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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Remerciements
Au terme de cette étude, il nous échoit
d'expression notre gratitude et notre satisfaction à toutes les
personnes physiques et morales dont les contributions ont permis la
réalisation de cette étude. Nous tenons particulièrement
à remercier :
? Professeur KOUAKOU Clément, Enseignant Chercheur
à l'UFR des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université
Félix Houphouët BOIGNY, pour l'encadrement et le partage de riches
expériences pendant la rédaction de ce Dossier de Politique
Economique ;
? Professeur Mama OUATTARA, Directeur du Programme de
Formation en Gestion de la Politique Economique (GPE) et à travers lui,
toute la direction du programme GPE ainsi que le personnel d'encadrement qui
n'ont ménagé aucun effort pour assurer le bon déroulement
des enseignements ;
? La Fondation pour le Renforcement des Capacités en
Afrique (ACBF), la Banque Mondiale et le Gouvernement japonais pour le soutien
financier et la constante attention à mon égard.
Je remercie enfin toute la 15ième Promotion (GPE 15)
pour la symbiose, l'esprit de partage et la fraternité vécue.
Cela a créé un environnement propice pour notre marche commune
vers l'expertise en Gestion de la Politique Economique.
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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Avant propos
L'un des obstacles majeurs à l'amélioration
durable de la situation économique des pays africains est l'insuffisance
de cadres africains formés aux techniques modernes d'élaboration,
d'analyse et de gestion des politiques économiques.
C'est dans l'optique de relever ce défi que la
Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF),
l'Institut de la Banque Mondiale à travers le fonds japonais JJ/WBGSP et
le Projet PPRC apportent leur appui technique et financier pour la formation de
spécialistes en Gestion de la Politique Economique à travers le
Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique (GPE).
Le présent Dossier de Politique Economique (DPE) est
élaboré dans ce cadre et consiste à choisir un
problème de politique économique, à l'analyser et à
proposer des solutions idoines. Le thème que nous avons choisi est
« Relation entre les Investissements publics et les Investissements
Directs Etrangers : cas de la Côte d'Ivoire». A travers une analyse
descriptive et économétrique, ce Dossier de Politique Economique
vise à attirer l'attention des Autorités Ivoiriennes sur l'impact
des Investissements publics sur les IDE afin de les conforter dans le
renforcement des programmes d'investissement publics facteurs
d'attractivité des IDE.
Toutefois, cette étude comme toute oeuvre humaine n'est
parfaite et les insuffisances qu'elle contient, n'incombent qu'à son
auteur.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page iv
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : REVUE ANALYTIQUE DU LIEN ENTRE
INVESTISSEMENTS PUBLICS ET
IDE 5
CHAPITRE 1 : ANALYSE THEORIQUE DE L'EFFET DES DEPENSES
PUBLIQUES SUR LE SECTEUR PRIVE 5
CHAPITRE 2 : POLITIQUES DE PROMOTION DES IDE EN COTE D'IVOIRE
ET LEURS RESULTATS 10
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION
ENTRE INVESTISSEMENTS
PUBLICS ET IDE 15
CHAPITRE 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE 15
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA CAUSALITE ENTRE INVESTISSEMENT
PUBLIC ET IDE 19
CONCLUSION GENERALE 24
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES I
ANNEXES II
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Sigles et abréviations
ACBF
|
African Capacity Building Foundation
|
APEX-CI
|
Association pour la Promotion des Exportations de Côte
d'Ivoire
|
BCEAO
|
Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
|
BM
|
Banque Mondiale
|
BP
|
Balance des Paiements
|
BRVM
|
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
|
BTP
|
Bâtiments Travaux Publics
|
CEPICI
|
Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire
|
CFA
|
franc des Communautés Financières d'Afrique
|
CNUCED
|
La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
|
CODINORM
|
Côte d'Ivoire Normalisation
|
DSRP
|
Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
GPE
|
Gestion de la Politique Economique
|
IDE
|
Investissements Directs Etrangers
|
IHPC
|
Indice Harmonisé des Prix à la Consommation
|
INVP
|
Investissements Publics
|
INVPV
|
Investissements Privés Domestiques
|
IPIE
|
Indice de Performance des IDE
|
LANEMA
|
Laboratoire National d'Essai de Qualité de
Métrologie et d'Analyse
|
MCO
|
Moindres Carrés Ordinaires
|
Mds
|
Milliards
|
OUV
|
Ouverture Economique
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PMI/PME
|
Petites et Moyennes Industries/Petites et Moyennes Entreprises
|
PNB
|
Produit National Brut
|
PPP
|
Partenariat Public Privé
|
PPRC-CI
|
Programme Pays pour le Renforcement des Capacités en
Côte d'Ivoire
|
R&D
|
Recherche et Développement
|
RF
|
Recette Fiscale
|
TBS
|
Taux Brut de Scolarisation
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
|
UNACOOPEC-CI
|
Union Nationale des Coopératives d'Epargne et de
Crédit de Côte d'Ivoire
|
USD
|
Dollar des Etats-Unis
|
ZBTIC
|
Zone franche de la Biotechnologie et des Technologies de
l'Information et de la Communication
|
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KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page vi
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Note de synthèse
Depuis plus de trois décennies, l'Investissement Direct
Etranger est devenu le principal moteur de développement
économique des Pays en Voie de Développement. La Côte
d'Ivoire n'est pas en reste à cette dynamique, elle s'oriente de plus en
plus vers le financement bancaire des investissements publics. Cette
perspective pourrait entrainer un effet d'éviction sur les
investissements privés domestiques. Face à ceci, l'enjeu pour les
autorités ivoiriennes est de promouvoir les IDE (facteur de
développement économique) par la mise en oeuvre de politiques
d'amélioration du climat des affaires, le développement des
infrastructures économiques ainsi que le développement du capital
humain dans l'optique de garantir une croissance économique soutenue
pour l'émergence souhaitée à l'horizon 2020.
Pour percevoir l'opportunité et l'efficacité des
politiques volontaristes menées par les autorités en
matière d'investissement publics, cette étude a été
menée afin d'analyser l'impact des investissements publics sur les IDE
en Côte d'Ivoire. Elle est structurée en deux (02) parties. La
première aborde les aspects théoriques sur les effets
d'entrainement et d'éviction des dépenses publiques ainsi que les
déterminants des IDE d'une part, et d'autre part les politiques de
promotion du secteur privé menées et leurs résultats
positifs. Quant à la deuxième partie, elle est relative à
la vérification empirique (statistique et économétrique)
de la causalité entres les investissements publics et les IDE. Les
résultats confirment l'existence d'un effet d'entrainement des
investissements publics sur le flux des IDE en Côte d'Ivoire avec une
élasticité de 0,48. Il ressort également que le taux
d'inflation ne décourage pas les investissements étrangers et que
le TBS qui ne capte que la scolarisation au primaire n'est pas un bon
indicateur pour l'appréciation de l'effet positif du capital humain sur
le flux des IDE en Côte d'Ivoire. Au regard de ces résultats, les
recommandations suivantes peuvent être formulées :
? l'accroissement des investissements publics notamment les
infrastructures socio-économiques, vu leur effets d'entrainement sur les
IDE ;
? l'amélioration du climat des affaires et du partenariat
public-privé ;
? la mise en oeuvre effective des mesures d'incitation
à l'investissement prévues dans les différents
référentiels (code des investissements, minier, ect). .
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page vii
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Résumé exécutif
Depuis plus de trois décennies, l'Investissement Direct
Etranger est devenu le principal moteur de développement
économique. Désormais les gouvernements des Pays en Voie de
Développement inscrivent les IDE au coeur de leurs stratégies de
développement, et ce, pour plusieurs raisons : l'impact positif sur la
croissance économique, l'apport des ressources pour financer le secteur
privé, la création d'emplois et le transfert de technologies. La
Côte d'Ivoire, locomotive de l'économie sous régionale
(espace UEMOA) n'est pas en reste dans cette dynamique d'attractivité
des IDE. Le respect de la stabilité macroéconomique, le conduit
à s'orienter vers les banques de la place pour financer ses
investissements publics. Cette perspective pourrait entrainer un effet
d'éviction sur les investissements privés domestiques. Face
à ceci, l'enjeu pour les autorités ivoiriennes dans l'optique de
garantir une croissance économique soutenue pour l'émergence
souhaitée à l'horizon 2020, est de promouvoir les IDE par la mise
en oeuvre des politiques d'amélioration du climat des affaires, le
développement des infrastructures économiques ainsi que le
développement du capital humain.
La présente étude vise à analyser
l'impact des investissements publics sur les IDE afin de percevoir
l'opportunité et l'efficacité des politiques volontaristes
menées par les autorités en matière d'investissements
publics et de proposer des pistes de politiques économiques. Elle est
structurée en deux (02) parties. La première portant sur la revue
analytique du lien entre les investissements publics et les IDE, et la
deuxième sur la vérification empirique d'un éventuel effet
d'entrainement des investissements publics sur les IDE.
Dans la première partie, il ressort
que, l'opportunité des dépenses publiques pour l'accroissement
des activités économiques a toujours fait l'objet de discussion
entre les courants de pensée. La tendance actuelle est l'analyse des
investissements publics comme les réseaux routiers,
l'électricité, l'eau, le transport et les
télécommunications, qui sont capables de générer
des externalités positives sur la productivité du secteur
privé. Le modèle Barro en est la référence dans
cette nouvelle approche d'analyse des investissements publics. Ce modèle
préconise des dépenses publiques peu importantes qui minimisent
les effets d'éviction des investissements privés tout en
favorisant à long terme les effets positifs sur la rentabilité du
capital privé (investissements privés domestiques et les IDE)
ainsi que
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page viii
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
son accumulation. Les effets d'éviction des
investissements publics peuvent être de deux ordres : éviction de
court terme et éviction de long terme. Le premier concerne d'une part
l'éviction par le taux de change et d'autre part les effets financiers
d'éviction et qui se manifestent soit par les transactions et/ou par les
effets de richesse. L'éviction de long terme, lui renvoi à
l'éviction par anticipation.
Concernant les déterminants des IDE,
trois types de facteurs explicatifs avaient été proposés
initialement par Dunning pour expliquer les IDE. On peut citer les facteurs
liés aux marchés, aux coûts et au climat des affaires. Par
la suite, deux théories distinctes ont été
utilisées pour expliquer l'émergence des flux de capitaux. Ce
sont les théories push et pull. En outre, des travaux empiriques sur les
pays membres de l'UEMOA ont permis d'identifier les principaux
déterminants des IDE, dits traditionnels, notamment l'ouverture
économique, le taux d'investissement, et plus particulièrement le
taux d'investissement public et le capital humain. Quant aux travaux sur la
Côte d'Ivoire, il ressort que les déterminants des IDE sont les
exportations, le PIB et les investissements privés domestiques,
l'inflation et l'investissement public (seulement à long terme).
S'agissant des politiques et mesures de promotion des IDE
menées en Côte d'Ivoire, nombreuses et diverses, elles ont permis
à la Côte d'Ivoire d'avoir un bon classement « Doing Business
» 2014 soit 158ème / 189 économies. Le niveau de
l'investissement s'est accru (taux d'investissement respectif de 13,6% ; 16,5%
et 20% en 2012, 2013 et 2014) avec une diversification de l'origine des
investisseurs.
Concernant la deuxième partie, la
vérification empirique a conduit à une analyse statistique et
économétrique de la relation entre les IDE et les investissements
publics. L'analyse statistique a permis de mettre en exergue une
corrélation linéaire positive et une tendance d'évolution
similaire entre les investissements publics et les IDE.
L'analyse économétrique a permis l'estimation de
trois (3) modèles économétriques de MCO. Le dernier
modèle s'est avéré plus robuste et indique une
corrélation positive entre les IDE et les investissements publics d'une
part et entre les IDE et l'IHPC. Toutefois, la corrélation entre les IDE
et le TBS est négative.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page ix
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Ces résultats confirment l'existence d'un effet
d'entrainement des investissements publics sur le flux des IDE en Côte
d'Ivoire avec une élasticité de 0,48. Il ressort également
que le taux d'inflation ne décourage pas les investissements
étrangers en Côte d'Ivoire mais au contraire elle les favorise
comme l'énonce la théorie du producteur. Concernant le TBS, il
ressort que cette variable qui ne capte que la scolarisation au primaire n'est
pas un bon indicateur pour l'appréciation de l'effet positif du capital
humain sur le flux des IDE en Côte d'Ivoire.
Au regard de ces résultats, les recommandations suivantes
peuvent être formulées :
> l'accroissement des investissements publics, notamment
les infrastructures socio-économiques ;
> le renforcement du secteur privé par
l'amélioration du climat des affaires et le renforcement du partenariat
public-privé
> la mise en oeuvre effective des mesures d'incitation
à l'investissement prévues par le code des investissements, le
code minier, le code des télécommunications, le code de
l'environnement et le code du travail ainsi que les allègements fiscaux
qui ont été consentis dans ces différents
référentiels pour créer les conditions d'une relance
durable du secteur privé.
> la mise en oeuvre effective des reformes
douanières, fiscales et sectorielles qui ont été
initiées en faveur des entreprises dans le cadre de l'intégration
économique sous régionale,
> la Promotion de l'entreprenariat et la réduction
des coûts élevés des facteurs de production ainsi que
Améliorer le financement des PME/PMI ;
> l'adéquation entre l'offre de formation et les
besoins de l'économie ; > la Lutte contre la fraude et de la
contrebande.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 1
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Introduction générale
1- Contexte et justification
Les trois dernières décennies ont
été marquées par une forte progression des flux
d'investissements directs étrangers (IDE) dans les pays membres de
l'UEMOA, qui sont passés de 55 milliards de dollars US en 1980 à
1 697 milliards de dollars US en 2011, soit une hausse de 11,7% en moyenne par
an sur la période 2000-20111. Même si les flux d'IDE
ont significativement augmenté aux cours des années
récentes, force est de constater que l'analyse de l'Indice de
Performance des IDE (IPIE) de la CNUCED, qui mesure la capacité d'un
Pays à attirer et à retenir les investisseurs étrangers,
indique toutefois que les montants des IDE reçus par les pays membres de
l'UEMOA demeurent encore faibles comparativement aux autres régions
d'Afrique et aux besoins des pays.
Du point de vue des pays d'accueil, les IDE constituent un
catalyseur du développement économique, à travers
notamment leur contribution à l'augmentation des investissements
privés, la création d'emplois, la croissance de l'offre
intérieure, l'approfondissement des transferts technologiques, la
formation et l'amélioration du capital humain et l'accroissement de la
productivité des facteurs de production des entreprises. Le
développement des IDE entraîne également une
intégration plus poussée des pays aux échanges
internationaux et devrait avoir pour effet de faciliter l'accès des pays
en développement aux marchés internationaux (Mucchielli,
2002).
Ces avantages potentiels expliquent la concurrence que se
livrent les pays en développement, en multipliant les politiques
incitatives, pour attirer les investissements directs étrangers, afin de
bénéficier des retombées positives. Toutefois, les
études réalisées dans le domaine montrent que les IDE
n'ont d'effets bénéfiques sur les économies d'accueil que
si celles-ci réunissent un certain nombre de conditions, notamment en
termes de capital humain et de développement économique.
La côte d'ivoire, première puissance
économique de la zone UEMOA, n'est pas en reste dans ce processus de
séduction des IDE. Elle poursuit son redressement économique
depuis la crise post-électorale de 2011. Elle a enregistré une
croissance
1Rapport de la BCEAO sur l'évolution des
investissements directs étrangers dans les pays de l'uemoa au cours de
la période 2000-2011, janvier 2013
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 2
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
économique assez élevée sur la
période 2012-2013 soit 10,7% en 2012 et de 9,2% en 20132.
Cette croissance a été portée principalement par
l'intensification des programmes d'investissement public et le retour de la
confiance des entreprises et des ménages. Les autorités
ivoiriennes ont placé le secteur privé au coeur du processus
d'émergence du pays à l'horizon 2020 et pour cela des
opérations visant à susciter l'intérêt des
partenaires économiques de l'étranger se multiplient, des
journées de promotion économique et commerciale de la Côte
d'Ivoire à l'étranger sont régulièrement
organisées. Mieux, des réformes ont été
réalisées par le gouvernement ivoirien notamment, la
création du guichet unique d'investissement, l'assainissement du cadre
juridique et de l'appareil judiciaire avec la création du tribunal de
commerce, la création de zone franche de la biotechnologie et des
technologies de l'information et de la communication(ZBTIC). Les
investissements publics sont en croissance également dans les domaines
des infrastructures routières et de communication. Le pont
Bédié d'un coût global de 190 millions d'euros, soit 124,6
milliards de francs CFA en est une illustration.
2-Problématique
Dans le contexte du respect de la stabilité
macro-économique pour un pays comme la Côte d'Ivoire, membre de
l'UEMOA, le financement des investissements publics de l'Etat est maintenant
beaucoup plus orienté vers le financement par emprunt auprès des
banques (Bamba,2007)3, ce qui n'est pas sans effet sur le secteur
privé en l'occurrence l'effet d'éviction sur les investissements
privés domestiques. Etant donné que le secteur privé est
placé au coeur de la croissance économique, cette situation
d'éviction des investissements privés domestiques, devrait
être contrebalancée par l'afflux des capitaux étrangers
notamment les IDE afin de garantir une croissance économique. Les
questions qui se posent alors sont de savoir : Quelle est l'impact des
investissements publics sur le secteur privé Ivoirien et
particulièrement sur les Investissements Directs Etrangers ? Plus
spécifiquement, quelle est la structure et l'évolution des
Investissements publics et des IDE ? Quels sont les principaux
déterminants des IDE en Côte d'Ivoire ? Quel est le lien de
causalité entre les investissements publics et les IDE ?
2 Tiré du fichier de programmation
financière 2014, Direction de la conjoncture et de la prévision
économique
3 Lambert N'galadjo BAMBA, le financement public en
Côte d'Ivoire : crowding in ou crowding out, (PED) N° 115,
CAPEC-CIRES)
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 3
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Ce sont autant d'interrogations dont des réponses sont
nécessaires pour juger de l'opportunité des dépenses
d'investissements publics pour la promotion du secteur privé en
général et des IDE en particulier qui est l'objet de cette
étude.
3- Intérêt du sujet
Des études ont été
réalisées sur les déterminants des IDE en Côte
d'Ivoire avec souvent des résultats contradictoires, quant à
l'influence des investissements publics sur les IDE. En effet, si Kacou
(2004)4 montre que les valeurs passées des
investissements publics ne permettent pas de prédire la valeur
observée des montants des IDE, Lawan (2010)5, quant à
lui montre que les investissements publics n'impactent positivement les IDE
qu'à long terme. Ainsi donc, cette étude permettra :
? de conforter la littérature sur ce thème mais
aussi d'établir la relation qui prévaut entre ces deux (02)
agrégats macroéconomiques dans le cas spécifique de la
Côte d'Ivoire.
? de percevoir l'efficacité des politiques
volontaristes menées par la Côte d'Ivoire pour accroitre
l'attractivité vis-à-vis des investisseurs internationaux.
? de disposer de pistes de politiques économiques pour
promouvoir les IDE et favoriser la croissance économique.
Nous examinerons donc dans notre étude le lien entre
ces deux (2) agrégats macroéconomiques avant de déterminer
les mesures de politiques économiques susceptibles de favoriser la
croissance économique par la promotion des IDE.
4- Objectifs de l'étude
L'objectif global de cette étude est d'analyser
l'impact des investissements publics sur les IDE en Côte d'Ivoire. De
façon spécifique il s'agira de :
? analyser la structure et l'évolution des
investissements publics ainsi que des IDE ;
? identifier les principaux déterminants des IDE en
Côte d'Ivoire ;
4KACOU Kouamela, Bulletin de Politique Economique et
Développement (BUPED) N°41 avril 2004 du CAPEC, CIRES
5LAWAN Assan,Mémoire professionnel GPE 11 sur
les déterminants des Investissements Directs Etrangers en Côte
d'Ivoire, 2010
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 4
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
? vérifier l'existence de lien de causalité entre
les Investissements publics et les IDE.
5- Hypothèses de l'étude
Nous testerons dans cette étude l'hypothèse
selon laquelle les investissements publics impactent positivement les IDE en
Côte d'Ivoire. Plus spécifiquement, il s'agira de montrer que :
? H1 : Les IDE et les investissements publics évoluent
dans le même sens ;
? H2 : D'autres variables comme l'ouverture économique,
le taux d'investissement public et le capital humain affectent positivement les
IDE en Côte d'Ivoire ;
? H3 : les investissements publics ont des effets
d'entrainement sur les IDE en Côte d'Ivoire.
6- Plan motivé
Ce travail est structuré en deux (02) parties. La
première partie présente la revue analytique du lien entre les
investissements publics et les IDE. La deuxième porte sur la
vérification empirique d'un éventuel effet d'entrainement des
investissements publics sur les IDE.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 5
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Première partie : Revue Analytique du lien
entre investissements publics
et IDE
|
Chapitre 1 : Analyse Théorique de l'effet des
dépenses publiques sur le secteur
privé
Ce chapitre se compose de deux sections : la première
met l'accent sur les fondements théoriques des effets d'entrainement et
d'éviction des dépenses publiques sur les activités
économiques. La deuxième porte sur les déterminants des
IDE
Section 1 : Dépenses publiques et ses effets
1.1- Les effets d'entrainements des dépenses
publiques
Le rôle des investissements publics s'inscrit dans le
champ d'une discussion ancienne bien connue, portant sur l'efficacité
conjoncturelle de la politique budgétaire (Rieber, 1999). Les principaux
courants de pensées qui s'affrontaient sont : D'un côté,
les libéraux (les néoclassiques et les nouveaux classiques) qui
voyaient une perte d'efficacité dans l'intervention publique, de l'autre
côté, les keynésiens, eux, considéraient
l'interventionnisme étatique comme une occasion de financer des projets
non rentables économiquement mais socialement utiles, et de relancer une
croissance molle.
Avec la notion de capital public, le débat sur
l'efficacité de la politique budgétaire se recentre sur le
rôle productif des dépenses publiques dans une temporalité
de long terme. Elle consiste à penser que certains investissements
publics, comme les réseaux routiers, l'électricité, l'eau,
le transport et les télécommunications, génèrent
des externalités qui améliorent la productivité des
facteurs privés et peuvent de ce fait soutenir la croissance
économique. Néanmoins il a fallu attendre le développement
des nouvelles théories de la croissance pour réaffirmer le
rôle du capital public dans la dynamique économique. Aujourd'hui
le modèle de Barro (1990) fait office de référence dans la
formalisation des effets productifs des dépenses publiques
assimilées au capital public d'infrastructures dans le processus de
croissance endogène. Selon ce modèle théorique,
l'augmentation des dépenses publiques conduit d'une part à une
augmentation de la rentabilité du capital privé et favorise ainsi
l'accumulation de ce capital, mais d'autre part elle induit une hausse des
ponctions sur la richesse nationale et donc une éviction des
investissements
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 6
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
privés. La croissance de long terme sera ainsi le
résultat de l'interaction de ces deux effets opposés. En
particulier, pour un niveau faible des dépenses publiques, toute
augmentation de dépense a un impact positif sur le taux de croissance de
long terme.
1.2- Les effets d'éviction des dépenses
publiques
La littérature économique retient deux types
d'effets d'éviction des investissements publics, à court terme
d'une part et à long terme de l'autre (cf. Carlson et Spencer, 1975). A
court terme, deux sortes d'effets d'éviction sont susceptibles de se
manifester : les effets financiers d'éviction et l'éviction par
le taux de change. Les effets financiers d'éviction peuvent se
manifester selon deux modalités: par les transactions et par les effets
de richesse. Cette dernière modalité, difficilement quantifiable
est soutenue par les monétaristes (cf. B. Friedman, 1978 ou encore M.
Friedman 1972) et est censée se manifester de façon indirecte en
tant qu'effets secondaires des politiques budgétaires et fiscales de
type néo-keynésien. Les effets financiers d'éviction par
les transactions sont facilement quantifiables à partir d'un
modèle IS-LM.
L'éviction par le change exprime le fait que, lorsque
la dépense publique augmente dans une économie ouverte où
la masse monétaire reste constante et où le taux de change
équilibre la Balance de Paiements (B.P.) à chaque période,
la hausse du taux d'intérêt provoquée par l'accroissement
de l'activité économique est à l'origine d'une
appréciation de la monnaie nationale. Cette dernière
décourage alors une partie des exportations. Finalement, l'accroissement
de la dépense publique "évince" une partie de l'investissement
privé et des exportations.
L'effet d'éviction de long terme renvoie à
l'éviction par l'anticipation. Ce cas a été
évoqué par R. Barro (1974) en l'argumentant à partir des
travaux de D. Ricardo. Cette question a, par la suite, fait l'objet de
débats et controverses entre économistes sous la terminologie de
"théorème ricardien d'équivalence". Selon ce
théorème, le financement public par la dette serait
équivalent à un financement par l'impôt parce que le public
va anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires
ultérieurement pour payer les intérêts de la dette accrue
et pour rembourser le principal. Cette thèse est rejetée par les
post-keynésiens (J. Tobin, 1978 par exemple) et bien d'autres
économistes comme M. Feldstein (1988) qui prend en compte l'incertitude
dans le comportement des individus, ou encore H. G. Brennan et J. M. Buchanan
(1987) qui
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 7
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
eux, intègrent dans le modèle l'arbitrage
intertemporel dans les décisions d'offre de travail.
Section 2 : Les déterminants des IDE
2.1- Les fondements théoriques
Concernant les IDE, Dunning (1973) est l'un des premiers a
proposé une explication économique des IDE. Il s'intéresse
tout particulièrement au choix de la localisation des firmes
multinationales, et par conséquent à la question des
déterminants de la distribution géographique des IDE. Sur la base
de résultats d'enquêtes menées auprès
d'entrepreneurs engagés dans la production internationale, il propose
trois types de facteurs explicatifs : les facteurs de marché (taille et
croissance mesurées par le PNB du pays récepteur); les facteurs
de coûts (abondance de main d'oeuvre, faiblesse des coûts de
production, inflation) et les facteurs liés au climat des affaires
(degré d'endettement du pays d'accueil, stabilité politique,
etc.). Par la suite, deux théories distinctes seront utilisées
pour expliquer l'émergence des flux de capitaux, les théories
push et pull.
L'approche « pull-factor » examine la relation entre
les conditions spécifiques des pays hôtes et les flux d'IDE qu'ils
reçoivent. Cette approche indique ainsi que ce sont les conditions
intrinsèques du pays qui en font ou non une destination
privilégiée des IDE. Ces conditions doivent inclure un certain
nombre de facteurs socio-économiques et politiques : les infrastructures
socio-économiques, la taille du marché, le niveau de
développement du capital humain, la distance entre le pays et les
principaux marchés internationaux, le coût du travail, l'ouverture
au commerce international, le taux de change, les incitations fiscales et non
fiscales, la stabilité politique, la politique monétaire et le
degré de libéralisation du système financier. En
complément de ces variables socio-économiques, il faudrait
également ajouter la présence de ressources naturelles
minérales (telles que le pétrole, le gaz naturel, le charbon) ou
d'autres matières premières (Akinkugbe, 2003).
La seconde approche, ou « push-factor », examine les
facteurs-clés, extérieurs aux pays hôtes des IDE, qui
influencent ou motivent la décision des entreprises multinationales de
s'implanter dans un pays autre que leur pays d'origine. Dans le cas de la
théorie « push », les auteurs se sont principalement
attachés aux facteurs spécifiques à l'entreprise et aux
marchés, en utilisant deux hypothèses inter-reliées :
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 8
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
l'hypothèse de l'internalisation et l'hypothèse
de l'avantage monopolistique, toutes deux résumées dans la
théorie éclectique de Dunning. Selon cette approche, les IDE
peuvent être perçus comme horizontaux (à la recherche de
marché), verticaux ou conglomères (Caves 1971, 1974, Moosa
2002).
2.2- Les travaux empiriques
Peu d'études empiriques se sont attachées
à la recherche des déterminants des investissements directs dans
les pays de l'UEMOA. L'étude de Koupko (2005) est l'une des
premières à considérer les pays de l'UEMOA dans leur
ensemble et à leur rechercher des déterminants communs. L'auteur
montre que le capital humain, mesuré par le taux brut de scolarisation
primaire et l'ouverture économique (importations + exportations / PIB)
constituent les principaux déterminants des IDE pour les pays de l'UEMOA
sur la période 1996-2003. Le niveau de vie, exprimé par le PIB
par tête, a un impact relativement faible, de même que la
variabilité de l'inflation. Ainsi, les efforts accomplis pour stabiliser
l'environnement macroéconomique ont mis en confiance les investisseurs
et leur ont permis d'exploiter de façon optimale les opportunités
offertes par l'unification des marchés nationaux de la zone. Cependant,
cette étude ne prend pas en compte l'impact des facteurs
d'instabilité politique, notamment en raison du manque de données
fiables.
Par ailleurs, une autre étude sur les pays de l'UEMOA
réalisée en 2007 par la BCEAO a permis de mettre en exergue
à partir d'un modèle économétrique estimé
sur données de panel couvrant les années 1980 à 2002, les
déterminants des investissements directs étrangers dans les pays
de l'UEMOA. Ceux-ci sont principalement constitués des facteurs dits
traditionnels, notamment l'ouverture économique, le taux
d'investissement, et plus particulièrement le taux d'investissement
public et le capital humain. Ces résultats suggèrent que les
Etats pourraient mener des politiques visant à accroitre le taux
d'investissement public et poursuivre les efforts fournis en matière
d'éducation et d'intégration économique et
monétaire. Cependant ce modèle en données de panel ne
tient pas compte des spécificités de chaque Etat alors que chaque
pays possède des spécificités propres à son
attractivité. De nombreux facteurs peuvent en effet expliquer les
différences observées entre les pays de l'Union : les coûts
de production, la gouvernance, les dotations en ressources naturelles.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 9
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Kouamela (2004) dans ses travaux de recherche sur les
déterminants de l'IDE en Côte d'Ivoire a tout d'abord
procédé à l'analyse des coefficients de corrélation
linéaire des variables explicatives suivantes : le PIB, le taux de
croissance du PIB par tête, la part de l'épargne, la dette
publique, le taux d'inflation, les exportations, les investissements
privés et publics. Ensuite il a poursuivi avec le test de granger sur
les variables qui étaient fortement corrélées aux IDE. A
l'issue des tests, il stipule que les valeurs passées des exportations,
leur part dans le PIB et l'investissement privé domestique, permettent
de mieux prédire les valeurs observées des montants des IDE, ce
que ne permettent pas les valeurs passées des investissements publics.
De même, les valeurs passées de l'IDE permettent de mieux
prédire le taux de croissance économique et la consommation
privée en Côte d'Ivoire.
Quant au modèle à correction d'erreurs de LAWAN
Assan (2010), il montre que les variables degré d'ouverture, le PIB
réel par habitant et l'inflation ont un impact significatif sur
l'entrée des IDE en Côte d'Ivoire, à court et long terme,
tandis que l'investissement public l'est seulement qu'à long terme.
Après le cadre théorique, il convient maintenant
de passer en revue les politiques misent en oeuvre en Côte d'Ivoire pour
la promotion du secteur privé et des IDE
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 10
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Chapitre 2 : Politiques de promotion des IDE en
Côte d'Ivoire et leurs résultats Dans ce chapitre, il
sera question dans une première section de présenter les
politiques et mesures de promotion des IDE et de soutien au secteur
privé en Côte d'Ivoire. Ensuite, on s'intéressera dans une
deuxième section aux résultats de la mise en oeuvre de ces
politiques et mesures.
Section 1 : Politiques de promotion des IDE et de
soutien au secteur privé
ivoirien
Pour réussir le pari de l'émergence
économique, la Côte d'Ivoire a adopté une Stratégie
de Réduction de la Pauvreté à l'horizon 2013-2015 (DSPR)
qui est basée entre autres sur la redynamisation du secteur
privé, moteur de la croissance économique. L'objectif visé
est de développer un secteur privé plus compétitif,
pourvoyeur d'emplois et de richesses, capable de transformer les productions
nationales de matières premières en vue d'augmenter les valeurs
ajoutées à l'exportation.
Pour ce faire, le gouvernement ivoirien a entamé la
mise en oeuvre d'un certain nombre de politiques et de mesures portant sur (i)
la création d'un cadre juridique et institutionnel incitatif pour
l'émergence d'un secteur privé dynamique et d'un véritable
tissu de PME, (ii) la prise de mesures anti-corruption, notamment la lutte
contre le racket et les diverses tracasseries, et la répression de la
fraude et de la contrefaçon, (iii) l'apurement de la dette
intérieure surtout vis-à-vis du secteur privé, (iv) le
renforcement des capacités des organisations professionnelles des PME,
et (v) la restructuration et la mise à niveau des entreprises
industrielles. Spécifiquement, les performances et la rentabilité
des entreprises seront améliorées grâce à des
mesures spécifiques en faveur de la révision à la baisse
de certains coûts de facteurs de production et leur disponibilité
suffisante. De même, la productivité des entreprises sera accrue
à travers l'amélioration des niveaux de technologie et des
investissements. La compétitivité des entreprises s'appuiera sur
la recherche et le développement (R&D) en faveur de l'innovation. En
effet, le renforcement de la R&D contribuera à la transformation au
niveau local des matières premières générant une
valeur ajoutée et l'amélioration de la qualité des
produits industriels en vue de les rendre plus compétitifs. La
compétitivité des productions nationales permettra au-delà
de l'exploitation du marché national, la conquête de nouveaux
marchés sous-régionaux et internationaux.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 11
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Par ailleurs, le Gouvernement soutiendra le financement des
activités des PME/PMI par la mise en place effective du fonds de
garantie, d'investissement et de refinancement. Les systèmes de
financement des entreprises seront améliorés avec la
réduction des coûts du crédit, l'augmentation du
crédit à moyen et long terme aux PME, l'accessibilité au
marché boursier régional d'un plus grand nombre de PME notamment
par la création d'un compartiment PME à la BRVM et l'appui
à l'émergence des sociétés à capital risque.
Aussi, l'environnement légal réglementaire et institutionnel de
la Micro finance sera amélioré afin de favoriser un
développement plus sécurisé du secteur. Des actions
spécifiques seront menées afin d'arriver à une
implantation des systèmes financiers décentralisés dans
les zones non couvertes et, notamment en zone rurale. Les liens entre le
système financier décentralisé et les banques, les
établissements financiers et les assurances seront renforcés. Des
mesures appropriées seront prises afin d'accroître les
performances de l'UNACOOPEC-CI et de résorber son déficit
financier.
Une réorganisation des dispositifs d'appui du secteur
privé sera entamée et devra permettre la vulgarisation des
expertises locales de soutien et l'encouragement des entreprises à
solliciter les services d'assistance nationale. Pour ce faire, les
capacités des structures existantes telles que le CEPICI, l'APEXCI, le
LANEMA et la CODINORM seront renforcées. Dans le cadre de la recherche
permanente de mécanisme favorable à l'émergence d'un
secteur privé compétitif et créateur de richesse, le
Gouvernement mettra en place un cadre de concertation secteur privé-Etat
sera pour évaluer les résultats des mesures incitatives.
Par ailleurs, les autorités ivoiriennes ont mis en
place un Tribunal de commerce chargé de gérer les litiges
commerciaux et ont également créé un guichet unique
permettant de créer une entreprise en deux jours ouvrables. Ce guichet
est géré par le Centre de Promotion d'Investissements de
Côte d'Ivoire (CEPECI). Créé par le décret
n°93-774 du 29 septembre 1993, ce centre a pour mission de faciliter
l'accomplissement, pour l'investisseur, des formalités auxquelles les
entreprises sont tenues en vertu des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur dans les domaines juridique, administratif,
fiscal, social et statistique.
En outre, le gouvernement a adopté un nouveau code des
investissements pour offrir de bonnes incitations au développement du
secteur privé et élabore actuellement une nouvelle politique
industrielle destinée à accompagner la croissance dans les
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 12
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
secteurs stratégiques. Les services recommandent
à cet égard aux autorités de s'appuyer sur les conclusions
des études récentes de la Banque mondiale sur les « Sources
de croissance » et d'appliquer le cadre d'identification et de
facilitation de croissance, en vue de donner la priorité aux secteurs
dans lesquels le pays dispose d'un avantage comparatif susceptible de
créer une plus grande valeur ajoutée et des emplois, notamment
pour les jeunes.
Le gouvernement a également pris des mesures pour
rendre le secteur financier plus solide et a amélioré
l'accès des PME au crédit. Par ailleurs, un cadre national pour
les partenariats public-privé (PPP) a été adopté
avec une liste de projets prioritaires. Les services invitent les
autorités à être vigilantes dans le suivi des passifs
conditionnels pouvant découler de ces PPP.
Une Zone franche de la Biotechnologie et des Technologies de
l'Information et de la Communication(ZBTIC) a été
créée pour l'incitation des IDE. Les investissements publics sont
en croissance également dans les domaines des infrastructures
routières et de communication. Le pont Bédié d'un
coût global de 190 millions d'euros, soit 124,6 milliards de francs CFA
en est une illustration. Divers évènements de promotion de
l'image du pays ont été organisés dont les plus marquants
à ce jour restent : le groupe consultatif des bailleurs tenu en fin 2012
et le forum investir en début 2013.
Section 2 : Résultats et appréciation des
différentes politiques
Selon le classement « Doing Business » 2014, soit
158ème / 189 économies, l'environnement des affaires
en Côte d'Ivoire s'est beaucoup amélioré sur ces deux
dernières années, grâce notamment à la mise en place
d'un nouveau code d'investissement et de nouveaux instruments d'encadrement du
secteur privé, notamment un cadre de dialogue secteur public - secteur
privé, un guichet unique pour les formalités de création
d'entreprises, un tribunal de commerce ainsi qu'une plateforme
d'échanges pour centraliser les appuis des partenaires au
développement à l'environnement des affaires.
En effet, les actions d'attraction des investisseurs
étrangers ont commencé à porter des fruits, comme
l'atteste la mobilisation de nouveaux investisseurs comme l'Ile Maurice et le
Maroc. Le pays a ainsi intégré le club des 10 pays africains les
plus dynamiques en matière de réforme. Les IDE ont
été essentiellement concentrés dans
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 13
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
cinq secteurs que sont : les télécommunications
(29%), l'industrie hors BTP (25%), le transport (18%) et l'hôtellerie
(10%). Cette nouvelle situation a contribué à la fois à
booster le niveau de l'investissement (taux d'investissement respective de
13,6% ; 16,5% et 20% en 2012, 2013 et 2014) et à renforcer la
diversité de l'origine de ces investisseurs. Ainsi, en termes de flux,
en 2013, l'Ile Maurice et la Grande-Bretagne sont les deux premiers pays
pourvoyeurs d'IDE, avec respectivement 24% et 22% de part de marché. Les
britanniques ont essentiellement investi dans les mines et
l'électricité alors que les mauriciens ont engagé des
projets dans les services. Ces deux pays sont suivis du Togo (11%) et de la
France (10%) qui perd son rang historique de premier partenaire en flux et en
stock. Toutefois, elle gagne une place par rapport à son rang de 2012.
Avec 8% de part, le Singapour devient le 5ième investisseur du pays,
grâce notamment au renforcement de la position du Groupe Olam dans
l'agro-industrie. Le Liban vient en 6ième place avec 6% de part de
marché tandis que la Chine n'est que 10ième avec seulement 2% de
part.
Au plan régional, la Côte d'Ivoire est à
nouveau positionné comme la destination la plus attrayante pour les
investisseurs en zone franc, selon les données de 2012 publiées
par la CNUCED. Toutefois, le pays reste encore loin du niveau d'IDE
mobilisé par des pays de taille inférieure comme le
Libéria et la Sierra Léone qui sont impulsés par le
secteur minier. Dans la région, le Nigéria et le Ghana reste les
deux principales destinations des investissements avec respectivement 7 Mds USD
et 3 Mds USD pour la seule année 2012. Ces montants sont comparables au
stock ivoirien des 15 dernières années.
Selon la Banque de France, en 2012, la Côte d'Ivoire a
accueilli 37 Mds d'€ d'investissements d'origine française, soit un
stock de 735 Mds € sur la période 2005-2012. Cette performance,
fait de la Côte d'Ivoire la 10ième destination des investissements
français en Afrique sub-saharienne, et la 4ième en Afrique de
l'Ouest derrière le Sénégal, le Ghana et le
Nigéria. Plus de 90% du stock français est concentré sur 7
branches d'activité : Banque (233 Mds €, à travers les
groupes BNP et Société générale) ;
Electricité et gaz (112 Mds €, lié au Groupe Bouygues), BTP
(99 Mds €, via notamment Bouygues, Razel, Colas) ; Agro-industrie (97 Mds
€, notamment le groupe Castel) ; Transport et entreposage (70 Mds €,
groupes Bolloré et Delmas entre autre) ; Commerce d'automobile (50 Mds
€) et ; télécommunications (29 Mds €, groupe Orange).
Les positions françaises ont faiblement évolué sur ces
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 14
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
différents secteurs en 2012. Si les investissements
français demeurent diversement repartis sur l'ensemble des secteurs
d'activité à l'instar de la présence française dans
le pays, ils sont toutefois fortement concentrés sur le secteur
tertiaire - plus de 50% du total - repartis pour 61% dans les activités
financières et d'assurance ; 18% dans le transport ; 13% dans le
commerce et; 8% dans les télécommunications. Cette situation se
justifie notamment par la prépondérance des services dans
l'économie ivoirienne (44% du PIB nominal en 2012).
Conclusion partielle 1ère partie :
il ressort que, l'opportunité des dépenses publiques
pour l'accroissement des activités économiques a toujours fait
l'objet de discussion entre les courants de pensée. La tendance actuelle
est l'analyse des investissements publics comme les réseaux routiers,
l'électricité, l'eau, le transport et les
télécommunications, qui sont capables de générer
des externalités positives sur la productivité du secteur
privé. Le modèle Barro en est la référence dans
cette nouvelle approche d'analyse des investissements publics qui pourrait
aussi être source d'éviction des investissements privés.
Ces effets d'éviction des investissements publics peuvent être de
deux ordres : éviction de court terme et éviction de long terme.
Concernant les déterminants des IDE, trois types de
facteurs explicatifs avaient été proposés initialement par
Dunning pour expliquer les IDE, ce sont les facteurs liés aux
marchés, aux coûts et au climat des affaires. Par la suite, deux
théories distinctes seront utilisées pour expliquer
l'émergence des flux de capitaux. Ce sont les théories push et
pull. En outre, des travaux empiriques sur les pays membres de l'UEMOA ont
permis d'identifier les principaux déterminants des IDE, dits
traditionnels, notamment l'ouverture économique, le taux
d'investissement, et plus particulièrement le taux d'investissement
public et le capital humain. Quant aux travaux sur la Côte d'Ivoire, il
ressort que les déterminants des IDE sont les exportations, le PIB et
les investissements privés domestiques, l'inflation et l'investissement
public (seulement à long terme). A propos des politiques et
mesures de promotion des IDE en Côte d'Ivoire, nombreuses et
diverses, elles ont permit à la Côte d'Ivoire d'avoir un bon
classement « Doing Business » 2014. Le niveau de l'investissement
s'est accru (taux d'investissement respective de 13,6% ; 16,5% et 20% en 2012,
2013 et 2014) avec une diversification de l'origine des investisseurs.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 15
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Deuxième partie : Analyse empirique de la
relation entre investissements
publics et IDE
Chapitre 1 : Analyse descriptive
Ce chapitre passe en revue la méthodologie d'analyse
qui a été adoptée dans cette étude avant de
présenter quelques résultats statistiques et
interprétation.
Section 1 : Méthodologie
Deux méthodes d'analyse ont été
utilisées : l'analyse statistique a permis de comprendre
l'évolution des indicateurs macro-économiques en rapport avec les
investissements publics et les investissements privés. L'approche
économétrique a mis en relief les principaux déterminants
des IDE en Côte d'Ivoire et a permis de vérifier le lien de
causalité entre ces deux (02) agrégats, auxquels on associe
d'autres indicateurs économiques. Le modèle utilisé est
inspiré de celui de Patricia DJE(2007)6.Il incorpore de
façon pragmatique les différentes variables explicatives, en
l'absence d'un cadre théorique unifie sur les IDE et permettra le calcul
des élasticités en exprimant les variables en logarithme.
Algébriquement, le modèle se présente comme suit :
IDEt = 130 + 131INVPVt+ 132 IHPCt + 133OUVt+ 134RFt+
135INVP+ 136 TBSt+ Ct
Avec :
? IDE : montant des flux d'entrée
nette des IDE, variable expliquée ;
Les variables explicatives :
? INVPV (l'investissement privé
domestique) témoigne du dynamisme du tissu économique d'un pays
et de l'existence de niches d'investissement. En outre, une forte
intégration verticale, à savoir l'existence d'entreprises qui
peuvent servir de sous-traitants ou de débouchés locaux, stimule
l'investissement, d'où la hausse du taux d'investissement. L'impact
attendu de cette variable est positif.
? IHPC (indice harmonisé des prix
à la consommation) : indicateur de la stabilité
macroéconomique. Un accroissement de cet indice dénote d'une
élévation du taux d'inflation, ce qui pourrait indiquer un cadre
macroéconomique instable et devrait décourager l'investissement
étranger. Il est attendu pour cette variable un signe négatif.
6Patricia DJE de la BCEAO, document
d'étude et de recherche N° DER/07/03 - Septembre 2007 sur les
déterminants des Investissements Directs Etrangers dans les pays en
Développement : leçons pour l'UEMOA
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 16
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
? OUV (exportations + importations):
représente l'ouverture au commerce international d'une économie.
Pour une entreprise multinationale, l'intérêt d'une
économie ouverte est double. D'une part, elle garantit une plus grande
flexibilité dans l'importation de biens de consommation
intermédiaire nécessaires à la production, et d'autre
part, elle accroit les facilités d'exportation. Cependant, une
entreprise multinationale peut avoir intérêt à s'installer
dans une économie peu ouverte si cette dernière dispose d'un
important marché auquel l'entreprise ne pourrait avoir accès
autrement que par son implantation dans le pays. Le signe de cette variable est
par conséquent ambigu.
? INVP(les investissements publics) : ils
peuvent contribuer positivement à l'augmentation des flux d'IDE,
notamment lorsqu'ils correspondent à des dépenses en
infrastructures et un accroissement de la qualité des services publics.
Aussi, sur le plan théorique, le financement bancaire des
investissements publics entraine la hausse du taux
d'intérêt par la compression du volume du crédit
disponible, qui influence, à son tour, les prix des actifs financiers
(Aglietta, 2001). Cette augmentation des prix des actifs financiers notamment
les actions, entraine une augmentation de la valeur boursière des
entreprises et partant de cela l'incitation à investir car le Q de Tobin
(1969)7est supérieur à 1. Autrement dit, la valeur
boursière sera supérieure au montant investi et les actionnaires
ont confiance aux entreprises puisqu'ils ont des chances de voir leurs
dividendes augmenter. Le signe attendu est positif
? RF (Recette fiscale):utilisé comme
un proxy du taux d'imposition des entreprises du secteur formel. En raison
notamment de la faible imposition du secteur informel dans les économies
de l'UEMOA, le taux d'imposition permet de capter l'effet de la politique
fiscale sur l'investissement. En effet, un taux d'imposition
élevé pourrait décourager l'investissement en
général, et les IDE en particulier. Un signe négatif est
attendu pour cette variable.
7Le Q de Tobin est une théorie des choix
d'investissement élaborée en 1969 par l'économiste James
Tobin. Cette théorie définit un ratio Q tel que : Q= Valeur
boursière de l'Entreprise / Valeur de remplacement du capital fixe.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 17
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
? TBS (taux brut de scolarisation primaire) :
la qualité de la main-d'oeuvre rassure les investisseurs
étrangers sur la capacité d'assimilation des nouvelles
technologies qui accompagnent les IDE. Plus la main d'oeuvre-locale est
qualifiée, moins les coûts salariaux seront élevés,
l'expertise étrangère étant réduite, ce qui accroit
la rentabilité des investissements. Le signe attendu est positif.
Les données (Sources et période
d'étude) : La collecte des données portera sur les
différentes variables mentionnées plus haut, elles seront
collectées sur le site de la Banque Mondiale, de la BCEAO et
auprès de la Direction en charge de la conjoncture et de
prévisions économiques. L'étude portera sur la
période allant de 1975 à 2013.
Section 2 : Résultats statistiques
L'analyse de la corrélation linéaire entre les
IDE et les investissements publics laisse apparaître un coefficient de
corrélation linéaire positif et moyennement élevé
entre ces deux agrégats en Côte d'Ivoire. Il est de l'ordre de
0.54 soit 54%. Les flux nets d'investissements directs étrangers en
direction de la Côte d'Ivoire ont connu une hausse globale sur la
période 1975-2013, soit une hausse moyenne annuelle de 7,5%. Toutefois,
ces flux ont connu une baisse depuis le début des années 1975
jusqu'en 1991 avant de remonter avec une accélération de leur
rythme au cours des vingt dernières années. En effet, ces flux
ont baissé à un rythme moyen annuel de 3% sur la période
1975-1991, contre une progression moyenne annuelle de 4,2% entre 1991 et
2013.
L'évolution récente des IDE dans le pays est en
rapport essentiellement avec le regain de dynamisme des activités
extractives, du secteur des télécommunications et des banques.
Les investissements dans le secteur minier sont favorisés par la
dynamique haussière des cours internationaux des matières
premières qui s'est traduite par une augmentation de la
rentabilité des exploitations des gisements de minerais
découverts. Quant à l'évolution des flux en direction du
secteur des télécommunications, elle reflète la dynamique
de libéralisation du secteur, qui s'est notamment traduite par
l'arrivée de nouveaux opérateurs et la multiplication des
investissements de développement. S'agissant du secteur bancaire, son
poids s'explique par l'expansion de certains groupes bancaires (Ecobank, Bank
of Africa,
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 18
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Banque Atlantique, etc.) et l'installation de banques
d'origine nigériane (UBA), marocaine (ATTIJARIWAFA BANK), libyenne
(BSIC), etc.
1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991
100
y = 29,885e-0,033x
50
0
400
200
0
1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
2012
y = 87,723e0,0427x
Figure 1 : évolution des IDE
300
250
200
150
100
50
0
1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005
2008 2011
y = 14,095e0,0754x
Source : données de la BM
Concernant les investissements publics, ils se sont moins
accrus par rapport aux IDE, soit 2% de progression moyenne annuelle contre 7,5%
pour les IDE. Ils ont également connu une phase de baisse entre 1975 et
1993 avant de remonter. En effet, les investissements ont connu une baisse
moyenne annuelle de 2% entre 1975 et 1993 et une progression moyenne annuelle
de 2,7% à partir de 1994 à 2013. On constate
également qu'à partir de 2012, ces investissements sont en
progression spectaculaire (exponentielle) et cela s'explique par le fait
que, depuis la crise post-électorale de 2011 les
autorités ivoiriennes se sont fortement engagées dans la
poursuite du redressement de l'économie avec l'intensification
des programmes d'investissements publics.
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2000
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1000 y = 235,79e0,0278x
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0
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1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
2012
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400
200
0
1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991
1993
y = 198,72e-0,027x
Figure 2 : évolution des INVP
1500
1000
500
0
1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007
2011
y = 123,74e0,0289x
Source : données de la BM
A l'issue de l'analyse statistique, nous passons
maintenant à l'analyse économétrique à
travers les tests de spécification économétrique.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 19
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Chapitre 2 : Analyse de la causalité entre
Investissement public et IDE
Ce chapitre présente dans une première section
les résultats des estimations économétriques puis dans une
deuxième section, les interprétations des résultats et
recommandations
Section 1 : Résultats des estimations
économétriques
Conformément aux résultats des tests de
spécification (voir annexe), les régressions ont
été effectuées par la méthode des MCO, sur des
variables exprimées en logarithme (hormis les variables de
stabilité macroéconomique et de développement du capital
humain : IHPC et TBS).
Trois modèles ont été estimés
(Tableau 3). Le premier modèle inclut toutes les variables explicatives
(annexe 2). Celles qui ressortent significatives dans cette
première régression (Reg 1) sont l'indice harmonisé des
prix à la consommation (IHPC) et l'investissement public (LOG(INVP))
respectivement avec des seuils de significativité de 5% et 10% et plus.
Ces résultats ne sont pas conformes à ceux des études
antérieures consacrées aux déterminants des IDE dans les
pays de l'UEMOA qui présentent le taux d'investissement, l'ouverture
économique et le taux brut de scolarisation primaire comme des
déterminants « traditionnels » des IDE.
Le modèle 2 intègre toutes les variables
explicatives significatives ou non mais retardées d'une période.
En effet, les investisseurs prennent souvent leurs décisions en tenant
compte des données économiques des années
antérieures à leur investissement. L'objectif de cette nouvelle
régression est d'améliorer le pouvoir explicatif du
modèle. Les résultats de la première régression
sont confirmés, et la significativité globale du modèle
s'améliore. Le coefficient de détermination ajusté passe
de 66,58% à 70,61%. Par ailleurs, les tests économétriques
(annexe 3) sont plus significatifs avec cette nouvelle spécification du
modèle.
Dans une dernière régression, modèle 3
(annexe 4), nous avons extrait du modèle 2, toutes les variables non
significatives pour ne garder que les investissements publics (LINVP), l'indice
harmonisé des prix à la consommation (LIHPC) et le Taux Brut de
scolarisation (TBS) pour mieux capter l'impact des dépenses
d'investissements publics (proxy des infrastructures socio-economiques) sur
l'attractivité de la Côte d'Ivoire par rapport aux IDE. Les
résultats restent inchangés par rapport aux régressions
précédentes. En effet, les coefficients des variables IHPC
(semi
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
élasticité), des investissements publics
(élasticité) et du TBS ressortent respectivement positif, positif
et négatif et toutes significatives au seuil de 5%. Par ailleurs, ce
modèle est plus robuste en termes de significativité globale et
de significativité individuelle des variables pour expliquer
l'évolution des IDE en Côte d'Ivoire par rapport aux
régressions précédentes.
Tableau N1 : Résultats des
régressions
Modèle 1
|
Modèle 2
|
Modèle 3
|
Variables explicatives
|
Coefficients et Proba (student)
|
Variables explicatives
|
Coefficients et Proba (student)
|
Variables explicatives
|
Coefficients et Proba (student)
|
LOG(INVP)
|
0.352884 (Pro(t)=0.1967)
|
LOG(INVP(-1))
|
0.487961 (Pro(t)=0.0969)
|
IHPC(-1)
|
0.030587 (Pro(t)=0.0000)
|
LOG(INVPV)
|
0.318022 (Pro(t)=0.4624)
|
LOG(INVPV(-1))
|
0.370684 (Pro(t)=0.3669)
|
LOG(INVP(-1))
|
0.486903 (Pro(t)=0.0520)
|
LOG(OUV)
|
-0.193365 (Pro(t)=0.8727)
|
LOG(OUV(-1))
|
0.354315 (Pro(t)=0.7576)
|
TBS(-1)
|
-0.040435 (Pro(t)=0.0420)
|
LOG(RF)
|
-0.606182 (Pro(t)=0.5425)
|
LOG(RF(-1))
|
-0.906384 (Pro(t)=0.3384)
|
C
|
2.780339 (Pro(t)=0.0584)
|
TBS
|
-0.014775 (Pro(t)=0.4433)
|
TBS(-1)
|
-0.042126 (Pro(t)=0.0420)
|
|
|
IHPC
|
0.037769 (Pro(t)=0.0477)
|
IHPC(-1)
|
0.031645 (Pro(t)=0.0820)
|
|
|
C
|
4.856225 (Pro(t)=0.2366)
|
C
|
3.821350 (Pro(t)=0.3279)
|
|
|
Nbre
d'observations
|
39
|
|
38
|
|
38
|
R-squared
|
0.718634
|
|
0.753825
|
|
0.736541
|
Adjusted R- squared
|
0.665877
|
|
0.706178
|
|
0.713295
|
F-statistic
|
13.62178
|
|
15.82109
|
|
31.68410
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
0.000000
|
|
0.000000
|
Akaike info criterion
|
2.042943
|
|
1.937321
|
|
1.847280
|
Schwarz criterion
|
2.341531
|
|
2.238981
|
|
2.019658
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.150073
|
|
2.044649
|
|
1.908611
|
Source : travaux d'estimation sur Eview, auditeur.
Section 2 : Interprétations des résultats
et recommandations
Il ressort des résultats des différentes
régressions, qu'en Côte d'Ivoire les IDE sont positivement et
significativement influencés par le taux d'investissement public ce qui
est conforme à la théorie économique relative au Q de
Tobbin. L'élasticité investissements publics par rapport aux IDE
est positive et de l'ordre de 0,48 (modèle 3),
c'est-à-dire qu'un effort d'accroissement des investissements publics
en
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 20
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 21
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire de 1% devrait entrainer une entrée
significative d'IDE l'année suivante de 0,48%.
Pour la variable stabilité des prix, elle influence
significativement le volume des IDE mais de façon positive ce qui est
contraire à l'hypothèse de départ sur cette variable.
Ainsi, une élévation du taux d'inflation ne décourage pas
les investissements étrangers en Côte d'Ivoire mais au contraire
elle les favorise. Cela pourrait traduire l'importance de la taille du
marché intérieur ivoirien qui permet des profits plus
élevés avec des niveaux de prix élevés pour les
investisseurs d'après la théorie du producteur.
Le TBS, bien que significatif présente un signe
contraire par rapport notre hypothèse et contredit la thèse de
Koupko(2005) sur les principaux déterminants des IDE pour les pays de
l'UEMOA que sont le capital humain, mesure par le taux brut de scolarisation
primaire et l'ouverture économique (importations + exportations / PIB).
Ainsi, le capital humain exprimé par le niveau de scolarisation au
primaire ne favorise pas les IDE en Côte d'Ivoire. En d'autres termes la
qualité de la main d'oeuvre exprimé par le TBS ne rassure pas les
investisseurs étrangers sur la capacité d'assimilation des
nouvelles technologies qui accompagnent les IDE. Alors le TBS au primaire n'est
pas un bon indicateur de la qualité de la main d'oeuvre, il faudrait
chercher plutôt vers la formation professionnelle qui donne une
qualification spécifique aux individus.
Malgré leur non-significativité au seuil de 10%,
les variables comme les investissements privés domestiques, les recettes
fiscales présentent les signes attendus sur la corrélation avec
les IDE. En effet, un taux d'investissements privés domestiques
élevés (ou en progression) témoigne d'un dynamisme
économique, condition qui peut attirer un investisseur étranger
à la recherche de marchés ou de débouchés
économiques. Aussi, une fiscalité sur les entreprises trop lourde
découragerait ainsi les investisseurs étrangers. L'ouverture
économique influe négativement les IDE ce qui traduit
l'importance du marché intérieur ivoirien,
bénéfique pour une firme multinationale qui s'installerait en
Côte d'Ivoire.
Au total, les déterminants les plus significatifs des
IDE en Côte d'Ivoire sont principalement les indicateurs
économiques que sont les investissements publics et l'Indice
harmonisé des prix à la consommation qui influent positivement
les IDE.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 22
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Au regard de ces résultats, la Côte d'Ivoire
pourrait, par la mise en oeuvre de différentes politiques
économiques, inverser cette tendance à la marginalisation de
l'Afrique en général et de la sous-région en particulier
dans les flux internationaux de capitaux. Les politiques d'attractivité
devraient s'appuyer sur les principaux facteurs suivants :
> les investissements publics, qui sont à la lecture
des résultats de l'étude, le premier déterminant majeur
des IDE en Côte d'Ivoire. Ainsi, pour voir augmenter les flux d'IDE en
direction du pays, il est nécessaire de procéder à
l'accroissement des investissements publics, notamment dans les infrastructures
socio-économiques;
> le renforcement du secteur privé, qui doit
demeurer une priorité. Un tissu économique local dynamique est un
atout pour l'attraction d'IDE verticaux. Ainsi les efforts
d'amélioration du climat des affaires doivent se poursuivre ainsi que le
renforcement du partenariat public-privé ;
> la mise en oeuvre effective des mesures d'incitation
à l'investissement prévues par le code des investissements, le
code minier, le code des télécommunications, le code de
l'environnement et le code du travail ainsi que les allègements fiscaux
qui ont été consentis dans ces différents
référentiels pour créer les conditions d'une relance
durable du secteur privé ;
> la mise en oeuvre effective des reformes
douanières, fiscales et sectorielles qui ont été
initiées en faveur des entreprises dans le cadre de l'intégration
économique sous régionale,
> promotion de l'entreprenariat et la réduction des
coûts élevés des facteurs de production ainsi que
l'amélioration du financement des PME/PMI ;
> l'adéquation entre l'offre de formation et les
besoins de l'économie ; > la Lutte contre la fraude et de la
contrebande.
Conclusion partielle 2ème partie
: la vérification empirique a conduit à une analyse
statistique et économétrique de la relation entre les IDE et les
investissements publics. L'analyse statistique a permis dans un premier temps
de mettre en exergue une corrélation linéaire positive et une
tendance d'évolution similaire entre les investissements publics et les
IDE.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 23
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
L'analyse économétrique a permis l'estimation de
3 modèles économétriques de MCO. Le dernier modèle
s'est avéré plus robuste et indique une corrélation
positive entre les IDE et les investissements publics d'une part et entre les
IDE et l'IHPC d'autre part. Toutefois, la corrélation entre les IDE et
le TBS est négative.
Ces résultats confirment l'existence d'un effet positif
d'entrainement des investissements publics sur le flux des IDE en Côte
d'Ivoire avec une élasticité de 0,48. Il ressort également
que le taux d'inflation ne décourage pas les investissements
étrangers en Côte d'Ivoire mais au contraire elle les favorise
comme l'énonce la théorie du producteur. Concernant le TBS, qui
ne capte que la scolarisation au primaire, il ressort que cette variable n'est
pas un bon indicateur pour l'appréciation de l'effet positif du capital
humain sur le flux des IDE en Côte d'Ivoire. Au regard de ces
résultats, des recommandations relatives à l'accroissement des
investissements publics, au renforcement du secteur privé ont
été formulées.
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 24
Relation entre les Investissements Publics et les IDE :
cas de la Côte d'Ivoire
Conclusion générale
A partir d'une revue analytique du lien entre les
investissements publics et les IDE, d'une analyse statistique et
économétrique, la présente étude a permis de mettre
en exergue l'effet d'entrainement des investissements publics sur les IDE en
Côte d'Ivoire. Elle a permis également d'identifier les principaux
déterminants des investissements directs étrangers en Côte
d'Ivoire. Ceux-ci sont principalement constitués des facteurs
économiques que sont l'IHPC et les investissements publics. Si
l'influence des investissements publics a donné le signe attendu, l'IHPC
a présenté un signe contraire. Ainsi, l'Etat ivoirien devrait
poursuivre la mise en oeuvre de programmes d'investissements publics et les
réformes nécessaires pour l'amélioration du climat des
affaires. Concernant tout particulièrement la causalité entre les
Investissements publics et les IDE, cette étude confirme la thèse
ancienne de Keynes selon laquelle les dépenses publiques donc
l'investissement public a un effet multiplicateur sur l'économie. S'il
est évident que l'investissement public a un rôle
prépondérant dans l'accumulation du capital privé surtout
des IDE en Côte d'Ivoire, ne serait-il pas nécessaire d'analyser
l'impact des IDE sur la réduction du chômage et de la
pauvreté en Côte d'Ivoire ?
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page i
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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· République de Côte d'Ivoire (janvier 2009),
Stratégie de Développement et de Réduction de la
Pauvreté, Document de stratégie nationale ;
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
ANNEXES
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page ii
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de la
Côte d'Ivoire
Annexe 1 : les données
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annee
|
INVPV(mds)
|
INVP(mds)
|
IMPORT(mds)
|
EXPORT(mds)
|
IHPC(%)
|
RF(mds)
|
TBS(%)
|
IDE(mds)
|
1975
|
106,999988
|
76,9000079
|
283,5999949
|
306,50001
|
11,6862091
|
168,3
|
63,98072
|
36,3236296
|
1976
|
141,900005
|
105,300001
|
305,3000131
|
465,0000056
|
13,0975106
|
236,7
|
63,92833
|
23,5532955
|
1977
|
231,799996
|
165,800002
|
403,7999985
|
656,1000325
|
16,6890918
|
317,8
|
66,17372
|
7,7074211
|
1978
|
290,799976
|
238,000013
|
559,2000102
|
651,1000289
|
18,899226
|
370,6
|
69,20052
|
43,8214828
|
1979
|
268,399985
|
258,700001
|
667,4000118
|
672,9999974
|
21,9878049
|
406,1
|
72,21738
|
39,3152715
|
1980
|
278,620013
|
244,979991
|
732,5000008
|
752,5000151
|
25,220228
|
459,7
|
73,90045
|
49,7907144
|
1981
|
317,619995
|
240,780018
|
885,3000028
|
806,000001
|
27,439409
|
525,4
|
75,75255
|
17,2276457
|
1982
|
235,830002
|
302,869987
|
968,9000182
|
905,6999834
|
29,520174
|
546,3
|
76,24252
|
24,970349
|
1983
|
184,570003
|
277,23001
|
977,9000115
|
963,1000166
|
31,1852382
|
548,2
|
75,921
|
19,7383857
|
1984
|
256,599998
|
130,999992
|
930,8000092
|
1354,600022
|
32,5214512
|
587
|
74,02993
|
11,4356557
|
1985
|
251,599995
|
117,399994
|
950,3999918
|
1466,299974
|
33,1275871
|
621
|
72,01654
|
15,3372153
|
1986
|
251,500003
|
123,299987
|
1015,599989
|
1252,641997
|
36,3353163
|
660,2
|
71,16824
|
37,2119154
|
1987
|
202,899997
|
153,923011
|
957,227008
|
1013,500019
|
38,8581886
|
670,4
|
70,14475
|
46,0292894
|
1988
|
206,799995
|
144,003006
|
898,0000276
|
931,2550257
|
41,5513277
|
624
|
70,3896
|
27,1957819
|
1989
|
185,000002
|
136,153006
|
851,8999736
|
997,1000279
|
41,9874165
|
563,2
|
70,94916
|
9,72805161
|
1990
|
144,555999
|
105,350005
|
904,4000113
|
931,4699837
|
41,6490484
|
516,1
|
70,82624
|
25,3078735
|
1991
|
151,800005
|
102,000001
|
796,8999997
|
888,3600097
|
42,3501471
|
499,9
|
69,34025
|
8,5766946
|
1992
|
138,200007
|
112,79999
|
798,8000195
|
941,9999805
|
44,1421443
|
499,8
|
68,82053
|
121,416178
|
1993
|
201,502389
|
90,8
|
830,0000051
|
920,8851333
|
45,0976958
|
435,3
|
67,67386
|
46,2343624
|
1994
|
338,080015
|
195
|
810,2760284
|
1870,633894
|
56,8598837
|
678,5
|
70,03051
|
41,0214117
|
1995
|
471,364743
|
280,1
|
1352,835006
|
2292,880245
|
64,9880434
|
897,4
|
70,97795
|
111,237092
|
1996
|
303,99601
|
615,56097
|
1891,166192
|
2552,312103
|
66,6002711
|
1040,7
|
71,87934
|
141,585776
|
1997
|
608,6
|
372,3
|
2013,128163
|
2833,9
|
69,278157
|
1112,8
|
73,26475
|
218,444718
|
1998
|
350
|
455,9
|
2264
|
2972,2
|
72,5276953
|
1142,1
|
74,6395
|
199,882863
|
1999
|
786,5
|
327,6
|
2492,2
|
3119,5
|
73,0993476
|
1149,1
|
77,38169
|
170,249664
|
2000
|
620,4
|
209,6
|
2488,2
|
2998,4
|
74,8975549
|
1077,5
|
77,34837
|
123,450247
|
2001
|
621,5
|
143,3
|
2471,5
|
3234,5
|
78,105468
|
1168,4
|
80,26128
|
143,426451
|
2002
|
613,8
|
257,1
|
2586,8
|
4005,3
|
80,5308278
|
1259,3
|
81,27893
|
111,840374
|
2003
|
562
|
213,702
|
2674
|
3659,7
|
83,2281388
|
1189,9
|
76,95225
|
86,9707837
|
2004
|
577
|
228,2
|
2787,4
|
3971,1
|
84,4269437
|
1241,4
|
66,410049
|
148,844049
|
2005
|
605
|
235,3
|
3218,6
|
4406,4
|
87,7125571
|
1251,2
|
66,410049
|
183,528134
|
2006
|
568,2
|
279,4
|
3762,1
|
4781,3
|
89,8770659
|
1364
|
74,41135
|
184,439194
|
2007
|
574,7
|
249,3
|
3846,5
|
4536,5
|
91,5753728
|
1468,1
|
75,24804
|
233,126052
|
2008
|
743,7
|
319,6
|
3979,1
|
4876,8
|
97,3529463
|
1626,4
|
79,88928
|
|
2009
|
853,053
|
329,6
|
4068,5
|
5543,719515
|
98,3519504
|
1888,7
|
79,57397
|
|
2010
|
1097,68136
|
349,86
|
4247,562791
|
6155,625365
|
100
|
1928,5
|
66,410049
|
|
245,36793
208,307435
188,366249
158,625735
2012
921,267
624,76
4305,008354
6905,562544
106,282595
1907,38
94,21821
169,416461
2013
1100,49579
1118,55
6316,006531
6224,695594
109,012386
2210,9
66,410049
195,137102
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page iii
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Annexe 2 : Régression 1
Dependent Variable: LOG(IDE)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/03/15 Time: 12:20
|
|
|
Sample: 1975 2013
|
|
|
Included observations: 39
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
LOG(INVP)
|
0.352884
|
0.267666
|
1.318376
|
0.1967
|
LOG(INVPV)
|
0.318022
|
0.427537
|
0.743846
|
0.4624
|
LOG(OUV)
|
-0.193365
|
1.197437
|
-0.161482
|
0.8727
|
LOG(RF)
|
-0.606182
|
0.984558
|
-0.615689
|
0.5425
|
TBS
|
-0.014775
|
0.019033
|
-0.776301
|
0.4433
|
IHPC
|
0.037769
|
0.018343
|
2.059017
|
0.0477
|
C
|
4.856225
|
4.026574
|
1.206044
|
0.2366
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.718634
|
Mean dependent var
|
4.153995
|
Adjusted R-squared
|
0.665877
|
S.D. dependent var
|
1.072596
|
S.E. of regression
|
0.619996
|
Akaike info criterion
|
2.042943
|
Sum squared resid
|
12.30066
|
Schwarz criterion
|
2.341531
|
Log likelihood
|
-32.83738
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.150073
|
F-statistic
|
13.62178
|
Durbin-Watson stat
|
1.703441
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
? Test de diagnostic sur résidus :
Test de normalité :
Series: Residuals
Sample 1975 2013
Observations 39
Mean Median Maximum Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
10 8 6 4 2 0
|
|
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Test d'hétérocédasticité
Heteroskedasticity Test: White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.143051
|
Prob. F(6,32)
|
0.3606
|
Obs*R-squared
|
6.883316
|
Prob. Chi-Square(6)
|
0.3318
|
Scaled explained SS
|
4.752211
|
Prob. Chi-Square(6)
|
|
0.5760
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.58e-15 0.112243 1.267453 -1.307845 0.568948 -0.477941
3.050960
1.488999
0.474972
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page iv
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page v
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Test d'autocorrelation
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.192545
|
Prob. F(2,30)
|
0.8259
|
Obs*R-squared
|
0.494271
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.7810
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
? test de restrictions linéaires sur les
coefficients
Test de significativité globale des coefficients (test de
Fisher+coefficient de détermination ajusté)
Adjusted R-squared= 0.665877 Prob(F-statistic)= 0.000000
Test de significativité individuelle des coefficients
(test de student)
Variables significatives : IHPC (à 5%) ? Test de
stabilité de cusum
20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20
|
|
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
CUSUM 5% Significance
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Annexe 3 : Régression 2
Dependent Variable: LOG(IDE)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/03/15 Time: 12:23
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2013
|
|
|
Included observations: 38 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
IHPC(-1)
|
0.031645
|
0.017603
|
1.797711
|
0.0820
|
LOG(INVP(-1))
|
0.487961
|
0.285019
|
1.712032
|
0.0969
|
LOG(INVPV(-1))
|
0.370684
|
0.404815
|
0.915689
|
0.3669
|
LOG(OUV(-1))
|
0.354315
|
1.137683
|
0.311435
|
0.7576
|
LOG(RF(-1))
|
-0.906384
|
0.932232
|
-0.972273
|
0.3384
|
TBS(-1)
|
-0.042126
|
0.019857
|
-2.121519
|
0.0420
|
C
|
3.821350
|
3.844064
|
0.994091
|
0.3279
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.753825
|
Mean dependent var
|
4.168772
|
Adjusted R-squared
|
0.706178
|
S.D. dependent var
|
1.082963
|
S.E. of regression
|
0.587024
|
Akaike info criterion
|
1.937321
|
Sum squared resid
|
10.68252
|
Schwarz criterion
|
2.238981
|
Log likelihood
|
-29.80909
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.044649
|
F-statistic
|
15.82109
|
Durbin-Watson stat
|
1.894274
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
? Test de diagnostic sur résidus :
Test de normalité :
Series: Residuals
Sample 1976 2013
Observations 38
Mean Median Maximum Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
12 10 8 6 4 2 0
|
|
|
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
|
Test d'hétérocédasticité
Heteroskedasticity Test:
|
White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.754187
|
Prob. F(6,31)
|
0.1416
|
Obs*R-squared
|
9.631630
|
Prob. Chi-Square(6)
|
0.1410
|
Scaled explained SS
|
8.161024
|
Prob. Chi-Square(6)
|
0.2265
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.23e-15 0.014912 1.440316 -1.125367 0.537324 -0.270936
3.546353
0.937535
0.625773
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page vi
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page vii
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Test d'autocorrelation
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.057354 Prob. F(2,29) 0.9444
Obs*R-squared 0.149714 Prob. Chi-Square(2) 0.9279
? test de restrictions linéaires sur les
coefficients
Test de significativité globale des coefficients (test de
Fisher+coefficient de détermination ajusté)
Adjusted R-squared= 0.706178 Prob(F-statistic)= 0.000000
Test de significativité individuelle des coefficients
(test de student)
Variables significatives : TBS (à 5%) IHPC et INVP au
seuil de 10% ? Test de stabilité de cusum
20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20
|
|
|
84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
|
|
|
|
CUSUM 5% Significance
|
|
|
|
|
|
|
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Annexe 4 : Régression 3
Dependent Variable: LOG(IDE)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 01/03/15 Time: 12:39
|
|
|
Sample (adjusted): 1976 2013
|
|
|
Included observations: 38 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
IHPC(-1)
|
0.030587
|
0.004314
|
7.090197
|
0.0000
|
LOG(INVP(-1))
|
0.486903
|
0.241811
|
2.013568
|
0.0520
|
TBS(-1)
|
-0.040435
|
0.019133
|
-2.113405
|
0.0420
|
C
|
2.780339
|
1.419337
|
1.958900
|
0.0584
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.736541
|
Mean dependent var
|
4.168772
|
Adjusted R-squared
|
0.713295
|
S.D. dependent var
|
1.082963
|
S.E. of regression
|
0.579871
|
Akaike info criterion
|
1.847280
|
Sum squared resid
|
11.43253
|
Schwarz criterion
|
2.019658
|
Log likelihood
|
-31.09832
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.908611
|
F-statistic
|
31.68410
|
Durbin-Watson stat
|
1.831801
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
? Test de diagnostic sur résidus :
12
10
8
6
4
2
0
Series: Residuals
Sample 1976 2013
Observations 38
Mean Median Maximum Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
Test de normalité :
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Test d'hétérocédasticité
Heteroskedasticity Test: White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.832438
|
Prob. F(3,34)
|
0.1598
|
Obs*R-squared
|
5.288915
|
Prob. Chi-Square(3)
|
0.1518
|
Scaled explained SS
|
5.199968
|
Prob. Chi-Square(3)
|
|
0.1577
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test d'autocorrelation
2.24e-15 0.101962 1.275366 -1.349895 0.555866 -0.599645
3.456255
2.606903
0.271593
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page viii
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page ix
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.253627 Prob. F(2,32) 0.7775
Obs*R-squared 0.592965 Prob. Chi-Square(2) 0.7434
? test de restrictions linéaires sur les
coefficients
Test de significativité globale des coefficients (test de
Fisher+coefficient de détermination ajusté)
Adjusted R-squared= 0.713295 Prob(F-statistic)= 0.000000
Test de significativité individuelle des coefficients
(test de student) Variables significatives : TBS, IHPC et INVP au seuil de
5%
? Test de stabilité de cusum
20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20
|
|
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
CUSUM 5% Significance
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page x
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Annexe 5 : stationnarité du résidu des
modèles
Modèle
|
En niveau
|
Conclusion
|
ADF
|
PP
|
|
-5.173951
|
-5.200892
|
|
Résidu Modèle 1
|
(-
|
(-
|
Relation de long terme
|
|
3.533083)
|
3.533083)
|
|
|
-5.554204
|
-5.531598
|
|
Résidu Modèle 2
|
(-
|
(-
|
Relation de long terme
|
|
3.536601)
|
3.536601)
|
|
|
-5.482410
|
-5.466170
|
|
Résidu Modèle 3
|
(-
|
(-
|
Relation de long terme
|
|
3.536601)
|
3.536601)
|
|
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page xi
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
TABLE DE MATIERES
REMERCIEMENTS II
AVANT PROPOS III
SIGLES ET ABREVIATIONS V
NOTE DE SYNTHESE VI
RESUME EXECUTIF VII
INTRODUCTION GENERALE 1
1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION 1
2-PROBLEMATIQUE 2
3- INTERET DU SUJET 3
4- OBJECTIFS DE L'ETUDE 3
5- HYPOTHESES DE L'ETUDE 4
6- PLAN MOTIVE 4
PREMIERE PARTIE : REVUE ANALYTIQUE DU LIEN ENTRE
INVESTISSEMENTS PUBLICS ET
IDE 5
CHAPITRE 1 : ANALYSE THEORIQUE DE L'EFFET DES DEPENSES PUBLIQUES
SUR LE SECTEUR PRIVE 5
Section 1 : Dépenses publiques et ses effets 5
1.1- Les effets d'entrainements des dépenses publiques
5
1.2- Les effets d'éviction des dépenses publiques
6
Section 2 : Les déterminants des IDE 7
2.1- Les fondements théoriques 7
2.2- Les travaux empiriques 8
CHAPITRE 2 : POLITIQUES DE PROMOTION DES IDE EN COTE D'IVOIRE ET
LEURS RESULTATS 10
Section 1 : Politiques de promotion des IDE et de soutien au
secteur privé ivoirien 10
Section 2 : Résultats et appréciation des
différentes politiques 12
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE
INVESTISSEMENTS
PUBLICS ET IDE 15
CHAPITRE 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE 15
Section 1 : Méthodologie 15
Section 2 : Résultats statistiques 17
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA CAUSALITE ENTRE INVESTISSEMENT PUBLIC
ET IDE 19
Section 1 : Résultats des estimations
économétriques 19
Section 2 : Interprétations des résultats et
recommandations 20
CONCLUSION GENERALE 24
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES I
ANNEXES II
ANNEXE 1 : LES DONNEES III
ANNEXE 2 : REGRESSION 1 IV
ANNEXE 3 : REGRESSION 2 VI
ANNEXE 4 : REGRESSION 3 VIII
ANNEXE 5 : STATIONNARITE DU RESIDU DES MODELES X
|
|