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Aide au développement et croissance économique en R.D.C. : une étude critique du modèle économétrique.

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par Junior Assumani Manyota
Universite de Kindu - Licence 2014
  

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Introduction générale

L'aide internationale est l'ensemble des ressources, publiques ou privées, transférées à l'échelle internationale, dans le but de favoriser le progrès économique et social des pays bénéficiaires1. Le concept « Aide publique au développement » a été plusieurs fois employé par plusieurs auteurs durant la moitié de ce siècle.

Pour Mahomed KOEBA2, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'énormes appuis financiers de l'extérieur sous forme d'aide publique au développement, en vue d'amorcer une croissance économique et donc assurer le bien-être de sa population. En utilisant le modèle économétrique (la méthode VAR), il est parvenu à établir une relation entre l'aide publique au développement et l'IDH. Ainsi, a-t-il affirmé que l'Aide publique au développement affecte positivement et significativement l'Indice de Développement Humain et contribue par conséquent à l'amélioration de l'IDH de la Côte d'ivoire. Dans ce contexte, l'aide publique au développement peut être utilisée comme un moyen pour relever le niveau de bien-être de la population ivoirienne.

Pour corroborer cette idée, Sanjeev GUPTA, Robert POWELL et Yongzheng YANG3 affirment que l'expansion de l'aide publique au développement peut orienter les efforts déployés par un pays bénéficiaire pour réaliser les OMD, notamment la réduction de l'extrême pauvreté.

Pour sa part, Fatou GUEYE4 souligne qu'au Sénégal, l'APD a eu un effet positif sur la croissance par le biais de l'investissement, des importations et des dépenses publiques et donc l'aide allouée est très efficace. Mais, cette chercheuse souligne un fait important qui est celui de noter que l'effet positif et

1 JACKY Amprou et LISA Chauvet (2004), Efficacité et allocation de l'aide : revue des débats, Agence Française de Développement, Paris, p.312

2 Mahomed KOEBA (2011), Aide publique au Développement et la lutte contre la pauvreté. Cas de la Cote d'Ivoire, Master en Economie Publique, Université de Cocody - Abidjan, Inédit.

3 Sanjeev GUPTA, Robert POWELL et Yongzheng YANG, (2006), Les défis macroéconomiques de l'expansion de l'aide en Afrique, Repères à l'intention des praticiens, Fonds Monétaire International, Washington, p.1

4 Fatou GUEYE, (2007), Efficacité de l'aide publique au développement. Cas du Sénégal, Mémoire d'études approfondies, Université Cheikh Anta Diop, inédit.

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significatif de l'APD sur la croissance passe par les investissements, les importations et les dépenses publiques. Ce sont ces dernières (les dépenses publiques) qui posent problème car l'impact de l'aide sur les dépenses publiques pose la question relative à la corruption.

Au sujet de la corruption, BURNSIDE et DOLLAR5 pensent que l'aide publique au développement n'est utile et efficace que dans le pays à faibles revenus qui pratiquent des bonnes politiques économiques et disposent d'institutions de qualité.

Quant à André TOWOSHI LOKALO6, il met l'accent sur le fait que les aides de la Belgique ne viennent pas par philanthropie ou par amour pour les « beaux yeux» des congolaises et congolais. Il faut que la classe dirigeante congolaise ait une vigoureuse volonté de liberté, une morale publique qui la lie à son peuple dans un pacte de défense de la nation, une diplomatie d'ouverture à des soutiens extérieurs de poids et une capacité ferme à briser les ressorts du formatage néocolonial et du dressage ultralibéral de notre pays.

En outre, pour renchérir le propos de TOWOSHI LOKALO, SVENSSON, BURNSIDE et DOLLAR, KAUFMANN7 et al, insistent sur les problèmes d'appropriation, de sélectivité, de la bonne gouvernance et de durabilité de l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau des politiques nationales.

C'est pourquoi, MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO8 montrent que la République Démocratique du Congo fait partie des Etats

5 BURNSIDE and DOLLAR (1996), Aid, Policies and Growth, Policy Research Department, World Bank, P.p 41-52

6 TOWOSHI LOKALO, (2010), La problématique de l'aide financière internationale dans le développement des Etats du tiers-monde. Cas de l'aide de la Belgique en RDC, Mémoire de fin d'études, Université de Kinshasa, Inédit.

7 SVENSSON, BURNSIDE et DOLLAR, KAUFMANN (2002), L'aide au développement : une politique publique au coeur du développement durable et de la gouvernance de la mondialisation, Revue d'Economie Financière, Paris, n°661.

8 MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO, (2009), L'Aide publique au développement en République démocratique du Congo, la spécificité aux Etats fragiles, Master 2 en Gestion des projets de développement en Afrique, Université Paris VI, Paris, inédit.

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fragiles9 ayant reçu des sommes colossales de l'aide publique au Développement depuis les indépendances, lesquelles aides n'ont pas réussi à résorber les problèmes liés non seulement à la pauvreté mais aussi à la situation économique en général du pays et cela, du fait notamment et principalement de la mauvaise gouvernance et de la corruption.

KOSACK10 de son coté souligne que l'aide n'a d'effet sur l'indicateur de développement humain que dans les régimes démocratiques.

Enfin, L'économiste Hongrois Peter Thomas Bauer11 a également émis un critique ardent du principe de l'aide publique au développement. Il estime qu'il était abusif d'appeler aide au développement les flux de capitaux transférés du Nord vers le Sud à ce titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave au développement qui tend à maintenir les pays sous-développés dans leur condition. Et William EASTERLY12, professeur à l'Université de New York et ancien collaborateur de la Banque Mondiale, estime que la plus grande partie des aides apportées depuis cinquante ans ont été inefficaces. L'une des raisons serait le manque de contrôle sur les personnes chargées de gérer cette aide.

Au regard de toute cette littérature abondante sur la problématique de l'aide publique au développement, fort est de constater qu'en définitive, tous les auteurs s'accordent sur le fait que l'objectif assigné à l'APD est d'accompagner les pays en voie de développement dans le financement des investissements publics en l'occurrence les infrastructures. De ce point de vu, l'APD complète une épargne locale qui du reste est insuffisante pour soutenir l'effort d'équipement, base de la promotion du développement.

9 On parle « d'Etats fragiles lorsque le gouvernement et les instances étatiques n'ont pas les moyens ou la volonté politique : d»assurer la sécurité des concitoyens, de gérer efficacement les affaires publiques et de lutter contre la pauvreté au sein de la population ».

10 KOSACK, S. (2003), «Effective Aid: How Democracy Allows Development Aid to Improve the Quality of Life», World Development 31(1).

11 BAUER P. (1987), «Creating the Third World: Foreign Aid and its Offspring», Journal of Economic Growth, Vol.2, N°4

12 EASTERLY W., R. LEVINE et D. ROODMAN (2003), «New Data, New Doubts: Revisiting «Aid, Policies, and Growth », Center for Global Development, Working Paper 26

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Qu'en est-il alors de l'aide publique au développement en République Démocratique du Congo eu égard à toutes les lumières portées ci haut ?

En effet, les pays africains accédant aux indépendances dans les années 1960, se voient confier la destinée de leurs Etats. C'est parmi tant d'autres responsabilités, l'appropriation des africains eux-mêmes de leur politique économique. Ils sont désormais donc les responsables de leur futur désiré13. Animés par l'esprit nationaliste, les nouveaux dirigeants africains vont oeuvrer tous à asseoir leur économie. Ils se lancent donc dans des grands projets d'investissement, notamment la construction d'habitats et des routes, la création des sociétés d'Etat. En somme, on assiste à la réalisation d'un ensemble d'objectifs de croissance accélérée qui nécessite la mise en place des investissements en infrastructures.

En dépit de leur bonne volonté, force est de reconnaître que tout ce chapelet de projets ne sera réalisable qu'avec des ressources financières conséquentes. La question du financement de ces projets se pose aux Etats africains avec acuité. Ils vont dans leur grande majorité alors se tourner vers l'extérieur pour le financement de leurs projets. Comme le plan Marshall14 en Europe, les africains bénéficient des sommes importantes de l'extérieur pour assurer la construction de leurs économies.

Cela a suscité de grands espoirs dans de nombreux pays pendant la première décennie des indépendances. Un pays comme la RDC a enregistré à cette période une croissance économique à deux chiffres, avec un niveau infrastructurel acceptable.

Les années 80 sont marquées par le début des crises économiques récurrentes en Afrique. On assiste à une croissance économique trop faible des pays d'Afrique subsahariens, accompagnée de la faiblesse des revenus, qui ne leur

13 BERG ELLIOT et Al (1997), L'aide publique au développement du secteur privé au Sénégal considérations stratégiques, document préparé par l'USAID, juin 1997, p.35

14 Plan annoncé par le général Marshall le 5 juin 1947 après la deuxième guerre mondiale pour permettre la reconstruction de l'Europe par l'obtention de dons nécessaire pour le financement des économies

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permet pas de dégager des capacités financières suffisantes pour un développement. Le besoin de financement devient criard. Le recours aux capitaux extérieurs s'avère plus que nécessaire.

Les pays vont donc faire appel aux bailleurs de fonds. C'est ainsi que dans la majorité des cas, les pays ont pu bénéficier, au titre de l'aide publique au développement, des appuis du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et d'autres partenaires. Les aides étaient destinées essentiellement soit à combler des déficits budgétaires devenus chroniques, résoudre des problèmes alimentaires ou soit de santé et bien d'autres. Ces aides sont le plus souvent conditionnées par la mise en oeuvre de politique économique. Elles sont souvent qualifiées d'« aides liées » lorsqu'elles sont subordonnées à des achats aux pays qui les accordent. Aussi faut-il noter que les aides proviennent de plus en plus des Organisations Non Gouvernementales qui souvent interviennent directement au profit des populations.

En progression dans les années 80, les montants alloués à l'aide n'ont cessé de se réduire pendant les années 90, même si ce mouvement s'est stabilisé au début des années 200015. Cette tendance à la baisse s'explique par certains facteurs : dans les pays donateurs, certaines opinions demandent la suppression de l'aide parce qu'elle est jugée inefficace. Dans les pays bénéficiaires, la baisse de l'aide s'explique par le fait que son octroi est de plus en plus soumis à un nombre impressionnant de contraintes et d'exigences des bailleurs qui poussent les pays concernés à en réduire la demande16. Il s'agit, notamment, des conditions de bonne gouvernance. Cette dernière vision est partagée par de nombreux auteurs avertis de l'économie du développement qui fait une rétrospection sur l'évolution des économies et les appuis financiers reçus, comparativement à d'autres économies, notamment les pays asiatiques et l'Amérique du sud où l'amélioration de niveau économique permet de faire un lien avec une bonne gestion de ces fonds alloués à ces Etats.

15 KOMON, A., (2000), «Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern? », Journal of International Development, Washington, p. 12.

16 KOMON, A., Idem, p.30

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En effet, en 1991, chaque africain recevait en moyenne 40 dollars pour 10 dollars au sud-américain et 5 dollars à l'asiatique .De nos jours, 40% de l'aide publique au développement est destiné à l'Afrique contre 10% pour l'Amérique latine et 12% pour l'Asie de l'Est. En Afrique, l'aide a connu une augmentation continuelle à la mesure des échecs de la politique de développement. Pendant que l'Asie enregistre des résultats probants en termes de développement.

Il faut rappeler qu'en 1960, économiquement, le poids du Ghana et de la Corée du Sud était identique (le Produit National Brut de ces deux pays se situait à 230 dollars américains. En 1992, celui du Ghana n'avait guère évolué (345 dollars américains) alors que celui de la Corée du Sud avait atteint 5200 dollars américains. Ce quasi statuquo de la situation économique du Ghana est l'image de la plupart des pays africains notamment la RDC.

Face à cela, on est en droit de penser que l'aide internationale n'a donc pas profité à l'Afrique en quête de son décollage économique. Cette situation des Etats africains, est attribuée par de nombreux africains à la mauvaise utilisation des ressources. A ce sujet, la sociologue camerounaise Axelle Kabou17 dira « l'argent disponible dans les années 1970 a été dépensé n'importe comment ».

Dans la plupart des pays de l'Afrique au Sud du Sahara, force est de constater que les fonds provenant de l'aide ont souvent été gérés par des organisations bureaucratiques hypertrophiées, et peu soucieuses des principes économiques élémentaires. Dans un tel contexte, il est difficile d'apprécier l'apport réel de l'aide qui reste influencé par des pratiques inadéquates.

Rappelons que les principaux pays bénéficiaires de l'aide publique au développement en Afrique sont notamment la Mozambique, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et l'Ethiopie avec respectivement

17 Axelle KABOU, cité par CAPO Amah Vinyo (2004), TOGO : Aide extérieure, dette publique et croissance économique au TOGO, Lomé, p.57

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1286,9 ; 1773,8 ; 1396,8 et 1269 millions de Dollars en moyenne18. En outre, ces pays, du fait des difficultés d'absorption des ressources extérieures, enregistrent une aide par habitant en moyenne très faible soit 17,6 Dollars par habitant pour l'Ethiopie et 38,6 Dollars par habitant pour la Tanzanie.

La République Démocratique du Congo, à l'instar des pays de la sous région a bénéficié de ces appuis financiers que constitue l'aide publique au développement. Cette aide accompagne la RDC dans la mise en oeuvre de ses politiques de développement.

En effet, l'Etat Congolais devant les difficultés financières et poussée par la volonté d'assurer le développement, n'a cessé de solliciter les financements extérieurs à travers l'aide publique au développement. L'engagement le plus important a été pris en 2003, année où l'APD versée a aussi atteint son niveau le plus élevé.

Globalement, l'APD a connu une croissance progressive puis une chute brutale à partir des années 90 en RDC. Elle a repris en 2003 avec un pic de 5000$ en monnaie courante19.

Par ailleurs, après les programmes d'ajustement structurel, qui ont occasionné le recentrage du rôle de l'Etat à travers des politiques telles que les privatisations des sociétés d'Etat, il est désormais question de lutter contre la pauvreté. Les institutions de Brettons Woods et les autres partenaires techniques et financiers dans leur ensemble, s'étant rendu compte des limites des politiques d'ajustement, ont désormais orienté leurs aides pour des politiques ciblées sur le relèvement du niveau de la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Certes, les travaux de plusieurs chercheurs soulignent l'inefficacité de l'aide publique au développement dans la réduction de la pauvreté. Cependant, nombreux sont ceux qui ne s'attardent pas à la question de savoir si du moins cette aide arrive à booster la croissance économique des pays bénéficiaires.

18 Statistiques UNCTAD, 2006.

19 MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO, Op cit.

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Au regard de ces problèmes de l'efficacité et/ou de l'inefficacité de l'aide publique au développement, cette étude tentera de répondre aux préoccupations suivantes :

1. Quelle est la nature de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

2. Quelles sont les destinations de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

3. Quelles sont les structures de financement de l'aide publique au développement en République Démocratique du Congo ?

4. Quel est l'impact de l'aide publique au développement sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo ?

Eu égard aux préoccupations soulevées ci haut, nous émettons les hypothèses suivantes :

1. Nous supposons que la nature de l'aide publique au développement transférée vers la RDC serait notamment les dons et les prêts ;

2. Nous pensons ensuite que cette aide serait destinée à financer les infrastructures et services sociaux de base, à financer la production et les infrastructures économiques ;

3. Nous estimons encore que les structures ou les canaux de distribution des ressources financières en République Démocratique du Congo seraient les partenaires multilatéraux et bilatéraux ;

4. Enfin, nous croyons que l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique de la RDC devrait être positif mais non significatif.

Pour mener ce travail à bon port, l'objectif principal que nous poursuivons reste celui de dégager l'impact des différentes aides publiques au développement sur la croissance économique de la RDC. Ainsi donc, pour y arriver, les objectifs opérationnels sont les suivants :

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1. Déterminer la nature de l'aide publique au développement transférée en République Démocratique du Congo ;

2. Analyser la destination finale des APD en République Démocratique du Congo ;

3. Dégager les canaux de distribution ou les structures de financement des dites aides ;

4. Mesurer l'impact de l'APD sur le niveau des richesses nationales de la République Démocratique du Congo ;

5. Proposer des pistes de solution éventuelle.

Cependant, le choix porté sur ce thème n'a pas été un fait de hasard. Il a bien sûr été motivé par plusieurs raisons notamment des raisons personnelles, scientifiques et sociales. Du point de vue personnel, le choix de ce thème a été motivé par notre aspiration ardente et longue de pouvoir avoir une image nette de l'impact de l'aide sur le développement de la RDC et ce, du fait de plusieurs slogans entendus à ce sujet. Pour des raisons scientifiques, nous devons noter qu'en ce siècle où la RDC demeure instable politiquement et économiquement, tout Economiste averti devrait se pencher sur la question des différentes

assistances reçues afin de vérifier leur efficacité ou inefficacité. Enfin,
socialement, la pauvreté du congolais ne fait que s'empirer alors que des sommes importantes sont versées à la longueur des journées pour juguler ce fléau. D'aucuns se demanderaient si réellement ces sommes ne sont que des simples chiffres sur papier.

Quant à l'intérêt de ce travail, soulignons qu'au sujet de l'aide publique au développement (APD), plusieurs études ont certes fait le tour de la question. Ces études, pour ce qui concerne la RDC se sont le plus souvent appesanties à établir le lien entre l'APD et la pauvreté. Il faut noter que la croissance économique qui garantit la réduction de la pauvreté est celle qui est accompagnée d'une politique de redistribution de revenus. Au-delà cet aspect, une autre étude n'est jamais de trop, pour plusieurs raisons. Tout d'abord le relèvement de la croissance économique est actuellement au centre de toute politique

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économique, vue son ampleur. Ensuite, cette étude par sa démarche quantitative (analyse économétrique) vient contribuer à enrichir et actualiser la littérature sur l'éventuel rôle que l'APD pourrait jouer dans l'amélioration de la croissance économique.

Par ailleurs, pour vérifier nos hypothèses et atteindre ainsi nos objectifs. Il est non seulement impérieux mais aussi et surtout capital de suivre une démarche méthodologique.

Bien que faisant l'objet d'un chapitre dans ce travail, il faut noter à ce stade que la présente étude se base essentiellement sur une recherche documentaire. Pour ce faire, il a été collecté des données secondaires émanant d'institutions nationales et internationales sur l'aide publique au développement et aussi sur la croissance économique en RDC.

Après le traitement des données, il sera question de faire les analyses de résultats des modèles économétriques qui permettront de tirer une conclusion et faire des recommandations.

Pour être conçu et précis et se trouvant dans l'impossibilité d'effectuer notre recherche depuis le début de temps jusqu'à jours et dans tous les coins de la planète, nous avons délimité notre étude sur le plan spatial en République Démocratique du Congo et sur le plan temporel, entre 1960, année de l'indépendance du pays et 2010, année du cinquantenaire de la RDC.

Enfin, hormis cette introduction générale et une conclusion générale à la fin de ce travail, la présente étude sera subdivisée en deux grandes parties. La première portant sur les considérations générales sera quant à elle subdivisée en 3 chapitres. Le premier chapitre traitera des fondements théoriques sur l'APD, le deuxième chapitre sera axé sur les fondements théoriques de la croissance économique et le troisième chapitre abordera les questions relatives à la méthodologie du travail et à la présentation du milieu d'étude.

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Quant à la deuxième partie portant sur l'aide publique au développement et la croissance économique, elle sera décomposée en deux chapitres. Le premier chapitre portera sur un aperçu général de l'APD en RDC et le dernier mesurera l'impact de l'APD sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo.

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Première partie : CONSIDERATIONS GENERALES

Il s'agit principalement dans cette première partie de jeter les bases théoriques nécessaires à la compréhension du phénomène étudié. Tour à tour, nous brosserons les fondements théoriques/ scientifiques de l'Aide publique au Développement ; nous passerons en revue les notions générales sur la croissance économique et présenterons la République Démocratique du Congo, lieu de nos investigations.

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Chapitre Un : FONDEMENTS THEORIQUES SUR L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT

Il s'agit dans ce chapitre de faire un tour d'horizon sur les définitions pour se familiariser aux différents concepts liés à l'APD. Aussi, il sera passé en revue les différentes réflexions, les analyses et les controverses des auteurs sur l'aide publique au développement.

I.1. Définitions et fondements théoriques de l'APD

I.1.1. Définition et importance de l'Aide au Développement

L'aide internationale est l'ensemble des ressources, publiques ou privées, transférées à l'échelle internationale, dans le but de favoriser le progrès économique et social des pays bénéficiaires20.

Le concept « Aide Publique au Développement » peut être appréhendé comme tous les apports de ressources qui sont fournis par les pays développés ou les institutions internationales aux pays en voie de développement. Ces aides émanent d'organismes publics, y compris les Etats et les collectivités locales, ou d'organismes agissant pour le compte d'organismes publics.

L'Institut pour le Développement Durable, définit l'APD comme étant le budget alloué à la coopération au développement par les vingt deux (22) pays du Comité d'Aide au Développement (CAD) suivant trois canaux de distribution : la coopération bilatérale directe, la coopération bilatérale indirecte et la coopération multilatérale21.

Il faut noter qu'aux côtés des acteurs étatiques, on trouve, de plus en plus, des collectivités locales au titre de la « coopération décentralisée » et des acteurs privés (organisations non gouvernementales (ONG), fondations). Ces

20 JACKY Amprou et LISA Chauvet, Op cit, p.312

21 OCDE/CAD (2005): Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, Février 2005

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derniers entrent en contact direct avec les populations à travers des organisations de la société civile ou élus locaux.

L'importance théorique de l'APD pour une économie en besoin de financement remonte aux travaux sur le « Big push » de ROSENSTEIN-RODAN22. Cet auteur souligne en substance que des apports massifs en capitaux extérieurs doivent permettre aux pays pauvres de financer leurs investissements et de brûler des étapes préalables au décollage. L'idée clé est qu'il faut réaliser, de façon simultanée, un grand nombre d'industries qui se tiennent mutuellement par leurs clientèles, de telle sorte que la demande existe et soit suffisante.

L'aide publique au développement comprend, selon la définition du Comité d'aide au développement de l'OCDE, les dons et les prêts préférentiels prévus au budget et transférés des pays développés vers les pays en voie de développement pour la promotion des industries, mais cette aide doit aussi faire en sorte que l'économie dans son ensemble profite des effets externes. Toutefois, NURSKE23 nuance en soulignant le risque de voir l'aide détournée vers la consommation au lieu de la production. Plus tard, HIRSCHMAN24 émet des doutes sur la possibilité de développer une économie au moyen d'investissements massifs et simultanés étrangers dans tous les secteurs, sans améliorer les qualifications des populations. Il soulève à ce niveau le faible impact des capitaux étrangers sur la croissance économique si le nombre de personnes qualifiées du pays aidé est insuffisant. Il met l'accent sur la croissance déséquilibrée, car pour lui, l'aide extérieure accroît les investissements et la capacité de production. Si l'économie se développe pour employer suffisamment cette capacité, le revenu supplémentaire créé par la hausse de cette capacité va entraîner une augmentation de l'épargne, et par conséquent de nouveaux investissements. Par ailleurs, un autre

22 ROSENSTEIN-RODAN cité par MALAM Maman NAFIOU, (2009), Impact de l'aide publique au développement sur la croissance économique du Niger, Revue africaine de l'Intégration.

23 NURSKE cité par MALAM Maman NAFIOU, Idem.

24 HIRSCHMAN cité par MALAM Maman NAFIOU, Idem.

25 DOMAR, HARROD, (2004), «The Increasing Selectivity of Foreign Aid, 1984-2002», Working Paper 3299, The World Bank, Washington D.C.

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apport théorique a été celui de HARROD et DOMAR25. Pour ces auteurs, l'APD accroît l'investissement et à la suite la croissance économique.

Dans leur analyse, lorsque l'épargne intérieure est insuffisante, on est à mesure de déduire le montant d'épargne étrangère nécessaire pour atteindre un taux d'investissement compatible avec le taux de croissance désiré. Le retard d'un pays s'explique par une insuffisance de capital et le rattrapage est bien possible. Ces premiers travaux considéraient la possibilité de rattrapage et acceptaient les hypothèses d'analyse néoclassique, notamment l'hypothèse de rendements décroissants du capital et un progrès technique exogène.

En définitive, l'objectif assigné à l'APD est d'accompagner les pays en voie de développement dans le financement des investissements publics en l'occurrence les infrastructures. De ce point de vu, l'APD complète une épargne locale qui du reste est insuffisante pour soutenir l'effort d'équipement, base de la promotion du développement.

I.2. Evolution de la notion d'Aide Publique au Développement

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l'aide s'efforce d'élever le niveau de vie et de réduire la pauvreté dans les pays en développement. Mais l'idée qu'on se faisait des différentes formes de contribution de l'aide pour la réalisation de ces objectifs a varié considérablement.

Au cours des années 1950 et 1970, l'accès au capital était considéré primordial pour l'investissement et la croissance dans les pays pauvres. On ne considérait que l'insuffisance de l'épargne, et la capacité d'importation de biens d'équipement comme étant des principaux obstacles à l'investissement. Il fallait donc réunir des capitaux internationaux publics de préférence à des conditions hautement favorables c'est-à-dire une aide extérieure. L'aide était censée stimuler l'investissement et résoudre le problème de développement. Ainsi, les besoins en

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matière d'aide étaient estimés à partir d'un taux de croissance ciblé, d'un coefficient marginal de capital et des fonds dégagés de l'épargne nationale et l'investissement international. Le manque de devises était considéré comme une autre contrainte, de sorte que les besoins en aide étaient aussi calculés au moyen des écarts de balance des paiements. Ce type d'aide était appelé une aide-projet visant à appuyer les plans d'investissement du pays bénéficiaire. Dans la plupart des cas, le gouvernement du pays bénéficiaire établissait un plan d'investissement puis, sur la base de ce plan, une liste de projets, parmi lesquels les donateurs choisissaient ce qu'ils souhaitaient financer. Il s'agissait de la plupart des cas de projets clé en main ; l'aide finançait ainsi l'importance de biens d'équipement et une assistance technique et administrative, qui étaient complétées par la création d'emploi et une production locale financée par les états destinataires. Donc l'aide-projet consistait essentiellement à soutenir le financement des projets.

Cependant, l'idée qu'on se faisait de l'aide a changé de façon marquante au cours des années 80. Suite à la flambée du prix du pétrole des années 70, un nouveau consensus apparu, traduit dans les programmes d'ajustement structurel inspirés par le FMI et la Banque Mondiale. Ce consensus faisait preuve de l'inefficacité de l'aide par l'application de politiques économiques erronée des pays bénéficiaires. L'aide-projet est alors abandonnée au profit d'une stratégie, visant à inciter les pays à mettre en oeuvre des réformes économiques, appelée aide- programme. Dés lors, l'aide a cessé d'être considérée comme un moyen de transferts des ressources pour financer l'investissement mais plutôt elle est devenue un moyen d'imposer des réformes. C'est ce qu'on a appelé la conditionnalité c'est-à-dire l'obtention de l'aide a été subordonnée à l'adoption de politiques jugées appropriées. Ainsi, la conditionnalité visait essentiellement à faire adopter les mesures de stabilisation de libéralisation et de réglementation de l'économie des pays bénéficiaires. C'est ainsi, qu'en Afrique l'aide est devenue une incitation et une source de financement pour l'ajustement des taux de change, l'abaissement des déficits budgétaires, la réforme des politiques monétaires, la libéralisation du commerce, la réduction des contrôles et des subventions des prix

26 HELLEINER P. (1975), «A Model of Public Fiscal Behaviour in Developing Countries: Aid, Investment, and taxation», American Economic Review, 65-3.

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et la résorption du rôle de l'Etat dans l'économie. Cette nouvelle stratégie d'aide au développement a suscité l'apparition d'une « communauté des donateurs », en tant qu'entité ayant une voix dominante dans le débat sur les politiques nationales des pays bénéficiaires. Elle a permis donc aux donateurs d'exercer collectivement une grande part sur les politiques des pays en développement qui n'étaient plus face à une multitude de partenaires, mais à un front uni de donateurs.

Au cours des années 1990, la notion de développement a connu un autre virage. Des spécialistes du développement ont commencé à se demander pourquoi l'investissement et la croissance demeuraient faibles dans les pays en développement, malgré l'appui de l'aide extérieure et après même des réformes économiques. La réponse qu'elles ont pu apporter à cette question tenait à la qualité de la gouvernance. En effet, lorsque les institutions publiques sont faibles, incomplètes ou corrompues, lorsque la gestion publique manque de transparence et de prévisibilité, les meilleures réformes et quelque soit le volume d'aide resteront impuissantes à opérer une croissance quelconque. Dés lors les donateurs se sont mis à repenser en profondeur de leur politique d'aide au développement. Cette réflexion est inachevée, mais il y a quand même espoir que cela déboucherait sur un nouveau modèle d'aide. Par ailleurs, l'échec de plus en plus évident des programmes d'ajustement dans les pays pauvres a d'abord incité à repenser la conditionnalité. Cette remise en question a été motivée surtout par les préoccupations des praticiens de l'aide au développement travaillant pour les agences de coopération de donateurs bilatéraux, ou des organismes multilatéraux comme l'OCDE/CAD, le PNUD et le département de l'évaluation des Opérations de la Banque Mondiale. Le rapport de HELLEINER26 sur l'aide à la république-unie de Tanzanie et son suivi et le projet conjoint OCDE/PNUD concernant l'aide au Mali ont marqué le début d'une nouvelle approche « officielle » de l'évaluation de l'efficacité de l'aide, très différente de celle fondée sur le modèle de la conditionnalité. Cependant l'ouvrage critique de la Banque Mondiale intitulé Assessing Aid formule trois thèses principales :

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- L'aide est efficace si l'environnement institutionnel est favorable.

- L'aide ne peut servir de carotte pour inciter les pays bénéficiaires à appliquer de bonnes politiques.

- Les politiques appliquées par les pays bénéficiaires ne semblent pas avoir beaucoup d'influence sur la répartition de l'aide.

Ainsi, la Banque avait conclu qu'il serait possible d'accroître l'efficacité de l'aide en la réservant aux pays qui appliquent les bonnes politiques, et de convaincre les autres de s'approprier ces bonnes politiques en leur donnant des conseils et en les privant d'aide tant qu'ils ne font pas les bons choix. C'est ce qu'on a appelé la conditionnalité à postériori ou sélectivité.

L'aide aujourd'hui est l'un des principaux variables que les gouvernements comptent de manière considérable pour réaliser les objectifs du développement. Elle l'a été toujours dans les pays en développement. Mais, l'idée qu'on se faisait des différentes formes de contribution de l'aide pour réaliser ces objectifs a largement évolué depuis des décennies. C'est ainsi, de plus en plus, l'augmentation du volume d'aide revient sur la discussion entre pays bénéficiaire et donateurs. Pour la réalisation de ces objectifs il faut une nécessaire maîtrise des systèmes d'allocation de l'aide. Si bien que le débat sur l'efficacité de l'aide s'est concentré sur son impact sur la croissance avant de tourner vers les années 90 sur la réduction de la pauvreté.

I.3. Critiques de quelques auteurs sur l'APD

Plusieurs contributions vont accepter l'hypothèse de rendement croissant du capital et d'un progrès technique endogène. Elles conditionnent l'efficacité de l'aide à la bonne gouvernance et aux institutions saines. Les pays aidés doivent alors avoir de bonnes institutions pour que l'aide améliore le bien-être de leurs populations. D'une manière générale, les nouvelles approches insistent sur les problèmes d'appropriation, de sélectivité, de la bonne gouvernance

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et de durabilité de l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau des politiques nationales27.

I.4. Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté

Longtemps le débat sur l'efficacité de l'aide s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. De plus en plus la relation entre l'aide et la réduction de la pauvreté revêt une grande importance.

Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de la pauvreté, certains auteurs ont évoqué son impact sur la croissance économique Selon eux, si l'aide contribue à la croissance et que la croissance contribue à la réduction de la pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la pauvreté. Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas d'effet direct sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement par la croissance. Cette approche est remise en cause par les résultats d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de l'aide sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect qui passe par d'autres canaux que celui de la croissance.

Ainsi par exemple, BURNSIDE et DOLLAR28 analysent l'effet de l'aide sur la baisse de la mortalité infantile, un indicateur de bien-être des populations très fortement corrélé aux niveaux de pauvreté et dont les données sont disponibles pour de nombreux pays. Leur étude économétrique suggère que dans un bon environnement de politiques économiques, l'aide permet de réduire la mortalité infantile. GOMANEET29et al. mettent en évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de développement humain et sur la réduction de la mortalité infantile, effet qui passe par le financement de dépenses publiques favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que des résultats

27 SVENSSON, BURNSIDE et DOLLAR, KAUFMANN, Op cit.

28 BURNSIDE C.et D. DOLLAR, (2000), «Aid, Policies and Growth », American Economic Review, 90(4), 847-68.

29 GOMANEET K., S. GIRMA, O. MORRISSEY (2003), «Searching for Aid Thresholds Effects; Aid, Growth and the Welfare of the Poor», CREDIT Working Paper, University of Nottingham

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sensiblement différents ont été mis en évidence par MOSLEY et al. Et BOONE30 ces auteurs suggèrent au contraire que la contribution marginale de l'aide à la réduction de la mortalité infantile est plus importante dans un mauvais environnement de politiques économiques et leurs analyses économétriques suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la mortalité infantile. Enfin, KOSACK31 souligne que l'aide n'a d'effet sur l'indicateur de développement humain que dans les régimes démocratiques.

En définitive, l'on retient de ce qui précède que les auteurs s'accordent dans une moindre mesure sur l'impact positif de l'aide sur la réduction de la pauvreté, même si cela n'est pas direct et exige qu'il y ait une bonne gouvernance.

I.4.1. Aide et la géographie dans la lutte contre la pauvreté

COLLIER et DOLLAR développent un modèle d'allocation d'aide dont l'objectif est de maximiser la réduction de la pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux idées : (i) l'aide a un effet positif sur la croissance dans les pays ayant mis en place de bonnes politiques économiques ; et (ii) la croissance entraîne une réduction de la pauvreté. Le coeur de leur analyse réside alors dans l'idée suivante : « pour maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques ».

L'allocation géographique de l'aide qui permet de maximiser la réduction de la pauvreté est identifiée par les auteurs en égalisant, pour tous les pays receveurs, le nombre de personnes sortant de la pauvreté grâce à un dollar supplémentaire d'aide. Pour procéder à cet exercice de maximisation de la réduction de la pauvreté par l'allocation d'aide, Collier et Dollar ont mesuré d'une part l'effet marginal de l'aide sur la croissance et d'autre part l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté.

30 MOSLEY, P; HUDSON, J; HORREL, S. (1987), Aid, the public sector and the market in less developed countries, Economic Journal, vol. 97, pp.616-646 Notes et Documents N°6, Paris, France, 157 pp

31 BOONE P. (1996), «Politics and the Effectiveness of Foreign Aid», European Economic Review 40.

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I.5. Efficacité de l'Aide en termes de croissance économique

L'analyse de BURNSIDE et DOLLAR32 est au coeur du débat sur l'efficacité de l'aide qui a animé la communauté internationale dans les années 1990. Ainsi, cette analyse marque un tournant dans l'étude de l'efficacité de l'aide, puisqu'elle aborde la question des conditions macro-économiques favorables à une plus grande efficacité ouvrant ainsi la voie à un vaste champ de recherche, alors inexploré. Ensuite, la recherche menée par ces auteurs a eu des implications politiques très importantes, puisqu'elle fonde les recommandations exprimées dans le rapport Assessing Aid33 publié par la Banque mondiale en 1998. Elle est également une avancée majeure de la réflexion menée par la Banque sur une allocation sélective de l'aide fondée sur les performances et dont certains bailleurs de fonds bilatéraux se sont inspirés pour élaborer leurs stratégies d'aide au développement.

I.5.1. L'Analyse de Burnside et Dollar

Depuis le début des années 1990, l'aide internationale était fortement en baisse et traversait une crise de légitimité liée notamment à la fin de la guerre froide et à la recrudescence des études critiques de son efficacité. En effet, les conclusions pessimistes des analyses de l'efficacité macro-économique de l'aide, combinées à la mise en lumière des coûts sociaux et humains des programmes d'ajustement structurels ont amené la Banque Mondiale à relancer le débat sur l'efficacité de l'aide. C'est justement suivant ce contexte que les travaux de Burnside et Dollar ont été élaborés.

L'idée développée, par Burnside et Dollar et repris dans le rapport Assessing Aid de la Banque Mondiale, est que l'efficacité de l'aide en termes de croissance dépend de la qualité des politiques économiques mises en oeuvre par les pays en développement. Cette réflexion se fonde sur des travaux économétriques

32 BURNSIDE C. and D. DOLLAR, (2004), «Aid, Policies, and Growth: Revisiting the Evidence, Policy Research Paper N°3251, and World Bank.

33 Assessing Aid, le rapport portant sur l'appropriation, l'harmonisation, l'alignement, les résultats de l'APD ainsi que les responsabilités des parties, Rapport publié en 2005.

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dans lesquels les auteurs estiment des équations de croissance incluant une variable aide et un terme d'aide en interaction avec un indicateur de politique économique. Cependant, la qualité des politiques macro-économiques est appréhendée par la maîtrise de l'inflation, l'équilibre budgétaire et la mise en oeuvre d'une politique d'ouverture commerciale.

La conclusion selon laquelle l'efficacité de l'aide dépend de la qualité des politiques économiques résulte alors de la mise en évidence, dans les estimations de croissance, d'un effet significativement positif du terme croisé de l'aide avec l'indicateur de politique économique.

La principale conclusion de l'analyse de Burnside et Dollar est que si l'aide est plus efficace dans un bon environnement macro-économique, elle devrait alors cibler les pays les plus pauvres et ayant de bonnes politiques économiques. C'est ainsi, s'esquisse alors un principe de sélectivité des pays receveurs dans la logique d'une conditionnalité ex-ante fondée sur la qualité des politiques économiques. Peut-être parce qu'elle avait de telles implications politiques, l'analyse de Burnside et Dollar a fait l'objet de nombreuses critiques dont l'hypothèse de sélectivité et les conditionnalités.

I.5.2. La sélectivité de l'Aide

Selon le rapport Assessing Aid, l'hypothèse de sélectivité de l'aide est justifiée par deux arguments majeurs : l'aide est fongible et elle est sans effet sur la politique économique. Le concept de fongibilité de l'aide fait référence à la possibilité, pour le gouvernement receveur, de réduire ses propres dépenses dans le secteur ciblé par l'aide pour transférer ses fonds à d'autres secteurs. Elle a donc pour conséquence un relâchement de la contrainte budgétaire du pays receveur et l'aide s'ajoute simplement aux ressources totales de l'Etat. Elle empêche ainsi les bailleurs de fonds de cibler l'aide comme ils l'entendent.

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L'analyse économétrique menée par FEYZIOGLU, SWAROOP et Zhu34 aborde la question suivant trois dimensions. Tout d'abord, les auteurs tentent de déterminer si l'aide augmente les dépenses du gouvernement ou permet au contraire au pays de réduire les taxes ou le déficit public. Sur un échantillon de 38 pays, les résultats de l'étude montrent qu'un dollar d'aide n'augmente les dépenses du gouvernement que de 33%, suggérant un degré élevé de fongibilité. Ensuite, les auteurs examinent si l'aide finance les dépenses d'investissement ou de consommation. Des estimations sur l'échantillon restreint de 14 pays en développement mettent en évidence que seul 29% d'un dollar d'aide sont dirigés vers des dépenses d'investissement, le reste allant à la consommation du gouvernement. Enfin, FEYZIOGLU et al analysent si l'aide finance effectivement le secteur ciblé par le pays donneur. Sur leur échantillon de 14 pays, il semble que l'aide aux secteurs des transports et des communications ne soit pas fongible, tandis que le résultat opposé apparaît pour l'éducation, l'agriculture et l'énergie.

Cette étude a toutefois fait l'objet de nombreuses critiques le pouvoir explicatif de leur modèle économétrique est très faible et le caractère significatif des coefficients est discutable. De plus, les analyses transversales de la fongibilité ne laissent pas transparaître les fortes différences existant au sein des pays en développement. Par ailleurs, Pack et Pack35 soulignent l'importance des caractéristiques des systèmes budgétaires de chaque pays en montrant que l'aide est fongible dans le cas de la République dominicaine, mais pas dans celui de l'Indonésie.

Cependant les fondements des modèles de réponses fiscales ont été étudiés par MCGILLIVRAY et MORRISSEY36. Ces modèles examinent les mécanismes par lesquels l'aide peut engendrer des comportements du gouvernement qui sapent l'effet même de l'aide sur la croissance. Ils ont donné lieu à des applications économétriques qui suggèrent en général une certaine

34 FEYZIOGLU T., V. SWAROOP et M. Zhu (1998), «A Panel Data Analysis of the Fungibility of Foreign Aid», World Bank Economic Review 12(1)

35 MCGILLIVRAY M. et O. MORRISSEY (2000), «Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern? », Journal of International Development 12.

36 MCGILLIVRAY M. et O. MORRISSEY, Idem.

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proportion de fongibilité dans les flux d'aide, mais dont l'ampleur varie. Par exemple, les estimations de FRANCO-RODRIGUEZ, MORRISSEY et MCGILLIVRAY37 mettent en évidence dans le cas du Pakistan, sur la période 1965-1995, que la moitié de l'aide a un impact sur la consommation du gouvernement et qu'elle a eu un effet faible mais positif sur l'investissement public et un impact négatif sur l'effort de taxation.

Enfin, de nombreuses critiques soulignent que la fongibilité ne constitue pas un problème. Selon HJERTHOLM, LAURSEN et WHITE38, si le pays receveur possède une plus grande connaissance de la façon à maximiser l'impact de l'aide, la fongibilité est susceptible d'être en fait un facteur positif pour la croissance sous l'hypothèse que le pays receveur poursuit des objectifs de croissance et de développement efficace. Ainsi, la question de l'influence positive ou négative de la fongibilité dépend des caractéristiques propres de chaque pays et des interactions entre les objectifs des pays donneurs et receveurs.

I.6. L'impact de l'Aide sur les réformes politiques

Le deuxième argument développé pour justifier l'idée d'une sélectivité plus grande des pays receveurs en fonction de leurs politiques économiques est que l'aide n'a pas d'effet sur la qualité de ces politiques. Plusieurs arguments théoriques ont été avancés concernant l'effet de l'aide sur les réformes de politique. Tout d'abord, SACHS, LAFAY et Morrison, ALESINA et DRAZEN, NELSON, WATERBURY, AMPROU et DURET ont développé l'idée selon laquelle l'aide peut permettre à un gouvernement de lancer les réformes en compensant leurs coûts d'ajustement, notamment si ces coûts sont supportés par un segment particulier de la population39.

37 FRANCO-RODRIGUEZ S., O. MORRISSEY et M. MCGILLIVRAY (1998), «Aid and the Public Sector in Pakistan: Evidence with Endogenous Aid», World Development 26(7).

38 HADJIMICHAEL M.T., D. GHURA, M. MUHLEISEN, R. NORD et E.M. UÇER (1995), » SubSaharan Africa: Growth, Savings, and Investment, 1986-1993», Occasional Paper 118, International Monetary Fund, Washington D.C.

39 AMPROU J. et E. DURET et al. (2000), «Réformes, Groupes d'Intérêt et Dépendance à l'Aide: Théorie et Estimation Econométrique», in Survivre grâce à l'Aide, Réussir malgré l'Aide, Cahier des Sciences Humaines No.13, Autrepart, IRD.

40 RODRIK et BERG (1961),» International Aid for Underdeveloped Countries», Review of Economics and Statistics 43(2).

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En effet, les mesures de stabilisation et d'ajustement imposent des coûts immédiats, souvent concentrés sur des catégories de la population facilement identifiables et mobilisables, tandis que les bénéfices attendus de ces mesures sont différés, incertains et diffus.

A l'opposé, selon RODRIK et BERG40, les ressources extérieures réduisent à la fois le coût des réformes et le coût de l'inertie c'est-à-dire le coût d'éviter les réformes. Pour la Banque mondiale, l'aide n'a pas été l'élément principal des réformes économiques. Les raisons de cet échec sont les dysfonctionnements dont souffre l'instrument permettant à l'aide d'influencer les orientations de politiques économiques à savoir la conditionnalité attachée aux déboursements. Ce diagnostic est largement partagé par l'ensemble des bailleurs mais les stratégies pour y remédier diffèrent. Ainsi, la Commission européenne vise une réforme de la conditionnalité, consistant à prendre en compte des indicateurs de résultats. Tandis que la Banque Mondiale, elle, propose une sélectivité ex-ante des pays receveurs basée sur la qualité des politiques économiques comme indicateur instrument.

Cependant, les deux points suivants développent l'argument que l'aide n'a pas d'effet sur les réformes. Cet argument est analysé à travers les dysfonctionnements des conditionnalités et les analyses empiriques sur l'inefficacité de l'aide en matière de promotion des réformes.

I.6.1. Les conditionnalités

La conditionnalité consiste en l'accord de financement en contrepartie des réformes. Les bailleurs de fonds deviennent en quelque sorte des « conseillers-payeurs ». Malgré deux décennies de leur mise en oeuvre, les conditionnalités restent toujours un instrument peu performant pour promouvoir

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les réformes économiques. En effet, d'après GUILLAUMONT41, les difficultés d'application de ces conditionnalités et les objectifs souvent contradictoires (débourser rapidement l'aide accordée et conditionner ces déboursements à des réformes destinées à favoriser durablement la croissance économique) ont contribué à pervertir le système.

Pour Collier, deux éléments principaux sont à la base de ces dysfonctionnements : la politique du gouvernement déterminée par les forces politiques intérieures et la formulation des conditionnalités n'est pas appropriée.

D'après WILLIAMSON, WATERBURY, STILES et HAGGARD, LAFAY et MORRISON, les choix des politiques économiques sont dictés par l'orientation doctrinale des responsables politiques et le comportement des groupes d'intérêt, notamment leur opposition à l'égard de mesures susceptibles de réduire les rentes de situation. Ainsi, lors de la conception des politiques faisant l'objet de conditionnalités, ces deux éléments représentent des obstacles à la réforme et provoquent un manque d'intériorisation des programmes soutenus par l'aide extérieure. Alors que le principe même de l'aide à l'ajustement impliquait un engagement des pays à mettre en oeuvre des réformes, il est fréquemment apparu que les conditions de politique économique étaient acceptées sans conviction, en raison de l'urgence d'obtenir un financement42.

Suivant cette perspective, l'engagement formel à opérer des réformes est devenu le prix à payer pour obtenir de l'argent. Ainsi, la réforme est perçue comme un coût et non comme un avantage. Face à la réticence des pays, à la lenteur des réformes qui en a résulté et à l'échec de nombreux programmes, la confiance des bailleurs de fonds a largement baissé. Ceux-ci, devenus acheteurs de programmes, ont alors été conduits à formuler des conditions de plus en plus particulières et à s'impliquer davantage dans les réformes pour en garantir la mise

41 GUILLAUMONT P (1995), « Propositions pour un Nouveau Type de Conditionnalité », CERDI Université d'Auvergne, Note établie à la demande la Commission européenne, Direction Générale du Développement, Bruxelles, p.115

42 WILLAMSON J. et al. (1994), The Political Economy of Policy Reform, Institute for International Economics, Washington D.C.

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en oeuvre. Les programmes sont ainsi devenus l'affaire des bailleurs de fonds, plus que celle des Etats receveurs.

Les études économétriques suggèrent que le succès des programmes de réformes dépend principalement des caractéristiques institutionnelles et politiques des pays receveurs, les variables sous le contrôle de la Banque mondiale n'étant, quant à elles, pas significatives.

Le deuxième élément susceptible de provoquer des dysfonctionnements de l'aide est la formulation des conditionnalités. La plupart des accords de financement comportent plusieurs conditionnalités liées à différents aspects d'une même réforme et correspondant au décaissement de différentes tranches. La propension à n'appliquer que partiellement les réformes convenues a été parfois renforcée par la modération des sanctions effectives, c'est-à-dire par la poursuite des versements lorsque les conditions prévues n'étaient pas vraiment remplies. Ainsi, les performances des agences d'aide au développement sont le plus souvent mesurées en fonction des taux de décaissement des volumes financiers engagés. Selon cette logique bureaucratique de succès, les institutions financières ont considéré les conditionnalités comme alors un moyen de pression qu'elles ne l'étaient pas.

Il apparaît donc que la conditionnalité macro-économique, qui est aujourd'hui l'instrument principal permettant aux bailleurs de fonds de promouvoir ou d' « acheter » les réformes de politique économique dans les pays receveurs, souffre de nombreux dysfonctionnements. Ces derniers constituent l'un des éléments à l'origine des performances largement discutées de l'aide en matière de promotion des réformes.

43 RAVALLION M., S. CHEN et al. (1997), «What Can New Survey Data Tell Us About Recent Changes in Distribution and Poverty? », World Bank Economic, Review 11 (2).

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1.7. Controverses sur l'efficacité de l'aide

Au vu de la littérature sur l'aide, les points de vue des uns et des autres conduisent à affirmer que l'efficacité de l'aide est fonction de l'environnement dans lequel elle est appliquée. Autrement dit l'aide atteint ses objectifs précomptés si certaines conditions sont réunies. Ainsi, d'aucuns soulèveront la question de la gouvernance et la gestion des institutions comme préalable à l'efficacité de l'APD. D'autres auteurs s'attardent sur le volume de l'aide qui doit être consistant pour voir son effet substantiel sur la croissance. Un troisième groupe d'économistes a pu remarquer l'apport de l'aide dans les zones de grave pauvreté. C'est ainsi que RAVALLION et CHEN, DOLLAR et KRAAY résument en ces termes : « Pour maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques »43.

1.8. L'APD : Quelles orientations en faveur des PMA ?

Il est difficile d'évaluer exactement l'effet de l'aide publique au développement sur l'amélioration de la situation dans les pays aidés. Les pays les moins avancés (PMA) ne disposent souvent pas des instruments statistiques permettant d'obtenir des indicateurs satisfaisants. Certains spécialistes remettent en cause l'aide publique au développement sous sa forme actuelle.

L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au début des années 2000, a incité les bailleurs de fonds à réhabiliter l'APD comme outil de développement à condition que celle-ci soit plus efficace. Les Nations unies estiment que le montant de l'APD devrait doubler en 2009 afin de remplir les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les pays développés devraient consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au développement en 2009.

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Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) insistent sur l'importance de l'aide publique au développement et militent pour le respect des recommandations onusiennes. Elles soulignent toutefois qu'une partie importante de cette aide n'a pas de portée effective : les annulations de dette, par exemple, gonflent les chiffres de l'APD.

L'économiste hongrois Peter Thomas BAUER44 a également émis un critique ardent du principe de l'aide publique au développement. Il estime qu'il était abusif d'appeler aide au développement les flux de capitaux transférés du Nord vers le Sud à ce titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave au développement qui tend à maintenir les pays sous-développés dans leur condition.

William EASTERLY45, professeur à l'Université de New York et ancien collaborateur de la Banque Mondiale, estime que la plus grande partie des aides apportées depuis cinquante ans ont été inefficaces. L'une des raisons serait le manque de contrôle sur les personnes chargées de gérer cette aide.

La richesse de la littérature sur l'APD, conforte tout un chacun sur non seulement l'importance de la question de l'aide, mais aussi la complexité de l'analyse de son effet sur la croissance ou la pauvreté. Les arguments sur la

capacité de l'aide vont difficilement dans le même sens. Les pays développés
devraient consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au développement

Pour répondre à ce qui parait comme un handicap à l'action de l'APD, une nouvelle orientation est donnée lors de la déclaration de Paris.

44 BAUER, P. Op cit.

45 EASTERLY, W., Op cit.

30

I.9. Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide publique au développement46

La déclaration de Paris en 2005, peut être vue comme une prise de conscience des bailleurs de fonds de « l'inefficacité », ou du moins du faible impact de l'APD dans les pays en voie de développement. C'est aussi la manifestation de la volonté des bailleurs d'être plus regardants dans l'octroi de l'aide, mais aussi et surtout une responsabilisation des bénéficiaires de l'APD. Il est question dorénavant de traiter les bénéficiaires de l'APD comme des « partenaires », d'où la nouvelle appellation des bailleurs de fonds désormais par le terme « partenaires techniques et financiers ».

La Déclaration de Paris comprend cinq principes autour desquels sont articulés les engagements pris conjointement par les donateurs et les pays partenaires en matière d'efficacité de l'aide

Dans le cadre de ces principes, la Déclaration de Paris prévoit dans son paragraphe 38 que les pays partenaires s'engagent à progresser dans la mise en place d'institutions et de structures de gouvernance propres à assurer une bonne gestion des affaires publiques et à garantir à leur population protection, sécurité et accès équitable aux services sociaux. Cette déclaration est venue pour répondre à certaines critiques portant sur l'APD. Ces critiques sont parmi tant d'autres, il y a l'absence de responsabilisation des bénéficiaires et le manque de concertation entre les différents bailleurs pour un meilleur ciblage des projets à soutenir dans les pays bénéficiaires.

46 Déclaration de Paris portant sur le doublement des efforts pour accroitre l'efficacité de l'aide publique au développement.

31

I.10. Formes d'aide publique au développement

Selon le nombre de partenaires concernés, on distingue l'aide multilatérale et celle bilatérale47. L'aide multilatérale est celle qui est accordée par un groupe d'Etats ou plus généralement par une organisation internationale. Tandis que, l'aide bilatérale est accordée par un Etat à un autre Etat. Ce type d'aide est assorti ou non de conditions. On parle d'aide bilatérale liée ou non liée. Elle est non liée lorsque l'aide fournie par un Etat donateur est sans condition d'utilisation en retour. On parle également d'aide désintéressée. Alors que, l'aide bilatérale est dite liée si le pays donateur soumet l'octroi de l'aide à des conditions préalables, telle l'obligation de lui acheter en retour.

L'aide peut toutefois se présenter sous d'autres formes : attribution de bourses d'études, envoi de techniciens dans le cadre d'une coopération technique bilatérale ou multilatérale, aide hors projet par l'assistance technique. L'assistance technique se présente sous forme de coopération technique autonome, la coopération technique liée à des projets d'investissement, aide aux programmes/aide budgétaire ou appui à la balance des paiements, aide alimentaire et assistance et secours d'urgence.

La coopération technique autonome se présente comme la fourniture de ressources visant à assurer le transfert de compétences et de connaissances techniques et administratives ou de technologie afin de renforcer la capacité nationale à entendre des activités de développement, sans que ces ressources soient liées à l'exécution de tel ou tel projet d'investissement48. La coopération technique comprend les activités de pré-investissement telles que les études de faisabilité, lorsque l'investissement lui-même n'a pas encore été approuvé ou le financement obtenu.

47 ZOUNGRANA SALIFOU (2007), L'agriculture de contre-saison : une alternative pour la réduction de la pauvreté des ménages ruraux au Burkina, Masteur2 en Macroéconomie, Université de Faso, Inédit.

48 Revue de la coopération entre le Sénégal et la Banque Africaine de Développement en 2003

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Les projets d'investissement quant à eux se présentent comme le financement en espèces et en nature, des projets d'équipement précis, par exemple des projets créateurs de capital productif susceptibles de produire de nouveaux biens et services. Aussi, appelée assistance financière, la catégorie des projets d'investissement peut comporter un élément de coopération technique. Tandis que l'aide aux programmes/ aide budgétaire ou appui à la balance des paiements correspond à l'assistance qui s'inscrit dans le cadre des objectifs plus larges de développement macro-économiques et/ou qui est fournie dans le but d'améliorer la balance des paiements du pays bénéficiaire et de mettre à sa disposition des devises. Cette catégorie comprend l'assistance en nature pour les apports de produits de base autres qu'alimentaires et les dons et prêts financiers permettant de payer ces apports. Elle comprend aussi les ressources correspondant aux annulations de dette publique.

En outre, l'aide alimentaire se présente sous forme de fourniture de vivres pour l'alimentation des hommes à des fins de développement, y compris les dons et prêts pour l'achat de vivres. Les dépenses comme le transport, le stockage, la distribution... figurent dans cette rubrique, ainsi que les articles apparentés fournis par les donateurs, la nourriture pour animaux et les intrants agricoles, par exemple, pour les cultures vivrières lorsque ces apports font partie d'un programme alimentaire.

Cependant, l'assistance et secours d'urgence sont la fourniture de ressources visant à alléger immédiatement des situations de détresse et à améliorer le bien-être des populations touchées par des catastrophes naturelles. L'aide alimentaire à des fins humanitaires et dans les situations d'urgence fait partie de cette rubrique. L'assistance et les secours d'urgence ne sont généralement pas liés aux efforts de développement du pays et ne visent pas à accroître les moyens d'action de ce dernier. Ils ne relèvent donc pas de la coopération pour le développement. Par ailleurs, l'aide a pour principaux objectifs :

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- Surmonter les obstacles financiers qui maintiennent les pays en développement dans une situation de dépendance.

- Répandre les bienfaits de l'intégration au niveau mondial.

- Renforcer le partage de la prospérité.

- Réduire de manière considérable la pauvreté de masse et l'inégalité qui menacent de plus en plus la sécurité collective de la communauté internationale.

I.11. Les principaux pays donateurs de l'APD49

Les principaux donateurs de l'APD en Afrique et plus généralement dans les pays en développement sont notamment les pays industrialisés du G20. Dans le cadre de cette étude, nous citons, à titre illustratif les pays suivants :

1. La France

Occupant la troisième place dans le classement mondial, la France participe à grande échelle dans les financements des projets socioéconomiques des pays en voie de développement.

2. L'Allemagne

Avec une APD nette de 7.5 milliards USD en 2012, l'Allemagne se classe au cinquième rang des donneurs en volume, derrière les États-Unis, le Japon, la France et le Royaume-Uni. En 2012, l'Allemagne a ainsi consacré à l'APD 0.28 % de son RNB. Ce chiffre est supérieur aux 0.26 % de la moyenne du CAD mais inférieur aux 0.42 % de l'effort moyen par pays du CAD

3. Les Etats Unis

Classé au premier rang des principaux pays donateurs de l'APD. Les Etats Unis financent des projets d'infrastructures et de services sociaux de base dans la majorité des pays en développement et des pays de l'Europe.

49 www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-2-page-37.htm

34

4. Japon

Le Japon occupe la deuxième place dans le classement mondial des pays donateurs de l'APD.

5. Le Royaume Uni

Avec ses institutions spécialisées, le Royaume Uni accordent de l'APD aux pays en voie de développement. Il occupe le quatrième place dans le classement mondial.

I.12. Les canaux de distribution de l'APD50

Les canaux de distribution de l'APD désignent l'ensemble d'agences, d'institutions et organismes qui facilitent la collecte, la distribution, l'acheminement et éventuellement le suivi des ressources extérieures. Il existe en effet plusieurs agences au niveau national, régional et international qui se charge de la distribution de l'APD. Parmi ces agences, nous citons :

1. Comité d'Aide au Développement (CAD)

Le Comité d'aide au développement a été crée au sein de l'OCDE par résolution ministérielle le 23 juillet 1961. Un forum international unique, le CAD réunit des quelques plus grands fournisseurs de l'aide, y inclus ses 28 membres. La Banque mondiale, le Fonds Monétaire International et le Programme des Nations Unies pour le développement sont des observateurs.

Son mandat est de promouvoir des politiques, de coopération pour le développement et autres, qui contribuent à l'instauration d'un développement durable, y compris à une croissance économique pro-pauvre, à la lutte contre la pauvreté et à l'amélioration du niveau de vie dans les pays en développement, ainsi qu'à un avenir où plus aucun pays ne sera tributaire de l'aide.

50www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-222-page-315.htm

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2. Agence américaine pour le développement international (USAID)

L'Agence américaine pour le développement international (USAID) est l'agence principalement responsable de la gestion de l'aide étrangère civile. USAID cherche à « tendre une main secourable à ceux à l'étranger qui luttent pour une vie meilleure, se remettre d'une catastrophe ou en s'efforçant de vivre dans une société libre et démocratique». Il fonctionne en Afrique , Asie , Amérique latine et l'Europe.

3. Fonds Monétaire International (FMI)

Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale regroupant 188 pays, dont le rôle est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d'emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ».

L'institution a été créée en 1944 et devait à l'origine garantir la stabilité du système monétaire international, dont l'écroulement après le krach de 1929 avait eu des effets catastrophiques sur l'économie mondiale. Après 1976 et la disparition d'un système de change fixe, le FMI a hérité d'un nouveau rôle face aux problèmes d'endettement des pays en développement et à certaines crises financières.

4. Banque mondiale

La Banque mondiale (parfois abrégée BM) regroupe 5 institutions internationales : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l'Association internationale de développement (AID, ou IDA), créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux États en difficulté, la Société Financière Internationale (IFC), l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) et le Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs aux investissements (CIRDI).

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Son siège est à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des Administrateurs de la Banque. Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l'Organisation des Nations unies (ONU).

Elle fut créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction et le développement après signature de l'accord Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944. Le 9 mai 1947, elle approuva son premier prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de 250 millions de dollars (en valeur actualisée, il s'agit du plus gros prêt consenti par la Banque).

La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur reconstruction, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années 1960, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la croissance économique des pays en voie de développement africains, asiatiques et latino-américains.

Au départ, la Banque mondiale a principalement financé de grands projets d'infrastructures (centrales électriques, autoroutes, aéroports, etc.). Avec le rattrapage économique du Japon et de l'Europe, la Banque mondiale s'est intéressée exclusivement aux pays en développement. Depuis les années 1990, elle finance aussi les pays postcommunistes.

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Chapitre Deux : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE

La notion de croissance est un phénomène récent et ses instruments de mesure ont connu aussi une longue histoire et continuent d'alimenter les débats sur leurs efficacités et leurs pertinences. On se propose dans ce chapitre de faire ressortir les grandes notions théoriques de la croissance, des instruments de mesure de la richesse nationale ainsi que les déterminants.

Section I : La croissance économique

I.1. Définition

La croissance vient du mot latin crescere, qui signifie, croître, grandir. En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B (Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut)51. Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.

La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la

suivante.

Taux de Croissance = [PIB (n) - PIB (n-1)] / PIB (n-1) On distingue généralement52 :

- La croissance extensive qui correspond a une augmentation des quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère des créations d'emplois.

51 AZAM J.P., J.C. BERTHELEMY et S. CALIPEL, (1996), « Croissance et démocratie », Revue Economique, vol. 3, n°47, pp. 819-829

52 BERTHELEMY J.C., (1995), Quel avenir pour l'économie africaine, Centre de Développement, Tunis, p.110

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- La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d'emplois supplémentaires.

Si la croissance économique est une augmentation de la production sur le long terme, une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte dans son calcul que nous allons voir plus loin dans les limites du PIB.

D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB53. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance.

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique54.

La croissance est donc un processus fondamental des économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l'enrichissement qui résulte de la

53 NORO M., (1998), Economies Africaines : analyse économique de l'Afrique subsaharienne, De Boeck, Bruxelles. Problèmes Economique Revue n°119, pp.80-90

54 http://faostat.fao.org/. (Indicateurs du développement dans le monde, disponible sur, http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/DATASTATISTICS).

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croissance économique permet seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère matérielle.

I.2. La Mesure de la croissance économique

La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus couramment utilisé est le Produit intérieur but (PIB). Il mesure la somme des valeurs ajoutées des entreprises du pays, auquel on ajoute le solde de la balance extérieure. Il offre donc une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité du pouvoir d'achat, qui permet de mesurer le pouvoir d'achat dans une même monnaie. Pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante55.

Il fait l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred SAUVY56, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction mais tous cela nous allons le développer dans la partie Limites du PIB.

L'utilisation de la valeur ajoutée permet d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés pour la production. Le PIB se distingue du

55 AFROBAROMETER, (2002), Afro-barometer Briefing Paper n°1, «Key findings about public opinion in Africa», (www; afrobarometer.org).

56 Foster A.D. et Rosenzweig M.R. (2003), « Agriculture et Développement, », consulté sur http://www.aae.wisc.edu/www/events/papers/rosenzweig.pdf.

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Produit national qui, lui, prend en compte la nationalité des entreprises, et non leur lieu d'implantation.

Le PIB est composé de deux parties. La première partie est la valeur marchande de tous les biens et services qui se vendent dans un pays pendant une année pour être précis, il faudrait dire : la valeur ajoutée marchande. On ajoute ensuite à cette valeur marchande une seconde partie, qui est le coût de production des services non marchands des administrations publiques : l'enseignement public, les services de l'Etat et des collectivités locales, etc. La création de richesse économique ainsi mesurée, c'est à dire le PIB, est donc, point essentiel, un flux de richesse purement marchande et monétaire.

Cette façon de mesurer la richesse nationale a en effet trois conséquences majeures57 :

- Tout ce qui peut se vendre et qui a une valeur ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance, indépendamment du fait que cela ajoute ou non au bien être individuel et collectif, de nombreuses activités et ressources qui contribuent au bien-être ne sont pas comptés, simplement parce qu'elles ne sont pas marchandes ou qu'elles n'ont pas de coût de production monétaire direct ;

- La croissance (PIB) ne prendra pas en compte les outputs, c'est-à-dire des quantités produites. Indifférente aux Outcomes (les résultats en termes de satisfaction et de bien-être de la consommation de ces biens), qui sont plus importants pour évaluer le progrès, cette mesure indique le « beaucoup avoir » et le « beaucoup produire » d'une société, et non son bien -être ;

- La mesure de la croissance par le PIB est aussi indifférente à la répartition des richesses comptabilisées, aux inégalités, à la pauvreté, à la sécurité économique, etc., qui sont pourtant presque unanimement considérées comme des dimensions du bien-être à l'échelle d'une société.

57 www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv

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La croissance du PIB est considérée comme l'indicateur par excellence de la performance et de la santé économique d'un pays. Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le niveau de vie58. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par habitant.

I.3. Les limites du PIB :

Le Produit intérieur brut (PIB) mesure la production totale de biens et services d'un pays pendant une période donnée. Sa croissance est considérée comme une mesure de la santé économique d'un pays.

Cependant, que ce soit par son évolution ou par son ratio par habitant, le Produit intérieur brut n'est qu'une mesure globale, une moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les inégalités sociales ni leur évolution. On peut très bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est censé mesurer) diminuent pour une majorité de la population et augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les inégalités.

Le calcul du PIB s'appuie sur la comptabilité nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. Pour rentrer plus en profondeurs et montrer les insuffisances du PIB dans la mesure de la croissance économique d'un pays, examinons les exemples suivants :

- Une société où il y a beaucoup d'accidents de la route, qui vont exiger des soins médicaux, des réparations de véhicules, des services d'urgence, etc., aura tendance, toutes choses égales par ailleurs, à avoir un PIB plus gros qu'une société où les gens conduisent prudemment. Plus précisément, elle aura tendance à orienter une plus grande partie de ses ressources économiques et de ses activités vers la réparation des dégâts, sans progression globale du bien-être, plutôt que vers la production de bien-être supplémentaire ;

58 MAROUANI M. (2003), Croissance Pro-pauvre au Mali, disponible sur www.gtz.de/de/dokumente

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- La destruction organisée de la forêt amazonienne est une activité qui fait progresser le PIB mondial. Nulle part, on ne compte la perte du patrimoine naturel qui en résulte, ni ses conséquences diverses sur le climat, la biodiversité, le long terme et les besoins des générations futures. Le PIB ne compte pas les pertes de patrimoine naturel, mais il compte positivement sa destruction organisée.

- De même, une entreprise qui pollue une rivière pour assurer sa propre croissance économique et contribuer ainsi au PIB occasionne des dégâts qui réduisent le bien-être de certaines personnes. Or ces dégâts ne sont pas considérés en tant que tels dans les comptés de la richesse économique.

Premier exemple Si, pour atteindre des taux de croissance élevés, on contraint ou on incite les gens à travailler de plus en plus, et à avoir moins de loisirs et de temps libre, ce phénomène ne sera vu que sous l'angle du progrès du PIB, car le PIB ne considère pas que la progression du temps libre est une richesse digne d'être comptée.

L'activité bénévole ne fait pas partie des activités qui contribuent à la richesse nationale au sens du PIB, justement parce que qu'elle est gratuite, non monétaire. Cette activité ne produit-elle pas des richesses et du bien- être au même titre que l'activité salariée ?

On estime en RDC que le temps total passé au travail domestique non rémunéré est plus important que le temps total de travail rémunéré (Enquête budget temps de 2000). Si l'on décidait par exemple de lui attribuer la même valeur monétaire par heure de travail, cela pourrait doubler le PIB !

On sait bien que le beaucoup-avoir n'est pas le bien - être. Ce dernier peut être approché selon deux grandes dimensions. La première est celle du bien-être subjectif, évalué sur la base d'enquêtes d'opinion ou de satisfaction, qui sont, certes, délicates à interpréter, mais qui permettent toutefois de dresser des constats de divergence possible entre l'évolution du niveau de vie (beaucoup-avoir) et la perception de l'évolution du bien-être.

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L'autre approche du bien-être est celle du « bien-être objectif », sur la base de critères multiples comme la bonne santé et l'espérance de vie, l'accès à l'éducation et la maîtrise des connaissances, la sécurité économique, la prévalence de la pauvreté et des inégalités, les conditions de logement et de travail etc. Or le PIB ne mesure que des volumes d'outputs (volume des biens, quantité de services consommés), il ne mesure pas ces outcomes.

La contribution des services de santé à la croissance n'est mesurée (dans le meilleur des cas) que par le volume des consultations, des admissions à l'hôpital, des soins, et non pas sur la base de la contribution de ces services à l'amélioration de l'état de santé et des conditions de vie59. Avec une telle mesure une politique efficace de prévention des risques sanitaires aura tendance à diminuer la contribution des services de santé à la croissance, alors qu'elle fera vraisemblablement progresser le bien-être.

Une même croissance de 2% ou 3% par an pendant des années peut, selon les cas, s'accompagner d'un creusement ou d'une réduction des inégalités sociales. Ces phénomènes ne sont pas comptés dans la conception dominante de la richesse.

Est-ce normal ? Est-il indifférent à notre bien-être de vivre dans une société où coexistent une masse de pauvres et une poignée de très riches ? Est-ce qu'un euro ou un dollar de croissance en plus dans la poche d'un pauvre ne produit pas plus de bien-être que la même somme dans le portefeuille d'un riche ? Et pourtant l'hypothèse de ceux qui assimilent PIB, richesse et progrès. Et à nouveau, s'il est vrai qu'aucun comptable national ne défend une telle assimilation, il est clair qu'elle est quotidiennement et massivement pratiquée parce que, dans les jugements de progrès, la domination écrasante des dimensions marchandes et monétaires n'est pas contrebalancée par la présence d'indicateurs alternatifs ayant un poids semblable.

59 ODHD (2003), Décentralisation & réduction de la pauvreté, Rapport National 2005 sur le développement humain durable au Mali, Bamako. (Téléchargeable sur www.undp.org).

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I.4. Les nouveaux indicateurs de mesure de la croissance

L'indicateur de croissance le plus utilisé aujourd'hui est le Produit intérieur brut (PIB). Il a l'avantage d'être établi depuis longtemps et sur des bases comparables. Aussi les comptables nationaux maîtrisent-ils cet instrument. Toutefois, il a un énorme inconvénient car il mesure l'activité économique sur la base de la seule production, et non en fonction de l'intérêt ou des inconvénients de cette production nous venons de le voir.

Aujourd'hui, les comptables nationaux savent déjà prendre en compte les destructions de biens capitaux, quand ils sont utilisés dans le processus de production. C'est ce qu'on appelle la dépréciation du capital. Cette dernière correspond à l'usure des machines dans le processus de production. On enlève donc de la production ce qui a été détruit. Le concept existe, mais il suffit de l'appliquer plus généralement à ce qui n'est pas habituellement comptabilisé, c'est-à-dire au patrimoine environnemental60.

Ces pistes permettraient d'avoir des objectifs et une mesure en termes de croissance et de bien-être, qui seraient beaucoup plus proches de la réalité que cet indicateur dont on dispose aujourd'hui. Tout ceux-ci ajoutés aux insuffisances que nous avons relevés ci-dessus on poussé les économistes à chercher d'autres indicateurs de mesures de la croissance dont en voici quelques uns.

Des indicateurs synthétiques que nous avons recensés concernent avant tout des questions « humaines et sociales exprimées en termes de développement humain, de santé sociale », de bien -être et de qualité de vie. Les plus connus sont ceux du PNUD et l'indice de santé sociale.

60 Site de la Banque mondiale ( www.doingbusiness.org)

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I.4.1. Les indicateurs du PNUD et l'indice de sécurité sociale I.4.1.1. Les indicateurs du PNUD

Le PNUD publie depuis 1990 un rapport annuel sur le développement humain dans le monde, contenant une batterie, enrichie au fil des ans, d'indicateurs économiques, sociaux et environnementaux61.

Cet indicateur est tout simplement la moyenne de trois indicateurs permettant chacun de classer les pays sur une échelle de 0 à 1 : le PIB par habitant (exprimé en parités de pouvoir d'achat), l'espérance de vie à la naissance, et le niveau d'instruction (mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux de scolarisation).

Le PNUD a publié annuellement trois autres indicateurs synthétiques. D'abord, l'ISDH indicateur « sexo-spécifique » de développement humain qui permet d'évaluer les différences de situation des hommes et des femmes sous l'angle des trois critères retenus pour caractériser le développement humain. A partir de 1995, l'IPF, indicateur de participation des femmes à la vie économique et politique, complète le précédent.

Pour les pays développés, l'IPH-2 tient compte de quatre critères auxquels il accorde le même poids : probabilité de décéder avant 60 ans, illettrisme, pourcentage de personnes en deçà du seuil de pauvreté, pourcentage de chômeurs de longue durée. Un dernier indicateur a été ajouté en 2001, l'IDT, Indicateur de Développement Technique62.

Quelles que soient les limites de ces indicateurs, ils « indiquent » déjà bien des choses, y compris pour les pays développés. Il n'est pas sans importance, par exemple, de constater que les pays nordiques obtiennent d'excellentes notes dans presque toutes les catégories, et surtout dans le domaine de la réduction des inégalités sous diverses formes (pauvreté, inégalités entre hommes et femmes),

61 Site du PNUD, Rapport annuel sur le développement humain, téléchargeable sur le site du Pnud www.unpd.com

62 Idem

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tout en restant très honnêtement classés lorsque intervient (pour une part) la richesse économique (IDH). Il n'est pas sans intérêt non plus d'observer le cas des pays dont les performances sociales (en termes de classement) sont nettement meilleures que les performances économiques brutes (à nouveau les pays nordiques).

I.4.1.2. L'indice de santé sociale

Cet indice a été mis au point, dans le cadre du Ford Ham Institut for Innovation in Social Policy (Fordham University, Tarrytown, NY) par Marc et Marque-Luisa MITRINGOFF63.

L'ISS est un indicateur social synthétique visant à concurrencer ou à compléter le PIB dans les jugements de progrès. Il est calculé à partir de seize variables élémentaires, regroupées en cinq composantes associées à des catégories d'âge. L'intérêt d'un raisonnement par catégories d'âge est explicité dans les termes suivants par Brink et ZEESMAN64 :

- Les groupes d'âge sont universels, chaque individu passant (potentiellement) par tous les groupes ;

- Il permet de créer un cadre holiste, une vision globale des grands problèmes sociaux ;

- Il permet de mettre en relief plusieurs tendances sociales fortes, comme la détérioration du statut des enfants et l'amélioration relative du statut des personnes âgées au cours des années 1980 ;

- Les résultats sont aisés à interpréter par tous, facilitant ainsi les débats publics sur les publics sur les politiques économiques et sociales.

Dans le cas de l'ISS comme dans celui des indicateurs du PNUD ou du BIP 40 (voir suivant), on ne saurait se contenter, si l'on souhaite produire un

63 Marc et Marque-Luisa MITRINGOFF, cité par Oumar FAKABA SISSOKO, Analyse de la croissance économique du Mali depuis l'indépendance, Université Nanterre Paris X, Master II en Economie internationale, Politiques macroéconomiques et conjonctures, 2008, inédit.

64 Brink et ZEESMAN, Idem.

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diagnostic pertinent de l'évolution de la « santé sociale », de l'indice synthétique : il faut examiner les indicateurs composants et leurs variations.

En résumé, pour cet indicateur synthétique comme pour tous les autres, les résultats les plus spectaculaires et les plus « médiatiques » (notamment la confrontation avec le PIB) sont certainement les plus critiquables scientifiquement. Ils n'en ont pas moins l'immense mérite d'attirer l'attention sur des questions qui, faute de telles tentatives, risquent de ne jamais « faire la une », alors qu'elles ont autant (ou plus) d'importance que la santé économique ou les cours de la Bourse.

I.4.2. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs territoriaux I.4.2.1. Le Baromètre des Inégalités et de Pauvreté BIP 40

Des économistes et statisticiens professionnels français, associés à un réseau associatif militant pour la réduction des inégalités, le RAI (Réseau d'alerte sur les inégalités) ont mis au point et présenté à la presse en 2002 un nouvel indicateur synthétique, le BIP40. Le nom de cet indicateur est une référence ironique à la fois au PIB et au CAC 4065.

L'objectif de cet indicateur est de couvrir plusieurs dimensions d'un indicateur (résultant lui-même de plusieurs indicateurs) permettant de suivre l'évolution dans le temps des inégalités correspondantes, et enfin d'additionner (ou d' « agréger ») ces indicateurs par dimensions pour obtenir un indicateur global « le BIP 40 ».

Commençons par les dimensions retenues et par leur contenu. Elles sont au nombre de six :

65 CAC 40, principale mesure de la santé boursière en France, le CAC 40 est très récent, pour mesurer les performances avant 1988. Il signifiait Compagnie des Agents de Change mais actuellement, il est l'acronyme de « Cotation Assistée en Continu. CAC 40 voit officiellement jour le 15 Juin 1988. Sa création fait suivre au krach de 1987 qui a modifié le monopole des transactions boursières.

66 PNUD, Rapport sur le développement humain 2010 : La vraie richesse des Nations, téléchargeable sur le site www.undp.org

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- Emploi et travail : les 24 indicateurs correspondant à cette dimension sont répartis en quatre rubriques : chômage (8 indicateurs, dont le taux global de chômage, mais aussi les inégalités hommes et femmes face au chômage, la par des chômeurs de longue durée...), précarité (5 indicateurs), conditions de travail (8 indicateurs) et relations professionnelles (3 indicateurs) ;

- Revenus : on trouve 15 indicateurs pour cette dimension. Ils portent sur quatre rubriques : salaires (inégalités, poids des bas salaires, etc. ; en tout 5 indicateurs), pauvreté (4 indicateurs), inégalités et fiscalité (3 indicateurs), consommation (3 indicateurs) ;

- Santé : les 5 indicateurs sont proches de ceux qu'utilise le PNUD dans ses rapports annuels sur le développement humain (ex. : espérance de vie, différence d'espérance de vie entre cadres et ouvriers...) ;

- Education : 5 indicateurs, dont les taux de jeunes sortant du système éducatif sans diplôme et certaines mesures des inégalités de performances scolaires ;

- Logement : 5 indicateurs, dont la part des logements « sociaux » (ou aidés) dans les mises en chantier ;

- Justice : 4 indicateurs, dont le taux de personnes en prison par rapport à la population.

I.4.2.2. L'indice de sécurité Personnelle (ISP):

L'ISP offre l'avantage de retenir certaines dimensions peu présentes dans les indicateurs que nous avons examinés jusqu'ici. La sécurité dont il est question est considérée comme majeure dans la perception et la mesure de bien-être. Elle englobe trois grandes dimensions66 :

- La sécurité économique comprenant les aspects de sécurité de l'emploi et de sécurité financière ;

- La sécurité devant la santé (protection contre les risques de maladie) ;

- La sécurité physique (sentiment de sécurité face aux délits).

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En termes conceptuels, il s'agit de mieux cerner la qualité de vie des individus, sous l'angle des insécurités auxquelles ils sont confrontés en présentant un indicateur unique permettant une meilleure contribution au débat public.

D'un point de vue méthodologique, l'indice synthétique agrège des données hétérogènes compilées sur la base d'une méthode proche de la logique retenue dans l'ISS. Mais sa principale originalité est qu'il s'agit de l'un des rares indicateurs qui combinent des dimensions objectives et subjectives du bien-être. La publication des données et le suivi de leur évolution permettent donc non seulement de comparer cet indicateur aux tendances de la croissance économique, mais également d'étudier les écarts entre les données « objectives » et la perception des insécurités par les habitants. Ils permettent également des comparaisons entre les régions des comparaisons par sexes et par groupes d'âges.

Cette innovation méthodologique a un coût puis qu'elle nécessite qu'une enquête d'opinion soit réalisée à rythme annuel.

I.4.2.3. Les Indicateurs Territoriaux

Dans la grande majorité des cas, il ne s'agit pas d'indicateurs synthétiques, mais de bilans ou de tableaux de bord rassemblant un certain nombre de variables, qui sont à peu près les même que celles que l'on trouve dans les initiatives plus globales recensées aux questions économiques, sociales et environnementales. Les valeurs mises en avant sont, elles aussi, semblables (accorder plus d'importance au progrès social, à la qualité de l'environnement, etc.). Avec toutefois la présence fréquente de questions concernant la qualité de la démocratie ou gouvernance locale.

Il faut bien entendre ces initiatives, comme les autres, avec circonspection, et en particulier se demander jusqu'à quel point l'engouement pour des indicateurs ne relève pas d'une mode de la quantification, ou du réflexe bien connu qui consiste à préconiser la création d'un observatoire en pensant régler des problèmes de fond qui dépendent avant tout de l'action collective et de l'usage

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politique d'éventuels indicateurs. Mais la puissance de ce mouvement et l'examen de ses impacts conduisent à y voir une tendance de fond, liée à la fois à la territorialisation de l'action publique et à d'autres facteurs plus généraux de contestation de la « religion » de la croissance économique et de ses chiffres.

Nous nous limiterons ici à une recommandation assez normative de » méthode politique : l'utilité éventuelle du recours a des indicateurs locaux repose sur la qualité de l'action politique locale dans lesquels ils sont insérés. Ainsi, pour répondre à la question fondamentale « Qu'est ce qui fait la richesse d'un territoire ? » il importe que les acteurs construisent et choisissent ensemble, de façon partenariale, les mots, les valeurs et les objectifs, les critères, les modes d'évaluation et de jugement, et éventuellement les indicateurs. Une autre condition décisive est l'acquisition progressive, par le groupe des promoteurs, d'une légitimité suffisante dans le territoire concerné. Or une légitimité ne s'impose pas, elle se conquiert par la conviction, par des réseaux d'intéressement, des alliances, des compromis, des conflits de valeurs gérés intelligemment.

I.5. Jugement entre les indicateurs

L'évaluation multicritères des indicateurs synthétiques mesure du bien-être ou de la richesse d'une nation n'est qu'une étape dans la formation d'un jugement à leur propos. Pour être efficaces, ces indicateurs doivent être replacés dans des dispositifs qui garantissent un triple objectif d'expertise, de pluralisme et de démocratie

Aucun des indicateurs synthétiques examinés ne peut prétendre à une notation « maximale pour l'ensemble de ces critères, et d'ailleurs les notations que l'on peut envisager sont elles-mêmes fonction des usages possibles.

La RDC a donc retenu le PIB et l'IDH pour la mesure de sa croissance économique du fait de leur portée médiatique et de leur poids dans les représentations cognitives à une certaine forme de progrès, ainsi le BIP 40 et les autres indicateurs qui paraissent en voies prometteuses, la première étant

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également l'une des rares initiatives françaises sur cette question ne sont pas utilisées en RDC.

Section II. Les théories de la croissance et ses déterminants

Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie. C'est dans cette optique que bon nombre d'économistes ont donnée leur vision de la croissance.

II.1. L'innovation à l'origine de la croissance économique : J. Schumpeter

A partir des travaux sur les cycles économiques de KONDRATIEFF, Joseph SCHUMPETER67 a développé la première théorie de la croissance sur une longue période. Il pensait que l'innovation portée par les entrepreneurs constituait la force motrice de la croissance. Il développa en particulier l'importance de l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution économique en 1913.

Pour SCHUMPETER, les innovations apparaissent par « grappes », ce qui explique la cyclicité de la croissance économique. Par exemple, SCHUMPETER retient les transformations du textile et l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le développement des années 1798-1815 ou le chemin de fer et la métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873.

De façon générale il retient trois types de cycle économiques pour expliquer les variations de la croissance :

67 Joseph SCHUMPETER, née dans une famille de la Bourgeoisie Autrichienne. Avec Keynes, il fut le monstre sacré de l'économie du XXe siècle. Il a pourtant peu écrit dans le domaine de la théorie économique mais chacune de ses oeuvres traçait un profond sillon. Il entreprend en premier lieu une analyse sur les cycles économiques en reprenant une hypothèse testée par KONDRATIEF et, en deuxième lieu, il analyse le rôle de l'entrepreneur. Il note que celui-ci ne se contente pas de prendre des risques, mais il précipite aussi des pans entiers de l'activité économiques dans le déclin.

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- Les cycles longs ou cycles KONDRATIEFF, d'une durée de cinquante ans ; - Les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une durée de dix ans environ ;

- Les cycles courts ou cycles KITCHIN, d'une durée de quarante mois environ.

Il introduisit enfin le concept de « destruction créatrice » pour décrire le processus par lequel une économie voit se substituer à un modèle productif ancien un nouveau modèle fondé sur des innovations. Il écrit ainsi:

« L'impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle, tous éléments créés par l'initiative capitaliste. L'ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le développement des organisations productives, depuis l'atelier artisanal et la manufacture jusqu'aux entreprises amalgamées telles que l'U.S. Steel, constituent d'autres exemples du même processus de mutation industrielle, si l'on ne passe cette expression biologique - qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. Ce processus de Destruction Créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c'est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s'y adapter. »68

68 Joseph SCHUMPETER, (1939), Theoretical, Historical and Statistical Analysis of capitalism process, éd. Porcupine Press, p.158

69 DOMAR and HARROD, «Growht Model», In Brian Snowdon and Haward R. vane, An Encyclopedia of Macroeconomics, p.316

53

II.2. Le modèle Harrod-Domar

Après la seconde guerre mondiale, les Economistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée (c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande), il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie69.

Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui dépend de décisions individuelles (en particulier des projets d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux. De plus, si la croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir tendance non pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage, diminuant progressivement (en raison du multiplicateur d'investissement. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours « sur le fil du rasoir ». Ce modèle, construit après guerre et marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas prouvé.

Dans cette version simplifiée, les variables per capita sont constantes à l'état stationnaire. Les variables absolues (Y, S, C, K) croissent au même taux que la population. Le modèle génère, à l'état stationnaire (le long terme)

- Une variation entre les PIB/tête entre les pays;

- Un ratio capital-produit (K /Y) constant (car k et Y sont constants);

54

- k étant constant, le rendement du capital (la productivité marginale de k est

constant.

Mais il ne peut générer un fait stylisé très important : la croissance soutenue des revenus/tête (y). Dans ce modèle les économies peuvent croître à court terme mais pas à long terme: même si un pays s'écarte à un moment donné de l'état stationnaire, il suivra un sentier de transition et finira par atteindre le nouvel état stationnaire.

II.3. Le modèle de Robert Solow

Robert SOLOW70 a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre)71.

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions :

- Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

70 Robert SOLOW, Née en 1924. C'est dans le domaine de la croissance que Robert Solow a conquis ses galons d'Economiste haut de gamme. En effet, il fut l'un des premiers à proposer une explication quantitative de la croissance, et non plus seulement qualitative comme l'avançaient d'autres Economistes.

71 Robert SOLOW, (1988), Dans les problématiques de la croissance économique, éd. Economica, Paris, p.420

55

- Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

- En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs. Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné (telle une « manne tombée du ciel »).

Le modèle fait un certain nombre d'hypothèses :

- Les pays produisent et consomment un seul bien homogène (le produit

);

- La production se fait en concurrence parfaite;

- La technologie est exogène;

- La technologie peut être représentée par une fonction de production de type

néo-classique basée sur des facteurs substituables: le capital K et le travail L;

- La consommation agrégée est représentée par une fonction keynésienne: C

= c.Y or S = (1-c) Y= s.Y (1)

- Le taux participation à l'emploi de la population est constant. Si la

population croît au taux n, l'offre de travail (L) augmente aussi à ce taux n :

56

Section III. Les nouvelles théories de la croissance et leur remise en cause

Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène -c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul ROMER72 et Robert BARRO73. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto entretient.

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes74.

Premièrement, le « learning by doing » : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité.

Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population par des moyens publics ou privés est bénéfique.

Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise, par exemple, l'activité productive.

72 Paul ROMER, né en 1955, est un Economiste Américain et un Professeur à l'université de New York avant d'entrer à New York University. Il est considéré comme un expert de la croissance économique. Il analyse les théories sur la croissance endogène.

73 Robert BARRO, Economiste Américain, né le 28 septembre 1944 à New York. Spécialiste en Macroéconomie. Il a travaillé sur l'effet d'éviction et sur les déterminants de la croissance économique.

74 P. ROMER et R. BARRO, The origins of Endegenous Growth», Journal of Economic, Perspectives, 1994.

75 P. ROMER, Op cit.

57

« La principale des conclusions de ces nouvelles théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites. Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une intervention active de l'Etat dans la sphère économique ». En particulier ce « retour de l'État » se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle : encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ; susciter celles-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés ; améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurales de l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi souligné.

Nous pouvons donc retenir que les premiers articles sont de P. ROMER et R. LUCAS : la théorie de la croissance endogène est née. L'ambition d'une telle théorie est de rendre compte du facteur A qui, dans les théories traditionnelles, représentait le niveau technologique (Y=f(K,L,A)). Un premier groupe de travaux, à la suite de ROMER, cherche le moteur de la croissance dans le phénomène d'apprentissage par l'expérience (« learning by doing»), à l'intérieur des entreprises.

Une deuxième est ouverte par Lucas, et privilégie l'accumulation de capital humain au sein du système éducatif. Enfin, ROMER et AGHION-HOWITT font de A un stock d'innovations, produit d'une activité volontaire de recherche-développement75.

Ces modèles sont toutefois très frustres en ce qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un

58

seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Gallec et Ralle, « Le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées »76.

Section IV. Les déterminants de la croissance

On peut distinguer plusieurs types de déterminants de la croissance : richesses naturelles, environnement extérieur, population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du développement.

Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la plus importante et la plus robuste (C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle).

Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando de SOTO77.

Se fondant sur plusieurs indices de liberté économique, la revue Sociétal arrivait à la même conclusion et écrivait en 2003 que « Les facteurs les

76 P. ROMER et R. BARRO, Op cit.

77 Hernando de SOTO, Economiste péruvien, né en 1941 à Areguipa. Ses travaux portent sur le rôle de l'accès à la propriété dans l'émancipation et l'enrichissement des populations défavorisées ainsi que sur l'importance de l'économie souterraine dans les pays en développement.

59

plus étroitement corrélés avec la prospérité sont ceux qui garantissent un état de droit : droits de propriété, absence de corruption, système juridique efficace. »78

78 Site de l'OCDE www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv

60

Chapitre Trois : METHODOLOGIE DU TRAVAIL

Section I : Méthodologie du travail

I.1. Méthodes et techniques

La recherche scientifique est un processus dynamique ou une démarche rationnelle qui permet d'examiner des phénomènes, des problèmes à résoudre, et d'obtenir des réponses précises à partir d'investigations79. Ce processus se caractérise par le fait qu'il est systématique et rigoureux et conduit à l'acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche sont de décrire, d'expliquer, de comprendre, de contrôler, de prédire des faits, des phénomènes et des conduites.

La rigueur scientifique est guidée par la notion d'objectivité, c'est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits, à l'intérieur d'un canevas défini par la communauté scientifique.

Ainsi, les méthodes ne sont pas isolables des voies ouvertes par les intérêts du chercheur (les questions, les valeurs, les idéologies, ou les théories orientant ses objectifs)80 ni des caractéristiques des informations accessibles. Une méthode est pertinente lorsqu'elle s'ajuste aux questions posées et aux informations recherchées.

Dans le but d'atteindre les objectifs de cette étude, les méthodes analytiques, comparatives et historiques seront d'un grand apport.

I.1.1. La méthode analytique

Elle procède par décomposition du sujet. On décompose un ensemble en ses éléments constitutifs, ses éléments essentiels, afin d'en saisir les rapports et de donner un schéma général de l'ensemble.

79 DOUCOURE Fodiyé Bakary (2008), Méthodes économétriques + programme cours applications de logiciels : EVIEWS, STATA et SPSS

80 Idem.

61

Exemples : Analyse qualitative / quantitative : décomposer l'ensemble pour déterminer la nature et les proportions des constituants ; Analyse iconographique : décomposer l'image en éléments séparés (pour en comprendre la structure sémiotique, par exemple)81.

Dans le cadre de cette étude, cette méthode nous a permis de décomposer tout d'abord les montants de l'aide obtenue en ses composantes afin de procéder à une analyse systématique afin de tirer des conclusions probantes.

I.1.2. La méthode comparative

La méthode comparative est très ancienne dans l'histoire des sciences du vivant. En effet, certains considèrent qu'Aristote (-384 à -322 avant J.C), qui ébaucha une classification de 540 espèces animales, est le fondateur de cette méthode.

En fait, la méthode comparative s'est essentiellement développée depuis Darwin et sa « Théorie de l'Evolution »82. Cette méthode a été utilisée dans des domaines aussi variés que la sociologie, la linguistique, l'ethnologie, le droit et la biologie. Avant les années quatre-vingts, les biologistes s'en servaient principalement pour examiner l'interdépendance de deux caractères anatomiques, morphologiques, physiologiques, comportementaux et même écologiques.

Pendant les années soixante-dix et le début des années quatre-vingts, les articles utilisant la méthode comparative traitent principalement de physiologie, d'évolution et d'écologie comportementale.

Comme nous l'avons déjà vu, les études utilisant une approche comparative reposent sur des analyses statistiques de type variable : régressions, calculs de coefficient de corrélation, tests appariés, analyse de variance ou de covariance. Tous ces tests statistiques font l'hypothèse de l'indépendance des données. Cependant, les analyses paramétriques nécessitent en plus l'hypothèse

81 ASSIE GUY ROGER et allii, Initiation à la méthode de recherche, Ecole pratique de la chambre du commerce d'Abidjan, Abidjan, 2010, p.40

82 Idem.

62

d'une distribution normale et de l'égalité des variances par opposition aux tests non paramétriques à hypothèses simplifiées.

Ainsi, cette méthode nous a permis de comparer, entre les périodes, l'évolution de l'APD en RD Congo afin de dégager les périodes de la hausse et/ou de la baisse du montant de l'aide transférée en faveur de la RDC.

I.1.3. Méthode historique

La méthode historique consiste à interroger, dans le passé, la manière dont un fait économique, social, politique ou juridique, ... s'est comportée. Elle se fonde dans la logique selon laquelle, le passé permet de bien comprendre le présent et préparer l'avenir.

Dans le cadre de cette étude, cette méthode nous a permis de retracer l'histoire de l'Aide publique au développement en RD Congo depuis les indépendances jusqu'en 2010.

I.2. Techniques

Les méthodes, pour être efficaces, doivent être soutenues par une série de techniques pour la collecte des informations notamment la technique documentaire, la technique d'interview et l'enquête par le questionnaire.

Selon GRAWITZ et PINTO, les techniques ne sont au fond que des moyens utilisés pour collecter des données dont on a besoin pour mener une étude83.

La technique documentaire permet d'étudier et d'analyser les documents pour arriver à déterminer les faits ou les phénomènes dont les documents sont à la porte des traces.

83 GRAWITZ, M., et PINTO, R., Op cit.

63

En plus, soulignent-ils, l'importance de la technique documentaire est que : le document offre l'avantage d'être un matériau objectif en ce sens que s'il soulève des interprétations différentes, il est le même pour tous et ne change pas.

La technique d'interview, quant à elle, est un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé84.

Ce faisant, l'interview permet d'amasser des informations susceptibles de fournir les éléments des réponses aux questions de la problématique et, bien évidement, compléter les informations livrées par les documents.

Enfin, l'enquête par un questionnaire consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs85.

L'enquête par le questionnaire est d'autant plus importante car elle facilite la description d'une population ou d'un échantillon ainsi que la vérification des hypothèses. L'enquête par un questionnaire est indispensable dans une enquête formelle, car elle permet d'obtenir des réponses susceptibles de faire l'objet d'analyses statistiques.

Pour le traitement des données chiffrées, un accent particulier a été mis sur la méthode économique laquelle méthode consiste à régresser les données chiffres afin de vérifier le degré de causalité des certaines variables sur les autres.

84 GRAWITZ, M., et PINTO, R., Op cit.

85 Idem

64

II.3. Difficultés rencontrées

Comme nous le savons tous : « il n'ya pas de rose sans épines », notre travail n'a pas échappé à cette règle. Lors de son élaboration, nous nous sommes buté aux diverses difficultés dont quelques une sont les suivantes :

? Manque de certains ouvrages à consulter pour mieux éclairer notre sujet ; ? Insuffisance des moyens financiers et matériels pour atteindre toutes nos ambitions ;

? L'indifférence des certains interlocuteurs.

Section II : Présentation de la République Démocratique du Congo86

La République Démocratique du Congo, R.D.C. en sigle, est un Etat situé au centre du continent Africain. Elle a connu quatre dénominations, Etat Indépendant du Congo (avant 1908), Congo Belge (1908-1960), République Démocratique du Congo (1960-1971), Zaïre (1971-1997), puis elle est redevenue République Démocratique du Congo (1997 à ce jour). Sa capitale est Kinshasa, anciennement Léopoldville.

II.1. Situation géographique

La République Démocratique du Congo, RDC (l'ex-Zaïre), appelée aussi le Congo- Kinshasa pour la différencier du Congo-Brazzaville (ou République du Congo), est un pays d'une très grande superficie de 2,4 millions de Km2, soit environ 33 fois plus grand que le Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), quatre fois plus que la France ou deux fois plus que le Québec (Canada).

En Afrique où elle se trouve, seuls le Soudan et l'Algérie lui sont plus étendus. Elle est limitée à l'Ouest par le Congo Brazzaville, au Nord par la République Centrafricaine et le Soudan, à l'Est par l'Ouganda, le Rwanda, le

86 NDAYWEL E NZIEM, Histoire générale du Congo, PUF, Paris, 1998, p. 64.

65

Burundi et la Tanzanie, au Sud par la Zambie et l'Angola. Partageant neuf frontières avec ses voisins, le Congo- Kinshasa est un pays totalement enclavé, sauf quelques kilomètres de côte en bordure de l'océan Atlantique. En raison de sa grande superficie, de ses énormes richesses et de son importante population, la R.D.C. demeure l'un des géants de l'Afrique, avec l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud.

Elle se compose de la ville de Kinshasa (avec 47 millions d'habitants) et 10 provinces suivantes : Bandundu, Bas-Congo, Equateur, Katanga, Kasaï Occidental, Kasaï- Oriental, Maniema, Nord-Kivu, Province Orientale et Sud-Kivu.

Le territoire de la RDC a, à l'Est, la région des Grands lacs africains et sa situation géographique le place à la frontière des pays francophones au nord et des pays anglophones au sud-ouest avec le Burundi et le Rwanda (chacun de ces derniers étant vingt fois plus petits en superficie que son grand voisin). Alors qu'au nord-ouest le Congo-Brazza ville et la République Centrafricaine ont le français comme langue officielle (sans oublier le Rwanda et le Burundi), l' Ouganda et la Tanzanie ont l'anglais comme langue officielle ou semi-officielle comme au Soudan. Quant à l'Angola au sud-ouest, il a le portugais comme langue officielle.

Peuplé de près de 70 millions d'habitants, le Congo-Kinshasa est considéré comme le « premier pays francophone du monde », après la France. Sa langue officielle est le français, sa monnaie est le franc congolais, son hymne est le debout congolais, ses langues nationales sont le Lingala, le Tshiluba, le Swahili et le Kikongo, avec 250 tribus et plus de 200 dialectes.

66

II.2. Données historiques

Le Congo- Kinshasa a connu quatre grandes étapes au cours de son histoire moderne ; la première est la tentative de colonisation de la part des Portugais en 1482, puis l'étape de l'Etat libre du Congo appelé Etat Indépendant du Congo qui naît avec la conférence de Berlin de 1885, qui reconnut au Roi Léopold II de Belgique sa souveraineté sur le Congo au préjudice de la France et du Portugal qui, eux, revendiquaient une partie du territoire du Congo. La troisième étape, c'est l'époque de la colonisation, le Congo est annexé à la Belgique, elle devient Congo Belge depuis 1908. La quatrième étape s'ouvre avec la proclamation de l'indépendance le 30 juin 1960.

II.3. Données économiques

Le Congo-Kinshasa détient des potentialités importantes : le Cuivre, le cobalt, le diamant, l'or, le coltan,... sont des richesses naturelles qui lui font l'objet de convoitises de toutes sortes de la part d'autres pays. Malgré ces richesses, la population croupit dans la pauvreté la plus dure.

67

Deuxième partie : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET
CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC

Il s'agit principalement dans cette deuxième partie d'analyser l'APD reçues par la RDC en provenance de l'extérieur. Un tour d'horizon sur la nature de cette aide, la répartition sectorielle de l'aide, les principaux canaux de distribution de l'aide sera fait (chapitre un) avant de construire le modèle aide publique au développement - croissance économique (chapitre deux).

68

Chapitre Quatre : PRESENTATION DES TENDANCES DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SUR LA PERIODE 1960 -2010

I. Les tendances périodiques de l'APD

Dans l'étude des longues tendances de l'APD en RDC nous pouvons globalement distinguer trois périodes.

I.1. La période 1960-199087

Elle est caractérisée essentiellement par le règne et la déchéance de Mobutu Sesse Seko, durant celle-ci l'aide va connaître un accroissement irrégulier certes mais réelle, au gré des quelques faits politico-économiques et qui a aussi coïncider avec une hausse non moins régulière du stock de la dette extérieure de la RDC.

Bien que plongé dans des cycles d'endettement qui vont conduire les finances de l'Etat à la faillite généralisée, le Zaïre d'alors, va néanmoins bénéficier d'importants flux d'aide extérieure, dû en grande partie à son importance géopolitique dans ce contexte particulier de Guerre froide.

La décennie 80 va voir le pays subir les années de traitements de chocs de l'ajustement orchestré par le premier ministre Kengo Wa Dondo. Le service de la dette va mobiliser deux tiers des dépenses de l'Etat. L'APD va logiquement connaitre une hausse conséquente pour atteindre près 1600 $ (dollar constant).

87 MOI YOPAANG RILA et al, Op cit.

69

Tableau 1.1 : Evolution de l'APD entre 1960 et 1990

Année

Montant de l'APD en

millions de $ Courant

1960

71,2

1961

60,2

1962

114,3

1963

104,4

1964

107,3

1965

136,1

1966

87,5

1967

86,6

1968

68,5

1969

68,0

1970

73,1

1971

81,6

1972

99,6

1973

117,1

1974

157,6

1975

157,7

1976

150,7

1977

176,5

1978

207,8

1979

293,2

1980

335,9

1981

285,4

1982

262,0

1983

212,0

1984

241,4

1985

213,0

1986

322,2

1987

359,7

1988

426,6

1989

462,5

1990

715,3

TOTAL

6255

Source : Rapports Banque mondiale, 2010

70

Ce tableau montre l'évolution de l'aide publique au développement durant les 30 premières années après l'indépendance de la RD Congo. Cette aide a évolué de près de 70 millions de dollars courant en 1960 à près de 715 millions de dollars en 1990. Au total, la RDC a réussi 6.255 millions de dollars courant en termes de l'APD depuis 1960 à 1990. Ceci donne une moyenne de 208,5 millions de dollars courant par an.

Graphique 1.1 : Evolution de l'APD de 1960 à 1990

APD en $ courant

 

800 700 600 500 400

 
 
 

Echelle

 
 
 

300 200 100 0

APD en $ courant

Année

Cette illustration montre en effet l'évolution de l'aide publique octroyée à la RDC par différents bailleurs extérieurs. Cette aide a subi des mouvements saisonniers passant de la hausse à la baisse entre différentes années. C'est le cas notamment de la période allant de 1965 à 1974 et celles allant de 1981 à 1986. La période de 1987 est marquée par une augmentation de l'APD jusqu'en 1990.

71

I.2. Le début des années 9088

Période de rupture, elle va marquer le début de la déchéance du « règne Mobutu » marqué par d'innombrables frasques financières et autres dérives dictatoriales du régime (notamment le massacre par les militaires des étudiants à l'Université de Lubumbashi en mai 1990) qui vont marquer une rupture totale du dialogue avec les partenaires extérieures et sonner le départ de la Banque Mondiale et de la Fonds Monétaire International. Une décade de vache maigre de l'APD qui va transformer la RDC en pays « orphelin de l'aide ». L'arrêt total des versements multilatéraux va aussi précipiter les événements politiques et le début de la première Guerre du Congo (décembre 1996), Laurent Désiré Kabila soutenu par puissances extérieures va alors s'emparer du pouvoir (mai 1997) et tenter de réinitialiser le processus de démocratisation.

Tableau 1.2 : Evolution de l'aide publique au développement de 1991 à 2000

Année

Montant de l'APD en

millions de $ Courant

1991

615,8

1992

171,3

1993

105,9

1994

113,9

1995

136,8

1996

120,9

1997

114,8

1998

90,1

1999

94,8

2000

109,8

TOTAL

1674,1

88 Rapport sur les ressources extérieures mobilisées pour la mise en oeuvre des programmes de développement en RDC (Exercice 2000 à 2001), Ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Comité de coordination des ressources extérieures, 2001.

72

Source : Rapport Banque Mondiale, 2010

L'APD totale reçues par la RDC entre 1991 et 2000 s'est élevées à 1.674,1 millions de Dollars courants. Comme nous l'avions noté dans l'introduction de ce paragraphe, il s'agit d'une rupture spectaculaire de l'APD passant de 6.255 millions de Dollars courants entre 1960 et 1990 à 1.674,1 millions de Dollars courants entre 1991 et 2000 ; soit une diminution de plus de 70% de l'APD. Cette situation s'illustre correctement dans la figure suivante.

APD en $ Courants

 

5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0

 
 
 

Echelle de mesure

 

APD en $ Courants

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Année

Graphique 1.2 : Evolution de l'APD de 1991 à 2000

Cette figure dit autant que ce petit commentaire. On observe une chute spectaculaire de l'APD d'abord entre 1991 et 1992 ; ensuite et enfin entre de 1995 à 2000.

73

I.3. La période 2001-201089

Elle est celle du retour des acteurs de Breton Woods dans la gestion des affaires de l'Etat. L'APD va connaitre une reprise fulgurante et connaitre un pic de plus 7000$ (dollar constant) en 2003. Ce retour de l'APD à cette période coïncide également à l'accession au pouvoir de Joseph Kabila fils de Laurent Désiré Kabila et à l'assassinat de ce dernier durant la seconde guerre du Congo.

Cette phase voit la RDC connaitre ces premières élections dites démocratiques (2006), Joseph Kabila va devenir le premier président élu au suffrage universel direct face à Jean Pierre Bemba, traduit devant la Cour Pénale Internationale pour des faits relatifs entre autre à cette deuxième guerre du Congo.

Le retour de la RDC dans le circuit financier international est dû à la reprise des remboursements de la dette « odieuse » accumulée par le régime despotique de l'ex « Roi du Zaïre ». Cette opération de « consolidation » mise en oeuvre avec les partenaires bilatéraux (Afrique du Sud, Belgique, France, Suède) permet à la RDC d'accéder à de nouveaux prêt et de participer à l'initiative d'allègement des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).

89 Rapport déjà cité.

74

Tableau 1.3 : Evolution de l'APD entre 2001 et 2010

Année

Montant de l'APD en

millions de $ Courant

2001

147,4

2002

363,1

2003

5157,7

2004

1209,5

2005

1021,9

2006

1518,4

2007

802,2

2008

1055,2

2009

1585,1

2010

1494,8

TOTAL

22284,4

Source : Rapport Banque Mondiale, 2010

Le tableau n°3 montre la reprise de l'APD au développement suite au retour des bailleurs de fonds extérieurs notamment les institutions de Breton Wood. On note un pic à l'année 2003 avec une APD allant jusqu'à 5157,7 millions des Dollars courants.

Graphique 1.3 : Evolution de l'APD pour la période allant de 2001 à 2010

APD en millions de Dollars courants

6000 5000 4000 3000 2000 1000

0

 
 

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD en millions de Dollars courants

75

Comme on peut le lire dans cette figure, il s'observe une hausse et une reprise de l'APD marquée par le pic de l'année 2003.

II. Engagements et versements de l'Aide Publique au Développement

L'engagement le plus important a été pris en 200390, année où l'APD versée a aussi atteint son niveau le plus élevé.

Globalement, l'APD a connu une croissance progressive puis une chute brutale à partir des années 90. Elle a reprise en 2003 avec un pic de 5000$ en monnaie courante.

Ces périodes coïncident avec le partage du pourvoir et le début de la période de transition.

Tableau 1.4 : Engagements et versements de l'APD en RDC

Année

Engagements

Versements

1960

0

71,2

1961

0

60,2

1962

0

114,3

1963

0

104,4

1964

0

107,3

1965

0

136,1

1966

41,4

87,5

1967

4,0

86,6

1968

25,3

68,5

1969

19,1

68,0

1970

72,4

73,1

1971

95,9

81,6

1972

20,3

99,6

1973

81,5

117,1

1974

296,9

157,6

1975

172,8

157,7

1976

219,0

150,7

1977

240,2

176,5

90 Site de la Banque mondiale, www.worldbank.org

76

1978

323,0

207,8

1979

261,3

293,2

1980

377,8

335,9

1981

273,2

285,4

1982

222,2

262,0

1983

222,5

212,0

1984

236,0

241,4

1985

189,1

213,0

1986

324,7

322,2

1987

423,8

359,7

1988

483,2

426,6

1989

638,2

462,5

1990

482,6

715,3

1991

508,7

615,8

1992

111,9

171,3

1993

95,5

105,9

1994

63,1

113,9

1995

113,5

136,8

1996

81,3

120,9

1997

91,2

114,8

1998

106,0

90,1

1999

95,1

94,8

2000

129,0

109,8

2001

194,5

147,4

2002

266,9

363,1

2003

5187,9

5157,7

2004

1195,4

1209,5

2005

1078,1

1021,9

2006

1632,1

1518,4

2007

844,7

802,2

2008

905,4

1055,2

2009

940,1

1585,1

1960

0

71,2

Total

20343,6

22284,4

Source : Rapport Banque Mondiale, 2010

77

Le tableau ci-dessus montre le montant total de l'APD versées en millions de Dollars courants d'une part et d'autre part les engagements (promesse) faits par les pays donateurs. Comme on peut le constater, il se dégage ça et là des différences (écart) entre engagement (promesse) et versement (réalisation).

Graphique 1.4 : Engagements et versements de l'APD en RDC

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

6000 5000 4000 3000 2000 1000

0

 
 
 
 

Engagements Versements

Cette figure montre l'évolution des engagements pris par les pays donateurs de l'aide et les versements ainsi effectués. En effet, le versement le plus important a été observé en 2003 (le pic visible dans la figure ci-dessus).

De manière générale, les versements ont été supérieurs aux engagements. Ce qui veut dire que les pays donateurs ont versés plus d'aide qu'ils n'ont pas promis. Cette situation a alors constitué des excédents sur les différents budgets extérieurs de la RDC.

Cependant, quoique les engagements soient inférieurs aux versements de manière générale, on observe tout de même une certaine fluctuation de l'APD entre différente période.

78

III. Détermination de quelques indicateurs de l'Aide Publique au Développement

III.1. Le taux de croissance de l'APD sur la période 1960- 2010

Le graphique suivant présente l'évolution du taux de croissance de l'APD sur la période indiquée. Le taux de croissance de l'APD a été calculé selon la formule suivante :

G =

Tableau 1.5 : Evolution de taux de croissance de l'APD

Année

APD versées

Taux de croissance

1960

71,2

0

1961

60,2

-15,4

1962

114,3

89,8

1963

104,4

-8,6

1964

107,3

2,7

1965

136,1

26,8

1966

87,5

 

1967

86,6

 

1968

68,5

 

1969

68,0

 

1970

73,1

 

1971

81,6

 

1972

99,6

 

1973

117,1

 

1974

157,6

 

1975

157,7

 

1976

150,7

 

1977

176,5

 

1978

207,8

 

1979

293,2

 

1980

335,9

 

1981

285,4

 

1982

262,0

 

1983

212,0

 

79

1984

241,4

 

1985

213,0

 

1986

322,2

 

1987

359,7

 

1988

426,6

 

1989

462,5

 

1990

715,3

 

1991

615,8

 

1992

171,3

 

1993

105,9

 

1994

113,9

 

1995

136,8

 

1996

120,9

 

1997

114,8

 

1998

90,1

 

1999

94,8

 

2000

109,8

 

2001

147,4

 

2002

363,1

 

2003

5157,7

 

2004

1209,5

 

2005

1021,9

 

2006

1518,4

 

2007

802,2

 

2008

1055,2

 

2009

1585,1

 

2010

1494,8

 

Source : Rapport Banque Mondiale, 2010

III.2. L'indicateur de dépendance à l'aide

L'indicateur de dépendance d'aide que nous calculons ici est fonction du PIB. La formule suivante a été utilisée :

80

Ratio =

Tableau 1.6 : Evolution du ratio de dépendance à l'Aide

Année

APD versées

PIE en $courants

Ratio

1960

71,2

3427,3

2,077437

1961

60,2

3132,2

1,9219718

1962

114,3

3721,6

3,0712597

1963

104,4

6143,6

1,6993294

1964

107,3

2882,2

3,7228506

1965

136,1

4043,9

3,3655629

1966

87,5

4532,7

1,9304167

1967

86,6

3384,1

2,559026

1968

68,5

3909,8

1,7520078

1969

68,0

5032,4

1,3512439

1970

73,1

4877,7

1,4986572

1971

81,6

5594,8

1,4584972

1972

99,6

6173,7

1,6132951

1973

117,1

7870,2

1,487891

1974

157,6

9597,0

1,6421798

1975

157,7

10237,3

1,5404452

1976

150,7

9648,6

1,5618846

1977

176,5

12344,4

1,4297981

1978

207,8

15372,6

1,3517557

1979

293,2

15068,4

1,9457938

1980

335,9

14394,9

2,3334653

1981

285,4

12537,8

2,2763164

1982

262,0

13651,7

1,9191749

1983

212,0

11006,7

1,9260996

1984

241,4

7857,7

3,0721458

1985

213,0

7195,0

2,9603892

1986

322,2

8095,4

3,980038

1987

359,7

7661,6

4,6948418

1988

426,6

8861,3

4,814192

1989

462,5

9021,9

5,1264146

1990

715,3

9349,8

7,650431

Par ailleurs, lorsqu'on analyse la situation de façon annuelle, on constate que dans certaine période, notre économie était totalement tributaire de

81

1991

615,8

9088,0

6,7759683

1992

171,3

8206,2

2,0874461

1993

105,9

10707,8

0,9889987

1994

113,9

5820,4

1,9569102

1995

136,8

5643,4

2,4240706

1996

120,9

5771,5

2,0947761

1997

114,8

6090,8

1,8848099

1998

90,1

6217,8

1,4490656

1999

94,8

4711,3

2,0121835

2000

109,8

4305,8

2,5500488

2001

147,4

4691,8

3,1416514

2002

363,1

5547,7

6,5450547

2003

5157,7

5673,2

90,913417

2004

1209,5

6570,0

18,409437

2005

1021,9

7104,0

14,384854

2006

1518,4

8544,5

17,770496

2007

802,2

8955,3

8,9578239

2008

1055,2

9095,8

11,600959

2009

1585,1

9593,4

16,522818

2010

1494,8

9811,6

15,235028

Total

22284,4

388778,6

5,7318999

Globalement, le taux de dépendance à l'aide extérieure de notre économie durant ces 50 dernières années a été de 5,7%. Pour les spécialistes de la macroéconomie, un ratio de dépendance supérieure à 0,5 dénote d'une dépendance significative d'un pays à l'aide extérieure. Ainsi donc, ce taux de 5,7% étant supérieur à 5%, il est important que notre économie dépende significativement de l'aide extérieure.

82

l'aide extérieure. C'est le cas par exemple de l'année 2003 où le taux de dépendance s'est élevé jusqu'à près de 91%.

De l'autre coté, il s'observe aussi certaines années où l'économie n'a pas été ou a été moins tributaire de l'aide extérieure. Tel est le cas de l'année 1977 où le pays a enregistré un taux de près de 1% de dépendance à l'aide extérieure.

Graphique 1.6 : Evolution de taux de dépendance à l'aide

18000

16000

14000

12000

10000

4000

8000

6000

2000

0

1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008

APD versées

PIB en $ Courants Ratio

Cette figure montre l'évolution de l'APD versées, le PIB et le taux de dépendance à l'APD. Comme on peut le constater, le taux oscille entre 1 et 100%.

III.3. Le Ratio de l'aide par habitant

Ce ratio est obtenu en utilisant la formule suivante :

Ratio =

83

Tableau 1.7 : Ratio de l'aide par habitant

Année

APD versées

Population

Ratio

1960

71,2

15,5

4,59354839

1961

60,2

15,9

3,78616352

1962

114,3

16,3

7,01226994

1963

104,4

16,7

6,25149701

1964

107,3

17,2

6,23837209

1965

136,1

17,7

7,68926554

1966

87,5

18,2

4,80769231

1967

86,6

18,8

4,60638298

1968

68,5

19,4

3,53092784

1969

68,0

20,0

3,4

1970

73,1

20,6

3,54854369

1971

81,6

21,2

3,8490566

1972

99,6

21,9

4,54794521

1973

117,1

22,5

5,20444444

1974

157,6

23,3

6,7639485

1975

157,7

24,0

6,57083333

1976

150,7

24,7

6,10121457

1977

176,5

25,6

6,89453125

1978

207,8

26,4

7,87121212

1979

293,2

27,2

10,7794118

1980

335,9

28,1

11,9537367

1981

285,4

28,9

9,87543253

1982

262,0

29,8

8,79194631

1983

212,0

30,6

6,92810458

1984

241,4

31,5

7,66349206

1985

213,0

32,4

6,57407407

1986

322,2

33,4

9,64670659

1987

359,7

34,4

10,4563953

1988

426,6

35,5

12,0169014

1989

462,5

36,7

12,6021798

1990

715,3

37,9

18,8733509

1991

615,8

39,4

15,6294416

1992

171,3

40,9

4,18826406

84

1993

105,9

42,5

2,49176471

1994

113,9

44,0

2,58863636

1995

136,8

45,3

3,01986755

1996

120,9

46,5

2,6

1997

114,8

47,5

2,41684211

1998

90,1

48,5

1,85773196

1999

94,8

49,5

1,91515152

2000

109,8

50,7

2,16568047

2001

147,4

52,0

2,83461538

2002

363,1

53,5

6,78691589

2003

5157,7

55,2

93,4365942

2004

1209,5

56,9

21,2565905

2005

1021,9

58,7

17,4088586

2006

1518,4

60,6

25,0561056

2007

802,2

62,4

12,8557692

2008

1055,2

63,2

16,6962025

2009

1585,1

65,1

24,3486943

2010

1494,8

67,4

22,1780415

Source : Rapport Banque mondiale, 2010

Cette illustration montre que l'APD n'est pas fonction de la population. Avec une croissance quasi linéaire de cette dernière, la répartition par habitant de l'aide suit la même tendance que celle de l'APD.

IV. Répartition de l'Aide en fonction de sa nature

L'APD transférées en RDC durant ces 50 dernières années n'est pas toujours de même nature. Le tableau suivant montre la répartition de l'aide en fonction de sa nature.

85

Tableau 1.8 : Répartition de l'APD en fonction de sa nature

Année

APD versées

Prêt

Dons

1960

71,2

56,96

14,24

1961

60,2

48,16

12,04

1962

114,3

91,44

22,86

1963

104,4

83,52

20,88

1964

107,3

85,84

21,46

1965

136,1

108,88

27,22

1966

87,5

70

17,5

1967

86,6

69,28

17,32

1968

68,5

54,8

13,7

1969

68,0

54,4

13,6

1970

73,1

58,48

14,62

1971

81,6

65,28

16,32

1972

99,6

79,68

19,92

1973

117,1

93,68

23,42

1974

157,6

126,08

31,52

1975

157,7

126,16

31,54

1976

150,7

120,56

30,14

1977

176,5

141,2

35,3

1978

207,8

166,24

41,56

1979

293,2

234,56

58,64

1980

335,9

268,72

67,18

1981

285,4

228,32

57,08

1982

262,0

209,6

52,4

1983

212,0

169,6

42,4

1984

241,4

193,12

48,28

1985

213,0

170,4

42,6

1986

322,2

257,76

64,44

1987

359,7

287,76

71,94

1988

426,6

341,28

85,32

1989

462,5

370

92,5

1990

715,3

572,24

143,06

1991

615,8

492,64

123,16

1992

171,3

137,04

34,26

86

1993

105,9

84,72

21,18

1994

113,9

91,12

22,78

1995

136,8

109,44

27,36

1996

120,9

96,72

24,18

1997

114,8

91,84

22,96

1998

90,1

72,08

18,02

1999

94,8

75,84

18,96

2000

109,8

87,84

21,96

2001

147,4

117,92

29,48

2002

363,1

290,48

72,62

2003

5157,7

4126,16

1031,54

2004

1209,5

967,6

241,9

2005

1021,9

817,52

204,38

2006

1518,4

1214,72

303,68

2007

802,2

641,76

160,44

2008

1055,2

844,16

211,04

2009

1585,1

1268,08

317,02

2010

1494,8

1195,84

298,96

Total

22284,4

17827,52

4456,88

Source : Banque mondiale téléchargeable sur www.worldbank.org

Il ressort dans l'analyse de ce tableau que les prêts représentent 17.827,52 millions de Dollars courants dans une enveloppe globale de 22.284,4 millions de dollars courants de l'APD soit 80% de l'APD. Le don quant à lui, il s'élève à 4.456,88 millions de dollars courants soit 20% de l'APD.

87

Graphique 1.8 : Répartition de l'aide en fonction de sa nature

APD versées

20%

80%

Prets Dons

Il ressort dans la lecture de ce graphique que 80% de l'APD transférées en République Démocratique du Congo ne sont constitués que des prêts à long, moyen et à court terme et 20% seulement de l'APD sont transférées comme des dons.

V. Destination finale de l'aide

La section précédente vient souligner que l'APD transférée en RDC est essentiellement constituée des dons (20%) et des prêts (80%). La présente section indique alors la destination finale (la consommation) de l'APD ainsi transférée au sein des structures sociales et économiques de la République Démocratique du Congo.

88

Tableau 1.9 : Destination finale de l'APD

Année

APD

Infrastructures et

services sociaux de base

Production

Infrastructures économiques

Autres

1960

71,2

64,792

1,424

0,712

4,272

1961

60,2

54,782

1,204

0,602

3,612

1962

114,3

104,013

2,286

1,143

6,858

1963

104,4

95,004

2,088

1,044

6,264

1964

107,3

97,643

2,146

1,073

6,438

1965

136,1

123,851

2,722

1,361

8,166

1966

87,5

79,625

1,75

0,875

5,25

1967

86,6

78,806

1,732

0,866

5,196

1968

68,5

62,335

1,37

0,685

4,11

1969

68,0

61,88

1,36

0,68

4,08

1970

73,1

66,521

1,462

0,731

4,386

1971

81,6

74,256

1,632

0,816

4,896

1972

99,6

90,636

1,992

0,996

5,976

1973

117,1

106,561

2,342

1,171

7,026

1974

157,6

143,416

3,152

1,576

9,456

1975

157,7

143,507

3,154

1,577

9,462

1976

150,7

137,137

3,014

1,507

9,042

1977

176,5

160,615

3,53

1,765

10,59

1978

207,8

189,098

4,156

2,078

12,468

1979

293,2

266,812

5,864

2,932

17,592

1980

335,9

305,669

6,718

3,359

20,154

1981

285,4

259,714

5,708

2,854

17,124

1982

262,0

238,42

5,24

2,62

15,72

1983

212,0

192,92

4,24

2,12

12,72

1984

241,4

219,674

4,828

2,414

14,484

1985

213,0

193,83

4,26

2,13

12,78

1986

322,2

293,202

6,444

3,222

19,332

1987

359,7

327,327

7,194

3,597

21,582

1988

426,6

388,206

8,532

4,266

25,596

1989

462,5

420,875

9,25

4,625

27,75

1990

715,3

650,923

14,306

7,153

42,918

1991

615,8

560,378

12,316

6,158

36,948

89

1992

171,3

155,883

3,426

1,713

10,278

1993

105,9

96,369

2,118

1,059

6,354

1994

113,9

103,649

2,278

1,139

6,834

1995

136,8

124,488

2,736

1,368

8,208

1996

120,9

110,019

2,418

1,209

7,254

1997

114,8

104,468

2,296

1,148

6,888

1998

90,1

81,991

1,802

0,901

5,406

1999

94,8

86,268

1,896

0,948

5,688

2000

109,8

99,918

2,196

1,098

6,588

2001

147,4

134,134

2,948

1,474

8,844

2002

363,1

330,421

7,262

3,631

21,786

2003

5157,7

4693,507

103,154

51,577

309,462

2004

1209,5

1100,645

24,19

12,095

72,57

2005

1021,9

929,929

20,438

10,219

61,314

2006

1518,4

1381,744

30,368

15,184

91,104

2007

802,2

730,002

16,044

8,022

48,132

2008

1055,2

960,232

21,104

10,552

63,312

2009

1585,1

1442,441

31,702

15,851

95,106

2010

1494,8

1360,268

29,896

14,948

89,688

Total

22284,4

20278,8

445,688

222,844

1337,064

Source : Rapport Banque mondiale téléchargeable sur www.worldbank.org

Il se dégage dans la lecture de ce tableau que l'APD est destinée principalement à financer les infrastructures de base et services sociaux avec 20.278,8 millions soit 90% de l'ensemble de l'aide publique ; 445,688 millions sont destinés à la production soit 2% de l'enveloppe globale de l'APD ; 222,844 millions sont consommés dans les infrastructures économiques soit 1% de l'ensemble de l'APD et enfin, les autres consommations de l'APD notamment la réforme des institutions publiques et privées consomment 1337,064 millions de dollars courants soit 6% de l'ensemble de l'APD.

90

Graphique 1.9 : Destination finale de l'APD

Infrastructures sociales Production

infrastructures économiques Autres

La figure suivante décrit la répartition de l'APD dans ses différentes consommations finales. Les ressources extérieures sont consommées en grande partie dans les infrastructures et services sociaux de base, dans les réformes des institutions, dans la production et dans les infrastructures économiques.

VT. La structure du financement de l'APD en RDC

A. Multilatéralisme/ bilatéralisme

L'APD versées à la RDC est en grande partie multilatérale91 du fait notamment des accords que le pays signe avec les institutions internationales. Parmi les principaux bailleurs multilatéraux de la RDC, nous citons :

1. La banque mondiale (BM) : La Banque mondiale constitue l'un des principaux donateurs de la RDC. Son assistance tient compte notamment des objectifs décrits dans le DSCRP et soutient les infrastructures sociales :

91 OCEDE, Rapport principal : Table rase - et après ?, Evaluation de l'allégement de la dette en République Démocratique du Congo, 2012, p.100

91

2. Le Fonds Monétaire International (FMI) : Le FMI fournit une assistance financière en RDC, notamment au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) dans le cadre du DSCRP.

3. La Banque Africaine de Développement (BAD) : La BAD intervient dans les infrastructures de base et appui les secteurs productifs, ainsi que le renforcement des capacités humaines et institutionnelles.

4. Union Européenne (UE) : La coopération de l'UE en RDC se concentre sur les domaines d'intervention suivants : amélioration du climat des affaires ; facilitation du commerce et réforme douanière, politique commerciales et infrastructures d'amélioration des qualités des produits, des services d'appui aux entreprises.

92

Chapitre Deux : IMPACT DE L'APD SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE DE LA RDC

Après avoir analysé les problèmes de ce travail dans l'introduction, appréhendé les concepts de base dans les chapitres I, II et III, présenté la tendance générale de l'APD en RDC dans le chapitre IV. Le présent et le dernier chapitre analyse la relation entre l'APD et la croissance économique de la RDC durant ces 50 dernières années.

II.1. Les données à estimer

Les données à estimer sont constituées de l'APD transférées vers la RDC depuis 1960 à 2010 d'une part et d'autre part le PIB exprimant le taux de croissance de l'économie congolaise depuis son indépendance jusqu'en 2010. Pour faciliter le traitement, il sera procédé à la transformation de ces données en valeur logarithmique.

Tableau 2.1 : Les données en valeur logarithmique

Année

APD versées

LogAPD

PIB en $courants

LogPIB

1960

71,2

1,85247999

3427,3

3,53495212

1961

60,2

1,77959649

3132,2

3,49584949

1962

114,3

2,05804623

3721,6

3,57072969

1963

104,4

2,0187005

6143,6

3,78842293

1964

107,3

2,03059972

2882,2

3,45972411

1965

136,1

2,13385813

4043,9

3,60680041

1966

87,5

1,94200805

4532,7

3,65635698

1967

86,6

1,93751789

3384,1

3,52944319

1968

68,5

1,83569057

3909,8

3,59215454

1969

68,0

1,83250891

5032,4

3,70177515

1970

73,1

1,86391738

4877,7

3,68821509

1971

81,6

1,91169016

5594,8

3,74778457

1972

99,6

1,99825934

6173,7

3,79054552

1973

117,1

2,0685569

7870,2

3,89598577

1974

157,6

2,19755621

9597,0

3,98213549

1975

157,7

2,19783169

10237,3

4,01018543

1976

150,7

2,17811325

9648,6

3,9844643

93

1977

176,5

2,24674471

12344,4

4,09146999

1978

207,8

2,31764554

15372,6

4,18674733

1979

293,2

2,46716397

15068,4

4,17806714

1980

335,9

2,52621

14394,9

4,15820865

1981

285,4

2,45545397

12537,8

4,09822134

1982

262,0

2,41830129

13651,7

4,13518674

1983

212,0

2,32633586

11006,7

4,04165713

1984

241,4

2,38273727

7857,7

3,89529544

1985

213,0

2,3283796

7195,0

3,8570308

1986

322,2

2,50812554

8095,4

3,90823831

1987

359,7

2,55594044

7661,6

3,88431947

1988

426,6

2,63002085

8861,3

3,94749744

1989

462,5

2,66511174

9021,9

3,95529801

1990

715,3

2,85448823

9349,8

3,97080232

1991

615,8

2,78943968

9088,0

3,95846832

1992

171,3

2,23375736

8206,2

3,9141421

1993

105,9

2,02489596

10707,8

4,02970025

1994

113,9

2,05652372

5820,4

3,76495283

1995

136,8

2,1360861

5643,4

3,75154083

1996

120,9

2,0824263

5771,5

3,7612887

1997

114,8

2,05994189

6090,8

3,78467434

1998

90,1

1,95472479

6217,8

3,79363675

1999

94,8

1,97680834

4711,3

3,67314076

2000

109,8

2,04060234

4305,8

3,63405385

2001

147,4

2,16849748

4691,8

3,67133949

2002

363,1

2,56002625

5547,7

3,74411297

2003

5157,7

3,71245608

5673,2

3,75382809

2004

1209,5

3,08260587

6570,0

3,81756537

2005

1021,9

3,0094084

7104,0

3,85150295

2006

1518,4

3,1813862

8544,5

3,93168665

2007

802,2

2,90428266

8955,3

3,95208014

2008

1055,2

3,02333478

9095,8

3,9588409

94

2009

1585,1

3,20005667

9593,4

3,98197255

2010

1494,8

3,17458309

9811,6

3,99173983

Total

22284,4

119,891434

388778,6

196,063833

Source : Par nous-mêmes sur base des données collectées

II.2. Formulation de l'Equation

La formulation de l'équation de cette étude reste préalablement liée à l'identification de variable dépendante et de variable indépendante. En effet, dans le cas échéant, la variable dépendante (Y) est représentée par le PIB et la variable indépendante (X) est remplacée par l'APD. Ainsi donc, l'équation s'écrit comme suit : Y(PIB) = aX(APD) + b + u.

Dans cette équation, « a » désigné le coefficient de l'APD, « b » représente la constante qui remplace les autres variables dont on n'a pas tenu compte et qui peuvent influencer la croissance économique et ce, en vertu du raisonnement économique.

Concrètement, nous formulons notre équation de la manière

suivante : LogPIB = aLogAPD + b.

II.3. Traitement des données et estimation des paramètres

Pour traiter les données, nous nous servons du Programme MS Office Excel 2010. Ci-dessous le rapport du traitement des données.

95

L RAPPORT DÉTAILLÉ

Statistiques de la régression

Coefficient de détermination multiple 0,999698468

Coefficient de détermination R"2 0,999397027

Coefficient de détermination R"2 0,999384968

Erreur-type 0,661081293

Observations 51

ANALYSE DE VARIANCE

Degré de liberté

Somme des
carrés

Moyenne Valeur critique de F

des carrés F

3,61285E-82

Régression 1 36217,64117 36217,64117 82872,49728

Résidus 50 21,85142379 0,437028476

Total 51 36239,49259

Limite inférieure pour seuil Limite supérieure pour seuil

Coefficients Erreur-type Statistique t Probabilité de confiance = 95% de confiance = 95%

Constante 0,004824134 0,095339896 0,050599317 0,959846409

-0,18667168 0,196319947

1,622895833 1,645701396

LogAPD 1,634298615 0,005677095 287,8758366 0,6128582

96

Après ce traitement, notre équation s'écrit de la manière ci-après : LogPIB = 1,63LogAPD + 0, 0048.

II.4. Tests statistiques et relation théorique entre variable dépendante et

indépendante

Pour vérifier la validité du modèle et l'impact de variable indépendante sur la variable dépendante et afin d'éviter toute conclusion arbitraire, il est impérieux de procéder à la vérification d'un certain nombre de tests statistiques notamment le test de Fisher Snédecor et le test T - Student.

a) Test global du modèle

Ce test est utilisé pour vérifier la validité du modèle. Il s'appelle aussi test de Fisher Snédecor ; nous nous servons des postulats suivants :

- H0 : R2 = 0 - H1 : R2 ? 0

Règle de décision : Rejet H0 si Fcal et supérieur à Fth. Ainsi donc, les résultats suivants ont été trouvés :

 

Valeurs

F calculé

82872,49728

F théorique

2,16495108

Source : rapport régression

Il s'observe que le F calculé est largement supérieur au F théorique. Comme Fcal > Fth ; Nous rejetons H0 au seuil de 5%. Nous concluons que le modèle est valide et que l'APD influence positivement et globalement le PIB.

Ce test est utilisé ici pour vérifier l'impact de variable indépendante sur la variable dépendante. Il s'agit principalement du test T - Student.

b) Tests individuels du modèle

97

1. Test de l'impact de l'APD sur le PIB

Nous nous servons des hypothèses suivantes :

- H0 : a1 = 0 - H1 : a1 ? 0

Règles de décision : Rejeter H0 si T calculé est supérieur au T théorique. Ainsi donc, les résultats suivants ont été trouvés :

 

Valeurs

T calculé

287,8758366

T théorique

0,67963535

 

Source : rapport régression

Comme le Tcal est supérieur au Tth. Nous rejetons H0 au seuil de 5% et nous concluons que l'APD a un impact significatif et positif sur l'économie de la RDC.

2. Test de l'impact de termes indépendants sur le FIB Nous nous servons des hypothèses suivantes :

- H0 : b = 0 - H1 : b ? 0

Règles de décision : Rejeter H0 si T calculé est supérieur au T théorique. Ainsi donc, les résultats suivants ont été trouvés :

 

Valeurs

T calculé

287,8758366

T théorique

0,67963535

Source : rapport régression

Comme le Tcal est supérieur au Tth. Nous rejetons H0 au seuil de 5% et nous concluons que les autres variables ont aussi un impact significatif et positif sur l'économie de la RDC.

98

II.5. Commentaire général sur le modèle et vérification des hypothèses

Après avoir présenté le modèle ainsi construit et le testé, il nous revient de porter un regard général sur son interprétation théorique.

En effet, l'APD constituant notamment des prêts et des dons agit positivement l'économie nationale de la République Démocratique du Congo. Autrement dit, plus l'APD augmente, plus le niveau de notre économie nationale augmente aussi. Concrètement, 1 dollar américain courant de l'aide injectée dans notre pays augmente notre PIB de 0,634$.

De l'autre coté, les autres variables que nous n'avons pas tenu compte dans ce modeste travail influent aussi positivement sur notre économie nationale.

Au regard de tous ces résultats, nous pouvons vérifier nos hypothèses dans le tableau ci-dessous :

Hypothèses

Observation

La nature de l'aide publique au

développement transférée vers la RDC serait notamment les dons et les prêts ;

Confirmée

L'aide serait destinée à financer les infrastructures et services sociaux de base, à financer la production et les infrastructures économiques ;

Confirmée

Les structures ou les canaux de

distribution des ressources financières

en République Démocratique du

Congo seraient les partenaires
multilatéraux et bilatéraux ;

Confirmée

L'effet de l'aide publique au

développement sur la croissance

Confirmée à partie et infirmée à partie

99

économique de la RDC devrait être positif mais non significatif.

Source : par nous-mêmes sur base des données traitées

100

Conclusion

La problématique de l'aide publique au développement demeure présente actuellement dans beaucoup de travaux à travers la planète. Le présent travail que nous sommes entrain de clore s'est proposé d'analyser l'impact de l'APD sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo durant ces 50 dernières années. Ainsi, pour atteindre ce noble objectif, les questions d'orientation suivantes ont été abordées :

1. Quelle est la nature de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

2. Quelles sont les destinations de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

3. Quelles sont les structures de financement de l'aide publique au développement en République Démocratique du Congo ?

4. Quel est l'impact de l'aide publique au développement sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo ?

Eu égard aux questions soulevées ci haut, les hypothèses suivantes ont été émises :

1. Nous avons supposé que la nature de l'aide publique au développement transférée vers la RDC serait notamment les dons et les prêts ;

2. Nous avons pensé ensuite que cette aide serait destinée à financer les infrastructures et services sociaux de base, à financer la production et les infrastructures économiques ;

3. Nous avons estimé encore que les structures ou les canaux de distribution des ressources financières en République Démocratique du Congo seraient les partenaires multilatéraux et bilatéraux ;

4. Enfin, nous avons cru que l'effet de l'aide publique au développement sur la croissance économique de la RDC devrait être positif mais non significatif.

101

Par ailleurs, ces hypothèses ont débouché sur les objectifs spécifiques

suivants :

1. Déterminer la nature de l'aide publique au développement transférée en République Démocratique du Congo ;

2. Analyser la destination finale des APD en République Démocratique du Congo ;

3. Dégager les canaux de distribution ou les structures de financement des dites aides ;

4. Mesurer l'impact de l'APD sur le niveau des richesses nationales de la République Démocratique du Congo ;

5. Proposer des pistes de solution éventuelle.

Cependant, le choix porté sur ce thème n'a pas été un fait de hasard. Il a bien sûr été motivé par plusieurs raisons notamment des raisons personnelles, scientifiques et sociales.

Quant à l'intérêt de ce travail, soulignons qu'au sujet de l'aide publique au développement (APD), plusieurs études ont certes fait le tour de la question. Ces études, pour ce qui concerne la RDC se sont le plus souvent appesanties à établir le lien entre l'APD et la pauvreté. Il faut noter que la croissance économique qui garantit la réduction de la pauvreté est celle qui est accompagnée d'une politique de redistribution de revenus. Au-delà cet aspect, une autre étude n'est jamais de trop, pour plusieurs raisons. Tout d'abord le relèvement de la croissance économique est actuellement au centre de toute politique économique, vue son ampleur. Ensuite, cette étude par sa démarche quantitative (analyse économétrique) vient contribuer à enrichir et actualiser la littérature sur l'éventuel rôle que l'APD pourrait jouer dans l'amélioration de la croissance économique.

Par ailleurs, pour vérifier nos hypothèses et atteindre ainsi nos objectifs. Il était non seulement impérieux mais aussi et surtout capital de suivre une démarche méthodologique qui s'est basée essentiellement sur une recherche

102

documentaire. Pour ce faire, il a été collecté des données secondaires émanant d'institutions nationales et internationales sur l'aide publique au développement et aussi sur la croissance économique en RDC.

Après le traitement des données, il était question de faire les analyses de résultats des modèles économétriques qui permettront de tirer une conclusion et faire des recommandations.

Pour être conçu et précis et se trouvant dans l'impossibilité d'effectuer notre recherche depuis le début de temps jusqu'à jours et dans tous les coins de la planète, nous avons délimité notre étude sur le plan spatial en République Démocratique du Congo et sur le plan temporel, entre 1960, année de l'indépendance du pays et 2010, année du cinquantenaire de la RDC.

Enfin, hormis cette introduction générale et une conclusion générale à la fin de ce travail, la présente étude sera subdivisée en deux grandes parties. La première portant sur les considérations générales sera quant à elle subdivisée en 3 chapitres. Le premier chapitre traitera des fondements théoriques sur l'APD, le deuxième chapitre sera axé sur les fondements théoriques de la croissance économique et le troisième chapitre abordera les questions relatives à la méthodologie du travail et à la présentation du milieu d'étude.

Quant à la deuxième partie portant sur l'aide publique au développement et la croissance économique, elle sera décomposée en deux chapitres. Le premier chapitre portera sur un aperçu général de l'APD en RDC et le dernier mesurera l'impact de l'APD sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo.

En effet, l'APD constituant notamment des prêts et des dons agit positivement l'économie nationale de la République Démocratique du Congo. Autrement dit, plus l'APD augmente, plus le niveau de notre économie nationale augmente aussi. Concrètement, 1 dollar américain courant de l'aide injectée dans notre pays augmente notre PIB de 0,634$.

103

De l'autre coté, les autres variables que nous n'avons pas tenu compte dans ce modeste travail influent aussi positivement sur notre économie nationale.

Au regard de ces résultats, nous formulons les suggestions suivantes :

a) Au gouvernement :

- De procéder à des réformes politiques, économiques et institutionnelles, préalables à l'efficacité des aides internationales ;

- D'affecter véritablement l'aide publique au développement au secteur porteur de croissance tel que l'agriculture ;

- De renforcer les mécanismes internes de suivi et de contrôle des différentes ressources reçues de l'extérieur ;

- De punir tous ceux qui sont ou seront impliquer dans le détournement des fonds reçus de l'extérieur.

b) Aux Bailleurs de fonds (donateurs) :

- D'augmenter l'enveloppe de l'aide publique au développement en faveur de la RDC ;

- De définir les nouvelles priorités dans l'octroi de l'aide publique au développement ;

- De renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle des aides octroyées à la RDC afin que ces dernières servent réellement aux fins utiles.

104

Bibliographie

I. Ouvrages

1. JACKY Amprou et LISA Chauvet (2004), Efficacité et allocation de l'aide : revue des débats, Agence Française de Développement, Paris.

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5. BERG ELLIOT et Al (1997), L'aide publique au développement du secteur privé au Sénégal considérations stratégiques, document préparé par l'USAID, juin 1997

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2. BAUER P. (1987), «Creating the Third World: Foreign Aid and its Offspring», Journal of Economic Growth, Vol.2, N°4

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4. KOMON, A., (2000), «Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern? », Journal of International Development, Washington.

5. DOMAR, HARROD, (2004), «The Increasing Selectivity of Foreign Aid, 19842002», Working Paper 3299, The World Bank, Washington D.C.

6. HELLEINER P. (1975), «A Model of Public Fiscal Behaviour in Developing Countries: Aid, Investment, and taxation», American Economic Review, 65-3.

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8. GOMANEET K., S. GIRMA, O. MORRISSEY (2003), «Searching for Aid Thresholds Effects; Aid, Growth and the Welfare of the Poor», Credit Working Paper, University of Nottingham

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10. BOONE P. (1996), «Politics and the Effectiveness of Foreign Aid», European Economic Review 40.

11. BURNSIDE C. and D. DOLLAR, (2004), «Aid, Policies, and Growth: Revisiting the Evidence, Policy Research Paper N°3251, and World Bank.

12. FEYZIOGLU T., V. SWAROOP et M. Zhu (1998), «A Panel Data Analysis of the Fungibility of Foreign Aid», World Bank Economic Review 12(1)

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14. FRANCO-RODRIGUEZ S., O. MORRISSEY et M. MCGILLIVRAY (1998), «Aid and the Public Sector in Pakistan: Evidence with Endogenous Aid», World Development 26(7).

15. HADJIMICHAEL M.T., D. GHURA, M. MUHLEISEN, R. NORD et E.M. UÇER (1995), » SubSaharan Africa: Growth, Savings, and Investment,

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1986-1993», Occasional Paper 118, International Monetary Fund, Washington D.C.

16. AMPROU J. et E. DURET et al. (2000), «Réformes, Groupes d'Intérêt et Dépendance à l'Aide: Théorie et Estimation Econométrique», in Survivre grâce à l'Aide, Réussir malgré l'Aide, Cahier des Sciences Humaines No.13, Autre part, IRD.

17. RODRIK et BERG (1961), « International Aid for Underdeveloped Countries», Review of Economics and Statistics 43(2).

18. GUILLAUMONT P (1995), « Propositions pour un Nouveau Type de Conditionnalité », CERDI Université d'Auvergne, Direction Générale du Développement, Bruxelles.

19. RAVALLION M., S. CHEN et al. (1997), ((What Can New Survey Data Tell Us About Recent Changes in Distribution and Poverty? », World Bank Economic, Review 11 (2).

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21. BERTHELEMY J.C., (1995), Quel avenir pour l'économie africaine, Centre de Développement, Tunis.

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107

III. TFC et Memoires

1. Mahomed KOEBA (2011), Aide publique au Développement et la lutte contre la pauvreté. Cas de la Cote d'Ivoire, Master en Economie Publique, Université de Cocody - Abidjan, Inédit.

2. Fatou GUEYE, (2007), Efficacité de l'aide publique au développement. Cas du Sénégal, Mémoire d'études approfondies, Université Cheikh Anta Diop, inédit.

3. TOWOSHI LOKALO, (2010), La problématique de l'aide financière internationale dans le développement des Etats du tiers-monde. Cas de l'aide de la Belgique en RDC, Mémoire de fin d'études, Université de Kinshasa, Inédit.

4. MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO, (2009), L'Aide publique au développement en République démocratique du Congo, la spécificité aux Etats fragiles, Master 2 en Gestion des projets de développement en Afrique, Université Paris VI, Paris, inédit.

5. CAPO Amah Vinyo (2004), TOGO : Aide extérieure, dette publique et croissance économique au TOGO, Master 2, Université de Lomé

6. ZOUNGRANA SALIFOU (2007), L'agriculture de contre-saison : une alternative pour la réduction de la pauvreté des ménages ruraux au Burkina, Masteur2 en Macroéconomie, Université de Faso, Inédit.

7. Oumar FAKABA SISSOKO, Analyse de la croissance économique du Mali depuis l'indépendance, Université Nanterre Paris X, Master II en Economie internationale, Politiques macroéconomiques et conjonctures, 2008, inédit.

IV. Rapports et autres documents officiels

1. Statistiques UNCTAD, 2006.

2. OCDE/CAD (2005): Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, Février 2005

3. Assessing Aid, le rapport portant sur l'appropriation, l'harmonisation, l'alignement, les résultats de l'APD ainsi que les responsabilités des parties, Rapport publié en 2005.

4. Revue de la coopération entre le Sénégal et la Banque Africaine de Développement en 2003

108

5. ODHD (2003), Décentralisation & réduction de la pauvreté, Rapport National 2005 sur le développement humain durable au Mali, Bamako. (Téléchargeable sur www.undp.org).

6. http://faostat.fao.org/. (Indicateurs du développement dans le monde, disponible sur, http://web.worldbank.org/).

7. PNUD, Rapport annuel sur le développement humain, téléchargeable sur le site du Pnud www.unpd.com.

8. PNUD, Rapport sur le développement humain 2010 : La vraie richesse des Nations, téléchargeable sur le site www.undp.org.

9. Rapport sur les ressources extérieures mobilisées pour la mise en oeuvre des programmes de développement en RDC (Exercice 2000 à 2001), Ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Comité de coordination des ressources extérieures, 2001.

10. OCEDE, Rapport principal : Table rase - et après ?, Evaluation de l'allégement de la dette en République Démocratique du Congo, 2012. V. Webographie

1. www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-2-page-37.htm

2. http://www.aae.wisc.edu/www/events/papers/rosenzweig.pdf.

3. www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv

4. www.doingbusiness.org

109

Table des matières

Epigraphe I

Dédicace II

Remerciements III

Sigles et abréviations IV

Liste des tableaux et graphiques V

Introduction générale 1

Première partie : CONSIDERATIONS GENERALES 12
Chapitre Un : FONDEMENTS THEORIQUES SUR L'AIDE PUBLIQUE AU

DEVELOPPEMENT 13

I.1. Définitions et fondements théoriques de l'APD 13

I.1.1. Définition et importance de l'Aide au Développement 13

I.2. Evolution de la notion d'Aide Publique au Développement 15

I.3. Critiques de quelques auteurs sur l'APD 18

I.4. Efficacité de l'Aide en termes de réduction de la pauvreté 19

I.4.1. Aide et la géographie dans la lutte contre la pauvreté 20

I.5. Efficacité de l'Aide en termes de croissance économique 21

I.5.1. L'Analyse de Burnside et Dollar 21

I.5.2. La sélectivité de l'Aide 22

I.6. L'impact de l'Aide sur les réformes politiques 24

I.6.1. Les conditionnalités 25

I.7. Controverses sur l'efficacité de l'aide 28

I.8. L'APD : Quelles orientations en faveur des PMA ? 28

I.9. Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide publique au développement 30

I.10. Formes d'aide publique au développement 31

I.11. Les principaux pays donateurs de l'APD 33

I.12. Les canaux de distribution de l'APD 34
Chapitre Deux : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 37

Section I : La croissance économique 37

I.1. Définition 37

I.2. La Mesure de la croissance économique 39

I.3. Les limites du PIB : 41

I.4. Les nouveaux indicateurs de mesure de la croissance 44

110

I.4.1. Les indicateurs du PNUD et l'indice de sécurité sociale 45

I.4.2. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs territoriaux 47

I.5. Jugement entre les indicateurs 50

Section II. Les théories de la croissance et ses déterminants 51

II.1. L'innovation à l'origine de la croissance économique : J. Schumpeter 51

II.2. Le modèle Harrod-Domar 53

II.3. Le modèle de Robert Solow 54

Section III. Les nouvelles théories de la croissance et leur remise en cause 56

Section IV. Les déterminants de la croissance 58

Chapitre Trois : METHODOLOGIE DU TRAVAIL 60

Section I : Méthodologie du travail 60

II.3. Difficultés rencontrées 64

Section II : Présentation de la République Démocratique du Congo 64

Deuxième partie : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET CROISSANCE

ECONOMIQUE EN RDC 67

Chapitre Quatre : PRESENTATION DES TENDANCES DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SUR LA

PERIODE 1960 -2010 68

I. Les tendances périodiques de l'APD 68

I.1. La période 1960-1990 68

I.2. Le début des années 90 71

I.3. La période 2001-2010 73

II. Engagements et versements de l'Aide Publique au Développement 75

III. Détermination de quelques indicateurs de l'Aide Publique au Développement 78

III.2. L'indicateur de dépendance à l'aide 79

III.3. Le Ratio de l'aide par habitant 82

IV. Répartition de l'Aide en fonction de sa nature 84

V. Destination finale de l'aide 87

VI. La structure du financement de l'APD en RDC 90

Chapitre Deux : IMPACT DE L'APD SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC

92

II.1. Les données à estimer 92

II.2. Formulation de l'Equation 94

II.3. Traitement des données et estimation des paramètres 94

II.4. Tests statistiques et relation théorique entre variable dépendante et indépendante 96

111

II.5. Commentaire général sur le modèle et vérification des hypothèses 98

Conclusion 100

Bibliographie 104

Table des matières 109






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci