Chapitre III. LES PERFORMANCES DE
LA POLITIQUE ECONOMIQUE
APPLICABLES AUX RESSOURCES
NATURELLES.
L'exploitation minière, pétrolière comme
nous venons de le voir à la première partie contribue au
développement économique et à la réduction de la
pauvreté. Dans de nombreux pays de tradition minière : Chili,
Argentine, Botswana, Tanzanie, Afrique du Sud, Australie et Canada par exemple.
Le secteur minier contribue énormément à l'économie
nationale et régionale. De récentes études du Conseil
international des mines et des métaux ont confirmé la
capacité de ce secteur à relancer le développement
économique.
Or le développement reste encore à pouvoir du
fait que malgré les chiffres assez brillants que l'économie
congolaise présente durant toute la décennie depuis 2002 reste
encore dans les statistiques et le social du peuple congolais se dégrade
et nous devons en ressortir une efficacité encré par des
performances des différentes mesures que les autorité
économique comme politique peuvent prendre pour une finalité qui
reste commune ,le bien-être social.
En effet, La notion de politique économique
apparaît au moment où les gouvernements réalisent la
nécessité d'une intervention publique pendant la
dépression des années 1930. Une politique économique peut
être définie comme une action des pouvoirs publics dans le but
d'atteindre des résultats concrets sur l'activité
économique.la politique
économique est également défini comme l'ensemble de
décisions cohérentes, prises par les pouvoir publique et visant,
à atteindre certains objectifs, afin d'orienter l'économie du
pays dans le sens souhaité20. La politique économique
est encore aussi considérée comme moteur de la croissance
économique d'un pays.
21 Mabi Lukusa, Politique économique,
université protestante au Congo, sciences économiques, notes de
cours 2014-2015, p.32
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Dans ce présent chapitre, nous allons citer certains
obstacles du développement de la R.D.Congo pour en découler la
performance. La liste ne sera pas exhaustive car les problèmes en
questions sont très nombreux. Cependant, nous allons faire l'essentiel
de notre travail en citant mais surtout en répondant à la
question : «Quelle politique pour transformer nos ressources en levier de
la croissance économique ? ))
Il s'agit des problèmes d'ordre :
? Economique et socioculturel ;
? Politique.
Soucieux de travailler avec un esprit scientifique et un sens
d'objectivité, et aussi pour ne pas désorienter nos lecteurs par
des allégations fantaisistes et non sincères, nous nous sommes
efforcés de rester dans le strict cadre scientifique. Ainsi, nous nous
citerons de manière apolitique les problèmes majeurs qui
handicapent le développement de notre pays, la R.D.Congo. Cela permettra
aux lecteurs et aux autres chercheurs qui voudront se qui voudront se
référer à notre modeste étude d'avoir des
éléments plausibles pouvant contribuer aux solutions pour un
avenir meilleur du pays.
Section 1 : Du point de vue économique et
socioculturel
On distingue généralement deux groupes
d'objectifs: les objectifs économiques et les objectifs à
caractère social qui sont plus amples et absorbent une bonne partie de
ressources nationales(les ressources naturelles). Cette dernière raison
explique leur prise en compte. Parmi ceux-ci figurent la
sécurité, la santé, l'éducation, la protection de
l'environnement ou l'aide aux autres pays Les objectifs économiques
(objectifs « purs )) de politique économique) sont ceux liés
au bien-être économique en général. Les 5 objectifs
basiques qui figurent normalement dans n'importe quel programme de politique
économique sont: le plein-emploi, la stabilité des prix, la
croissance économique, la distribution équitable du revenu et
l'équilibre de la balance des paiements.
Ces objectifs apparaissent dans certains cas
accompagnés d'autres objectifs prioritaires tel que le
développement durable21.
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Il est évident que la question des ressources est un
point cardinal pour l'avenir du Congo et de la région. La paix, la
démocratisation et la mise en place d'un système de bonne
gouvernance à tous les échelons ne peuvent s'instituer
durablement sans que l'on casse le système du « Congo-concession
» qui n'a que trop duré.
L'amélioration durable dans les zones minières,
pétrolières du Congo ne peut venir que si des individus
directement concernés. Le test essentiel pour toute politique de gestion
des ressources naturelles consiste à voir s'il améliore le
quotidien des populations, et non les comptes en banque du gouvernement central
ou l'image du pays. Quatre domaines d'action, tous liés, nous
apparaissent essentiels pour dépasser la situation actuelle :
· Mise en place d'une gestion locale
décentralisée des ressources : les décisions politiques
concernant l'économie minière sont souvent prises sans entendre
ou prendre en compte les intérêts et potentiels des populations
locales concernées. Elles devraient avoir un droit de regard sur les
politiques minières les concernant et un droit de codécision sur
la façon dont la politique est mise en pratique sur le terrain. Les
revenus de l'extraction de ressources doivent pouvoir être au moins
partiellement ré- investis sur place.
· Développement d'un système de
réglementation sur base de réalités locales et de
principes universels : toute loi sur les ressources, tout partenariat avec des
investisseurs et toute révision du code minier doivent être
développés sur base des réalités locales en tenant
compte des grands principes de la loi internationale et des accords existants
entre Etats. L'appropriation de ces systèmes réglementaires par
les acteurs concernés au niveau local est essentielle pour leur mise en
application.
· Gestion de la transfrontalièreté : les
ressources congolaises donnent lieu à des commerces transfrontaliers
essentiellement frauduleux. Au lieu de nier la nécessité du
commerce transfrontalier, il s'agira de mettre en place des règles et
des systèmes de suivi qui créent la transparence et
protègent les intérêts de toutes les parties.
· Valorisation de l'activité minière
artisanale : sans activité artisanale, le principal secteur de
l'économie congolaise n'aurait pas survécu à des
décennies de pillage et de guerre. Pourtant cette activité est
toujours considérée comme quelque peu douteuse,
tolérée
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mais pas encouragée. Cette approche dévalue le
pénible travail des mineurs et les stratégies de survie des
communautés de mineurs sous des conditions atroces. Les petits mineurs
et petits négociants ont toujours su exactement quels problèmes
ils devaient surmonter afin d'améliorer leur production et leurs
revenus, réduire l'insécurité sous toutes ses formes,
améliorer leur technologie et leurs infrastructures, développer
leur activité économique et leurs conditions de vie.
Répondre à ces demandes doit être la toute première
priorité d'une politique publique dans les régions
minières.
§ 1.1 Réformes structurelles et contexte
social
La croissance de la RDC depuis 2002 a été
accompagnée par un processus de paix et de sécurité ; bien
que ce processus n'ait pas encore atteint son objectif. Et cette situation a
permis la réalisation de projets de reconstruction financés par
l'appui extérieur et a attiré des investissements privés
étrangers, surtout dans les secteurs de ressources naturelles et des
services. Après la réussite du programme de stabilisation [PIR]
en 2002, un programme d'ajustement structurel [PEG] a été
lancé afin de redynamiser l'outil de production. C'est dans ce cadre que
les réformes ont été et sont en train d'être
entreprises. D'après le programme du Gouvernement, il ressort que les
réformes structurelles doivent viser essentiellement trois domaines,
à savoir : renforcer la stabilité macroéconomique, la
discipline fiscale et la gestion des dépenses publiques ; créer
un environnement favorable pour le commerce et une gestion transparente des
ressources naturelles, et revitaliser le secteur agricole. Pour garantir la
réussite de ces réformes, l'action gouvernementale doit
améliorer les standards de gouvernance et l'efficacité de
l'administration publique ; promouvoir la stabilité sociale, la
sécurité et la pacification du pays et enfin, lutter contre la
corruption et la fraude. La réorganisation des secteurs productifs de
l'économie tarde à se réaliser. Les performances
réalisées dans le secteur minier ont été affaiblies
par la crise économico-financière, comme cela fut le cas en
19731974 après le premier choc pétrolier. Ainsi, une grande
attention devrait être accordée au secteur agricole dont la
contribution dans le PIB est très significative. Alors que le pays
dispose de potentialités agricoles énormes [4.0 millions de
terres irrigables, diversité climatique, 120.0 millions d'hectares de
terres arables fertiles et propices à d'intenses activités
agricoles réalisables durant toute l'année, vastes plateaux,
plaine et montagnes pour l'élevage, etc.], seuls 10.0% des terres
agricoles sont mis en valeur en raison de 3.0%
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pour l'agriculture et de 7.0% pour l'élevage. C'est
ainsi qu'à ce jour, sur le plan mondial, la RDC apparait avec le
Brésil comme les deux pays à plus grand potentiel agricole non
encore mis en valeur. [TSASA Jp., 2009] Dans ce contexte, il est difficile pour
les Pouvoirs publics d'assurer la sécurité alimentaire des
congolais et de réduire la pauvreté de moitié d'ici fin
2015, car en 2005, 68.1 % de la population vivaient dans les milieux ruraux et
que cette proportion de la population ne dispose pas des moyens financiers et
matériels énormes. Malgré la croissance de la production
depuis 2002, les progrès vers les Objectifs de Développement du
Millénaire [OMD] restent limités. Par ailleurs, la Banque
mondiale estime que les objectifs de réduire de moitié la
population vivant dans l'extrême pauvreté et souffrant de famine
en 2015 ne peuvent être atteints que si l'agriculture est davantage mise
à contribution pour promouvoir le développement. (Cas du parc
agroindustriel de BUKANGALONZO). La mise en oeuvre des actions du Gouvernement
a permis, tant soit peu, le développement social. D'après les
estimations de la BAD et le FMI, le ratio de la population ayant accès
à l'eau potable est passé de 45.0 % à 84.0 % de 2000
à 2002 et est estimé à environ 27% en 2010. Le taux de
mortalité infantile est passé de 126 pour 1000 à 98 pour
1000 de 2001 à 2007, alors qu'il était à 148 pour 1000 en
1990.Cependant, les déréglages répétés du
cadre macroéconomique ne permettent pas d'améliorer dans le moyen
et long terme le niveau de vie de la population. Malgré une croissance
timide du revenu per capita, le congolais moyen vit toujours en
deçà du seuil de pauvreté et l'incidence de la
pauvreté est estimée à 71.34 % en 2007 alors qu'il
était estimé à 60.0 % en 1990. Ainsi, l'espérance
de vie au passage de temps ne fait que régresser, elle s'établit
à 51.3 ans en 2007, 48.0 ans en 2010 et à 48.4 ans en 2011.
1.1.1 Conséquences de la volatilité des
prix (pétrole) pour les pays importateurs et les pays exportateurs sur
la politique budgétaire et la politique monétaire
a) Sur la politique budgétaire
En se concentrant sur les pays exportateurs de
pétrole, Kilian (2009) constate que la chute des prix peut mettre
à rude épreuve leur équilibre budgétaire et leur
capacité à emprunter à l'étranger. À
l'inverse, la hausse des prix est généralement facile à
gérer car elle permet de financer les importations en provenance du
reste du monde et de recycler une partie des recettes pétrolières
additionnelles dans le système financier mondial.78 Toutefois, une
augmentation soudaine de la richesse en ressources naturelles peut
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amener les décideurs à accroître les
dépenses publiques d'une manière telle qu'il sera impossible de
les financer lorsque les recettes provenant des ressources naturelles se
tariront. Par exemple, lorsque les prix du pétrole étaient
élevés dans les années 1970, les banques,
considérant que les producteurs de pétrole étaient des
emprunteurs solvables, leur ont accordé des prêts importants, qui
ont servi à financer l'accroissement des importations et de la
consommation intérieure; mais il s'est avéré que
c'était un mauvais calcul car les prix pétroliers ne sont pas
restés en permanence à un niveau élevé. Cela a
conduit les pays riches en pétrole à la faillite, ce qui a
menacé la stabilité du système financier international
(Kilian, 2009c). De même, après la découverte de gaz
naturel aux Pays-Bas et les chocs pétroliers mondiaux dans
les années 1970 et 1980, les gouvernements néerlandais successifs
ont considérablement augmenté les dépenses publiques et il
a ensuite fallu deux décennies pour remettre
l'État-providence sur la voie de la viabilité
financière (Van der Ploeg, 2006).
b) Sur la politique monétaire
La politique monétaire est un autre canal de
transmission susceptible d'amplifier les effets des fluctuations de prix
pétroliers sur l'économie réelle. Lorsqu'elle est
confrontée à des tensions inflationnistes potentielles ou
réelles provoquées par un choc de prix positif, une banque
centrale peut réagir en relevant les taux d'intérêt, ce qui
accentue la baisse de la production réelle associée à la
hausse des prix de l'énergie. Divers modèles
économétriques ont été utilisés (Bernanke et
al. 1997 ; Hamilton et Herrera, 2004 ; Leduc et Sill, 2004 ; Carlstrom et
Fuerst, 2006) pour estimer dans quelle mesure la politique monétaire
contribue à la baisse de la production réelle à la suite
d'une hausse du prix du pétrole. Mais les différentes estimations
ainsi obtenues sont sensibles aux spécifications des modèles, de
sorte que la fiabilité des résultats est sujette à
caution. Dans une étude récente, Kilian et Lewis (2009) ne
trouvent aucun élément indiquant que les réactions de
politique monétaire aux chocs des prix pétroliers étaient
à l'origine des récessions des années 1970 et du
début des années 1980.
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En voici l'évolution du taux de croissance
économique (PIB en %) de 1960 à 2014
Source : Rapports annuels BCC 2006, 2008, 2010, 2011,2013 et
Institut National des Statistiques
L'accroissement de la production est très
délicat pour l'activité économique car la bonne
répartition de ses fruits permettra l'amélioration du
bien-être collectif et cela entrainera le développement de la RDC.
Mais le pays a connu plus des années dans l'enfer soit, de 1974 jusque
fin 2001 de taux de croissance négative suite à la mauvaise
gestion des choix de politique économique.22
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