2.2.4.2. Les rémunérations
La rémunération du personnel doit naturellement
être en rapport avec les ressources de la station. Par conséquent
on prendra grand soin de n'engager des effectifs qu'en fonction des besoins
réels et des marges possibles.
Les charges salariales sont les charges les plus lourdes que
la radio doit supporter. Le calcul doit non seulement prendre en compte le
salaire proprement dit mais également (en fonction des pays). Mieux vaut
dès lors fixer des plafonds de salaires bas mais garantis chaque mois,
de façon à susciter chez les employés le maximum
d'investissement et d'éviter qu'une fois formées, les recrues ne
soient tentées de marchander ailleurs les compétences acquises au
sein de la station. Concrètement, dans les trois stations
visitées, seule la RTNC où le personnel touche un salaire, dans
d'autres stations le personnel n'a pas de salaire.
2.2.4.3. Les compétences
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Pour les employés permanents, au même titre que
pour les bénévoles, un cahier des charges précis doit
être annexé au contrat avec les règlements de
fonctionnement de la station. Aussi bien au niveau de l'équipe
exécutive que des instances de gestion, il est important que les
responsabilités soient clairement déterminées et que
chacun connaisse précisément son rôle et ses
attributions.
Cela dit, si l'on se réfère aux cinq ou six
types de personnel envisagés plus haut, on constatera que les fonctions
de journaliste, d'animateur et de technicien ne sont pas bien
différenciées. Cela s'explique par l'évolution du
journalisme rural tel qu'il s'est développé ces trente
dernières années et par les spécificités des
médias de proximité à vocation sociale. La polyvalence qui
dans ces cadres est présentée comme un atout est aussi le fruit
d'une nécessité imposée par la faiblesse des moyens et le
manque de main d'oeuvre qualifiée. Le cumul fréquent des
fonctions rend les distinctions plus difficiles encore à
établir.
On remarquera notamment que la notion d'animateur
(trice) ne revêt pas la même acceptation chez tout le monde :
chez les uns, cette fonction s'apparente à celle de simple animateur
d'émission (le speaker, le commentateur, le médiateur de
débat, etc.) ; chez les autres, on l'assimile plus volontiers à
celle de l'encadreur, de l'instructeur, du «facilitateur»
(l'animateur d'ONG).
« Le savant mélange des deux
interprétations est revendiqué, mais il faut reconnaître
que la première l'emporte en pratique sur la seconde
»25. Cela est dû en partie au fait que la formation que
les agents reçoivent, même adaptée aux contingences
rurales, confine essentiellement au journalisme et à l'animation
radiophonique proprement dite.
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