CONCLUSION GENERALE
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Nous parvenons au terme de l'étude sur le sujet
intitulé : « CONTRAINTES INTERNES ET FONCTIONNEMENT DES
MOUVEMENTS ASSOCIATIFS : L'expérience de la mutuelle des personnels du
ministère de la fonction publique et de la réforme administrative
(MUFOPRA)». Cette étude a scruté les facteurs qui
entravent le fonctionnement efficace de la MUFOPRA. Nous sommes parti du
constat selon lequel l'augmentation des plaintes des uns et des autres membres
de ladite association due aux marginalisations dont ils sont victimes et donc
à la faible prise en compte des attentes des mutualistes ce qui
génère le désintérêt des adhérents,
couplées des initiatives limitées de l'organisation que vient
renforcer l'interférence de l'administration dans la gestion de la
MUFOPRA en alourdissant sa marche. Nous avons émis, en guise de
postulat, une hypothèse principale, à savoir que le
fonctionnement de la MUFOPRA est entravé par l'existence de nombreux
facteurs endogènes. C'est pourquoi la question servant de fil conducteur
de cette
réflexion cherche à comprendre les facteurs qui
entravent le fonctionnement de la MUFOPRA.
La première partie de notre travail a campé les
lecteurs sur le plan scientifique. Elle a expliqué le sujet pour le
rendre compréhensible. Elle a ressorti les théories qui
renforcent la teneur scientifique de nos hypothèses. Quant à la
deuxième partie, elle était consacrée à la
réalité des faits. A ce niveau, la dimension opératoire de
notre recherche nous a obligé à faire parler la clientèle
afin d'obtenir l'appréciation qu'elle se fait sur la question des
contraintes internes de la MUFOPRA. Elle s'est appuyée sur des
entretiens pour éviter de faire un procès d'intention aux
sociétaires en général. Notre production s'est
bouclée avec les perspectives de solution comme exigence de la recherche
action. Les résultats obtenus de nos travaux de terrain ne rament pas
à contre courant de nos prédictions. En effet, ils prouvent que
parmi les différentes causes d'initiatives limitées ou d'inertie
latente de la MUFOPRA, prés de 91 % évoquent l'adhésion
contraignante comme contrainte interne, 70% de l'échantillon
interrogée attribuent justement le faible fonctionnement aux initiatives
limitées de l'organisation parce que les attentes ne sont pas
comblées et sont identifiables selon les données statistiques
à 91%. L'hypothèse de départ, élaborée sur
la base de nos simples observations, est ainsi confirmée même si
certains (reste de la population interrogée) au pourcentage faible est
assez négligeable pour influencer nos conclusions. Toutefois, ce seuil
peut se révéler important dans
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un contexte d'étude autre que le nôtre, ou dans
un environnement différent. Les résultats auxquels nous sommes
parvenus pouvaient être davantage meilleurs si nous ne faisions pas face
aux contraintes d'ordre académique, temporel et matériel. C'est
pourquoi nous pensons n'avoir pas effectué le tour complet de la
question des contraintes internes de la mutuelle sur le fonctionnement de la
MUFOPRA. Le produit de notre réflexion reste donc à
améliorer et nous espérons voir d'autres études
abondées ce domaine pour susciter d'avantage une amélioration du
fonctionnement des mouvements associatifs, et plus précisément
les Mutuelles en milieu professionnel. Dans ce sens, un axe de réflexion
à explorer peut porter sur le sujet : « Mouvement
associatif et amélioration de la qualité du service public :
l'expérience de la MUFOPRA ». Ce sujet à
l'avantage de ressortir l'ensemble des difficultés auxquelles se
confrontent les agents publics en l'absence d'une plate forme qui puissent les
rapprocher et les permettre de partager sur des sujets qui n'auraient pu
être évident en milieu professionnel.
Mais de toutes les façons, les résultats obtenus
n'appellent ni à l'abandon d'une réflexion dans ce sens, encore
moins à un quelconque pessimisme. Le secteur associatif est porteur et
sa contribution au changement social est sans conteste. Nous pensons simplement
qu'une synergie d'action peut valablement contribuer à renverser la
tendance enregistrée. Dans cette optique, tout en donnant leur accord au
principe d'assainissement du secteur, les mutualistes doivent
bénéficier d'un encadrement de proximité, intégrale
et de qualité sous l'égide des pouvoirs publics. A défaut
d'éradiquer les velléités négatives des
anticipateurs, les appuis multiformes de l'Etat peuvent concourir à
réduire la vulnérabilité des mutuelles. Une fois la cause
qui fait perdurer la conséquence démasquée, ce qui reste
à faire n'est que stratégies. En définitive, la
négligence d'une fraction ou d'un secteur d'activité aussi
important peut avoir un coup sur la vision de développement du Cameroun
tout entier car, le développement du tout est la somme des
développements des parties.
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