Section 2. Evolution de l'économie congolaise et
contribution des ressources naturelles
? La Période de 1960 à 1973.
Cette période a été
caractérisée par des taux de croissance négatifs, avec une
moyenne annuelle de -3.31%. Pendant toute la période, le taux
d'inflation est resté supérieur à 25.0%, soit 54.68% en
moyenne. Le ratio investissement sur PIB est passé de 17.8% en 1975
à 12.7% en 1972. On note également, au cours de cette
sous-période, la prééminence des dépenses courantes
comparées aux dépenses à caractère
économique. Elles se sont, rapportées au PIB, respectivement
chiffrées, durant la période 1960-1973, à 27.4% et 3.9% en
moyenne. Comme la part des dépenses à caractère
économique constitue un indicateur de l'effort effectué par le
pays en faveur du développement [BOSONGA, 2003], la tendance
observée de l'évolution des dépenses en capital en RDC
[6.2% en 1975, 6.1% en 1976, 3.4% en 1970, 2.7% en 1971, 1.5% en 1972], semble
indiquer l'absence de toute politique active et conséquente en
matière de croissance et de La chute des investissements, le recul de la
production et l'accélération de l'inflation, observés
durant cette période, sont le fait de la baisse des cours des principaux
produits [cuivre et cobalt] générateurs des ressources en devise
d'une part, d'autre part des conséquences fâcheuses de la mauvaise
application des mesures de zaïrianisation [1973] , qui ont
7 Tombola C., 2010, Le lien capital public et
croissance économique en RDC. Y a-t-il une taille optimale de l'Etat ?,
UPC/Département des Sciences Economiques, Mémoire de Licence,
Kinshasa, p.39
18 | P a g e
occasionné d'importantes fuites des capitaux,
doublé des effets prolongés du premier choc pétrolier
[1973].7
? La Période 1974 à 1988
De la baisse brutale des cours du cuivre et du cobalt, et du
deuxième choc pétrolier [1979]. Au cours de cette période
[1974-1979], l'inflation a affecté la croissance.
La phase de 1974 à 1982 est caractérisée
par des mauvais choix en matière de politique économique ayant
abouti au surendettement du pays dans le cadre de financement des grands
travaux (INGA I et II, CCIZ, Sidérurgie de MALUKU...) sous le sceau de
la corruption et de rétro-commissions.
Dans un contexte international caractérisé par
deux chocs pétroliers (quintuplement et quadruplement du prix du baril
respectivement en 1973 et 1976) et la chute du cours du Cuivre en 1975 (
après l'échec de la stratégie mise en oeuvre par le CIPEC,
Conseil Intergouvernemental des Pays Producteurs et Exportateurs du Cuivre),
les mesures ratées de Zaïrianisation ou nationalisation, de
Radicalisation ou Étatisation et enfin de Rétrocession, la
gestion peu orthodoxe des Finances Publiques, le caractère accommodant
de la politique monétaire et les coûts liés à
l'ajustement tardif de la politique de change (passage avec beaucoup des
retards de la fixité du régime des changes au flottement) ont eu
comme conséquences l'arrêt du processus de création des
richesses intérieures.
La phase de 1983 à 1988 est celle des efforts
d'ajustement de l'économie grâce aux mesures d'assainissement de
la politique budgétaire et des réformes entreprises au niveau de
la politique monétaire (libéralisation des taux
d'intérêt), de la politique de change (adoption du régime
des changes flottants et assouplissement de la réglementation de
change). Toutefois, ces politiques de gestion de la demande n'ont pas
été relayées par des politiques de portée
structurelle et des initiatives de développement.
19 | P a g e
Figure 1.1. Evolution du secteur réel:
1975-1980
25 20 15 10 5 0
|
|
investissement en % PIB
depense en capital de l'etat en %PIB
|
1975 1976 1977 1978 1979 1980
Sources : Elaboré sur base des données des rapports
annuels de la BCC et de la Banque Mondiale
100% 80% 60% 40% 20% 0% -20%
|
|
Taux de croissance economique en %
Taux d'inflation en %
|
1975 1976 1977 1978 1979 1980
|
|
Source : Elaboré sur base des données des rapports
annuels de la BCC et de la BM.
Il ressort de ce graphique, en général, une
relation inverse entre le taux de croissance et l'inflation. On observe que le
recul de l'inflation s'accompagne d'un relèvement de la croissance et
l'accélération de l'inflation d'un ralentissement de la
croissance. On observe aussi, en somme, un repli du taux d'investissement et de
dépenses en capital de l'Etat. Par ailleurs, il faut noter que les
guerres de Shaba [1977 et 1979] ont exacerbé le repli de
Tableau 1.1. Taux de croissance en volume des
différents secteurs : 1990-2001
20 | P a g e
l'activité économique [en touchant
particulièrement les secteurs mines et transports]. Elles ne sont donc
pas restées sans conséquence sur l'appareil de production.
Durant cette sous-période, l'économie avait
réagi favorablement aux réformes des Programmes d'Ajustement
Structurel [PAS] de 1983 et de 1987-1988, intégrant les mesures de
libéralisation des prix et des taux de change. La discipline
imposée par ces programmes, avec notamment la promotion des politiques
budgétaire et monétaire restrictives, a permis l'économie
zaïroise à l'époque, d'assainir le cadre
macroéconomique et d'emprunter une voie - même fragile - de la
croissance économique. En effet, le taux de croissance du PIB est
passé de -0.3% en 1979 à 5.6% en 1984, les dépenses
publiques en capital, en % du total, sont passées de 5.1% en 1979
à 11.2 % en 1982, l'investissement[en % du PIB], de 9.9% en 1980 ; 14.1
% en 1987 et le taux d'inflation est passé de 77 % à 24 % en
1985.
? La période de 1989 à 2001
La sous-période 1990-2001 est la période de
la descente aux enfers de l'économie nationale. Cette
sous-période fut en effet marquée par la rupture de la
coopération avec les milieux financiers internationaux, la
dégringolade de l'activité économique et par plusieurs
autres événements : les remous sociaux [1990] et pillages [1991
et 1993], une forte récession, une hyperinflation sans
précédent et l'éclatement des guerres de libération
[1996] et d'agression [1998-1999]. La production nationale n'a pas pu continuer
sur sa lancée dans presque tous les secteurs d'activité. Les
grandes entreprises congolaises du secteur minier ont connu des
difficultés d'exploitation [on note l'effondrement de la
Gécamines]. Le volume de produc
21 | P a g e
SECTEUR D'ACTIVITE 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
1999 2000 2001
SECTEUR DES BIENS -7,2 -6,3 -8,2 -2,7 -0,8 0,7 -0,5 -7,4
-0,7 -1,9 -2,5 -3,3
4. Electricité et Eau 3,2 6,2 7,8 -17,1 -3,3 6,7 18,9
SECTEUR DES SERVICES -5,7 -10,1 -11
1. Agriculture, Elevage,
Pêche 2,6 2,8 3,1 1,9 -0,8 -2,3 -2,8 -2,8 -1,4 -5,1
-2,8 -3,9
2. Extraction minière et
métal. -15,6 -22,8 -36,3 -20,3 1,9 6,3 3,2
3. Industrie manufacturière -14,6 -21,5 -27,6 -12,2 -7,4
9,7 -3,4
5. Bâtiments et Travaux
publics -39,7 -16,5 -35 -11,3 12,8 26,2 24,7
PRODUIT INTERIEUR
BRUT -6,6 -8,4 -10,5
29,4 10,3 -0,7 -2,3 -1 -5,3 -9,1 -14,4 -3,5
13,5 -3,9 0,7 -1,1 -5,4 -1,7 -4,3 -6,2 2,1
-
-
-
21,8 -7,3 -13,8 2,2 -162
30,6 4,5 -32,4 -32,4 -32,3
14,2 10,1 -18,7 -2,9 0,8
11,5 -5 5,3 -0,6 8,6
-
-
-
-
Source : Rapports annuels BCC, 1990 et 2001.
L'analyse minutieuse de ce tableau révèle un
recul important de la production dans les secteurs d'Extraction minière,
Industries Manufacturières, Bâtiment et travaux publics [pendant
les 4 premières années], Transports et communications [1990 et
1991], Services marchands [1991 et 1992], ainsi qu'une baisse des recettes des
Droits et taxes à l'importation durant les 3 premières
années. En 1993, le recul de la production s'est manifesté dans
presque tous les secteurs. En effet, le taux de croissance s'est situé
à 13.5%, suite à une forte baisse de la production
enregistrée dans le secteur des biens qui a entraîné
à son tour la baisse dans le secteur des services. Le secteur
d'Agriculture est demeuré positif durant les quatre premières
années. Mais, ce secteur reste caractérisé tel que
signalé ci-haut - par des goulots d'étranglement qui ne le
rendent pas optimal.
22 | P a g e
Figure 1.2.Taux de croissance en volume de
différents secteurs et de leurs composantes
en 2001
droits et impots a l'importation
38%
service non marchands
20%
commerce gros et detais 1%
%
Agriculture
-3%
service marchand
-9%
Industie
manifacturiere
14%
transport et communication
8%
Industie
extractive
electricité
et eau
5%
Batiments et travaux publics
1%
1%
Source : Par l'auteur sur base des données des
rapports annuels de la BCC.
Comme on peut le remarquer à travers le graphique. En
2001, la structure des contributions dans la formation du PIB a
été modifiée comparativement à 2000. En effet, la
branche « Droits et taxes à l'importation » a contribué
à hauteur de 44.4% à la croissance, suivie par celles d'«
Electricité et eau », «Transports et communications »,
« Bâtiment et travaux publics », ainsi que d'« Extractions
minières » pour respectivement 8.6%, 8.1%, 6.7% et 0.8%. Par
contre, le reste des branches, notamment la branche d' « Agriculture,
pêche et chasse », «Industries manufacturières »,
«Commerce de gros et de détail », « Services marchands
» et « Services non marchands », ont plombé la croissance
avec une contribution négative respectivement de -3.9%, -16.2%, -0.7%,
-10.0%, -23.6% (voir tableau 1.1).
La période de 1989 à 2001 est celle du
déclin de l'économie et de la société
congolaise.
La dégringolade de l'économie congolaise pendant
cette sous-période est expliquée par multiples chocs, entre
autres les remous sociaux et les guerres. Il s'avère toutefois important
de préciser que la relecture attentive de l'histoire semble indiquer que
les facteurs les plus responsables de cette crise se trouvent dans la
sphère politique. Parmi ces facteurs, nous pouvons citer
l'instabilité politique résultant essentiellement de la mauvaise
gouvernance, la dictature, l'impunité et la corruption ou l'injustice
sociale. Il
23 | P a g e
faut noter aussi que les pillages de 1991 et de 1993 ont
contribué à l'affaiblissement de l'outil de production comme nous
pouvons le voir à travers une simple comparaison entre le PIB per
capita, l'investissement et le niveau d'inflation accusée (voir figure
2.2 ci-dessous tiré du mémoire de Tombola C., 2010).
Tableau 1.2 PIB par habitant, et taux d'inflation:
1990-2000
Années
|
1990
|
1992
|
1994
|
1996
|
1998
|
2000
|
Taux d'inflation
|
233,2
|
2989,6
|
9789
|
693
|
134,8
|
511,2
|
PIB par habitant en US
|
205
|
130
|
120
|
110
|
93
|
85
|
Source : Par l'auteur sur base des données des rapports
annuels de la BCC. De ce tableau, nous construisons le graphique
ci-après :
12000
10000
-2000
4000
8000
6000
2000
0
1985 1990 1995 2000 2005
Taux d'inflation
PIB par habitant en US
En vue de rompre avec cette situation, l'exécution du
Programme de Désinflation Rapide [PDR], avec le concours technique du
FMI (Fond monétaire Internationale), a permis de casser
l'hyperinflation. Le taux d'inflation est passé de 9796.9% à
370.3% de 1994 à 1995 et l'économie a renoué avec une
croissance positive de 0.7% en 1995. Malheureusement, faute de la consolidation
des acquis du PDR l'économie se plongea à nouveau dans un cycle
infernal d'hyperinflation et de décroissance du PIB. Certes qu'il y a eu
changement de régime politique après la prise du pouvoir par
l'Alliance des Forces Démocratiques pour Libération du Congo
[AFDL] le 17 mai 1997, mais le nouveau gouvernement n'a pas
24 | P a g e
pu maîtriser le cadre macroéconomique.
L'économie du pays était toujours exposée aux
déséquilibres qui ne cessaient de s'entretenir.
L'éclatement de la guerre d'agression en 1998 n'a fait que fragiliser
davantage l'économie nationale. Cette situation se poursuivra jusqu'en
2001, année de renouement des relations avec les milieux financiers
internationaux. A la fin de cette année les taux d'inflation et de
croissance économique se sont situés respectivement à
135.2% et - 2.1%. Le tableau 2.2 ci-après résume la situation
économique de 1997 à 2001.
? La période de 2002 à 2014
Après une décennie caractérisée
par des performances économiques chaotiques et des
déséquilibres de fondamentaux de l'économie, la RDC, avec
un nouveau Gouvernement en 2001, a conclu avec la Banque mondiale et le Fonds
monétaire international un programme de stabilisation
macroéconomique. Ce programme a permis de rétablir, en 2002, les
équilibres macroéconomiques fondamentaux.
Au cours de cette période, coïncidant avec la
reprise de la coopération multilatérale et bilatérale, les
résultats économiques ont été surtout le fait de
l'application des politiques économiques conjoncturelles restrictives et
de certaines réformes structurelles de première
génération (partenariat dans le secteur minier, guichet unique au
Port de MATADI, mise en place de la chaîne la dépense,
indépendance de la Banque Centrale, liquidation des banques en
difficulté).
a. Analyse du secteur réel
L'assainissement du cadre macroéconomique et la fin de
la guerre après la libéralisation de l'économie en 2001,
ont permis à la RDC de relever son niveau d'activités
économiques. En effet, les zèles caractérisant le
Gouvernement en place après la reprise de la coopération avec les
Institutions financières internationales [IFI] ont conduit au
relèvement des investissements tant au niveau du secteur public que
privé, induit par le regain de la confiance de certains
investisseurs.
25 | P a g e
Tableau 1.3 Evolution du taux de croissance du PIB
réel et PIB réel per capita : 2002-2014
Années
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Taux de
croissance
du PIB réel (en %)
|
3,5
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
6,2
|
2,8
|
7,2
|
6,9
|
7,1
|
8,5
|
9,5
|
Taux de
croissance
du PIB
réel per
capita(en %)
|
0,5
|
2,6
|
3,7
|
3,6
|
6,4
|
8
|
6
|
2,7
|
7,8
|
6,6
|
6,8
|
7,1
|
7,9
|
Source : Rapports annuels BCC, 2007 et FMI, 2005 et
2013.
Il se dégage de la lecture du tableau ci-avant que la
croissance économique positive est de retour en RDC depuis 2002. Les
résultats assez encourageants enregistrés sur le plan de la
croissance sont attribuables à l'exécution du PIR [Programme
Intérimaire Renforcé], qui a consisté en un assainissement
de l'environnement économique général du pays, le PIR fut
relayé par le PEG [Programme Economique du Gouvernement] en 2002, lequel
comportait un ensemble de réformes, notamment la révision du Code
des investissements. La signature de l'accord global et inclusif avec les
belligérants qui consacrait la fin de la guerre, a permis une
consolidation de la croissance. Cette tendance s'est observée durant
pratiquement toute la décennie, quand bien même, en 2006 et 2009
il y a eu une chute de la croissance.
26 | P a g e
Figure 1.3. Taux de croissance réel et PIB
réel per capita : 2002-2014
10
4
9
8
0
7
6
5
3
2
1
2000 2005 2010 2015
Taux de croissance du PIB réel (en %)
Taux de croissance du PIB réel per capita(en %)
Source : Par l'auteur sur base des données des
rapports annuels de la BCC.
Le retour à la croissance positive à partir de
2002 a permis à cet indicateur d'être égal à 96.8
USD en 2008. Mais le problème de développement en RDC se pose
aujourd'hui en termes de réduction de la profondeur et de l'incidence de
la pauvreté8; car la nouvelle performance du PIB réel
par tête [0.66 USD/jour] ne se trouve toujours pas au-dessus du seuil de
pauvreté équivalent à 1 USD/jour.
Il faut noter que la croissance positive, observée
depuis 2002, a été soutenue essentiellement par cinq branches de
l'économie, à savoir : l'Industrie extractive, le Bâtiment
et travaux publics, les Droits et taxes à l'importation, le Transport et
communication et le Commerce de gros et de détail. Le tableau suivant
l'exprime si bien.
8 C'est la proportion de personnes vivant avec moins
d' 1$ par jour.
27 | P a g e
b. Analyse du secteur monétaire
Depuis fin mai 2001, l'ajustement économique,
centré sur une politique budgétaire restrictive et une politique
monétaire prudente, a permis de restaurer la stabilité des prix
et d'amorcer la croissance telle que le renseigne le tableau ci-après
:
Graphique 1.4. Evolution de la croissance
économique, du taux d'inflation et taux de croissance monétaire
(en %)
evolutions indicateurs en %
40
80
70
60
50
30
20
10
0
PIB
Taux d'inflation taux de crois. Monet
Source : Rapport BCC politique monétaire 2014,
Rapports Annuels BCC 2008, 2010,2013.
L'analyse de ce tableau révèle que depuis 2002,
l'inflation, en rythme annuel en RDC, est inférieure à 20.0% -
exception faite pour l'année 2005, 2008 et 2009 - et est
corrélée positivement à la croissance. Ce constat
confirme, d'une manière générale, les résultats
présentés dans l'étude de M. Bruno et celle
effectuée par Fisher, Sahay et Vegh1 moyennant l'interprétation
suivante : dès qu'un pays restaure durablement la stabilisation, il
renoue avec la croissance économique
Cette croissance serait impulsée essentiellement par le
dynamisme du secteur primaire, à travers les activités
extractives.
Par ailleurs, la phase de réorganisation du
système financier congolais n'est pas très propice à une
utilisation efficace du capital en raison de son faible développement.
En
28 | P a g e
effet, le manque de profondeur des marchés explique la
faiblesse des taux d'épargne et d'investissement. Cette situation exerce
des effets contra cycliques sur la croissance économique. La situation
monétaire en RDC est aussi dominée par les reformes du secteur
financier qui se poursuivent sous la supervision de la Banque Centrale du
Congo. Le système financier se redresse après des années
de baisse de l'intermédiation financière dans les
opérations commerciales. En effet, la RDC compte en 2013 environ 20
banques commerciales qui constituent son système bancaire parmi
lesquelles 5 ont été restructurées profondément et
ont été liquidées.
c. Situation des Finances Publiques
Très souvent, les déficits budgétaires
observés dans la gestion des finances publiques en RDC sont une
conjonction des plusieurs dérapages qui caractérisent les phases
: de l'élaboration du budget de l'Etat et celle de son exécution,
il y a lieu de citer à titre illustratif : l'étroitesse de
l'assiette fiscale, la fraude et l'évasion fiscales, l'incapacité
de l'administration pour améliorer l'effort fiscal, sans oublier la
violation récurrente de la procédure classique d'exécution
des dépenses publiques. Ces éléments combinés
à l'explosion des dépenses de fonctionnement et à une
multiplication des dépenses hors budget ont entraîné au fil
des années une détérioration du solde
budgétaire.
Cependant, de 2002 à 2011, la gestion des finances
publiques a été satisfaisante, résultat d'une discipline
recommandée à la RDC par les institutions de Bretton Woods. La
reprise des activités et le retour de la croissance, au cours de la
période 2002-2011, ont permis d'élever le niveau des recettes
publiques. Son ratio, qui se situait à 3.73 % en 2000, a atteint le
niveau de 18.63 % en 2009, puis de 19.34 % en 2010. Le recours aux avances de
la Banque Centrale pour le financement du déficit a été
sensiblement réduit, allant jusqu'au remboursement [-0.54 % en 2002,
-0.88 % en 2004]. La compression du crédit à l'Etat a
été à la faveur du crédit aux secteurs
privés.
29 | P a g e
Graphique 1.5. Contribution sectorielle au PIB *(en
pourcentage)
PRIMAIRE SECONDAIRE TERTIARE
40%
16%
44%
Source : Rapport annuel BCC 2014 politique
monétaire.
Du point de vue de l'offre, cette croissance serait
impulsée essentiellement par le dynamisme du secteur primaire, à
travers les activités extractives dont la contribution à la
croissance atteindrait 5,5 % contre 3,2 % en 2013. Les secteurs secondaire et
tertiaire seraient marqués par un ralentissement de leurs
activités comparativement à l'année
précédente, 2,6 % contre 1,7 % et 3,2 %.
La forte contribution du secteur primaire est en liaison avec
le dynamisme l'économie congolaise. En effet, la valeur ajoutée
de l'activité extractive cette croissance serait impulsée
essentiellement par le dynamisme du secteur primaire, à travers les
activités extractives. La Banque Centrale du Congo - Direction
Générale de la Politique Monétaire et des
Opérations Bancaires - Février 2015 devrait s'améliorer de
13,2 % en 2014, après une hausse de 7,6 % en volumes de production du
cuivre et de l'or qui ont atteint des niveaux de production historiques de
1.030.129,0 tonnes et 23.539,0 kilos contre respectivement 919.588,0 tonnes et
4.900,0 kilos en 2013.
Pour sa part, la valeur ajoutée de la production
agricole se serait accrue de 4,7 % en 2014, après une
amélioration de 4,2 %, à la faveur des campagnes agricoles
menées par le gouvernement à travers le pays dans le cadre de la
relance de ce secteur.
30 | P a g e
d. Relations économiques
extérieures
La balance des paiements de la RDC accuse un déficit
chronique. Les exportations qui, autrefois étaient assez
diversifiées et équilibrées entre les produits miniers et
les produits agricoles avec en 1958, 54.0 % et 41.0 % respectivement pour les
produits miniers et les produits agricoles, dépendent actuellement
à plus de 90.0 % des seuls produits miniers.
Comparé à l'année 2001, le solde de la
balance commerciale redevient positif en 2002, grâce notamment à
l'appréciation des cours mondiaux du diamant, du cuivre, du cobalt, et
pétrole brut. Depuis 2002, le solde de la balance courante a
été également relativement modéré. Soit 0.7
millions d'USD et -59.6 millions d'USD, respectivement en 2002 et 2003.
Cette situation relativement satisfaisante est le fait
notamment de la discipline imposée, dans la gestion de finances
publiques, par l'exécution du PIR ainsi que d'autres programmes qui ont
permis à l'Etat congolais de restructurer les niveaux des soldes
budgétaires qui sont restés inférieurs à -2.0 %
durant la période 2002-2011. Le volume global des échanges
commerciaux, a progressé de 12,0 %, passant de 22,3 milliards d'USD,
soit 68,2 % du PIB, en 2013, à 25,0 milliards, soit 69,5 % en 2014. Par
ailleurs, l'interaction entre les exportations et les importations
révèle un excédent commercial de 1.001,8 millions d'USD en
2014 contre 943,1 millions en 2013. En effet, pour l'année 2014, les
exportations se sont accrues de 11,8 %, s'établissant à 12.981,9
millions d'USD contre 11.613,0 millions en 2013. Cette évolution
découle principalement de la hausse observée dans les
exportations de l'or, suite essentiellement à l'augmentation de la
quantité exportée, et des autres produits.
31 | P a g e
Graphique 1.6 : Volume estimé des IDE
réalisés en RDC de 2010 à 2014 (en USD)
Source : Elaboré par l'ANAPI sur base
des estimations faites à partir des données des rapports de la
Direction des Services aux Investisseurs et de la Commission d'approbation des
listes du Ministère des Mine.
Le graphique ci-dessus renseigne que la RDC est
dépendante de l'extérieur tant en biens de consommation finale
qu'en biens de consommation intermédiaire et d'équipement. Les
dépenses en devises pour cette catégorie des biens ont
fluctué d'année en année. Entre 2010 et 2014, la part des
investissements directs étranger du code minier est toujours
supérieure à celui des investissements direct étranger
dans le code des investissements. L'analyse comparative des importations de ces
codes aux exportations durant la période de transition montre que la RDC
dépend essentiellement du reste du monde.
Figure 1.7. Evolution du taux de change:
2002-2014
1000
400
800
600
200
0
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
taux de change
taux de change
|
|
années
|
taux de change
|
2002
|
382,1
|
2003
|
372,5
|
2004
|
444,1
|
2005
|
431,28
|
2006
|
503,43
|
2007
|
502,99
|
2008
|
639,32
|
2009
|
902,66
|
2010
|
915,13
|
2011
|
910,13
|
2012
|
|
2013
|
|
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Source : Par l'auteur su base des données des
rapports annuels de la BCC.
Il se dégage à la lecture du graphique qu'entre
2002 et 2011, l'on a assisté à une stabilité relative du
franc congolais. En se situant à 910.65 CDF le dollar en décembre
2014, le franc congolais se serait déprécié de 138.19% en
9 ans.
En matière de dette publique, l'évolution des
comptes extérieurs et budgétaires s'est traduite par une baisse
du ratio du service de la dette par rapport aux recettes budgétaires
à 23.5 % en 2006 contre 33.0 % un an plus tôt et par un recul du
ratio du service de la dette par rapport aux exportations à 13.6 %
contre 16.0 % en 2005. De même, le ratio du stock de la dette par rapport
au PIB s'est élevé à 93.2 % en 2007 contre 111.5 % en
2006. Enfin, il convient de signaler qu'à la faveur du point
d'achèvement de l'I-PPTE, le stock de la dette extérieure est
passé de 12 467.7 milliards de USD en 2009 à 3 164.5 milliards de
USD une année après. Cette situation a amélioré
sensiblement les indicateurs de soutenabilité de la dette. En effet, ce
stock a représenté 37.3 % des exportations et 24.0 % du PIB en
2010, contre 193.3 % et 111.5 % une année avant.
Tableau 1.4 Position extérieure congolaise : 2004
- 2014.
Dans ce tableau, En termes de niveau, les réserves
internationales sont passées de 450 millions d'USD en 2004-2008 à
1,65 milliards de USD en 2014. En mois d'importation, l'autonomie est
passée de 0,4 mois (1,6 semaines) à 1,98 mois (7,9 semaines) -
valeurs respectivement en deçà de la moyenne Subsaharienne.
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