Chapitre I. LA CONTRIBUTION DES
RESSOURCES NATURELLES A LA
CROISSANCE DE LA RDC
Dans ce chapitre, nous présentons un cadre
théorique qui permet d'expliquer et cerner
les problématiques associées à la notion
des ressources naturelles dans le but d'analyser de manière
satisfaisante l'impact direct des ressources minières,
pétrolières sur la croissance économique en R.D.Congo.
Il comporte deux sections. La première section consiste
à mener une étude théorique sur les principaux canaux de
transmission des ressources naturelles et la croissance économique ; la
deuxième section pressente l'évolution de l'économie
congolaise en quatre sous-périodes respectivement de 1960 à1973;
1974 à 1988 ; 1989 à 2001 et enfin de 2002 à 2014.
Etant donné le caractère exceptionnel de la sous
période 2002-2014, nous avons jugé d'appréhender
l'évolution congolaise successivement dans les secteurs : secteur
réel, secteur monétaire, secteur des finances publiques ainsi le
secteur extérieur.
Section 1. Canaux de transmission des ressources
naturelles et la croissance économique2
Cette section présente dans un premier temps, les
origines du concept de la croissance économique, ses sources afin de
donner une idée claire de sa signification dans le cadre ce travail,
dans un second temps d'expliquer les ressources naturelles dans la
pensée économique, et dans le troisième temps, il sera
question de présenter la revue théorique portant sur les
différents canaux de transmissions des ressources naturelles
(minières, pétrolières...) sur la croissance
économique
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§1. Les origines de la croissance
économique
Les premiers travaux de la croissance économique
remontent dans un premier lieu de la théorie d'Adam Smith(1776), et
Domar -Harrod (1941) cherchant à rendre compte des conditions et
caractéristiques essentielles de l'équilibre d'une
économie capitaliste en croissance. Dans le deuxième lieu, le
modèle néoclassique développé successivement par
Ramsay (1928), Solow (1956) ,Cass (1965) et Koopmans(1965),qui attribue
l'origine de la croissance au montant du capital technique investie(machines
,équipements ,logiciels, infrastructures...).en troisième lieu,
les tenant de la théorie de la croissance endogène Barro
(1980),Mankiw et al.(1992) qui affirme que la croissance ne tombe du ciel mais
elle est assimilée à un phénomène autoentretenu par
accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital
physique, le capital humain et le capital public.
Le taux de croissance se défini alors comme la
variation relative du PIB en volume d'une année à l'autre. «
La croissance économique est l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une
nation, le produit global en termes réels » (Perroux 1903-1987 ;
Beitone et al. 2010). Ainsi, la croissance économique s'accompagne
généralement d'une nouvelle répartition des
activités par secteur et par région3.
Dans le cas d'une nouvelle répartition sectorielle des
activités, les parts relatives de la production agricole, industrielle,
de services marchands ou non marchand dans le PIB évoluent
régulièrement. Le PIB étant égal à la somme
des valeurs ajoutées créées par les entreprises, il est
possible d'analyser la croissance économique à partir d'une
étude des différents facteurs de production et de l'organisation
du système de production.
A cet effet, deux types de classifications peuvent être
utiles. Tout d'abord, la croissance peut être extensive,
c'est-à-dire générée par l'accumulation de capital,
ou intensive, elle résulte d'un usage plus efficace du capital existant
et d'autres ressources. Ainsi, il est maintenant admis que la qualité
des institutions et de la gouvernance peut contribuer à une croissance
durable de même que d'autres facteurs divers relevant de l'organisation,
des institutions et de la politique économique(Fischer et Sahay,2000
;Campos et Coricelli,2002 ;Acemoglu et Johnson,2005).
3 DIEMER, Arnaud(2009). « Croissance
endogène et convergence », MCF IUFM d'Auvergne, page 14
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Une deuxième classification distingue plusieurs formes de
capital, à savoir :
1. L'épargne et l'investissement qui servent à
créer le capital réel ou physique, les infrastructures physiques,
les routes et les ponts, les usines, les machines, les équipements,
etc.
2. L'éducation, la formation, le système de
santé et la sécurité sociale qui servent à
créer le capital humain, c'est-à-dire une population active
meilleure et plus productive4 ;
3. Les exportations et les importations de biens, de services
et de capitaux qui servent à créer un capital extérieur
pour entre autres choses, compléter le capital national ;
4. La démocratie, la liberté,
l'égalité et l'honnête, c'est-à-dire l'absence de la
corruption qui servent créer un capital social, afin de renforcer les
liens sociaux qui assurent la cohésion du système
économique et son bon fonctionnement ;
5. la stabilité économique, avec une faible
inflation, qui sert à créer le capital financier, en d'autres
termes la liquidité pour de l'huile dans les rouages du système
économique et ;
6. les industries manufacturières et les services qui
permettent de diversifier l'économie nationale, la faisant
échapper à une dépendance excessive à
l'égard d'une production primaire à faible qualification,
agricole notamment, basé sur le capital naturel.
Selon Thorvaldur(2010), généralement, il est
important de reconnaitre que ses six éléments cités «
capital réel, capital humain, capital extérieur, capital social,
capital financier et capital naturel » sont intrinsèquement
désirables et utiles, et aussi que la diversification de
l'activité économique est souhaitable. Toutefois, atteindre ces
objectifs est une autre affaire.
4Kabwe. (2014). « contribution des ressources
minières et croissance économique en R.D.Congo »Les Cahiers
du CEDIMES, vol8n°2 P.68-47
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1.1 Sources de la croissance économique
Par source de la croissance économique, il faut
entendre tous les facteurs qui contribuent à l'accroissement de la
production de l'économie dans le temps. L'importance de ces facteurs
diffère en fonction de leurs effets sur la production, lesquels effets
peuvent être des effets de court terme et des effets de long terme.
L'investissement est la première source de la
croissance économique car il entraine un déplacement vers
l'extérieur de la frontière des possibilités de production
de l'économie. Autrement dit, l'investissement est favorable à la
croissance en ce qu'il croit la capacité productive de
l'économie. Il convient de noter que l'accumulation du capital doit se
faire à un rythme supérieur à la croissance
démographique pour que l'intensité capitalistique et le produit
par tête augmente5.
Une deuxième source est l'amélioration de la
technologie de production qui est mesuré par A. En effet, s'il y a
progrès technique ou amélioration des procédés de
production des biens, avec un même ratio capital-travail, le travailleur
produira plus qu'auparavant .C'est pourquoi le progrès technique
entraine une amélioration de la productivité de l'économie
ou les travailleurs qu'emploie l'économie.
Enfin, la troisième source de la croissance
économique est la taille de la population active. Cette dernière
peut augmenter sous l'effet de l'évolution démographique, de
l'immigration ou d'un taux d'activité accru. Mais puisque tous les
facteurs de production sont essentiels, c'est-à-dire que l'on ne peut
pas passer de l'un d'entre eux pour réaliser l'activité de de
production, l'accroissement de l'effectif de la population active jouera un
rôle positif dans le processus de croissance que s'il y a assez de biens
d'équipement pour utiliser les travailleurs additionnels.
5Nshué, A. (2007). « Macroéconomie,
Théories et exercices résolus »EDUPC, page 78
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