SECTION II : LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
L'émergence du concept de développement durable
remonte au début du XXème siècle. L'idée
d'un développement pouvant à la fois réduire les
inégalités sociales et réduire la pression sur
l'environnement a fait son chemin.
Face à la crise écologique et sociale qui se
manifeste désormais de manière mondialisée (changement
climatique, raréfaction des ressources naturelles, pénuries d'eau
douce, rapprochement du pic pétrolier, écarts entre pays
développés et pays en développement,
sécurité alimentaire, déforestation et perte drastique de
biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes
naturelles et industrielles), le développement durable est une
réponse à tous les acteurs (États, acteurs
économiques, société civile), culturels et sociaux du
développement.
I : Kaléidoscope de définitions du
développement durable
Le développement durable est un concept relativement
récent dans la boite à outils référentielle, il
s'est imposé à la communauté internationale grâce
aux différentes conférences unisiènnes. Au départ,
il a été question de problèmes de l'environnement, mais il
s'est avéré rapidement que ce dernier est en relation directe
avec le développement économique et social.
La composition du développement durable de deux mots
donne au concept toute sa
force :
> le développement est un indicateur qualitatif
évalué par le degré de bien-être social,
économique politique et culturel. C'est également un processus de
transformation dynamique des conditions de vie qui accompagne la croissance
économique, qui
elle ; reste un indicateur quantitatif mesurable de la
progression de la production (PIB).
? Quant à la durabilité, elle constitue la
dimension spatiale et temporelle du développement. Il est question
d'engendrer les conditions de pérennité au niveau de l'espace et
dans le temps.
Le développement durable (en anglais :
Sustainable development) est une conception du bien commun
développée depuis la fin du XXème
siècle. Considérée à l'échelle de la Terre,
cette notion vise à prendre en compte, outre l'économie, les
aspects environnementaux et sociaux qui sont liés à des enjeux de
long terme.
Le terme de développement durable vacillait entre
« durable », « viable », et «
soutenable » pour retenir à la fin les termes de «
développement durable ».
En 1987, le rapport Brundtland, rédigé
par la commission mondiale sur l'environnement et le développement
de l'ONU, donne pour la première fois la définition du
développement durable : « Le développement durable est
un type de développement qui permet de satisfaire les besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs
».
Parmi les principes1 du développement
durable déclarés à Rio en 1992, en voici les plus
essentiels :
? Les êtres humains sont au centre des
préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit
à une vie saine et productive en harmonie avec la nature (principe1);
? Le droit au développement doit être
réalisé de façon à satisfaire équitablement
les besoins relatifs au développement et à l'environnement des
générations présentes et futures (principe 3) ;
? Pour parvenir à un développement durable, la
protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus
de développement et ne peut être considérée
isolément (principe 4).
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1 Nous distinguons au total 27 principes du
développement durable lors de la Conférence de Rio en 1992.
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Deux concepts sont essentiels à cette notion : le
concept de besoins, et plus particulièrement des besoins
essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus
grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de
nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité
de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir.
Selon le code de l'environnement français, «
Les espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, les
espèces animales et végétales, la diversité et les
équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du
patrimoine commun de la nation. Leur protection, leur mise en valeur, leur
restauration, leur remise en état et leur gestion sont
d'intérêt général et concourent à l'objectif
de développement durable qui vise à satisfaire les besoins de
développement des générations présentes sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs. Elles s'inspirent, dans le cadre des lois qui en
définissent la portée, des principes suivants : le principe de
précaution, le principe d'action préventive et de correction, le
principe pollueur-payeur, le principe de participation ».
La charte de l'environnement du Gouvernement Français
stipule que : « Les politiques publiques doivent promouvoir un
développement durable. À cet effet, elles prennent en compte la
protection et la mise en valeur de l'environnement et les concilient avec le
développement économique et social ».
Une contestation sémantique sur le terme même de
développement durable a existé depuis l'apparition du terme dans
le rapport Brundtland. Les tenants du terme durable plutôt que
du mot soutenable insistent sur la notion de durabilité
définie comme cohérence entre les besoins et les ressources
globales de la Terre à long terme, plutôt que sur l'idée
d'une recherche de la limite jusqu'à laquelle la Terre sera capable de
nourrir l'humanité. Cependant, la traduction du terme par
soutenable, plutôt que durable, peut s'expliquer aussi par de vieilles
traces du mot en langue française. En effet, on trouve le mot
employé dans une optique environnementale dès 1346, dans
l'ordonnance de Brunoy, prise par Philippe VI de Valois, sur l'administration
des forêts. Ainsi en matière forestière la notion de
forêt cultivée soumise à une exigence de
soutenabilité, un renouvellement perpétuel de la ressource,
capable d'approvisionner une flotte navale, existe depuis plus de six
siècles.
Le développement durable met en évidence une
solidarité entre les générations actuelles et futures et
la poursuite de la recherche du développement.
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