 9% de la composition chimique totale.

    - Provenance Amskrod ouest (1050m)

    Les analyses chromatographiques des HE de la provenance d'Amskrod Ouest (1050 m) ont permis d'identifier 24 composés chimiques qui représentent 93,86% de la composition chimique totale.

    L'HE de cette provenance est composé principalement par du borneol (31,36%), de l' á-terpineol (14,97 %) et du camphene (12,39 %), suivies d'autres constituants avec des teneurs relativement faibles : carvacrol (6,44%), á-thujene (6,1%), 9-epi-caryophyllene (4,71%), para-cymene (4,64%), thymol (4,17%), terpin-4-ol (2,05%). On note aussi la présence d'autres composés à plus faible pourcentage comme le linalool (1,09%), le camphre (0,24%), l'alpha-copaene (0,17%), etc. Ces composés de faible pourcentage totalisent environ 7,3% de la composition chimique totale.

    - Provenance Amskrod Est (1050m)

    Les analyses chimiques ont permis d'identifier 25 composés qui représentent 95,06% de la composition chimique totale. L'HE de la provenance d'Amskrod Est est composée principalement du borneol (26,75%), suivi du carvacrol (21,38%) et de l' á-terpineol (12,93%); On note la présence d'autres constituants avec des teneurs moyennement faibles: camphene (9,66%), 9-epi-caryophyllene (5%), para-cymene (3,68%) et d'autres constituants à plus faible pourcentage comme le terpin-4-ol (1,49%), le thymol (1,3%), le linalool (1,26%), etc. Ces composés de faible pourcentage totalisent environ 15,85% de la composition chimique totale.

    Cette provenance se différencie par rapport aux autres provenances par une teneur élevée en carvacrol, dont le spectre de masse est représenté par la figure 20.

    68

    Figure 20. Spectre de masse du carvacrol de thymus satureioides

    - Provenance Aoulouz (1020m)

    L'HE de la provenance d'Aoulouz (1020 m) est composé principalement du borneol (29,39%), du thymol (16,17%), du thymol-methyl-ether (12,69%) et du camphene (10,6%), et d'autres constituants avec des teneurs relativement faibles : para-cymene (7,21%), á-thujene (5,86%), á-terpineol (4,31%), 9-epi-caryophyllene (3,92%). On note aussi la présence d'autres composés à plus faible pourcentage comme le terpin-4-ol (1,62%), le carvacrol (1,59 %), le linalool (1,58%), etc. Ces derniers totalisent environ 11,26% de la composition chimique totale.

    L'huile essentielle de cette provenance de thymus satureioides est caractérisée par son importance en thymol, celui-ci atteint un pourcentage de 16% alors qu'il ne dépasse pas 6,07% dans les autres provenances. Le spectre de masse caractéristique du thymol est illustré par la figure 21.

    Figure 21. Spectre de masse du thymol thymus satureioides

    69

    - Provenance Timoulay (850m)

    Les analyses chromatographiques des HE de la provenance de Timoulay (850 m) ont permis d'identifier 16 composés qui représentent 98,87% de la composition chimique totale.

    L'HE de la provenance Timoulay est caractérisée par une teneur très élevée en borneol (94,19%). Les autres constituants tel que le camphene, le thymol, le delta-cadinene, le linalool ou le carvacrol restent minoritaire et ont des pourcentages inférieurs à 2%. Les composés minoritaires composent 4,68% de la composition chimique totale.

    Quoi que cette provenance ait donné un faible rendement, de l'ordre de 1,35%, en huiles essentielles par rapport aux autres provenances étudiées, elle reste très particulière par sa richesse en borneol. Ce Thymus satureioides contient le borneol presque à l'état pur. Le spectre de masse caractéristique du borneol est illustré par la figure 22.

    Figure 22. Spectre de masse du borneol thymus satureioides

    - Provenance Ankrim (320m)

    L'HE de la provenance d'Ankrim (320 m) est composée principalement par le borneol (31,07%), l' á-terpineol (14,27 %) et le camphene (11,90%). D'autres composés sont contenus dans l'HE, avec des teneurs moyennement faibles, comme le carvacrol (8,22 %), le thymol (6,07%), l' á-thujene (5,86), le 9-epi-caryophyllene (4,16%) et la para-cymene (4,10%). Les autres constituants tel que le linalool, le terpinolene, l'alpha-terpinene, le sabinene, le tricyclene et autres ,restent minoritaire et ont des pourcentages inférieurs à 1%. Ces composés minoritaires composent 7,89% de la composition

    Figure 24. Variation de la teneur en borneol selon les provenances

    70

    chimique totale. Le spectre de masse caractéristique de l'á-terpineol est illustré par la figure 23.

    Figure 23. Spectre de masse de l' á-terpineol thymus satureioides

    3.2.2.2. Les chémotypes de T. satureioides

    Le constituant majoritaire pour toutes les provenances est le borneol. Quoique le prélèvement des échantillons ait été réalisé au même moment et pour des provenances proches géographiquement, on voit clairement dans la figure 24 et le tableau 11 comment la teneur des composés chimiques de l'HE de Thymus satureioides varie d'une provenance à une autre.

    Teneur en borneol

    100%

    30%

    90%

    80%

    70%

    60%

    50%

    40%

    20%

    10%

    0%

    Ouled Berhil (1200m)

    Amskrot Est (1050m)

    Amskrot
    Ouest
    (1050m)

    Aoulouz
    (1020m)

    Timoulay
    (850m)

    Ankrim (320m)

    71

    D'après ces analyses, on a pu identifier quatre chémotypes de thym dans la province de Taroudant :

    - Le chémotype à borneol

    Dans la station de Timoulay, à 850 m d'altitude, en exposition Est et dans un mélange de peuplements de thuya, oléastre, chêne vert, pin d'halep, jujubier, et des lentisques, le borneol a atteint un pourcentage de 94% dans l'huile essentielle de thym. El Ouali Lalami et al. (2013), Jaafari et al. (2007), Amarti et al.(2010); El Ajjouri et al.( 2010) et beaucoup d'autres auteurs, qui ont travaillé sur la composition chimique de beaucoup de variétés de thym, n'ont pas mentionné de tels pourcentages élevés en borneol. Le maximum observé est un pourcentage de 59,37 % pour le thym satureioide récolté dans la région de Tiznit, qui est une zone proche géographiquement de notre zone d'étude (Jaafari et al. 2007). Cette forte teneur en borneol, qui est presque à l'état pure, est une des particularités du chémotype de Thymus satureioides de la station de Timoulay.

    - Le chémotype à borneol et carvacrol

    Le Thym satureioides récolté dans la station d'Amskrod Est, à 1050 m d'altitude et sous peuplement de thuya est caractérisé par sa teneur élevée en carvacrol (21,38%) par rapport aux autres provenances étudiées. Pour une même altitude (1050m), une même pente, un même type de peuplement (sous thuya), le thym satureioide récolté en exposition Ouest présente une variabilité dans la teneur des constituants en HE. En effet, la station d'Amskrod-Est reçoit le rayonnement du soleil levant tandis que la station d'Amskrod-Ouest reçoit le rayonnement du soleil couchant. Ceci serait à l'origine de la variabilité observée. Thymus satureioides d'Amskot Est est un chémotype à Borneol et carvacrol.

    Généralement, le carvacrol est présent dans l'huile essentielle de plusieurs espèces de PAM, soit comme composé majoritaire, tel est le cas de Thymus capitatus dont l'huile essentielle renferme environ 77% de carvacrol (Amarti et al. 2008), soit associé à d'autres composés, tel est le cas de l'Origanum elongatum (Zine El Abidine et al. 2001). Mais, c'es rarement qu'on retrouve le carvacrol et le borneol comme constituants majoritaires, c'est une spécificité des huiles essentielles de Thymus satureioides. Jaafari et al. (2007) ont aussi soulignés un chémotype à borneol et carvacrol dans la région de Marrakech. Dans leur travail, ils ont mentionné des teneurs en carvacrol de l'ordre de

    72

    16,20%, 1,24% et 2,83% respectivement pour les provenances récoltés à Asni Moulay Brahim (Marrakech), Tiznit et Bin El Widane (Beni Mellal).

    - Le chémotype à borneol et thymol

    Le Thym satureioides, récolté dans la station d'Aoulouz en exposition Nord, à 1050 m d'altitude et sous peuplement d'arganier se distingue par rapport aux autres provenances par sa teneur élevée en thymol (16,17%) et en borneol (23,39%), c'est un chémotype à borneol et thymol. La même chose a été avancé par Jaafari et al.(2007) sur le thym satureioide récolté dans la région de Bin El Widane (Beni Mellal), cette provenance de thym satureioide a été identifié comme un chémotype à borneol (51,98%) et thymol (26.81%).

    - Le chémotype à borneol et á-terpineol

    Le chémotype de Thymus satureoides à borneol et á-terpineol est représenté par trois provenances dans notre étude :

    - Ankrim à 320 m d'altitude, en exposition Nord-Est et sous peuplement d'arganier, de thuya et d'oléastre.

    - Oulad Berhil à 1240 m d'altitude, en exposition Nord et sous peuplement de thuya.

    - Amskrod à 1050 m d'altitude, en exposition Ouest et sous peuplement de thuya.

    Ce chémotype est caractérisé par des teneurs variant entre 27,49% et 31.07% pour le borneol et des teneurs variant entre 12,57 et 14,97% pour l' á-terpineol.

    73

    3.2.3. Conclusion

    Thymus satureioides est un produit typique du Maroc et la seule espèce riche en borneol parmi toutes les autres espèces de thym étudiées. Le thym est l'exemple même d'espèce végétale permettant d'illustrer la notion de chémotype. Il existe plusieurs races chimiques dont la composition de l'huile essentielle varie suivant le biotope dans lequel elles évoluent. Dans notre étude nous avons pu identifier quatre chémotypes de Thymus satureioides :

    - le chémotype à borneol,

    - le chémotype à borneol et carvacrol,

    - le chémotype à borneol et thymol,

    - le chémotype à borneol et á-terpineol.

    Les facteurs environnementaux influencent certainement la composition chimique et par conséquent la qualité des huiles essentielles de Thymus satureioides. Ces différences de compositions en huiles essentielles sont intéressantes, dans la mesure où elles offrent d'énormes opportunités en principes actifs qui peuvent être testés comme bio-insecticide pour lutter contre le Varroa destructor, objet du deuxième volet de notre travail.

    3.3. Evaluation de l'infestation au rucher

    3.3.1. Taux d'infestation évalué par échantillonnage des Varroas phorétiques (effectifs de Varroas/effectifs d'abeilles)

    Les taux moyens d'infestation par les varroas phorétiques échantillonnés sur les abeilles au rucher de Sidi Yahya et au rucher d'Nkharkhssa (Kénitra) sont respectivement de 3,6% (#177;5,04) et de 6,55% (#177;1,95). La variabilité (Ecart-type) entre les taux

    d'infestation est assez importante soulignant qu'ils sont variables entre les ruches d'un même rucher. Toutefois, selon Gatien et al. (2003), un taux de 2 à 5% abaisse significativement la production de miel, un taux >5% nécessite le recourt à un traitement efficace, c'est dans ce sens qu'on recommande vivement un traitement efficace au niveau des deux ruchers afin d'améliorer l'état sanitaire des abeilles et d'optimiser la production du miel.

    74

    3.3.2. Taux d'infestation évalué par le suivi des chutes naturelles de Varroas

    « méthode pose des langes »

    Le taux d'infestation par le suivi des chutes naturelles de Varroas par la méthode biologique «pose des langes» à Nkharkhssa est de l'ordre de 0,4 varroas/ruche/jour. Cette valeur reste relativement faible par rapport à la valeur obtenue au niveau des échantillons des varroas phorétiques. Ceci pourrait être du au fait que certains varroas ont subi le nettoyage continu des ruches par les ouvrières ou tout simplement que l'essentiel de la population de Varroa est inféodé au couvain (dans les alvéoles). L'infestation dans le couvain et celle évaluée sur les abeilles (Varroas phorétiques) ont d'ailleurs été faiblement corrélées (Broodsgaard et Broodsgaard , 1998)

    En principe dans notre cas, un traitement n'est pas recommandé sur la base du diagnostic « pose des langes » mais étant donné que le taux d'infestation obtenu au niveau du même rucher par la méthode d'échantillonnage des varroas phorétiques est assez important (6,65%), un traitement peut être envisageable afin d'optimiser la production du miel et maintenir les abeilles en bonne santé. La méthode d'échantillonnage des varroas phorétiques est destructive mais elle reste beaucoup plus précise que la méthode du suivi des chutes naturelles de Varroas.

    3.4. Evaluation du taux d'infestation « du couvain mâle » au laboratoire Tableau 10. Taux d'infestation du couvain mâle (varroas dans les alvéoles)

    Rucher

    Taux moyen d'infestation (%)

    Ecart-type

    Sidi Yahya

    16 a

    6,5

    Nkharkhssa

    13 a

    6,9

    a = Il n'ya pas de différence significative au seuil á = 5%

    Le taux d'infestation du couvain mâle (effectifs de varroas/effectifs de larves d'abeilles) est de 16% pour le rucher de Sidi Yahya et de 13% pour le rucher d'Nkharkhssa (Tableau 10). Selon Cantin (2014) pour un taux d'infestation du couvain mâle compris entre 10 et 20% la colonie est très sérieusement atteinte d'où l'importance d'effectuer un traitement immédiat. Respectivement au niveau du rucher de Sidi Yahya et au niveau du rucher d'Nkharkhssa, le taux d'infestation au niveau du couvain mâle est 5 fois et 2 fois plus important que celui révélé par la méthode d'échantillonnage des varroas phorétiques. Ces résultats concordent avec ceux de Fries, et al. (1994) qui relatent que

    75

    l'infestation au niveau du couvain mâle est 6 à 12 fois plus importante que sur les abeilles.

    La variabilité (Ecart-type) entre les pourcentages des ruches infestés est très grande au niveau des deux ruchers. Ceci signifie que le taux d'infestation n'est pas homogène d'une ruche à une autre au sein d'un rucher.

    3.5. Evaluation des potentialités acaricides des HE de T. satureioides

    Le tableau 11 restitue les comptages des varroas décrochés et fixés sur les langes disposés au fond des ruches selon la nature du produit de traitement utilisé (HE des différentes provenances de T. satureioides et Bayvarol) et pour les témoins (aucun traitement). Les langes sont renouvelés chaque jour (pour les 2 premiers jours) et un recomptage a été effectué au bout de 6 jours. Les bandelettes sont positionnées au plus près des rives du centre de la grappe (couvain), elles agissent par contact mais aussi par évaporation, ce qui rend ce traitement particulièrement efficace.

    Rappelons les caractéristiques des HE utilisées selon leur provenance :

    ? HE Timoulay (850m) : Par rapport aux autres, cette provenance est caractérisée par une teneur très élevée en borneol (94,19%).

    ? HE Aoulouz (1020m) : Cette provenance est caractérisée essentiellement par le

    borneol (29,39%) avec le thymol (16,17%) comme composés majoritaires. ? HE Amskrod-Est (1050) : C'est une provenance qui se démarque par sa forte

    teneur en borneol (26,75%) et carvacrol (21,38%).

    Pour l'ensemble des traitements, le maximum de chute des varroas est enregistré après le premier jour. Ces résultats sont en accord avec ceux de Chiesa (1991) qui a trouvé que la plus grande chute des acariens s'observe immédiatement après chaque application. L'analyse de l'efficacité la plus efficiente sera donc celle qui concernera le premier jour après le traitement.

    Les HE de toutes les provenances de T. satureioides semblent aboutir à une efficacité réelle et convenable par rapport au produit de référence (le Bayvarol), homologué, commercialisé et connu pour son efficacité (figure 25). A titre de comparaison, Akyol et Yeninar (2008) ont obtenu une efficacité de l'ordre de 90% en utilisant une spécialité à base de Thymol (Thymovar).

    76

    Après traitement aux HE au rucher Nkharkhssa, l'évaluation de l'infestation sur la base de l'échantillonnage des varroas phorétiques a abouti à un taux d'infestation (nbre de varroas/nbre d'abeilles) de 1% contre 6,55% évalué avant les traitements, soit une réduction du taux d'infestation de 85%.

    100

    40

    90

    80

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    Témoins Bayvarol HE

    Timoulay (850m)

    %

    0,4

    Efficacité (%) Nbre moy. de varroas/jour décrochés après traitement

    83,3%

    2

    71,4%

    1

    HE

    Aoulouz (1020m)

    90,9% 92,6%

    4

    HE

    Amskrot

    Est
    (1050m)

    5

    4

    v

    6

    5

    Nbre varroas moy./Jour décrochés

    Figure 25. Efficacités des traitements aux HE et du Bayvarol contre varroa destructor après un jour.

    Tous les Varroas recueillis sur les langes après les traitements étaient morts. L'absence ou le faible effectif de varroas décrochés au niveau des témoins montre que le test

    réalisé reste fiable pour évaluer l'effet acaricide des huiles essentielles utilisées. Par ailleurs, l'action insecticide de ces huiles essentielles n'a pas nécessité beaucoup de temps pour se manifester puisqu'on assiste à des efficacités importantes dès le premier jour. De plus aucune mort d'abeilles par toxicité n'a été enregistrée.

    Conclusion

    A terme, l'HE d'Amskrod-Est (à borneol et carvacrol) et celle d'Aoulouz (à borneol et thymol) semblent procurer des efficacités plus intéressantes (respectivement 92,6% et 90,9%). Cela traduit que l'efficacité de l'HE contre le Varroa est vraisemblablement tributaire de sa composition en principes actifs. On constate que plus les composés majoritaires des HE sont nombreux avec des teneurs proches, plus l'efficacité est bonne. La présence simultanée de plusieurs molécules dans l'HE fournirait peut être un effet

    77

    plus important (cumulé). Des investigations devraient être poursuivi dans ce sens afin d'explorer la possibilité de trouver les meilleures combinaisons de molécules pour un traitement meilleur. Toujours est-il, cette variabilité de combinaisons de principes actifs est toujours souhaitable étant donné que l'acarien développe rapidement des résistances et l'alternance de produits de traitements peut être assurée et empêcher l'acarien de s'adapter.

    Tableau 11. Résultat des essais de traitements contre le Varroa

     

    1er jour

    Produits

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés avant traitement

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés morts après traitement

    Taux efficacité (%)

    Témoins

    0,4

    0

    -

    Bayvarol

    2

    83,3

    HE Timoulay (850m)

    1

    71,4

    HE Aoulouz (1020m)

    4

    90,9

    HE Amskrod Est(1050m)

    5

    92,6

     

    2ème jour

    Produits

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés avant traitement

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés morts après traitement

    Taux efficacité (%)

    Témoins

    0,4

    0

    -

    Bayvarol

    0

    0,0

    HE Timoulay (850m)

    0

    0,0

    HE Aoulouz (1020m)

    1

    71,4

    HE Amskrod Est (1050m)

    1

    71,4

     

    6ème jour

    Produits

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés avant traitement

    Nbre moyen de varroas/jour
    décrochés morts après traitement

    Taux efficacité (%)

    Témoins

    0,4

    1

    -

    Bayvarol

    1

    71,4

    HE Timoulay (850m)

    3

    88,2

    HE Aoulouz (1020m)

    0

    0,0

    HE Amskrod Est (1050m)

    0

    0,0

    Total

    Produits

    Nbre moyen de varroas décrochés avant traitement

    Nbre moyen de varroas décrochés
    morts après traitement

    Taux efficacité (%)

    Témoins

    0,4

    1

     

    Bayvarol

    3

    88,2

    HE Timoulay (850m)

    4

    90,9

    HE Aoulouz (1020m)

    5

    92,6

    HE Amskrod Est (1050m)

    6

    93,8

    78

    Conclusion générale

    Le Maroc héberge une flore riche constituée de près de 4200 espèces et une végétation variée, à endémisme très marqué. Les espèces à intérêt aromatique et/ou médicinales (PAM) sont estimées à près de 600 espèces dont un grand nombre sont de même endémiques parmi lesquels figure thymus satureioides

    Ces plantes médicinales et aromatiques demeurent une source considérable de substances biologiquement actives et possèdent des potentialités biologiques très intéressantes et exploitables dans divers domaines : médecine, pharmacie, agriculture, apiculture,

    Le constat que les colonies d'abeilles séjournant dans le sud ouest marocain sur les formations de Thymus satureioides acquièrent une certaine immunité contre le Varroa, a été confirmé par une enquête auprès des apiculteurs et coopératives apicoles de la région de Taroudant. En réaction à ce constat, le présent travail a constitué une contribution exploratoire visant à mettre en oeuvre un moyen de lutte alternative (bioinsecticide) contre le Varroa.

    La suite du travail s'est penché sur la caractérisation chimique des huiles essentielles de thym récolté à partir de différentes provenances selon le gradient altitudinal et la continentalité dans le Sud Ouest marocain. Les résultats ont permis d'identifier 04 chémotypes à borneol de T. satureioides dans la zone d'étude, à savoir:

    ? T. satureioides Timoulay (850m): chémotype à borneol (94,19%).

    ? T. satureioides Aoulouz (1020m): chémotype à borneol (29,39%) et thymol (16,17%):

    ? T. satureioides Amskrod-Est (1050m) : chémotype à borneol (26,75%) et carvacrol (21,38%).

    ? T. satureioides Amskrod-Ouest (1050m), Oulad Berhil (1240m) et Ankrim(320m): chémotype à borneol (27,49%-31,07%) et a-terpineol (12,57%14,97%).

    Bien que les stations de récoltes soient proches géographiquement, les investigations sur la composition chimique des HE de T. satureioides ont montré une grande diversité en principes actifs. Cette diversité a constitué un avantage pour procéder à l'utilisation des

    79

    HE à différentes formulations pour les essais de traitements contre le Varroa des abeilles.

    A cet effet, des essais de traitements ont été conduits en utilisant des lanières de papier absorbant imbibé d'HE (5 ml) et disposées entre les cadres. Ils ont montré un effet acaricide certain par rapport à un acaricide homologué (Bayvarol) avec des efficacités variant selon la composition chimique de l'HE : Bayvarol (83,3%), chémotype borneol (71,4%), chémotype borneol & thymol (90,9%), chemotype borneol & carvacrol (92,6%).

    Ces essais seront reconduits dans un futur proche à des niveaux de populations de Varroa plus importants, à d'autres stades de la vie de l'abeille (sortie de l'hivernage par exemple; période de faiblesse des colonies) et avec des doses d'application variables. L'utilisation des HE d'une autre espèce endémique du Maroc riche en thymol, molécule réputée pour ses différentes vertus, serait opportune. L'Origanum elongatum (Thym de Targuist) peut très bien se prêter à ses investigations.

    Enfin, à la lumière des résultats obtenus pour ce présent travail, on recommande :

    ? De reconduire les essais de traitements au niveau d'autres ruchers beaucoup plus infesté et testé les HE d'autres provenances de Thymus satureioides en hiver.

    ? D'approfondir les études afin de trouver une bonne combinaison entre les principales molécules des différents HE de Thymus satureioides, les tester et envisager à mettre en place un bioacaricide écologique, économique et efficace pour la lutte contre le varroa.

    ? D'envisager de conduire les mêmes investigations avec les HE d'autres plantes. ? Des cultures de Thymus satureioides pour développer la filière des bioincesticides.

    ? De mettre en place une stratégie pour sauvegarder l'espèce Thymus satureioides dans le Sud ouest marocain.

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    80

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    93

    ANNEXES

    94

    Annexe 1. Fiche enquête : Etude du Varroa des abeilles

    Date : Observateur : N.B. Une fiche/rucher

    Identification et caractéristiques du rucher

    Nom du propriétaire :

    .

    Localisation

    · Province :

    · Rucher Sédentaire

     

    · Lieu dit :

    · En transhumance

    Raison sociale :

     
     

    Coopérative Particulier

    · Coord. GPS :

    ..............................

    · Type de rucher : moderne

     

    · Altitude :

    traditionnel

     

    · Pente :

    · Date de l'installation de

     

    .

    l'élevage :

     

    · Exposition :

    · Race : ..............................

     

    .

    · Nbre de ruches :

     
     

    · Effectif moy./ruche :

     
     

    · Production annuelle moy. /ruche

     
     

    (Kg ou Litre):

     
     

    ......................

     

    · Quels sont les critères utilisés pour le choix de l'emplacement du rucher

    - Floraison :

    - Exposition : - Proximité de cultures : .

    - Ensoleillement : - Proximité d'un verger:

    - Abri des vents : -

    Autres :

    - Milieu: Aride : Semi aride : Humide subhumide :

    - A proximité d'un point d'eau : Oui : Non :

    - La distance entre le rucher et les autres ruchers à proximité :

    · Disposition et gestion du rucher

    - La pose des ruches : Surélevées : Au sol :

    En rangée : Non arrangées :

    - 2m : 4m : Autre :

    Ecartement :

    - Orientation du rucher (ouverture des ruches) : Est :

    Sud : Ouest : Au hasard :

    Nord :

     

    95

    ? Nourrissage

    - Collectif :El - Individuel :El

    - Aliment utilisé: Sucre à foyer : El Candi: El

     
     

    Jan

    Fev

    Mar

    Avr

    Mai

    Jun

    Jul

    Aou

    Sep

    Oct

    Nov

    Dec

    Nourrissages

    Nature et période

     

    Traitement

    Période de traitement

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    1

    2

    3

    4

    5

    Transhumance

    Localité

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Autres observations :

     

    96

     
     
     

    Cycle d'activité l'abeille

    de

    Repos

    Du

    au

     

    Du

    au .

     

    Du

    au

     

    Du

    .au

     

    Du

    au

     

    - Déchets de la sucrerie :El Autre : ? Calendrier apicole

    Autres observations

    ? Etat sanitaire des abeilles pendant la période d'installation du

    rucher au niveau des populations de Thym satureioides

    Méthode de diagnostic du Varroa utilisée par l'apiculteur :

     

    .1 ruches non traitées arrivant saines sur les populations de thym - Le risque d'infestation par Varroa : Fort : El Moyen : El Faible : El

    - Un traitement contre le varroa est-il, dans ce cas ? :

    Indispensable : El Nécessaire : El Pas nécessaire : El

    - Degré d'agressivité des abeilles observé :

    En début de séjour :

    Fort : El

    moyen : El

    faible :

    El

     
     
     

    En plein séjour :

    Fort : El

    moyen : El

    faible :

    El

     
     
     

    A la fin de séjour :

    Fort : El

    moyen : El

    faible :

    El

     
     
     
     

    A La fin de la miellée et le retour du rucher sur l'emplacement principal - Etat des ruches (force des colonies) :

    Fort : El Moyen :El Faible :El

    97

    Intactes : Infestées :

    - Degré d'infestation/Varroa :

    Fort : Moyen : Faible : Nul :

    - Etat du couvain :

    Régulier : En mosaïque : Des larves mortes :

    - Le pourcentage d'infestation (ruches infestées/rucher) : %
    5.2 Ruches traitées arrivant saines sur les populations de thym - Le risque d'infestation par le Varroa : Fort : Moyen : Faible :

    - Un deuxième traitement contre le varroa est-il, dans ce cas:

    Indispensable : Nécessaire : Pas
    nécessaire :

    - Degré d'agressivité des abeilles observé:

    En début de séjour : Fort : moyen : faibles

    En plein séjour : Fort : moyen : faibles

    A la fin de séjour : Fort : moyen : faibles

    A la fin de la miellée et le retour du rucher sur l'emplacement principal

    - Etat des ruches (force des colonnies)

    Fort : Moyen : Faible :

    Intactes : Infestées :

    - Degré d'infestation/Varroa : Fort : Moyen : Faible :

    - Etat du couvain : Régulier En mosaïque : Des larves mortes :

    - Le pourcentage d'infestation (ruches infestées/rucher) .%
    Ruches arrivant infestées sur les populations de thym par le varroa

    - Le risque de contamination des autres ruches :

    Fort : Moyen : Faible :

    - Un traitement est-il, dans ce cas :

    Indispensable : Nécessaire : Pas
    nécessaire :

    - - En cas de non traitement, quel est le nombre moyen des ruches infestées par rapport au nombre total :

    98

    - - En cas de traitement, quel est le nombre moyen des ruches infestées /au nombre total :

    - Pour les ruches infestées, quelle est l'évolution de l'état du rucher (vigueur -agressivité) :

    - Evolution de l'état du rucher en cas d'infestation forte :

     

    Stabilité / Aggravation / Diminution

     

    En début de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    En plein séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    A la fin de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

     

    - Evolution de l'état du rucher en cas d'infestation Moyenne :

     

    Stabilité / Aggravation / Diminution

     

    En début de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    En plein séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    A la fin de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

     

    - Evolution de l'état du rucher en cas d'infestation faible :

     

    Stabilité / Aggravation / Diminution

     

    En début de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    En plein séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

    A la fin de séjour :

    Fort :

    moyen :

    faible :

     

    Observations.

    6. La fin de récolte et hivernage

    - Des traitements sont ils indispensables : oui : non :

    - D'autres maladies ont-elles été constatées : oui : non :

    - Si oui les quelles :

    ? 1 .

    ? 2 .

    Observations

    99

    Annexe 2 . Fichier Excel de l'enquête

    Nom

    Périodes

    Lieu

    Esp.
    méllifère

    Durée (j)

    Production/ruche (Kg)

    Agressivité
    des abeilles

    Risque
    infestation

    Symptômes varroa

    Nbre ruches
    infestées (%)

     

    mar-avr

    Tamaloute

    Oranger

    120

    10

    faible

    Elevé

    Obs. directe

    100

    Lfrakiss

    avr-juin

    Ighrem

    Thym

    40

    3

    normale

    Nul

    Obs. directe

    0

     

    juin-aout

    Ighrem

    Euphorbe

    40

    3

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    100

     

    jan-juin

    Guelmime

    Oranger

    90

    7

    Forte

    Moyen

    Obs. directe

    100

    Ekafech

    juin-juillet

    Ouled Aissa

    Euphorbe

    50

    5

    normale

    Moyen

    Obs. directe

    60

     

    juillet-sept

    Asni

    Thym

    60

    3

    normale

    Nul

    Obs. directe

    0

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    jan-mars

    Ouled Berhil

    Oranger

    60

    0

    Forte

    Moyen

    mutilées

    100

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    mai-juin

    Ouzioua

    Euphorbe

    45

    10

    normale

    Elevé

    mutilées

    80

    Jarra

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    juin-juillet

    Ighrem

    Thym

    30

    2,5

    normale

    Nul

    mutilées

    0

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    juillet-sept

    Massa

    Euphorbe

    60

    2

    Forte

    Elevé

    mutilées

    20

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    jan-mars

    Aoulouz

    Divers

    60

    0

    Forte

    Elevé

    mutilées

    100

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    mars-mai

    Ait Iaazza

    Oranger

    60

    10

    Forte

    Moyen

    mutilées

    80

    Toubali

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    mai-juillet

    Ait Baamrane

    Euphorbe

    45

    2

    normale

    Moyen

    mutilées

    60

     
     

    Imonaneuzzer

     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    juillet-sept

    Idaoutanane

    Thym

    60

    3

    normale

    Faible

    mutilées

    0

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    fev-mars

    Imintanoute

    Amandier

    60

    0

    Forte

    Elevé

    mutilées

    100

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    mars-mai

    Ouled Aissa

    Oranger

    60

    7

    Forte

    Moyen

    mutilées

    100

    Abakas

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    mai-juin

    Beni Mellal

    Euphorbe

    40

    3

    Forte

    Moyen

    mutilées

    100

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ailes

     
     

    juillet-sept

    Ait Daoud

    Thym

    60

    2

    faible

    Moyen

    mutilées

    100

    Aglif

    fev-avr

    Ait Baamrane

    Divers

    90

    0

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    faible

     

    avr-juin

    Essaouira

    Chardon

    45

    8

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    moyen

     

    juin-juillet

    H. Atlas

    Thym

    30

    5

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    faible

     

    juillet-aout

    Ait Oussa

    Euphorbe

    45

    7

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    fort

     

    mai-juin

    Tamaloute

    Divers

    30

    3

    normale

    Moyen

    Obs. directe

    100

     

    juin-juillet

    Ighrem

    Thym

    40

    2

    normale

    Moyen

    Obs. directe

    100

    Affaghrou

    juillet-aout

    Indouzane

    Euphorbe

    40

    3

    normale

    Moyen

    Obs. directe

    100

     

    aout-sept

    Ifni

    Euphorbe

    20

    1

    normale

    Elevé

    Obs. directe

    100

     

    oct-mai

    Lasta

    Oranger

    180

    30

    forte

    Elevé

    Obs. directe

    100

    100

    Annexe3. Chromatogrammes des HE de différentes provenances de Thymus satureioides

    Chromatogramme de l'HE d'Ankrim (320 m) Chromatogramme de l'HE de Timoulay (850 m)

    Chromatogramme de l'HE d'Aoulouz (1020 m) Chromatogramme de l'HE d'Ouled Berhil (1240)

    Chromatogramme de l'HE d'Amskrod Est (1050 m) Chromatogramme de l'HE d'Amskrod Ouest (1050 m)

    101

    Annexe 4. La lutte contre le Varroa destructor

    Les méthodes de lutte contre le parasite sont relativement limitées, notamment à cause de sa capacité d'adaptation (résistance) aux différents pesticides. Donc dans l'impossibilité de l'éradiquer totalement, l'objectif du contrôle demeure alors de permettre aux colonies d'abeilles de cohabiter avec une infestation de varroas minimale et supportable (une colonie commencerait à ressentir un dommage pour une infestation comprise entre 3500 et 4000 varroas) (Delaplane et al. 2005).

    Par ailleurs, dans la quête de moyens de contrôle, plusieurs méthodes ont été développées avec le temps. On en citera entre autres :

    A. Le Piégeage

    Les méthodes de piégeage suivantes visent à concentrer les acariens sur un seul cadre de la ruche pour ensuite éliminer ce cadre. Elles ne permettent que de limiter le taux d'infestation. De plus, elles peuvent provoquer un affaiblissement de la colonie (Hanley A. et Duval J.., 1993)

    ? L'utilisation de cellules à faux-bourdons: Comme les varroas préfèrent pondre dans les cellules de faux-bourdons, il est possible de les piéger en fournissant un cadre avec de telles cellules. Lorsque ces dernières seront operculées, le cadre sera retiré et la cire fondue ou brûlée.

    ? L'utilisation d'attractif: Pour attirer les acariens sur un cadre de la ruche en particulier, on peut utiliser un attractif. Un produit commercial fabriqué en Belgique, le Varroutest de la compagnie Sanders Probel Biotechnology, consiste en de l'extrait de larves de faux-bourdons et permet d'attirer les acariens une fois appliqué sur un cadre. Le Varroutest attirerait plus de 75% des acariens selon de nombreux tests faits en Belgique, en Italie, en Grèce et dans les pays de l'Est.

    ? L'utilisation d'une nouvelle reine: En retirant et en faisant fondre le premier cadre à la reprise de la ponte, on peut enlever une grande partie des varroas présents. Des chercheurs russes (Petrov et Khazbievich, 1980) ont observé que le couvain du premier rayon où une nouvelle reine a pondu est infesté de varroa à 46% tandis que les autres ne le sont qu'à 4%. En retirant ce rayon, ils ont pu réduire grandement la population de parasites, la colonie s'est par la suite bien développée et a pu hiverner de façon satisfaisante.

    102

    ? L'introduction de jeunes larves: On introduit des jeunes larves d'abeilles dans les colonies au moment où elle n'en a pas. Les parasites se précipitent sur ces larves pour y pondre. On retire le cadre aussitôt que les cellules sont operculées. La méthode a plusieurs avantages, notamment elle respecte le cycle reproducteur de l'abeille et permet à la colonie de développer une résistance graduelle au Varroa.

    ? Reine engagée: Cette méthode consiste à enfermer la reine sur un cadre trois fois de suite à intervalles de 10 jours. Au bout des 30 jours, le cadre est sorti et brûlé. La reine peut être sacrifiée ou non. Environ 60% des varroas seraient éliminés de cette façon.

    B. La thermothérapie

    Plusieurs expériences ont été menées sur l'utilisation de la chaleur contre le varroa et l'acarien de l'abeille qui vit dans la trachée, certaines avec un certain succès, d'autres pas. Les acariens sont très sensibles à la chaleur. En ex-URSS, une technique de lutte contre le varroa consiste à passer les colonies dans une chambre chauffée à 46-48C pendant 15 minutes. La méthode est coûteuse et brutale pour les abeilles. Des expériences réalisées en Louisianne par John Harbo du Département américain de l'agriculture (USDA., 1993) ont démontré qu'une température de 39°C pendant 48 heures décimait les acariens de l'abeille.

    C. L'usage de produits anti-adhésifs

    Comme l'acarien dépend de l'abeille pour se déplacer dans la ruche et d'une ruche à l'autre, les apiculteurs et chercheurs ont pensé à utiliser des produits qui empêchent l'acarien d'adhérer au corps de l'abeille, et donc de se propager. On peut citer :

    Farine: Des apiculteurs de l'Inde (Shah et Shah, 1988) saupoudrent les abeilles de 10 à 15 grammes de farine de blé dès l'apparition du varroa et répètent ce traitement trois fois à une semaine d'intervalle. La farine empêche simplement les acariens de s'accrocher à l'abeille et donc de voyager d'un rayon à l'autre. Cette méthode ne pose de problème ni aux abeilles, ni au miel.

    Corps gras: Selon le même principe, Sammataro (1994) conseille de placer une galette faite d'un mélange de 150g de farine végétale et 300g de sucre en poudre sur les barres du haut de la ruche où se trouve un couvain. Les abeilles pensent qu'il s'agit de déchets

    103

    et petit à petit vont l'évacuer de la ruche. Pendant ce temps, la farine empêche les acariens de s'accrocher aux abeilles.

    D. L'électricité

    Dans la province du Ryazan en ex-URSS, un chercheur a mis au point une méthode de lutte efficace à 100% contre les varroas accrochés aux abeilles et qui utilise l'électricité (Egin, 1988).Il s'agit d'une plaque percée de trous tout juste assez grands pour laisser passer les abeilles et qui est placée à l'entrée de la ruche. Le bord de chaque trou est frangé de façon à créer une espèce de brosse. La plaque est trempée dans un électrolyte. Lorsqu'un courant de 12 volts passe par la plaque, les varroas qui sont attachés aux abeilles sont paralysés et tombent tandis que les abeilles ne sont pas affectées.

    E. Sélection d'abeilles tolérantes ou résistantes à Varroa jacobsoni

    En 1984, plusieurs années après la découverte de Varroa jacobsoni en Yougoslavie et trois ans avant que cet acarien soit identifié aux Etats-Unis, un projet de recherche conjoint avait été établi. Le but de ce projet était d'essayer de sélectionner des souches d'abeilles mellifères tolérantes ou résistantes à ce parasite. Quatre générations provenant de deux lignées d'abeilles mellifères (Apis mellifera carnica) furent propagées sélectivement à partir de ces reines. Les deux lignées étaient sélectionnées pour une infestation élevée et faible du couvain par les acariens. Des différences

    significatives dans toutes les générations de sélection montraient que cette
    caractéristique était héritable, car une proportion significative de cette variation génétique était additive. L'amélioration par sélection, à condition d'être organisée sur une base génétique plus large, peut offrir les solutions à long terme espérées concernant le problème de la Varroase. (De Guzman et al. 1997; Al Ghamdi, 2002)

    F. La lutte biologique

    Peu de recherches sur le contrôle biologique du Varroa ont été réalisées. L'utilisation de toxines de Bacillus thuringiensis et de virus a été envisagée mais aucune application pratique n'est prévue à court terme. Des isolats de champignons (Verticillium lecanii, Hirsutella spp., Paecilomyces spp., Beauveria bassiana, Metarhizium spp., Tolypocladium spp.) testés expérimentalement ont permis d'infecter et de tuer V. destructor (Kanga et al. 2002 ).

    104

    G. L'utilisation de la roténone

    La roténone est un insecticide végétal toléré par les cahiers de charge d'agriculture biologique pour la protection des productions végétales. Son utilisation contre le Varroa a été développée en France par des apiculteurs biologiques. Pour être efficace, la roténone doit être appliquée pendant un cycle de vie complet du Varroa, soit 30 jours. Il faut l'utiliser avec une grande prudence car elle peut tuer les reines.

    H. L'aromathérapie

    Beaucoup d'acides organiques sont répandus dans la nature et certains d'entre eux (notamment l'acide formique) se produisent naturellement dans le miel et ne laissent pas de résidus toxiques (Imdorf et al. 2003).

    Certaines des essences de plantes sont efficaces sur les Varroas qui infestent le couvain et d'autres ne le sont pas. L'acide oxalique, par exemple, n'est pas efficace contre les acariens qui infestent le couvain, et n'est donc utilisé que chez les colonies sans couvain, comme ceux qui se produisent en novembre. L'acide formique, est efficace aussi bien contre les Varroas qui infestent le couvain que ceux phorétiques. Les acides organiques sont utilisés pour réduire les populations d'acariens à un niveau qui permet à la colonie de se développer, mais des traitements annuels (et parfois biannuels) sont nécessaires pour limiter l'infestation (Burlew, 2009). Aucun acide organique ne s'est révélé être à 100% efficace pour tuer les acariens.

    Les biopesticides à base d'huiles essentielles (HE) forment une classe de pesticides intéressante puisqu'étant constituées de plusieurs composés à mécanismes d'action multiples, elles ont des modes d'application variés (fumigation, répulsion, contact). Comme tous les extraits de plantes, elles mettent en action simultanément plusieurs mécanismes physiologiques (par opposition à des pesticides n'ayant qu'une seule cible moléculaire), et de ce fait, l'apparition de populations résistantes d'insectes se retrouve retardée (Chiasson et Beloin, 2007).

    Les huiles essentielles sont souvent utilisées pour la lutte contre le Varroa. Péguin (1991) a proposé un traitement à base d'huiles essentielles en mélangeant l'huile de thym de sariette, de lavande et de génévrier additionnée de sauge, de menthe et de girofle. Miguel Neira et al. (2004) au chili ont étudié l'effet des huiles essentielles de lavande et de laurier sur Varroa destructor. Les deux HE ont été diluée à 30% avec de

    Outre la fumigation, d'autres méthodes d'application ont été essayées, y compris l'utilisation de la fumée (Ghomari et al. 2013). En Turquie, les feuilles de différentes

    105

    l'acétone avant les traitements. Au terme de leur expérience, 100% des Varroas ont chuté des abeilles mais avec une mortalité du parasite de 41,67% pour le traitement à l'HE de lavande et 35% de mortalité pour le traitement à l'HE de laurier.

    Muhammad Asif et al. (2013) au Pakistan ont effectués contre le Varroa des tests d'efficacité de traitement à base d'HE de Neem, à base d'un mélange (HE de Neem, HE d'ail et de l'HE de tabac) et à base d'HE de tabac. La plus importante chute d'acariens a été observée après 15 jours pour le traitement par le mélange (huile de Neem , huile d'ail et huile tabac). Il y a eu, en effet, en moyenne 91,46 varroas décrochés au niveau du traitement par le mélange d'HE contre 61,34 pour le traitement à base d'HE de Neem et 71,33 pour le traitement par l'HE du Tabac.

    Onze huiles volatiles ont été testées contre Varroa destructor in vitro en Egypte (Abd E., et al. 2006). Il s'agit des HE de menthe, de Thymus vulgaris, d'Eucalyptus, de marjolaine, de cumin, de l'ail, du basilic, de l'orange, du Géranium, de menthol et de l'Eugénol. Les résultats ont montré que tous les traitements ont été efficaces contre le Varroa (réduction de 66% de varroa en moyenne) et une différence significative a été observée dans les colonies traitées par rapport à ceux non traités. Néanmoins quelques mortalités d'abeilles ont été observées.

    Les acides organiques et des huiles essentielles fonctionnent de façons différentes pour contrôler le Varroa. L'effet acaricide essentiel des acides organiques est d'abaisser le pH dans la ruche, un phénomène toléré par les abeilles, mais au détriment des acariens (Wallner, 2003). Les huiles essentielles ont quant à elles, deux modes d'action dans la lutte contre le Varroa. Elles peuvent tuer les acariens par contact (Armine et al. 1996). Comme les abeilles se déplacent dans la ruche, elles s'imprègnent d'huile essentielle et la dispersent. Par ailleurs, si l'huile est mélangée au sirop liquide de nourrissage, les abeilles nourricières s'en alimentent (effet par ingestion) et la nourrissent aux larves.

    L'un des problèmes rencontrés avec les huiles essentielles et les acides organiques est leur extrême volatilité. Ebert et al. (2007) ont cherché à réduire les problèmes liés à la volatilité en incorporant un certain nombre de composés végétaux directement dans le sirop de nourrissage destiné aux abeilles

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    plantes sont séchées et brûlées ; la fumée est dirigée dans les ruches. Les fumées de tabac, de cèdre, thym, pin, et le pyrèthre (chrysanthème) se sont tous été révélés efficaces contre le Varroa (Cakmak et al. 2006), mais jusqu'à présent, aucun avantage particulier n'a été trouvé dans l'utilisation de la fumée, par opposition à une autre méthode d'application.

    I. L'utilisation de répulsifs

    Des apiculteurs biologiques allemands considèrent que la présence à proximité des ruches de certaines plantes à forte odeur explique que leurs ruches soient exemptes de Varroa. Les plantes en question seraient l'ail des ours et la fougère-mâle (Dryopteris filix-mas). Cette dernière étant reconnue pour ses propriétés acarifuges. Des fumigations de mélisse et de menthe ont aussi produit de bons résultats en Allemagne (Rademacher, 1983).

    J. Lutte par traitements acaricides

    Le Hort. Research Client Report No. 2001/249 présente une revue complète des produits acaricides utilisés contre le Varroa ainsi que leur principe actif et leur dose et mode d'application

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    Tableau a. Liste de produits ayant montré une efficacité significative dans le contrôle de la varroase

    Nom commerciale des Produits

    Principe actif

    Classe chimique

    Apiguard

    Thymol

    Huile Essentielle

    Apilife VAR

    Thymol,eucalyptol, menthol, camphor

    Huile Essentielle

    Apistan

    Fluvalinate

    Pyrethroid Synthétique

    Apitol

    Cymiazol

    Dérivé Iminophenyl thiazolidine

    Apivar

    Amitraz

    Amadine

    Bayvarol

    Flumethrin

    Pyrethroid Synthetique

    Check-Mite+,Perizin

    Coumaphos

    Organophosphate

    Folbex

    Bromopropylate

    hydrocarbure Chlorinaté

    Generic

    Acide Formique

    Acide organique

    Generic

    Acide Lactique

    Acide organique

    Generic

    Acide Oxalique

    Acide organique

    (Anonyme, 2001)

    Faucon et al. (2007) relatent d'autres spécialités d'acaricides utilisés (Tableau 2) Tableau b. Nature de traitements mis en oeuvre pour le contrôle la mise en évidence du Varroa

    Matière active

    Specialité commerciale

    Dosage

    Acide oxalique

    Acide oxalique dihydrate

    (Merch)

    35 g/l de sirop de

    saccharose

    50/50

    Coumarphos

    Asuntol ND (Bayer)

    15 g d'Asuntol ND pour 11 litres d'eau

    Fluvalinate

    Apistan ND (Swarm)

    Lanière contenant 0,5 de fluvalinate

    (Faucon et al. 2007)

    108

    En France, afin de minimiser la charge parasitaire, cinq médicaments disposant d'une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour la varroose de l'abeille sont actuellement disponibles: l'Apistan, l'Apivar, l'Apiguard,le Thymovar et l'Apilife Var. Au Maroc les produits disponibles et proposés actuellement par les services vétérinaires pour la lutte contre le Varroa sont: l'Apiguard, l'Apistan, l'Apitol, le Fumidil B., l'Apilife Var, le Bayvarol et le Perizin.

    Par ailleurs, d'autres molécules sont autorisées en Europe mais qui ont montrées avec le temps des problèmes de résistance et d'inefficacité vis du Varroa infestant le couvain (Elzen et al. 2000): le coumafos (Autriche, Belgique, Chypre, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Slovénie, Bulgarie), l'acrinathine (République Tchèque, Lituanie), la fluméthrine (pyréthrinoïde) (Estonie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni, Bulgarie).

    Il faut signaler qu'une des molécules les plus utilisées en France, considérée comme la plus efficace: l'amitraze, n'est pas autorisée dans d'autres pays européens (Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pays-Bas, Bulgarie, Royaume-Uni) (Nicolas Vidal-Naquet, 2008).

    K. Mise en oeuvre de la lutte

    Les conditions climatiques, les périodes de miellées, le développement de la population de V. destructor doivent être pris en compte lorsque l'on met en place une stratégie de lutte. Après une forte miellée, le couvain est réduit par manque de place, donc le pourcentage d'alvéoles du couvain infestées augmente (Imdorf et al. 2003).

    Les traitements habituels pour réduire la population de V. destructor se font en fin d'été (août et septembre) dès la dernière récolte de miel, le but étant de réduire au maximum l'infestation du couvain, afin d'obtenir un développement normal des abeilles destinées à passer l'hiver (Colin, 1989). L'objectif est d'obtenir une population de moins de 50 V. destructor à l'intérieur des ruches pour passer l'hiver .On peut vérifier que cet objectif est bien atteint si moins de 1 chute naturelle d'acarien est observée quotidiennement à l'issue de la période d'efficacité du traitement de fin d'été (Imdorf et al. 1996; 1999; The Food and Environment Research Agency, UK, 2010).

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    Si cet objectif n'est pas atteint, deux solutions:

    - un traitement complémentaire peut être envisagé.

    - la mise en place de moyens de lutte biotechnologique en début de saison apicole; le plus facile à mettre en place étant le retrait de cadres de couvain de faux-bourdons operculés (avril-mai).Un traitement de `secours' pourra être aussi réalisé pendant la période apicole (mars à août) si le niveau d'infestation par V. destructor dépasse les seuils critiques (Charrière et al. 1998).






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