2- Bilan du gouvernement Yayi
Le ver est dans le fruit. Pour certains observateurs,
plusieurs raisons expliquent cette situation lugubre dans laquelle le
Bénin s'est installé depuis 2006. A part celles qui sont
liées aux départements de l'intérieur et de la
sécurité. De 2006 à 2014 en effet, on en a
dénombré sept et presque autant à la tête de la
Direction générale de la formation des agents et à leur
sous-équipement évoquées par Charles Toko du Matinal, il y
a l'inflation de ministres à la tête du stratégique police
nationale. A part le Général Félix Hèssou qui est
du corps « Kaki » mais qui n'a pas comblé les attentes, tous
les autres ministres qui ont dirigé le ministère de
l'intérieur sont : soit évangélistes, soit bureaucrates,
soit administrateurs civils... en résumé, des gens qui n'ont
jamais entendu de près le bruit d'un Akm. Autant qu'ils étaient
et qu'ils sont, ils ne connaissent rien de la stratégie militaire
indispensable pour contrer les
assauts des malfrats. Cette inflation de ministres a
d'ailleurs eu pour conséquence une inflation décisionnelle aux
précédents très graves. Libre cours est laissé
à la corruption, à la concussion, au népotisme, à
l'insubordination, à l'affairisme, à des mutations punitives.
C'est en effet avec le régime du changement qu'on a assisté au
désossement des éléments des unités
spécialisées de la police nationale formés à grands
frais par des Israéliens et autres. Le comble sous le régime du
changement est que certains ministres n'avaient pas d'autorité sur leurs
collaborateurs. Les rapports tumultueux qui ont existé entre le DGPN du
temps et l'ancien ministre de l'intérieur François
Houéssou en sont d'ailleurs une preuve. Le pire n'est pas encore
derrière en 2014, surtout dans le contexte où la
hiérarchie policière peinait à retrouver la
cohésion qu'il faut pour affronter les malfrats.
C'est à l'ère du changement qu'on a eu les
braquages les plus audacieux jamais connus au Bénin. Les malfrats ont
frappé partout. Deux fois au grand marché de Dantokpa et en plein
jour. La première fois, le ministre de l'intérieur d'alors, un
Général de l'armée et le Chef d'Etat major
général des armés étaient tout simplement
admiratifs devant l'oeuvre macabre accompli par les hors la loi.
Derrière la Présidence de la République, les malfrats ont
eu l'audace de braquer un véhicule de convoyage d'argent. Ils ont
réussi à s'en fuir, laissant derrière eux un mort. Les
coups audacieux de ces individus qui ont divorcé avec la loi sont
nombreux. Il sera difficile de les citer tous. Le dernier en date s'est
soldé par la mort de l'ancien ministre Bernadette Sohoundji. Le bilan
du
Rapport d'étude/BBA-Réalisé par Aristode
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Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 :
défi sécuritaire et innovation technologique
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2016
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quinquennat de Boni Yayi sur le plan de la
sécurité est tout simplement catastrophique. Malheureusement, ni
le ministre de la défense, ni son collègue de l'intérieur
n'ont eu le courage de le dire. En effet, sur le plan
interne, la question sécuritaire prend de plus en plus
d'ampleur. Il est observé qu'au fur et à mesure que la
société évolue, apparaissent de nouvelles formes
d'insécurité passant de vols à main armée, au recel
et trafic de voitures volées, aux trafics d'enfants, d'armes et de
munitions de guerre, aux trafics de stupéfiants, au blanchiment d'argent
, aux accidents de la circulation, à la transhumance anarchique avec son
cortège de conflits et parfois de perte en vie humaines et à la
cybercriminalité. Sur le plan externe, la
République du Bénin fait face à plusieurs formes de faits
d'insécurité : les crimes transfrontaliers organisés, le
trafic international d'enfants, de drogue et divers stupéfiants, le
trafic d'armes et de munitions de guerre, la prolifération des armes
légères, la transhumance anarchique, l'exploitation frauduleuse
des ressources minières, les incursions militaires des pays voisins, les
problèmes de délimitation des frontières, la
cybercriminalité...
Le Chef de l'Etat, dans le souci d'assurer la
sécurité des personnes et des biens, de boucler le maillage
sécuritaire de tout le territoire national, de faire du Bénin, le
seul pays en Afrique de l'Ouest à disposer des équipements
modernes pour le rétablissement de l'ordre, a ordonné sur
:
la période de 2006 à 20163
· le recrutement de quatre mille cinq cents (4 500)
policiers ;
· le vote et la promulgation de la loi 2015-20 du 19
juin 2015 portant statuts spécial des personnels des Forces de
Sécurité Publique et
Assimilées en République du Bénin
· la prise de vingt Neuf (29) décrets
d'application permettant aux Forces de Sécurité Publique et
Assimilées de jouir des avantages liés à
une telle loi; Le recrutement organisé au profit de
la Police Nationale, a permis la création des unités
spécialisées, l'ouverture de plusieurs commissariats de police
voire des commissariats d'arrondissement dans différentes
localités du pays ; le renforcement des équipements
d'intervention ainsi des acquisitions de matériels modernes de maintien
d'ordre. Dans le domaine de la Gestion Intégrée des Espaces
Frontaliers De 2006 à 2016, le Gouvernement béninois a
élevé au rang des priorités nationales, la gestion des
frontières. Cela a permis à notre pays de se doter pour la
première fois de son histoire d'une Politique nationale de
Développement des Espaces Frontaliers et d'un Programme. Cette
Rapport d'étude/BBA-Réalisé par Aristode
GANDJETO et Lazard TOKPANOU Page 13
Criminalité au Bénin de 2006 à 2016 :
défi sécuritaire et innovation technologique
démarche a permis à notre pays de marquer sa
souveraineté sur le
territoire national à travers/
· la récupération des douze (12)
localités frontalières du Bénin occupées et
administrées depuis 1960 par le Nigeria et leur
réhabilitation.
· la réaffirmation de la frontière
bénino-togolaise a permis de récupérer le secteur ouest de
la localité de Madjatom dans la Commune de Ouaké ;
· la construction d'infrastructures au profit de la
Police Nationale (31 commissariats et postes avancés), de la Gendarmerie
(15 Brigades) et des
Sapeurs-Pompiers (01 centre de secours)
· la création avec l'appui et l'accompagnement de
la DGPN (Direction Général de la Police Nationale) d'une
Unité d'Elite de la Police dédiée aux frontières :
Unité Spéciale de Surveillance des Frontières
équipée par l'ABeGIEF (Agence Béninoise de Gestion
Intégrée des Espaces Frontaliers) et formée par les
Unités d'élite de l'Armée des Etats Unis
d'Amérique.
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