1.2.3.2. Le divertissement
Les médias du son et de l'image annexent, l'un
après l'autre, tous les spectacles collectifs : le cinéma, le
sport, la chanson. Le mot « variétés » est bien choisi
pour désigner ce nouveau genre de spectacle. Le show-business est
l'enfant légitime des variétés des médias
audiovisuels, le cinéma, radio et TV. Il s'agit toujours de plaider et
de séduire, grâce à une maitrise parfaite des
émotions universelles. « Faire applaudir, rire ou pleurer »
devient une technique autant qu'un art.
1.2.3.3. La communication
Avec les médias, la communication est devenue
utilitaire. Désormais, communiquer n'est plus seulement échanger,
instaurer un dialogue, perpétuer une relation de personne à
personne, mais plus précisément influencer autrui, pour vendre
quelque chose, pour lui inculquer une idée, ou bien pour lui donner,
d'un homme public ou d'une institution, une image qui incline à la
bienveillance ou à la considération.
La communication moderne est fille de la religion et de la
politique ; depuis la nuit des temps, l'une et l'autre ont prétendu
persuader, convertir, obtenir un assentiment. Mais aujourd'hui, l'art de ceux
qui pratiquent la communication est de prétendre le contraire. Ils
préfèrent parler de l'info d'obtenir un surcroit de confiance de
la part de ceux auxquels ils s'adressent, en même temps qu'un pouvoir
plus grand de persuasion. Emancipée, la communication imprègne
désormais la culture des sociétés démocratiques ;
la communication est devenue vers la fin du 20ème
siècle le signe distinctif de la société moderne. Elle a
pris, à ce titre, la place de l'industrie. Les raisons de communiquer se
sont multipliées au même rythme que les médias : pour
vendre un produit, pour vanter les mérites d'un homme ou d'un parti
politique ais aussi donner une image favorable à l'entreprise.
1.2.3.4. Education
L'école, la famille et la religion se sont longtemps
partagé les taches de l'éducation, de ce que Montaigne appelait
l'institution des enfants. Depuis la fin du 19ème
siècle aucun grands médias ni journaux, ni le cinéma, ni
la radio ne s'était hasardé de son plein gré sur le
terrain de l'éducation. Là où règnent les
libertés, les médias sont émancipés, et
l'éducation retrouve
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le sens originel que les Grecs lui ont donné :
apprentissage des langages de la pensée, l'initiation aux savoirs et
à certains savoir-faire, la formation à la citoyenneté.
Avec les multimédias, les profs déchargés des taches les
plus machinales, les TV scolaires ou éducatives sont nées
partout, des émissions éducatives élaborées.
Pour appuyer cette idée, un auteur africain, Francis
BEBEY19 a écrit : « Nous croyons à la radio parce
que tout ce qu'elle nous apprend nous est dit à nous et non écrit
à notre intention, et que cela correspond parfaitement à nos
civilisations africaines qui ne sont pas des civilisations de l'écriture
mais du langage parlé.
Nous aimons cette forme de diffusion des nouvelles et de la
pensée parce qu'elle s'adresse à tout un chacun et que nous
n'avons pas besoin nécessairement d'avoir appris à lire et
à écrire pour comprendre le message qui nous parvient
»20.
La radio éduque aussi par des émissions
scolaires, rurales, médicales, mais la distraction l'importe par le
nombre et la variété des émissions :
variétés, théâtres, il y a pour tous les goûts
!
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