I.1.5. Différentes manifestations de
l'économie informelle
a) L'économie familiale et domestique
L'économie familiale était autrefois la
composante la plus importante de l'économie et assurait l'essentiel des
activités de production. Son déclin relatif est dû au
développement de l'économie de marché, au
développement de l'économie sociale qu'il a fallu financer
assurance maladie, retraites, chômage, services sociaux et au besoin des
économies modernes de contrôler les flux économiques.
41 OPANGO EKANGA, « le secteur
informel, une approche global de concept et son poids dans l'économie
Zaïroise », notes de conjoncture, manuel d'analyse économique,
n°22, Avril 1995.
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Mémoire Billy UCBC
Les principaux travaux réalisés dans le cadre de
l'économie familiale sont :
? la transformation des achats alimentaires en biens de
consommation (repas) ;
? les activités de service, telles : le ménage
et les travaux de couture, le jardinage, bricolage et petites
réparations ;
? les activités de service à la personne : garde
des enfants, garde des malades et des personnes âgées, transports
des personnes.
Selon une étude de l'INSEE (organisme français),
s'il fallait valoriser au prix de marché cette économie
familiale, elle représenterait au moins une somme égale aux deux
tiers du PIB. De plus, favorisée par le haut niveau de chômage, et
le temps libre, cette économie semble en pleine expansion.
Si à ses activités de base, on ajoute d'autres
activités plus commerciales ou de services telles que l'aide à
l'exploitation familiale agricole ou artisanale (récolte de productions
agricoles, petite comptabilité, accueil et renseignements des clients,
etc.), l'économie familiale représenterait plus des trois-quarts
du PIB.
b) L'économie conviviale
L'économie conviviale semble très proche de
l'économie familiale, mais elle est tournée vers
l'extérieur de la cellule familiale. Il s'agit d'une forme de dons
gratuits qui prennent en charge une partie de la vie sociale et
économique. Elle est donc constituée pour l'essentiel par des
activités d'entraide, d'animation sociale et de loisirs hors de la
famille, et ne donnant pas lieu à une quelconque
rémunération au sens de l'économie formelle.
Cette forme d'économie peut prendre appui sur des
structures associatives plus ou moins organisées (association de
quartier, organisations religieuses, sportives, syndicales ou politiques). Les
principaux travaux réalisés dans le cadre de l'économie
conviviale sont :
- les services rendus à des voisins ou à des
personnes âgées ou handicapées ;
- la production de petits objets et d'aliments vendus lors de
fêtes et coup de main à leur organisation ;
- la participation gratuite à l'organisation et au
déroulement d'activités culturelles, cultuelles, syndicales ou
politiques.
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Mémoire Billy UCBC
Le phénomène le plus récent et le plus
marquant concernant cette économie est le fait qu'elle est de plus en
plus soutenue et encouragée par la société civile et par
les médias de masse ("Les Restos du Coeur", "Sidaction",
"Opération Pièces Jaunes", etc.).
Aucune étude disponible ne semble avoir
été faite sur la richesse générée par cette
économie, mais elle semble être du même niveau que celle
générée par l'économie familiale, soit deux tiers
du PIB.
Dans certains cas, l'économie conviviale semble
être la solution la plus souple, la plus efficace et la moins
onéreuse, pour prendre en charge certaines activités de service
public, telles, par exemple :
? les réseaux d'entraides aux personnes
hospitalisées, âgées ou handicapées ; ? le
développement de l'animation culturelle et sportive des quartiers ; ? le
développement des activités culturelles sur Internet comme
Wikipédia ; ? les activités de parrainage ou de service public
assurées par les retraités :
associations d'aide aux petits entrepreneurs ou aux
chômeurs, activités de
conseils divers et de soutien aux personnes en difficulté
;
? etc.
c) L'économie souterraine
L'économie souterraine (dite aussi "parallèle",
ou "clandestine", ou "occulte") regroupe trois formes d'activités
très différentes :
l'économie souterraine - illégale dans la forme
de son exercice-générée par le travail au noir ;
l'économie souterraine - illégale dans la forme
de son exercice, mais aussi condamnable à raison de son contenu et de
ses effets- à savoir : l'économie générée
par les délits économiques ;
l'économie générée par les
activités criminelles ;
Ces formes ont au moins trois points communs :
1. elles échappent aux règles
économiques et sociales et à l'intervention de l'État ;
2. elles ne donnent lieu à aucun
prélèvement obligatoire (fiscal ou social) ;
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Mémoire Billy UCBC
3. elles faussent le jeu de la libre
concurrence par rapport aux activités légales, soit du fait de
leur propre activité travail au noir, soit du fait de
l'intégration de sommes provenant d'activités délictuelles
ou criminelles, cherchant à se réinvestir blanchiment
d'argent.
L'existence d'une importante économie souterraine est
avant tout le signe d'un dysfonctionnement grave de l'économie formelle
ou des services publics de l'État. Si le travail au noir existe, c'est
que le marché officiel du travail connaît des rigidités qui
paralysent le développement de l'emploi officiel ou qui en empêche
l'accès, cela peut aussi indiquer que dans certains domaines, le
coût réel du travail (salaire et cotisations sociales ) est devenu
insupportable pour la demande. Le dysfonctionnement peut être
caractérisé par :
? la lourdeur de la pression fiscale qui pousse les
entreprises à fuir l'impôt en créant une activité
informelle ;
? la lenteur des règles administratives qui
décourage toute initiative d'investissement ;
? la réglementation sociale sur le salaire minimum, les
allocations familiales, ou les charges parafiscales.
? l'ouverture des frontières à la concurrence du
marché mondial.
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