Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons présentés notre
milieu d'étude, ainsi que les résultats de nos investigations.
Après analyse et traitement des données recueillis sur terrain,
nous avons constaté que l'agriculture pratiquée à Maboya
est essentiellement traditionnelle ou familiale, le travail exclusivement
manuel se fait à la houe ou à la machette. La houe est l'outil
par excellence le plus commun à tous les cultivateurs sans exception
aucune. Les travaux sont divisés entre hommes et femmes.
Le sol de Maboya est argilo-sablo-humifère. Or comme
pour toutes les broméliacées dont fait partite l'ananas, la
culture exige un sol ayant une composition granulométrique de sable 60
à 70%, 10 à 20% de limon et 10 à 20% d'argile. Avec une
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température moyenne de 28oC, toutes les
conditions d'ordre naturel sont bel et bien remplies pour la culture de
l'ananas. Cette culture, bien que pratiquée à Maboya depuis des
années, la population, productrice d'ananas, se heurte à des
multiples contraintes entre autres: les maladies qui attaquent les champs
d'ananas, l'accès difficile aux terres culturales, des
difficultés liées aux infrastructures de transport, absence des
structures des marchés, mauvaise organisation logistique de la
filière, asymétrie de l'information.
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CONCLUSION GENERALE
Arrivé au terme de notre travail qui a porté sur
: «le travail informel et niveau de vie des ménages en milieu
rural, cas de la production et la vente d'ananas a Maboya»; il nous
revient de résumer les points saillants auxquels son analyse a
conduit.
Certes, cette tâche n'est pas aisée car toute
conclusion est périlleuse et nécessairement partielle ou
partiale.
En abordant cette Etude, notre objectif a été
celui de faire une analyse minutieuse sur le problème qui fait à
ce que la population de Maboya (producteurs d'ananas) puisse avoir une vie
indifférente malgré la production et l'écoulement de leurs
récoltes.
La population de Maboya s'est depuis longtemps lancée
dans la culture de l'ananas. Les enfants naissent dans des familles ayant pour
activité principale, la culture et la production d'ananas, et eux aussi,
à leur tour deviennent cultivateurs d'ananas; pourtant, les conditions
socio-économiques des ménages à Maboya restent
indifférentes. Depuis des années, la population pratique
l'agriculture et vit presque au dépend d'elle. Ce peuple a
été toujours caractérisé comme étant un
peuple pratiquant une agriculture de subsistance.
La problématique de notre travail a reposé sur les
interrogations ci-après :
1. Qui sont les principaux acteurs de la production et de la
vente des ananas dans la localité de Maboya ?
2. Comment s'organisent la production et la vente des ananas
dans ce milieu ?
3. Quel est le niveau de revenus réalisés par
les producteurs et les revendeurs des ananas ?
4. Ces revenus permettent-ils aux différents
intervenants d'assurer leur survie ?
De prime à bord, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
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1. Il semblerait que les principaux acteurs de la production
et de la vente des ananas soient essentiellement des femmes et les enfants que
les hommes s'y intéresseraient moins.
2. Il se pourrait que la production et la vente des ananas
soient organisées par des producteurs eux même et quelque fois par
des intermédiaires qui assureraient le transport du produit des
producteurs aux consommateurs.
3. Il est probable que le niveau de revenus
réalisés par les producteurs et les revendeurs soit
supérieur à 100$ par moi.
4. Tenant compte de nos observations, nous osons croire que
ce revenu ne permet pas aux différents intervenants d'assurer leur
survie.
Pour procéder à la vérification de nos
hypothèses nous avons recouru à la méthode inductive et
aux techniques documentaires, technique de sondage et à l'interview.
La technique d'entretien, nous a permis de recueillir les
données dont nous avions besoins pour cette étude auprès
des enquêtes.
La technique de sondage nous a permis, à partir des
éléments fournis par notre échantillon, de tirer des
conclusions sur toute notre population d'enquête qui est l'ensemble des
producteurs d'ananas de la localité de Maboya.
La technique d'enquête documentaire nous a permis de
cerner le contexte historique, ainsi que l'état de lieu du secteur
informel, de décrire les différentes catégories du secteur
informel et comparer les données recueillies dans différents
sources.
Nous avons orienté nos enquêtes vers
différents intervenants dans les activités commerciales dans la
localité de Maboya. Les revendeurs étalés le long des
artères et vers différents.
Au total 120 questionnaires ont été
orientés aux producteurs d'ananas et 50 questionnaires aux
revendeurs.
Vous comprendrez à travers les passages ci hauts qu'il
nous a été difficile de connaître la taille exacte de la
population étant donné que notre étude porte sur un
secteur informel c'est-à-dire non facilement identifiable comme nous l'a
d'ailleurs confirmé l'ingénieur agronome du groupement Malio.
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C'est pourquoi nous avons considérés la
population enquêtée comme étant exactement
l'échantillon d'étude.
Pour bien approfondir le thème de notre recherche, le
présent travail a été subdivisé en deux chapitres
comprenant chacun 2 sections. Précédés d'une introduction,
le premier chapitre donne un aperçu historique du secteur informel,
ainsi que la culture de l'ananas.
Dans ce chapitre nous avons donné les
caractéristiques et le rôle du secteur informel, ainsi que les
différentes manifestations de l'économie informel. En parlant de
la culture de l'ananas, nous avons données une notion sur les
considérations générales sur l'ananas entre autre,
l'histoire de l'ananas, sa description, la culture (la multiplication et les
phases végétatives), sa production, ses variétés et
son utilité ou rôle socio-économique ; ensuite nous avons
parlé des conditions écologiques du fruit, ses techniques
culturales, en fin pour chuter avec les problèmes phytosanitaires de
l'ananas.
Enfin, dans le deuxième chapitre nous avons
présenté notre milieu d'étude, ainsi que les
résultats de nos investigations. Après analyse et traitement des
données recueillies sur terrain, nous avons constatés que
l'agriculture pratiquée à Maboya est essentiellement
traditionnelle ou familiale, le travail exclusivement manuel se fait à
la houe ou à la machette. La houe est l'outil par excellence le plus
commun à tous les cultivateurs sans exception aucune. Les travaux sont
divisés entre hommes et femmes.
Le sol de Maboya est argilo-sablo-humifère. Avec une
température moyenne de 28oC, toutes les conditions d'ordre
naturel sont bel et bien remplies pour la culture de l'ananas. Cette culture,
bien que pratiquée à Maboya depuis des années, la
population, producteurs d'ananas, se heurte à des multiples contraintes
entre autres: les maladies qui attaquent les champs d'ananas, l'accès
difficile aux terre culturales, des difficultés liées aux
infrastructures de transport, absence des structures des marchés,
mauvaise organisation logistique de la filière, asymétrie de
l'information.
Au vue du tableau no 11 nous avons constaté
que la majeure partie de nos enquêtés, à l'échelle
de 82 sur 120 (pour ce qui est de producteurs), soit 68,3% utilise comme moyen
de transport rien d'autre que le dos. Et majoritairement ce sont les femmes car
39 femmes sur 48 enquêtés affirment que leur seul moyen de
transport est le dos.
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Le tableau n0 12 indique que plus au moins 36% des
revendeurs d'ananas enquêtés, soit 28% pour les femmes et 8% pour
les hommes ont l'âgés compris entre 21 et 30ans. Et ceux qui sont
de l'intervalle allant de 31 à 40 ans semblent légèrement
plus nombreux que ceux qui ont l'âge inférieur à 20 ans.
Les femmes semblent être majoritaires à l'échelle de 42
femmes sur 50 revendeurs enquêtés.
Encore une fois de plus, au travers ces résultats, nous
avons constatons que les principaux acteurs de distribution d'ananas sont
principalement les femmes comme cela a été le cas des producteurs
d'ananas. Ceci nous amène à conclure que les principaux acteurs
de la production et la vente des ananas sont essentiellement des femmes.
Ce qui confirme notre première
hypothèse.
Le tableau n0 15, montre que près de 47 sur
120 de nos enquêtés (pour le cas des producteurs) soit 39,2%
vendent leurs produits au champ. Ceci implique l'existence des
intermédiaires ou encore des revendeurs. Ce sont ces
intermédiaires qui s'occupent le plus souvent de l'acheminement ou la
distribution des produits depuis le lieu de production jusqu'au lieu de vente.
En outre, ils mettent en relation le producteur et le consommateur.
Au vu du tableau n0 17, nous avons constatés
que 83 sur 120 de nos enquêtés, soit 69,2% vendent leurs produits
auprès des revendeurs. C'est-à -dire que les acheteurs (les
revendeurs) trouvent les producteurs à leurs propres champs, et ce sont
eux-mêmes qui s'occupent du transport des produits depuis le lieu d'achat
jusqu'au lieu de vente. Ils assurent donc, la médiation entre le
producteur et le consommateur final.
Le tableau n0 18 quant à lui explicite
d'avantage le rôle économique que jouent ces
intermédiaires. Près de 37 sur 50 de nos enquêtés
soit 74%, affirment avoir pour principaux acheteurs des consommateurs ;
autrement dit les voyageurs qui empruntent la route nationale n0 02
sur l'axe Beni-Butembo. Seulement 10 de ces revendeurs vendent leurs produits
à la fois et aux revendeurs et aux consommateurs autrement dit, ils font
la vente en gros et en détaille. Ce qui confirme notre
deuxième hypothèse.
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Tenant compte des éléments du tableau n0
19 combinées avec ceux du tableau n0 20, et ceux du tableau
no 21 les résultats se présentent de la manière
suivante:
La moyenne mensuelle est donc de 45000Fc pendant la petite
saison.
La moyenne mensuelle est donc de 135000Fc pendant la grande
saison.
Ainsi, la moyenne mensuelle grande saison-petite saison est de
(45000Fc+135000Fc): 2= 90000Fc ; ce qui équivaux à
97,826 $.
Au vu de ces résultats, nous avons constatés que la
moyenne mensuelle grande saison-petite saison est inférieure à
100$. Ce qui confirme notre troisième hypothèse
Le tableau n0 22, nous montres que 55 sur 120, soit
68,3% de nos enquêtés affirment que le revenu issu de la vente
d'ananas, ne répond pas aux besoins primaires de leurs ménages.
Ce qui les amène le plus souvent à se procurer un autre champ
dans lequel ils pratiquent des cultures vivrières notamment le manioc,
le maïs, le haricot, le soja, la banane plantain,...
Les résultats, du tableau n0 23, tout comme
ceux du tableau n0 24 montrent que la majore partie du revenu est
canalisée d'abord à la satisfaction des besoins alimentaires, une
fois satisfait c'est alors que le besoin d'éducation et de soin de
santé intervient.
Ainsi, au vue de ce qui précède, nous constatons
que les revenus occasionnées par la commercialisation des ananas ne
permettent pas aux opérateurs de cette filière d'assurer la
survie des leurs ménages, bref, ces revenus à eux seule ne
permettent pas de répondre aux besoins primaires des ménages de
ces opérateurs.
Ce qui confirme notre quatrième
hypothèse.
A la lumière de ce qui précède, nous pouvons
conclure sans ambages que nos hypothèses de départ se sont
confirmées.
Sans avoir la prétention de faire de notre travail une
étude définitive, nous pensons humblement avoir répondu
à la plus ultime de notre préoccupation. Toutefois, ce travail
étant scientifique et surtout comme toute oeuvre humaine, il est certain
qu'on n'y rencontrera pas d'unanimité de tous, d'où il n'est
définitif. Vos questions, remarque suggestions, avis et recommandations
nous permettront de l'approfondir et de le rendre consommable.
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Nous sommes donc ouverts à toute forme de critique
constructive surtout dans le sens de la publication future des résultats
de la présente investigation.
Le chemin est ouvert à toute personne désireuse
d'entreprendre des recherches analogues en vue d'ajouter sa pierre
d'édifice.
RECOMANDATIONS
· Aux acteurs de cette filière
> Créer et consolider des mutuelles et qu'ils
érigent des gardes fou en cas
de la dépréciation du prix surtout en
période de grande production ; > Prendre des mesures
préventives pour faire face à l'évolution des
maladies qui ravagent les champs d'ananas ;
> Trouver un terrain d'attente avec les fermiers qui tendent
à occuper les espaces cultivables.
· Aux autorités politico-administratives
> Organiser des marchés des fruits, afin de mieux
rapprocher les producteurs et les transformateurs (agroalimentaire), et ou les
consommateurs directe surtout dans des centres urbains, dans le but
d'améliorer les recettes des producteurs et par conséquent le
niveau de vie de leurs ménages ;
> Réhabiliter dans la mesure du possible les routes des
désertes agricoles afin de faciliter l'évacuation des produits
agricoles (l'ananas comme le cas de notre étude) de leurs milieu de
production (les champs) jusqu'aux marchés (ruraux et urbains) ;
> Mécaniser les facteurs de production et financer ce
secteur ;
> Renforcer et multiplier les efforts pour encourager la
culture de l'ananas étant donné que c'est aux recettes
générées par la commercialisation de ce dernier dont
dépend le niveau de vie des acteurs de cette filière
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