CONCLUSION GENERALE
Nous pouvons conclure notre travail en rappelant que
l'objectif de notre recherche était de qualifier en Droit les massacres
de KIKYO commis en date du 14 au 17 avril 1998. La problématique
était celle de s'interroger sur la qualification juridique à
accorder aux dits massacres.
Nous avons émis l'hypothèse selon laquelle ces
massacres pourraient être qualifiés provisoirement comme crimes de
guerre, crimes contre l'humanité et crime de génocide.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons fait
recours aux méthodes exégétique et historique, ainsi
qu'aux techniques d'enquêtes par interview et au témoignage. C'est
pourquoi nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres. Le
premier portait sur les massacres de KIKYO. Dans ce point nous avons
présenté géographiquement et historiquement le site de
KIKYO, avec le déroulement des massacres commis à ce lieu. Le
deuxième a porté sur la définition et les
considérations doctrinales des crimes de guerre, des crimes contre
l'humanité et du crime de génocide. Le troisième s'est
focalisé sur la qualification desdits massacres et l'organisation des
poursuites.
Ainsi après nos recherches, nous sommes abouti au
résultat selon lequel les massacres de KIKYO peuvent être
qualifiés comme crimes de guerre, crimes contre l'humanité mais
aussi comme crime de génocide.
Cependant, il est important de préciser que les crimes
de guerre avaient été commis non seulement par certains
militaires de l'AFDL. Les crimes contre l'humanité et le crime de
génocide sont retenus dans le chef de certains militaires de l'AFDL pour
avoir tué, violé, torture etc. en exécution d'un plan
politique gouvernemental, mais aussi pour avoir commis tous ces actes
précités dans l'intention de détruire en tout ou en partie
la tribu Nande.
Nous pouvons affirmer que l'objectif de notre recherche a
été atteint en ce sens qu'il y a eu une qualification juridique
à accorder aux massacres de KIKYO. Pour ce faire, nous
suggérons :
Ø Au gouvernement congolais de mener des enquêtes
sérieuses et indépendantes sur les massacres de KIKYO afin de
traduire en justice les présumés auteurs de ces
massacres ;
Ø Aux instances judiciaires d'allouer des
indemnités aux victimes survivantes de ces massacres, après que
la justice ait été rendue ;
Ø Aux Nations-Unies : vu qu'elle a
déjà mené une enquête sur ces massacres,
enquête rapportée dans le rapport MAPPING du haut-commissariat des
Nations-Unies aux droits de l'homme sur les violations graves du droit
international humanitaire commises en RDC entre la période allant de
1993 à 2003, d'exercer une pression au gouvernement congolais afin que
ce dernier fasse non seulement avec célérité les
enquêtes mais surtout sente l'urgence parce qu'il est souvent dit qu'il
est difficile de rétablir une paix sociale durable sans une justice
impartiale et juste.
Ø Aux Nations Unies nous proposons aussi de
créer des tribunaux mixtes ou hybrides pour la RDC à la
manière du Cambodge et de la Sierra Léone pour la
répression des crimes graves commis en l'Est de la RDC en
Général et les massacres de KIKYO en particulier.
Il est important pour nous de rappeler aussi que cette oeuvre
n'est pas parfaite, ainsi nous laissons le champ de recherche ouvert à
tous ceux qui attacheront un intérêt à ce domaine.
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